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19 mars 2017 7 19 /03 /mars /2017 11:36
Quand la Commune inventait droit du travail et droit au travail
JEAN-LOUIS ROBERT HISTORIEN, PRÉSIDENT D’HONNEUR DES AMIES ET AMIS DE LA COMMUNE DE PARIS-1871
VENDREDI, 18 MARS, 2016
L'HUMANITÉ
Gravure du "Monde Illustré" n° 730 du 8 avril 1871, qui représente la manifestation des parisiennes du 3 avril 1871. Elles obtiendront finalement entre autres l'égalité salariale.
Gravure du "Monde Illustré" n° 730 du 8 avril 1871, qui représente la manifestation des parisiennes du 3 avril 1871. Elles obtiendront finalement entre autres l'égalité salariale.
Photo : Gusman /Leemage

Au printemps 1871, la Commune de Paris, et plus particulièrement sa commission du Travail dirigée par Léo Frankel, a produit plusieurs décrets posant les bases d’une législation du travail en lien avec le droit au travail. L’Union des femmes a joué un rôle moteur dans ce combat.

Tous les jours, dans les médias, des « économistes » viennent nous sommer de choisir : baisser le coût du travail, réduire le droit du travail ou alors ce sera plus de chômage. Fondamentalement, cette campagne vise à opposer le droit du travail (et les droits sociaux) au droit au travail. Si les temps ont changé, il convient de rappeler certains points de l’action de la Commune qui peuvent enrichir notre débat. D’abord, la Commune n’ignorait nullement les questions du développement économique. On oublie trop souvent que la commission du Travail s’était fixée comme objectif premier de « favoriser les industries nationales et parisiennes » et de « développer le commerce international d’échange, tout en attirant à Paris les industries étrangères de façon à faire de Paris un grand centre de production ». La Commune ne se désintéressera pas des entreprises, en particulier en réglant la question des échéances et des loyers, question alors cruciale : pendant le siège, les loyers ne sont pas payés et les dettes ne sont pas réglées. La Commune dispense les locataires de payer le retard de loyers et étale largement le règlement des dettes (sans les annuler). Ces mesures vaudront un soutien durable d’une partie notable de la petite bourgeoisie parisienne à la Commune.Mais c’est fondamentalement en tenant les deux bouts, droit du travail ET droit au travail que la Commune va tenter de remettre en route l’économie de la capitale. Le chômage était en effet considérable avec la situation créée par la guerre, le siège, ou l’abandon par certains patrons « francs-fileurs » de leur atelier. Le grand décret du 16 avril réquisitionna les ateliers abandonnés pour leur « prompte mise en exploitation par l’association coopérative des travailleurs qui y sont employés ». Mais l’objectif n’était pas de répéter les Ateliers nationaux de 1848. Il s’agissait, dans une vue à long terme, de « faciliter la naissance de groupements sérieux et homogènes », socialisés et autogérés, qui confectionneront « des objets marchands ». Une enquête sera conduite pour examiner la situation des ateliers fermés ; les chambres syndicales ouvrières, légalisées par la Commune treize ans avant la loi de 1884, seront pleinement associées à la mise en œuvre du décret.

On doit mentionner ici le travail considérable conduit par l’Union des femmes : « Le travail de la femme, proclame l’Union le 11 avril, étant le plus exploité, sa réorganisation immédiate est donc de toute urgence. » L’Union des femmes fut le principal partenaire de la commission du Travail. Elle fut un des principaux moteurs de la réflexion et de l’action de la Commune dans le domaine. Ainsi l’Union élabora le projet d’association ouvrière le plus avancé.

Dans un même mouvement, la Commune instaure un vrai droit du travail. Rappelons qu’en 1871, le droit du travail est quasiment inexistant : la seule vraie loi de 1841 interdisant le travail dans les ateliers aux enfants de moins de huit ans… est à peine appliquée du fait de la faiblesse des inspections. Nous n’évoquerons ici que trois décrets qui concernaient la durée du travail, le contrôle du travail et les salaires. Celui du 20 avril est un des plus connus et des plus symboliques, qui interdisait le travail de nuit dans les boulangeries. Il souleva l’enthousiasme des ouvriers boulangers qui manifestèrent leur soutien au décret et le mécontentement de nombre de patrons boulangers qui tentèrent d’empêcher son application.

Mettre fin au tout-libéral dans le marché du travail

Le décret du 27 avril interdit les amendes et les retenues opérées par prélèvements sur les salaires. Ces prélèvements étaient une des principales armes dans les mains des patrons pour affaiblir la résistance ouvrière et constituaient une atteinte permanente à la dignité ouvrière. La Commune l’appliqua en particulier aux rétives compagnies de chemins de fer.

Dans le décret du 13 mai concernant les marchés de la Commune, les cahiers des charges des entreprises devaient indiquer « le prix minimum du travail à la journée ou à la façon à accorder aux ouvriers et ouvrières chargés de ce travail ». C’était instaurer le salaire minimum ! Mais la réflexion de Léo Frankel, le « ministre » du Travail de la Commune, va plus loin. Il constate que « si le prix de la main-d’œuvre reste comme aléa dans les marchés, c’est lui seul qui apporte le rabais ». L’État doit intervenir pour introduire « le prix minimum » à la journée et mettre fin au tout-libéral dans le marché du travail. C’est le progrès des techniques qui devient alors le seul authentique facteur de la baisse des prix des produits, permettant vente et consommation.

La crise économique actuelle est moins conjoncturelle qu’en 1871, mais l’idée que droit au travail et droit du travail vont ensemble garde toute sa modernité.

REPERES

  • 16 avril 1871 Réquisition des ateliers abandonnés par leurs propriétaires, mise en place de coopératives ouvrières.
  • 20 avril Suppression des bureaux de placement de la main-d’œuvre, monopoles florissants agissant comme des « négriers ». Remplacement par des bureaux municipaux.
  • 27 avril Interdiction des amendes et retenues opérées par prélèvements sur les salaires.

Eugène Pottier (1816-1887). Nous fêtons cette année le bicentenaire de la naissance d’Eugène Pottier, né le 4 octobre 1816. Des initiatives seront annoncées ultérieurement. Mais citons aujourd’hui ces vers extraits de l’Internationale, écrits en 1871, qui nous donnent vraiment à réfléchir sur le droit que rêvaient les communards. « L’État comprime et la loi triche/L’impôt saigne le malheureux/Nul devoir ne s’impose au riche,/Le droit du pauvre est un mot creux./C’est assez languir en tutelle,/L’égalité veut d’autres lois :/ Pas de droits sans devoirs, dit-elle,/Égaux, pas de devoirs sans droits ! »

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19 mars 2017 7 19 /03 /mars /2017 07:17
photo Pierre-Yvon Boisnard

photo Pierre-Yvon Boisnard

Ordre du jour du Conseil Communautaire du 20 mars 2017 à 18h: 

Essentiellement, débat et vote sur les orientations générales du PADD (projet d'aménagement et de développement durable) et l'élaboration du Plan Local d'Urbanisme intercommunal après la discussion dans les communes

 

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19 mars 2017 7 19 /03 /mars /2017 06:44
18 mars 1962: signature des accords d'Evian (Robert Clément)

Le 18 mars 1962 : signature des accords d'Evian


Après la signature des accords d’Évian, l'annonce du cessez-le-feu le 19 mars à 12 heures en Algérie fut d'abord, ici, en France, celle d'un immense soulagement. Enfin, cette guerre allait prendre fin. Depuis plusieurs années déjà, le retour de cercueils, l'arrivée de blessés avait mis fin au mythe gouvernemental de simples «opérations de maintien de l'ordre» dans «nos départements français d'Afrique du Nord».
Il n'en avait pas toujours été ainsi. Quand éclata la rébellion algérienne du 1er novembre 1954, combien dans notre pays en étaient encore aux trois départements français enseignés à l'école?
Le premier ministre de l'époque, Pierre Mendès France, son ministre de l'Intérieur, François Mitterrand, affirmaient que l'Algérie était la France et que ces mouvements ne relevaient que de simples opérations de police. Seuls, alors, en tant que parti, les communistes revendiquaient le droit du peuple algérien à disposer de lui-même.
La guerre devait durer près de huit ans. Guerre sans nom mais chaque jour des hommes mouraient: combattants de l'Armée de libération nationale (ALN), soldats français tombés dans une embuscade. La guerre d'Indochine était terminée depuis juillet 1954. L'armée française ne pouvant accepter sa défaite de Diên Biên Phu criait à la trahison sans comprendre que l'ère du colonialisme avait pris fin. Mais la situation en Afrique du Nord était différente. Nous n'étions plus cette fois à des milliers de kilomètres de la métropole mais à une heure d'avion, avec un million de pieds noirs, originaires de France, d'Espagne ou d'Italie. Combien de familles françaises comptaient des leurs de cet autre côté de la Méditerranée?
Il fallut des années pour remonter ce courant colonialiste. Des hommes de progrès, dans la France de 1956, n'avançaient-ils pas l'idée que la France de 1789 était meilleure que l'Islam?
Des batailles ont eu lieu comme en témoigne un film comme celui de Bertrand Tavernier «la Guerre sans nom», rappelés se rassemblant dans une église parisienne pour marquer leur refus, soldats tirant les sonnettes d'alarme des trains pour freiner leur départ, se barricadant dans une caserne de Rouen avec le soutien des communistes de la ville, alors dirigés par Roland Leroy.
Et combien de manifestations, toujours réprimées par la police, se soldant par des heures d'emprisonnement dans les commissariats de Paris et de sa banlieue, notamment.
Manœuvres sans résultats
Une partie du peuple français crut alors que la venue du général de Gaulle au pouvoir allait achever cette guerre. «Je vous ai compris», avait-il dit aux mutins d'Alger. Mais bientôt, c'est aux combattants algériens qu'il s'adressait en en leur proposant la «paix des braves». Manœuvres de part et d'autres sans résultats. Le temps des capitulations était passé et le peuple algérien, martyrisé, exigeait l'indépendance.
Il fallut pourtant encore quatre années de guerre, quatre années de luttes. En Algérie d'abord où le peuple, enfermé dans des camps, quadrillé dans les villes, continuait d'affirmer sa confiance dans le FLN. En France où les manifestations se multipliaient.
En 1961, la manifestation pacifique des Algériens de la région parisiennne, violemment réprimée par la police du préfet Papon, marqua le soutien total de ces immigrés envers le FLN de la même façon que les manifestants et manifestantes algérois brandissant le drapeau algérien avaient montré l'échec de la politique colonialiste. Le 17 octobre, des centaines de manifestants pacifiques ont été tués, blessés, jetés dans la Seine, enfermés dans les camps avant d'être envoyés en Algérie d'où beaucoup ont disparu.
Le 8 février 1962, après une nuit terroriste des partisans du colonialisme à Paris où une petite fille fut défigurée par une charge de plastic visant le ministre gaulliste André Malraux, des milliers de Parisiens vinrent manifester à la Bastille, contre les tueurs de l'OAS et pour la paix en Algérie par la reconnaissance du droit à l'indépendance.
La police du ministre Frey et du préfet Papon chargea au métro Charonne un cortège paisible. Sur les neuf morts, huit étaient communistes et tous membres de la CGT.
Les pourparlers de paix, engagés alors à Evian, entre représentants du gouvernement français et des combattants algériens s'accélèrent. Le 18 mars, un accord était signé, le cessez-le-feu proclamé pour le 19 mars à midi. Ce jour est désormais celui de la fin de cette guerre, celui de la fin d'un cauchemar de près de huit années.

Robert Clément 

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19 mars 2017 7 19 /03 /mars /2017 06:33
21 mars 2017 - Journée interprofessionnelle de mobilisation: Défendre nos emplois et les services publics (PCF): Rassemblement à 12h, place de la Liberté à Brest

Rassemblement à 12h place de la Liberté à Brest, pour l'industrie et les services publics. 

Mardi 21 mars 2017 - Journée interprofessionnelle de mobilisation

Défendre nos emplois et les services publics

► Dans l'ensemble de nos territoires, qu'ils soient urbains ou ruraux, l'avenir de notre industrie et de nos services publics est au cœur des enjeux

► Fillon, Le Pen et Macron proposent tous de réduire la présence de nos services publics et d'en privatiser un grand nombre.

►L'avenir économique et social du pays dépend du redéploiement de l'industrie française et des services publics

Si nous voulons répondre au double défi des besoins humains et écologiques, il est urgent de produire autrement, de relancer notre industrie et de redéployer partout des services publics de qualité. Ce qui est en cause aujourd'hui c'est le mode de production capitaliste et sa répartition toujours plus inégalitaire des richesses, son saccage des ressources et son incapacité à résoudre le chômage.

Le mode de production actuel de biens et de services n’est plus soutenable, ni écologiquement, ni socialement Instaurer un nouveau mode de production plus respectueux des salariés et de la nature :

►Élaborer un plan de développement de filières industrielles. Création d'un million d’emplois dans ces filières d’avenir de l’énergie, de l’automobile propre, des transports, dans la rénovation thermique des bâtiments, l’agriculture paysanne, l’aérospatiale, la navale, le numérique, la réparation, l’économie circulaire

►Moratoire immédiat sur les licenciements, les fermetures de site, les délocalisations, et interdiction des LBO

►Favoriser le développement du modèle d’entreprises coopératives

►Droit de veto suspensif des élu-es du personnel en cas de fermeture ou de délocalisation et obligation d’examiner les propositions des salarié-e-s

►Droit de reprise de l’activité par les salarié-e-s en coopérative, aides financières sous forme de prêts à bas taux et aide à la gestion durant la période de prêt.

►Augmenter la sûreté des entreprises industrielles par la transparence et la démocratie avec le concours des salarié-e-s, des citoyen-e-s, des élu-e-s Développer les services publics : ►Renforcement du maillage des services publics en particulier dans les territoires suburbains et ruraux.

►Plan d'action spécifique pour l'hôpital public, l'éducation et la justice

►Réimplantation avec une gestion démocratique et participative

►Construction de 200 000 logements sociaux par an

21 mars 2017 - Journée interprofessionnelle de mobilisation: Défendre nos emplois et les services publics (PCF): Rassemblement à 12h, place de la Liberté à Brest
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19 mars 2017 7 19 /03 /mars /2017 06:29

416 parrainages d'élus communistes et républicains pour la candidature de Jean-Luc Mélenchon

11 candidatures à l'élection présidentielle sont maintenant officiellement enregistrées. Le combat qui s'annonce est crucial pour l'avenir du pays. Le PCF se félicite d'avoir contribué de manière décisive avec 416 parrainages d'élus communistes et républicains sur un total de 805 parrainages au dépôt de la candidature de Jean Luc Mélenchon. Elle permettra à des millions de nos concitoyens d'affirmer avec force et clarté leur exigence de changement.

D'ici le 23 avril les communistes mettront leurs énergies à porter cette candidature avec esprit de rassemblement et continueront à travailler à la construction d'une majorité de progrès avec toutes les forces de gauche engagées dans cette campagne autour d'engagements de rupture avec l'austérité, de relance sociale, écologique et industrielle, de construction d une nouvelle République.

Dans les élections ils porteront ces objectifs avec les candidatures de large rassemblement qu'ils contribuent à construire dans les circonscriptions au plus près des combats sociaux et citoyens.

416 parrainages d'élus communistes et républicains pour la candidature de Jean-Luc Mélenchon (sur 805 parrainages)
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18 mars 2017 6 18 /03 /mars /2017 08:09
Appel de Stockholm contre l'arme atomique: manifestation avec Gérard Philippe, sympathisant communiste, dans le cortège (1950)

Appel de Stockholm contre l'arme atomique: manifestation avec Gérard Philippe, sympathisant communiste, dans le cortège (1950)

18 mars 1950 : 3 millions de signatures pour l'appel de Stockholm


Lancé par le communiste Frédéric Joliot-Curie et le Mouvement mondial pour la paix, l'appel de Stockholm contre la bombe atomique recueille 3 millions de signatures en France. Le texte stipule: "Nous exigeons l'interdiction immédiate de l'arme atomique, arme d'épouvante et d'extermination des populations.[...] Nous considérons que le gouvernement qui, le premier, utiliserait contre n'importe quel pays l'arme atomique, commettrait un crime contre l'humanité et serait à traiter comme un criminel de guerre. Nous appelons tous les hommes de bonne volonté dans le monde à signer cet appel." L'appel de Stockholm sera signé par plus de 150 millions de personnes dans le mode entier.
Principaux signataires :
• Frédéric Joliot-Curie (premier signataire)
• Jorge Amado, Louis Aragon, Pierre Benoit, Marcel Carné, Marc Chagall, Dimitri Chostakovitch, Duke Ellington, Ilya Ehrenbourg,Robert Lamoureux, Thomas Mann, Yves Montand, Pablo Néruda, Noël-Noël, Pablo Picasso, Simone Signoret, Michel Simon1
• Gérard Philipe, Maurice Chevalier, Pierre Renoir, Jacques Prévert, Armand Salacrou, Henri Wallon

18 mars 1950: 3 millions de signatures pour l'appel de Stokholm contre l'armement nucléaire lancé par Joliot-Curie (Robert Clément)
Fréderic Joliot-Curie

Fréderic Joliot-Curie

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18 mars 2017 6 18 /03 /mars /2017 07:46
Dessin de Nono pour le Chiffon Rouge (17 mars 2017): Accroche à ton coeur un morceau de Chiffon Rouge, pour tailler un costard à ces oligarques corrompus et plein de morgue!

Dessin de Nono pour le Chiffon Rouge (17 mars 2017): Accroche à ton coeur un morceau de Chiffon Rouge, pour tailler un costard à ces oligarques corrompus et plein de morgue!

Un parfum de Françafrique s'empare de l'affaire Fillon
 PAR FABRICE ARFI ET MICHEL DELÉAN

Avec la confirmation par Le Monde de l’identité du généreux donateur du candidat de la droite à la présidentielle pour ses costumes de luxe – en l’occurrence l’avocat Robert Bourgi –, l'affaire Fillon vient désormais percuter le monde des réseaux occultes de la Françafrique.

 

L'afaire des costumes de François Fillon prend une nouvelle tournure. Avec la confirmation par le journal Le Monde, vendredi 17 mars, de l’identité du généreux donateur du candidat de la droite à la présidentielle pour ses costumes de luxe – en l’occurrence l’avocat Robert Bourgi –, le dossier vient désormais percuter le monde des réseaux occultes de la Françafrique.

Alors que, depuis une semaine, la rumeur circulait avec insistance selon laquelle Robert Bourgi était l’homme qui se cachait derrière l’achat de plusieurs costumes dans la boutique de luxe Arnys (propriété de LVMH) offerts à Fillon, l’avocat parisien avait catégoriquement démenti – notamment auprès de Mediapart.

Seulement voilà, au lendemain des révélations du Journal du Dimanche (JDD) la semaine dernière, le juge Tournaire, déjà saisi des soupçons d’emplois fictifs de l’épouse de Fillon, avait obtenu auprès du Parquet national financier (PNF) que l’affaire des costumes entre dans son périmètre d’enquête, par un réquisitoire supplétif, afin de vérifier si ces libéralités ne cachaient pas un délit de « trafic d’influence ». Pourquoi offrir des vêtements de prix à un présidentiable, sinon pour en attendre quelque chose en retour ? Là est le soupçon.

Les policiers de l’Office anticorruption (OCLCIFF) de Nanterre ont, dans la foulée, mené plusieurs perquisitions dans les locaux d’Arnys, à Paris.

Selon les éléments recueillis par les enquêteurs, Robert Bourgi a réglé récemment pour 13 000 euros de costumes offerts à François Fillon. Ceux-ci avaient été commandés le 7 décembre 2016, soit neuf jours à peine après la victoire du candidat Fillon à la primaire de la droite, et ont été réglés par chèque le 20 février.

Ce n’est pas tout. Comme l’avait rapporté le JDD, d’autres vêtements issus de la boutique Arnys auraient été offerts depuis 2012 à Fillon pour une somme totale de 35 500 euros, semble-t-il payés cette fois en espèces. Il est cependant impossible à ce jour de savoir si Robert Bourgi est également derrière ces règlements. Si cela devait être le cas, il est étrange que cet avocat expérimenté soit passé subitement d’un mode de paiement discret (en liquide) à un autre (par chèque) qui, lui, laisse des traces.

Lors d’un entretien téléphonique avec Mediapart, jeudi 16 mars, soit la veille de la publication par Le Monde de son identité, Robert Bourgi, tout en refusant de confirmer être le généreux donateur de Fillon, avait tenu prudemment à nuancer la portée de l’affaire : « Quoi qu’il en soit, le donateur n’a commis aucun délit. »

En dehors de la justice, le déontologue de l’Assemblée nationale, où François Fillon siège depuis 2012, s’est également saisi du dossier pour vérifier si l’ancien premier ministre n’avait pas commis une faute en ne déclarant pas ces onéreux cadeaux, tout député devant faire état de présents « en lien avec leur mandat » dépassant les 150 euros. Reste à savoir si cette générosité appuyée de Bourgi relève de la vie privée de François Fillon.

Depuis la révélation de ce nouveau dossier embarrassant, le candidat de la droite à la présidentielle a pris le parti de balayer les faits d’une chiquenaude : « Un ami m’a offert des costumes en février. Et alors ? », a-t-il déclaré dans Les Échos dimanche 12 mars.Selon nos informations, François Fillon n’avait pas alerté son staff de risques quant au nom de son mécène, présenté comme un vieil ami.

Et alors ? Le nom de Robert Bourgi, bientôt 71 ans, figure emblématique des réseaux de la Françafrique, fait partie de ceux qui sentent le soufre dans la sphère publique et politique depuis trois décennies. Surtout depuis qu’il a affirmé en 2011 dans un livre (La République des mallettes, de Pierre Péan), puis dans la presse (déjà dans le JDD), et enfin sur procès-verbal devant des juges (lire notre article), qu’il avait participé à des remises de montagnes d’espèces provenant de plusieurs dignitaires africains (Gabon, Côte d’Ivoire, Burkina Faso et Congo-Brazzaville) au profit de l’ancien président Jacques Chirac et de l’ex-premier ministre Dominique de Villepin. Des faits démentis par ce dernier.

 

« Je n'ai jamais touché, comme on dit en Afrique, le “papier”, avait expliqué, le 4 octobre 2011, Robert Bourgi aux juges de l’affaire dite des Biens mal acquis. C'était des missionnaires qui arrivaient avec la valise diplomatique et que je conduisais chez le président de la République française, chez monsieur Chirac et chez monsieur Villepin. » Bourgi avait estimé à 20 millions d’euros le montant des espèces ainsi convoyées, entre 1995 et 2005.

Ces missions un peu spéciales auraient toutefois cessé en novembre 2005 après un clash avec Dominique de Villepin, selon le témoignage de Bourgi. Et elles n'auraient pas repris avec Nicolas Sarkozy, que Robert Bourgi avait accepté de conseiller aussitôt après sa rupture avec M. Villepin. L’ancien chef de l’État avait d'ailleurs remis en mains propres la Légion d'honneur à l'ancien Monsieur Afrique, en 2007.

En 2015, Robert Bourgi, indigné par les positions de Nicolas Sarkozy sur l’islam et le voile, avait décidé de rallier François Fillon, auquel il a ouvert plusieurs portes sur le continent africain. Mais un an plus tard, nouveau revirement : Bourgi lâche Fillon et rejoint Sarkozy. « Je crois en lui. Il aime passionnément son pays, il aime passionnément la politique étrangère et le rôle de la France dans le monde […] malgré les déconvenues judiciaires qui apparaissent ça et là », avait-il alors déclaré à la chaîne France 24.

Né en avril 1945 à Dakar (Sénégal) dans une famille d’origine libanaise, Robert Bourgi, qui est souvent présenté comme l’héritier de Jacques Foccart, le « Monsieur Afrique » de Charles de Gaulle, avait soutenu sa thèse à la Sorbonne sur le thème : « Le général de Gaulle et l’Afrique noire 1940-1969 ». Très vite, Bourgi a ensuite intégré tous les cercles de la droite chiraquienne. Chargé de mission de Jacques Chirac au RPR, pour les relations avec les pays d’Afrique au Sud du Sahara en 1983, il devient trois ans plus tard conseiller politique du ministre de la coopération Michel Aurillac (1986-88), puis délégué national du Club 89 (un think tank chiraquien) pour les pays en développement. Il s’inscrira au barreau de Paris en 1993.

Lors de son discours de remise de la Légion d’honneur, le 27 septembre 2007, Nicolas Sarkozy avait déclaré à l’adresse de Bourgi : « Je sais, cher Robert, pouvoir continuer à compter sur ta participation à la politique étrangère de la France, avec efficacité et discrétion. Je sais que, sur ce terrain de l’efficacité et de la discrétion, tu as eu le meilleur des professeurs et que tu n’es pas homme à oublier les conseils de celui qui te conseillait jadis de “rester à l’ombre pour ne pas attraper de coup de soleil”. Sous le chaud soleil africain, ce n’est pas une vaine précaution. Jacques Foccart avait raison. » Dix ans plus tard, l’affaire Fillon vient finalement lui donner tort.

 

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18 mars 2017 6 18 /03 /mars /2017 07:41

 

Le voeu de méfiance de l'opposition, quant à l'installation des compteurs Linky à Morlaix, a été rejeté.
Le voeu de méfiance de l'opposition, quant à l'installation des compteurs Linky à Morlaix, a été rejeté.

Outre le débat sur le projet d'aménagement et de développement durables (Padd), le conseil municipal a évoqué plusieurs autres points, jeudi soir. Comme la question des compteurs Linky à travers un voeu de méfiance qui a été rejeté.

Compteurs Linky : le voeu rejeté. À travers un voeu, l'opposition a demandé que soit organisé un débat contradictoire avant que le conseil municipal se prononce sur l'installation, sur Morlaix, des compteurs Linky « qui interrogent et inquiètent » la population. « C'est une décision de l'État, une obligation légale à laquelle on ne peut pas faire obstacle », a exposé Agnès Le Brun, en notant qu'une expertise sur les risques sanitaires est en cours, sans que les résultats soient connus. Malgré neuf voix en sa faveur, le voeu a été rejeté.

 Soutien à Ildys. Les élus ont voté, à l'unanimité, une motion de soutien à la Fondation Ildys, qui comprend, notamment, le centre de Perharidy et la maison Saint-Luc à Roscoff. « Nous demandons une révision des modalités de financement des activités de soins de suite et de réadaptation qui donne aux établissements concernés des garanties durables pour leur fonctionnement ». 

Un crédit de 637 caractères pour l'opposition. Par l'intermédiaire d'une question orale, l'opposition a fustigé « le manque d'équité en matière d'expression de la minorité municipale » dans le Morlaix Mag. « Notre dernière tribune était effectivement trop longue par rapport à la vôtre. Vous avez un crédit de 637 caractères pour la prochaine fois », a répondu le maire, en précisant aussi que le site internet de la ville, dont l'absence de mise à jour de certaines rubriques était décriée par l'opposition, a été actualisé

.Hausse de l'indemnité des élus. En se basant sur l'augmentation de l'indice brut et sur la majoration de la valeur du point d'indice de la fonction publique validées en ce début d'année, le conseil municipal a voté une hausse de l'indemnité des élus. À titre d'exemple, un adjoint touchera 11 € bruts de plus par mois. L'opposition s'est abstenue sur ce point. 

Acquisition d'un tableau. Pour le musée des Jacobins, la ville a fait l'acquisition d'une aquarelle sur papier d'Yvon Bionnier, peintre anglais qui a séjourné à Morlaix dans les années 1840-1850. Montant : 2.000 €. 

Plusieurs subventions. Un total de 11.784,85 € de subventions a été accordé à trois dossiers de restauration de façade, de ravalement et de réfection de menuiseries. 2.600 € ont été octroyés pour deux dossiers de modernisation d'enseignes. Dans le cadre du fonds d'aide à l'initiative des jeunes, trois projets (« Destination Japon », « La quête à l'éco-lieu » et « Prenez le temps d'observer la nature ») ont été aidés pour un total de 450 €.

http://www.letelegramme.fr/finistere/morlaix/conseil-suite-linky-on-ne-peut-pas-s-opposer-a-leur-installation-18-03-2017-11439134.php

 

 

Conseil Municipal de Morlaix du 16 mars 2017: "Commerces, la folie périphérique dénoncée" (Ronan Tanguy - Le Télégramme, 17 mars 2017)

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18 mars 2017 6 18 /03 /mars /2017 07:37
La droite filloniste fait un pas de plus vers le Front national
GRÉGORY MARIN
MARDI, 14 MARS, 2017
L'HUMANITÉ
L'équipe de campagne se resserre autour d’hommes forts de la droite extrême, dont certains (comme l’ancien ministre UDF Charles Millon, dernier rallié) ont longtemps œuvré pour un rapprochement avec le FN. Photo : Jeff Pachoud/AFP
L'équipe de campagne se resserre autour d’hommes forts de la droite extrême, dont certains (comme l’ancien ministre UDF Charles Millon, dernier rallié) ont longtemps œuvré pour un rapprochement avec le FN.

Le programme de François Fillon réécrit certaines mesures du FN. Sous la dictée de cadres depuis longtemps convertis aux idées brunes.

La fuite en avant de François Fillon est-elle en train d’accélérer la recomposition des droites ? La manière dont son équipe de campagne se resserre autour d’hommes forts de la droite extrême, dont certains (comme l’ancien ministre UDF Charles Millon, dernier rallié) ont longtemps œuvré pour un rapprochement avec le Front national, le laisse à penser.

« Les digues tomberont un jour », promettait Marine Le Pen à la Revue parlementaire, en mars 2011. « La logique voudrait que, structurellement, le Front national arrive au pouvoir », poursuivait-elle, estimant que « les Français sont majoritairement pour (ses) idées ». Nul ne sait ce qu’il en sera des électeurs, mais comme la droite sarkozyste l’avait appliqué en matière sociétale, la droite filloniste, elle, a choisi de faire un pas de plus vers le FN en mettant en avant un certain nombre de mesures économiques communes (lire page 7).

Une politique « pro-entreprise » partagée

Le Cice, que Fillon comme Le Pen veulent transformer en « baisse » ou « allégement de charges »; le financement des PME par l’assurance-vie (3 % pour Fillon, 2 % pour Le Pen) ; la création d’un taux intermédiaire (24 % pour Le Pen, 25 % pour Fillon) pour l’impôt sur les sociétés : autant de propositions similaires aux deux formations. Comme l’affaiblissement des syndicats dans l’entreprise par la fusion des instances représentatives en une « instance unique », avance Fillon, « entre 50 et 300 salariés » complète Le Pen. Entre défenseurs du capital, le travail de sape des « digues » avance vite.

Dans son livre la Droite brune, UMP-FN : les secrets d’une liaison fatale, paru en octobre 2012, juste après la défaite de Nicolas Sarkozy à la dernière présidentielle, le journaliste Renaud Dély voit qu’« en entretenant une forme de promiscuité idéologique, l’UMP, revue et corrigée par Nicolas Sarkozy, et le FN, à la sauce Marine Le Pen, ont posé les fondements d’une mutation à venir, celle qui peut voir convoler la droite post-sarkozyste et l’extrême droite mariniste ». Après Anne Méaux, Gérard Longuet et Hervé Novelli, trois ex-GUD depuis longtemps passés par la machine à blanchir de la droite dite traditionnelle, le ralliement de Charles Millon est parlant. François Fillon assure qu’il n’a « jamais fait partie de (son) organigramme de campagne », mais le reçoit au QG de campagne comme au meeting d’Aubervilliers, le 4 mars. Or l’ancien ministre de la Défense de Jacques Chirac, exclu de l’UDF en 1998 après avoir été élu président de la région Rhône-Alpes grâce aux voix du Front national (1), n’a jamais renié ses idées. Au contraire : avec Charles Beigbeder, un autre ex-UMP en rupture de ban, il a créé un think tank qui fait la jonction entre la droite et son extrême, l’Avant-Garde, qui a publié « cinq axes de propositions pour 2017 » largement repris par le candidat Fillon, de l’inscription des « racines chrétiennes de la France dans la Constitution » à la « dénonciation de l’espace Schengen (et au) rétablissement des frontières nationales ». Mesures compatibles avec le programme du Front national. En mars 2011, Marine Le Pen, répondant à la question du « plafond de verre », estimait que « si (le FN) termine ne serait-ce qu’à 40-60, la vie politique française sera alors totalement remodelée ». L’accession au pouvoir d’une droite phagocytée par les idées brunes produirait les mêmes effets.

(1) Comme Antoine Rufenacht en Haute-Normandie en 1992, lui aussi soutien de Fillon lors de la primaire de la droite.
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18 mars 2017 6 18 /03 /mars /2017 07:28
La CGT de l'hôpital de Morlaix appelle à de nouveaux debrayages les 22, 23, 24 mars 2017

Pensons COLLECTIF !!

Le CTE du 14 Mars a été bloqué par une centaine d'agents du CHPM qui sont venus exprimer leur vécu et leur mal être sur le terrain.

Des échanges ont eu lieu entre les agents et la direction, des échanges vifs décrivant les conditions de travail qui se dégradent dans de nombreux services ( An Haleg, Carhaix, Urgences, UHCD, ambulances …), de nouvelles fermetures saisonnières de lits ont été annoncé, à moins que ce soit des fermetures définitives au final pour faire plus d'économies …

- Fermeture UHCD du 23 Juillet au 20 Août

- Fermeture 13 lits de Cardio cet été

- Fermeture de lits de chirurgie, de pédiatrie ….

Avec ces fermetures « programmées » de lits, on va tout droit dans le mur, il y aura fatalement des conséquences néfastes pour les agents et pour les patients. Ces lits de cardio fermés, ce n'est pas une question d'activité, c'est juste une question d'absence médicale, plutôt que de faire appel à l’intérim, l’hôpital préfère fermer des lits … à l'heure où la direction rabâche à qui veut l'entendre qu'il faut développer l'activité … c'est à n'y plus rien comprendre … enfin si, on comprend que la rentabilité passe avant la demande de soins comme d'habitude …

Les plans d'action Belizal / Argoat / An Haleg avec des déqualifications de postes et les fermetures de cantous, baisse du temps médical et AMA impactent durement les agents et les résidents. Fermeture des EMAD, structures de soins prépondérantes dans la prise en soins de patients présentant des pathologies psychiatriques, les CMP ne pourront absorber la file active de patients et ne pourront pas, avec les moyens qui leurs seront alloués, faire un travail identique. Et comme le précise Madame la directrice, on ne va pas vers le mieux !!

Il est plus qu'important de réagir collectivement, que chaque service prenne ses responsabilités et se joigne aux différents débrayages.

La CGT du CHPM a déposé 3 préavis RDV Hall du bâtiment MCO

Mercredi 22 MARS débrayage de 14h15 à 15h15 (CTE bis)

Jeudi 23 MARS débrayage de 14h à 15h (CME)

Vendredi 24 MARS de 9h15 à 10h15 (Csurv.) (1h de débrayage et journée complète)

La CGT de l'hôpital de Morlaix appelle à de nouveaux debrayages les 22, 23, 24 mars 2017
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