RESPIRATION
Après un tsunami de mauvaises nouvelles, on a tendance à se replier sur soi, se coucher comme un boxeur qui s'est pris un coup sur le foie... Réflexe naturel, certainement... Mais une fois réveillé, il est temps de remettre en lice notre belle machine à rêver un monde meilleur.
Ce qui a manqué, nous le savons, c'est la participation active des plus touchés par la crise pour que quelque chose change dans le scénario usant relayé par les médias. Dès le début, on avait éliminé les communistes dans des sondages directifs et des censures systématiques, et ce n'est pas pour rien.
La bourgeois sait que nous avons perdu pied dans l'écrasante majorité des milieux populaires laissés à l'abandon de puis des dizaines d'années. Les anciens comme moi savent ce qu'était le PCF qui faisait vivre la fraternité dans les pieds d'immeubles, à la campagne, partout où il y avait de la vie.
Le recul, nous l'avons vécu de générations en générations et les solutions pour s'en sortir ont toujours été des fuites en avant. Pour la première fois, j'insiste, depuis 2007, nous avons eu le courage, avec Ian, Marie-Hélène et les autres, d'affronter le dur, avec les prémices, c'est vrai, des dernières élections législatives qui ont donné le sens du vent avec son résultat, une chambre élue de coucous présidentiels. On pouvait rêver mieux. Mais nous avons fait un pas énorme contre le fatalisme de l'effacement.
La bourgeoisie et ses relais continueront à nous censurer certes, mais nous avons gagné un énorme point, celui du rassemblement des communistes autour de leurs valeurs, de leur envie de revenir aux sources de ce qui fait leur utilité réelle, n'en déplaise à ceux qui continuent à nous dire qu'il faut se faire hara-kiri pour faire semblant d'exister dans un ailleurs manipulés par des assoiffés de pouvoir.
On ne fera le rassemblement avec les autres qu'en étant ce que nous sommes vraiment, pas en calculateurs de places à prendre ici et là. Si nous prenons notre place, c'est pour ce que nous sommes avec les idées que nous défendons. Le chemin est certes difficile, mais il vaut le coup et je n'en vois pas d'autres, parce que les autres n'ont pas marché. L'histoire nous le confirme.
LA LONGUE MARCHE...
On a envie parfois de dire aux fonctionnaires déclassés, aux ouvriers licenciés, aux paysans déplacés, aux jeunes précarisés et aux anciens matraqués qui n'ont pas voté ou qui ont voté pour les animaux de Macron, Le Pen et quelques autres qu'ils n'ont que ce qu'ils méritent. Cela ne sert à rien. A nous de savoir nous faire comprendre. Ce sera long certes, mais n'oublions pas parfois que des victoires trop courtes amènent des retours douloureux...
Pour se consoler ? Non, parce que c'est vrai. Les grands changements, en France, n'ont duré que deux ans au plus. Ils ont suffi certes à imposer des acquis énormes (sécu, retraite, etc.) mais la bourgeoisie a toujours repris le terrain perdu en accélérant le rythme comme c'est le cas aujourd'hui...
La patience révolutionnaire est un mot un peu galvaudé certes, mais c'est quand même le meilleur moyen de ne pas se laisser berner, y compris quand on se paye aussi les déconvenue de la débâcle soviétique qui affichait le beau et cachait sa misère mentale voire plus...
Être communiste, aujourd'hui, c'est savoir tirer les leçons de l'histoire et NE PAS EN RESTER LÀ... On continue. Le communisme reste une idée neuve, parce que ce n'est pas un système qui boucle un projet mais un élément de rêve nécessaire pour une humanité qui subit les mauvais plans des bâtisseurs de charniers et doit gagner sa liberté de vivre dans la paix et la solidarité collective.
C'est notre différence avec ceux qui sont restés nostalgiques d'un faux miracle qui s'est écroulé tout seul et a permis aux capitalistes de s'éclater à un point tel que la terre ne leur suffit pas pour se goinfrer sur le dos des peuples.
Yvon Huet, 29 et 30 mai 2019
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MORT POUR LA FRANCE
Paul, lieutenant de la Résistance
Par Yvon Huet
Retraité, journaliste à la rédaction de Vie Nouvelle et Présence
Paul Couesnon, mon grand-oncle, fut militant de la CGT, secrétaire du syndicat des photograveurs entre 1935 et 1938 et militant du PCF. Son parcours de militant et de résistant a été gravé dans le marbre par Claude Pennetier, directeur du Maitron, au chapitre des fusillés, de 1940-1944.
Je dois en grande partie mon engagement personnel de syndicaliste et de communiste au récit que ma mère, Yvonne Huet, fille de Lucie Couesnon et Moïse Orlovski, me fit de l’histoire de cet homme qui m’inspire toujours le respect et l’affection, non seulement parce qu’il s’est sacrifié pour la cause que nous défendons, mais aussi parce qu’il a été porteur de valeurs humaines qui se sont transmises sur trois générations. Je ne calcule pas le nombre d’heures où ma mère m’a parlé de son oncle, de son grand cœur, de son romantisme et de son aspiration à voir le monde proscrire les guerres et la barbarie, qui servaient de grand marché au capitalisme prédateur dont il fallait trouver le moyen de se débarrasser (lire la suite de cet article passionnant en cliquant sur le lien: MORT POUR LA FRANCE : Paul, lieutenant de la Résistance - par Yvon Huet, journaliste à la rédaction de Vie nouvelle et Présence )
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