Overblog Tous les blogs Top blogs Politique Tous les blogs Politique
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
MENU
24 septembre 2023 7 24 /09 /septembre /2023 06:49
Roussel comparé à Doriot : l’insulte qui pourrait tuer la Nupes (L'Humanité, 21 septembre 2023, Emilio Meslet - Cyprien Caddeo)
Roussel comparé à Doriot : l’insulte qui pourrait tuer la Nupes

La députée insoumise Sophia Chikirou a comparé Fabien Roussel, le secrétaire national du PCF au collaborationniste Jacques Doriot, sur les réseaux sociaux, avec l’assentiment de Jean-Luc Mélenchon. Une injure qui scandalise les communistes, bien sûr, mais aussi EELV, le PS et une partie de la FI.

La Nupes n’a jamais cessé de vaciller sous le poids des querelles internes depuis que l’accord électoral a été scellé en mai 2022. Mais, mercredi 20 septembre, le Rubicon a été franchi en matière d’injures et de calomnies entre partenaires de gauche. « Il y a du Doriot dans Roussel », a osé écrire la députée de la France insoumise Sophia Chikirou dans une Story publique sur Facebook.

Comparaison abjecte entre le secrétaire national du PCF et le collaborationniste Jacques Doriot, passé du communisme au fascisme après 1936. Le commentaire de l’élue FI de Paris accompagne une publication de l’Œil gauche, un compte qui se décrit comme « une revue de presse politique sarcastique » et qui accuse Fabien Roussel de viser « l’électorat de Le Pen-Zemmour ».

Condamnant des propos « d’une extrême gravité », « véritable appel à la haine et à la violence contre Fabien Roussel », le PCF a exigé, dans un communiqué de presse, la suppression de la publication et des excuses de la part de la députée ainsi que de la FI. « C’est l’ensemble de la famille communiste et sa mémoire que cette députée salit », ajoute André Chassaigne, président du groupe GDR, dans un autre communiqué publié au nom des députés communistes.

Quelques heures après le communiqué du PCF, c’est la récidive…Cette fois de Jean-Luc Mélenchon

Le coordinateur de la FI, Manuel Bompard, n’a pas donné suite à ces demandes. Las, quelques heures après le communiqué du PCF, c’est la récidive. Signée cette fois Jean-Luc Mélenchon, qui partage à son tour le message de Sophia Chikirou. L’injure s’inscrit dans un contexte incandescent de montée des tensions entre communistes et insoumis autour de la ligne Roussel, perçue par la FI comme anti-Nupes.

Des premières fractures étaient apparues entre PCF et mélenchonistes durant la réforme des retraites, sur l’attitude « bordélisatrice » de la FI, à adopter ou non dans l’Hémicycle. Puis lors des violences urbaines consécutives à la mort de Nahel, tué par la police à Nanterre.

Le 8 juillet, Fabien Roussel avait accusé la FI, du fait de son « refus d’appeler au calme », de ne plus « représenter la gauche qui ne cède rien aux valeurs de notre République ». Dans une note de blog datée du 15 juillet, Jean-Luc Mélenchon avait alors évoqué Jacques Doriot, ainsi que Marcel Déat (socialiste passé dans le camp de la collaboration) pour tacler le PCF et le PS, coupables à ses yeux d’être « équivoques » dans leur condamnation des violences policières et de la xénophobie subie par les habitants des quartiers populaires.

S’ajoutent à cela les tensions autour des élections européennes de juin 2024, où la FI ne démord pas de l’idée d’une liste unique, et des sénatoriales, où les insoumis se sont retrouvés mis à l’écart du reste de la gauche. Mais de là à s’envoyer des accusations de nazisme entre partenaires, il y a un cap, gravissime, de franchi.

« Le gouvernement doit sortir le pop-corn en nous voyant nous taper dessus »

À l’Assemblée nationale, écologistes et socialistes restent sidérés. Les présidents de groupe PS et EELV condamnent unanimement les propos de Sophia Chikirou et l’attitude de Jean-Luc Mélenchon, tout comme les chefs des deux partis, Olivier Faure et Marine Tondelier. Le spectre d’un éclatement de la Nupes plane. « Halte au feu ! », « Stop, stop, stop », « le débat ce n’est pas le pugilat », écrivent-ils. « C’est désespérant, c’est la pire image que la gauche puisse donner en cette rentrée. Une partie de la FI veut faire exploser la Nupes, ne leur faisons pas ce cadeau », alerte le socialiste Philippe Brun.

« Le gouvernement doit sortir le pop-corn en nous voyant nous taper dessus », abonde l’écologiste Cyrielle Chatelain, tout aussi dépitée. Depuis l’été, s’est instaurée entre nous une guerre de la petite phrase. Là, on tombe dans l’attaque interpersonnelle et la décrédibilisation des autres partis… » L’élue Génération.s, Sophie Taillé-Polian, ajoute : « Si on travaille ensemble, c’est qu’il y a une communauté et qu’on combat tous le fascisme. »

« Dire de Roussel qu’il est hitlériste, ça relativise la collaboration et le nazisme. C’est du confusionnisme historique. Ça fait reculer la politique, ça nous désarme face à l’extrême droite. C’est une erreur politique et historique grossière », tranche Raquel Garrido, députée FI en rupture nette avec la ligne Mélenchon.

Mais d’autres élus refusent de condamner les propos du patron insoumis : « Pour moi, ça ne renvoie pas à la collaboration, mais au doriotisme de 1934-1939, tente de nuancer un mélenchoniste. C’est-à-dire au fait de reprendre les mots de l’extrême droite pour les retourner contre ses alliés de gauche. C’est ce que fait Roussel quand il se moque des écologistes qui mangent des graines ou ironise sur les catastrophes écologiques et la viande. Au moins, en 1932, Doriot défendait les travailleurs étrangers. » Sacrée acrobatie pour éviter d’avoir à se distancier des propos des dirigeants insoumis, jusqu’à tenter de déconnecter Doriot de la collaboration et du nazisme, en plus de mentir concernant la position de Fabien Roussel sur les travailleurs étrangers

L’extrême droite, elle, se frotte les mains

Plus embarrassé, un autre député FI botte en touche : « Je ne l’aurais pas dit comme ça, mais Fabien Roussel s’est engagé sur une pente, comme Manuel Valls… » « C’est une connerie, ça ne fait rien avancer, pas même le débat stratégique, grince toutefois un troisième parlementaire, pourtant lui aussi proche de la ligne Mélenchon. Sophia a voulu faire de la provoc’ pour consommer la rupture avec Roussel, qui veut être candidat en 2027. On aurait pu juste prendre acte qu’il sort de lui-même de la Nupes en disant ça. Ce genre de propos fait que les communistes se replient dans leur carapace pour protéger leur chef. C’est normal, on aurait fait pareil. »

De quoi enterrer la Nupes ? « Au contraire, répond Fabien Roussel sur Franceinfo. Je pense que c’est l’occasion pour nous, peut-être pour toutes les forces de gauche et de progrès, de rappeler quelles sont les règles de l’union et du rassemblement. Et ces règles, c’est d’abord de se respecter ». « Je ne les aime pas », avait lancé Jean-Luc Mélenchon le 18 septembre au sujet de ses partenaires de la Nupes, avant de défendre l’union car elle est « nécessaire ».

Drôle de façon de la prôner, quand on colle une croix gammée sur la tête de l’un d’entre eux. De tels anathèmes ne peuvent, à la fin des comptes, que salir l’ensemble de la gauche et décevoir les électeurs qui espèrent une alternative au refrain insupportable d’un troisième duel Macronie-RN. L’extrême droite, elle, se frotte les mains. Hier paria, aujourd’hui dédiabolisé, le camp nationaliste a tout le loisir de marteler que l’outrance est désormais du côté de la gauche. Surtout si celle-ci ne fait rien pour la démentir.

Roussel comparé à Doriot : l’insulte qui pourrait tuer la Nupes (L'Humanité, 21 septembre 2023, Emilio Meslet - Cyprien Caddeo)
Partager cet article
Repost0
23 septembre 2023 6 23 /09 /septembre /2023 15:05
En responsabilité - par Fabien Gay, éditorial de l'Humanité: comparer le secrétaire national du PCF à Jacques Doriot est une infamie!
[Edito]
En responsabilité - par Fabien Gay
 
Celles et ceux qui sont venus à la Fête de l'Humanité ne peuvent oublier cette foule immense, diverse, jeune, qui a déferlé dans les allées, le sourire aux lèvres, le cœur empli de fraternité et de solidarité, déterminée à abattre les murs et les frontières avec une envie forte de faire la fête et de chercher un chemin d’espoir et de progrès. Cette foule immense a répondu à l’appel de l’Humanité à venir débattre, échanger sur la paix, la justice sociale et climatique, et a relégué en arrière-plan les petites polémiques et les tentatives d’intimidation.
 
La Fête de l’Humanité refuse d’être prise en étau entre celles et ceux qui voudraient diminuer son périmètre ou la marginaliser, et celles et ceux qui voudraient caricaturer l’engagement des milliers de militantes et de militants communistes, réduit au fait de « planter des tentes ». Ces derniers doivent au contraire être salués pour leur abnégation, leur courage et leur inventivité pour la coconstruire. La Fête de l’Humanité est ce bien commun, legs du mouvement ouvrier, qui ne cède jamais à la facilité, ne fait pas l’économie de la pensée et favorisera toujours le débat d’idées et l’expression de toutes et tous dans le respect. Voici humblement notre mission. Cet état d’esprit devrait nous animer toute l’année.
 
Alors, bien évidemment, il ne s’agit pas de mettre la poussière sous le tapis. La gauche a un débat stratégique, tactique, mais aussi de fond. Le débat, oui. Animé, argumenté, qui bouscule les idées reçues, toujours ! Mais l’invective et les petites phrases, non. Et l’insulte, jamais ! Comparer le secrétaire national du PCF à Jacques Doriot, comme cela a été le cas quelques jours après la Fête, est une infamie. Cet allié des nazis et nazi lui-même avait pris les armes et les insignes hitlériennes sur le front de l’Est contre l’armée soviétique.
 
Aucun désaccord, aucune divergence ne peut justifier de tomber aussi bas. Notre solidarité est totale avec Fabien Roussel. L’insulter de la sorte revient à insulter les communistes, leur histoire, la Résistance et notre avenir. C’est se déshonorer et s’insulter soi-même en se montrant indigne du combat commun et de la hauteur de vue qu’il impose autant que le sang-froid nécessaire en toutes circonstances pour argumenter et convaincre.
 
La raison doit revenir dans le débat. En responsabilité, le mouvement social, les travailleurs et les travailleuses, la jeunesse attendent autre chose de nous que ces jeux puérils et ces insultes putrides. À l’heure où les foyers croulent sous les factures, que la crise climatique s’accélère, que la guerre tonne aux portes de l’Europe, la gauche ne peut s’abîmer dans le « venin de la polémique » que dénonçait Jaurès et encore moins tolérer l’insulte. Ce serait ouvrir en grand un boulevard à l’extrême droite. Il est urgent de reprendre ses esprits, de retrouver le débat fraternel et argumenté, le seul fécond pour transformer la colère populaire en une alternative crédible et un chemin d’espoir. C’est notre responsabilité !
 
 
Partager cet article
Repost0
23 septembre 2023 6 23 /09 /septembre /2023 14:55
Fête de l'Huma 2023 : les sarcasmes et la mauvaise foi des pique-assiettes. Le bonnet d'âne de L'Humanité
Partager cet article
Repost0
23 septembre 2023 6 23 /09 /septembre /2023 13:12
Le PCF condamne l'appel à la haine de Sophia Chikirou, députée FI, qui a comparé Fabien Roussel à Doriot
Réaction du PCF aux injures à l'encontre de Fabien Roussel
 
Quelques jours après une Fête de l’Humanité qui fut un grand succès populaire et un formidable évènement politique pour le PCF et toutes les forces de gauche et sociales qui y ont participé, certain.es ont décidé de mener une offensive injurieuse contre Fabien Roussel, secrétaire national du PCF.
Ainsi, le pire étant toujours possible, des dirigeants insoumis, dont des parlementaires, relayent sur les réseaux sociaux des commentaires injurieux et calomnieux, d’une extrême gravité, mettant en parallèle Fabien Roussel et le collaborationniste Doriot.
Relayer de tels propos est un véritable appel à la haine et à la violence contre Fabien Roussel. Nous leur demandons de supprimer ces publications et de présenter leurs excuses.
Ces responsables politiques ignorent-ils à ce point l’histoire pour associer au nom du secrétaire national du PCF celui de Doriot, qui combattit sous l’uniforme nazi sur le front de l’Est, pendant que des dizaines de milliers de communistes donnaient leur vie pour la libération de la France ?
Mesurent-ils à quel point ils contribuent ainsi à minimiser les théories défendues par tous les collaborationnistes du régime nazi, nourries d’anticommunisme et d’antisémitisme, au moment même où les extrêmes-droites travaillent partout en Europe et en France, à habiller leurs projets d’une dangereuse respectabilité ?
Comment des dirigeants de gauche peuvent-ils emboîter le pas à des éditorialistes viscéralement anticommunistes au point de ne plus savoir gérer le débat contradictoire, celui qui élève les consciences et permet la mobilisation populaire face aux offensives néo-libérales ?
Jamais dans l’histoire de la gauche, celles et ceux qui ont tant investi pour l’union dans les différentes formations n’ont subit des insultes d’une telle violence et d’une telle injustice. Les nombreux messages d’indignation que nous recevons montrent que militants et citoyens de toutes les sensibilités de gauche sont stupéfaits face à ces outrances.
Le PCF, ses militantes et militants, ses élu.e.s, n’accepteront jamais de se vautrer dans de telles dérives.
Nous avons toujours pris nos responsabilités face à l'extrême-droite et nous continuerons de le faire et de jouer pleinement notre rôle au service de notre pays et de sa classe travailleuse.
Jamais, nous n’avons choisi l’insulte pour alimenter le débat. Jamais nous n’utiliserons d’amalgames odieux pour faire vivre les idées.
Le PCF appelle les dirigeants de toute la gauche, les militants et sympathisants de tous les partis de gauche à exprimer leur refus de cette voie mortifère et calomnieuse. Il les invite au débat le plus exigeant sur les solutions à mettre en œuvre pour ouvrir enfin une véritable alternative à un système qui attise les divisions entre les peuples et les individus et rend insupportable vie de millions d’êtres humains et menace l’ensemble du vivant. C’est avec franchise, avec respect que les rassemblements les plus larges ont permis de construire des victoires.
Il les invite à venir commémorer le 22 octobre prochain, dans la carrière des fusillés de Chateaubriant, la mémoire de ces 27 militants du PCF et de la CGT, qui tombèrent sous les balles de l’occupant nazi et du collaborationniste Doriot, à entendre s’égrèner les noms de celles et ceux dont nous nous honorons qu’ils appartiennent à notre histoire commune.
Fabien Roussel y représentera le PCF et prononcera un discours en leur hommage.
 
Parti communiste français,
 
Paris, le 20 septembre 2023.
Partager cet article
Repost0
10 septembre 2023 7 10 /09 /septembre /2023 17:43
Un débat sur la formation des architectes et les ENSA en lutte à la fête de l'Humanité, le samedi 16 septembre à 15h30

La France a la chance que ses architectes soient très majoritairement formés dans des écoles publiques d'architecture mais les conditions concrètes d'étude et d'enseignement dans ces écoles, indépendamment de l'exigence, de la qualité et du caractère multi-disciplinaire des cours dispensés, laissent parfois à désirer.

Les conditions d'intégration des jeunes architectes dans le métier aussi (abus des stages, précarité des contrats, bas salaires, inégalités fortes de revenus entre architectes, chômage, etc).

Les violences et discriminations ou brimades sont aussi présentes au sein des écoles d'architecture, comme l'injustice sociale, aggravée par le manque de moyen de nos services publics d'enseignement.

Comme les écoles supérieures d'art, et l'enseignement supérieur public en général, les écoles d'architecture sont en effet victimes d'une sous-dotation en moyens humains et matériels pour garantir le meilleur enseignement aux étudiants qui ont pourtant été retenus dans des écoles très sélectives et exigeantes.

Comme l'architecture a pour les communistes un rôle essentiel dans la construction d'une cité et d'une société désirables, et plus égalitaire et durable, et comme nous défendons un enseignement de qualité et un enseignement supérieur de qualité accessible à tous, nous considérons qu'il est important de s'intéresser à la manière dont sont formés nos architectes. 

C'est pourquoi nous organisons: 

à l'espace Bretagne de débats de la fête de l'Humanité (à l'angle de la rue Elsa Triolet et de la rue Gisèle Halimi)

le samedi 16 septembre à 15h30

un débat avec des étudiants en architecture engagés dans le mouvement des ENSA en lutte:

- Baptiste Bourven, étudiant à l'ENSA de Paris Malaquais originaire de Morlaix, membre du CA de l'établissement, membre de la cellule d'écoute et de veille PSL contre les discriminations et violences sexistes, et porte-parole média des ENSA en lutte

- et Naël Huppert, étudiant à l'ENSA de Paris La Villette

Débat qui sera animé par Ismaël Dupont, secrétaire départemental du PCF Finistère et membre du Conseil National du PCF.

Au mois d'avril 2023, les étudiants et enseignants des Écoles publiques nationales supérieures d'architecture ont publié un cahier de doléances qu'ils ont travaillé de manière collective entre étudiants de plusieurs écoles d'architecture.

Ce cahier de doléances des ENSA en lutte (voir en pièce-jointe) regroupant des enseignants, personnels et étudiants de plusieurs ENSA qui se sont coordonnés, s'articule notamment autour de plusieurs grandes orientations et axes de revendication:

1. L'abolition des précarités:

- une gratuité effective de l'enseignement public (prise en charge financière des voyages pédagogiques, du matériel de dessins et de maquette, des matériels et logiciels informatiques, abroger le droit des ENSA-P de demander de frais d'inscription supplémentaires)

- la fin des retards des bourses étudiantes, la lutte pour garantir aux étudiants les moyens d'étudier dans de bonnes conditions: 50% d'entre eux peuvent avoir des restes à vivre de 50€, le salariat pour financer les études est la première cause d'échec en licence, développer les résidences CROUS, garantir une allocation d'autonomie à tous les étudiants

- la lutte contre la précarité des enseignants contractuels et vacataires (+ d'un tiers des enseignants d'ENSA-P, 690 enseignants niveau BAC + 5) en augmentant leur indice salarial et par la titularisation des contractuels, des personnels ATS, la réduction des inégalités de statuts entre enseignants. Le collectif ENSA-P en lutte demande une juste revendication des vacataires, des doctorants et enseignants contractuels.

- la lutte contre la précarité des doctorants en architecture

2. La lutte contre les discriminations à l'intérieur des écoles d'architecture, contre les injustices et les violences, contre la culture de la sélection

31% des étudiants en architecture déclarent avoir été victimes d'agissements sexistes, la plupart du fait d'enseignants, et 6% déclarent avoir été victimes d'agressions sexuelles. Avec 60% d'étudiantes, les écoles d'architecture sont encore des lieux de violence de genre. Les femmes sont par ailleurs sous-représentées dans les postes de direction et d'enseignement titulaire (maîtres de conférence). Des violences pédagogiques peuvent également avoir lieu dans les ENSA-P avec notamment la culture de la charrette, des nuits à travailler pour pouvoir s'acquitter d'un travail trop conséquent dans des délais trop courts.

3. Des moyens pour avoir des conditions matérielles de travail et d'étude dignes.

L'enseignement supérieur accueille de plus en plus d'étudiants (+30% en 20 ans) mais la dotation financière de l’État par étudiant chute dans le même temps  (-10% en 10 ans), menant à une dégradation de l'accompagnement, et à des injustices croissantes en termes de réussite scolaire. Les ENSA-P accueillent moins d'étudiants ces 3 dernières années faute de moyens suffisants. L'attractivité de ces études les amène à être de plus en plus sélectives alors qu'un rapport de l'IGAC IGESR préconise de former davantage d'architectes chaque année. En effet, l'âge moyen des architectes est aujourd'hui de 51 ans, ce qui laisse augurer d'une pénurie d'architectes d'ici 10 ans. La France compte 0,4 architecte/ 1000 habitants alors que la moyenne européenne est de 0,8/1000 habitants. Actuellement, le taux d'admission moyen en ENSA est de 6,4%, ce qui est particulièrement faible. La plateforme des cahiers de doléance réclame donc plus d'architectes formés, la suppression de la sélection à l'entrée des ENSA-P, et plus d'ENSA-P par voie de conséquence.

Dans beaucoup d'ENSA-P, notamment ceux de Paris et des grandes métropoles, les locaux de centre-ville sont très exigus pour recevoir tous leurs étudiants et ne permettent pas de travailler dans de bonnes conditions, de stocker ses maquettes, matériels et ordinateurs. Les budgets de fonctionnement annuels sont sous-dotés, les lieux de travail collaboratif et de convivialité manquent.

4. Développer la démocratie au sein des ENSA-P

Le 7 juin dernier, l'Assemblée Nationale a adopté à 156 voix pour (celles de la droite et de l'extrême-droite) et 38 voix contre une résolution sur les ENSA-P contenant des préconisations que que le collectif des ENSA-P en lutte avait dénoncé, rencontrant plusieurs groupes parlementaires et leur adressant un courrier argumentaire. Cette résolution prévoie des frais pédagogiques supplémentaires et le développement de partenariats avec le privé pour augmenter les fonds propres des ENSA-P. Réduction de l'indépendance de l'enseignement supérieur vis-à-vis des pouvoirs et logiques économiques, augmentation de la sélection par l'argent, voilà ce à quoi peut conduire cette orientation. Stephane Peu pour le groupe GDR (celui des députés communistes) qui avait voté contre la résolution, s'était exprimé contre l'augmentation des frais d'inscription dans les ENSA, pour la nécessité d'avoir un débat approfondi sur le rôle des architectes dans la société, sur le rôle social de l'architecture (l'accès au beau et au bien-être dans l'habitat et les équipements publics pour tous) pour la prise en compte des mobilisations des étudiants et enseignants contractuels, la réduction de la précarité de ces enseignants

Un débat sur la formation des architectes et les ENSA en lutte à la fête de l'Humanité, le samedi 16 septembre à 15h30
Un débat sur la formation des architectes et les ENSA en lutte à la fête de l'Humanité, le samedi 16 septembre à 15h30
Partager cet article
Repost0
10 septembre 2023 7 10 /09 /septembre /2023 05:59

 

Réunis en conseil national, les communistes appellent les citoyennes et les citoyens, les forces syndicales et associatives, et toutes les forces de gauche à investir pleinement la Fête de l’Humanité qui se déroulera les 15, 16 et 17 septembre prochains.

Elle sera l’occasion de partager un grand moment festif et culturel, de soutenir et de développer le journal l’Humanité et de participer à des centaines de débats pour contribuer à construire l’alternative aux politiques capitalistes en France, en Europe et dans le monde.

 

Agir pour la paix et la solidarité

Les communistes appellent à faire du mercredi 21 septembre une grande journée de mobilisation pour la paix, l’arrêt de la militarisation et la fin des conflits armés, partout dans le monde.

Alors que les morts se comptent par centaines de milliers, la France doit prendre l’initiative d’un plan de paix entre l’Ukraine et la Russie, comme l’a proposé Fabien Roussel au Président de la République. La France, en toute indépendance de la politique des États-Unis et de l'Otan, a les moyens de faire entendre sa voix et de mener une action diplomatique en faveur de la sécurité collective et de la paix.  Elle doit également changer profondément sa relation avec les pays et les peuples d’Afrique. Elle doit enfin porter l’ambition d’une solidarité européenne pour l’accueil des migrants, la construction de voies légales et sécurisées et développer la solidarité avec les peuples en lutte partout sur la planète. Notre campagne de solidarité avec le peuple cubain sera lancée à la fête de l’Humanité.

 

Développer les mobilisations

La rentrée est marquée par des hausses de prix qui étranglent les familles, les difficultés de logement, la casse des services publics d’éducation et de santé et par le réchauffement climatique. Dans ce contexte, l’heure n’est pas à alimenter la guerre, ni à entrer dans une économie de guerre, mais à répondre aux besoins sociaux et écologiques du pays !

Le PCF est pleinement mobilisé contre la politique du Président de la République et du gouvernement qui poursuivent leur offensive au service exclusif du capital avec la complicité des forces de droite et d’extrême droite. L’heure est à mettre en échec le plan d’austérité de 15 milliards d’euros annoncé par le gouvernement, à se mobiliser contre le projet de loi dit pour le « plein emploi » qui précarise les travailleurs par une politique capitaliste court-termiste et les projets de budget de la Sécurité sociale et de l’État. L'heure est au contraire à exiger un tournant majeur : donner la priorité à la formation et au développement de l'emploi, avec de bons revenus et salaires. C'est de la responsabilité des entreprises et des banques, ainsi que du pouvoir politique. Et si Emmanuel Macron veut organiser un referendum, les Français attendent toujours qu’il les consulte sur le report de l’âge légal de la retraite à 64 ans !

Aux côtés du collectif « Avortement en Europe, les femmes décident », nous appelons à manifester le 28 septembre, partout en France, pour défendre le droit à l'avortement qui reste menacé en France, notamment dans la difficulté d’accès à ce droit par la fermeture de centres IVG.

Les communistes appellent à la mobilisation la plus grande pour la réussite de la journée européenne de grève et de manifestations organisée par l’intersyndicale, le 13 octobre prochain. Elle sera l’occasion de se mobiliser tous et toutes ensemble, aux côtés des syndicats, pour gagner contre l’austérité. Elle permettra également de soutenir les milliers de militants et militantes syndicaux criminalisés par le pouvoir et de défendre les libertés syndicales et les libertés publiques.

Dès à présent, nous allons à la rencontre de nos concitoyens partout dans le pays, avec un tract imprimé à un million d’exemplaires pour présenter nos propositions pour la paix, une autre Europe et un autre ordre du monde et pour le climat, pour la baisse des prix alimentaires et des prix de l’énergie, pour l’augmentation des salaires, l’égalité professionnelle femmes-hommes, le développement de l’emploi et de la formation, pour de nouveaux pouvoirs des travailleurs et des citoyens sur les entreprises et les banques, le renforcement des services publics, la jeunesse, la construction d’une République sociale et démocratique. Le plan climat du PCF sera présenté le 6 novembre prochain, à notre siège national.

Aux côtés de notre secrétaire national qui poursuit son tour de France, nous organiserons dans les semaines qui viennent de 1 000 points de rencontre et réunions publiques partout dans le pays pour résister et construire l’alternative ! Ces rencontres seront aussi l’occasion de nous mobiliser pour une toute autre construction européenne, à quelques mois des élections et d’amplifier le mouvement d’adhésion à notre parti pour permettre à tous nos concitoyennes et concitoyens de nous rejoindre dans l’action. Les communistes organiseront, les 30 septembre et 1er octobre, un week-end national d’action contre l’inflation, lors duquel nous porterons nos propositions et l’appel à manifestation du 13 octobre.

 

Renforcer la République partout

La mort du jeune Nahel, les morts et mutilations d’autres jeunes en France, ont provoqué une immense émotion et ont mis à nouveau en lumière la violence des rapports entre une partie de la police et des jeunes de notre pays. Et les violences qui ont suivi ont montré que la colère provoquée par cette situation manque cruellement de débouchés politiques et pouvait être détournée au profit d’actes destructeurs à l’encontre de personnes, d’institutions, de biens. Toutes ces violences n’ont pas leur place en République.

L’heure est à renforcer la République partout, avec des services publics pour tous et toutes. Le PCF a mis en débat un plan pour la réconciliation nationale par l’égalité républicaine, publié début juillet et dont la construction se poursuivra lors des journées pour l’égalité républicaine que nous organisons les 19 et 20 septembre prochains. Nous prolongerons ces journées par des initiatives locales, dans le cadre des mille rencontres que nous organisons pour mettre en débat notre plan et construire les solutions avec les premiers concernés.

Au plan national, nous appelons à un Grenelle pour l’égalité des territoires et contre toutes les discriminations, rassemblant tous les acteurs et actrices des communes et quartiers concernés, pour qu’enfin une politique à la hauteur des enjeux soit décidée et mise en œuvre avec eux.

Les élections sénatoriales du 24 septembre prochain seront l’occasion de faire entendre cette exigence d’égalité territoriale. Les communistes appellent les grands électeurs·trices à renforcer le groupe CRCE au Sénat, par l’élection du plus grand nombre possible de sénateurs et sénatrices communistes.

 

Engager la campagne européenne

Les élections européennes du 9 juin 2024 seront très importantes pour notre parti, le seul parti de gauche à s’être opposé avec constance aux traités néolibéraux européens.

Ni sortie de l’actuelle Union européenne ou de l’euro, ni soumission au projet capitaliste, le PCF propose une refondation complète de l’Union européenne, en rupture avec les traités existants et résolument opposée à la course aux armements.

Face à l’austérité que l’Union européenne veut imposer aux peuples à marche forcée, nous voulons faire entendre la voix de femmes et d’hommes portant l’ambition d’une France libre, indépendante et porteuse d’exigences de progrès social, écologique et démocratique. C’est sur cette base que pourront se nouer des coopérations fructueuses avec d’autres peuples et États de l’UE qui partagent les mêmes objectifs.

Le 14 octobre prochain, lors de notre conférence européenne, nous rendrons publics, avec Léon Deffontaines, nos objectifs et notre stratégie pour ces élections et nous lancerons la construction de notre programme et d’une liste ouverte, large, celle d’une gauche populaire, sociale et républicaine, avec toutes les forces et personnalités qui partagent notre ambition pour bousculer le débat européen que Renaissance et le Rassemblement national voudrait imposer entre néolibéralisme et xénophobie.

 

Toutes et tous ensemble, construisons de nouveaux Jours heureux en France et en Europe !

 

Paris, le 9 septembre 2023

Le conseil national du

Partager cet article
Repost0
7 septembre 2023 4 07 /09 /septembre /2023 05:16

 

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
1 septembre 2023 5 01 /09 /septembre /2023 05:57
Retrouvez en kiosque et auprès des militants communistes L'Humanité magazine spécial Fête de l'Humanité avec tout le programme de la fête de l'humanité 2023 et un dossier sur le blues des profs

Le nouveau numéro de l’Humanité Magazine + le programme complet de la Fête de l'Humanité est à retrouver chez les marchands de journaux ou sur notre kiosque numérique : bit.ly/3lXAklY
➕🎁 En cadeau le poster de la fête de l'Humanité.

Partager cet article
Repost0
1 septembre 2023 5 01 /09 /septembre /2023 05:53
Inflation : « Si rien ne bouge, nous ne paierons pas les Ehpad » - Entretien de Xavier Compain avec Diego Chauvet, L'Humanité, 31 août 2023
Inflation : « Si rien ne bouge, nous ne paierons pas les Ehpad »

Le maire de Plouha, Xavier Compain, est à l’origine d’un appel d’une quarantaine d’édiles des Côtes-d’Armor. Ils menacent de ne plus payer les factures des maisons de retraite face aux prix de l’énergie, et ont été reçus par Aurore Bergé.

Jeudi 31 août 2023 - L'Humanité

En juillet, l’élu communiste de Plouha, Xavier Compain, et une quarantaine de maires des Côtes-d’Armor ont lancé un appel, menaçant de ne plus payer les factures d’énergie des Ehpad, gonflées par l’explosion des prix du gaz et de l’électricité (jusqu’à 400 000 euros de déficit par commune). Ce jeudi, les édiles ont enfin été reçus par la ministre des Solidarités, Aurore Bergé, afin de rappeler l’État à ses responsabilités.

Vous menacez de ne pas payer les factures, de ne pas voter les budgets pour 2024. Où en êtes-vous ?

C’est toujours d’actualité. En janvier, si on n’a rien vu bouger concrètement pour nos établissements en difficulté, on ne votera pas les budgets des Ehpad. Un tel refus des maires, ce serait inédit. Je rappelle que dès qu’un établissement est déficitaire, c’est de la faute des maires… Or l’État n’assume pas complètement ses responsabilités. Nous sommes en train d’étudier ce problème juridiquement.

Nous participerons aussi aux mobilisations du 4 octobre dans les établissements avec la Fnadepa (Fédération nationale des associations de directeurs d’établissements et services pour personnes âgées – NDLR). Notre mouvement, parti de Bretagne, se réunit également le 21 septembre sur la commune de Bégard. Nous sommes au moins cent maires mobilisés.

Êtes-vous satisfaits de votre entrevue avec la ministre des Solidarités, dans l’optique d’obtenir une aide de l’État pour faire face aux déficits des Ehpad publics ?

Les élus se sont invités dans ce débat. Nous avons obtenu la création de commissions départementales comprenant les services de l’État (la Direction générale des finances publiques) et les élus, dont les maires. Jusqu’ici, les discussions n’avaient lieu qu’entre les Ehpad en difficulté et les Agences régionales de santé.

Nous aurons également un comité de liaison rassemblant le ministère, les parlementaires et les maires, pour le travail à long terme. Enfin, nous renforcerons nos liens avec les députés et sénateurs dans la perspective des différents sujets qui vont arriver au Parlement : la loi grand âge, par exemple. Si nous n’avions pas bougé, il ne se serait rien produit de tout ça. Le débat parlementaire ne se fera pas sans nous.

Qu’avez-vous dit à la ministre ?

Sur les mesures de court terme, il s’agit de regarder la situation par Ehpad. Mais nous parlons d’intérêt général, pas de nos seuls établissements. En termes de financements, nous avons posé la question de rendre effective la cinquième branche de la Sécurité sociale (dédiée à l’autonomie et créée en décembre 2021 – NDLR), de l’intérêt de penser la dépendance à long terme.

Mais la ministre nous oppose des arguments financiers. Il faut pourtant répondre à cette mission à long terme : à la fin de sa vie, on doit avoir les moyens, parce qu’on a cotisé, d’obtenir un « lieu d’atterrissage » en cas de dépendance. Nous ne revenons pas mécontents de ce rendez-vous, ni naïfs… Il n’y a pas d’annonces en termes financiers. Mais la question est posée. Nous sommes pressés. Il nous faut vite des réponses pour nos établissements en cessation de paiements, et enclencher le travail parlementaire.

Votre mouvement s’élargit-il au-delà de la Bretagne ?

Ça bouge dans le Centre, dans le Limousin, un peu partout. C’est parti de chez nous. Nous étions trois le 12 mai à parler des Ehpad. Depuis ils sont des dizaines à nous avoir rejoints. Il fallait le faire. C’est bien de nous soutenir en cas d’agressions. C’est mieux de nous soutenir dans nos politiques publiques. 

 

Lire aussi: Entrés en résistance pour les Ehpad, cinq maires bretons vont rencontrer la ministre des Solidarités (Ouest-France, 29 août 2023)

Partager cet article
Repost0
1 septembre 2023 5 01 /09 /septembre /2023 05:49
Fabien Roussel : « J'ai demandé de bloquer les prix, Macron a dit non » (Entretien à L'Humanité, 31 août 2023)
Fabien Roussel : « J'ai demandé de bloquer les prix, Macron a dit non »

Le secrétaire national du PCF revient sur l’échange de douze heures qui s’est déroulé entre le président de la République et les chefs de partis dans la nuit de mercredi à jeudi. Entretien.

Jeudi 31 août 2023, L'Humanité
 

Comment s’est déroulée la rencontre entre le président de la République Emmanuel Macron et les dirigeants des principaux partis politiques du pays ?

Nous avons eu un échange franc, respectueux, et sincère. Nous avons tous pu dire ce que nous avions à dire. C’était important. Je l’ai vécu comme une sorte de séance de réparation après la terrible séquence des retraites. J’ai fait part de ma blessure profonde, encore vive, et de celle des Français concernant cette réforme imposée par le gouvernement contre l’avis général.

Nous avons demandé au président de la République de revenir sur ce texte. Mais il refuse et dit assumer cette réforme. En tout, l’échange a duré douze heures. Je veux redire que dans une société il vaut mieux débattre et dialoguer plutôt que de s’invectiver. Mais nous avons surtout besoin de réponse concrète derrière. Le président semble avoir entendu certaines propositions, il a fait preuve d’écoute. Mais l’avenir nous dira s’il s’agissait d’une opération de communication, car ce sont les décisions qui seront prises qui feront la différence.

Du reste, je ne sais pas si c’est un clin d’œil de l’histoire, mais chacune des deux salles où nous avons été reçus sont ornées de portraits de Napoléon. C’est étonnant. Certes, nous étions à la Maison des jeunes filles de la légion d’honneur de Saint-Denis, mais rester douze heures avec un hyper président très bonapartien, sous l’œil permanent de Napoléon, je me demande si c’est fait exprès ou non…

Quels messages avez-vous fait passer ?

C’est seulement à partir de deux heures du matin que nous avons pu parler des gens qui ne vivent pas de leur travail. J’ai cité le cas des salariés de Clestra qui après 33 ans d’ancienneté gagnent 1 600 euros nets. C’est honteux qu’un travail soit si peu rémunéré. J’ai demandé l’indexation des salaires sur l’inflation, les autres forces de gauche aussi. Nous avons défendu la prise en charge des fournitures scolaires, le repas étudiant à 1 euro…

Dans sa réponse, le président a d’abord reconnu qu’il y avait un bien un problème de salaire. Je lui ai dit « le travail ne paie pas », il a répondu « oui le travail ne paie pas, oui les salaires n’augmentent pas ». Mais il a dit qu’indexer les salaires, selon lui, cela ne marche pas. Puis il a ajouté qu’il faut « un vrai dialogue social » pour que les salaires augmentent. Il n’a pas parlé de « conférence sociale » , mais s’il décide d’en faire une, je prends !

Enfin, Macron reconnaît qu’il y a une inflation forte et qu’elle n’est pas traitée, et que l’industrie a augmenté ses marges et contribue à l’inflation. Nous avons demandé de bloquer les prix, et il a dit non. Mais il a dit qu’il ferait appel à la « police des prix ». On attend de voir ce que c’est. Je vais d’ailleurs rendre compte de ces échanges à Sophie Binet de la CGT et Marylise Léon de la CFDT, pour qu’elles soient associées et bien informées des questions et réponses.

Des demandes de référendums ont-elles été formulées ?

J’ai demandé un référendum sur la réforme des retraites, et un autre sur le pacte budgétaire européen. Macron refuse. La droite et l’extrême droite veulent modifier les articles 11 et 89 de la Constitution afin d’organiser un référendum sur l’immigration. Ils souhaitent chacun un référendum sur leurs propres propositions de loi, sans que cela ne soit débattu au Parlement. Ce n’est pas respectueux.

Comment s’est déroulé l’échange autour de la thématique « faire nation » ?

Nous avions plein de propositions, car « faire nation », cela passe pour nous par les services publics, le travail, la jeunesse, le combat contre les inégalités femmes hommes, les libertés syndicales… Malheureusement, pour le président et sa première ministre, « faire nation » n’a été abordé que sous l’angle des événements tragiques de Nanterre.

J’ai rappelé le travail des maires, l’appel de Grigny et de Philippe Rio, car les propositions existent. Nous avons parlé de la police, de la sécurité, du racisme, car les noirs et les arabes se font contrôler 20 fois plus que les autres. La droite et l’extrême droite se sont relayées et n’ont parlé que de l’immigration comme responsable des violences urbaines. Je suis intervenu pour dire qu’il y a là erreur d’analyse. Je ne suis pas du tout d’accord, c’est se tromper de route. J’ai dénoncé la proposition de supprimer les allocations familiales.

En revanche, les services de la PJJ demandent plus de moyens pour faire appliquer les peines et accompagner les familles. Notre pays est en retard, il nous faut des moyens pour la justice, la prévention et l’accompagnement. Manuel Bompard, pour la FI, a rappelé des choses que nous partageons concernant le besoin de police de proximité, l’indépendance de l’IGPN, l’abrogation de la loi de 2017 sur l’usage des armes.

Et sur l’international ?

Il y a presque un consensus sur l’Ukraine. Nous sommes tous d’accord pour dénoncer la violation territoriale par la Russie, pour soutenir l’Ukraine dans sa défense de son territoire. Chez nous personne ne défend la Russie. Mais il y a débat sur quelle pourrait être une initiative politique de la France.

Nous avons bien sûr échangé sur l’Afrique. Et j’ai parlé de la question palestinienne, en rappelant qu’il ne peut pas y avoir 2 poids 2 mesures. J’ai appelé à une initiative française. Il y a enfin consensus sur la défense des Arméniens du Haut-Karabakh.

 

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Le chiffon rouge - PCF Morlaix/Montroulez
  • : Favoriser l'expression des idées de transformation sociale du parti communiste. Entretenir la mémoire des débats et des luttes de la gauche sociale. Communiquer avec les habitants de la région de Morlaix.
  • Contact

Visites

Compteur Global

En réalité depuis Janvier 2011