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31 mars 2025 1 31 /03 /mars /2025 19:28
Condamnation de dirigeants du RN : réaction du PCF
Condamnation de dirigeants du RN: réaction du PCF

Madame Marine Le Pen, huit anciens eurodéputés du Rassemblement National et d'autres cadres de ce parti ont été condamnés ce jour par le tribunal de Paris.

L’ancienne présidente du RN a été reconnue coupable de détournement de fonds publics et condamnée à une peine de quatre ans d’emprisonnement dont deux ans ferme, aménageable avec un bracelet électronique, à 100 000 euros d’amende, et à cinq ans d’inéligibilité, avec exécution provisoire.

La justice a rendu son verdict et sa décision s'impose à tous et toutes. Personne n’est au-dessus des lois. La justice ne doit pas faire de distinction entre les puissants et les citoyens. C’est là un fondement inébranlable et la garantie de la démocratie.

La séparation des pouvoirs doit être respectée. Les institutions républicaines doivent fonctionner librement sans pression politique.

Ce jugement doit être considéré pour ce qu'il est : le rappel de l'égalité devant la loi et la nécessaire probité des représentants.

Paris, le 31 mars 2025

Parti communiste français.

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31 mars 2025 1 31 /03 /mars /2025 05:00

 

Cette 20e Semaine pour les alternatives aux pesticides (SPAP) se tient dans un contexte très défavorable au progrès environnemental, de la loi d’orientation agricole qui vient d’être promulguée à l’abaissement des normes au sein de la directive Omnibus portée par la Commission européenne. Pour le Parti communiste français, ces choix politiques sont à voir comme un soutien à l’intégration croissante de l’agriculture dans et par le capitalisme agraire alors qu’il y a urgence à transformer notre agriculture. Il est indispensable de protéger nos agriculteurs et l’environnement face à l’ouverture des marchés agricoles. Cela implique de remettre en cause les traités de libre-échange et de porter de nouveaux accords de coopération agricole, pour en finir avec les importations de produits alimentaires provenant de pays qui ne respectent pas les mêmes normes sanitaires et environnementales que celles exigées à nos producteurs.

Une agriculture sous emprise des géants de l’agrochimie

Qu’il s’agisse des produits phytosanitaires comme des engrais minéraux ou des antibiotiques, ces moyens de production sont vendus par des grands groupes monopolistes. A titre d’exemple, quatre entreprises (Bayer, Syngenta, Corteva, BASF) se partagent les deux tiers du marché mondial des produits phytosanitaires.

Le recours aux pesticides fait également partie des combinaisons techniques qui contribuent à maximiser les rendements céréaliers. En parallèle, nombre de systèmes de culture sont devenus totalement dépendants aux produits phytosanitaires. L’agrandissement de la taille des parcelles et la simplification des habitats se traduisent par une plus forte exposition aux ennemis des cultures, d’où le besoin accru en moyens de prévention et de lutte.

Les pesticides contribuent aussi à la production de denrées agricoles homogènes et dotées de propriétés conformes à leur transformation à des fins de consommation de masse. Cette dernière est elle-même causée par la volonté du capital de contenir les salaires à un niveau inférieur à ce qui serait nécessaire pour garantir l’accès universel à une alimentation suffisante, saine, équilibrée, choisie, durable et rémunératrice des agriculteurs.

Des pratiques subies avec un résultat désastreux pour l’emploi et l’environnement

De telles pratiques n’ont pas été adoptées par gaieté de cœur : les premières victimes des produits phytosanitaires sont d’abord les agriculteurs et salariés agricoles qui les appliquent.

Le recours à d’importantes quantités de pesticides peut aussi être vu comme une stratégie d’adaptation face à un revenu agricole de plus en plus incertain, car fortement exposé aux fluctuations de prix. Recourir à la chimie pour sécuriser ses rendements n’est autre chose qu’une solution de marché qui se substitue aux filets de sécurité publics garantissant le revenu et les investissements des agriculteurs.

Cette vulnérabilité économique est le résultat direct d’une libéralisation des politiques agricoles et de l’intégration croissante de l’agriculture dans le commerce international. A cela s’ajoutent les effets du dérèglement climatique, engendré lui aussi par des rapports de production capitalistes, augmentant considérablement l’incertitude qui pèse sur les producteurs. Il s’agit inévitablement d’une source de spéculation et de pénuries pour les populations.

Il est temps de rompre avec cette logique mortifère qui, outre les atteintes sur l’environnement et la santé publique, se traduit par une érosion de l’emploi agricole et de moindres créations de valeur ajoutée par unité de travail, surface ou cheptel.

L’agroécologie : une réponse politique et agronomique

Les communistes défendent un projet de rupture basé sur l’agroécologie. Cette logique agronomique repose sur :

  • l’exploitation des synergies entre espèces et variétés
  • le bouclage des cycles de l’eau et des nutriments
  • l’autofourniture des moyens de production
  • la gestion durable des ressources naturelles.

Ainsi, cette logique associe des mesures de régulation à de nouvelles manières de produire. Elle s’inscrit à contre-courant des dynamiques contemporaines du développement du capitalisme, qui, comme le disait si bien Marx, épuise l’être humain et la nature.

 

Une transformation systémique de l’agriculture

Le PCF défend donc une transformation systémique de notre agriculture basée sur cinq piliers :

• Organiser l’intervention publique

L’intervention publique sur les prix et les volumes assortie d’un régime public d’assurance et de gestion des risques permettraient de sécuriser le revenu du producteur, ce qui ralentirait drastiquement la course contrainte aux rendements et le recours à la chimie préventive. Les communistes défendent également la mise en place d’un grand service public vétérinaire, d’hygiène, de contrôle et de traçabilité qui se chargera, entre autres, de traquer efficacement les résidus de pesticides dans notre alimentation.

• Soutenir les pratiques agroécologiques

De même, les pratiques agroécologiques telles que la réintroduction d’élevage dans des zones céréalières, l’agroforesterie, le maintien des prairies permanentes, l’allongement des rotations, etc. devraient faire l’objet d’aides couplées dédiées.

• Accompagner la sortie des pesticides

Les communistes proposent également d’établir, pour chaque exploitation agricole, un diagnostic précis assorti d’un accompagnement technique et économique pour bâtir un plan individualisé de sortie des produits phytosanitaires conforme à des objectifs de réduction fixés annuellement pour chaque région agricole. De tels plans devraient faire l’objet de financements dédiés, alimentés par une contribution spéciale sur la valeur ajoutée créée par les entreprises d’agroéquipements et agrofournitures.

• Développer l’emploi, la formation et la recherche

Le PCF porte l’objectif de 500 000 agriculteurs en 2030. Cela implique de doubler les fonds de la dotation d’installation des jeunes agriculteurs avec une attribution tenant compte des critères d’emploi sur l’exploitation, d’éco-conditionnalité et de durabilité avec l’objectif de permettre plus d’une installation pour un départ.

La transformation agroécologique passera également par les programmes scolaires de l’enseignement agricole public, avec la nécessité d’augmenter le temps de formation aux alternatives aux pesticides, ainsi que par un véritable droit à la formation continue tout au long de la vie professionnelle.

De plus, le PCF est intimement convaincu qu’une recherche agronomique publique mieux financée et encore plus indépendante est absolument indispensable pour aider à concevoir, en lien avec les agriculteurs, des systèmes de culture moins dépendants aux produits phytosanitaires. Il en est de même pour l’intérêt de renforcer les subventions publiques versées à des réseaux d’agriculteurs (groupements d’agriculture bio, CIVAM etc.) visant à échanger sur ses pratiques, comparer ses résultats et se former entre pairs.

• Financer la transformation agroécologique

Le PCF porte un changement du rôle des banques et la réorientation du crédit bancaire qui étrangle les exploitants agricoles et les pousse au surinvestissement et au productivisme, avec :

  • un grand plan d’installation des jeunes agriculteurs, assorti de prêts à taux négatif sur des critères écologiques et sociaux, refinancés par la Banque centrale européenne ;
  • une renégociation des dettes, jusqu’à certaines annulations, conditionnée là encore au respect de critères sociaux et écologiques ;
  • une aide à la transformation agro écologique (dont la mise à niveau aux normes environnementales) avec des prêts à taux négatifs, financés par un fonds public de bonification, privilégiant le secteur mutualiste, refinancé par la BCE, sous condition d’engagements écologiques et sociaux précis, suivis en lien avec les conférences permanentes.

Le PCF salue les initiatives menées dans le cadre de cette 20e Semaine pour les alternatives aux pesticides et plaide pour une réponse politique s’inscrivant en rupture des dynamiques contemporaines du capitalisme agraire.

Une transformation agroécologique s’impose et les communistes souhaitent prendre toute leur part pour bâtir de nouveaux Jours heureux pour notre agriculture, l’environnement et la santé publique.

Parti communiste français

Paris, le 25 mars 2025

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30 mars 2025 7 30 /03 /mars /2025 18:22
ENTRETIEN. Fabien Roussel dans le Ouest-France du 30 mars 2025: « Notre modèle social ne doit pas payer la guerre en Ukraine »
ENTRETIEN. Fabien Roussel dans le Ouest-France du 30 mars 2025: « Notre modèle social ne doit pas payer la guerre en Ukraine »
ENTRETIEN. Fabien Roussel : « Notre modèle social ne doit pas payer la guerre en Ukraine »

« Racisme anti-Blancs », rivalités avec LFI, désaccords avec Bruno Retailleau et Manuel Valls, guerre en Ukraine et guerre commerciale avec les États-Unis, défense nationale, retraites, censure, candidature communiste à la présidentielle de 2027… Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste français (PCF), répond aux questions de « Ouest-France ». Et règle ses comptes au passage.

Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, est également maire de Saint-Amand-les-Eaux (Nord). Ici, devant la tour abbatiale située sur la Grand’place.

Ouest-France

Stéphane VERNAY. Publié le 29/03/2025 à 18h00

 

Il n’est plus député depuis la dissolution, battu par dans sa circonscription du Nord par un candidat Rassemblement national, mais il est toujours secrétaire national du Parti communiste français, maire de Saint-Amand-les-Eaux depuis le début de l’année, et il a des choses à dire sur le débat national et la situation internationale. Grand entretien avec Fabien Roussel, qui prépare un livre, Le parti pris du travail , à paraître le 24 avril, aux Éditions du Cherche Midi. Entretien.

Fabien Roussel, lundi, sur CNews, vous avez affirmé qu’il y a un « racisme anti-Blancs », une notion contestée par des sociologues mais mise en avant par l’extrême droite. Le premier secrétaire du Parti communiste que vous êtes regrette-t-il ses propos ?

Je sais que la notion de racisme anti-Blancs est utilisée par l’extrême droite pour tenter de nier le racisme dans sa construction historique liée à la colonisation. J’ai simplement voulu dire que toute insulte raciste doit être combattue, même si elle ne relève pas d’un système de domination. S’il est évident que je ne mets pas les choses sur le même plan, le racisme est une arme pour diviser le peuple. Je pense au rabbin d’Orléans qui a été agressé, à tous les jeunes stigmatisés pour la couleur de leur peau…

Cela vous a valu une déferlante de haine sur les réseaux sociaux. Comment l’expliquez-vous ?

L’actualité est centrée essentiellement sur des questions identitaires, communautaristes, religieuses, en stigmatisant une religion en particulier : les musulmans. Le voile dans le sport, dans l’espace public… On en parle sans arrêt. Le racisme, l’antisémitisme, la xénophobie sont des armes de division massive, utilisées par certains, qui s’amusent à hystériser les débats. Pendant ce temps-là, la finance se frotte les mains. Les retraités se font faire les poches, les salaires sont gelés, mais le Cac 40, personne ne vient lui chercher des poux dans la tête.

 

Quand vous dites « certains s’amusent à hystériser les débats », c’est qui ? La France insoumise ?

C’est l’extrême droite, toujours en pointe sur les questions de racisme et d’antisémitisme, et une partie de l’extrême gauche aussi, oui. Celle qui croit qu’on peut combattre l’extrême droite par la rhétorique identitaire. Je ne partage pas cette opinion, et je regrette profondément que des dirigeants de La France insoumise s’aventurent sur ce terrain, en soutenant le communautarisme, ou en diffusant des affiches reprenant les codes antisémites des années 1930, par exemple. Quand Ugo Bernalicis évoque la « solution finale » à l’Assemblée nationale pendant les débats sur la loi narcotrafic, pour se moquer de Bruno Retailleau, ça ne passe pas. Blaguer sur ce sujet à l’heure où l’extrême droite grandit en France, où elle est invitée par le gouvernement d’extrême droite Netanyahou en Israël, c’est non. On ne joue pas avec ça.

Ce que fait Bruno Retailleau est très inquiétant. Il devrait tout mettre en œuvre pour apaiser les débats.

Bruno Retailleau et Manuel Valls n’auraient pas dû participer, en tant que ministres, à la conférence sur l’islamisme organisée mercredi à Paris ?

Ce que fait Bruno Retailleau est très inquiétant. Il est en campagne pour diriger son parti, il veut s’en servir comme une marche pour l’élection présidentielle, mais il est aussi ministre de l’Intérieur. À ce titre, il a une responsabilité importante dans le pays. Il devrait tout mettre en œuvre pour apaiser les débats. Manuel Valls et lui utilisent régulièrement des propos pour pointer du doigt ce qu’ils appellent « le monde arabo-musulman ». C’est grave, parce qu’ils stigmatisent toute une population quand ils devraient œuvrer à la concorde nationale.

La une de L’Humanité présentant Sébastien Lecornu et des dirigeants européens comme des « VRP de la guerre » a également fait réagir cette semaine. Quelle est la position du Parti communiste sur la guerre en Ukraine ?

Cette une de L’Humanité est révélatrice. Des responsables politiques poussent la France et l’Europe à entrer directement en guerre contre la Russie. Le risque d’une troisième guerre mondiale impliquant des puissances nucléaires n’ayant jamais été aussi grand, nous avons le droit d’être inquiets. Les Français le sont aussi, et à raison. Au lieu d’alimenter l’escalade guerrière, tout devrait être fait en faveur d’une désescalade. Dans les mots comme dans les gestes, diplomatiques notamment. En 1914, aucun chef d’État ne voulait d’une guerre mondiale. Et pourtant, elle est arrivée. Quand on est assis sur un baril de poudre, il suffit d’une étincelle. Nous devons tout faire pour qu’il n’y ait aucune étincelle.

Il n’y a pas de nation sans armée, mais nous plaidons pour une armée qui ne soit plus sous la tutelle des États-Unis.

— Fabien Roussel

La Russie n’est pas « une menace existentielle pour l’Europe », comme le dit le président Emmanuel Macron ?

On connaît Vladimir Poutine. C’est un nationaliste, un oligarque qui défend l’intérêt des riches. Comme Donald Trump, il est obsédé par la puissance, le pouvoir et l’argent. Dans la bataille que ces deux-là se livrent sur les terres rares, le contrôle des hydrocarbures ou pour mettre la main sur le Groenland, Vladimir Poutine va vouloir à chaque fois déstabiliser nos pays. Nous devons nous prémunir de ces menaces, mais nous ne le ferons pas en lui déclarant la guerre.

Il ne faut pas se réarmer ?

Je n’ai pas dit ça. Notre pays doit être en capacité de protéger le peuple et ses intérêts vitaux. C’est essentiel. Il n’y a pas de nation sans armée, mais nous plaidons pour une armée qui ne soit plus sous la tutelle des États-Unis. Nous le demandons depuis des années. Nous devons construire notre propre politique, non-alignée, et nous doter de capacités de défense nationales indépendantes. Cela va nécessiter des investissements. Des choix. Et ça va prendre du temps.

Vous êtes donc sur la même longueur d’onde que le chef de l’État ?

Non, non. Moi je demande plutôt un audit des investissements à réaliser. Je veux la mise en place d’une véritable commission d’enquête parlementaire, parce que je ne suis pas convaincu qu’il faille doubler le budget des armées pour reconquérir notre indépendance. C’est là où je trouve les propos de Monsieur Lecornu fallacieux. La France investit déjà 50 milliards d’euros par an dans la Défense et il nous dit, comme ça, qu’il faudrait passer à 100 milliards par an ? Pour payer quoi ? Et qui va payer ? J’entends, moi, ici à Saint-Amand, les retraités qui ont peur pour leurs pensions. Pour la Sécurité sociale. J’entends les discours qui réclament « plus d’obus et moins de Sécu ». Jamais ! Notre modèle social, nos retraités, nos services publics ne doivent pas être mis à contribution pour payer la guerre.

L’Union européenne s’amuse à faire peur à Trump avec un pistolet à eau, c’est ridicule.

— Fabien Roussel

Les États-Unis sont-ils toujours notre allié ?

Non. L’administration Trump représente elle aussi une très forte menace pour l’Europe. Et nous devons également être en capacité de nous défendre. Ses menaces sur les droits de douane, nos vins, nos alcools, nos voitures, sont à prendre au sérieux. Mais augmenter les droits de douane des Harley-Davidson et du Bourbon, en réponse, c’est ridicule. L’Union européenne s’amuse à faire peur à Donald Trump avec un pistolet à eau, là.

Quelle serait la bonne riposte, selon vous ?

Ce que veut vraiment Monsieur Trump, c’est nous faire payer la dette des États-Unis. Son chantage vise à nous faire acheter des bons du Trésor américain sur 100 ans. Eh bien, ne le faisons pas, tout simplement. N’achetons plus de dollars. Travaillons à une autre monnaie avec les instances bancaires internationales pour les échanges commerciaux, comme y réfléchissent les Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud, Iran, Égypte, Émirats arabes unis, Indonésie, Éthiopie). Et surtout, investissons massivement dans l’énergie et l’industrie. Utilisons les mêmes armes que Donald Trump. Il veut déprécier le dollar pour investir aux États-Unis ? Investissons fortement chez nous ! Le chancelier allemand Friedrich Merz sort le bazooka monétaire en annonçant 500 milliards d’investissement sur dix ans. Faisons la même chose en France !

Les Allemands ont des excédents budgétaires, quand nous avons des dettes phénoménales…

Il suffirait que la Banque centrale européenne lance un vaste plan d’investissement sur la base de prêts à taux zéro pour tout changer. En utilisant l’argent pour développer la production d’énergies décarbonées, on saperait la politique monétaire des États-Unis tout en se dotant d’un avantage concurrentiel énorme. Parce que la véritable guerre à venir, c’est la guerre énergétique. Celle du pétrole, du gaz, de l’exploitation des ressources au Groenland. Nous, Français, avons un gros avantage en la matière, mais on prend du retard. Qu’est-ce qu’on attend pour organiser le doublement de notre production d’électricité décarbonée ? Pour investir dans de nouvelles centrales nucléaires ? On tourne en rond !

Peut-on revenir à la retraite à 62 ans, compte tenu du contexte financier du pays ?

Nous demandons toujours l’abrogation de la réforme des retraites, nous demandons toujours un vote à l’Assemblée nationale et nous créerons peut-être les conditions pour qu’il ait lieu lors de la niche parlementaire du groupe Gauche démocrate et républicaine (GDR), le 5 juin prochain.

Pourquoi « peut-être » ? Présenterez-vous un texte demandant l’abrogation de la réforme Borne de 2023 ?

On y réfléchit.

S’il y avait une motion de censure contre le gouvernement aujourd’hui, les députés communistes la voteraient-ils ?

Si le vote sur les retraites – demandé par les communistes, les socialistes et les écologistes – n’avait pas lieu, ce serait légitime de déposer une motion de censure et de la voter. François Bayrou doit bien mesurer ça. On ne va pas se laisser faire. Et qu’il ne vienne pas se plaindre : il a donné sa parole, il doit la respecter.

Vous voulez faire tomber le gouvernement Bayrou ?

Je ne dis pas qu’il faut le faire tomber, non. Je ne veux pas que mon pays replonge dans un cycle d’incertitudes, d’élections anticipées, ce n’est pas sain… mais il faut arrêter de mépriser le Parlement. Ça sert à quoi de voter pour élire des représentants du peuple, s’ils sont court-circuités en permanence ? Ce qu’on demande, c’est le respect du droit de vote.

La décision concernant l’affaire des assistants parlementaires du Rassemblement national sera connue ce lundi 31 mars. Si Marine Le Pen était condamnée à une peine d’inéligibilité l’empêchant de se présenter à la présidentielle de 2027, ce serait un problème ?

Non. Je ne vois pas pourquoi Madame Le Pen devrait bénéficier d’une exemption à la loi. Et je ne dirai pas que c’est un acte antidémocratique. Cette manière de penser a quelque chose de Trump dont nous devons nous garder. Laissons Donald Trump aux États-Unis, ne l’importons pas dans notre beau pays. Pas de Trumpisme en France. Pas de ça ici !

Scellons un pacte entre nous : pas de 49-3 ; pas de motion de censure en échange.

 Fabien Roussel

Et une dissolution de l’Assemblée nationale dès cet été, ou à l’automne ? Vous y seriez favorable ?

Non. Les Français ont divisé en trois tiers l’Assemblée. C’est comme ça, il faut respecter leur choix. Si le gouvernement laisse le Parlement travailler et s’abstient de recourir à l’article 49-3 de la Constitution, ça peut tenir. J’ai demandé au Premier ministre et à toutes les forces politiques qu’il n’y en ait pas, y compris sur le budget. Scellons un pacte entre nous : pas de 49-3 ; pas de motion de censure en échange. Ça nous forcera à travailler ensemble et à trouver des chemins pour gouverner la France.

Les projets de loi soumis au Parlement par le gouvernement se comptent sur les doigts d’une seule main. L’exécutif est paralysé ? Tout va rester figé jusqu’en 2027 ?

C’est le gouvernement lui-même qui se paralyse. Rien ne l’empêche de mettre à l’ordre du jour un projet de loi de finances rectificatif, rapidement, pour taxer les plus riches et répondre aux besoins des Français, de nos services publics et nos communes.

Vous le demandez ?

Oui. Les plus riches ont perçu plus de 100 milliards d’euros en 2024 sous forme de dividendes et de rachats d’actions. Ils représentent 0,01 % de la population, il est temps de les mettre à contribution et de mettre fin à l’évasion fiscale. Toutes les entreprises qui ont un siège en France et un compte au Luxembourg devraient être contrôlées de fond en comble. Ceux qui délocalisent leurs plus-values boursières au Luxembourg pour pouvoir transférer ensuite l’argent vers les îles Caïmans – ce qui est interdit depuis la France – sont des voleurs. Eux, on leur fout la paix. Je trouve ça inadmissible. Mettez des communistes au ministère de l’Économie et des Finances, et vous verrez : on saura faire rentrer des sous vite fait dans les caisses, et on vous parlera d’autre chose que du voile, nous !

Nous voulons construire un pacte de confiance avec les Français, et une candidature qui le porte à la présidentielle.

— Fabien Roussel

Quelle sera la stratégie du Parti communiste pour la prochaine présidentielle ?

Notre volonté est de mettre fin à dix ans de politique d’Emmanuel Macron, très dure pour le peuple et le monde du travail, d’ouvrir un espoir à gauche et de ne laisser aucun espace à l’extrême droite. Nous allons élaborer dix mesures d’urgence, essentielles pour la France et pour la République, autour desquelles nous pourrons construire un pacte de confiance avec les Français et une candidature qui le porte, à la présidentielle comme aux législatives. Je publierai un livre aux éditions Le Cherche Midi, fin avril, qui évoquera plusieurs points de ce que pourrait être notre futur programme.

Sur quoi reposera-t-il ?

Sur le pouvoir d’achat, les services publics, l’industrie, l’énergie, la République laïque et universaliste… Il sera clair, et principalement axé sur l’emploi. Il faut remettre le travail au cœur de la société. Par le travail, on crée des richesses, et ces richesses, ce sont des salaires, de la consommation, ça finance la Sécu, les retraites, nos écoles, nos hôpitaux… La force d’un pays, c’est ça. Tout le monde travaille, tout le monde a un bon salaire, tout le monde s’aime. Vous savez, avant, quand on bossait tous, on ne parlait pas de religion, et il n’y avait pas d’histoire de couleur entre nous. On allait boire des coups ensemble après le boulot, on faisait des bals… C’est ça qu’on doit reconstruire : la France des jours heureux. Et le travail est le moteur de cette France des jours heureux.

Ça veut dire que le PCF aura son propre candidat à la présidentielle ?

C’est le programme que nous porterons pour la France qui déterminera les contours d’éventuelles alliances. Et donc, si nous aurons un candidat commun – ou pas – pour la présidentielle et des accords aux législatives.

Vous partez du principe que le candidat de la gauche et des écologistes, s’ils parvenaient à s’unir pour la présidentielle de 2027, pourrait être communiste ?

Bien sûr !

Ce pourrait être vous ?

Ah, ça, on verra. J’ai déjà fait une campagne présidentielle, c’est une belle expérience et j’en ai gardé un bon souvenir. On porte l’espoir et j’ai toujours le cœur battant pour ça.

Ses dates clés

1969. Naissance à Béthune (Pas-de-Calais). Mère employée de banque, père journaliste (correspondant de L’Humanité en Asie du Sud-Est) et élu communiste dans les années 1970 à Béthune.

1985. Entre au Mouvement des jeunes communistes (MJCF). Premières actions militantes à Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne), fief de Georges Marchais. Adhère au Parti communiste l’année suivante.

1990. Formation de journaliste reporter d’images.

1997. Conseiller chargé de la communication au cabinet de Michelle Demessine, secrétaire d’État au Tourisme du gouvernement Jospin.

2001. Attaché parlementaire d’Alain Bocquet, député-maire de Saint-Amand-les-Eaux (Nord) et président du groupe communiste à l’Assemblée nationale.

2010. Succède à Alain Bocquet à la tête de la fédération PCF du Nord.

2014. Élu conseiller municipal à Saint-Amand-les-Eaux. 2017. Élu député de la 20e circonscription du Nord. Réélu en 2022.

2018. Élu secrétaire national du PCF. Réélu en 2023.

2022. Candidat à l’élection présidentielle, il obtient 2,28 % des suffrages exprimés au premier tour.

2024. Perd son mandat de député après la dissolution. Battu au premier tour par Guillaume Florquin (Rassemblement national).

2025. Maire de Saint-Amand-les-Eaux (depuis le 30 janvier) après la démission d’Alain Bocquet. Publie Le parti pris du travail, à paraître aux éditions Le Cherche Midi le 24 avril.

Les questions du dimanche

Un bon dimanche pour vous, qu’est-ce que c’est ?

Un bon dimanche, c’est un dimanche qui me permet de pêcher au moins une heure devant chez moi, dans la Scarpe, en buvant un coup avec mes voisins ou mes enfants. Je n’y arrive pas tous les dimanches, c’est rare. En fonction des saisons et des calendriers, on y prend du brochet, du sandre, de la carpe, du gardon… L’été, on sort le barbecue, les cacahuètes, l’apéro. C’est très convivial.

Avez-vous un souvenir d’enfance lié au dimanche ?

Le dimanche, petit, j’étais souvent à la pêche avec mon grand-père, à Sailly-Laurette, dans la Somme. Ado, à Champigny-sur-Marne, dans le Val-de-Marne, on allait jouer au foot avec les copains. Souvent, le samedi soir, on avait fait beaucoup la fête, et le dimanche après-midi, on évacuait les toxines (rires) sur le terrain municipal !

Est-ce que vous avez le blues du dimanche soir ?

Non. Je ne l’ai jamais eu, parce que je n’appréhende pas le lundi. Je vois le lundi comme le premier jour d’une nouvelle semaine qui peut être pleine de surprises et de bonnes choses. Je n’ai pas les pieds de plomb, le lundi matin. C’est ce qui fait que je n’ai pas le blues du dimanche soir.

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30 mars 2025 7 30 /03 /mars /2025 18:19
Les noms des 10 premiers artistes et groupes de la fête de l'Humanité 2025, la 90ème, sont dévoilés
Les noms des 10 premiers artistes et groupes de la fête de l'Humanité 2025, la 90ème, sont dévoilés
LES PREMIERS NOMS DE LA FÊTE DE L'HUMANITÉ 2025 🕊️
 
Pour la 90ème édition, nous avons le plaisir d'accueillir l'icône punk américaine Patti Smith en format quartet, les mélodies sensibles d'Eddy de Pretto, les beats enragés d'ascendant vierge, mais aussi le rappeur engagé Fianso, l'émouvante Hoshi, la fanfare techno MEUTE, l'éclectique Adé, la poésie d'Aliocha Schneider, la formation exceptionnelle des Ogres de Barback & La Rue Kétanou et le collectif jordano-palestinien 47Soul.
 
Offre de lancement disponible jusqu'au 17 avril 👉 https://fetehumanite.seetickets.com/content/billetterie
 
Places à vendre 45 euros pour les 3 jours auprès des militants communistes et sections communistes du Finistère.
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30 mars 2025 7 30 /03 /mars /2025 08:10
Ouest-France, 29 mars 2025

Ouest-France, 29 mars 2025

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27 mars 2025 4 27 /03 /mars /2025 06:00

 

 

 

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22 mars 2025 6 22 /03 /mars /2025 07:48
"Ceux qui luttent ne sont pas sûrs de gagner, mais ceux qui ne luttent pas ont déjà perdu"
Bertolt Brecht (écrivain et dramaturge antifasciste et communiste allemand)
 
Photos de Jean-Luc Le Calvez dans la manifestation syndicale régionale des retraités à Pontivy le jeudi 20 Mars au côté de 1000 syndiqués pour la défense de la Sécurité Sociale (à l'occasion du 80e anniversaire de la naissance de la Sécurité Sociale avec le programme du CNR et Ambroise Croizat, ministre communiste du Travail) et des pensions de retraites et du pouvoir vivre des retraités.
 
Les militants CGT en force et parmi un grand nombre de camarades du PCF sur Morlaix, dans tout le Finistère et la Bretagne.
Photos de Jean-Luc Le Calvez dans la manifestation syndicale régionale des retraités à Pontivy le jeudi 20 Mars au côté de 1000 syndiqués pour la défense de la Sécurité Sociale et des Retraites
Photos de Jean-Luc Le Calvez dans la manifestation syndicale régionale des retraités à Pontivy le jeudi 20 Mars au côté de 1000 syndiqués pour la défense de la Sécurité Sociale et des Retraites
Photos de Jean-Luc Le Calvez dans la manifestation syndicale régionale des retraités à Pontivy le jeudi 20 Mars au côté de 1000 syndiqués pour la défense de la Sécurité Sociale et des Retraites
Photos de Jean-Luc Le Calvez dans la manifestation syndicale régionale des retraités à Pontivy le jeudi 20 Mars au côté de 1000 syndiqués pour la défense de la Sécurité Sociale et des Retraites
Photos de Jean-Luc Le Calvez dans la manifestation syndicale régionale des retraités à Pontivy le jeudi 20 Mars au côté de 1000 syndiqués pour la défense de la Sécurité Sociale et des Retraites
Photos de Jean-Luc Le Calvez dans la manifestation syndicale régionale des retraités à Pontivy le jeudi 20 Mars au côté de 1000 syndiqués pour la défense de la Sécurité Sociale et des Retraites
Photos de Jean-Luc Le Calvez dans la manifestation syndicale régionale des retraités à Pontivy le jeudi 20 Mars au côté de 1000 syndiqués pour la défense de la Sécurité Sociale et des Retraites
Photos de Jean-Luc Le Calvez dans la manifestation syndicale régionale des retraités à Pontivy le jeudi 20 Mars au côté de 1000 syndiqués pour la défense de la Sécurité Sociale et des Retraites
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21 mars 2025 5 21 /03 /mars /2025 06:29
Ian Brossat : « Taper sur l’Algérie, c’est se faire du mal à nous-mêmes » - L'Humanité, 20 mars 2025
Ian Brossat : « Taper sur l’Algérie, c’est se faire du mal à nous-mêmes »

Le sénateur communiste Ian Brossat dénonce l’instrumentalisation des rapports entre la France et l’Algérie par la droite qui demande une révision des accords de 1968 avec l’Algérie.

Ian Brossat : « Taper sur l’Algérie, c’est se faire du mal à nous-mêmes » - L'Humanité, 20 mars 2025
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21 mars 2025 5 21 /03 /mars /2025 06:26
Victoire: la proposition de résolution trans-partisane de Ian Brossat visant à mettre fin au sans-abrisme des enfants adoptée au Sénat!

Que des milliers d’enfants dorment à la rue dans la 6e puissance économique du monde est une honte absolue.

Ce soir au Sénat, nous avons fait adopter à l’unanimité une résolution transpartisane pour y mettre fin.

Le gouvernement ne peut plus détourner le regard. Il y a urgence.

Ian Brossat

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18 mars 2025 2 18 /03 /mars /2025 06:46
Guerre en Ukraine, Trump, Gaza : le conseil national du PCF ausculte le désordre du monde

Le conseil national du PCF s’est penché, samedi, sur la situation internationale. L’absence de réelles négociations pour la paix en Ukraine et l’arrivée de Donald Trump au pouvoir inquiètent particulièrement.

Gaël De Santis L'Humanité, 16 mars 2025

Les communistes veulent un autre ordre du monde. À l’heure où l’extrême droite s’installe à la tête des États-Unis et où la guerre en Ukraine fait rage, « le monde s’engage dans une course folle », s’inquiète Fabien Roussel, qui introduisait les travaux du conseil national du PCF, ce samedi à Paris. Avec une optique : « Nous devons actualiser notre corpus au regard des enjeux nouveaux » en observant les logiques de puissances à l’œuvre.

S’il se montre sévère face à l’attitude des pays occidentaux, il invite à « ne pas dédouaner Poutine », qu’il repeint en « nouveau tsar de Russie, qui lui aussi, dans un monde multipolaire, cherche à asseoir la puissance de son pays face aux États-Unis, à la Chine ».

Un débat sur les dépenses militaires

Alors que les négociations entre Moscou et Washington se tiennent dans le dos des Ukrainiens, le dirigeant communiste souhaite que l’Union européenne et la France prennent « l’initiative d’appeler à une nouvelle conférence pour la sécurité des peuples d’Europe, une nouvelle conférence d’Helsinki comme ce fut le cas dans les années 1970 pour mettre fin au risque de guerre ».

À terme, cette conférence, à laquelle participeraient tous les pays du continent, doit permettre « la sortie et la dissolution de l’Otan et une reprise des négociations pour un désarmement global en Europe ».

Il dénonce notamment le « choix de la fuite en avant sociale et militaire » des dirigeants libéraux, qui « entendent profiter de cette crise pour mettre en place une économie de guerre et s’en prendre à l’ensemble de nos conquis sociaux ». Pour autant, il assume le besoin « d’investir dans les moyens de défense nationale (…) pour nous libérer de la tutelle américaine et de toute tutelle étrangère » et non pour « se projeter dans des guerres impérialistes à l’étranger ». Cela appelle, selon lui, à « une base industrielle française, indépendante ».

Attention à ne pas augmenter les dépenses militaires, se sont inquiétés certains conseillers nationaux. « Les Français ont compris l’économie de guerre telle que les gouvernants la comprennent : c’est encore plus d’austérité », a ainsi prévenu Denis Durand. « Nous n’avons pas à souscrire aux 800 milliards réclamés par l’UE, qui ne sont prévus qu’au seul bénéfice des marchands de canons et du capital en difficulté », alerte Marie-Christine Burricand. D’autres appellent en revanche à ne pas « opposer dépenses pour se défendre et dépenses sociales, les gens ne le comprendraient pas ».

Attaques contre les sciences

L’attaque de l’extrême droite contre les savoirs a animé une partie des débats. Amar Bellal, responsable du secteur écologie, dénonce la « censure de la science », citant le fait que l’agence météorologique des États-Unis ne « mentionne plus le CO2 sur sa page Web » ou que la Nasa a rompu tout « soutien technique au Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat ».

Il s’agit d’un « projet politique visant à asseoir une hégémonie politique » et dans lequel « tout ce qui est contestataire est balayé », s’insurge Jean-Noël Aqua, qui énumère les domaines visés par l’administration Trump : la recherche sur le climat, les pesticides, la domination patriarcale, etc.

Le conseiller de Paris Jacques Baudrier s’inquiète, avec l’arrivée de l’extrême droite aux États-Unis d’une « politique irresponsable de l’industrie fossile » et voit dans l’alliance naissante entre Donald Trump et Vladimir Poutine « l’union de deux pays qui veulent un développement économique sur la base de l’énergie fossile », dangereuse pour le climat.

Pour les communistes, les tensions internationales naissent des concurrences économiques. « Les États-Unis, la France » considèrent les Brics « comme des menaces nouvelles », estime Fabien Roussel, inquiet : « Quand des puissances capitalistes ont peur, elles attaquent. La guerre devient un moyen d’asseoir leur domination. »

Aux origines des tensions, on trouve entre autres le « capitalisme états-unien », qui « mène la guerre économique » et « assèche les capitaux du monde entier pour son propre développement, afin de faire remonter le taux de profit du capital américain et protéger le dollar contre les attaques des Brics », qui cherchent à s’émanciper de leur dépendance au billet vert, souligne Frédéric Boccara.

Au terme des débats, le conseil national du PCF a adopté une résolution afin de faire de la « France une voix indépendante pour la paix », qui dénonce « la fuite en avant guerrière », les politiques de Donald Trump et Vladimir Poutine, et invite la France à réinvestir les cadres internationaux de discussions sur le désarmement et à promouvoir une initiative pour une paix juste en Ukraine.

 

 

Municipales 2026 : un appel à la riposte

La direction communiste s’est penchée, samedi, sur les municipales de 2026. Elle s’inquiète, dans une résolution, des menaces « d’asphyxie financière » des collectivités territoriales due à l’austérité. Le PCF fait le choix de ne pas nationaliser le scrutin pour porter des « programmes ambitieux alliant progrès social et transition écologique » construits dans les territoires, avec les autres forces de gauche et les citoyens.

Plusieurs conseillers nationaux ont invité à s’inscrire dans le cadre du Nouveau Front populaire. Il n’existe, pour l’heure, pas de négociations nationales entre les quatre partis de la coalition de gauche. Le PCF appelle à des « rassemblements les plus larges », faisant valoir qu’il est la deuxième force de gauche en nombre d’élus. Des chefs de file seront désignés, cet été, dans les villes de plus de 20 000 habitants.

Guerre en Ukraine, Trump, Gaza : le conseil national du PCF ausculte le désordre du monde
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