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16 novembre 2016 3 16 /11 /novembre /2016 06:32
Ouest-France, 16 novembre 2016

Ouest-France, 16 novembre 2016

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16 novembre 2016 3 16 /11 /novembre /2016 05:40
Takieddine: «J’ai remis trois valises d’argent libyen à Guéant et Sarkozy»
 PAR FABRICE ARFI, KARL LASKE ET NICOLAS VESCOVACCI

Dans un entretien filmé avec Mediapart, Ziad Takieddine, l’homme qui a introduit Nicolas Sarkozy auprès de Mouammar Kadhafi, avoue avoir apporté au ministère de l’intérieur, fin 2006 et début 2007, plusieurs valises d’argent liquide préparées par le régime libyen, pour un montant total de 5 millions d’euros. « J’ai découvert des choses qui ne méritent plus d’être cachées », déclare-t-il, en annonçant son intention de « raconter exactement les faits à la justice ».

 

Il mime la scène en même temps qu’il parle : « C’est une valise comme ça. Ça souvre comme ça. Et largent est dedans. » Ziad Takieddine, l’intermédiaire qui a introduit Nicolas Sarkozy auprès de Mouammar Kadhafi dès 2005, révèle pour la première fois dans un entretien filmé avec Mediapart et l'agence Premières Lignes qu’il a personnellement remis à Claude Guéant et Nicolas Sarkozy, fin 2006 et début 2007, plusieurs valises contenant de l’argent liquide préparées par le régime libyen, pour un montant total de 5 millions d’euros.

Ce témoignage en forme d’aveu a été recueilli une première fois le 18 octobre, puis enregistré face caméra samedi 12 novembre, chez lui à Paris. Ziad Takieddine décrit avec précision la livraison des valises d’argent libyen au ministère de l’intérieur, place Beauvau. Il déclare les avoir remises à deux reprises à Claude Guéant, alors directeur de cabinet du ministre, dans son bureau, puis une troisième fois, en janvier 2007, à Nicolas Sarkozy en personne, dans l’appartement privé du ministre de l’intérieur.

« Jai découvert des choses qui ne méritent plus dêtre cachées », déclare Ziad Takieddine, qui se dit « libre de parole » et prêt à témoigner devant la justice pour« raconter exactement les faits de lintérieur ». « Je veux dénoncer l’État mafieux dans lequel on est en train de vivre. Je nen peux plus », déclare-t-il, évoquant ce qu’il a « vu depuis 1993 jusquà aujourd’hui ».

Lors de l’enquête sur l’affaire Karachi et les ventes d’armes au Pakistan et à l’Arabie saoudite entre 1993 et 1995, Takieddine, qui servait de go-between aux politiques et industriels français, avait déjà avoué aux juges avoir remis des fonds au clan Balladur dans la perspective de la présidentielle de 1995. Renaud Donnedieu de Vabres, Thierry Gaubert et Nicolas Bazire – collaborateurs respectifs des ministres François Léotard et Nicolas Sarkozy et du premier ministre Édouard Balladur – ont d’ailleurs été renvoyés devant le tribunal correctionnel par la justice dans ce dossier, qui a été dépaysé à Lyon.

Dans l’affaire libyenne, Ziad Takieddine a, dès l’origine, servi d’introducteur à Nicolas Sarkozy lorsqu’il était ministre de l’intérieur, en préparant sa première visite à Tripoli et sa rencontre initiale avec Mouammar Kadhafi, en octobre 2005. À raison d’un ou deux voyages en Libye par mois à compter de cette date, il s’est chargé de la signature de nombreux contrats sécuritaires ou pétroliers, en concertation permanente avec Claude Guéant, comme l’ont montré des documents déjà publiés par Mediapart.

Les valises d’argent que Ziad Takieddine s’accuse d’avoir transportées à Paris lui auraient été remises à Tripoli par l’un des chefs des services secrets libyens, Abdallah Senoussi, un proche de Mouammar Kadhafi dont il était le beau-frère par alliance.

Le 9 mai 2012, Takieddine avait déjà déclaré aux juges « tout à fait crédibles » les« informations révélées par la presse au sujet du financement de la campagne de M. Nicolas Sarkozy de 2007 à hauteur de 50 millions d’euros ». Un an plus tard, le 18 décembre 2013, il avait expliqué sur procès-verbal qu’à l’issue de la première visite de Nicolas Sarkozy, en 2005 à Tripoli, Abdallah Senoussi lui avait fait part de l'appétit financier de Nicolas Sarkozy dans la perspective de l'élection de 2007.

Un an plus tôt, en 2006, lorsque les Libyens demandent à Ziad Takieddine d’opérer des remises d’espèces à Paris, c’est sous couvert de l’activité des services spéciaux libyens, que supervise Abdallah Senoussi, raconte aujourd'hui l’homme d’affaires franco-libanais.

« Mon commentaire est simple, a réagi Claude Guéant, sollicité par Mediapart. Je n’ai jamais reçu d’espèces du gouvernement libyen, non plus de quiconque d’autre du reste. Je n’en ai pas davantage vu passer. Le prétendre est mensonger et diffamatoire. »Contacté, l’entourage de Nicolas Sarkozy n’a pas voulu réagir.

Les faits avoués aujourd’hui par Takieddine avaient déjà été évoqués par Abdallah Senoussi dans le cadre d’une procédure secrète devant la Cour pénale internationale (CPI), dont Mediapart a révélé la teneur le 7 novembre dernier. Or, Takieddine avait confié exactement le même récit au journaliste Nicolas Vescovacci (lire notre Boîte noire), quelques jours plus tôt, le 18 octobre, à une date où l’intermédiaire ne pouvait pas connaître matériellement l’existence du PV de Senoussi devant la CPI.

Lors de son audition devant la CPI le 20 septembre 2012 (récemment transmise aux juges français), l’ancien dignitaire libyen affirmait avoir « personnellement supervisé le transfert » d’une somme de 5 millions d'euros, « pour la campagne du président français Nicolas Sarkozy en 2006-2007 ». Il précisait que ce transfert avait été réalisé « via un intermédiaire français, en la personne du directeur de cabinet du ministre de l’intérieur »et « un second intermédiaire, le nommé Takieddine, un Français d’origine libanaise installé en France ».

« À ce propos, je dois préciser que Sarkozy m’a, en personne, demandé déviter que Saïf Kadhafi ou Bachir Saleh ne soient mis au courant, avait ajouté Senoussi. Et jusquà la livraison de la somme, rien na en tout cas filtré. Mais je confirme que cette somme a bien été réceptionnée par Sarkozy. » C’est donc ce récit que Ziad Takieddine confirme désormais, au risque de s’auto-incriminer devant la justice.

« C’est une valise avec un zip en cuir marron »

Abdallah Senoussi était, côté libyen, l’un des artisans du rapprochement Kadhafi-Sarkozy. Il espérait que la France pourrait l’amnistier, ou en tout cas revenir sur la condamnation à perpétuité prononcée contre lui à Paris, en 1999, dans l’affaire de l’attentat contre le DC-10 d’UTA. Nicolas Sarkozy et son équipe en avaient non seulement accepté le principe, mais ils avaient confié le dossier à Thierry Herzog, l’avocat personnel du ministre devenu président, comme Mediapart en avait apporté la preuve ici.

Les listings des déplacements de Ziad Takieddine, désormais entre les mains de la justice, confirment ses nombreux allers et retours Paris-Tripoli entre novembre 2006 et janvier 2007 : les 16-17 et 27 novembre 2006, le 6 décembre 2006, les 15 et 26-28 janvier 2007. Sous réserve des vérifications que ne manqueront pas de faire les enquêteurs, ces voyages rendent matériellement possibles les transferts de fonds évoqués par Takieddine.

  • LA PREMIÈRE VALISE
  • La première remise d'espèces remonterait à novembre 2006. C’est Abdallah Senoussi qui aurait demandé à Takieddine d’opérer ces versements d’argent.

    « Un jour, M. Senoussi me demande si je peux être celui qui transporte ces sommes à Claude Guéant, de lintérieur. À ce moment-là, je dis “si cest bon, cest bon”. Mais comment faire rentrer ça en France? Il me dit : “Le ministère de lintérieur sera informé et donc tu rentres, il ny a pas de problème” », raconte Takieddine. La première fois, c’est Hameda Senoussi, le frère d’Abdallah, qui se présente avec l’argent en espèces. Abdallah Senoussi explique à Takieddine : « Voilà, il tamène une valise pour que tu la ramènes en France demain à Monsieur Guéant. »

     

     

  • Cette valise contient à peu près 1,5 million d'euros « en billets de cinq cents », et« quelques liasses de deux cents ». Des billets « totalement neufs ! », selon Takieddine.

    L’intermédiaire a ouvert la valise et regardé ce qu'il y avait à l'intérieur. « Je nai pas compté, jai ouvert et jai vu, précise-t-il. Je me suis fait un plan dans ma tête pour savoir ce que jallais mettre dessus pour cacher, si javais de la place. Il [Senoussi] me dit : “Ne vous inquiétez pas, de toute manière les services sont prévenus… Vous rentrez avec, vous le livrez à M. Guéant et vous nous confirmez quand cest reçu !” »

    L’intermédiaire est conduit à l'aéroport de Tripoli par l'officier de sécurité d’Abdallah Senoussi qui reste avec lui jusqu'à l’embarquement. Il prend un vol Tripoli-Paris « des plus classiques et normaux », le vol quotidien affrété par la compagnie Afriqiyah Airways. Il arrive à Paris. Son chauffeur l’attend à l’aéroport. Il passe les contrôles sa valise à la main, « comme nimporte quel passager ».

    Les Libyens l’ont assuré qu’il passerait la frontière sans problème : « Tout le monde est avisé. Ils vous attendent. Donc je leur fais confiance. Jai confiance en Senoussi. »

    « Dans ma voiture, je téléphone à M. Guéant, poursuit Takieddine, et je lui donne rendez-vous immédiatement. » Il est reçu immédiatement. Il se rend place Beauvau, au ministère de l'intérieur.

    « Et je sors de la voiture avec la valise. Et je rentre par la porte principale. Je donne mon nom. Je sais que je suis attendu. Je rentre directement. On maccompagne chez Monsieur Guéant. » L’intermédiaire a sa valise à la main. « C’est une valise avec un zip en cuir marron. C'est un grand sac marron. »

    Ziad Takieddine connaît les lieux. « Je rentre, explique-t-il. Vous allez en face vous avez les escaliers principaux où vous avez le grand bâtiment. Et le bâtiment collé et une autre entrée à droite. Au premier étage, cest le bureau de Monsieur Guéant. »

  •  

    Il fait son entrée dans le bureau du directeur de cabinet. « Il sort de derrière son bureau,poursuit Takieddine. On parle un tout petit peu. Il voit où jai laissé la valise. Et voilà. »Guéant « sattendait » à cette remise, d’autant qu’elle s’effectue sans commentaire si l’on en croit l’intermédiaire.

    Takieddine laisse la valise dans le bureau : « À côté de l'armoire là, je la laisse, dit-il. À lui de se débrouiller. Je nai pas à savoir où il va la mettre… » Claude Guéant ne l'ouvre pas devant son visiteur. Aussitôt la valise déposée, Takieddine ne songe qu’à « partir, fuir… ». « Ça ne mintéresse pas du tout. Je sors, je monte dans ma voiture. Et je suis allé déjeuner. Et voilà. »

    • LA DEUXIÈME VALISE

    Le deuxième voyage s’effectue sur le même mode. Mais chez Abdallah Senoussi, l’intermédiaire constate que tout est prêt. « Cétait la même valise. Et moi dailleurs jai dit : “Est-ce que vous avez des valises destinées à ce genre… parce que cétait la même !” »

    Cette fois, l’intermédiaire évalue son contenu à deux millions d’euros. À l’arrivée à l’aéroport, il appelle encore Claude Guéant. « Javais un numéro de téléphone sur lequel il me répondait tout le temps. [C’est] un numéro de téléphone quil a conservé jusquà la présidence et après… où il mavait promis de ne jamais le changer pour moi… »

    « J’ai transporté un total de 5 millions d’euros »

    À l’arrivée au ministère, il y a un léger changement : « Je devais me diriger vers M. Guéant et là on me dit qu’il faut quon me dirige ailleurs. Et là je vois M. Guéant qui nous amène chez M. Sarkozy. Qui est dans un bureau. Donc je dépose la valise, le truc… Guéant le prend. Et je vois Sarkozy et il me dit : “La prochaine fois vous venez chez moi direct !” »

    Claude Guéant laisse la valise dans son bureau. « Il nouvrait jamais la valise, pas devant moi en tout cas, dit Takieddine. Je ne sais pas ce quil en faisait après. Il la ramenait chez lui, il la montée dans un coffre. Je nen sais strictement rien. »

    L’intermédiaire s’est installé. Il a posé la valise là où il pouvait. Il a échangé quelques mots, « comme sil ny avait pas de valise », sur des dossiers en cours – c’est l’époque où Takieddine envoie de nombreuses notes à Guéant. « Et je men vais comme sil ny avait pas de valise », conclut-il.

    Ce jour-là, Takieddine ne s’attendait pas à voir le ministre. C’est en passant par un salon qu’il a vu Sarkozy sortir. « Il me dit “essayons de se voir la prochaine fois, passez directement chez moi” », précise Takieddine. C’est ce qu’il a fait la fois suivante.

    À chaque fois, Ziad Takieddine « rend compte » de son voyage à Abdallah Senoussi. « Et il pose des questions : “Comment ça sest passé ? Quest-ce quil a pris ? Est-ce quil les a comptés ?” »

    L’intermédiaire dit qu’il « sait très bien » qu’il a « transporté de cette manière un total de 5 millions deuros pour les échanges de services ».

    LA TROISIÈME VALISE

    Elle doit contenir 1,5 million. Mais « je nai compté ni là, ni là ! », assure-t-il.

    La dernière remise aurait eu lieu en janvier 2007. « Moi, jai pris le rendez-vous avec M. Guéant », poursuit l’intermédiaire. Mais cette fois, il se rend « directement en haut au premier étage », où il y a « un appartement ». L’appartement privé du ministre. C’est un endroit qu’il connaît parce qu’il y a déjà rencontré Nicolas Sarkozy. Il y est venu pour téléphoner avec le ministre de l’intérieur à son homologue saoudien, le prince Naïef, en 2004. Lorsqu’il espérait vendre le système de surveillance des frontières au royaume saoudien – des tractations qui avaient été stoppées sur l’ordre du président Chirac. C’était un dimanche après-midi.

    Nicolas Sarkozy est là. Takieddine et le ministre échangent un « Bonjour ». L’échange avec Nicolas Sarkozy dure quelques minutes : « Il me parle, il me dit : “Quest-ce quon fait à propos de ces nurses, de ces infirmières [bulgares – ndlr] ?” » Takieddine a posé la valise, cette fois encore.

    « À lentrée, il y a quelque chose de rectangulaire, qui est très profond, comme un salon, qui est en longueur. » La valise est posée dans un petit salon, « contre le mur ». Nicolas Sarkozy sait-il ce qu’elle contient ? « Ça franchement, bien sûr ! », s’exclame Ziad Takieddine. En tout cas, le ministre de l'intérieur n’a pas ouvert la valise. « Ni ouvert, ni vérifié, ni rien du tout. On parlait tout de suite dautre chose. »

    Dans quel état d'esprit se trouve l’intermédiaire à ce moment là ? « Comme dhabitude, je suis serein », déclare-t-il. Comment sent-il le ministre, nerveux ?« Non, non, il est faux ! Il est faux ! Cest quelquun qui est faux ! », explose-t-il. Mais « en 2006-2007, pour moi, Sarkozy était toujours un champion », confie-t-il aussi. Les deux hommes se disent au revoir. Cette fois, Takieddine n’a pas croisé le directeur de cabinet.

    L’image du « champion » s'est éclipsée. L'intermédiaire reproche désormais à Nicolas Sarkozy les « bains de sang » et « la guerre déclenchée en Libye ». Le 5 mars 2011, Ziad Takieddine avait été arrêté par les douanes au Bourget, de retour de Tripoli où il avait accompagné des journalistes du JDD partis interviewer Kadhafi. L’homme d’affaires était porteur d’une valise contenant 1,5 million d’euros, de l’argent non déclaré provenant de ses affaires personnelles avec le régime, explique-t-il.

    Selon ses explications aux juges en mai 2012, il était« également porteur dun message de M. Kadhafi à lattention de M. Guéant » : en substance, que la France ne s’ingère pas, qu’il voulait « préserver lintégrité de la Libye et éviter une guerre civile » et qu’il allait « quitter le pouvoir ». « Je nai pas pu transmettre ce message puisque jai été interpellé à mon retour au Bourget, avait poursuivi Takieddine. Je suis convaincu que jai fait l'objet de cette interpellation et une fouille corporelle par le fait que M. Guéant était persuadé que je détenais des preuves de ce financement » – « les éléments » dont allaient faire état Mouammar Kadhafi et son fils Saïf al-Islam dans les jours précédant l’offensive occidentale.

    « Il faut que Sarkozy rende l’argent qu’il a accepté de la Libye pour financer sa campagne électorale, allait expliquer le fils de Kadhafi. C’est nous qui avons financé sa campagne et nous en avons la preuve. Nous sommes prêts à tout révéler. »

     

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15 novembre 2016 2 15 /11 /novembre /2016 13:25

NDDL : Communiqué commun du mouvement anti-aéroport après la décision de la cour administrative d’appel de Nantes

Nantes, lundi 14 novembre 2016, communiqué commun du mouvement anti-aéroport concernant la décision de la Cour Administrative d’Appel de Nantes.

 

Une décision qui n’entame en rien la légitimité de notre combat

Fait très exceptionnel, la cour d’appel a choisi d’aller à l’encontre de l’avis, développé le 7 novembre devant la juridiction administrative de Nantes, de Madame le rapporteur public. Pour la première fois devant un tribunal, dans son réquisitoire, celle-ci avait démontré le caractère destructeur du projet, mis en avant à partir de textes officiels de la DGAC l’existence de l’actuel aéroport de Nantes Atlantique comme alternative crédible et validé bon nombre des arguments des opposants en s’appuyant sur le droit européen et français (éviter, réduire, compenser… les dégâts environnementaux). Elle a demandé l’annulation des arrêtés préfectoraux autorisant les travaux d’aménagement de l’aéroport et ne l’a pas obtenue. Les requérants examinent dès demain la poursuite des recours.

La décision de la Cour d’appel n’entame en rien la légitimité de notre combat face à la destruction du vivant et à la marchandisation du monde. L’ensemble du mouvement anti-aéroport réaffirme qu’il ne laissera place à aucun début de travaux ni d’expulsion sur la zad de Notre-Dame-des-Landes.

Nos appels à soutien et réactions immédiates et massives, au niveau local, régional et au-delà, restent inchangés en cas de démarrage de chantiers ou de tentative d’expulsion. Nous les mettrons en œuvre avec toute la détermination nécessaire.

Il n’y aura pas d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes. La zad fleurira !

L’ensemble du mouvement anti-aéroport : l’ensemble des organisations de la Coordination des opposants au projet d’aéroport – Copain 44 – Naturalistes en lutte – des occupant.e.s de la zad

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15 novembre 2016 2 15 /11 /novembre /2016 13:13
hôpital de Morlaix (photo Ouest-France)

hôpital de Morlaix (photo Ouest-France)

8 français sur 10 inquiets sur le système de santé

mardi 15 novembre 2016

Selon un sondage Odoxa publié le 14 novembre, la dégradation du système de santé est anticipée par plus des trois quart des français.

Pour 80 % des personnes interrogées, ce système sera à l’avenir "plutôt moins bon qu’il ne l’est actuellement".

Ils sont 76 % à estimer que la préservation de l’assurance maladie devrait être "une priorité de l’action du prochain président".

Cette question se place en quatrième position derrière la lutte contre le chômage ou le terrorisme (86 %) et le combat contre l’insécurité (80 %).

Selon l’enquête, les personnes interrogées ont une bonne image de leur système de santé, ainsi que de ses acteurs : plus des trois quarts pensent que la France est "en meilleure situation des ses voisins européens". 67 % jugent que le système français est meilleur que ceux de l’Allemagne, du Royaume-Uni, de l’Espagne et de l’Italie.

Une image "exceptionnellement bonne" souligne l’étude.

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15 novembre 2016 2 15 /11 /novembre /2016 13:11

Michel Le Scouarnec, sénateur du Morbihan

"On sait combien la situation financière des départements est précaire du fait de l’explosion des dépenses sociales"

mardi 15 novembre 2016

Concernant la politique social des départements et l’avenir de la protection de l’enfance Michel Le Scouarnec (groupe CRC) a écrit à la Ministre des Familles, de l’enfance et des Droits des femmes :

"Madame la Ministre,

Je souhaite attirer votre attention sur la politique sociale des Départements, et précisément sur la protection de l’enfance.

Dans l’histoire des réformes territoriales, c’est par la loi « Defferre » du 22 juillet 1983 que le département s’était vu confier la compétence de l’aide sociale à l’enfance, puis la loi du 5 mars 2007 réformant la protection sociale avait réaffirmé le rôle central du Département, notamment dans le recueil des informations, créant des observatoires départementaux de la protection de l’enfance.

L’importante réforme territoriale engagée par votre Gouvernement, si elle modifie l’architecture territoriale de la République et réorganise les compétences des Régions, Départements, Collectivités locales, ne marque pas une réorganisation d’ampleur de la compétence sociale.

Ainsi La loi du 27 janvier 2014 de modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles, dite « loi MAPTAM », fait des Départements le niveau de collectivité chef de file en matière d’action sociale et de développement social. La loi NOTRe, du 7 août 2015 précise que « les Départements sont compétents pour mettre en œuvre toute aide ou action relative à la prévention ou à la prise en charge des situations de fragilité, au développement social, à l’accueil des jeunes enfants et à l’autonomie des personnes ».

Si le texte supprime la clause générale de compétence pour les Départements et les Régions, il réaffirme que « le Département reste responsable des compétences de solidarité dont les politiques relatives à la protection de l’enfance et à l’adoption. »

Malheureusement on sait combien la situation financière des Départements est précaire du fait de l’explosion des dépenses sociales.

Dans sa dernière enquête annuelle sur les dépenses sociales des Départements, en date du 21 juin 2016, l’Observatoire National de l’Action Sociale (ONAS), note que celles-ci représentent toujours 65% des dépenses totales de ces collectivités.

Le rapport révèle également que la charge nette relative aux dépenses sociales a augmenté, sur la période 2010-2015, deux fois plus vite que l’ensemble des autres dépenses des collectivités : +25% contre +11%. Concernant les dépenses en faveur de l’aide sociale à l’enfance en 2015, elles étaient de 7,2 milliards hors personnel (+ 2,7).

Face à ce constat, Les Départements sont contraints de revoir à la baisse, voire abandonner, d’autres politiques (soutien aux communes, subventions aux associations…), y compris dans le domaine social, notamment sur les politiques de prévention.

A ce sujet, les équipes de professionnels qui exercent au sein de services de l’Aide Sociale à l’Enfance (éducateurs, psychologues, gestionnaires, assistants familiaux etc.) sont aujourd’hui très inquiets pour l’avenir de la Protection de l’Enfance.

J’ai moi-même été alerté par le personnel de l’Aide Sociale à l’Enfance au centre Médico-Social d’Auray, de la décision du Président du Conseil Départemental du Morbihan, au 31 août 2016, de ne pas renouveler le contrat de certains psychologues du Services de l’Aide Sociale à l’Enfance, une restructuration plus générale des postes de psychologue de ce même service étant également envisagée.

D’autres Conseils départementaux voisins auraient déjà pris des décisions similaires, contraints de poursuivre leurs efforts de rationalisation dans la gestion des compétences sur lesquelles ils peuvent agir. Pourtant, les fonctions exercées par les psychologues au sein des services de l’Aide Social à l’Enfance jouent un rôle primordial dans la prévention qui seule, à terme, viendra atténuer les besoins en action sociale.

En France, chaque année, près de 150 000 enfants sont confiés à l’Aide Sociale à l’Enfance des départements suite à une décision de placement prononcée en raison de maltraitance, de problèmes sociaux et éducatifs. Depuis la décentralisation des progrès incontestables ont été réalisés : diversification des services offerts aux familles, respect du droit de l’enfant et des parents, développement d’un travail social de proximité … Mais le système de protection de l’enfance est fragile ; ce qui a été construit en plusieurs décennies pourrait être déconstruit par des choix de politique publique.

Je sais pouvoir compter sur tout votre engagement à œuvrer en faveur d’évolutions institutionnelles qui consolident la mission publique d’aide sociale à l’enfance et contribuent à bâtir une société qui avance dans le sens du progrès social.
Dans l’attente d’une réponse de votre part, je vous prie de croire, Madame la Ministre, en l’expression de mes meilleurs sentiments."

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15 novembre 2016 2 15 /11 /novembre /2016 12:53

PAULE MASSON

L’HUMANITE

Mardi 15 novembre 2016

 

 

Qui le sait ? Le changement climatique est devenu la première cause de migrations forcées dans le monde. Une personne déménage chaque seconde pour une raison liée à une catastrophe naturelle, une tempête qui oblige à rechercher ailleurs un toit, une sécheresse qui déplace l'agriculteur vers des terres plus accueillantes, une pénurie qui pousse le pêcheur à chercher d'autres mers... Le phénomène n'en est qu'à son début. La crise migratoire générée par la guerre en masque l'importance. Mais, si la communauté internationale ne parvient pas à contenir le réchauffement climatique en deçà de 2 °C, 250 millions de personnes seront jetées sur les routes de l'exil d'ici à 2050. Cette projection de l'ONU est alarmante. Dans un monde où l'on construit des murs, elle ne pourra que s'aggraver.

Pendant qu'il manie la truelle le long de la frontière mexicaine, Donald Trump qualifie le réchauffement climatique de « canular ». Avec la vague conservatrice qui se propage sur les continents, le business reprend ses droits sur ce combat vital pour l'avenir. Des gouvernements climato-septiques sévissent en Grande-Bretagne, en Australie, en Pologne. En France, Nicolas Sarkozy s'engouffre dans la brèche négationniste, qui rabat subitement le soufflet de l'accord de Paris, salué dans l'enthousiasme général il y a un an. Il comportait pourtant une faille, de taille, celle de n'être pas contraignant. Trump pourra, sans jamais être sanctionné, entretenir la machine à réchauffer la planète.

Débat oublié de la COP22, qui se déroule au Maroc, la bombe à retardement des réfugiés climatiques pose une question primordiale pour l'avenir. Dans un monde où les ressources essentielles à la vie se raréfient et où la montée des eaux menace d'engloutir des peuples, la réponse du « chacun pour soi » sème le conflit et la guerre. Si rien n'est fait, des millions de personnes escaladeront les murs à la recherche d'oasis d'humanité. Les enjeux climatiques sont une pierre angulaire des solidarités mondiales.

 

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15 novembre 2016 2 15 /11 /novembre /2016 12:50

LES GRANDS ENJEUX POUR NOTRE PLANÈTE

                     GÉRARD LE PUILL

 

 

Les vastes complexes de loisirs avec bulle tropicale, cottages, commerces... au bilan carbone désastreux ne génèrent que peu d'emplois. 

Baptisé Alliance 46.2, un cabinet de lobbying pour le compte d'AccorHotels, du Club Med, d'Aéroports de Paris, de Pierre et Vacances, de Lagardère, de la Caisse des dépôts et consignations, de Center Parcs, de BNP Paribas, de Disneyland Paris, des Galeries Lafayette, de la SNCF ­ et quelques autres ­, s'est adressé récemment aux présidents des 13 nouvelles régions de France pour qu'ils investissent à fonds perdus en faveur du tourisme. Mais les fonds ne seraient pas perdus pour tout le monde. Ces entreprises espèrent se faire plus d'argent si le budget des régions sert à leur financer des infrastructures, comme celui de l'État, sollicité lui aussi par le livre blanc d'Alliance 46.2. Ces donneurs de leçons se conduisent en donneurs d'ordres à l'adresse des pouvoirs publics, à tous les niveaux, afin que l'on facilite partout leurs projets gaspilleurs de terres agricoles. Parmi eux se trouve le groupe Pierre et Vacances, qui veut araser 200 hectares de forêt à Roybon, dans l'Isère, pour mettre en place un parc de loisirs avec un millier de « cottages », des commerces, des restaurants, une bulle tropicale chauffée en permanence à 29 °C pour ne créer finalement que 468 équivalents temps plein en emplois.

Les géants du secteur ordonnent aux pouvoirs publics de financer leurs projets énergivores et pollueurs.

Un projet aussi inutile que celui du groupe Auchan dans le Triangle de Gonesse, et avec un bilan carbone aussi désastreux pour les prochaines années. Mais Matthias Fekl, ministre en charge du tourisme, reste muet sur le sujet, 9 mois après la tenue de la COP21 en France. Dans le livre blanc qui sert d'argumentaire à Alliance 46.2, une rubrique, présentée sous le titre « Ce qui peut être fait », préconise la mise en place, aux frais de l'État et des régions, d'une « simplification drastique des règles de l'urbanisme applicables aux équipements touristiques ».

« Il serait à cet égard utile de disposer d'une étude prospective sur les besoins en foncier des industries du tourisme à l'horizon de 10-20 ans, et Alliance 46.2 propose à l'État de s'associer à la réalisation de cette étude prospective », peut-on lire en page 38 du fameux livre blanc. S'ajoutent à cela l'ouverture, de droit, des commerces le dimanche, une plus grande facilité pour accorder des visas à des touristes étrangers et davantage de forces de police dans toutes les zones touristiques du pays. Notons enfin que ce livre blanc a été publié au tout début de l'année 2015 et qu'il s'adressait alors au gouvernement. Le ciblage des régions date de l'été 2016, avec l'objectif évident de les faire « cracher au bassinet », comme on dit vulgairement. L'expérience montre pourtant que l'on ne peut pas bâtir une économie durable en privilégiant à ce point un tourisme à la fois énergivore et polluant sans être créateur de richesses, comme le sont l'industrie et l'agriculture. De l'Égypte à la Tunisie, en passant par la Turquie, on voit bien qu'il ne faut pas tout miser sur le tourisme

 

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14 novembre 2016 1 14 /11 /novembre /2016 14:33
Merci de bien vouloir prendre note de la démolition probable, et sans délai, du squat de Roscoff demain mardi 15 novembre. 
 
Le Collectif de soutien aux migrants de Roscoff tient à dénoncer cette situation si elle était confirmée.
 
En effet, ce lieu a permis à de nombreux réfugiés et demandeurs d'asile de trouver un abri en attente de réalisation de leur projet de vie, faute de mieux.

Après le démantèlement du sud de la jungle de Calais en mars dernier, de nombreux réfugiés se sont retrouvés sur les routes de France à la recherche d'un endroit où se poser et réfléchir à leurs projets de vie.  Ainsi des kurdes syriens, kurdes irakiens, kurdes iraniens, iraniens, des pakistanais, égyptiens, albanais... hommes, femmes et enfants ont séjourné ici dans des conditions déplorables car ils n'avaient d'autres lieux où aller.Certains fuyaient la guerre, les bombardements, Daesh, la prison, les tortures, la dictature, la mort certaine... Ils voulaient pour la plupart rejoindre leurs famille afin de trouver un soutien, la sécurité, et tenter de rebâtir leurs vies anéanties.

D'autres, bien qu'ayant le statut de demandeur d'asile, n'avaient eu aucune proposition de logement ( comme plus de 50% des demandeurs d'asile en France), et se retrouvaient à la rue,  sans autre choix que d'aller d'un squat à un autre.

Nous avons alerté les élus locaux en vain, espérant naïvement la création d'un CAO ( Centre d'Accueil et d'Orientation) à Roscoff ou alentours, ou du moins une mise à disposition d'un lieu décent. Le Collectif estime en effet primordial, pour chacune de ces personnes, de pouvoir bénéficier d'un lieu adéquat où se reposer, réfléchir à son projet de vie, être correctement informé de ses droits, être soigné et lancer des démarches administratives. Tout cela est absolument impossible dans une situation d'errance qui aggrave des situations personnelles déjà inhumaines et insupportables.
Sans réponse d'aucune part, ces hommes, femmes et enfants ont été contraints de vivre dans les pires conditions... soutenus seulement par un collectif de citoyens et ses petits moyens.

Demain, c'est toute cette politique européenne de migration, ainsi  que le manque crucial de logement d'urgence pour toute personne personne à la rue, y compris les SDF, que nous voulons dénoncer.
Ce matin deux iraniens et un kurde iranien, arrivés depuis trois jours, ont été évacués du squat sans ménagement par les forces de l'ordre... Ils venaient de calais et après avoir vécu des mois dans la boue, ils espéraient un peu de repos et de dignité. Et l'espoir peut-être de rejoindre enfin leurs familles.   

Le Collectif d'aide aux migrants de Roscoff

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14 novembre 2016 1 14 /11 /novembre /2016 09:59
PLUi: "les communes du littoral mises sous cloche!" (lettre ouverte des maires de Guimaëc et de Locquirec à Morlaix-Communauté)- Ouest-France, 14 novembre 2016

PLUi : « Les communes du littoral mises sous cloche »

 

Dans un courrier adressé au président de Morlaix Communauté, les maires de Guimaëc et Locquirec font part d'une application de plus en plus stricte de la loi Littoral dans le cadre du nouveau PLUi (Plan local d'urbanisme intercommunal) : « Des règles qui tendent à mettre sous cloche les communes littorales ».

A Guimaëc, le PLU de 2014 comprend un village et deux hameaux de 25 habitations que la commune souhaite densifier afin d'éviter les dents creuses. Or « ces hameaux sont actuellement déclarés inconstructibles du fait des récents arrêts de la jurisprudence administrative. Les juges ne reconnaissent plus les hameaux et consacrent le village ».

« Risque politique, économique et social »

Selon les deux maires, la notion de village au sens de la loi Littoral est assez floue « mais les jurisprudences récentes semblent consacrer une analyse où le village est un ensemble d'habitations organisé autour d'un noyau traditionnel , assez important pour avoir une vie propre »… Ils poursuivent : « Cette tendance jurisprudentielle exclut de fait un certain nombre de hameaux qu'il semble pourtant logique de vouloir densifier. Cette tendance nous fait courir un risque politique, un risque économique et social… ».

La commune de Locquirec élabore actuellement son PLU. Le hameau n'étant plus une solution pour densifier, elle doit faire émerger des villages, notamment à Lezingard. Or, « cette interprétation a été récemment mise en cause par les représentants de l'Etat ».

Face à ce risque, « les réponses de Morlaix Communauté sont relativement évasives ». Les deux élus ajoutent cependant « avoir été sensibles à la notion de « village en devenir »… Par ailleurs, il y aurait une autre possibilité en utilisant le PLUi/Scot pour faire écran à la loi Littoral… Nous souhaitons que Morlaix communauté entame les démarches auprès de juristes reconnus dans le domaine de l'urbanisme afin que cette dernière possibilité puissent être mise en œuvre… Et que tous les calculs liés aux consommations d'espace, les hameaux et les « villages en devenir » de toutes les communes du littoral sont maintenus en zone à urbaniser ».

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13 novembre 2016 7 13 /11 /novembre /2016 20:25

Suite à la publication et à la présentation des résultats de la grande consultation citoyenne lancée par le PCF "Que demande le peuple?", le PCF soumet aux citoyens et à ses adhérents les grands axes d'un projet pour les présidentielles et législatives qui reste encore à amender et à enrichir à l'issue de nos rencontres thématiques. 

Ce projet s'appuie sur plusieurs priorités déclinées en chapitres: 

1. Prendre le pouvoir sur la finance et partager les richesses

2. De la nouvelle République au renouveau de la politique

3. Investir Demain

4. L'égalité Femmes Hommes maintenant !

5. Une France protectrice et solidaire

6. Produire autrement et préserver l'environnement

7. A l'offensive pour changer l'Europe

 

  

"Un pacte d'engagements communs pour la France": le projet que portent les communistes pour les Présidentielles et les Législatives
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