Mesdames, messieurs,
Je tiens à remercier chaleureusement les 1254 électeurs de la 4ème circonscription qui ont fait le choix de voter pour moi et Muriel Grimardias.
Je veux remercier tous les membres de notre comité de soutien qui ont appelé à voter pour nous et nous ont fait confiance, et tous les militants et sympathisants qui ont fait campagne pour notre liste « L'humain au cœur » pendant des semaines, avec beaucoup de générosité et d'engagement.
Cela a été beaucoup de temps passé à travailler sans compter pour le service de nos idées et de la population pour nous tous.
Nous avons fait ce que nous estimons être notre devoir et notre responsabilité, nous avons cherché à servir nos idéaux et nos valeurs, et quelque soit l'arithmétique de ce premier tour, la vox populi n'étant pas la vox Dei, et le peuple voulant toujours son bien mais ne le voyant pas toujours, pour citer Jean-Jacques Rousseau, nous sortons la tête haute de ces élections législatives, avec la ferme intention de continuer à servir les intérêts de la population.
Nous avons mené une vraie campagne, avec plus de 50 000 tracts distribués depuis avril, une dizaine de réunions publiques qui ont réuni des centaines de personnes, des collages nombreux, un travail pour avoir des propositions et un discours qui ne soient pas simplement une reprise de documents nationaux et qui s'appuient aussi bien sur nos analyses et constats locaux, sur notre travail et nos retours du terrain.
Le résultat de ces élections législatives est très décevant pour nous et très mauvais pour toute la gauche qui partait divisée même si certains tirent mieux leur épingle du jeu que d'autres, avec notamment un bon résultat pour France Insoumise qui témoigne aussi d'une volonté de construire une autre gauche que celle qui a été au pouvoir ces cinq dernières années, et de rompre avec l'austérité et le libéralisme.
Notre résultat ne récompense ni notre engagement constant et de longue durée sur le terrain, ni notre implication quotidienne au service de la population en dehors des contextes électoraux, ni le sérieux de mon travail en tant qu'élu, ni nos efforts de rassemblement.
Le temps d'une analyse nécessaire et approfondie des causes de cet échec viendra vite.
Un premier niveau d'explication est le fait que, comme nous le redoutions, les élections législatives, situées un mois après les élections présidentielles, en ont poursuivi et amplifié les dynamiques, donnant une très forte majorité aux candidats de Macron, même quand ils n'avaient pas d'expérience et d'état de service véritables pour la population jusqu'ici, et donnant une prime dans notre espace politique au nouveau mouvement France Insoumise, dans le sillage du très bon score de Jean-Luc Mélenchon, pour qui nous avons fait campagne, avant d'être très déçus et victimes de son refus d'envisager une large alliance respectueuse de la diversité des forces porteuses d'une rupture avec le libéralisme économique, l'austérité et porteuses de progrès social et démocratique.
Sur le plan national, une union PCF-Front de Gauche-France Insoumise, et avec d'autres (hamonistes, écologistes de gauche) dans les circonscriptions auraient permis de gagner beaucoup plus de sièges de députés, et d'être présents au second tour dans beaucoup plus de circonscriptions. Le PCF s'est beaucoup engagé pour y parvenir, sans résultat probant, mais c'était la voie la plus efficace politiquement pour reconstruire une gauche forte avec un nouveau cap d'émancipation, et pour résister à la politique très dangereuse de Macron.
N'y être pas parvenu est un grand gâchis !
Malgré tout, nous trouvons un vrai encouragement à porter une voix de gauche exigeante et à continuer à nous battre dans la proximité, l'écoute et la tolérance, au service des citoyens dans les multiples témoignages de sympathie, d'estime, et de reconnaissance que nous avons reçu ces dernières semaines et jusqu'à hier, venus parfois de citoyens et d'élus qui sont loin de partager toutes nos idées mais qui en reconnaissent la sincérité et la cohérence.
Les voix que nous avons obtenues ont été particulièrement précieuses et conquises de haute lutte dans un contexte de forte abstention, de division à gauche, et de dynamique favorable à En Marche et à France Insoumise.
Elles émanent aussi d'électeurs qui ne votent pas communiste de manière habituelle mais qui ont été convaincus par notre travail, par notre discours et nos pratiques républicaines, soucieuses de rassemblement à gauche, de non banalisation du danger de l'extrême-droite et d'éthique en politique.
Au delà de l'aspect quantitatif, nous sommes aussi sensibles à la qualité des soutiens qui ont été exprimés en vis-à-vis ces derniers jours.
La possibilité de pouvoir débattre et exprimer nos positionnements et notre logique politique à la télévision régionale, qui nous a été refusé par France 2 et France 3 malgré le fait que j'étais arrivé en 3e position en 2012, aurait peut-être pu aussi nous permettre de convaincre davantage d'électeurs.
Mais de manière générale, la tendance lourde était loin d'être favorable au Parti Communiste, qui avait fait le choix de soutenir Mélenchon aux présidentielles et de ne pas présenter de candidat aux présidentielles issu de ses rangs, et il n'y a que dans les circonscriptions où nous avons une implantation ancienne, de nombreux élus et des députés sortants que nous faisons des bons scores et atteignons le second tour.
Nous avons beaucoup de travail sur la planche pour réfléchir à notre rôle prochain dans la vie politique, la recomposition de la gauche, mais l'urgence, et c'est notre marque de fabrique, reste la réponse aux besoins de la population et la construction d'un front populaire de résistance à la politique de régression sociale d'Emmanuel Macron et de ses soutiens de droite et du centre.
Nous serons engagés dans les mois à venir dans le travail pour remettre la gauche debout et la rassembler pour reconstruire une perspective politique derrière et pour les luttes de résistance.
Aujourd'hui, et plus que jamais, notre boussole c'est une société d'égalité, de partage et de fraternité, l'union des forces populaires pour imposer l'intérêt général et la lutte contre les inégalités et l'injustice face aux forces de l'argent.
Fraternellement,
ISMAEL DUPONT
Morlaix, le 12 juin 2017