ENTRETIEN. Fabien Roussel : « Notre modèle social ne doit pas payer la guerre en Ukraine »
« Racisme anti-Blancs », rivalités avec LFI, désaccords avec Bruno Retailleau et Manuel Valls, guerre en Ukraine et guerre commerciale avec les États-Unis, défense nationale, retraites, censure, candidature communiste à la présidentielle de 2027… Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste français (PCF), répond aux questions de « Ouest-France ». Et règle ses comptes au passage.
Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, est également maire de Saint-Amand-les-Eaux (Nord). Ici, devant la tour abbatiale située sur la Grand’place.
Ouest-France
Stéphane VERNAY. Publié le 29/03/2025 à 18h00
Il n’est plus député depuis la dissolution, battu par dans sa circonscription du Nord par un candidat Rassemblement national, mais il est toujours secrétaire national du Parti communiste français, maire de Saint-Amand-les-Eaux depuis le début de l’année, et il a des choses à dire sur le débat national et la situation internationale. Grand entretien avec Fabien Roussel, qui prépare un livre, Le parti pris du travail , à paraître le 24 avril, aux Éditions du Cherche Midi. Entretien.
Fabien Roussel, lundi, sur CNews, vous avez affirmé qu’il y a un « racisme anti-Blancs », une notion contestée par des sociologues mais mise en avant par l’extrême droite. Le premier secrétaire du Parti communiste que vous êtes regrette-t-il ses propos ?
Je sais que la notion de racisme anti-Blancs est utilisée par l’extrême droite pour tenter de nier le racisme dans sa construction historique liée à la colonisation. J’ai simplement voulu dire que toute insulte raciste doit être combattue, même si elle ne relève pas d’un système de domination. S’il est évident que je ne mets pas les choses sur le même plan, le racisme est une arme pour diviser le peuple. Je pense au rabbin d’Orléans qui a été agressé, à tous les jeunes stigmatisés pour la couleur de leur peau…
Cela vous a valu une déferlante de haine sur les réseaux sociaux. Comment l’expliquez-vous ?
L’actualité est centrée essentiellement sur des questions identitaires, communautaristes, religieuses, en stigmatisant une religion en particulier : les musulmans. Le voile dans le sport, dans l’espace public… On en parle sans arrêt. Le racisme, l’antisémitisme, la xénophobie sont des armes de division massive, utilisées par certains, qui s’amusent à hystériser les débats. Pendant ce temps-là, la finance se frotte les mains. Les retraités se font faire les poches, les salaires sont gelés, mais le Cac 40, personne ne vient lui chercher des poux dans la tête.
Quand vous dites « certains s’amusent à hystériser les débats », c’est qui ? La France insoumise ?
C’est l’extrême droite, toujours en pointe sur les questions de racisme et d’antisémitisme, et une partie de l’extrême gauche aussi, oui. Celle qui croit qu’on peut combattre l’extrême droite par la rhétorique identitaire. Je ne partage pas cette opinion, et je regrette profondément que des dirigeants de La France insoumise s’aventurent sur ce terrain, en soutenant le communautarisme, ou en diffusant des affiches reprenant les codes antisémites des années 1930, par exemple. Quand Ugo Bernalicis évoque la « solution finale » à l’Assemblée nationale pendant les débats sur la loi narcotrafic, pour se moquer de Bruno Retailleau, ça ne passe pas. Blaguer sur ce sujet à l’heure où l’extrême droite grandit en France, où elle est invitée par le gouvernement d’extrême droite Netanyahou en Israël, c’est non. On ne joue pas avec ça.
Ce que fait Bruno Retailleau est très inquiétant. Il devrait tout mettre en œuvre pour apaiser les débats.
Bruno Retailleau et Manuel Valls n’auraient pas dû participer, en tant que ministres, à la conférence sur l’islamisme organisée mercredi à Paris ?
Ce que fait Bruno Retailleau est très inquiétant. Il est en campagne pour diriger son parti, il veut s’en servir comme une marche pour l’élection présidentielle, mais il est aussi ministre de l’Intérieur. À ce titre, il a une responsabilité importante dans le pays. Il devrait tout mettre en œuvre pour apaiser les débats. Manuel Valls et lui utilisent régulièrement des propos pour pointer du doigt ce qu’ils appellent « le monde arabo-musulman ». C’est grave, parce qu’ils stigmatisent toute une population quand ils devraient œuvrer à la concorde nationale.
La une de L’Humanité présentant Sébastien Lecornu et des dirigeants européens comme des « VRP de la guerre » a également fait réagir cette semaine. Quelle est la position du Parti communiste sur la guerre en Ukraine ?
Cette une de L’Humanité est révélatrice. Des responsables politiques poussent la France et l’Europe à entrer directement en guerre contre la Russie. Le risque d’une troisième guerre mondiale impliquant des puissances nucléaires n’ayant jamais été aussi grand, nous avons le droit d’être inquiets. Les Français le sont aussi, et à raison. Au lieu d’alimenter l’escalade guerrière, tout devrait être fait en faveur d’une désescalade. Dans les mots comme dans les gestes, diplomatiques notamment. En 1914, aucun chef d’État ne voulait d’une guerre mondiale. Et pourtant, elle est arrivée. Quand on est assis sur un baril de poudre, il suffit d’une étincelle. Nous devons tout faire pour qu’il n’y ait aucune étincelle.
Il n’y a pas de nation sans armée, mais nous plaidons pour une armée qui ne soit plus sous la tutelle des États-Unis.
— Fabien Roussel
La Russie n’est pas « une menace existentielle pour l’Europe », comme le dit le président Emmanuel Macron ?
On connaît Vladimir Poutine. C’est un nationaliste, un oligarque qui défend l’intérêt des riches. Comme Donald Trump, il est obsédé par la puissance, le pouvoir et l’argent. Dans la bataille que ces deux-là se livrent sur les terres rares, le contrôle des hydrocarbures ou pour mettre la main sur le Groenland, Vladimir Poutine va vouloir à chaque fois déstabiliser nos pays. Nous devons nous prémunir de ces menaces, mais nous ne le ferons pas en lui déclarant la guerre.
Il ne faut pas se réarmer ?
Je n’ai pas dit ça. Notre pays doit être en capacité de protéger le peuple et ses intérêts vitaux. C’est essentiel. Il n’y a pas de nation sans armée, mais nous plaidons pour une armée qui ne soit plus sous la tutelle des États-Unis. Nous le demandons depuis des années. Nous devons construire notre propre politique, non-alignée, et nous doter de capacités de défense nationales indépendantes. Cela va nécessiter des investissements. Des choix. Et ça va prendre du temps.
Vous êtes donc sur la même longueur d’onde que le chef de l’État ?
Non, non. Moi je demande plutôt un audit des investissements à réaliser. Je veux la mise en place d’une véritable commission d’enquête parlementaire, parce que je ne suis pas convaincu qu’il faille doubler le budget des armées pour reconquérir notre indépendance. C’est là où je trouve les propos de Monsieur Lecornu fallacieux. La France investit déjà 50 milliards d’euros par an dans la Défense et il nous dit, comme ça, qu’il faudrait passer à 100 milliards par an ? Pour payer quoi ? Et qui va payer ? J’entends, moi, ici à Saint-Amand, les retraités qui ont peur pour leurs pensions. Pour la Sécurité sociale. J’entends les discours qui réclament « plus d’obus et moins de Sécu ». Jamais ! Notre modèle social, nos retraités, nos services publics ne doivent pas être mis à contribution pour payer la guerre.
L’Union européenne s’amuse à faire peur à Trump avec un pistolet à eau, c’est ridicule.
— Fabien Roussel
Les États-Unis sont-ils toujours notre allié ?
Non. L’administration Trump représente elle aussi une très forte menace pour l’Europe. Et nous devons également être en capacité de nous défendre. Ses menaces sur les droits de douane, nos vins, nos alcools, nos voitures, sont à prendre au sérieux. Mais augmenter les droits de douane des Harley-Davidson et du Bourbon, en réponse, c’est ridicule. L’Union européenne s’amuse à faire peur à Donald Trump avec un pistolet à eau, là.
Quelle serait la bonne riposte, selon vous ?
Ce que veut vraiment Monsieur Trump, c’est nous faire payer la dette des États-Unis. Son chantage vise à nous faire acheter des bons du Trésor américain sur 100 ans. Eh bien, ne le faisons pas, tout simplement. N’achetons plus de dollars. Travaillons à une autre monnaie avec les instances bancaires internationales pour les échanges commerciaux, comme y réfléchissent les Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud, Iran, Égypte, Émirats arabes unis, Indonésie, Éthiopie). Et surtout, investissons massivement dans l’énergie et l’industrie. Utilisons les mêmes armes que Donald Trump. Il veut déprécier le dollar pour investir aux États-Unis ? Investissons fortement chez nous ! Le chancelier allemand Friedrich Merz sort le bazooka monétaire en annonçant 500 milliards d’investissement sur dix ans. Faisons la même chose en France !
Les Allemands ont des excédents budgétaires, quand nous avons des dettes phénoménales…
Il suffirait que la Banque centrale européenne lance un vaste plan d’investissement sur la base de prêts à taux zéro pour tout changer. En utilisant l’argent pour développer la production d’énergies décarbonées, on saperait la politique monétaire des États-Unis tout en se dotant d’un avantage concurrentiel énorme. Parce que la véritable guerre à venir, c’est la guerre énergétique. Celle du pétrole, du gaz, de l’exploitation des ressources au Groenland. Nous, Français, avons un gros avantage en la matière, mais on prend du retard. Qu’est-ce qu’on attend pour organiser le doublement de notre production d’électricité décarbonée ? Pour investir dans de nouvelles centrales nucléaires ? On tourne en rond !
Peut-on revenir à la retraite à 62 ans, compte tenu du contexte financier du pays ?
Nous demandons toujours l’abrogation de la réforme des retraites, nous demandons toujours un vote à l’Assemblée nationale et nous créerons peut-être les conditions pour qu’il ait lieu lors de la niche parlementaire du groupe Gauche démocrate et républicaine (GDR), le 5 juin prochain.
Pourquoi « peut-être » ? Présenterez-vous un texte demandant l’abrogation de la réforme Borne de 2023 ?
On y réfléchit.
S’il y avait une motion de censure contre le gouvernement aujourd’hui, les députés communistes la voteraient-ils ?
Si le vote sur les retraites – demandé par les communistes, les socialistes et les écologistes – n’avait pas lieu, ce serait légitime de déposer une motion de censure et de la voter. François Bayrou doit bien mesurer ça. On ne va pas se laisser faire. Et qu’il ne vienne pas se plaindre : il a donné sa parole, il doit la respecter.
Vous voulez faire tomber le gouvernement Bayrou ?
Je ne dis pas qu’il faut le faire tomber, non. Je ne veux pas que mon pays replonge dans un cycle d’incertitudes, d’élections anticipées, ce n’est pas sain… mais il faut arrêter de mépriser le Parlement. Ça sert à quoi de voter pour élire des représentants du peuple, s’ils sont court-circuités en permanence ? Ce qu’on demande, c’est le respect du droit de vote.
La décision concernant l’affaire des assistants parlementaires du Rassemblement national sera connue ce lundi 31 mars. Si Marine Le Pen était condamnée à une peine d’inéligibilité l’empêchant de se présenter à la présidentielle de 2027, ce serait un problème ?
Non. Je ne vois pas pourquoi Madame Le Pen devrait bénéficier d’une exemption à la loi. Et je ne dirai pas que c’est un acte antidémocratique. Cette manière de penser a quelque chose de Trump dont nous devons nous garder. Laissons Donald Trump aux États-Unis, ne l’importons pas dans notre beau pays. Pas de Trumpisme en France. Pas de ça ici !
Scellons un pacte entre nous : pas de 49-3 ; pas de motion de censure en échange.
Fabien Roussel
Et une dissolution de l’Assemblée nationale dès cet été, ou à l’automne ? Vous y seriez favorable ?
Non. Les Français ont divisé en trois tiers l’Assemblée. C’est comme ça, il faut respecter leur choix. Si le gouvernement laisse le Parlement travailler et s’abstient de recourir à l’article 49-3 de la Constitution, ça peut tenir. J’ai demandé au Premier ministre et à toutes les forces politiques qu’il n’y en ait pas, y compris sur le budget. Scellons un pacte entre nous : pas de 49-3 ; pas de motion de censure en échange. Ça nous forcera à travailler ensemble et à trouver des chemins pour gouverner la France.
Les projets de loi soumis au Parlement par le gouvernement se comptent sur les doigts d’une seule main. L’exécutif est paralysé ? Tout va rester figé jusqu’en 2027 ?
C’est le gouvernement lui-même qui se paralyse. Rien ne l’empêche de mettre à l’ordre du jour un projet de loi de finances rectificatif, rapidement, pour taxer les plus riches et répondre aux besoins des Français, de nos services publics et nos communes.
Vous le demandez ?
Oui. Les plus riches ont perçu plus de 100 milliards d’euros en 2024 sous forme de dividendes et de rachats d’actions. Ils représentent 0,01 % de la population, il est temps de les mettre à contribution et de mettre fin à l’évasion fiscale. Toutes les entreprises qui ont un siège en France et un compte au Luxembourg devraient être contrôlées de fond en comble. Ceux qui délocalisent leurs plus-values boursières au Luxembourg pour pouvoir transférer ensuite l’argent vers les îles Caïmans – ce qui est interdit depuis la France – sont des voleurs. Eux, on leur fout la paix. Je trouve ça inadmissible. Mettez des communistes au ministère de l’Économie et des Finances, et vous verrez : on saura faire rentrer des sous vite fait dans les caisses, et on vous parlera d’autre chose que du voile, nous !
Nous voulons construire un pacte de confiance avec les Français, et une candidature qui le porte à la présidentielle.
— Fabien Roussel
Quelle sera la stratégie du Parti communiste pour la prochaine présidentielle ?
Notre volonté est de mettre fin à dix ans de politique d’Emmanuel Macron, très dure pour le peuple et le monde du travail, d’ouvrir un espoir à gauche et de ne laisser aucun espace à l’extrême droite. Nous allons élaborer dix mesures d’urgence, essentielles pour la France et pour la République, autour desquelles nous pourrons construire un pacte de confiance avec les Français et une candidature qui le porte, à la présidentielle comme aux législatives. Je publierai un livre aux éditions Le Cherche Midi, fin avril, qui évoquera plusieurs points de ce que pourrait être notre futur programme.
Sur quoi reposera-t-il ?
Sur le pouvoir d’achat, les services publics, l’industrie, l’énergie, la République laïque et universaliste… Il sera clair, et principalement axé sur l’emploi. Il faut remettre le travail au cœur de la société. Par le travail, on crée des richesses, et ces richesses, ce sont des salaires, de la consommation, ça finance la Sécu, les retraites, nos écoles, nos hôpitaux… La force d’un pays, c’est ça. Tout le monde travaille, tout le monde a un bon salaire, tout le monde s’aime. Vous savez, avant, quand on bossait tous, on ne parlait pas de religion, et il n’y avait pas d’histoire de couleur entre nous. On allait boire des coups ensemble après le boulot, on faisait des bals… C’est ça qu’on doit reconstruire : la France des jours heureux. Et le travail est le moteur de cette France des jours heureux.
Ça veut dire que le PCF aura son propre candidat à la présidentielle ?
C’est le programme que nous porterons pour la France qui déterminera les contours d’éventuelles alliances. Et donc, si nous aurons un candidat commun – ou pas – pour la présidentielle et des accords aux législatives.
Vous partez du principe que le candidat de la gauche et des écologistes, s’ils parvenaient à s’unir pour la présidentielle de 2027, pourrait être communiste ?
Bien sûr !
Ce pourrait être vous ?
Ah, ça, on verra. J’ai déjà fait une campagne présidentielle, c’est une belle expérience et j’en ai gardé un bon souvenir. On porte l’espoir et j’ai toujours le cœur battant pour ça.
Ses dates clés
1969. Naissance à Béthune (Pas-de-Calais). Mère employée de banque, père journaliste (correspondant de L’Humanité en Asie du Sud-Est) et élu communiste dans les années 1970 à Béthune.
1985. Entre au Mouvement des jeunes communistes (MJCF). Premières actions militantes à Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne), fief de Georges Marchais. Adhère au Parti communiste l’année suivante.
1990. Formation de journaliste reporter d’images.
1997. Conseiller chargé de la communication au cabinet de Michelle Demessine, secrétaire d’État au Tourisme du gouvernement Jospin.
2001. Attaché parlementaire d’Alain Bocquet, député-maire de Saint-Amand-les-Eaux (Nord) et président du groupe communiste à l’Assemblée nationale.
2010. Succède à Alain Bocquet à la tête de la fédération PCF du Nord.
2014. Élu conseiller municipal à Saint-Amand-les-Eaux. 2017. Élu député de la 20e circonscription du Nord. Réélu en 2022.
2018. Élu secrétaire national du PCF. Réélu en 2023.
2022. Candidat à l’élection présidentielle, il obtient 2,28 % des suffrages exprimés au premier tour.
2024. Perd son mandat de député après la dissolution. Battu au premier tour par Guillaume Florquin (Rassemblement national).
2025. Maire de Saint-Amand-les-Eaux (depuis le 30 janvier) après la démission d’Alain Bocquet. Publie Le parti pris du travail, à paraître aux éditions Le Cherche Midi le 24 avril.
Les questions du dimanche
Un bon dimanche pour vous, qu’est-ce que c’est ?
Un bon dimanche, c’est un dimanche qui me permet de pêcher au moins une heure devant chez moi, dans la Scarpe, en buvant un coup avec mes voisins ou mes enfants. Je n’y arrive pas tous les dimanches, c’est rare. En fonction des saisons et des calendriers, on y prend du brochet, du sandre, de la carpe, du gardon… L’été, on sort le barbecue, les cacahuètes, l’apéro. C’est très convivial.
Avez-vous un souvenir d’enfance lié au dimanche ?
Le dimanche, petit, j’étais souvent à la pêche avec mon grand-père, à Sailly-Laurette, dans la Somme. Ado, à Champigny-sur-Marne, dans le Val-de-Marne, on allait jouer au foot avec les copains. Souvent, le samedi soir, on avait fait beaucoup la fête, et le dimanche après-midi, on évacuait les toxines (rires) sur le terrain municipal !
Est-ce que vous avez le blues du dimanche soir ?
Non. Je ne l’ai jamais eu, parce que je n’appréhende pas le lundi. Je vois le lundi comme le premier jour d’une nouvelle semaine qui peut être pleine de surprises et de bonnes choses. Je n’ai pas les pieds de plomb, le lundi matin. C’est ce qui fait que je n’ai pas le blues du dimanche soir.