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2 septembre 2016 5 02 /09 /septembre /2016 06:27

Déclaration commune CGT, FO, FSU, Solidaires, UNEF, UNL, FIDL

Un mauvais projet de loi devient une mauvaise loi !

La loi Travail n'est pas bonne pour les salarié-e-s et les jeunes. Elle ne le sera pas non plus pour l'économie du pays. Alors que le chômage et la précarité augmentent, en affaiblissant les conventions collectives au profit des accords d'entreprise, cette loi accroît la concurrence entre les entreprises poussant à l'alignement sur le « moins offrant » pour les salariés. Cette logique de dumping social va engendrer davantage de flexibilité et de précarité et remettre en cause nombre d'acquis sociaux.

Cette loi contrevient aux conventions 87, 98 et 158 de l’Organisation Internationale du Travail relatives à la négociation collective, aux libertés syndicales et aux licenciements.

Les organisations syndicales étudient tous les recours et moyens juridiques possibles pour s’opposer à la mise en œuvre de la loi Travail.

L'emploi, les salaires et les conditions de travail restent des préoccupations majeures pour les citoyen-ne-s.

Le chômage et la précarité sont des fléaux pour notre pays. Les créations d'emplois, dans le privé comme dans le public, sont pourtant nécessaires pour répondre aux besoins de toute la société. La stabilité et la qualité des emplois sont non seulement gage de progrès social et de qualité de vie pour les salarié-e-s et les jeunes, mais sont aussi un facteur essentiel de création d'emplois. La loi Travail tourne le dos à cet enjeu ! Tous les pays qui ont fait l’expérience d’une telle réforme du droit du travail (Italie, Espagne, Portugal, Grèce, Allemagne) en mesurent aujourd'hui les conséquences néfastes.

Affaiblir le code du travail, c'est affaiblir les droits de tous les salarié-e-s !

Il est clair qu'à terme la fonction publique sera aussi concernée car nombre de règles statutaires relève de la transposition de dispositions du code du travail (dialogue social, respect de la hiérarchie des normes et des droits collectifs, temps de travail, etc.).

C'est pourquoi nos organisations continueront à mener tous les débats nécessaires avec les salarié-e-s et les jeunes pour, à l'inverse de cette loi, promouvoir d'autres propositions, obtenir son abrogation et gagner de nouveaux droits pour toutes et tous.

Pendant l'été, de nombreuses initiatives locales se sont développées et la carte postale au Président de la République a été largement utilisée. Comme nous l'avons écrit au Président de la République, «on se retrouve à la rentrée...», notamment sur les meetings et débats unitaires déjà programmés.

Les organisations dénoncent les faits de répression dont sont aujourd'hui victimes des militant-e-s syndicaux-ales, des jeunes, des salarié-e-s et des agents publics.

Les organisations syndicales de salarié-e-s et de jeunesse CGT, FO, FSU, Solidaires, UNEF, UNL, FIDL appellent les salarié-e-s, privé-e-s d'emploi, étudiant-e-s, lycéen-ne-s, retraité-e-s à se mobiliser massivement pour réussir la journée d'actions du 15 septembre contre la loi Travail , selon des modalités décidées localement (rassemblements, manifestations, grèves, etc…), pour obtenir l'abrogation de cette loi et conquérir de nouvelles garanties et protections collectives.

Les Lilas, le 31 août 2016

Loi contre le travail, ne désarmons pas! "Un mauvais projet de loi devient une mauvaise loi!": déclaration commune CGT, FO? FSU, Solidaires, UNEF, UNL, FIDL
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2 septembre 2016 5 02 /09 /septembre /2016 06:23
Une brèche dans le mur TAFTA (PCF, 31 août)

Une brèche dans le mur TAFTA !

Dans l’enfumage créé par « l’OVNI Macron » et sa mise en orbite pour 2017, une annonce du gouvernement a quelque peu été étouffée.

Matthias Fekl, secrétaire d'État au Commerce extérieur, a annoncé que la France retirait son soutien politique aux négociations menées par la Commission européenne avec les Etats-Unis sur le TAFTA et qu'elle demandera, au Sommet de Bratislava fin septembre, l'arrêt pur et simple des négociations à l'échelle européenne.

Le PCF, satisfait de cette prise de position française, demeurera extrêmement vigilant quant à sa mise en œuvre.

Cette annonce est le résultat d'une mobilisation citoyenne, politique et sociale sans précédent à l’échelle européenne contre un projet opaque, négocié dans le secret, et faisant courir le risque aux peuples européens et américains, d'un abaissement généralisé de leur qualité de vie au profit des seules multinationales. C’est une première victoire à son actif !

La déclaration de M. Fekl, confirmée par François Hollande, ne doit pas être l’arbre qui cache la forêt. Le chef de l’Etat a confirmé la volonté française de ratifier le CETA (Accord de libre-échange entre l’UE et le Canada) et le gouvernement laisse « vivre sa vie » à traités du même acabit le TISA (Accord qui vise la libéralisation des services publics).

Le PCF appelle le président et l'Exécutif à la cohérence et à la défense des intérêts économiques et sociaux de notre peuple et des peuples européens, et donc à retirer de la même façon son soutien au CETA et au TISA pour initier au contraire des traités de maîtrise des échanges visant le développement humain, social et écologique, et celui des biens communs.

Ce qui est aujourd’hui contesté par la France et l’Allemagne dans le TAFTA, c’est la faiblesse des retombées économiques pour l’Europe et non l’opacité, l'affaiblissement des souverainetés nationales, le contenu néfaste de ces accords de libre-échange pour les droits sociaux, les services publics, l'alimentation, la culture de tous les peuples concernés. Il s’agit d’attaques en règle pour abattre non seulement les normes de protection, mais également les États, et à travers eux la souveraineté des peuples. Leur objectif est de sanctuariser la puissance de la multinationale comme forme de gouvernement, au service des intérêts des « 1% ».

Un autre chemin, celui d’une régulation commerciale mutuellement bénéfique pour les peuples, ayant le souci du bien commun au niveau international, est pourtant possible. La France devrait en être la promotrice.

Dans cette perspective, le PCF sera de celles et de ceux qui, dans de nombreux pays européens, participeront à la poursuite de la mobilisation dans les semaines à venir pour dire non au TAFTA et au CETA, et particulièrement en France le 15 octobre prochain.

Parti communiste français,

Paris, le 31 août 2016.

Une brèche dans le mur TAFTA (PCF, 31 août)
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2 septembre 2016 5 02 /09 /septembre /2016 06:00

Gabon : le vote ne doit pas être détourné. Paris doit suspendre toute coopération militaire et sécuritaire

Depuis près de 50 ans, le Gabon est sous la coupe de la dictature des Bongo, transmise de père en fils. Le pays, aujourd’hui comme hier, se caractérise par une corruption généralisée – arme du dominant – profitant à la fois au clan au pouvoir et à des partis politiques et des multinationales, notamment français. Cette situation a conduit au paradoxe d’un pays aux richesses immenses mais dont une grande partie du peuple n’a jamais bénéficié. Le Gabon est le pays des inégalités, où se mêlent richesses et grande pauvreté, affairisme, sous équipement, systèmes de santé et d’éducations sinistrés.

Les clans qui ont régné sous les régimes d’Omar Bongo puis Ali Bongo et dont les deux principaux candidats sont issus, ont été parties prenantes de cette situation. Ils voudraient poursuivre l’accaparement des richesses. C’est dans ce contexte qu’il faut garder à l’esprit que Paris voit d’un très mauvais œil toute velléité d’indépendance dans ce pays et tentera de profiter de la crise actuelle pour imposer au mieux ses intérêts.

Aujourd’hui les deux candidats Ali Bongo et Jean Ping revendiquent la victoire à l’élection présidentielle et le pays est en train de sombrer dans la violence. Comme en 2009 le clan d’Ali Bongo au pouvoir tente un coup de force avec des conséquences sanglantes. C’est inacceptable.

Le PCF appelle, comme lors de la crise électorale ivoirienne, à la fin des violences, au recomptage des voix et à ce que les conditions soient remplies pour que les voies de recours légales soient utilisées.

Des mécanismes doivent être mis en place permettant d’assurer que le vote des gabonais ne soit pas détourné.

Il faut mettre fin à toute immixtion extérieure dont la France est un des principaux acteurs. Dans l’urgence, Paris doit annoncer la suspension de toute coopération militaire et sécuritaire avec le régime.

Les peuples africains aspirent à une vie meilleure. Il est grand temps de tourner la page des dictatures qui sévissent dans l’ancien pré-carré français d’Afrique centrale, que ce soit au Gabon, au Congo, au Tchad ou au Cameroun.

Gabon: le vote ne doit pas être détourné. Paris doit suspendre toute coopération militaire et sécuritaire avec Bongo (communiqué du PCF, 1er septembre 2016)
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2 septembre 2016 5 02 /09 /septembre /2016 05:30

Parti Communiste Français

Membre du Front de Gauche

Section de Morlaix

2 Petite Rue Callac 29600 MORLAIX – tel : 02 98 88 30 35

Mel : pcf-morlaix@wanadoo.fr Blog : http://le-chiffon-rouge-pcf-morlaix.over-blog.com/

Samedi 3 septembre 2016

Permanence vignettes fête de l’Humanité : 10 h – 12 h 30 et 13 h 30 – 15 h 30 au local du PCF

Venez achetez vos vignettes.

Les camarades ayant vendus des vignettes pourront ramener l’argent récoltés.

8 Il est possible sinon de réserver des vignettes pour vous et vos proches en appelant au 06 20 90 10 52. Contact mail: dupont.ismael@yahoo.fr . Même contact pour des infos sur des covoiturages éventuels pour monter à Paris.

La Fête de l’Humanité se tiendra les vendredi 9, samedi 10, dimanche 11 septembre au parc départemental Georges Valbon à la Courneuve.

L'an passé, la fête de l'Huma avait réuni 600 000 personnes. Cette fête est, en même temps que la plus grande fête populaire et musicale de France, le grand rendez-vous de rentrée pour la gauche, une fête internationale et le moyen de financer le journal créé par Jean Jaurès, "L'Humanité" dans un contexte de crise de la presse écrite qui touche tout particulièrement notre quotidien, indépendant des puissances d'argent, défendant les salariés contre elles.

Cette année encore, nous devons rester debout et fidèles aux valeurs d'humanité et de partage face à l'horreur des attentats terroristes.

Pour résister à ceux qui cherchent, de tous côtés, à instiller la peur, la haine et la division, nous devons réussir cette grande fête de la fraternité, de l'internationalisme et de la gauche qui place au cœur de son combat la lutte contre les inégalités et le racisme, pour la paix et le progrès social.

La vignette militante, au prix de 25 €, permet l'accès à la fête pour les trois jours, trois jours de fête, de débats, de meetings, de rencontres, et de concerts.

Même si vous ne pouvez pas venir à la fête de l'Huma cette année, vous pouvez acheter la vignette de soutien de manière à permettre l'avenir de la fête et du journal "L'Humanité".

Cette année, les communistes du Finistère auront un stand bar et restauration rapide à l'angle de l'Avenue Martin Luther King et de l'avenue Raymonde Tillon, non loin de la Grande Scène.

Lundi 5 septembre 2016

AG du Front de Gauche Morlaix : 18 h – local PCF Morlaix

Nous y parlerons de la situation politique et sociale, des prochaines échéances électorales (présidentielles et législatives).

Il s’agira aussi de relancer l’association FDG Morlaix : prises de cotisations pour ceux le peuvent et le veulent.

La présence du plus grand nombre de camarades est importante et nécessaire.

Merci d’y être présent.

Mardi 13 septembre 2016

Déchargement du camion revenant de la fête de l’Huma aura lieu de mardi 13 septembre matin

Rendez-vous à 10 h au local de la section.

Nous avons besoin de bras. Merci aux camarades volontaires de se faire connaître.

Jeudi 15 septembre 2016

Nouvelle journée d’action contre la « loi Travail »

Dès que les informations seront connues (action sur Morlaix), elles seront diffusées.

Lundi 19 septembre 2016

Assemblée Générale de la section PCF Morlaix : 18 h – local de la section

Il s’agira de l’Assemblée Générale de rentrée de la section, AG qui se tiendra après la fête de l’Huma. Ce sera l’occasion de débattre ensemble de la situation politique et sociale, de définir notre activité.

Merci à tous d’y être présent.

Samedi 24 septembre 2016

Distribution d’un tract PCF sur le marché de Morlaix

â Rendez-vous à partir de 9 h 30 devant la mairie de Morlaix

Mardi 27 septembre 2016

Les bénévoles qui ont donné un coup de main pour la réussite de la fête du 1er mai sont invités à une rencontre (18 h – local PCF Morlaix) pour faire un bilan, rencontre qui se terminera par un casse-croûte convivial.

PCF Morlaix: calendrier septembre 2016
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2 septembre 2016 5 02 /09 /septembre /2016 05:17

" L'Humanité " du vendredi 02 septembre publie un reportage sur les luttes des Rennais pour conserver leur " Postes " bien mises à mal depuis le changement de statut conduisant à la privatisation de ce grand service public de proximité .

Une blague avait fait le " buzz " à ce moment-là : " Pour privatiser la Poste , il faut être TIMBRE " !

Eh bien , après les soi-disant "modernisations" sous Sarkozy puis sous Hollande , les fondés de pouvoirs du capital transnational européen arrivent au but : on supprime à tour de bras !

Mais , comme ailleurs , les Rennais ne s'en laissent pas compter . La section de Rennes-Métropole du PCF d'une part , les syndicats de postiers d'autre part sont à l'initiative d'un grand mouvement populaire qui n'a pas fini de faire parler et de lui .

Plus de 3000 signatures recueilies par les militants communistes au cours de l'été ont été remises ce matin à la direction régionale du Groupe La Poste

Demain l'Humanité et Ouest-France devraient revenir sur la mobilisation en cours . A vos kiosques !

Jacquy Rivoalan

SAMEDI 03 Septembre , Rassemblement Place de la Mairie à 14 h: remise des copies des pétitions à Madame la Maire de Rennes.

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2 septembre 2016 5 02 /09 /septembre /2016 05:09
Ensemble ! La refondation de la gauche en point de mire

AURÉLIEN SOUCHEYRE

MARDI, 30 AOÛT, 2016

L'HUMANITÉ

À Guidel, le mouvement membre du Front de gauche fait de 2017 une étape pour recomposer les forces alternatives.

Une gauche dispersée, mais bien vivante. C’est d’abord le deuxième qualificatif que retiennent les quelque 400 participants à la 3e université d’été d’Ensemble !, qui a débuté le 27 août et doit s’achever aujourd’hui à Guidel (Morbihan). « Le fait qu’une gauche franche se manifeste et bouge est une bonne nouvelle », apprécie Clémentine Autain, porte-parole du mouvement, sans se voiler la face sur le problème posé par le nombre de candidatures alternatives à Hollande, dont plusieurs au sein du PS en cette rentrée. « Certes, la gauche est atomisée. Certes, la primaire du PS n’est pas notre cadre, mais je trouve très positif le nombre de voix, d’Arnaud Montebourg à Benoît Hamon, qui s’élèvent de façon différente pour contester la politique néolibérale et austéritaire de François Hollande. »

Alors que les communistes n’ont pas encore fait leur choix et travaillent à une candidature la plus large possible, et que Jean-Luc Mélenchon s’est déjà déclaré candidat pour le Parti de gauche et la France insoumise, Ensemble ! entend continuer à œuvrer pour l’unité. « Que les forces du Front de gauche se présentent actuellement de manière éclatée est une très mauvaise nouvelle, poursuit Clémentine Autain. À Ensemble !, nous voulons non seulement rester rassemblés, mais nous voulons en plus que le périmètre du Front de gauche s’élargisse, pour fédérer de manière beaucoup plus large. Nous avons une responsabilité collective à rester unis. Il faut y arriver. »

Si la présidentielle et les législatives de 2017 sont dans les esprits, le mouvement ne souhaite pourtant pas s’arrimer uniquement à ce sujet. « La question reste bien sûr en débat, mais nous trancherons à l’automne, explique Clémentine Autain. Les enjeux de recomposition de la gauche passent par 2017 mais ne s’y arrêtent pas. Nous devons bâtir un projet global qui va bien au-delà. »

Comme pour en faire la démonstration, le rendez-vous estival a réuni de nombreuses composantes de la gauche, dont des représentants du PCF, du Parti de gauche, d’Europe Écologie-les Verts, ainsi que le député frondeur de la sixième circonscription du Morbihan, Philippe Noguès, qui a quitté le PS ainsi que le groupe socialiste de l’Assemblée nationale en juin 2015. « Nous avons toujours cet objectif de faire converger, de tisser des passerelles à gauche, pas seulement en additionnant les forces, mais en réalisant un travail de fond, pour saisir l’époque et préparer la transformation écologique et sociale, reprend la conseillère régionale d’Île-de-France. Nous avons besoin d’une refondation, d’une nouvelle force à gauche. »

Aurélien Soucheyre

Journaliste

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2 septembre 2016 5 02 /09 /septembre /2016 05:07
Calais: la France et l'UE doivent respecter le droit de ceux qui fuient la guerre et la misère (PCF)

Calais : la France et l'UE doivent respecter le droit de ceux qui fuient la guerre et la misère

Le PCF exprime ses plus vives préoccupations devant la dégradation de la situation à Calais. Le nombre de migrants ne cesse d'augmenter s'élevant aujourd'hui à près de 10 000 selon les associations, dont près de 900 mineurs.

Leurs conditions de vie se sont encore détériorées malgré les efforts remarquables des associations, après les fermetures de la zone sud du camp, sans que des solutions d'hébergement suffisantes soient offertes.

Cette situation fait craindre des tensions au sein des communautés.

Elle n'est pas sans conséquence sur l'activité économique créant un sentiment d'inquiétude légitime chez les salariés du port, toutes professions confondues, et une partie de la population.

Il ne sert à rien que les deux ministres de l'Intérieur anglais et français déplorent, dans un communiqué commun, « la situation humanitaire à Calais qui les affecte profondément » tout en maintenant une politique qui est à l'origine de cette situation inacceptable et ubuesque. Cela vaut à notre pays une condamnation générale des instances internationales de défense des droits de l'homme, des réfugiés et des grandes ONG.

Il faut rappeler que la grande majorité de ces hommes et femmes veulent passer en Angleterre. Mais les accords du Touquet les en empêchent. Ces accords signés en 2003 par les deux pays, dont Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, au nom de la France, font que la frontière anglaise s'est déplacée sur le territoire français et c'est à notre gouvernement, contre compensation financière, d'assurer le refoulement des personnes voulant traverser la Manche.

Il s'agit donc de renégocier ces accords et le gouvernement français ne peut continuer à tergiverser constamment sur cette question et doit s'en expliquer devant les députés, le parlement anglais venant d'en débattre.

Dans l'immédiat, les autorités anglaises doivent respecter les conventions internationales qu'elles ont signées, accueillir les mineurs qui ont de la famille sur son territoire et donner la possibilité aux migrants de déposer des demandes d'asile comme réfugiés politiques.

Enfin devrait s'engager un processus de répartition des migrants dans des centres humanitaires pris en charge par l’État, respectant les normes du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés.

Le PCF, ses élus, tiennent à renouveler leur soutien à ces hommes et à ces femmes victimes d'un monde où la violence, les guerres, la misère les poussent à quitter leur pays pour trouver paix et sécurité. Ce droit leur est reconnu au plan international et les politiques de l'UE, des États membres dont le nôtre, se doivent de le respecter. Cette France de la fraternité et de la solidarité, des millions de Français la partagent. C'est pour elle que nous agissons et que nous appelons à nous rassembler.

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2 septembre 2016 5 02 /09 /septembre /2016 05:01
Brésil: Dilma Roussef destituée, la révolution conservatrice est en marche (Lamia Oualalou- Médiapart, 1er septembre)

Brésil: Dilma Rousseff destituée, la révolution conservatrice est en marche

1 SEPTEMBRE 2016 | PAR LAMIA OUALALOU

Les sénateurs brésiliens ont définitivement voté, mercredi, la destitution de la présidente Dilma Rousseff, écartée du pouvoir depuis mai. « Aujourd'hui, je crains la mort de la démocratie », a-t-elle déclaré lors d'un discours dur et combatif. Sa sortie de scène marque l'épuisement du système mis en place par le Parti des travailleurs depuis quinze ans. Les élites conservatrices reprennent la main, le nouveau président promettant un programme ultralibéral.

De notre correspondante.- Michel Temer vient de s'envoler pour la Chine. Il va pouvoir assister aux travaux du G20 – qui réunit les 19 pays les plus riches du monde et l'Union européenne – avec le titre de président du Brésil. Ce mercredi 31 août 2016, Dilma Rousseff, la première femme élue chef d'État du géant latino-américain, a été définitivement démise de ses fonctions par le Sénat, réuni depuis six jours pour ce jugement final. Près de neuf mois après l'ouverture d'un processus de destitution qui a plongé le Brésil dans la pire crise politique de son histoire, 61 des 81 élus de la chambre haute ont mis fin au second mandat de Dilma Rousseff. C'est bien plus que les deux tiers de votes requis.

Des hourras ont fusé dans les quartiers chics, en particulier à São Paulo, la capitale économique. Mais dans le reste du pays, c'est la mélancolie qui prime, même si la majorité des Brésiliens étaient en faveur du départ de Dilma Rousseff, à laquelle ils reprochent l'effondrement de l'économie et l'envolée du chômage. À Brasilia, en face du Congrès, on ne comptait d'ailleurs qu'une centaine de militants, réunis autour de baraques à saucisses et munis de rares banderoles pour protester contre le « coup d’État ».

Le Brésil est plongé dans l'apathie. Depuis le 12 mai, date à laquelle Dilma Rousseff a été écartée provisoirement de ses fonctions, cédant la place à Michel Temer, son vice-président depuis le 1er janvier 2011, les partisans des deux camps ont déserté la rue. La messe était dite, et les rares épisodes susceptibles de mettre en doute le jugement de la population – celui des sénateurs avait déjà été négocié – sont passés inaperçus de la majorité des Brésiliens, grâce aux efforts d'une presse travaillant activement à la destitution de la présidente. Une prise de parti telle que les sièges des journaux et télévisions ont été les premiers protégés par la police militaire lors des manifestations en faveur de la chef d’État.

Lundi 29 août, cette complicité a été illustrée jusqu'à la caricature. Alors que la présidente décidait d'assurer sa propre défense face aux sénateurs, avec un discours suivi de quatorze heures d'interrogatoire, les chaînes de télévision hertziennes rivalisaient de créativité pour en faire un non-événement. La palme allant à la chaîne de télévision Globo, le seul canal atteignant près de 100 % du territoire brésilien, et qui, quand Dilma Rousseff prenait la parole, a transmis un cours de cuisine enseignant aux téléspectateurs à faire un œuf au plat. Un peu plus tard, le présentateur vedette du journal télévisé annonçait son divorce, pour occuper son public.

C'est pourtant un discours historique qu'a prononcé Dilma Rousseff lors de ses dernières heures à la tête du pays. « Sans doute le meilleur de toute sa carrière politique », estime Mauricio Santoro, professeur de sciences politiques à l'université d’État de Rio de Janeiro. « J'en arrive à me demander si elle n'aurait pas pu changer le cours des choses en adoptant cette posture plus tôt dans la crise politique», poursuit-il. Dilma Rousseff savait que, sauf miracle, elle avait déjà perdu. Son allocution, prononcée durant quarante minutes dans un silence absolu, fait rare au Congrès, n'avait pas pour objectif de convaincre ses 81 juges, mais de rendre justice à sa propre biographie.

  • Lire en cliquant ici l'intégralité du discours (version française) de Dilma Rousseff devant le Sénat
  • Elle n'avait que 20 ans, rappela-t-elle, quand la dictature la jeta en prison. La jeune guérillera a payé son engagement contre le régime militaire de trois ans de prison, marqués par les viols et la torture. « C'est le deuxième jugement auquel je suis soumise, avec, les deux fois, la démocratie à mes côtés sur le banc des accusés », a martelé Dilma Rousseff avant de préciser : « J'avais peur de mourir, aujourd'hui, je crains la mort de la démocratie. » Une photographie, exhumée des archives militaires fin 2011, la montre en 1971 face au tribunal militaire. Celle qu'on ne connaît alors que sous le nom de guerre de “Vanda” et “Estela” est belle, épuisée, mais affiche un regard déterminé. En arrière-plan, les militaires qui la jugent dissimulent leurs visages derrière leur main. Le cliché, associé aux photographies de la Présidente devant le Sénat, fait fureur dans les pages de ses sympathisants, sur les réseaux sociaux.
  • « Je suis jugée pour des crimes que je n'ai pas commis » Une profonde rupture dans l'histoire démocratique LIRE AUSSI « Je suis jugée pour des crimes que je n'ai pas commis » Une profonde rupture dans l'histoire démocratique Lula, candidat en 2018 ?

    Lundi, Dilma Rousseff a insisté sur le fait qu'elle n'était pas coupable. Le recours à des crédits d'établissements publics pour maquiller provisoirement l'ampleur du déficit public, dont elle est accusée, n'est pas, à ses dires, un « crime de responsabilité», seule raison selon la Constitution de démettre un chef d’État. Tous ses prédécesseurs y ont eu recours, « les règles ne peuvent pas changer en cours de jeu», a-t-elle insisté. De fait, les arguments juridiques à son encontre sont très fragiles, au point que Janaina Paschoal, l'un des deux avocats à l'origine de la plainte, a argumenté que la destitution de Dilma était « l'œuvre de Dieu», un argument« technique » qui a embarrassé les opposants de la présidente.

    En clair, le processus de destitution a plus d'arguments politiques que juridiques. « Il n'est pas légitime, comme le prétendent mes accusateurs, d'écarter le chef d'État “pour l'ensemble de son action” ; punir le président pour son travail est la prérogative du peuple, et seulement du peuple, lors des élections », a tancé Dilma Rousseff. Le politologue Mauricio Santoro estime que l'argument fait mouche. « Nous n'avons pas de vote de confiance au Brésil, ce n'est pas un régime parlementaire. Écourter un mandat pour des raisons politiques est extrêmement dangereux, et ouvre un précédent à tous les niveaux de pouvoir : des gouverneurs et des maires», analyse-t-il.

    Dilma Rousseff a rappelé qu'elle n'a jamais été accusée d'avoir volé un centime, ni elle, ni aucun des membres de sa famille. Ce n'est pas le cas, note-t-elle, d'Eduardo Cunha, qui occupait le perchoir au Parlement jusqu'à il y a quelques semaines. Celui qui est à l'origine du processus de destitution de la présidente fait l'objet de multiples procès pour corruption, et possède des comptes millionnaires à l'étranger. Il parvient depuis des mois à préserver son mandat entre chantage au gouvernement de Michel Temer et appel à la loyauté des dizaines de députés dont il a financé la campagne.

    « Curieusement, je serai jugée pour des crimes que je n'ai pas commis, avant le jugement de l'ex-président du Parlement, accusé d'avoir pratiqué de très graves actions illégales (…). Une ironie de l'Histoire ? Pas le moins du monde, nous sommes à la veille d'un véritable coup d’État », a déclaré Dilma Rousseff aux sénateurs.

    Un discours dur et combatif, à l'image de la présidente, et, comme elle, laissant peu de place à l'autocritique. En affirmant ne jamais avoir été complice de « ce qu'il y a de pire dans la politique brésilienne», Dilma Rousseff oublie que son gouvernement, suivant en cela l'exemple de Lula, s'est longtemps allié à ces acteurs jugés aujourd'hui infréquentables. Même peu apprécié, Eduardo Cunha était un partenaire de la présidente. Romero Juca, autre figure proche de Michel Temer, fut le porte-parole du gouvernement au Sénat sous Dilma et Lula. Quant au président de la chambre haute, Renan Calheiros, il était un incontournable des réunions stratégiques au palais présidentiel du Planalto, jusqu'à quitter le navire il y a peu. Tous sont accusés de corruption à plusieurs reprises.

    « Au contraire de ce que le PT et Dilma pensaient, le coup d'État n'est pas venu de l'opposition qui a perdu l'élection en 2014, mais de l'intérieur même du gouvernement, démontrant la stupidité des alliances faites », assène Gilberto Maringoni, professeur de relations internationales à l’Université fédérale ABC, à São Paulo. Il reconnaît que le système politique, et notamment l'impossibilité pour un parti d'être majoritaire, incite à la construction de coalitions politiquement absurdes, mais estime que Lula et Dilma se sont rapidement accommodés des règles du jeu. « Il n'y a eu aucun effort pour construire un autre pôle politique avec les mouvements sociaux et les partis progressistes », ajoute-t-il.

    Le choix d'un Lula très habile a bien fonctionné pendant huit ans (deux mandats présidentiels), mais ses conséquences se sont avérées dramatiques sous Dilma, incapable d'articuler politiquement ses décisions. Lorsque, début 2012, elle s'attaque aux taux d'intérêt, pour les faire baisser des niveaux les plus élevés du monde à un degré plus acceptable, elle fait un geste révolutionnaire. Poursuivre cette politique, ce serait en finir avec des décennies de plein pouvoir des banquiers et contraindre les plus riches qui placent leurs économies en bons du Trésor – rapportant autour de 7 % par an, inflation décomptée ! – à abandonner la culture de la rente pour investir dans une politique productive. Ce serait aussi libérer de gigantesque marges de manœuvre financières pour l'État, dont le budget est grevé par une charge de la dette publique sans aucun lien avec le véritable risque de défaut.

    À droite comme à gauche, les spécialistes ont saisi l'impact de la mesure, mais elle n'a jamais été expliquée à la population, ni aux mouvements sociaux. « Dilma a fait de la baisse des taux une simple mesure technique, et sans personne pour la défendre, elle a fait marche arrière au bout de quelques mois », se désole Gilberto Maringoni. Trop tard pour les détenteurs du capital, qui ne lui ont jamais pardonné l'audace.

    Lundi, la présidente n'a pas non plus reconnu que l'absence de remise en cause du système politique a poussé le Parti des travailleurs (PT), qu'elle a rejoint en 2000, à adopter les mêmes pratiques douteuses de financement des campagnes. Le scandale de corruption au sein de la compagnie d'hydrocarbures nationale Petrobras, révélé par l'enquête désormais connue mondialement sous le nom de “Lava Jato” (Kärcher), a démontré l'ampleur de la corruption. Si Dilma Rousseff n'est pas jugée à ce titre, c'est une des raisons de sa perte de popularité au sein de la population.

    Gilberto Maringoni juge toutefois « héroïque » le dernier discours de Dilma Rousseff en tant que présidente : « Au-delà de la farce juridique, c'est la dénonciation du comportement de la classe dominante qui restera dans l'Histoire », dit-il. Un héritage au poids régional, comme l'a affirmé Dilma Rousseff. « Dans le passé de l'Amérique latine et du Brésil, à chaque fois que les intérêts des secteurs de l'élite politique et économique ont été remis en question par les urnes, des conspirations ont vu le jour, donnant lieu à des coups d’État », dit-elle, avant d'énumérer les ruptures violentes de l'ordre démocratique.

    Les armes ont cédé la place à des mises en scène parlementaires, avec la complicité d'une partie du système judiciaire. Ce mercredi 29 août, le président de la Cour suprême Ricardo Lewandowski, qui dirigeait le jugement, a insisté sur le caractère impeccable du« processus légal » en inaugurant la cérémonie de votes. Après avoir rappelé que Dilma Rousseff avait pu « amplement présenter sa défense », il a félicité le jury : « Nul ne peut, aussi bien que les sénateurs, interpréter la Constitution. »

    Ultime note surréaliste : Ricardo Lewandowski a profité des pauses entre deux sessions de débat pour aller d'un sénateur à l'autre, en vue de leur demander de voter en faveur de l'augmentation des salaires des juges suprêmes. « Il faut croire que le coup d’État à la paraguayenne a fait école », s'amuse Adriano Codato, politologue à l'université du Parana, en référence à la destitution par le Parlement du président Fernando Lugo en 2012, là encore une farce.

    De notre correspondante.- Michel Temer vient de s'envoler pour la Chine. Il va pouvoir assister aux travaux du G20 – qui réunit les 19 pays les plus riches du monde et l'Union européenne – avec le titre de président du Brésil. Ce mercredi 31 août 2016, Dilma Rousseff, la première femme élue chef d'État du géant latino-américain, a été définitivement démise de ses fonctions par le Sénat, réuni depuis six jours pour ce jugement final. Près de neuf mois après l'ouverture d'un processus de destitution qui a plongé le Brésil dans la pire crise politique de son histoire, 61 des 81 élus de la chambre haute ont mis fin au second mandat de Dilma Rousseff. C'est bien plus que les deux tiers de votes requis.

    Des hourras ont fusé dans les quartiers chics, en particulier à São Paulo, la capitale économique. Mais dans le reste du pays, c'est la mélancolie qui prime, même si la majorité des Brésiliens étaient en faveur du départ de Dilma Rousseff, à laquelle ils reprochent l'effondrement de l'économie et l'envolée du chômage. À Brasilia, en face du Congrès, on ne comptait d'ailleurs qu'une centaine de militants, réunis autour de baraques à saucisses et munis de rares banderoles pour protester contre le « coup d’État ».

    Le Brésil est plongé dans l'apathie. Depuis le 12 mai, date à laquelle Dilma Rousseff a été écartée provisoirement de ses fonctions, cédant la place à Michel Temer, son vice-président depuis le 1er janvier 2011, les partisans des deux camps ont déserté la rue. La messe était dite, et les rares épisodes susceptibles de mettre en doute le jugement de la population – celui des sénateurs avait déjà été négocié – sont passés inaperçus de la majorité des Brésiliens, grâce aux efforts d'une presse travaillant activement à la destitution de la présidente. Une prise de parti telle que les sièges des journaux et télévisions ont été les premiers protégés par la police militaire lors des manifestations en faveur de la chef d’État.

    Lundi 29 août, cette complicité a été illustrée jusqu'à la caricature. Alors que la présidente décidait d'assurer sa propre défense face aux sénateurs, avec un discours suivi de quatorze heures d'interrogatoire, les chaînes de télévision hertziennes rivalisaient de créativité pour en faire un non-événement. La palme allant à la chaîne de télévision Globo, le seul canal atteignant près de 100 % du territoire brésilien, et qui, quand Dilma Rousseff prenait la parole, a transmis un cours de cuisine enseignant aux téléspectateurs à faire un œuf au plat. Un peu plus tard, le présentateur vedette du journal télévisé annonçait son divorce, pour occuper son public.

    C'est pourtant un discours historique qu'a prononcé Dilma Rousseff lors de ses dernières heures à la tête du pays. « Sans doute le meilleur de toute sa carrière politique », estime Mauricio Santoro, professeur de sciences politiques à l'université d’État de Rio de Janeiro. « J'en arrive à me demander si elle n'aurait pas pu changer le cours des choses en adoptant cette posture plus tôt dans la crise politique», poursuit-il. Dilma Rousseff savait que, sauf miracle, elle avait déjà perdu. Son allocution, prononcée durant quarante minutes dans un silence absolu, fait rare au Congrès, n'avait pas pour objectif de convaincre ses 81 juges, mais de rendre justice à sa propre biographie.

    Montage sur les réseaux sociaux. Dilma Rousseff, jugée par les militaires en 1970, jugée par les sénateurs aujourd'hui.

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  • Elle n'avait que 20 ans, rappela-t-elle, quand la dictature la jeta en prison. La jeune guérillera a payé son engagement contre le régime militaire de trois ans de prison, marqués par les viols et la torture. « C'est le deuxième jugement auquel je suis soumise, avec, les deux fois, la démocratie à mes côtés sur le banc des accusés », a martelé Dilma Rousseff avant de préciser : « J'avais peur de mourir, aujourd'hui, je crains la mort de la démocratie. » Une photographie, exhumée des archives militaires fin 2011, la montre en 1971 face au tribunal militaire. Celle qu'on ne connaît alors que sous le nom de guerre de “Vanda” et “Estela” est belle, épuisée, mais affiche un regard déterminé. En arrière-plan, les militaires qui la jugent dissimulent leurs visages derrière leur main. Le cliché, associé aux photographies de la Présidente devant le Sénat, fait fureur dans les pages de ses sympathisants, sur les réseaux sociaux.

    Lundi, Dilma Rousseff a insisté sur le fait qu'elle n'était pas coupable. Le recours à des crédits d'établissements publics pour maquiller provisoirement l'ampleur du déficit public, dont elle est accusée, n'est pas, à ses dires, un « crime de responsabilité», seule raison selon la Constitution de démettre un chef d’État. Tous ses prédécesseurs y ont eu recours, « les règles ne peuvent pas changer en cours de jeu», a-t-elle insisté. De fait, les arguments juridiques à son encontre sont très fragiles, au point que Janaina Paschoal, l'un des deux avocats à l'origine de la plainte, a argumenté que la destitution de Dilma était « l'œuvre de Dieu», un argument« technique » qui a embarrassé les opposants de la présidente.

    En clair, le processus de destitution a plus d'arguments politiques que juridiques. « Il n'est pas légitime, comme le prétendent mes accusateurs, d'écarter le chef d'État “pour l'ensemble de son action” ; punir le président pour son travail est la prérogative du peuple, et seulement du peuple, lors des élections », a tancé Dilma Rousseff. Le politologue Mauricio Santoro estime que l'argument fait mouche. « Nous n'avons pas de vote de confiance au Brésil, ce n'est pas un régime parlementaire. Écourter un mandat pour des raisons politiques est extrêmement dangereux, et ouvre un précédent à tous les niveaux de pouvoir : des gouverneurs et des maires», analyse-t-il.

    Dilma Rousseff a rappelé qu'elle n'a jamais été accusée d'avoir volé un centime, ni elle, ni aucun des membres de sa famille. Ce n'est pas le cas, note-t-elle, d'Eduardo Cunha, qui occupait le perchoir au Parlement jusqu'à il y a quelques semaines. Celui qui est à l'origine du processus de destitution de la présidente fait l'objet de multiples procès pour corruption, et possède des comptes millionnaires à l'étranger. Il parvient depuis des mois à préserver son mandat entre chantage au gouvernement de Michel Temer et appel à la loyauté des dizaines de députés dont il a financé la campagne.

    « Curieusement, je serai jugée pour des crimes que je n'ai pas commis, avant le jugement de l'ex-président du Parlement, accusé d'avoir pratiqué de très graves actions illégales (…). Une ironie de l'Histoire ? Pas le moins du monde, nous sommes à la veille d'un véritable coup d’État », a déclaré Dilma Rousseff aux sénateurs.

    Un discours dur et combatif, à l'image de la présidente, et, comme elle, laissant peu de place à l'autocritique. En affirmant ne jamais avoir été complice de « ce qu'il y a de pire dans la politique brésilienne», Dilma Rousseff oublie que son gouvernement, suivant en cela l'exemple de Lula, s'est longtemps allié à ces acteurs jugés aujourd'hui infréquentables. Même peu apprécié, Eduardo Cunha était un partenaire de la présidente. Romero Juca, autre figure proche de Michel Temer, fut le porte-parole du gouvernement au Sénat sous Dilma et Lula. Quant au président de la chambre haute, Renan Calheiros, il était un incontournable des réunions stratégiques au palais présidentiel du Planalto, jusqu'à quitter le navire il y a peu. Tous sont accusés de corruption à plusieurs reprises.

    « Au contraire de ce que le PT et Dilma pensaient, le coup d'État n'est pas venu de l'opposition qui a perdu l'élection en 2014, mais de l'intérieur même du gouvernement, démontrant la stupidité des alliances faites », assène Gilberto Maringoni, professeur de relations internationales à l’Université fédérale ABC, à São Paulo. Il reconnaît que le système politique, et notamment l'impossibilité pour un parti d'être majoritaire, incite à la construction de coalitions politiquement absurdes, mais estime que Lula et Dilma se sont rapidement accommodés des règles du jeu. « Il n'y a eu aucun effort pour construire un autre pôle politique avec les mouvements sociaux et les partis progressistes », ajoute-t-il.

    Le choix d'un Lula très habile a bien fonctionné pendant huit ans (deux mandats présidentiels), mais ses conséquences se sont avérées dramatiques sous Dilma, incapable d'articuler politiquement ses décisions. Lorsque, début 2012, elle s'attaque aux taux d'intérêt, pour les faire baisser des niveaux les plus élevés du monde à un degré plus acceptable, elle fait un geste révolutionnaire. Poursuivre cette politique, ce serait en finir avec des décennies de plein pouvoir des banquiers et contraindre les plus riches qui placent leurs économies en bons du Trésor – rapportant autour de 7 % par an, inflation décomptée ! – à abandonner la culture de la rente pour investir dans une politique productive. Ce serait aussi libérer de gigantesque marges de manœuvre financières pour l'État, dont le budget est grevé par une charge de la dette publique sans aucun lien avec le véritable risque de défaut.

    À droite comme à gauche, les spécialistes ont saisi l'impact de la mesure, mais elle n'a jamais été expliquée à la population, ni aux mouvements sociaux. « Dilma a fait de la baisse des taux une simple mesure technique, et sans personne pour la défendre, elle a fait marche arrière au bout de quelques mois », se désole Gilberto Maringoni. Trop tard pour les détenteurs du capital, qui ne lui ont jamais pardonné l'audace.

    Lundi, la présidente n'a pas non plus reconnu que l'absence de remise en cause du système politique a poussé le Parti des travailleurs (PT), qu'elle a rejoint en 2000, à adopter les mêmes pratiques douteuses de financement des campagnes. Le scandale de corruption au sein de la compagnie d'hydrocarbures nationale Petrobras, révélé par l'enquête désormais connue mondialement sous le nom de “Lava Jato” (Kärcher), a démontré l'ampleur de la corruption. Si Dilma Rousseff n'est pas jugée à ce titre, c'est une des raisons de sa perte de popularité au sein de la population.

    Gilberto Maringoni juge toutefois « héroïque » le dernier discours de Dilma Rousseff en tant que présidente : « Au-delà de la farce juridique, c'est la dénonciation du comportement de la classe dominante qui restera dans l'Histoire », dit-il. Un héritage au poids régional, comme l'a affirmé Dilma Rousseff. « Dans le passé de l'Amérique latine et du Brésil, à chaque fois que les intérêts des secteurs de l'élite politique et économique ont été remis en question par les urnes, des conspirations ont vu le jour, donnant lieu à des coups d’État », dit-elle, avant d'énumérer les ruptures violentes de l'ordre démocratique.

    Les armes ont cédé la place à des mises en scène parlementaires, avec la complicité d'une partie du système judiciaire. Ce mercredi 29 août, le président de la Cour suprême Ricardo Lewandowski, qui dirigeait le jugement, a insisté sur le caractère impeccable du« processus légal » en inaugurant la cérémonie de votes. Après avoir rappelé que Dilma Rousseff avait pu « amplement présenter sa défense », il a félicité le jury : « Nul ne peut, aussi bien que les sénateurs, interpréter la Constitution. »

    Ultime note surréaliste : Ricardo Lewandowski a profité des pauses entre deux sessions de débat pour aller d'un sénateur à l'autre, en vue de leur demander de voter en faveur de l'augmentation des salaires des juges suprêmes. « Il faut croire que le coup d’État à la paraguayenne a fait école », s'amuse Adriano Codato, politologue à l'université du Parana, en référence à la destitution par le Parlement du président Fernando Lugo en 2012, là encore une farce.

    Lula et Chico Buarque lors du discours de Dilma Roussef au Sénat. © Edilson Rodrigues/ Agência Senado

    Prévisible, la sortie de scène de Dilma Rousseff marque en réalité une profonde rupture dans l'histoire démocratique brésilienne. « Ce qui est en jeu, c'est la reprise en main par les élites politiques et économiques du système, non seulement pour passer l'éponge sur les treize années de présidence du Parti des travailleurs, et peut-être même se débarrasser pour toujours de cette formation politique, mais plus profondément remettre en question les acquis de la Constitution de 1988 », estime André Singer, professeur de sciences politiques à l'université de São Paulo.

    Il en veut pour preuve le projet de loi poussé par le gouvernement Temer, et que le chef d’État compte faire voter dès son retour de Chine : une interdiction de croissance de la dépense publique pendant vingt ans et la fin de l'obligation de dédier un pourcentage défini aux budgets de la santé et de l'éducation. « Ce serait le premier changement structurel de la question de la dépense publique depuis la Constitution de 1988 », s'enorgueillit d'ailleurs le ministre des finances Henrique Meirelles, mentor du projet de loi. Une rupture aux conséquences sociales incalculables.

    Michel Temer mettra-t-il véritablement en œuvre ce programme radicalement conservateur, qu'il a promis au patronat en échange de son appui ? Il a manifesté de nouveau son mépris pour le Brésil de la diversité qui a émergé au cours de la dernière décennie, en arrivant à la cérémonie d'investiture du Sénat entouré exclusivement entourés d'hommes blancs, vieux, et riches. Aucune femme, aucun Noir, aucun Indien.« Je ne crois pas qu'il parvienne à mettre en place toutes les mesures libérales sur lesquelles il s'est engagé, sa base au Congrès refusera, car elles seraient désastreuses d'un point de vue électoral », estime Adriano Codato.

    Le politologue table toutefois sur une profonde marche arrière en termes de droits sociaux et du travail. Le gouvernement a déjà commencé, avec des mesures symboliques, comme la suspension du programme d'alphabétisation des plus de quinze ans, alors que 8,5 % de la population adulte est incapable de déchiffrer le moindre mot, un des pires taux d'Amérique latine. En s'adressant pour la première fois à la nation en tant que président mercredi 31 août, Michel Temer a annoncé vouloir assouplir les droits des travailleurs. Il veut aussi, dès la semaine prochaine, « privatiser tout ce qui peut l'être », y compris des crèches, des hôpitaux et des prisons. Son gouvernement a aussi fait savoir sa volonté de remettre en question le Système unique de santé (SUS), le seul au monde à offrir un accès universel aux soins dans un pays de plus de 100 millions d’habitants : une couverture précaire, mais accessible à tous.

    Autre exemple, il veut remettre en question les universités fédérales, pourtant les plus performantes du pays. Les coupes dans le budget de l'enseignement supérieur ont déjà pris des proportions inquiétantes. « À ce rythme, les universités publiques ne vont plus avoir d'Internet, elles ne peuvent plus payer les factures, et le montant des bourses de recherche est au plus bas depuis vingt ans », constate Mauricio Santoro. Conséquence, seuls les étudiants issus des classes aisés auront accès aux maîtrises et doctorats, leurs familles finançant leurs études. Une marche arrière qui n'émeut guère au sein de l'élite politique : « le discours de haine du pauvre s'est généralisé dans la classe moyenne élevée, avec l'aide de la presse », résume Gilberto Maringoni, avant de conclure : « Avec Michel Temer, nous avons un gouvernement de riches et pour les riches. »

    Ce 31 août, c'est tout de rouge vêtue que Dilma Rousseff, déjà présidente destituée, a fait une dernière déclaration dans le palais de l'Alvorada, la résidence présidentielle. « Ce n'est pas un adieu, mais un “à bientôt”. Ils pensent avoir vaincu, mais ils se trompent. Le gouvernement putschiste devra faire face à l'opposition la plus énergique et déterminée », a-t-elle promis.

    Malgré les applaudissements, le propos laisse rêveur. Pour l'heure les Brésiliens, brisés par le chômage (11,3 %) et la hausse des prix et alors que la récession s'installe dans le pays – un sixième trimestre de chute du produit intérieur brut vient d'être confirmé ce 31 août –, ne voient guère de différence dans leur quotidien entre Dilma Rousseff et Michel Temer, tous deux jugés très négativement. « Le problème, c'est que rapidement, tous ceux qui protestaient contre elle en demandant plus de dépenses pour l'éducation, la santé et la sécurité vont d'apercevoir qu'ils ont été floués », dit Mauricio Santoro. Des scénarios d'explosion sociale sont donc à envisager. Mais il n'est pas sûr que le camp progressiste soit capable d'en profiter pour reconstruire une alternative politique.

    Le Parti des travailleurs semble à genoux. Il a été incapable de trouver une réponse pour ses électeurs au catastrophique deuxième mandat de Dilma Rousseff, qui a opté pour une politique contraire à ses promesses de campagne. Il n'a pas su non plus expliquer les errances de la corruption. Et encore moins organiser la lutte au cours des neuf mois du processus de destitution. À quelques semaines des élections municipales d'octobre, les dirigeants du PT illustrent leur incapacité à penser leurs erreurs. Ils persistent dans des alliances incompréhensibles avec des caciques conservateurs, comme à São Paulo, ou maintiennent un candidat propre sans aucune chance contre une importante figure de la gauche locale, comme à Rio de Janeiro. Des stratégies de surcroît inefficaces. Le PT devrait connaître un recul historique de sa représentation locale.

    Et Lula ? Celui qui reste l'homme politique le plus populaire du Brésil – mais aussi le plus haï – a tenté jusqu'au dernier moment de convaincre les sénateurs de ne pas lâcher le gouvernement de sa dauphine. Des négociations faites à l'ancienne, plus dans les coulisses qu'en haranguant les foules, et durant lesquelles il n'a guère camouflé son abattement.

    « Contrairement à Dilma qui a perdu face à la dictature quand elle était jeune, pour Lula, c'est la première véritable défaite », explique un de ses proches. « Bien sûr, il a perdu des élections, mais dans un contexte où lui et le PT continuaient à croître et à gagner en prestige au sein de la population ; aujourd'hui, l'effondrement de son projet est un coup très dur », poursuit-il. Lula a certes fait le voyage pour assister à la défense de Dilma Rousseff au Sénat, mais c'est aux côtés du chanteur Chico Buarque qu'il s'est installé. La présence de l'artiste symbolisait le rejet par la classe intellectuelle progressiste de la destitution, mais elle n'en démontre pas moins, dans son incongruité, la solitude de l'ex-président. Mercredi, lors du rassemblement autour de Dilma Rousseff dans le palais de l'Alvorada, Lula était encore là, mais toujours à distance de sa dauphine.

    Aujourd'hui seul espoir du PT pour une éventuelle victoire en 2018, Lula doit tout faire pour ne pas être rattrapé par la justice. La législation brésilienne interdit en effet à tout homme politique condamné en première instance (avant même le moindre recours) d'être candidat. « Or sans présumer de son innocence ou de sa culpabilité, il est manifeste que la justice et en particulier les juges de l'opération Lava Jato ont fait de Lula une cible privilégiée, ce qui est problématique », reconnaît Mauricio Santoro.

    L'ex-président a été réveillé par la police fédérale chez lui à 6 heures du matin en mars dernier, avant d'être empêché par un juge de faire partie du gouvernement. Il a été successivement inculpé pour tentative d'entrave à la justice, corruption passive et blanchiment d'argent, le tout grâce à des enregistrements obtenus de façon illégale et sans preuve claire. « Pendant ce temps, Eduardo Cunha, sur lequel pèsent des éléments accablants, n'a toujours pas été convoqué par la justice, c'est tout de même deux poids deux mesures », poursuit l'universitaire. Il est aujourd'hui impératif pour le gouvernement d'obtenir une condamnation de l'ex-président, sans quoi sa présence au moins au second tour est garantie.

    De même, les proches de Temer multiplient les stratégies pour neutraliser l'opération Lava Jato qui, après la chute du PT, pourrait s'intéresser aux grands noms de la droite cités abondamment dans l'investigation. Le seul certain d'y échapper est Michel Temer lui-même, soupçonné pourtant d'avoir reçu d'importants montants. Avec la présidence, il vient de gagner l'immunité, et ne peut être poursuivi pour des crimes antérieurs à son mandat, entamé ce 31 août.

    Même si Lula parvenait à être candidat, il n'est pas sûr qu'il puisse mettre fin au vent de conservatisme autoritaire soufflant sur le Brésil. « Lula est le candidat de la conciliation, comme tout bon syndicaliste, il ne veut pas casser l'entreprise, mais faire un accord avec le patron pour que tout le monde soit gagnant », explique Gilberto Maringoni. Un pacte que l'ex-métallurgiste a réussi à établir au début des années 2000, dans un contexte de croissance mondiale et notamment de hausse des cours des matières premières, dont le Brésil est un grand exportateur.

    Mais le contexte international n'est plus le même et les élites ont peu goûté le nouveau Brésil surgi des années Lula et Dilma. Même si la réduction de l'injustice s'est faite à dose homéopathique, elle a permis à des dizaines de millions de Brésiliens de se hisser au-dessus de la pauvreté, de rêver à l'université et à un bon emploi. Ce 31 août 2016, les élites brésiliennes ont clairement fait savoir qu'elles ne voulaient plus entendre parler d'accord et de conciliation. Reste à savoir si, et comment, ceux qui ont entrevu l'espace de quelques années un avenir plus digne, pourront résister.

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2 septembre 2016 5 02 /09 /septembre /2016 05:00

Invalidation de l’arrêté anti-Burkini : « une sage décision »

Le conseil d’état vient d’invalider l’arrêté anti Burkini pris par le maire de Villeuneuve-Loubet. C’est une sage décision que vient de prendre la plus haute autorité administrative française. Elle vient mettre un terme, espérons le définitif, à une polémique qui n’a qu’un seul but : stigmatiser une partie de la population au prétexte de sa religion.
Nous continuons notre combat pour le respect dans l’égalité de tous les citoyens quelles que soient ses convictions et pour la pleine liberté des femmes contre toutes les formes de domination.

Pierre Laurent, 29 août 2016

Invalidation de l'arrêté anti-burkini: "une sage décision" (Pierre Laurent)
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2 septembre 2016 5 02 /09 /septembre /2016 05:00
Henri Froment-Maurice, ambassadeur: "Les kurdes, un peuple sans Etat" (Ouest-France, débats)

Point de vue. Les Kurdes, un peuple sans État
http://www.ouest-france.fr/debats/editorial/point-de-vue-les-kurdes-un-peuple-sans-etat-4447611

Henri Froment-Meurice, ambassadeur de France.

Les Kurdes, l'un des peuples les plus anciens du Moyen-Orient, sont au nombre d'environ 35 à 40 millions. Ils se répartissent entre quatre États : la Turquie (12 à 15 millions), l'Iran (6 à 9), l'Irak (5 à 7), la Syrie (2,8). En majorité musulmans sunnites, mais parfois chrétiens, ils n'ont jusqu'à présent pas réussi à se détacher d'un de ces pays pour accéder à l'indépendance et créer leur propre État.

Pourtant, à l'issue de la Première Guerre mondiale, en 1920, le Traité de Sèvres qui démembrait l'Empire Ottoman prévoyait, après une période d'autonomie pour les provinces kurdes, leur accession à l'indépendance. Mais trois ans plus tard, en 1923, le Traité de Lausanne, conclu avec le Turc Moustapha Kemal, revint sur cette autonomie.

Aujourd'hui, la situation des Kurdes varie d'un pays à l'autre. En Turquie, sans avoir été victimes d'un génocide, à la différence des Arméniens, ils n'ont jamais été acceptés comme une minorité jouissant des droits normalement consentis. Aussi, en majorité, mènent-ils une lutte armée sous la conduite du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan). D'où leur qualification de « terroristes » par le pouvoir central, ainsi d'ailleurs que par l'Union européenne.

En Syrie, les Kurdes constituent la minorité la plus importante, mais leur identité est insuffisamment reconnue. Ils sont en lutte à la fois contre l'armée gouvernementale de Bachar al Assad qui, le 18 août, les a bombardés, ainsi que contre Daech. Ils ont créé dans le nord, où ils contrôlent 600 des 800 km de la frontière avec la Turquie, la « zone fédérale » de Rojava.

Vers l'indépendance en Irak ?

En Iran, après la chute de la dynastie et la prise du pouvoir par les mollahs de la Révolution islamique, les Kurdes leur présentèrent leurs revendications, « démocratie pour l'Iran et autonomie pour le Kurdistan », mais celles-ci furent rejetées. Ils sont considérés comme un danger et ne cessent d'être maltraités.

En Irak enfin, fait exceptionnel, les Kurdes bénéficient d'une réelle autonomie. Ils disposent en outre de ressources pétrolières et exploitent leur propre pipeline vers la Turquie. Actuellement, leurs soldats - les peshmergas (« celui qui confronte la mort ») - sont au premier rang des combattants de la coalition formée contre Daech dans la dure bataille pour la reconquête de Mossoul. Les quelques chrétiens qui n'ont pas fui leur doivent de pouvoir y demeurer.

Mais ce monde kurde est souvent désuni et, malheureusement, dans chacun des quatre États où ils sont implantés, les Kurdes sont fréquemment divisés par des rivalités de personnes, parfois aussi par des positions divergentes concernant leurs rapports avec le pouvoir central.

La France apporte un important soutien, tant militaire qu'humanitaire, aux Kurdes d'Irak auprès desquels le président de la République s'est rendu, geste incontestablement exceptionnel. Aujourd'hui, on est en droit de se demander si la situation n'est pas mûre pour franchir une nouvelle et décisive étape : obtenir du gouvernement irakien qu'il accepte d'accorder l'indépendance au Kurdistan. Ainsi serait enfin créé le premier État kurde.

Mais peut-être n'est-ce qu'une utopie et les Kurdes devront-ils demeurer encore longtemps un peuple sans État.

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