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6 novembre 2016 7 06 /11 /novembre /2016 18:38
Kergloff, 6 novembre 2016: un après-midi pour la Palestine à la conférence-débat de l'AFPS avec l'ambassadeur de Palestine, Saliman Eherfi, et le militant anti-colonialiste israélien, Michel Warschawski
Kergloff, 6 novembre 2016: un après-midi pour la Palestine à la conférence-débat de l'AFPS avec l'ambassadeur de Palestine, Saliman Eherfi, et le militant anti-colonialiste israélien, Michel Warschawski
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Kergloff, 6 novembre 2016: un après-midi pour la Palestine à la conférence-débat de l'AFPS avec l'ambassadeur de Palestine, Saliman Eherfi, et le militant anti-colonialiste israélien, Michel Warschawski

Un après-midi très riche avec Michel Warschawki et M. Saliman Eherfi, ambassadeur de Palestine et représentant de l'autorité palestinienne en France. Jean-Pierre Jeudy de l'AFPS centre-Finistère, ancien maire de Carhaix, avait introduit la réunion.

A la suite de quoi  Michel Warschawki a pris la parole en disant des choses très fortes sur la lutte palestinienne de décolonisation. En substance:

"Un Etat, deux Etats, je ne veux pas rentrer dans ce débat. C'est une question qui me fâche. Une question de supermarché. Nous ne sommes pas à l'heure des choix de préférence entre des solutions. Nous sommes en plein dans le problème, dans le conflit. La question, c'est que faire? Comment s'organiser? Comment lutter? Quelle stratégie définir pour créer un rapport de force. La clef ne peut venir que de la résistance palestinienne et du soutien qu'elle reçoit dans un vaste mouvement de solidarité à travers le monde, qu'il faut amplifier car la plupart des Etats laisse Israël bafouer les droits collectifs et individuels des Israéliens en toute impunité. Je me souviens de la guerre d'Algérie. J'étais adolescent en France à l'époque car je ne suis parti qu'à quinze ans en Israël. Je me souviens des débats passionnés et finalement peu intéressants sur les moyens de mettre fin au conflit: nationalité aux Algériens, départementalisation. Exercice intellectuel pas particulièrement constructif et intéressant tant que la question du soutien concret ne se posait pas concrètement. L'indépendance est finalement apparue comme la seule perspective possible et crédible à un de Gaulle qui prenait acte du rapport de force sur le terrain et qui a su négocier des conditions de retrait préservant les intérêts français. J'ai l'intime conviction que le rapport de force changera quand le mouvement national palestinien sera suffisamment puissant pour imposer ses solutions. Alors la "bonne solution technique" s'imposera d'elle-même. On peut tout imaginer sur le papier, quand on est dans le rêve, on peut rêver de n'importe quoi.

Ce qui me préoccupe, c'est qu'est-ce qu'on fait aujourd'hui pour changer le rapport de force. Quelle stratégie?

Dans les années 70 et au début des années 1980, les Palestiniens ont saisi une "fenêtre d'opportunité" comme disent les négociateurs américains en acceptant un compromis injuste, douloureux, qui pouvait produire une accalmie et une première reconnaissance de l'identité nationale de leur peuple. Ils ont accepté sur le court terme de faire l'impasse sur la question essentielle de la libération palestinienne, à savoir le retour des réfugiés. L'Etat d'Israël contrôlerait 70% du territoire de la Palestine historique, l'Etat palestinien, 30%. C'était un compromis historique qui permettait à la nouvelle génération palestinienne de sortir d'un cycle de violence. De revenir à une sorte de normalité en allant dans le sens d'un dépassement du conflit. Seulement après Camp David Ehud Barak a cassé ce processus en parlant des propositions généreuses des israéliens qui auraient été refusés par l'intransigeance irresponsable d'Arafat. En réalité, que des mensonges... Il n'y avait pas de propositions israéliennes, encore moins généreuses. Ehud Barak a reconnu lui-même qu'il avait menti. Une fois cette fenêtre d'opportunité fermée, certains disent que la situation devient irréversible pour condamner l'hypothèse des deux Etats: vu le nombre de colons, l'intégration économique, ...etc, on ne pourrait plus revenir en arrière.

En réalité, aucune situation n'est irréversible. Tout est réversible, l'Empire soviétique, le Reich de mille ans, le colonialisme, l'Algérie française. La situation ne devient irréversible car les victimes croient qu'ils ne peuvent plus changer le cours des choses. Il en a été ainsi des palestiniens de Galilée, territoire palestinien dans le partage de l'ONU en 1947, annexé militairement, illégalement, qui finalement se disent que la Galilée est israélienne pour longtemps et qu'ils n'ont pas d'autre choix qu'accepter d'intégrer la société israélienne en revendiquant des droits égaux dans les années 53-56. Tournant qui va d'une revendication territoriale à une revendication d'égalité des droits. La revendication de l'indépendance, de la sécession est oubliée. En Cisjordanie, les palestiniens se projettent toujours vers une fin de l'occupation. L'immense majorité, la quasi totalité des Palestiniens se projettent vers un Etat palestinien indépendant. Sortez de nos vies! Donnez des droits à nos frères palestiniens israéliens! Alors on accepte la partition et on arrête le combat.

L'intelligence politique de Yasser Arafat a été de prendre en considération le concept de temps en politique, de distinguer les objectifs de temps court, de temps moyen et de temps long. Quand on pratique la discordance des temps en politique, on fait du n'importe quoi. Oui notre droit de peuple palestinien sur la terre de la patrie est inconditionnel. Mais pour réaliser cette libération, pour démonter le régime d'apartheid d'Israël, ça prendra des générations. Par contre, dans la conjoncture internationale immédiate, on peut obtenir un compromis injuste mais porteur d'un avenir sur le temps court. Une période de stabilisation, de paix relative garantie à la population palestinienne.

Le problème pour le peuple palestinien, c'est que cette solution a été pensée dans l'ère de la décolonisation. Yitshak Rabin pensait lui-même en terme de décolonisation, il avait conscience de l'aberration historique des colonies israéliennes en territoire occupé militairement. Ce qu'ils n'avaient pas compris, c'est qu'on entrait dans une période de recolonisation du monde. Ouverte notamment par la guerre globale préventive de George W. Bush. La seule fois où j'ai rencontré Arafat, il était assiégé, prisonnier, considéré comme un terroriste à éliminer, à la Muqata, très affaibli, blanc de peau, tremblant. Pendant la rencontre, à laquelle il laissait participer ses conseillers, il disait, consterné "Et pourtant j'ai fait la paix des braves avec mon ennemi Yitshak Rabin". "J'ai accompli ma part dans ce qu'on m'a demandé, plus que ma part. Pourquoi j'en suis là, abandonné de tous..." Sauf de la France de Chirac qui lui a sans doute sauvé la vie à cette époque. Non, il n'avait pas "mérité" ça... C'est le monde qui avait basculé. On est dans la recolonisation. Dans la reconquête de tous les acquis matériels, symboliques des peuples dominés. Vous êtes redevenu un prisonnier, plus un chef d'Etat, c'est le monde qui a basculé. Ce basculement impose au peuple palestinien, à sa direction politique, de réévaluer la stratégie, le facteur temps.

Mais le peuple palestinien est un peuple extrêmement politique, intelligent. Ils n'avaient pas le choix.

Qu'est-ce qu'on fait maintenant? Je n'aurai pas l'arrogance de dire aux Palestiniens ce qu'ils doivent faire. D'ailleurs, je ne sais pas. C'est à eux de trouver les formes de lutte qui leur conviennent, qu'ils peuvent assumer dans un rapport de force plus que compliqué.

L'ordre géopolitique installé depuis 100 ans par la chute de l'empire ottoman et le partage colonial du monde arabe par les occidentaux s'écroulent; l'Irak, la Syrie, les anciens Etats n'existent plus. Tout le Proche et Moyen-Orient est plongé dans le chaos, la violence. La Palestine n'est plus au centre des préoccupations du mouvement populaire arabe, et encore moins des pouvoirs étatiques, mais si ça reste un symbole fort de l'injustice et du combat de libération dans le coeur de tout le monde, pour tous les peuples. Au bout du monde, même au Brésil, la Palestine est le symbole des résistances jusqu'à aujourd'hui.

Quelles perspectives aujourd'hui pour les Palestiniens? J'aurais plutôt envie de poser la question: quelles sont vos tâches à vous, citoyens du monde engagés, citoyens du monde pour qui la question du droit et de la justice sont importants. BDS: vous voulez faire quelque chose pour la Palestine, c'est BDS, Boycott, Désinvestissement, Sanctions sur Israël. Il faut sortir Israël de la culture de l'impunité, comme on le prônait avec l'Espagne de Franco, la Grèce des colonels, l'Afrique du sud de l'apartheid. Le mot important, c'est "sanctions internationales". C'est parce que la communauté internationale est complice et lâche, qu'il n'y a aucune sanction, aucune pression internationale véritable que c'est à la société civile des'investir pour faire pression sur ses élus afin que les Etats prennent des mesures.

Je suis surpris par les premiers succès de la campagne BDS. On a commencé par appeler à boycotter les oranges dans les supermarchés, maintenant c'est Orange qui remet en cause ses partenariats avec la grosse entreprise israélienne des télécom. Même si Valls l'a obligé à faire volte-face. La compagnie des eaux hollandaise a rompu aussi le contrat avec l'entreprise israélienne qui volait l'eau des palestiniens. Ce sont des initiatives qui font pression sur Israël. Il faut qu'ils comprennent qu'ils doivent cesser de se comporter en "Etat voyou", qu'ils doivent comme les autres respecter le droit international, les droits individuels et collectifs du peuple palestinien.

On a besoin de victoires dans nos combats. Pour avancer, il faut des succès de temps à autre pour ne pas désespérer, la campagne BDS en offre qui doivent nous amener à amplifier la mobilisation".

L'ambassadeur de Palestine Saliman Eherfi, après avoir salué le courage de militants progressistes anti-colonialistes israéliens comme Michel Warschawki qui font face à une politique fasciste, raciste et anti-démocratique à leur égard, la société israélienne ayant été largement kidnappée par l'extrémisme religieux et colonial, a ensuite pris la parole dans un discours commençant par revenir aux racines occidentales et coloniales de l'Etat d'Israël, avec des arabes largement trompés par les vainqueurs de l'Empire Ottoman, les Anglais surtout. Il a rappelé que les juifs vivaient auparavant en paix avec les arabes chrétiens et musulmans. Que la discorde et le conflit sont le produit de l'impérialisme britannique et du colonialisme. Les forces coloniales ont décidé de partager la région, avec les accords secrets franco-britanniques Sikes-Picot en 1916, puis la déclaration Balfour. Après 100 ans, on voudrait créer un autre partage eh faisant voler en éclat les Etats nationaux issus de la colonisation, et en exerçant une nouvelle tutelle impériale par la guerre. Saliman Eherfi qui a été diplomate et conseiller d'Arafat, ambassadeur en Afrique du Sud auprès de Mandela est revenu sur les conditions des premiers pourparlers du mouvement de libération palestinien avec les Etats-Unis, Israël alors qu'au départ on ne les reconnaissait pas comme interlocuteurs. Il a décrit le rôle des Américains. Leur cynisme quand ils recommandent à l'Irak d'envahir le Koweït avant de leur tomber dessus pour faire chuter les prix du pétrole. Il a dit la difficulté pour les Palestiniens de se retrouver seul avec le meilleur ami des Américains comme ennemi ou adversaire sans l'appui de l'URSS et des chinois par le collapse de l'URSS. Il a expliqué comment les Palestiniens ont dû sans cesse avancer sur un sol désertique mouvementé, ou un champ de mines, où la moindre erreur était fatale, il a décrit le rôle des américains, des israéliens dans l'essor de l'islamisme et le rôle de l'élimination des cadres de l'OLP par Israël après la militarisation partielle de la seconde Intifada dans les nouvelles possibilités d'accès au pouvoir offertes par le Hamas. Il a parlé de la difficulté et des contraintes d'extrême prudence pour les Palestiniens confrontés à un environnement hostile et un Etat qui attend la moindre erreur au tournant. Lui aussi croit que la mobilisation internationale de la société civile peut être décisive. 

Michel Warschawki et Saliman Eherfi ont ensuite répondu à de nombreuses questions sur le boycott d'Israël en tant qu'entité coloniale , "l'islamisation supposée de la résistance" palestinienne, les perspectives de lutte en interne, la dérive raciste et fasciste de la société et de la vie politique israélienne, reconnue par des gens comme Abraham Burg ou l'historien Zeev Sternhell qui ne vient pas de l'extrême gauche, et qui se traduit notamment par des projets de destitution de députés arabes israéliens du simple fait que leurs opinions ne conviennent pas, mais aussi sur l'impact des révolutions arabes, les possibilités que la jeunesse palestinienne se livre par désespoir et sentiment de n'avoir rien à perdre en l'absence de perspectives et dans l'humiliation quotidienne de l'occupation militaire et de la colonisation à des gestes de lutte suicidaires ou très périlleux. Le débat ne s'est pas développé trop longuement car les intervenants avaient été déjà très diserts et l'ambassadeur de Palestine avait son avion à prendre en début de soirée pour rentrer à Paris.

Amenant beaucoup d'émotion en fin d'après-midi, Claude Couamme a lu un très poignant poème de Michel Muller, poète et auteur de chansons suisse, sur les bombardements de Gaza, et interprété magnifiquement, et de manière très sensible avec sa belle voix, une de ses chansons "Palestine".  

Ismaël Dupont  

   

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6 novembre 2016 7 06 /11 /novembre /2016 10:46
Conférence nationale du PCF 5 novembre 2016 à la cité des sciences et de l'Industrie à La Villette

Résolution adoptée par 95% des 520 représentants des fédérations et parlementaires du PCF lors de la Conférence Nationale du 5 novembre: "Unis pour l'Humain d'abord - les communistes en campagne"

Sur le site du PCF, vous pouvez trouver l'ensemble des débats de la conférence nationale d'hier à La Villette, avec des débats et des interventions lucides et souvent de haute tenue , du côté des tenants des différentes positions, et dans un climat respectueux et fraternel, avec la volonté de chacun d'exprimer son point de vue en toute franchise et indépendance, ce qui fait honneur à notre parti. 
 
 
 
Les délégués du Finistère à la conférence nationale ont voté la résolution politique de la conférence nationale en regrettant pour certains que l'option d'un ajournement du choix de la candidature pour continuer à pousser le rassemblement de la gauche sur un projet progressiste tournant le dos à la politique du pouvoir actuel (l'option n°1 de nos débats depuis un mois) n'ait pas été retenue dans les options de vote.
 
Nous avons voté en conformité avec ce qui était ressorti de la dizaine de débats des communistes finistériens pour lesquels nous avons eu des comptes rendu et auxquels nous avons participé depuis un mois. 
 
***
 
Le résultat de la conférence nationale: 
 
La résolution de la conférence nationale adoptée à 94%. 
 
Et sur le bulletin de vote  
 
Résultats de la conférence nationale du PCF : 
 
Inscrits 535 
 
votants 519
 
"Option 1: Les communistes décident d'appeler à voter Jean-Luc Mélenchon, considérant qu'un rassemblement peut s'opérer avec cette candidature et qu'elle porte une grande partie des propositions de la gauche alternative à l'austérité. Tout en poursuivant leurs efforts pour une candidature commune, les communistes porteront cet appel en conservant leur autonomie critique et constructive, et travailleront à un cadre collectif de campagne afin d'oeuvrer à la construction d'un rassemblement le plus large possible".   
 
 218 voix - 44% 
 
" Option 2: Les communistes décident de présenter une candidature issue de leurs rangs, considérant qu'elle est le moyen de porter dans le débat nos propositions et notre démarche de rassemblement. Des camarades sont disponibles. Cette candidature pourrait, si la situation l'exige, sur la base d'un accord politique et après consultation des adhérent-e-s, se retirer au profit d'une candidature commune d'alternative à l'austérité telle que nous le proposons. Si cette option est retenue, le Conseil National soumettra le choix d'une candidature à la ratification des communistes" 
 
274 voix - 54% 
 
Abstention 27
 
Ce vote des délégués élus des fédérations et des parlementaires n'est pas une révolution (et encore moins de palais) contre la direction nationale (partagée dans ses avis, comme les groupes parlementaires) et Pierre Laurent qui avait donné son avis personnel pour un appel à soutenir la candidature Mélenchon la veille.
Ce n'est pas non plus un vote de repli sur soi du Parti Communiste, un vote identitaire. Nous continuons à porter l'ambition et l'exigence du rassemblement de la gauche pour éviter la catastrophe d'une évacuation de la gauche de la scène politique à travers un affrontement droite radicalisée-extrême-droite au second tour des présidentielles et un raz de marée possible bleu-brun aux législatives. 
C'est un vote pour porter un projet clair en rupture avec la Ve République monarchique, son hyper-personnalisation du pouvoir et de la vie politique, pour mettre sur le devant de la scène les besoins et les attentes de la population, en particulier de celle qui souffre, pour combattre l'Europe libérale et la dictature de la finance et du capitalisme, pour porter la voie d'une gauche populaire, soucieuse de continuer à porter ses valeurs historiques et l'héritage de la lutte des classes, mais aussi de la défense des idées démocratiques, républicaines, internationalistes, de paix. 
Beaucoup de choses dans l'attitude politique, le discours de Mélenchon nous déplaisent et lui et France Insoumise et le Parti de Gauche n'ont posé à aucun moment ces dernières semaines les bases sérieuses d'une discussion pour un accord politique qui respecte l'identité de tous et ce que représente chacun, menaçant au contraire de présenter des candidats France Insoumise dans toutes les circonscriptions aux législatives, y compris contre les candidats communistes sortants, refusant d'envisager le moindre rassemblement avec des organisations politiques à gauche aux présidentielles et aux législatives. Mélenchon n'est évidemment pas la seule voix ni la seule voie de la gauche progressiste, anti-austérité et anti-libérale.
 
Le Parti Communiste avec ce qu'il représente (55 000 adhérents, la deuxième force militante à gauche, tout juste derrière le PS qui a vu son nombre d'adhérents divisé par deux depuis 2012-  et pour quelques milliers pour le Parti de Gauche - des milliers d'élus, une histoire de 95 ans consubstantielle à l'histoire des conquêtes sociales, démocratiques et civilisationnelles du XX e siècle en France)  et ses efforts de rassemblement continus, avec le Front de Gauche, et pour l'élargir, peut tout à fait porter une voie singulière nécessaire dans ces élections présidentielles, même si pour nous, l'intérêt de la France et des Français, à savoir d'avoir une gauche présente au second tour, primera en dernier ressort si les conditions d'un large rassemblement sur un projet partagé rompant avec les orientations régressives des 5 dernières années sont réunies.     

Mais c'est maintenant à l'ensemble des adhérents communistes de se prononcer en toute indépendance de réflexion personnelle les 24-25-26 novembre. 
 
Dans un débat complexe à trancher et qui peut encore peut-être être instruit à partir de nouveaux éléments d'ici trois semaines. 
 
Ismaël Dupont, secrétaire départemental du PCF Finistère. 
Conférence nationale du PCF 5 novembre 2016 à la cité des sciences et de l'Industrie à La Villette
Conférence nationale du PCF 5 novembre 2016 à la cité des sciences et de l'Industrie à La Villette
Conférence nationale du PCF 5 novembre 2016 à la cité des sciences et de l'Industrie à La Villette
Conférence nationale du PCF 5 novembre 2016 à la cité des sciences et de l'Industrie à La Villette
Conférence nationale du PCF 5 novembre 2016 à la cité des sciences et de l'Industrie à La Villette
Conférence nationale du PCF 5 novembre 2016 à la cité des sciences et de l'Industrie à La Villette
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6 novembre 2016 7 06 /11 /novembre /2016 09:17
Concentration des médias au main de quelques représentants du grand capital: aujourd'hui, ce sont les milliardaires qui vous informent (L'Humanité)
«Aujourd’hui ce sont les milliardaires qui vous informent»
Printemps de L'Humanité
CLAUDE BAUDRY
LUNDI, 11 AVRIL, 2016
L'HUMANITÉ

La concentration des médias bat son plein dans le monde et en France. La finance et les grands industriels du CAC 40 investissent dans la presse, dans l’audiovisuel et dans les télécoms. Comment faire vivre un journal comme l’Humanité dans cet univers ?

Peut-il encore exister des journaux indépendants des pouvoirs financiers ? Ce n’est pas qu’une question de moyens, c’est avant tout une question politique. Aujourd’hui, des titres comme l’Humanité, la Croix, le Monde diplomatique, Politis, ou encore la Marseillaise (…), indépendants des entreprises du CAC 40, doivent démultiplier des trésors d’imagination pour vivre. Paradoxe, les quotidiens qui perçoivent le plus d’aides à la presse sont aussi ceux qui sont adossés aux milliardaires de ce pays.

Le phénomène est global. Tous les continents sont touchés par la concentration des médias. En quelques années, de nouveaux acteurs, souvent de l’Internet et des télécoms, de riches industriels sont venus bouleverser l’univers médiatique et mettre la main sur l’information mondiale. Dans son dernier rapport, Reporters sans frontières (RSF), qui estime que la concentration des médias n’a jamais été aussi forte dans le monde, relève qu’aux États-Unis, 6 groupes (GE, News Corp, Disney, Viacom, Time Warner, CBS) possèdent 90 % des médias. Ils étaient une cinquantaine de « compagnies » en 1983. Comment ne pas penser que cette mainmise sur la diffusion culturelle menace le pluralisme et d’indépendance de l’information ? Dans l’ouvrage 100 Photos pour la liberté de la presse, photographies de Sebastiao Salgado, tout juste en vente, Reporters sans frontières, sous le titre « Les oligarques font leur shopping », pointe les fortunes qui, en Inde ou en Chine, en Russie ou aux États-Unis, ont acheté à tour des bras et de façon boulimique des moyens d’information.

Seuls les quotidiens la Croix et l’Humanité sont indépendants

En France aussi, selon ce rapport, une poignée de milliardaires contrôle 90 % des médias. De nouveaux acteurs, aux stratégies d’acquisition très agressives, ont fait leur apparition comme Vincent Bolloré, Xavier Niel ou Patrick Drahi. 57e fortune mondiale, 3e française, Drahi pèse plus de 20 milliards d’euros. Le chiffre d’affaires du groupe Altice, qu’il a fondé, représentait, en 2014, 13,5 milliards d’euros. À la tête du câblo-opérateur Numericable, l’homme d’affaires a acquis l’opérateur SFR, mis sur le marché par Vivendi, multiplié les rachats dans le câble, la téléphonie mobile et l’Internet. Et le groupe, par l’intermédiaire de sa filiale Altice Media Group, est devenu l’un des principaux acteurs financiers du marché de la presse et des médias. L’Express, l’Expansion, Libération… une vingtaine de magazines sont passés sous sa coupe. BFMTV, RMC, du groupe NextRadio, suivent le chemin qui mène à Drahi, lequel poursuit ses emplettes à coups de réduction des coûts et de plans sociaux, tout en s’endettant (40 à 45 milliards d’euros). Le résident suisse possède la chaîne d’information israélienne i24news, basée à Tel-Aviv, dont le patron des rédactions est aujourd’hui Paul Amar, ancien journaliste de la télé française.

« Aujourd’hui, en France, avance Michel Diard, journaliste, docteur en sciences de l’information et de la communication, cinq des sept quotidiens nationaux sont la propriété de quatre des dix plus grandes fortunes du pays : la première (Bernard Arnault) contrôle les Échos et le Parisien, la cinquième (Serge Dassault), le Figaro, la sixième (Patrick Drahi), Libération, la dixième (Didier Niel), le Monde ; seuls la Croix et l’Humanité sont indépendants des milieux industriels et financiers. Le constat ne s’arrête pas aux quotidiens nationaux ; l’audiovisuel privé (chaînes de télévision et de radio), la presse magazine et la presse spécialisée sont contrôlés par des conglomérats industriels ; la presse régionale est, elle, sous l’étroite dépendance des banques, le Crédit mutuel et le Crédit agricole essentiellement. »

Les faits de censure et d’autocensure se multiplient

Depuis le rachat du Figaro par l’avionneur Serge Dassault en 2004, puis, en 2007, des Échos par le leader du luxe Bernard Arnault, on a changé d’époque. Arnault rachète Investir, le Monde de la musique, Radio Classique, puis, plus récemment, le Parisien-Aujourd’hui en France au groupe Amaury. Un trio d’actionnaires – Pierre Bergé, Xavier Niel et Matthieu Pigasse – va, lui aussi, faire parler de lui en investissant 110 millions d’euros dans le rachat du Monde. Niel, le fondateur de Free, et Pigasse, codirecteur de la banque Lazard et propriétaire des Inrockuptibles, se joignent au milliardaire Pierre Bergé pour acquérir le Monde, qui a déjà mis la main sur les publications de la Vie catholique (Télérama, la Vie). Le Monde acquiert avec sa nouvelle équipe le Nouvel Observateur, devenu depuis l’Obs, ainsi que Rue89.

Les plus grands magazines français, l’Express, l’Obs, le Point, Paris Match, appartiennent tous à des milliardaires, dont certains vivent de commandes de l’État et sont proches des pouvoirs. Parmi eux, Vincent Bolloré, l’homme qui a prêté son yacht, le Paloma, à Nicolas Sarkozy juste après l’élection présidentielle de 2007. Bolloré est aujourd’hui à la tête d’un groupe diversifié qui fait aussi bien dans la voiture électrique, le commerce en Afrique ou dans les médias. Vincent Bolloré est devenu le premier actionnaire de Vivendi, en a pris la présidence du conseil de surveillance, avec elle celle de Canal Plus. Dès sont arrivée, il ne s’est pas privé de mettre son nez dans les programmes et a renouvelé quasiment toutes les directions. Les Guignols sont passés en crypté, avant une mort prochaine. Des têtes tombent ou vont tomber, comme celle de Patrick Menais, le M. Zapping, coupable d’avoir passé des extraits d’une enquête sur l’évasion fiscale du Crédit mutuel, diffusée sur France3 après avoir été interdite sur Canal Plus. Le magazine Spécial Investigation voit également nombre de ses sujets retoqués. Aujourd’hui, comme le dit Michel Diard, ex-secrétaire général du SNJ-CGT, ce sont « les milliardaires (qui) vous informent ».

Pourquoi une telle concentration ? On se souvient qu’en son temps, Nicolas Sarkozy avait souhaité, en 2008, à la suite des états généraux de la presse écrite, la constitution de « champions nationaux », pour faire face aux géants mondiaux de l’Internet, les fameux Gafa – Google, Apple, Facebook et Amazon –, dont le profit est la priorité et le formatage des esprits, une règle commerciale.

Dans ce contexte, les temps sont durs pour une presse écrite fragilisée par les bouleversements numériques et plus encore pour celle qui porte les alternatives au libéralisme. Les faits de censure et d’autocensure se multiplient à mesure que les médias se concentrent entre quelques portefeuilles. La bataille du secret des affaires, du secret des sources bat son plein pour y résister. La Commission européenne va étudier une directive liberticide sur le secret des affaires. Si elle avait été en vigueur, le scandale fiscal planétaire dit Panama Papers ne serait jamais sorti. Car la stratégie des grands financiers d’avaler tous les groupes de presse est claire : faire taire le contre-pouvoir à rengaine libérale « Il n’y a pas d’alternative ». Nous voulons croire que si.

Concentration des médias au main de quelques représentants du grand capital: aujourd'hui, ce sont les milliardaires qui vous informent (L'Humanité)
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6 novembre 2016 7 06 /11 /novembre /2016 09:08
les dirigeants du HDP, la coalition de gauche laïque partisane d'une Turquie démocratique offrant les conditions d'une véritable égalité des droits entre les citoyens

les dirigeants du HDP, la coalition de gauche laïque partisane d'une Turquie démocratique offrant les conditions d'une véritable égalité des droits entre les citoyens

Samedi 5 novembre seront organisées dans de nombreuses villes de France plusieurs initiatives de soutien au peuple kurde.

Les élu-e-s régionaux du groupe Front de Gauche s’associeront à cette mobilisation, et apportent tout leur soutien aux populations kurdes persécutées en Turquie par le gouvernement Erdogan.

Au Kurdistan de Turquie depuis la fin 2015, 21 villes ont été assiégées par les forces armées turques, bombardées et détruites, comme Cizre. Ces violences, faisant de très nombreuses victimes, ont entrainé l’exode de 500 000 personnes.

Depuis la tentative de coup d’état du 15 juillet 2016 dans toute la Turquie, et au Kurdistan en particulier, la répression s’est accrue contre toute l’opposition ; 60 000 à 70 000 personnes ont été arrêtées ou destituées, les assassinats et les attentats se multiplient.

Au Kurdistan de Syrie, les chars turcs ont traversé la frontière, les villes et villages kurdes ont été bombardés.

Il faut d’urgence un grand mouvement de solidarité internationale envers le peuple kurde, et envers tous les démocrates turcs. Il appartient au Gouvernement français, et à tous les élu-e-s de réagir avec vigueur.

Pour Céline Malaisé, présidente du groupe Front de Gauche, « cette solidarité est d’autant plus importante que dans les pays voisins de la Turquie, notamment en Syrie, les forces kurdes mobilisées contre l’État islamique sont porteuses d’une véritable alternative progressiste et démocratique pour cette région, en soutenant les droits des minorités et l’égalité des sexes, la laïcité et le respect de tous les cultes.

C’est en ce sens que nous avons proposé récemment à la Région Ile-de-France d’apporter un soutien concret au Rojava (Kurdistan syrien), et d’agir pour le droit à l’autodétermination des peuples. Notre proposition n’a malheureusement pas été retenue par Valérie Pécresse, mais nous entendons bien continuer à soutenir ce combat».

Le groupe Front de Gauche en Ille de France, le 4 novembre 2016

(PCF, Ensemble, Parti de Gauche, République et Socialisme)

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6 novembre 2016 7 06 /11 /novembre /2016 08:21
500 personnes à la manif pour l'accueil des migrants (Ouest-France)

500 personnes à la manif pour l'accueil des migrants (Ouest-France)

Ouest-France Brest.

Brest. 500 personnes ont manifesté pour les migrants
http://www.ouest-france.fr/bretagne/brest-29200/brest-500-personnes-ont-manifeste-pour-les-migrants-4592319

Quelque 500 personnes se sont rassemblées place de la Liberté, samedi 5 novembre 2016, avant de se rendre à la sous-préfecture. Elles ont réclamé le relogement immédiat de la cinquantaine de migrants expulsés au Forestou.

Le Réseau brestois pour l’accueil des migrants dans la dignité avait appelé à se rassembler, samedi 5 novembre 2016, à 14 heures, place de la Liberté. Quelque 500 personnes ont répondu présentes. Des membres d’associations et de syndicats appartenant au Réseau, rejoints par des représentants du collectif « Zéro personne à la rue ». 

« Pas d’expulsion sans relogement immédiat et durable ! » Les porte-paroles ont scandé leur revendication, au micro, devant l’hôtel de ville, faisant ainsi référence « au sort réservé à la cinquantaine de personnes expulsées des logements de BMH (Brest métropole habitat) au Forestou, il y a quinze jours ».

Le groupe a ensuite marché jusqu'à la sous-préfecture, avant de se disperser, vers 15 heures.

 

La section PCF de Brest appelait à ce rassemblement à travers ce communiqué: 

PCF Section du Pays de Brest 
5 rue Henri Moreau 29200 Brest

Tramway : station St Martin
Tel 02 98 43 47 78 / Fax 02 98 43 44 62
@ : pcf_brest@yahoo.fr

 

La crise migratoire a changé le visage de l’Europe. Elle a pour origine essentielle la guerre qui se poursuit au Proche-Orient et qui jette sur les routes de l’exode des centaines de milliers de personnes victimes de violences et de persécutions.

Le repli sécuritaire et dans l’Europe forteresse ne peut pas être la réponse . Avec une telle réaction l’Europe foule aux pieds des valeurs dont elle se réclame. Plus encore, le non traitement des questions aggrave la crise : on n’empêchera pas des hommes et des femmes de fuir les massacres. On ne favorisera pas ainsi la sortie des logiques de guerre en Orient.

La France doit faire le choix d’un rôle beaucoup plus actif et positif pour que soit traitée conformément aux textes internationaux, à la convention de Genève dont elle est signataire, la question du droit d’asile pour cela la refonte des politiques migratoires françaises et européenne  est une nécessité en commençant par l'abrogation des directives européennes de Dublin.

Il est profondément anormal que les demandeurs d'asile parmi lesquels des femmes et des enfants ne soient pas pris en charge par l'Etat.

Le PCF exige que les pouvoirs publics prennent les mesures pour mettre un terme à cette situation.

La section du pays de Brest du PCF appelle à participer au rassemblement organisé par le Réseau du pays de Brest pour l’accueil des migrants dans la dignité le samedi 5 novembre à 14h place de la Liberté.

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6 novembre 2016 7 06 /11 /novembre /2016 08:12
Infos Syrie Résistance: avec le peuple syrien, ni Bachar, ni Daech! : Quelques conséquences possibles de l’échec de l’accord russo-américain sur la Syrie, par Ziad Majed

Pour ses victimes, un crime de guerre ce n'est pas de la rhétorique !
 

- Depuis des années la population d'Alep-Est reçoit bombes et barils d'explosifs, qui ont ravagé la ville et fait des milliers de victimes.

- A présent, pour faire tomber Alep, l'offensive du régime et de ses alliés russe et iranien se concrétise par un saut qualitatif dans la sauvagerie : bombes incendiaires et au phosphore, usage massif de bombes antibunkers dont la puissance permet d'effondrer des immeubles entiers et de casser les abris souterrains. Sont systématiquement détruits les hôpitaux, les écoles, les boulangeries, les ressources d'eau, les convois humanitaires... Il s'agit de terroriser les habitants, de les priver de tous les moyens de survivre, d'empêcher que les blessés soient soignés... Les enfants sont les premières victimes de cette situation.

- En faisant d'Alep un enfer, Poutine réédite Grozny : une victoire militaire au prix d'une ville rasée, un peuple martyrisé en vue de contraindre les rebelles à reddition et la population à abdiquer.

- Poutine écarte d'un revers de main l'accusation d’être coupable de crimes de guerre :rhétorique !, dit-il.

- Poutine a été contraint de surseoir à sa visite en France initiatlement prévue le 19 octobre. Il la dit renvoyée « à une date qui conviendra ».

- Tant que durent ses bombardements et ses crimes de guerre, Poutine ne saurait être le bienvenu. Ni à Paris, ni ailleurs...


Souria Houria & Collectif « Avec la Révolution syrienne » (Alternative libertaire, CEDETIM, EELV, Émancipation, Ensemble !, NPA, Union Syndicale Solidaires, UJFP)
Les articles de la lettre traduisent la diversité des organisations parties prenantes

Quelques conséquences possibles de l’échec de l’accord russo-américain sur la Syrie

Ziad Majed

(Traduit de l’arabe par Marcel Charbonnier)

Le cessez-le-feu en Syrie s’est effondré. Il avait été imposé par un accord russo-américain le 11 septembre 2016 et avec lui s’est effondré provisoirement un ensemble d’ententes mutuelles qui auraient pu déboucher sur une période de coopération militaire directe entre Moscou et Washington.

Lavrov est à la manœuvre, Kerry se contente de réagir

La diplomatie russe, appuyée depuis le 30 septembre 2015 par des milliers de raids aériens contre l’opposition syrienne armée et les civils dans les zones qu’elle contrôle, a mené une offensive sur deux niveaux. Le premier cherche à imposer une « solution politique » maintenant au pouvoir Assad et son régime tout en introduisant des personnalités « indépendantes » et « oppositionnelles » dans un gouvernement d’« union nationale », faisant ainsi voler en éclats le principe d’un pouvoir de transition stipulé par la Déclaration de Genève. Le deuxième consiste à pousser vers une solution militaire fondée sur l’avancée lente mais constante des forces du régime et de ses alliés libanais et irakiens soutenus par l’Iran, rognant progressivement les régions situées sur la ligne Deraa-Damas-Homs-Hama-Alep et fortifiant les « frontières » des deux départements de Lattaquié et de Tartous.

Autrement dit, les Russes se sont employés à gagner du temps sur le plan diplomatique en s’efforçant d’empêcher toute discussion sur le devenir d’Assad, et parallèlement ils ont procédé à des opérations militaires qui ne laissent aucune continuité territoriale entre les régions où se trouvent des forces de l’opposition. Ceci permettrait à Moscou d’affirmer ultérieurement que la Syrie serait «divisée entre des régions sous le contrôle du régime où se trouveraient les grandes villes, des régions contrôlées par Daesh et des régions où les Kurdes s’imposent». Quant au reste de la Syrie, il serait constitué de poches isolées contrôlées par l’opposition et d’une unique région étendue (Idlib) contrôlée par l’organisation Fath al-Shâm [Conquête du Levant], nouvelle dénomination du Front al-Nusra, que Moscou et Washington considèrent être un mouvement terroriste. Tout cela rendrait sans objet et sans justification la demande du départ d’Assad, et offrirait aux Russes la possibilité d’intensifier leurs bombardements sur la région d’Idlib, enfin de laisser aux officiers iraniens la gestion des opérations militaires contre les poches assiégées [encore] tenues par l’opposition.

De son côté, Washington n’a déployé aucune stratégie pour faire face à cette double offensive russe. Ainsi, politiquement, les déclarations américaines ont été pleines de contradictions – entre des propos sur la conditionnalité du départ d’Assad, ou sur le fait qu’il s’agirait d’un couronnement d’une période de transition dans laquelle celui-ci serait partie prenante, ou le soin à éviter d’aborder carrément cette question, ce qui suggère qu’elle n’est plus à l’ordre du jour.

Sur le plan militaire, après avoir insisté sur l’interdiction de fournir aux opposants syriens armés des missiles air-sol (qui auraient pu modifier radicalement l’équilibre des forces dès 2012) et après avoir refusé toute mise à l’étude de l’imposition de zones d’exclusion aérienne en Syrie, Washington a traité la question militaire [en Syrie] de manière expérimentale et dépourvue de toute détermination. Entre le fait de fournir à quelques formations résistantes dans le nord et le sud de la Syrie des armes légères et de moyen calibre susceptibles de les aider à poursuivre le combat, mais sans leur donner la puissance de feu minimale qui leur permettrait d’emporter une victoire décisive, et celui de laisser la principale tâche de soutien militaire à des alliés régionaux (la Turquie, l’Arabie saoudite et le Qatar), la politique américaine sur le terrain n’a eu aucune cohérence. Sa seule constante a consisté à bombarder depuis 2014 l’organisation Daesh et à assurer une couverture aérienne, dans le nord-est de la Syrie, aux forces kurdes combattant contre celle-ci.

Ces derniers mois, il est apparu que l’Administration de Barack Obama et son Secrétaire d’État John Kerry s’efforcent de conclure avec les Russes un accord permettant de geler la situation militaire en Syrie, d’alléger la gêne que ressent Washington du fait de critiques [internationales] croissantes à son égard et à l’encontre de sa « politique » en Syrie, et de redonner vie au processus de négociations de Genève, même si celui-ci piétinait. En effet, la négociation, ne serait-ce qu’à la seule fin de négocier, reste un élément important dans la balance américaine, un peu à la manière de ce qui prévaut entre les Palestiniens et les Israéliens : c’est une garantie contre toute escalade militaire sur le terrain et cela permet de dire que des efforts diplomatiques sont déployés, sans lesquels « la seule alternative serait la guerre et davantage de destructions ».

Les développements du mois d’août, qui a vu s’engager la bataille d’Alep, la déportation par le régime de la population de Dârayâ, et l’intervention militaire turque dans le nord de la Syrie pour y combattre Daesh et les forces kurdes, ont sans doute été ce qui a accéléré le rythme des pourparlers entre les deux ministres des Affaires étrangères Lavrov et Kerry. Ces pourparlers ont abouti à un accord comportant nombre d’ambiguïtés et de lacunes, qui reflète une précipitation « diplomatique ». Laquelle fait que tant la mise en application de cet accord qu'au contraire tout retard dans sa mise en application apportent de l’eau au moulin de la stratégie de Moscou en Syrie.

Cet accord est fondé sur des principes d’imposition d’une trêve militaire dans toutes les régions de la Syrie, à l’exception de celles où se déroulent des combats contre Daesh, et l’arrêt de tous les raids aériens qui ne viseraient pas cette organisation, ainsi que la fourniture d'aide humanitaire dans les régions assiégées, et à Alep le retrait des combattants des alentours de la route du Castello, afin de pouvoir acheminer des aides humanitaires vers les quartiers est de la ville sous garantie de l’armée de terre russe.

L’accord comportait également l’affirmation de l’institution d’une « coopération » ou d’une coordination russo-américaine dans le cas où la trêve tiendrait et où des aides humanitaires auraient pu être acheminées, une coopération visant à ce que soit ajoutée dorénavant à Daesh et à l’Armée de Khalid Ibn al-Walîd qui en dépend (dans certaines poches des départements de Deraa et de d’Al-Quneïtra) l’organisation Fath al-Shâm [Conquête du Levant] et les groupes « Jund al-Aqsâ » [Les Soldats de la mosquée Al-Aqsâ] et le Parti Islamiste du Turkestan dans les régions rurales autour d’Alep, d’Idlib et de Hama.

L’accord imposait que Washington veillerait à éloigner ceux qu’elle considère formations armées « modérées » des groupes susmentionnés, et à remettre à Moscou des informations à leur sujet afin de leur éviter de se faire bombarder. En échange, Moscou garantirait que l’aviation de guerre du régime Assad ne survolerait plus aucune région faisant l’objet d’une coopération militaire russo-américaine.

Le Secrétariat d’État américain [Affaires étrangères] et la Maison Blanche ayant accepté ces conditions, après avoir rejeté l’exigence russe d’ajouter les mouvements « Ahrâr al-Shâm » [les Libres de Syrie] et Jaysh al-Islâm [Armée de l’Islam] à la liste des mouvements « extrémistes » qui doivent être visés, se sont heurtés aux objections du Ministère américain de la défense [le Pentagone]. Ce dernier a émis des réserves sur l’accord dans lequel il voit un chèque en blanc donné à la Russie en Syrie et une aide apportée à Moscou, sans aucune contrepartie, pour mener à bien ses plans.

L’accord russo-américain, conclu malgré ces réserves, n’avait pas abordé la question des conditions du processus politique, à l’exception d’une invitation à reprendre celui-ci. En conséquence, le régime ne fait pas partie de son ordre du jour et il apparaît comme innocent de tout crime méritant le qualificatif de terroriste ou devant logiquement impliquer qu’il soit pris pour cible (et de même, en ce qui concerne ses alliés régionaux), en dépit du fait qu’une résolution internationale adoptée quelques jours auparavant [la signature de l’accord russo-américain] accusait le régime d’avoir utilisé du chlore dans un bombardement visant des civils. En dépit aussi des rapports d’Amnesty International et de Human Rights Watch qui évoquent les crimes commis dans les prisons du régime, où plus de 300 détenus succombent chaque mois à la torture, la sous-nutrition et les maladies.

Photo Ziad Majed (Souria Houria)

Photo Ziad Majed (Souria Houria)

Ces derniers mois, il est apparu que l’Administration de Barack Obama et son Secrétaire d’État John Kerry s’efforcent de conclure avec les Russes un accord permettant de geler la situation militaire en Syrie, d’alléger la gêne que ressent Washington du fait de critiques [internationales] croissantes à son égard et à l’encontre de sa « politique » en Syrie, et de redonner vie au processus de négociations de Genève, même si celui-ci piétinait. En effet, la négociation, ne serait-ce qu’à la seule fin de négocier, reste un élément important dans la balance américaine, un peu à la manière de ce qui prévaut entre les Palestiniens et les Israéliens : c’est une garantie contre toute escalade militaire sur le terrain et cela permet de dire que des efforts diplomatiques sont déployés, sans lesquels « la seule alternative serait la guerre et davantage de destructions ».

Les développements du mois d’août, qui a vu s’engager la bataille d’Alep, la déportation par le régime de la population de Dârayâ, et l’intervention militaire turque dans le nord de la Syrie pour y combattre Daesh et les forces kurdes, ont sans doute été ce qui a accéléré le rythme des pourparlers entre les deux ministres des Affaires étrangères Lavrov et Kerry. Ces pourparlers ont abouti à un accord comportant nombre d’ambiguïtés et de lacunes, qui reflète une précipitation « diplomatique ». Laquelle fait que tant la mise en application de cet accord qu'au contraire tout retard dans sa mise en application apportent de l’eau au moulin de la stratégie de Moscou en Syrie.

Cet accord est fondé sur des principes d’imposition d’une trêve militaire dans toutes les régions de la Syrie, à l’exception de celles où se déroulent des combats contre Daesh, et l’arrêt de tous les raids aériens qui ne viseraient pas cette organisation, ainsi que la fourniture d'aide humanitaire dans les régions assiégées, et à Alep le retrait des combattants des alentours de la route du Castello, afin de pouvoir acheminer des aides humanitaires vers les quartiers est de la ville sous garantie de l’armée de terre russe.

L’accord comportait également l’affirmation de l’institution d’une « coopération » ou d’une coordination russo-américaine dans le cas où la trêve tiendrait et où des aides humanitaires auraient pu être acheminées, une coopération visant à ce que soit ajoutée dorénavant à Daesh et à l’Armée de Khalid Ibn al-Walîd qui en dépend (dans certaines poches des départements de Deraa et de d’Al-Quneïtra) l’organisation Fath al-Shâm [Conquête du Levant] et les groupes « Jund al-Aqsâ » [Les Soldats de la mosquée Al-Aqsâ] et le Parti Islamiste du Turkestan dans les régions rurales autour d’Alep, d’Idlib et de Hama.

L’accord imposait que Washington veillerait à éloigner ceux qu’elle considère formations armées « modérées » des groupes susmentionnés, et à remettre à Moscou des informations à leur sujet afin de leur éviter de se faire bombarder. En échange, Moscou garantirait que l’aviation de guerre du régime Assad ne survolerait plus aucune région faisant l’objet d’une coopération militaire russo-américaine.

Le Secrétariat d’État américain [Affaires étrangères] et la Maison Blanche ayant accepté ces conditions, après avoir rejeté l’exigence russe d’ajouter les mouvements « Ahrâr al-Shâm » [les Libres de Syrie] et Jaysh al-Islâm [Armée de l’Islam] à la liste des mouvements « extrémistes » qui doivent être visés, se sont heurtés aux objections du Ministère américain de la défense [le Pentagone]. Ce dernier a émis des réserves sur l’accord dans lequel il voit un chèque en blanc donné à la Russie en Syrie et une aide apportée à Moscou, sans aucune contrepartie, pour mener à bien ses plans.

L’accord russo-américain, conclu malgré ces réserves, n’avait pas abordé la question des conditions du processus politique, à l’exception d’une invitation à reprendre celui-ci. En conséquence, le régime ne fait pas partie de son ordre du jour et il apparaît comme innocent de tout crime méritant le qualificatif de terroriste ou devant logiquement impliquer qu’il soit pris pour cible (et de même, en ce qui concerne ses alliés régionaux), en dépit du fait qu’une résolution internationale adoptée quelques jours auparavant [la signature de l’accord russo-américain] accusait le régime d’avoir utilisé du chlore dans un bombardement visant des civils. En dépit aussi des rapports d’Amnesty International et de Human Rights Watch qui évoquent les crimes commis dans les prisons du régime, où plus de 300 détenus succombent chaque mois à la torture, la sous-nutrition et les maladies.

L’accord a donc éliminé toute allusion à la question des emprisonnés, des personnes disparues et des civils assiégés, et du danger de déportation pesant sur eux. Par conséquent, en plus de son caractèretop-down, de son parti pris pour le régime et d’une classification en «organisations terroristes» ne satisfaisant exclusivement que la Russie et les États-Unis sans prise en compte aucune des réalités sur le terrain en Syrie, l’accord a ignoré tous les droits des Syriens.

Les conséquences de cet accord russo-américain et les conséquences de son effondrement

Durant sa première semaine d’application, l’accord russo-américain a entraîné une diminution des opérations militaires dans la plupart des régions syriennes et une diminution des bombardements aériens, même si ces derniers n’ont jamais tout à fait cessé. Cela a eu pour effet une diminution du nombre des victimes civiles : c’est là son principal et unique acquis.

En revanche, aucune aide humanitaire n’a pu pénétrer dans les régions assiégées, les checkpoints tenus par le régime et ses alliés n’ayant pas permis aux convois humanitaires de passer.

L’accord a donné au régime syrien, à ses alliés et à certaines formations de l’opposition armée l’occasion de réorganiser leurs troupes et de se redéployer sur le terrain autour d’Alep et aux entrées de cette ville. Il a permis à la Russie d’afficher un rôle dirigeant sur le plan mondial en matière de processus politique syrien et de possibilité de transformer celui-ci en un processus militaire russo-américain.

Plus important – pour Moscou –, l’accord a généré un état d’intense trouble politique chez les formations et les brigades de l’opposition syrienne en raison de la difficulté, sur le terrain, de se séparer de l’organisation Fath al-Shâm, avec tout ce que cela signifie en termes de tensions dans des régions où non seulement les positions militaires des uns et des autres sont imbriquées, mais où il existe même des liens de parenté entre combattants des deux bords et des liens de voisinage et d’amitié renforcés par un sentiment commun d’être les victimes de la même oppression. Ainsi, toute séparation est susceptible de générer des affrontements et un grave éclatement. Par contre, tout maintien de l’alliance entre ces mouvements expose ceux-ci à une forte probabilité d’être les victimes de bombardements russo-américains.

De la même manière, les dissensions entre le Secrétariat d’État américain et le Pentagone, et le fait que Washington ait refusé de divulguerin extenso le contenu de l’accord et de se concerter à son sujet avec ses alliés tant européens que locaux ont révélé le trouble suscité chez les Américains par les initiatives unilatérales prises par les Russes, ainsi que l’absence de tout leadership américain.

Mais étant donné que la semaine de trêve n’ait pas permis de satisfaire les mesures d’acheminement d’aide humanitaire aux régions assiégées prévues par l’accord, et le fait que l’ONU en ait attribué la responsabilité au régime syrien, puis le raid aérien américain, à Deir ez-Zor, dans lequel plusieurs dizaines de soldats du régime ont été tués ou blessés, ce à quoi s’ajoutent les deux raids russes et assadiens contre un convoi d’aides humanitaires international mis au point par le Croissant Rouge syrien, ainsi que sur l’unité médicale (raids dans lesquels ont été tués plus de vingt employés, sauveteurs et infirmiers), tout cela a entraîné la cessation de la mise en application de l’accord russo-américain.

Le 19 septembre, le régime Assad a déclaré que la trêve avait pris fin et ses forces ont immédiatement entrepris de bombarder les quartiers est d’Alep et à mener des raids aériens contre de nombreuses localités dans les régions d’Alep et d’Idlib. A la suite, s’est enclenché une vaste escalade militaire, à compter du 22 septembre, avec une intensité inouïe des bombardements effectués par l’aviation russe sous la couverture de laquelle les forces du régime et de ses alliés ont progressé notamment dans la région du camp [de réfugiés palestiniens] de Handarât (au nord-est d’Alep). Au cours du bombardement, plus de cent cinquante civils ont été tués (en 72 heures), de nouveaux crimes de guerre ont été commis, surtout contre les hôpitaux et les centre médicaux, s’ajoutant à d’innombrables violations gravissimes du droit humanitaire international.

Politiquement, les forces de l’opposition syrienne ont répliqué en disant qu’elles n’étaient « plus concernées par le processus politique » dans le contexte de la guerre d’extermination à laquelle était exposée la population d’Alep. Sur le terrain, dans le département d’Idlib, trois formations militaires [Suqûr al-Jabal – les Faucons de la Montagne, Al-Firqa 13 et Al-Firqa al-Shimâliyya – Brigade du Nord] ont fusionné, formant l’ « Armée Libre d’Idlib » [Jaysh ’Idliba-l-Hurr] – que l’aviation russe s’est empressée de viser directement. Il est clair que Moscou veut modifier l’équilibre militaire dans la ville d’Alep et reprendre ses raids aériens dans les autres régions, ce qui revient pour la Russie à reprendre l’initiative militaire pour imposer sa volonté politique.

Mis à part des protestations verbales, Washington n’a pas réagi, se contentant d’appeler, avec Paris et Londres, à une réunion du Conseil de sécurité (le 25 septembre). De cette réunion a résulté une condamnation américaine, française et britannique des crimes de guerre perpétrés à Alep par la Russie et par le régime Assad, à laquelle ont répondu une défense de sa politique par le régime, et de ses positions par la Russie, et une confusion du Secrétaire général Ban Ki-moon et de l’envoyé spécial en Syrie Stefan de Mistura, qui se sont abstenus de pointer un index accusateur sur ceux qui perpètrent lesdits crimes de guerre.

Une deuxième réunion du conseil de sécurité s’est tenue le 8 octobre dans un contexte de haute tension entre Occidentaux et Russes s’est soldée par unveto russe contre un projet de résolution français, exigeant le cessez le feu, la fin des raids et l’acheminement d’aide humanitaire.

Entre temps, les forces de l’opposition syrienne soutenues par l’armée turque continuent à progresser contre Daech. Leur progrès met fin à l’expansion territoriale des forces kurdes soutenues par Washington non loin de la frontière avec la Turquie. Il est donc fort probable que cette opposition lance prochainement une grande offensive vers la ville de Raqqa et élargisse ainsi la zone qu’elle contrôle autour de l’Euphrate dans le nord de la Syrie.

Des scénarios pour les semaines à venir

De ce qui précède, ainsi que de certaines expériences passées, on peut dire que les probabilités d’un changement dans les approches internationales du conflit syrien au cours des prochaines semaines sont extrêmement faibles.

Cela signifie que nous allons être confrontés principalement à deux possibilités.

La première possibilité, c’est la poursuite de l’escalade militaire russe, Moscou cherchant à donner au régime, aux combattants du Hezbollah et des milices chiites irakiennes et afghanes, ainsi qu’aux officiers iraniens, la possibilité de réaliser une « avancée militaire » dans l’est d’Alep s’accompagnant de la poursuite de la mise à exécution du plan de grignotage du terrain et d’exil forcé pour ses habitants (dans le quartier d’Al-Waer, à Homs, à Ma’dhamiyyet-al-Shâm et dans nombre de localités au sud de Damas).

Cette tentative sera confrontée aux mêmes positions indécises des Américains, qui autoriseront peut-être à leurs alliés dans la région de fournir à certaines formations armées de l’opposition des armes pour se défendre et d’entraver l’«acquis » russo-assadien, mais sans se « compromettre directement » et sans prendre d’engagements clairs avant la fin programmée du mandat du président Obama (le 20 janvier 2017).

La deuxième possibilité est celle d’une recherche d’une nouvelle trêve et d’un cessez-le-feu à Alep, suivis par des pourparlers entre Washington et Moscou sur leur possible coopération et les moyens de relancer le processus politique.

Les deux alternatives, pour les mois à venir, penchent donc en faveur de la politique suivie par la Russie tant « diplomatiquement » que militairement.

Cela impose par conséquent que l’opposition syrienne (ainsi que certains de ses alliés arabes) recherche des formes de renforcement de sa résistance militaire jusqu’à la fin de cette année, ainsi que des moyens lui permettant de lancer des initiatives politiques et juridiques au sein des instances internationales. Autrement dit, davantage de coordination militaire sur le plan national syrien, et ce pas seulement selon la logique régionale aujourd’hui dominante. Cela exige également une répartition des rôles et des ententes sur le terrain entre les formations combattantes afin d’éviter les tensions et les rivalités. Parallèlement à cela, il est indispensable d’insister sur les dossiers concernant les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité que perpètre le régime Assad afin de maintenir la possibilité que celui-ci soit jugé et de rendre pratiquement impossible toute normalisation internationale directe avec lui.

Quant aux amis des Syriens, leurs voix sont plus que jamais importantes aujourd’hui, surtout dans les pays occidentaux. Réclamer l’arrêt des bombardements et l’envoi aux zones assiégées de convois humanitaires protégés, réclamer plus de sanctions contre la Russie, demander des enquêtes sur les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité commis en Syrie, et réclamer enfin l’armement de l’opposition syrienne par des armes sol-air afin de protéger les civils des bombardements aériens sont aujourd’hui des priorités.

Ziad Majed (Souria Houria)

Un bombardement saoudien contre des funérailles a fait 140 morts à Sanaa le 8 octobre

Un crime précédé de beaucoup d’autres, notamment depuis l’intervention militaire d’une coalition, sous l’égide de l’Arabie saoudite, contre les Houthistes, soutenus par l’Iran et responsables à leur tour de multiples exactions . Nous dénonçons avec la même vigueur les bombardements russes contre Alep et ceux des Saoudiens qui détruisent le patrimoine historique yéménite et font des centaines de victimes civiles. Comme en Syrie, les revendications de liberté et de dignité, créées en 2011 au Yémen par des centaines de milliers de manifestants, continuent à être noyées dans le sang.

F. M.-B.

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6 novembre 2016 7 06 /11 /novembre /2016 08:03
Porte de Damas, entrée du quartier arabe (chrétien et musulman) - vieille ville de Jérusalem

Porte de Damas, entrée du quartier arabe (chrétien et musulman) - vieille ville de Jérusalem

Déclaration de l'organisation israélienne B'Tselem au Conseil de Sécurité de l'ONU:

 

Je me suis exprimé aux Nations Unies contre l’occupation parce que j’aspire à la qualité d’être humain. Et les êtres humains, lorsqu’ils sont responsables d’une injustice envers d’autres êtres humains, ont l’obligation morale de réagir.

Je me suis exprimé aux Nations Unies contre l’occupation parce que je suis israélien. Je n’ai pas d’autre pays. Je n’ai pas d’autre citoyenneté ni d’autre avenir. J’ai grandi ici et y serai enterré. Je me soucie du destin de cet endroit, du destin de ses habitants et de son destin politique, qui est aussi le mien. Et, au vu de tous ces liens, l’occupation est un désastre.

Je me suis exprimé aux Nations Unies contre l’occupation parce que les collègues de B’Tselem et moi-même, après tant d’années de travail, sommes arrivés à plusieurs conclusion. En voici une : la réalité ne changera pas si le monde n’intervient pas. Je soupçonne notre gouvernement, dans son arrogance, de savoir cela et, de ce fait, de s’occuper à répandre la peur d’une telle intervention.

Une intervention du monde contre l’occupation est tout aussi légitime que n’importe quelle question de droits humains. Et ce d’autant plus qu’il s’agit d’un thème tel que notre pouvoir sur un autre peuple. Ce n’est pas un problème israélien interne, mais une question internationale, c’est flagrant. Voici une autre conclusion : il n’y a aucune chance que la société israélienne de son bon vouloir et sans aucune aide, mette fin au cauchemar. De trop nombreux mécanismes font un cas à part de la violence que nous mettons en œuvre pour contrôler les Palestiniens. Trop d’excuses se sont accumulées. Il y a eu trop de peurs et d’angoisse – des deux côtés – au cours des 50 dernières années. Au bout du compte, j’en suis sûr, Israéliens et Palestiniens mettront fin à l’occupation, mais pas sans l’aide du monde.

Les Nations Unies, c’est beaucoup de choses. Beaucoup sont problématiques, certaines complètement insensées. Je ne les approuve pas. Mais les Nations Unies c’est aussi l’organisation qui nous a donné un État en 1947 et cette décision est la base de la légitimité internationale de notre pays, celui dont je suis citoyen. Et chaque jour de l’occupation nous fait non seulement croquer avec délice la Palestine, mais aussi détruire la légitimité de notre pays.

Je ne comprends pas ce que le gouvernement veut que les Palestiniens fassent. Nous avons régi leurs vies depuis près de 50 ans, nous avons déchiqueté leur terre en petits morceaux. Nous exerçons un pouvoir militaire et bureaucratique avec grand succès et nous nous arrangeons parfaitement avec nous mêmes et avec le reste du monde.

Qu’est ce que les Palestiniens sont supposés faire ? S’ils osent manifester, c’est du terrorisme populaire. S’ils appellent à des sanctions, c’est du terrorisme économique. S’ils utilisent des moyens légaux, c’est du terrorisme judiciaire. S’ils se tournent vers les Nations Unies, c’est du terrorisme diplomatique.

Il s’avère que quoi que fasse un Palestinien à part se lever le matin et dire « merci patron, merci maître, c’est du terrorisme. Qu’attend le gouvernement, une lettre de reddition ou la disparition des Palestiniens ? Ils ne disparaîtront pas.

Nous ne disparaîtrons pas non plus, ni ne nous tairons. Nous devons le répéter partout : l’occupation ne résulte pas d’un vote démocratique. Notre décision de contrôler leurs vies, pour autant que cela nous convienne, est une expression de violence et non de démocratie. Israël n’a pas de raison valable de continuer ainsi. Et le monde n’a pas de raison valable de continuer à nous traiter comme il l’a fait jusqu’à présent – que des mots et pas d’action.

Je me suis exprimé au Conseil de Sécurité de l’ONU contre l’occupation parce que je suis optimiste, parce que je suis Israélien, parce que je suis né à Haïfa et que je vis à Jérusalem, et parce que je ne suis plus un jeune homme et que chaque jour de ma vie a été marqué par le contrôle que nous exerçons sur eux. Et parce qu’il est impossible de continuer ainsi.

Nous ne devons pas continuer ainsi. Je me suis exprimé au Conseil de Sécurité de l’ONU contre l’occupation parce que j’aspire à la qualité d’être humain.

 

Hagai El-Ad est le directeur exécutif du groupe de défense des droits humains B’Tselem.

Hagai El-Ad - directeur exécutif du groupe de défense des droits humains israélien B'Tselem

Hagai El-Ad - directeur exécutif du groupe de défense des droits humains israélien B'Tselem

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6 novembre 2016 7 06 /11 /novembre /2016 07:54
Michel Warschawski, militant anticolonialiste israélien

Michel Warschawski, militant anticolonialiste israélien

Mr Saliman El Herfi, Ambassadeur de Palestine en France

Mr Saliman El Herfi, Ambassadeur de Palestine en France

 
Accueil - morlaix-palestine-solidarite, AFPS du Pays de Morlaix
 
Voici une invitation de l'Afps Centre Bretagne ci-jointe, une belle occasion à ne pas louper de rencontrer Michel Warschawski. 
 
Dimanche 6 novembre, en Centre Bretagne, une grande journée de solidarité avec la lutte du peuple Palestinien
 
A 13 h : salle de la Mairie de Carhaix, réception offerte par la municipalité de Carhaix , en l’honneur de Mr Saliman Eherfi, Ambassadeur de Palestine en France et de Michel Warschawski, militant anticolonialiste israélien, Président du centre d’Information Alternative ( Jérusalem Béthléem.)
 
15h , salle des Bonnets Rouges , salle des Bonnets Rouges à Kergloff (à 5 mn de Carhaix) interventions de Mr Saliman Eherfi et Michel Warschawski , suivies d’un débat avec le public: Palestine: La solution à deux états est-elle encore possible? 
 
 Le groupe AFPS Centre Bretagne.
***
 Association France Palestine Solidarité
du Pays de Morlaix
19 rue Waldeck Rousseau
29600 Morlaix
 
***
 
Cher-es ami-e-s de la Palestine,
 
Le mois de novembre est chargé d'initiatives en faveur de la lutte du peuple palestinien dans notre département, et nous ne pouvons que nous en réjouir. Aussi permettez-moi un petit rappel de calendrier
 
Dimanche 6 novembre (demain donc)
 
Une grande journée de solidarité avec la lutte du peuple Palestinien en Centre Bretagne
organisée par L’Afps Centre Bretagne
 
Après une réception offerte par la municipalité de Carhaix en l’honneur de Mr Saliman Eherfi, Ambassadeur de Palestine en France et de Michel Warschawski, militant anticolonialiste israélien, Président du centre d’Information Alternative, se tiendra une conférence
 
A 15h, salle des Bonnets Rouges à Kergloff (à 5 mn de Carhaix) interventions de Mr Saliman Eherfi et Michel Warschawski, suivies d’un débat avec le public sur le thème :
Palestine : La solution à deux états est-elle encore possible ?
 
Samedi 19 novembre 
 
De 10h à 12h 30 à la Librairie Dialogues de Morlaix
Présentation et dédicace par notre ami Thierry de son
« Carnet de Voyage en Palestine » soutenu et encouragé par l’Afps du Pays de Morlaix.
 
Lundi 21 novembre
 
A 20H 30 Ciné-débat organisé par l’Afps du Pays de Morlaix au cinéma La Salamandre 
dans le cadre de la Semaine de la Solidarité Internationale 2016 projection du film « This Is My Land » de Tamara Erde
suivie d’un débat avec Daniel Leyvine de l’UJFP et de Yves Jardin de l’Afps Cornouaille
 
Samedi 26 novembre
 
De 16h au Centre social de Kerourien, nos ami-e-s de l’Afps de Brest 
organisent en soutien à leur projet dans le camp de Jalazone  
6H POUR LA PALESTINE
Avec des contes, des jeux, un débat public à 18h, un buffet palestinien et un concert à partir de 21h
 
 
EN FINISTÈRE, ON SE BOUGE POUR LA PALESTINE !
AFPS du Pays de Morlaix
19, rue Waldeck Rousseau
29600-Morlaix
 
 
Dimanche 6 novembre en Centre-Bretagne (Carhaix et Kergloff): rencontre avec l'ambassadeur de Palestine en France, Mr Saliman Eherfi, et Michel Warschawski, militant anti-colonialiste israélien
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6 novembre 2016 7 06 /11 /novembre /2016 05:30
Ceta: les collectifs STOP TAFTA-CETA du Finistère appellent à continuer la lutte et l'explication (Henri Guillou - collectif Stop TAFTA-CETA Cornouaille)

Ci-dessous, 3 liens :

1) Le texte du CETA (454 pages) sans les annexes (1900 pages ?) : 
      https://m.contexte.com/docs/ 8312/le-texte-de-laccord- commercial-ue-canada-ceta.pdf

2) L'instrument interprétatif commun du 27/10/16 (12 pages)
      
https://m.contexte.com/docs/ 8313/ceta-instrument- interpretatif-commun.pdf

3) La déclaration interprétative du 27/10/16 (30 pages)
      
https://m.contexte.com/docs/ 8314/ceta-declaration- interpretative-apres- discussion-avec-wallonie.pdf

Le CETA entrera en vigueur de façon provisoire dès sa ratification par le Parlement européen dès le début 2017, mais avant qu'il ne soit ratifié par les 38 parlements nationaux et régionaux des pays de l'UE appelés à le ratifier définitivement. Des procédures qui pourraient durer plusieurs années.
Ce traité a un avenir incertain car :
- L'examen approfondi du texte initial par le parlement wallon a réveillé certains parlementaires allemands et français qui, jusqu'à présent, ne lui avaient pas prêté grande attention,
- Aux Pays-Bas, après avoir bloqué par référendum le traité UE-Ukraine, une nouvelle mobilisation s'organise pour exiger un referendum sur le CETA,
- La  consultation exigée par la Wallonie ainsi que la Belgique de la Cour européenne de justice à propos du mécanisme d'arbitrage, fait peser une autre menace sur l'entrée en vigueur de cet accord. Si les juges de Luxembourg rendent un arrêt négatif (mais pas avant un an au mieux), c'est l'une des bases principales de ce traité qui pourrait s'effondrer.
- Le CETA, traité inconstitutionnel ? D'après des juristes, le CETA contiendrait 3 dispositions qui portent manifestement atteinte à la constitution française : le mécanisme de règlement des différends entre investisseurs et les Etats, la coopération en matière réglementaire et l'absence de mesures propres à garantir le respect du principe de précaution.

Les collectifs Stop Tafta-Ceta ne lâcheront rien et continueront à prendre des initiatives pour mettre ce traité en échec.
A noter qu'au Canada comme en Wallonie, les organisations syndicales paysannes continuent à rejeter les dispositions du traité concernant l'agriculture.

Henri Guillou

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5 novembre 2016 6 05 /11 /novembre /2016 09:08

L’humanité

Vendredi 4 novembre 2016

 

Après le Brexit, plusieurs villes européennes se disputent pour accueillir les grandes banques installées à Londres. En France, certains demandent une « zone franche » pour le secteur financier.

Après le Brexit, dans toute l'Union européenne, l'heure est plus que jamais à faire ami-ami avec la finance et avec les traders installés dans l'une de ses places fortes sur le continent, la City de Londres (Royaume-Uni). Branle-bas de combat dans de nombreux pays qui rêvent d'accueillir les fonds spéculatifs, les banques d'affaires, les start-up de transfert monétaire, les chambres de compensation en euros, le business de la gestion de fortune qui voudraient assurer leur accès au marché commun et à la zone euro...

Dublin, Amsterdam, Luxembourg et Francfort sont en lice, mettant en avant leur dumping fiscal, pour les trois premières, ou le voisinage avec la Banque centrale européenne (BCE), pour la dernière. Hier matin, c'est Paris qui, en présence de Manuel Valls, d'Anne Hidalgo et de Valérie Pécresse, a lancé un vibrant appel aux banquiers de la City.

Sous le slogan en anglais « Choose Paris Region » (Choisissez la région Paris), le gouvernement et les collectivités locales mettent en place un « guichet unique » pour « favoriser l'implantation d'entreprises étrangères dans Paris et sa région ». Selon ses promoteurs, ce dispositif servira à « appréhender le cadre légal, fiscal et social », à « présenter l'offre scolaire et les avantages liés à l'immigration économique ». Vantant la perspective d'une baisse de l'impôt sur les sociétés de 33 % à 28 % en 2017, le crédit d'impôt recherche (CIR), le crédit d'impôt compétitivité-emploi (CICE), l'exonération de taxes sur les salaires pour la prime d'impatriation et mille autres avantages fiscaux, la documentation officielle promet également qu'un service dédié au ministère de l'Économie, baptisé en anglais Tax4Business (fiscalité pour les affaires), pourra fournir un « rescrit fiscal », une forme de garantie sur les impôts à payer.

DE NOUVEAUX PARADIS FISCAUX POUR LES BANQUIERS DE LA CITY

Tout a commencé quelques semaines juste après la victoire du camp du Brexit au Royaume-Uni. En juillet, lors des rencontres financières organisées par Paris Europlace, le lobby de la place financière de la capitale française dirigé par Gérard Mestrallet, l'exPDG de GDF Suez (Engie), Manuel Valls en avait fait des tonnes pour gommer les derniers échos du discours du candidat François Hollande au Bourget (« Mon ennemi, c'est la finance », n'est-ce pas ?), dissipés en France depuis son arrivée à l'Élysée... « La France s'est engagée dans un effort sans précédent pour la compétitivité des entreprises ! » avait-il lancé. Avant d'oser ricaner : « Si l'un d'entre vous peut expliquer à tel ou tel journal britannique que la taxe à 75 % n'existe plus, vous ferez oeuvre utile et vous serez des patriotes que je n'hésiterai pas à récompenser ! » Dans ce contexte, Paris Europlace joue sur du velours pour réclamer, fin octobre, un « statut dérogatoire » au droit du travail français pour les cadres dirigeants des entreprises financières, ainsi que la création d'une « zone franche » pour le secteur financier dans la région parisienne. « Le Brexit est l'opportunité pour la place financière d'être écoutée et de faire en sorte que nos sujets puissent être considérés parmi les priorités des réformes à mettre en oeuvre, et ceci est valable tant pour le domaine réglementaire et fiscal, qu'en matière de droit du travail », a expliqué benoîtement à Reuters Arnaud de Bresson, le délégué général de Paris Europlace.

Ministre de l'Économie et des Finances, Michel Sapin a, de son côté, averti les Britanniques : « Après le Brexit, ça ne sera pas comme avant le Brexit. Ils ont voulu le changement, ils vont l'avoir ! » Évidemment, Londres ne compte pas laisser partir les banques de la City. Derrière les envolées lyriques des conservateurs, Theresa May en tête, qui prétendent faire prévaloir demain, dans les négociations avec l'Union européenne, le contrôle de l'immigration sur l'accès au marché commun, ils tentent de mettre en sécurité les « passeports européens » des banques de la City, le sésame qui leur permet d'agir dans l'Union européenne et dans la zone euro, en particulier, depuis Londres.

Dans les faits, les Britanniques sont en passe de réussir un coup de génie : en sortant de l'Union européenne, ils dictent une fois de plus leurs politiques de dérégulation financière. Et ainsi, derrière le Brexit, et quel que soit le résultat des négociations entre l'Union européenne et le Royaume-Uni, de nouveaux paradis fiscaux pour les banquiers de la City ou d'ailleurs, demain, vont émerger...

 

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