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10 juillet 2025 4 10 /07 /juillet /2025 05:29
Le PCF du Finistère se prononce sur le projet de parc éolien en baie de Morlaix (Ouest-France - 9 juillet 2025)
Le PCF du Finistère se prononce sur le projet de parc éolien en baie de Morlaix

Le PCF donne son avis sur le projet d’un parc de 111 éoliennes en baie de Morlaix. Il est pour, mais dans un cadre de maîtrise publique et démocratique.

Ouest-France - 9 juillet 2025 

« Nous avons pris le temps de la réflexion », annonce Ismaël Dupont, secrétaire départemental, au moment de communiquer sur la position du Parti communiste français (PCF) du Finistère, à propos du projet de parc éolien en baie de Morlaix (Finistère). « On est face à une urgence climatique qui impose des mesures, nous n’avons pas d’autres solutions que de chercher à décarboner nos modes de vie et nos moyens de transport comme notre économie… Pour limiter le réchauffement climatique, il nous faut éliminer les sources fossiles comme le charbon et le pétrole, c’est pour cela que nous sommes favorables à un mix énergétique entre nucléaire et éolien. »

Le groupe morlaisien est par ailleurs inquiet du virage pris par certains politiques sur la remise en cause des énergies renouvelables : « Pour ces raisons, on dit oui ces éoliennes en mer, mais avec un mais. Déjà en les éloignant le plus possible des côtes. »

Un cadre public nécessaire

Loin de diaboliser les opposants et toutes leurs craintes inhérentes à l’absence d’un débat public approfondi et à un temps de concertation trop court, la section PCF rappelle qu’il faut produire plus d’électricité décarbonée. « Sans doute deux fois plus d’ici à vingt ans si on prend en compte la réindustrialisation. Nous soutenons cet effort d’investissement industriel, mais dans un cadre public, indispensable pour ne pas alimenter la spéculation et la cherté de l’énergie. Nous sommes contre les logiques de l’économie capitaliste dans le champ de la production et la distribution d’énergie et sommes opposés à ce que l’État passe des appels d’offres internationaux pour offrir à des groupes financés privés des concessions de trente ans sur des parcs éoliens… La marchandisation et la privatisation du secteur de l’énergie ne sont pas une garantie d’une production au juste prix. »

Enfin, le PCF demande plus de cohérence à l’État dans sa politique pour lutter contre le réchauffement climatique : « Comme la mise en places des mesures incitatives pour les modes de chauffage et de transport en développant des usages plus sobres, par exemple, la ligne ferroviaire Morlaix/Roscoff. »

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10 juillet 2025 4 10 /07 /juillet /2025 05:26
Urgence pour l'Humanité - Faites un don pour l'Humanité afin de permettre à la fête de l'Humanité de pouvoir se tenir en payant l'avance aux prestataires

Urgence pour l’Humanité 

A ce jour, l’Humanité a une trésorerie très tendue pour faire face aux factures des prestataires sur la fête, avant la fête, et fait de nouveau appel à la solidarité des militants pour une souscription Urgence pour l’Humanité, décisive pour récolter 1 million d’euros d’ici la fin de l’été. 380 000€ ont déjà été reçus en don au niveau national.

Même si l’audience du journal progresse, notamment grâce à une évolution réussie vers le numérique (40 000 abonnés à l’Humanité actuellement), les coûts de la fête et du tirage et de la distribution de l’Humanité ont explosé, alors que les aides d’État à la presse sont en berne. Merci de contribuer à cette souscription pour l’Humanité en envoyant un chèque à L’Humanité - Immeuble Calliope – 5 rue Pleyel – 93 528 Saint-Denis Cedex. Ou en ligne : https://www.humanite.fr/medias/fete-de-lhumanite-2025/urgence-pour-lhumanite

Le journal L’Humanité doit réunir 1 millions d’Euros avant la fin du mois d’août pour faire face à l’explosion des coûts (assurances ; paiement des artistes ; …) et frais externes (impression – distribution – postage) et au montage de la Fête de l’Humanité.

A ce jour, l’Humanité ne dispose pas de la trésorerie nécessaire pour assurer le montage et la tenue de la Fête de l’Humanité. Si une mobilisation, particulièrement active pendant l’été, venait à faiblir, l’Humanité pourrait être mis en difficulté.

Une campagne de souscription « Urgence pour l’Humanité » est lancée. 

A nous tous de prendre part à cette souscription.

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10 juillet 2025 4 10 /07 /juillet /2025 05:00
211 milliards d'aides publiques aux entreprises : sans contrôle, contrepartie ni conditionnalité sur l'emploi et l'investissement - Enquête parlementaire présidée par Fabien Gay au Sénat
Aurélien Soucheyre - L'Humanité, 9 juillet 2025

L'éditorial d'Aurélien Soucheyre

211 milliards d'euros d'aides publiques aux entreprise : un pognon de maboul

Quel est le premier budget public de l’État ? L’éducation nationale ? Si seulement… La défense ? Même pas. Avec 211 milliards d’euros en 2023, les aides publiques aux entreprises s’imposent en tête, et personne ne le savait. Le moindre euro d’argent public, cette richesse collective qui appartient à tous les citoyens, est sacré. Mais il a pourtant fallu qu’une commission d’enquête sénatoriale se penche sur la question pour que la lumière soit faite.

Personne, à l’Élysée, à Bercy, à la Cour des comptes, au Haut-Commissariat au plan, n’avait pensé à faire le calcul. Alors que François Bayrou cherche 40 milliards d’euros d’économies, que les services publics subissent de plein fouet l’austérité, alors que les Français se serrent la ceinture, quelle urgence y avait-il, il est vrai, à regarder la réalité du montant versé aux entreprises, y compris celles du CAC 40 ?

Une paille sans doute, devaient se dire les Mozart de la finance qui ont organisé cet écran de fumée. Mais la paille tient de la gigantesque poutre : dix points de PIB ! C’est désormais établi, grâce au travail initié par le sénateur communiste Fabien Gay, qui invite à un choc de transparence, à un choc de rationalisation et à un choc de responsabilisation pour que ces aides soient chaque année finement mesurées, évaluées et conditionnées.

Est-il normal que des aides publiques puissent finir en dividendes aux actionnaires ? Que des entreprises soient aidées alors même qu’elles réalisent des bénéfices d’un côté, et qu’elles licencient et délocalisent de l’autre ? Est-il acceptable que des groupes ne payant pas d’impôts en France reçoivent un financement de l’État sans contrepartie ?

Il faut être bien servile à Bercy ou à l’Élysée pour ainsi se coucher. Même les grands patrons n’en attendent pas tant. La preuve, lorsque Fabien Gay les a auditionnés, Patrick Pouyanné, PDG de TotalEnergies, a répondu que « l’État devrait conditionner ces aides. S’il y a retour à bonne fortune, il faut les rendre ». Et Florent Menegaux, directeur général de Michelin, a reconnu que si des machines achetées avec des aides publiques ne sont pas « restées en France, il ne serait pas anormal qu’on le rembourse ». Dont acte !

211 milliards d’euros d'argent public : ce que coûte le soutien des entreprises à l’État, selon un rapport d’enquête du Sénat

Les subventions, exonérations et allégements en tout genre en faveur des entreprises représentent le premier budget de l’État, selon le premier chiffrage sérieux et consolidé qu’a rendu public ce mardi 8 juillet une commission d’enquête sénatoriale, qui dresse 26 préconisations pour plus de transparence et d’efficacité.

Voilà de quoi faire réfléchir François Bayrou et son gouvernement, à une semaine de leurs annonces concernant les 40 milliards d’euros d’économies qu’ils comptent asséner aux dépenses publiques. Le premier budget public n’a ni trait à l’Éducation nationale, ni à la défense, encore moins au service de la dette. Ce qui coûte le plus cher à l’État, ce sont les aides publiques versées aux entreprises.

Après six mois de travaux et d’auditions, dont certaines de grands patrons ont défrayé la chronique, la commission d’enquête sénatoriale sur « l’utilisation des aides publiques aux grandes entreprises et à leurs sous-traitants » est parvenue à totaliser le montant annuel des subventions, soutiens, exonérations de cotisations et niches fiscales, versées aux grandes sociétés. Pas moins de 211 milliards d’euros leur ont été dévolus en 2023.

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2 juillet 2025 3 02 /07 /juillet /2025 05:33

 

Dans moins d'un an désormais, les élections municipales devraient être le premier rendez-vous démocratique fixé avec les Françaises et les Français.

Près de 50 millions de nos concitoyen·nes seront appelé·es aux urnes pour élire leur maire et leur équipe municipale et, ainsi, faire un choix majeur non seulement pour l’avenir de leur commune mais aussi pour celui du pays tout entier.

Pilier de notre démocratie et de la République, nos 35 000 communes sont, en effet, des lieux où sont proposées, se façonnent et se mettent en œuvre des politiques publiques déterminantes pour la population et l’avenir de nos territoires.

Nous saluons le courage des maires, de tous les élu·es locaux·ales mobilisé·es au quotidien dans les villes et les villages auprès de nos concitoyen·nes. Avec eux, nous appelons l’Etat à assumer l’ensemble de ses missions. Nous voulons améliorer la vie quotidienne des habitantes et habitants. Nous voulons, avec les forces progressistes dans leur diversité, résister aux politiques d’austérité et faire vivre, au niveau local, la justice sociale et climatique et démontrer, par les actes, par la promotion des services publics, qu’un autre modèle que le libéralisme tout puissant et le racisme dominant est possible.

C’est cette vision protectrice et émancipatrice de l’action publique locale basée sur la justice sociale que les élu·es communistes, partout sur le territoire défendent, en responsabilité, depuis près de 100 ans ; participant ou dirigeant, le plus souvent, des majorités de large rassemblement et impulsant des luttes pour obtenir des avancées avec les habitantes et habitants.

Alors que le Rassemblement national poursuit sa progression dans le pays et que la droite est à l'offensive, les stratégies assumées de division à gauche et les campagnes délétères engagées contre les équipes qui, depuis 5 ans ou plus, assument des responsabilités locales - qu’elles soient communistes, socialistes ou écologistes - constituent des menaces tant pour l’avenir de nos concitoyen·nes dans les territoires que pour la capacité de la gauche à construire le large rassemblement populaire et progressiste dont la France a besoin.

Le PCF sonne l’alarme et appelle tous ses partenaires à ne pas adopter, vis-à-vis du rassemblement de la gauche, un double discours appelant à l'union pour 2027 et refusant le rassemblement en 2026. Pour que la gauche l'emporte aux prochaines échéances nationales, présidentielles et législatives, elle doit se renforcer en conservant les villes qu'elle dirige et en conquérir en 2026. Cela implique avant tout de soutenir partout les majorités de gauche sortantes. Ce travail de rassemblement a commencé, il doit s’amplifier partout.

Ces élections municipales, si cruciales pour le quotidien de 68 millions de Français·es, peuvent et doivent être la concrétisation d’une stratégie de rassemblement et d’union construite à la base, autour de projets municipaux à la hauteur des attentes des habitantes et habitants, socle d’une ambition partagée et d’une visée émancipatrice pour toutes et tous.

A toutes les forces de gauche, nous disons : créons partout en France, les dynamiques de rassemblement les plus larges possibles, seules conditions pour que 2026 voit la gauche, dans son ensemble, remporter les victoires à même de créer les dynamiques d’espoir en vue des échéances nationales de 2027.

Paris, le 30 juin 2025

Parti communiste français.

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1 juillet 2025 2 01 /07 /juillet /2025 04:00

 

 

Approbation des comptes de la sécurité sociale de l'année 2024.

 

La situation est « alarmante », selon le Gouvernement ; la Cour des comptes estime que le financement de la sécurité sociale n’est plus assuré à terme sans action rigoureuse. Certes, mais qui est responsable, sinon ce Gouvernement qui s’alarme des effets de sa propre politique ?

Depuis la création des PLFSS, cette dramatisation sert à justifier les coupes - c’était déjà le cas en 1995 avec le plan Juppé.

On ne peut toutefois se satisfaire d’un déficit. Comment s’explique-t-il ? Par une hausse des dépenses de 1,1 milliard d’euros, certes, mais surtout par une baisse de recettes de 3,7 milliards d’euros ! Les recettes de TVA sont inférieures de 2,2 milliards par rapport aux prévisions. C’est contradictoire avec le discours du Gouvernement, pour qui la seule alternative à la désindexation des prestations ou à la baisse de la prise en charge des affections de longue durée est la TVA dite « sociale ».

La « TVA sociale » est l’impôt le plus inégalitaire, puisqu’elle est payée de la même façon par une aide-soignante ou par Bernard Arnault. Elle diminue encore le pouvoir d’achat des salariés qui se lèvent tôt et qui n’en peuvent plus de se serrer la ceinture.

Au demeurant, cette vieille marotte du Medef et de la droite existe déjà : les exonérations du CICE ont été remplacées par des compensations définitives et 50 milliards d’euros de TVA compensent plus de la moitié des 80 milliards d’euros d’exonérations.

Or 5,5 milliards d’exonérations et 3,3 milliards d’exemptions de cotisation des primes ne sont pas compensés à la sécurité sociale : plus de la moitié du déficit serait résorbée si l’État respectait la loi Veil. Les gouvernements successifs ont asséché les recettes. Les coupables sont ceux qui alertent aujourd’hui...

Le redressement des comptes passe par une baisse de l’exonération des cotisations et par une hausse de l’imposition des revenus financiers, mais la droite sénatoriale a refusé la taxe Zucman. Par cohérence avec notre position sur le PLFSS, nous voterons contre ce texte.

Chers collègues de la majorité sénatoriale, pourquoi avoir adopté l’année dernière une motion de rejet, au motif que les comptes de la branche famille n’avaient pas été certifiés, et pas cette année ?

En octobre, la sécurité sociale d’Ambroise Croizat et Georges Buisson aura 80 ans. Au prochain PLFSS, le Gouvernement prononcera-t-il son oraison funèbre, ou fêterons-nous ensemble son anniversaire ?

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30 juin 2025 1 30 /06 /juin /2025 05:10

 

Monsieur le Président de la République

Ce mercredi, lors du somet de l'OAN à La Haye, les pays membres se sot engagés à porter leurs ddépenses militaires à hauteur de 5% du PIB. Une telle orientation budgétaire représenterait, pour les seuls pays européens, plus de 850 milliards d'Euros par an, soit 2,5 fois le niveau actuel.

En France, cette norme se traduirait par une enveloppe annuelle de plus de 145 milliards d’euros.

En 2024, les États européens membres de l’OTAN ont dépensé trois fois plus que la Russie pour leur défense : 454 milliards de dollars contre 141.

L’Europe surpasse la Russie : quatre fois plus de navires, trois fois plus de chars, deux fois plus d’avions de chasse, plus de soldats. Ce surarmement ne se fonde donc pas sur une menace sécuritaire objective mais bien sur une stratégie idéologique et industrielle.

Présentée comme une condition de notre « indépendance stratégique » et la promesse d’une « Europe souveraine », cette décision engage en réalité les peuples européens dans une logique de surmilitarisation dictée par des intérêts extérieurs. Il ne s’agit pas d’un renforcement de souveraineté ou d’indépendance, mais de la perpétuation d’un capitalisme militarisé, où rivalités économiques et affrontements géopolitiques se nourrissent l’un l’autre.

Il nous semble que l’objectif du retour de la paix en Ukraine, de la défense de la souveraineté de ce pays agressé, ne peut se trouver dans la réaffirmation d’une logique de guerre.

Ce choix du surarmement dépasse largement le cadre du conflit ukrainien, il relève d’une conception du monde où seuls les rapports de force militaire compteraient.

Ce choix budgétaire démesuré aura un coût immense pour les citoyens : coupes drastiques dans les services publics, baisse des investissements sociaux, affaiblissement des politiques de solidarité. La société devra se plier à une logique de guerre sans débat démocratique ni contrôle parlementaire réel.

« L’unité stratégique » que vous invoquez, Monsieur le Président, apparaît aujourd’hui pour ce qu’elle est : un simulacre.

L’Europe, profondément divisée non seulement sur la conduite du conflit ukrainien l’est aussi sur la nature des rapports avec l’État israélien, ce qui permet la poursuite de la destruction de Gaza. Silencieuse face aux violations répétées du droit international au Moyen-Orient – qu’elles viennent d’Israël ou des États-Unis – l’Europe se trouve placée dans une posture de sujétion. Washington fixe la stratégie, commande la marche ; la France, désorientée, s’y aligne.

Ce renforcement de l’OTAN, loin d’assurer notre sécurité, autorise avant tout des profits colossaux pour l’industrie de l’armement américaine, pendant que les peuples européens subiront les conséquences économiques et sociales de cette fuite en avant.

Nous vous demandons solennellement, Monsieur le Président, de refuser cette vassalisation de notre pays, de vous opposer à la militarisation de notre société au service des visées impérialistes. L’industrie de défense, de plus en plus livrée aux logiques des marchés financiers, ne sert ni la souveraineté, ni l’emploi durable, ni l’innovation productive : elle entretient la précarité, la stagnation des salaires, et le sous-investissement dans les besoins réels de la population.

Dans la défense comme ailleurs, les restructurations improvisées et les
« coopérations européennes » sans garanties claires, n’apportent ni autonomie stratégique ni contrôle démocratique. Le recours à un indicateur budgétaire arbitraire, hérité des injonctions de Donald Trump, ne peut fonder une politique de défense sérieuse. Une stratégie militaire ne se construit pas autour d’un chiffre, mais à partir des besoins réels de nos armées et du devoir de protection du territoire national et de l’exercice de notre souveraineté.

Nous vous appelons, Monsieur le Président, à laisser la représentation nationale décider, en conscience, de l’effort de défense que la Nation peut consentir et non soumettre à notre pays des objectifs imposés sans débat, au mépris de notre souveraineté.

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de ma très haute considération.

Cécile CUKIERMAN

Paris le 26 juin 2025

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30 juin 2025 1 30 /06 /juin /2025 05:00

 

Déclaration des 3 groupes de la gauche sénatoriale

Les premières annonces budgétaires de François Bayrou et de son gouvernement d'une part mais aussi les démarches initiées par la majorité sénatoriale d'autre part ont conduit les trois groupes de la gauche sénatoriale à se réunir, le mercredi 11 juin, afin d'examiner et d'adopter une déclaration commune.

Depuis la dissolution de l’Assemblée nationale, ce gouvernement soutenu par la majorité sénatoriale, alimente une dérive à la fois austéritaire et institutionnelle. La censure du gouvernement Barnier a révélé l’isolement d’un exécutif privé de majorité. Mais loin d’en tirer les conséquences, le pouvoir s’est obstiné, reconduisant les mêmes orientations néolibérales et refusant tout infléchissement de sa démarche de désarmement fiscal — celles- là mêmes que les électeurs ont désavouées en juillet 2024 en plaçant la gauche et son programme en tête des élections législatives. Le recours systématique au 49.3 à l’Assemblée nationale, et à des secondes délibérations procédurales au Sénat pour imposer un budget rejeté dans le pays n’a fait que confirmer ce coup de force démocratique.

Dans ce climat de tension, la droite sénatoriale se met au service du gouvernement mis en place par Emmanuel Macron.Elle entend désormais faire du Sénat le centre de gravité du débat budgétaire, cela pour contourner l’absence de majorité absolue et justifier une politique de rabots budgétaires et de régressions sociales et environnementales. Mais qu’on ne s’y trompe pas : le Sénat ne peut se substituer à l’Assemblée nationale. Ce serait trahir l’esprit de nos institutions, dévoyer le rôle de la seconde chambre, et précipiter la crise démocratique. Nous refusons cette pratique institutionnelle délétère.

Tandis que des institutions profondément fragilisées et un climat d’insécurité sociale croissante alimentent les ambitions de l’extrême droite, le gouvernement prévoit pour 2026 un ajustement de 40 milliards d’euros visant à ramener le déficit à 4,6 % du PIB. Présenté comme inévitable, cet objectif repose quasi exclusivement sur une compression des dépenses publiques, ciblée sur les dépenses de solidarité et en faveur de l’écologie, faisant peser l’effort sur les services publics, les droits collectifs et l’avenir même de notre planète. Pourtant, ces décisions budgétaires ne sont pas présentées ni débattues au Parlement. Le refus du Gouvernement de présenter un projet de loi de finances rectificatives participe de cette crise démocratique.

Les coupes massives dans les budgets d’avenir, notamment de l’écologie, justifient aujourd’hui les reculs majeurs des politiques écologiques, remettant en cause les objectifs climatiques. Sans accompagnement social, la transition écologique sera dans l’impasse.

Les ressources de l’État ont été méthodiquement affaiblies par 8 ans de politiques fiscales régressives : baisses massives d’impôts en faveur des riches et des grandes entreprises (pour un montant moyen de 60 milliards par an depuis 2017), suppression de la taxe d’habitation également pour les foyers les plus aisés, prolifération de niches inefficaces au bénéfice en particulier des grandes entreprises, et affaissement continu de la progressivité de l’impôt. Ces choix, aujourd’hui, expliquent en majeure partie le dérapage des finances publiques et la progression de la charge de la dette (environ 60 Milliards d’intérêts pour 2025).

Ainsi, est évoquée par la majorité sénatoriale, une réduction de 10 milliards d’euros sur l’ensemble des crédits budgétaires, à l’exception de ceux de la défense. Parallèlement, le gouvernement prépare une « année blanche » pour les collectivités territoriales, alors que nous avons tant besoin de l’action publique locale. Le gel envisagé des concours financiers de l’État, après un budget 2025 qui leur a déjà retranché a minima 5,6 milliards d’euros menace le pacte républicain entre les collectivités territoriales et l’Etat et donc la démocratie.

Derrière la façade rhétorique d’un « effort partagé », gouvernement et majorité sénatoriale masquent en réalité un refus obstiné de toute progressivité dans l’effort budgétaire. Ils refusent ensemble de mettre à contribution les plus riches. Alors que les inégalités patrimoniales progressent et que la France redevient une véritable société d’héritiers, la situation et les orientations actuelles ne sont pas acceptables. Ce n’est pas faire nation. Comment maintenir les privilèges fiscaux tout en préparant l’acceptation d’une hausse de la TVA, l’impôt injuste par excellence, pour financer le système de sécurité sociale par un mécanisme de TVA sociale qui n’a de social que le nom ?

Des marges importantes de recettes nouvelles existent, par exemple : conditionner les aides publiques à des critères sociaux et environnementaux, accroître la fiscalité du capital, des hauts revenus et réformer structurellement celle du patrimoine. Ce sont ces propositions alternatives, crédibles et concertées, que nos groupes parlementaires porteront à nouveau dans le débat budgétaire à venir, comme ils l’ont déjà fait à l’hiver dernier.

Nous défendons 5 exigences fondamentales

 

1. Pas de réduction de la dette sans justice fiscale

Nous défendrons une réforme des niches fiscales, un impôt plancher sur la fortune, la restauration d’un impôt sur le capital, ainsi qu’une juste contribution des grandes entreprises dans un principe d’égalité devant la charge publique. Nous nous opposerons à l’évasion fiscale (qui à elle seule soustrait chaque année 80 Milliards d’euros à l’impôt) et aux pratiques d’optimisation scandaleuses. Sans mise à contribution des plus riches, la réussite de la transition écologique sera compromise.

2. Le refus d’un nouvel impôt sur la consommation : non à la TVA sociale ou toute autre manœuvre stigmatisant les classes populaires et le monde du travail
La montée en puissance d’une TVA sociale vise à substituer les cotisations assises sur le travail à un financement étatisé par l’impôt. La TVA frappe indistinctement tous les ménages, mais avec des effets profondément inéquitables : les plus modestes, en sont les victimes.

3. Rétablir la vérité sur la dépense publique : inclure les aides au secteur privé et les cadeaux fiscaux
Une vérité est à rappeler : les aides massives versées au secteur privé, sous forme de subventions, de prêts ou de dépenses fiscales et sociales, ne sont pas seulement des « moindres recettes ». Elles sont des choix politiques volontaristes et doivent être considérées comme des dépenses publiques à part entière. Chaque année, ce sont plus de 200 milliards d’euros qui sont versés ou non-prélevés au privé, souvent sans condition suffisante en matière d’emploi, de localisation de l’activité ou de respect des engagements écologiques. Alors que les libéraux s’acharnent à traquer la moindre dépense sociale, restent muets et dissimulent ces transferts de richesses massifs, nous proposons de poursuivre le travail engagé sur l’encadrement, la conditionnalité et l’évaluation de ces dispositifs.

4. Un plan d’investissement dans les services publics
Nous défendrons le principe d’un plan d’investissement dans les services publics, orienté en priorité vers les collectivités territoriales. Ce que veulent les Français, c’est plus et mieux de services publics.

5. La planification du verdissement de l’action publique pour sortir des errements du gouvernement en la matière
Alors que 2025 aura été l’année des grands reculs sur nos politiques de transition écologique, il est temps d’un sursaut, et d’une véritable loi de programmation pluriannuelle de la transition écologique pour assurer une visibilité de moyen terme sur nos engagements. La politique du Stop and Go en matière écologique sabote toute vision ambitieuse. Les collectivités comme les entreprises ont besoin d’une visibilité à moyen terme sur les capacités d’investissements écologiques.

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17 juin 2025 2 17 /06 /juin /2025 05:35

Par Jean-Luc Olivier, docteur et professeur à la faculté de médecine à la retraite, adhérent au PCF Pays de Morlaix

 

Médecins : la pénurie est entretenue

Une solution : la titularisation des PADHUE

Les Français vivent sur tout le territoire de fortes difficultés à trouver des médecins généralistes ou spécialistes. Mais d’où vient cette pénurie ? Quelle(s) politique(s) ont abouti à ce désastre ? Comment y remédier au plus vite et la suppression du fameux numerus clausus annoncée bruyamment est-elle susceptible d’être une solution?

Alors que la population française a augmenté de façon régulière de près de 53 millions à plus de 65 millions de 1976 à 2020, le nombre de médecins formé a d’abord baissé de 8700 à un nombre minimal de 3500 en 1993 (Cf. figure ci-dessous), quand sont rentrés en formation la plus grande partie des médecins qui exercent aujourd’hui. Cette diminution drastique est le résultat d’une demande de la plupart des syndicats médicaux et du conseil de l’ordre des médecins ainsi que des décisions politiques prises par l’ensemble des gouvernements de l’époque pour répondre à ces demandes. 

Pour les milieux professionnels, il s’agissait de préserver la part du gâteau qui dans l’optique de la médecine libérale doit être partagé entre les professionnels qui vendent des actes de santé. 

De leur côté, les experts gouvernementaux souhaitaient maintenir à un niveau aussi bas que possible les prélèvements sociaux pour la santé et le coût global du travail. I

ls ont décidé de raréfier l’offre médicale en estimant que cela forcerait les Français à moins dépenser pour leur santé. A partir des années 90, les milieux médicaux et gouvernementaux ont réalisé que cette politique allait trop loin et ont décidé une augmentation progressive du nombre de médecins en formation. Cependant le chiffre de 1976 n’a été dépassé qu’en 2019 alors que la population française avait crû entre temps de 6 millions et que la proportion des personnes âgées de plus de 60 ans et donc plus à risque d’être malades avait augmenté de 17 à 22%.

L’annonce d’E. Macron de la suppression du numérus clausus a fait croire aux français que toute limitation du nombre de médecins formés était désormais supprimée. En réalité, la loi votée en 2019 supprimait la publication du nombre de médecins formés au journal officiel de la république française mais ce nombre est resté fixé après discussion entre les doyens des Facultés (par exemple Brest ou Rennes) et les directeurs des Agences Régionales de Santé (par exemple Bretagne).

Evolution du nombre d’étudiants en 2ème année de médecine (après le concours de fin de 1ère année) en regard de la population français de 1976 (5 ans après l’instauration du numerus clausus) à 2020, date de la suppression du numérus clausus. Parcours professionnels de deux médecins ayant commencé leur formation en 1976 et 1993.

Evolution du nombre d’étudiants en 2ème année de médecine (après le concours de fin de 1ère année) en regard de la population français de 1976 (5 ans après l’instauration du numerus clausus) à 2020, date de la suppression du numérus clausus. Parcours professionnels de deux médecins ayant commencé leur formation en 1976 et 1993.

Sources : https://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9mographie_de_la_France, https://fr.wikipedia.org/wiki/Numerus_clausus_dans_l’admission_aux_études_de_santé_françaises.

Où en est-on actuellement ? 

L’objectif d’arriver progressivement à 12 000 médecins formés par ans a été avancé par le gouvernement Attal. 

Mais pour remplir cet objectif, il faudrait des moyens supplémentaires pour les Facultés de Médecine ainsi que pour les CHU afin d’accueillir ces nouveaux étudiants et leur assurer des stages de formation au niveau de l’externat (jusqu’à la 6ème année d’études) et de l’internat (formation aux spécialités dont la médecine générale). 

En outre, Il faudrait pour former plus de généralistes plus de stages chez des médecins généralistes déjà en activité et débordés. Or, malgré les promesses de la loi d’orientation universitaire Vidal votée durant le premier mandat d’E Macron, les universités voient actuellement leurs moyens décroître. 

La faible augmentation des dépenses de santé voté lors du dernier débat budgétaire ne permettra pas aux CHU d’ouvrir de nouveaux lits. 

Enfin, La formation d’un médecin nécessite actuellement de 9 ans pour un généraliste à 12 ans pour les spécialités les plus longues (neurochirurgie par exemple) et toute décision d’augmentation du nombre de médecins formés n’aura un impact que plus de 10 ans après. Les conséquences politiques suivies dans les 50 dernières années avec la diminution drastique du nombre de médecins formés jusqu’en 1993 et la faiblesse du rattrapage jusqu’à maintenant ne seront compensées que lentement et à condition que la rupture avec les mesures austéritaires soit amorcée ce qui n’est pas l’orientation du gouvernement Bayrou. Cependant, des mesures peuvent être rapidement prises. 

Ainsi, les hôpitaux publics français fonctionnent depuis de longues années avec de nombreux médecins formés dans des pays hors union européenne (PADHUE : praticiens à diplôme hors Union européenne). Contrairement à leurs homologues des pays européens, les diplômes et spécialités de ces médecins ne sont pas reconnus en France en dehors des établissements hospitaliers. 

Alors qu’ils font le même travail que leurs collègues français, ils sont maintenus dans des statuts transitoires sous-payés. Alors que de nombreux postes de praticiens hospitaliers sont vacants dans les hôpitaux français et que les administrations locales souhaitent pouvoir leur offrir ces postes, l’administration centrale des hôpitaux (DGOS) s’obstinent à organiser des concours avec des critères de recevabilités variables selon les années et les spécialités. Clairement, la DGOS souhaite maintenir un volant de médecins précaires corvéables et licenciables rapidement. 

Au contraire la reconnaissance de leurs compétences et diplômes permettrait de les stabiliser dans des conditions de rémunération et de statut digne, d’éviter pour certains leur départ pour d’autres pays et d’assurer la survie des activités hospitalières au service des patients qui sont actuellement en grosse difficulté. Au-delà de cet exemple, il faut sortir de la crise globale de notre système de santé par une politique de rupture avec l’ensemble des mesures de rationnement en œuvre depuis des dizaines d’années.

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9 juin 2025 1 09 /06 /juin /2025 12:45
Non, monsieur le Président, ce n’est pas aux historiens de qualifier le génocide des Palestiniens - Tribune d'avocats et de femmes et hommes de justice parue dans l'Humanuité du 8 juin 2025
Non, monsieur le Président, ce n’est pas aux historiens de qualifier le génocide des Palestiniens

Tribune

Monsieur le Président,

Les avocats signataires de la présente tribune vous accusent.

D’irresponsabilité, lorsque vous vous retranchez derrière les historiens de demain, à qui « il appartiendrait de qualifier le crime de génocide, les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité », quand vous ne pouvez ignorer que cela est du ressort, aujourd’hui et sans plus attendre, des juristes et des juridictions internationales.

D’attentisme coupable, préconisant de compter les morts et renonçant à sauver des vies humaines. L’histoire raconte, mais elle ne protège, ni ne sanctionne. Seule, la justice le peut, elle en assume le devoir.

D’inertie donc, détournant le regard et tergiversant, alors que, chaque jour, s’accroît le tas de cadavres des civils Palestiniens, dont des milliers d’enfants.

 

De manque de courage, tolérant que la nécessité absolue de la condamnation des auteurs des attentats terroristes du 7 octobre 2023 et de la libération des otages détenus par le Hamas, soit opposée en justification des dizaines de milliers de civils Palestiniens morts, déplacés, affamés, non soignés, et de la colonisation brutale et violente de la Cisjordanie.

Ils vous accusent d’ignorer la Convention de 1948 sur la prévention et la répression du génocide, dont la France est signataire, et qui impose d’empêcher, de combattre et de punir ce crime que notre Code pénal qualifie de crime contre l’humanité.

De fermer les yeux sur les alertes de la Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme soulignant que la situation en Territoire palestinien occupé est « non seulement inacceptable, mais le résultat d’une politique assumée de destruction de Gaza et de déportation massive de sa population », qui « renvoie à une intention génocidaire ».

D’ignorer les mandats d’arrêt lancés le 21 novembre 2024 par la Cour pénale internationale à l’encontre de Benyamin Netanyahou, premier ministre, et Yohav Gallant, ancien ministre de la défense de l’État d’Israël, concluant « avoir des motifs raisonnables de les considérer coupables des crimes suivants :

– D’affamer des civils comme méthode de guerre, constitutif d’un crime de guerre, et de crime contre l’humanité de meurtre, persécution et autres actes inhumains »,

« du crime de guerre consistant à diriger intentionnellement des attaques contre la population civile »,

« De priver la population civile de Gaza de biens indispensables à sa survie, y compris de nourriture, d’eau, de médicaments et de fournitures médicales, ainsi que de carburant et d’électricité »,

– D’entrave « à l’apport d’une aide humanitaire en violation du droit international humanitaire »,

– D’être à l’origine « du manque de nourriture, d’eau, d’électricité et de carburant, ainsi que de fournitures médicales spécifiques, afin de créer des conditions de vie calculées pour entraîner la destruction d’une partie de la population civile de Gaza, ce qui a provoqué la mort de civils, y compris d’enfants, pour cause de malnutrition et de déshydratation »,

« D’infliger de grandes souffrances au moyen d’actes inhumains sur des personnes ayant besoin de soins, ce qui constitue le crime contre l’humanité d’autres actes inhumains ».

« De priver une partie significative de la population civile de Gaza de ses droits fondamentaux, y compris le droit à la vie et le droit à la santé »,

« De cibler la population pour des motifs politiques et/ou nationaux, commettant ainsi le crime contre l’humanité de persécution ».

De faire fi de la Cour internationale de Justice, des mises en garde des juridictions internationales, des alertes des organisations humanitaires qui documentent la situation désespérée d’une population décimée, déplacée, affamée et colonisée.

Monsieur le Président, les avocats vous accusent d’ajouter au malheur de Gaza en refusant de nommer les choses en restant sourds aux alarmes des juristes qui qualifient de génocide le fait d’affamer intentionnellement les civils et de les priver délibérément, en toute connaissance de cause, de biens indispensables à leur survie.

D’illégale passivité, exposant la France à l’engagement de sa propre responsabilité pénale devant les juridictions internationales pour complicité de génocide du fait de son inaction en violation de ses obligations internationales.

De complaisance scandaleuse, tolérant, à l’inverse de nos dignes voisins, le survol illégal comme contraire au Statut de Rome, de notre espace aérien par un chef de gouvernement sous le coup d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale pour crime contre l’humanité.

D’apathie et de renoncement, constatant amèrement que nonobstant vos récentes incantations, l’oubli des mots d’Elie WIESEL : « la neutralité aide l’oppresseur, jamais la victime, le silence encourage le persécuteur, jamais le persécuté. »

Monsieur le Président, outre l’indispensable reconnaissance annoncée de l’État Palestinien, vous avez le pouvoir et le devoir de faire entendre la voix de la France, d’imposer une enquête internationale sous l’égide de la Cour pénale internationale et des organes de l’ONU, de suspendre toute coopération militaire, d’exiger que cessent ces violations graves et renouvelées du droit international, et du droit humanitaire.

Les robes noires n’ont qu’une passion, celle de la justice, au nom de l’humanité qui souffre tant. L’histoire ne qualifiera pas le génocide en cours, mais elle vous jugera. Et cette fois, nul ne pourra dire qu’on ne savait pas.

 

 

 

 

 

 

Signataires:

– ARRUE Jean-François Ancien Bâtonnier – Barreau de Lyon

– JUNOD-FANGET Laurence Ancienne Bâtonnière – Barreau de Lyon

– TAMET Yves Ancien Bâtonnier – Barreau de Seine-Saint-Denis Avocat honoraire

– DAOUD Emmanuel Barreau de Paris

– LEVY Albert Ancien avocat – Ancien magistrat

– MECARY Caroline Barreau de Paris

– DOYEZ Frédéric Barreau de Lyon

– JEANNOT Brigitte Barreau de Nancy

– SOULA-MICHAL Sofia Barreau de Lyon

– BASTIN Anne-Sophie Barreau de Lille

– CLAUDE-MAYSONNADE Christine Barreau de Tarbes

– MALLEM Jamel Barreau de Roanne

– FERHAT Nawel Barreau de Lyon

– PACHECO Lydia Barreau de Paris

– SERVIA Aline Barreau de Rouen

– ABADA Houda Barreau de Saint-Etienne

– ABASSADE Lucile Barreau de la Seine-Saint-Denis

– ABD EL REHIM Sabrine Barreau de Paris

– ABDALLAOUI Myriam Barreau de Nice

– ABDELLATIF Zineb Barreau d’Amiens

– ABDENNOUR Sabrina Barreau des Hauts-De-Seine

– ABDERREZAK Rachid Barreau de Paris

– ABERROU Oumel Barreau de Marseille

– ABI NADER Andréa Barreau de Paris

– ABKOUI Meriem Barreau de La Roche sur Yon

– ABOUDAHAB Zouhair Barreaux de Grenoble et Lyon

– ACHAMMAMI Dalila Barreau de Lille

– AGGAL Nawel Barreau de Paris

– AHMEDI Dalila Barreau de Paris

– AHMED-YAHIA Sarah Barreau de Paris

– AIDLI Manon Barreau de Paris

– AKARIOUH Brahim Barreau de Paris

– ALBINA Rudy Barreau de Paris

– AL-DOURI Tammouz Barreau de Lyon

– ALIBHAYE Hanna Barreau de Saint-Denis de la Réunion

– ALILI Neïla Barreau de Paris

– ALILI Samia Barreau de Paris

– AMARI Houria Barreau de Seine Saint Denis

– AMEUR Dounia Barreau de Grenoble

– AMHIS Louiza Barreau de Paris

– AMRANE Samia Barreau de Paris

– AMROUCHE Myriam Barreau de Paris

– ANNANE Soumayia Barreau de Paris

– ANNIOUI Inès Barreau de Paris

– ARBI Rania Barreau de Lille

– ARIES Stéphanie Barreau de Lyon

– ARNAUD Nino Barreau de Marseille

– ASMANE Nabila Barreau de Seine-Saint-Denis

– AïSSAOUI Leïla Barreau de Paris

– ATILA Gulsum Barreau de Seine-Saint-Denis

– AYARI Nour Barreau de Paris

– AYDIN Dilane Barreau de Paris

– AYDIN-IZOULI Seve Barreau de Paris

– AYRAL Elodie Barreau de Cherbourg

– AZDEM DELAERE Meriem Barreau de Saint-Nazaire

– AZIZI Sarah Barreau de Paris

– AZZAHTI Saida Barreau du Havre

– AZZI Sihame Barreau de Marseille

– BA Seydi Barreau de Paris

– BAALI Nassima Barreau de Paris

– BACHELET Mathilde Barreau de Toulouse

– BACHELIER Gaëtan Barreau d’Angoulême

– BADIROU Moradeke Barreau de Paris

– BARRI Asmaa Barreau de Paris

– BAHRI Ekaterina Barreau de Saint-Etienne

– BAKAYOKO Nathalie Barreau de Marseille

– BAKHTOUS Siham Barreau de Toulouse

– BAKOUR Nadia Barreau de Paris

– BALOUL Messad Barreau de Paris

– BALA-GRODET Marie Barreau de Lyon

– BANGUIO Béatrice Barreau de Martinique

– BAOUZ Fenna Barreau de Paris

– BARAKAT Kian Barreau de Caen

– BARATA Laura Barreau de Nice

– BASILE Julia Barreau de Paris

– BATARAY Zerrin Barreau de Grenoble

– BATOT Emilien Barreau de Paris

– BAYANE Lamia Barreau de Grenoble

– BEAUFOUR-GARAUDE Corinne Barreau de Grenoble

– BECHAOUCH CONTAMINARD Sonia Barreau de Val de Marne

– BEGEOT Anne-Charlotte Barreau de Paris

– BELABBAS Madjid Barreau de Lyon

– BELAID Ceyla Barreau de Toulouse

– BELAÏDI Myriam Barreau de Paris

– BELALMI Camilia Barreau de Paris

– BELALMI Nesrine Barreau de Paris

– BELAZZOUG Safia Barreau de Montpellier

– BELDJELLIL Nadia Barreau de Lyon

– BELKACEM Mounia Barreau de Paris

– BELKEBIR Farid Barreau de Valencienne

– BELKEDDAR Sabrina Barreau de Paris

– BELLAL Nordine Barreau de Lille

– BELLASRI Samir Barreau de Lyon

– BEN ALI Ahmed Barreau de Saint Pierre de La Réunion

– BEN ALI Sophiane Barreau de Paris

– BEN MOUSSA Emna Barreau de Paris

– BEN REHOUMA Ines Barreau du Val d’Oise

– BÉNARD Laëtitia Barreau du Havre

– BÉNARD Noémie Barreau de Paris

– BENAMARA Abdelmadjid Barreau de Paris

– BENAMMAR Dalanda Barreau de Paris

– BÉNARD Laëtitia Barreau du Havre

– BENGUERRAICHE Shéhérazade Barreau d’Aix-en-Provence

– BENHENICHE Sonia Barreau de Saint-Etienne

– BENKANOUN Lofti Barreau de Paris

– BENKIRANE Majda Barreau de Paris

– BENSACI Amel Barreau de Paris

– BENSMAINE Sophie Barreau de Grenoble

– BENYAHIA Soraya Barreau de Lyon

– BEN YOUNES Olfa Barreau de Lyon

– BERRAHOU Ylies Barreau de Paris

– BESCOU Morgan Barreau de Lyon

– BESSADI Didier Barreau de Marseille

– BETTACHE Ferroudja Barreau de Seine-Saint-Denis

– BIDEAUD Stéphanie Barreau des Sables d’Olonne

– BIELAKOFF Claire Barreau de Seine-Saint-Denis

– BLAIN Adeline Barreau de Paris

– BlANCHAMP Arthur Barreau de Vienne

– BLANCHON Marie Barreau de Lyon

– BON Antoine Barreau de Strasbourg

– BORCZUCH Pauline Barreau de Paris

– BORGNAT Cyril Barreau de Nice

– BOUBIDAR Nabil Barreau de Paris

– BOUNDAOUI Sonia Barreau de Seine-Saint-Denis

– BOUCHARED Amelle Barreau de Paris

– BOUCHAUD-BERTHELOT Esther Barreau de La Roche sur Yon

– BOUCHENE Souade Barreau de Lyon

– BOUDIR COMET Nadiya Barreau de Paris

– BOUDJELTI Abderrezak Barreau de Paris

– BOUDJEMA Nassima Barreau de Paris

– BOUGHANMI Mouna Barreau d’Aix en Provence

– BOUGHANMI PAPI Patricia Barreau de Nice

– BOUGHIDA BAKOUR Nadia Barreau des Hauts-de-Seine

– BOUGIER Pascale Barreau de Seine-Saint-Denis

– BOUKARA Nohra Barreau de Strasbourg

– BOUKERSI Myriam Barreau de Paris

– BOUKERSI Sarah Barreau de Paris

– BOUMEDIENE THIERY Alima Barreau du Val-d’Oise

– BOUR Clémentine Barreau de Paris

– BOURGAUD Auriane Barreau de Nancy

– BOURGUIBA Anissa Barreau de Paris

– BOURRAN Elias Barreau de Paris

– BOUSTANI Lalla Barreau de Seine-Saint-Denis

– BOUSTELITANE Baya Barreau de Marseille

– BOUTTIER Nicolas Barreau de Paris

– BOUYADOU Sofia Barreau de Marseille

– BOUZAR Dalila Barreau de Paris

– BOUZEKRI Mariem Barreau de Paris

– BOUZIANI Louiza Barreau de Seine-Saint-Denis

– BOYLE David Barreau de l’Eure

– BRAUD Alexandre Barreau de Béthune

– BRAY Virginie Barreau de Paris

– BRUDON-MENU Camille Barreau de Lyon

– BULAID Aya Barreau de Lille

– BYRAM Cynthia Barreau de Paris

– CADENA Hugo Barreau de Paris

– CAILLET Anne Barreau de Seine-Saint-Denis

– CALIF RIBEIRO Linsay Barreau de Paris

– CAMERINO Sofia Barreau de Grenoble

– CARRO Audrey Barreau de Paris

– CATALA Aude Barreau de Paris

– CATALA Margaux Barreau de Nantes

– CELLIER Mélanie Barreau de Grenoble

– CERALINE Jazz Barreau de Aix en Provence

– CHABANE Amina Barreau de l’Essone

– CHABOSY Charlotte Barreau de Paris

– CHADANIAN Antoine Barreau de Paris

– CHÂLES Margaux Barreau de Caen

– CHALONY Catherine Barreau du Havre

– CHARLERY Marie-Elisabeth Barreau de Lyon

– CHATI Nora Barreau du Havre

– CHDAILI Nabila Barreau de Marseille

– CHEKKAT Rafik Barreau de Marseille

– CHENOT Mounia Barreau de Paris

– CHERIFF Adeline Barreau de Nantes

– CHEVREUX HANAFI Elodie Barreau de Paris

– CHOMEL DE VARAGNE Jérôme Barreau de Lyon

– CHORT Marc-Olivier Barreau de Dax

– CHOUAIEB Inès Barreau de Paris

– CIUBA Clara Barreau de Paris

– CLEMENT Jean Didier Avocat honoraire – Barreau de Draguignan

– COASSY Annabelle Barreau de Lyon

– COBERT Cherine Barreau de Paris

– COHADON Julie Barreau de Rennes

– COHEN Léa Barreau de Toulouse

– COHEN Salomé Barreau de Toulouse

– COLLET Laura Barreau de Nanterre

– COMI Nathalie Barreau de Lyon

– CONROY Franck Barreau de la Seine-Saint-Denis

– CONTY Emma Barreau de Paris

– COQUILLON Aurélia Barreau de la Seine-Saint-Denis

– CORRE Emmanuelle Barreau de Nantes

– CORSINI Martine Barreau de Tarbes

– COSTANTINI Ada Barreau de Lyon

– COUE Annelise Barreau de La Roche sur Yon

– COURATIER BOUIS Clotilde Barreau de Paris

– COUSIN Madeleine Barreau de Lyon

– CROSNIER Perrine Barreau de la Seine-Saint-Denis

– CRUSOE Lionel Barreau de Paris

– DACHARY Camille Barreau de Lyon

– DAKHLAOUI Hedi Barreau de Paris

– DAKHLI Chaouki Barreau de Seine Saint Denis

– DAMIANO Mireille Barreau de Nice

– DANDAN Rémy Barreau de Lyon

– DANTCIKIAN Christelle Barreau de Draguignan

– DAOUDI Sophia Barreau de Paris

– DAVID Elise Barreau de Seine Saint Denis

– DAUBIÉ Chloé Barreau de Lyon

– DE DECKER Jean-Baptiste Barreau de Lyon

– DE OLIVEIRA Claudia Barreau de Paris

– DE ROMANET Cédric Barreau de Paris

– DEBAZAC Carole Barreau de la Seine-Saint-Denis

– DEBBAH Sebbah Barreau de Lyon

– DE LA BERNADIE Sophie Barreau de Paris

– DELGADO HERNANDEZ Gloria Barreaux de Paris et de Madrid

– DELLA MONACA Cécile Barreau de Nice

– DEMONT Juliette Barreau de Paris

– DENFER Samira Barreau de Lille

– DERBALI Assia Barreau de Toulouse

– DEROUICHE Kamel Barreau de Paris

– DESCHAMPS Annélie Barreau de Nîmes

– DI MAYO Noémie Barreau de l’Ardèche

– DIALLO Abdou Barreau des Pyrénées-Orientales

– DIALLO Alpha Barreau de Paris

– DIALLO Magalie Barreau de Paris

– DIASPARRA Justine Barreau de Nice

– DINPARAST Emma Barreau de Paris

– DJAE Abdou Barreau de Meaux

– DJAFOUR Nacima Barreau de Saint-Denis de la Réunion

– DJEDDIS Chaïmaa Barreau de Paris

– DJEBARI Aymen Barreau de Lyon

– DJORFE Hakim Barreau des Pyrénées-Orientales

– DOCTEUR Emmanuel Barreau de Marseille

– DODAT-AKHOUN Asma Barreau de Saint-Denis

– DRAMÉ Hamalla Barreau de Laon

– DREZET Delphine Barreau du Havre

– DRIOUCH Myriam Barreau de Seine Saint Denis

– DROUET Marie Barreau de Nantes

– DROUET Pauline Barreau du Havre

– DUBOIS-BONNET Zoé Barreau de Paris

– DUBOS Sophie Barreau de Toulouse

– DUCASSOUS Maëlla Barreau de Paris

– DUGUET Alice Barreau de Paris

– DUPOIZAT-MICHAL Dominique Barreau de Lyon – Ancien avocat

– DURAND Fanny Barreau des Hauts-de-Seine

– EKWALLA-MATHIEU Raphaël Barreau de Lille

– ELACHI Khaled Barreau de Paris

– EL ALAMI Anissa Barreau de Paris

– EL BOUROUMI Nadia Barreau d’Avignon

– EL HILALI Faïzat Barreau de Senlis

– EL MABROUK Fatma Barreau de Seine Saint Denis

– EL MAGHNOUJI Myriam Barreau de Paris

– EL MOUKHTARI Khalil Barreau de Clermont-Ferrand

– ERCOK Bilgehan Barreau de Lyon

– EROL Mervé Barreau de Paris

– ES SAADI Hakima Barreau du Val de Marne

– ESTEVENY Hugo Barreau de la Seine-Saint-Denis

– EZZEDINE Claudia Barreau de Paris

– FABRE Blandine Barreau de Nantes

– FAHER Younes Barreau de Paris

– FANTON Christophe Barreau des Pyrénées-Orientales

– FARES Adel Barreau de Paris

– FATNASSI Darine Barreau de Marseille

– FAVAIN Andréa Barreau de Paris

– FAYEK Hemza Barreau d’Alberville

– FERNANDEZ Yasmin Barreau de Paris

– FERNET Marie Barreau de Paris

– FIRANE Linda Barreau de Versailles

– FRAGA Coralie Barreau de Paris

– FRAGNE Antonin Barreau de Paris

– FRANCOS Benjamin Barreau de Toulouse

– FRONTON Pierre Barreau de Lyon

– FOUDAD Sabra-Maya Barreau de Lille

– GACHI Kaltoum Barreau de Paris

– GALICI Marouane Barreau de Marseille

– GANDINI Jean-Jacques honoraire Barreau de Montpellier

– GHANDEHARI Marie Barreau de Paris

– GHARBI Manel Barreau de Versailles

– GILLES Yannis Barreau de Paris

– GRAGUEB CHATTI Amira Barreau de Lyon

– GRENOUILLET Agathe Barreau de la Seine-Saint-Denis

– GHANDEHARI Marie Barreau de Paris

– GHARBI Najib Barreau de Paris

– GODDET Violaine Barreau de Lyon

– GODEFROY Yaël Barreau de Rouen

– GONZALEZ DE GASPARD Philippe Barreau de Paris

– GONCALVES LEITE Deolinda Barreau du Havre

– GOUADRIA Mehdi Barreau de Paris

– GOUJA Sonia Barreau de Paris

– GOUJON Lucile Barreau du Val de Marne

– GOUL Mahbouba Barreau de Paris

– GREGO Anne Barreau de Paris

– GREINER Magali Barreau de Paris

– GRENOUILLET Agathe Barreau de la Seine-Saint-Denis

– GRISOLLE Audrey Barreau de Paris

– GUERIN Jennifer Barreau de l’Eure

– GUIET Lucile Barreau du Havre

– HACHEMI Majda Barreaux de Paris et New-York

– HALAIMIA Racha Barreau de Paris

– HAMCHACHE Djouhra Barreau de Marseille

– HAMDI Lamine Barreau de Paris

– HAMOUI Albert Barreau de Paris

– HANOUN Assia Barreau de Lille

– HARDOIN Aurélie Barreau de Paris

– HARMLI Assia Barreau de Thonon-les-Bains

– HATHROUBI Raouda Barreau de Lyon

– HAUSSETETE Elisa Barreau du Havre

– HAUSSETETE Sophie Barreau du Havre

– HAUSSETETE Emilie Barreau du Havre

– HERMOUET Solène Barreau de la Roche-sur-Yon

– HERZOG Inès Barreau de Caen

– HOCINE Najoua Barreau de Paris

– HODROGE Johana Barreau de Rouen

– HUET Pierre-Antoine Barreau de Paris

– IBOUDRAREN Horia Barreau de Paris

– ICHKHANIAN Anaïd Barreau de Paris

– IL Léa Barreau de Paris

– IDCHAR Youcef Barreau de Saint-Etienne

– ILER Betul Barreau de Paris

– IRATNI Bilel Barreau de Paris

– JABAKHANJI Rémi Barreau de Paris

– JACQUET Vinciane Barreau de Meaux

– JANOT Pierre Barreau de Grenoble

– JANOT-TABOUZI Luisa Barreau de Grenoble

– JARNO Julie Barreau de Marseille

– JEBBOURI Hajiba Barreau de Paris

– JOSEN-LIBES Jennifer Barreau de Toulouse

– JOULALI Ilhem Barreau de Grenoble

– KACEMI BELABES Nassima Barreau de Paris

– KADRI Mariem Barreau de Saint-Etienne

– KAMMOUSSI Sabah Barreau de Roanne

– KARAM Laure Barreau de Paris

– KATI Ferielle Barreau de Paris

– KERBOUA Souheïla Barreau de Chambéry

– KHADRAOUI Hafida Barreau de La Roche-sur-Yon

– KHATTOUT Nordine Barreau de Paris

– KHEBOUR Aniska Barreau de Paris

– KHOURY-CARDOSO Sara Barreau de Toulouse

– KHRIS-FERTIKH Hadjar Barreau de Paris

– KILINC Gulustan Barreau de Paris

– KILO Nathalie Barreau de Seine-Saint-Denis

– KOUASSI Koffi Barreau de Caen

– KRIM Inaes Barreau de Lyon

– LAAREG Sonia Barreau de Lyon

– LABRIKI Zoulikha Barreau de Senlis

– LACAZE-MASMONTEIL Mathilde Barreau de Paris

– LAHBIB Safa Barreau de Rouen

– LAHMIDI Jihad Barreau de Lyon

– LAMALCHI Nacima Barreau de Paris

– LANSARD Canelle Barreau de Seine-Saint-Denis

– LAOUBI Lidya Barreau de Saint-Etienne

– LAPLANCHE-SERVIGNE Léa Barreau de Lyon

– LAPORTE Anne Barreau de La Roche sur Yon

– LARBI Malika Barreau de Seine-Saint-Denis

– LASSALLE Rémi Barreau de Paris

– LATOUCHE Claire Barreau de Nantes

– LATRECHE Soria Barreau de Seine-Saint-Denis

– LEBECHE Nadia Barreau de Rouen

– LE BER Yasmina Barreau de Paris

– LE GRONTEC Christophe Barreau de Paris

– LE MARCHAND Clémence Barreau d’Orléans

– LE SCOLAN Antoine Barreau de la Guyane

– LECLERC Arthur Barreau de Toulouse

– LECUYER Elisabeth Barreau de Marseille

– LEFEVRE Antoine Barreau de l’Eure

– LEITE GONGALVE Deolinda Barreau du Havre

– LEONHARDT Anaïs Barreau de Marseille

– LEQUIEN Emmanuelle Barreau de Lille

– LEROY Magali Barreau de Rouen

– LETTAT-OUATAH Lynda Barreau de Lyon

– LTAIEF Wassila Barreau de Paris

– LOWY Tamara Barreau de Seine-Saint-Denis

– MAALLAOUI Ilyacine Barreau de Paris

– MABILON Alizée Barreau de Paris

– MADEC Kattel Barreau de Marseille

– MAHDJOUBI Mourad Barreau de Marseille

– MAGNIN Elsa Barreau de Lyon

– MAHRI Cheraf Barreau de Lyon

– MAKKI Hussein Barreau de Paris

– MALEK Adam Barreau de Paris

– MALLET Stéphanie Barreau de Clermont-Ferrand

– MARTIN Julien Barreau de Strasbourg

– MALLEM Najet Barreau de Bourgoin Jallieu

– MANNARINO Damien Avocat honoraire – Barreau de Seine-Saint-Denis

– MANIJEAN Frédérique Barreau de Paris

– MANISSIER Julie Barreau de Paris

– MANSOURI Amèle Barreau de Rouen

– MARI Morgane Barreau de Lyon

– MARQUES Virginie Barreau de Bobigny

– MARSSO Zayd Barreau de Paris

– MARTINE Guillaume Barreau de Paris

– MARY Antoine Barreau du Havre

– MARZAK Sihame Barreau de la Seine-Saint-Denis

– MASKHARACHVILII Nathan Barreau de Paris

– MASSOU DIT LABAQUERE Maripierre Barreau de Pau

– MEBARKI Myriam Barreau de Lyon

– MEDINA OLIVEIRA Claudia Barreau de Paris

– MEHAH Launys Barreau de Lyon

– MENERI Baloul Barreau de Paris

– MENIRI Moussa Barreau de Lyon

– MERABET Djamel Barreau de Rouen

– MESSAOUDEN Keltoum Barreau de Paris

– METIVIER Mélanie Barreau de Clermont Ferrand

– MEZI Maiwelle Barreau de Paris

– MEZITI Ismaël Barreau de Toulouse

– MERE Christine Barreau de Nîmes

– MICHAL Jean-Emmanuel Barreau de Lyon – Ancien avocat

– MICHAL Julien Barreau de Lyon

– MIHIH Fahd Barreau de Nîmes

– MILCENT Daoud Barreau de Strasbourg

– MILLOT Sophie Barreau de Paris

– MILLOU Mariama Barreau de Marseille

– MIRTCHEV Elise Barreau de la Seine-Saint-Denis

– MISSAOUI LEFEBVRE Nora Barreau de Lille

– MOHANDI Marnia Barreau de Paris

– MOKHEFI Djamila Barreau de Caen

– MOKRANE Nedji Barreau de Paris

– MONNIER Lucile Barreau de Tours

– MOREL Mathilde Barreau de Paris

– MOUILLET Emma Barreau de la Seine-Saint-Denis

– MOULAI Souhila Barreau de Paris

– MOULOUADE Najoua Barreau de Paris

– MOUMEN Imad Barreau de Paris

– MOUSSA Yasmine Barreau de Paris

– MOUMEN Zaïneb Barreau de Marseille

– MOUTAOUAKIL Nabila Barreau de Paris

– MOUTON Charlotte Barreau de Nancy

– MULLEM Florine Barreau de Grenoble

– NABIER Marion Barreau de Paris

– NAILI Fatiha Barreau de Lyon

– NAJI Amina Barreau de Versailles

– NASSAR Jean-Maurice Barreau de Saint-Pierre de la Réunion

– NDAO Banna Barreau de Versailles

– NEMATOLLAHI-GILLET Rochane Barreau de Paris

– NEVEU SANCHEZ Charlène Barreau d’Avignon

– NIAKATE Fatoumata Barreau de l’Eure

– NIAKATE Mahamadou Barreau du Val-d’Oise

– NJANGA Eliott Barreau de Paris

– ODIER Gabriel Barreau de Saint Pierre

– OLLIVIER Élise Barreau de Grenoble

– OLOUMI Zia Barreaux de Paris et Nice

– OUADAH BENGHALIA Fadila Barreau de Paris

– OUAOU Yasmine Barreau de Paris

– OUDIN Mathieu Barreau de Tarbes

– OUERGHI Jamila Barreau de Paris

– OULMY Yasmina Barreau de Créteil

– OUZAR Aïcha Barreau de Paris

– OVA Roberto Barreau de Saint-Pierre

– PAJOT Iris Barreau de Paris

– PAQUET Nolwenn Barreau de Lyon

– PARDOE Maiwenn Barreau de Bordeaux

– PARIENTE-BUTTERLIN Clara Barreau de Saint-Denis

– PAUMELLE Martin Barreau de Caen

– PAWLOTSKY Aurèle Barreau de Paris

– PERIN Mina Barreau de Clermont Ferrand

– PETIT Jean-Philippe Barreau de Lyon

– PERRIN Jean-Julien Barreau de Clermont-Ferrand

– PICARD Chloé Barreau de Lyon

– PICARD Laure Barreau de Roanne

– PIEROT Laurent Barreau de la Haute Loire

– PIEROT Louis Barreau de Lyon

– PIGOT Céline Barreau de Paris

– PINSON Victoire Barreau de Paris

– PINTO Alice Barreau de Seine-Saint-Denis

– PLET Myriam Barreau de Lyon

– POMMIER Viannay Barreau de Paris

– PONCET-MONTAGNE Thierry Barreau de Grenoble

– PONS Laure Barreau de Nice

– PORNON-WEIDKNNET Jehanne Barreau de Bordeaux

– PUGLIESE Margot Barreau de Paris

– PUZZANGARA Célia Barreau de Lyon

– QUEMERE Lucie Barreau de Paris

– QUINTIN Céline Barreau de Lyon

– QUOIREZ Céline Barreau de Nîmes

– RAGALD SAINT-AIME Sandrine Barreau de Martinique

– RAHMANI Sabah Barreau de Lyon

– RAKROUKI Souleymen Barreau des Hauts-de-Seine

– RALLE Elise Barreau de Paris

– RENAUDIN Sophie Barreau de Saint-Denis

– RIAHI Makram Barreau de Lyon

– RIQUE-SEREZAT Patricia Barreau du Havre

– ROBERT Jean-Baptiste Barreau de Grenoble

– ROCHE Judith Barreau du Val de Marne

– RODRIGUES Sandrine Barreau de Lyon

– ROGE Marine Barreau de Paris

– ROGER-PETIT Claire Barreau de Marseille

– ROIRAND Sylvie Barreau de la Roche sur Yon

– ROMDANE Achraf Barreau de Lyon

– ROONEY Muireann Barreau de Bordeaux

– ROSTAING-TAYARD Isabelle Barreau de Lyon

– ROUABAH Hadjer Barreau de Lyon

– ROUSSEL Ariane Barreau de Lyon

– RUBAT DU MERAC Eléonore Barreau d’Annecy

– RUSSO Blandine Barreau de Paris

– SAAD-OMAR Saadaldin Barreau de Seine-Saint-Denis

– SADOUNI Kada Barreau de Nice

– SAFI Fariza Barreau de Paris

– SAHRAOUI Mehdi Barreau de Lyon

– SAÏDANE Myriam Barreau de Paris

– SAINT AVIT Didier Barreau de Lyon – Ancien avocat

– SAJOUS Anne Sophie Barreau d’Annecy

– SALAMA Chirine Barreau de Val d’Oise

– SALAMON Samy Barreau de la Martinique

– SAMAD Farah Barreau de Lyon

– SAMBUIS Maïthé Barreau de Lyon

– SAMEUR Sarah Barreau de Paris

– SANCHEZ Florian Barreau de Paris

– SANCHEZ Manon Barreau de Lyon

– SANSON Mathilde Barreau de Rouen

– SARAGA-MORAIS Luther Barreau de Paris

– SARIKAN Kadir Barreau de Châlon-sur-Saône

– SAUVIGNET Xavier Barreau de Paris

– SAVIGNY Delphine Barreau de Saint-Pierre

– SAYAH Amel Barreau de Paris

– SCHOEFFLER Astrid Barreau de Clermont-Ferrand

– SEGHIR Aissia Barreau de Lyon

– SEMAK Amélie Barreau de Seine-Saint-Denis

– SERTELON Sébastien Barreau de Lyon

– SI ABDELKADER Laila Barreau de Paris

– SIAU Amandine Barreau de Paris

– SICRE Maïdou Barreau de Toulouse

– SIGNOL Elodie Barreau de Lyon

– SMAIL Nelly Barreau de Montpellier

– SMAIL Sarah Barreau de Paris

– SMIRA Aziz Barreau des Hauts-de-Seine

– STEPHAN Victoire Barreau de Paris

– SOLTANI Elsa Barreau de Paris

– SOPENA Antonin Barreau de Marseille

– SOUCAT Corentin Barreau de Paris

– SOUIDI Eizer Barreau des Hauts-de-Seine

– STINAT Agathe Barreau des Hauts-De-Seine

– Stephen SUFFERN Barreau de Paris

– SUN TROYA Stéphany Barreau du Val d’Oise

– SUTTY Virginie Barreau de Caen

– SYLLA Alfousseynou Barreau de Paris

– TAALLAH Chokri Barreau de Paris

– TABORDET-MERIGOUX Aurore Barreau de Paris

– TABOURI Yasmine Barreau de Paris

– TABOUZI Fatima Barreau de Lyon

– TADJINE Karima Barreau de Paris

– TAKROUNI Zohra Barreau de Montpellier

– TARRAGON Camille Barreau de Paris

– TAOULI Nora Barreau de Lyon

– TARDY Aurélie Barreau de Marseille

– TEBAA Nadia Barreau de Paris

– TERCERO Flore Barreau de Toulouse

– TEGHBIT Linda Barreau de Paris

– TERRASSON Clément Barreau de Grenoble

– TETU Maïlys Barreau de Lyon

– THEILLIERE Sarah Barreau de Saint-Etienne

– THEVENET Pierre Barreau de Paris

– THEVENET Sébastien Barreau de Lyon

– THOONSEN Sophie Barreau de La Roche Sur Yon

– TISSERANT Claire Barreau de Paris

– TORT Louise Barreau de Paris

– TOSTIVINT Marie Barreau de la Seine Saint Denis

– TOUCHARD Corinne Barreau de Nantes

– TURKMEN Elif Barreau de Lyon

– VARASSE Alaïna Barreau de Paris

– VELUT-PERIES Charlotte Barreau de Seine-Saint-Denis

– VERCOUSTRE Constance Barreau du Havre

– VINCENSINI Vannina Barreau de Marseille

– VINCENT Claude Barreau de Nantes

– VINET Justine Barreau de Paris

– WILLOCQ Pauline Barreau de Marseille

– WISSAAD Lara Barreau de Paris

– ZAALOUNI Elyes Aïmen Barreau de Lyon

– ZAGAR Marine Barreau de Paris

– ZAÏD Salima Barreau de Paris

– ZAZOUI Ikrame Barreau de Seine-Saint-Denis

– ZEKRI Billel Barreau de Seine-Saint-Denis

– ZEHDOUD Badr Barreau de Nice

– ZOUAOUI Soraya Barreau de Paris

– ZOUAOUI Willia Barreau de Paris

– ZIANI CHERIF Zohor Barreau de Paris

– ZIMMER Carine Barreau de Lille

– ZINEB Abdellatif Barreau d’Amiens

– ZINSOU Gaëlle Barreau de Bobigny

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8 juin 2025 7 08 /06 /juin /2025 10:41
Si la cartographie n’existait pas, il faudrait l’inventer pour mieux comprendre les conflits en Palestine et en Israël. Beaucoup d’ouvrages leur ont été consacrés, mais celui-ci propose d’en raconter le déroulement à travers un très riche corpus visuel en dialogue permanent avec le texte. Comment se représenter en effet des configurations territoriales sans qu’elles ne soient figurées et explicitées ? Philippe Rekacewicz et Dominique Vidal retracent ainsi, d’hier à aujourd’hui, l’histoire mouvementée de cette terre dans un récit documenté, illustré par des cartes originales et éloquentes ou des archives rares, pour certaines inédites. Ils portent aussi une attention particulière aux projets non-advenus qui ont été imaginés au fil des décennies pour en finir avec la guerre.

Si la cartographie n’existait pas, il faudrait l’inventer pour mieux comprendre les conflits en Palestine et en Israël. Beaucoup d’ouvrages leur ont été consacrés, mais celui-ci propose d’en raconter le déroulement à travers un très riche corpus visuel en dialogue permanent avec le texte. Comment se représenter en effet des configurations territoriales sans qu’elles ne soient figurées et explicitées ? Philippe Rekacewicz et Dominique Vidal retracent ainsi, d’hier à aujourd’hui, l’histoire mouvementée de cette terre dans un récit documenté, illustré par des cartes originales et éloquentes ou des archives rares, pour certaines inédites. Ils portent aussi une attention particulière aux projets non-advenus qui ont été imaginés au fil des décennies pour en finir avec la guerre.

 
France-Israël : de De Gaulle à Macron
 
Il aura fallu dix-neuf mois de guerre génocidaire contre Gaza pour que Benyamin Netanyahou soit menacé de sanctions. Tandis que l’Union européenne envisageait de suspendre son accord d’association avec Israël, Emmanuel Macron, retour du Caire, évoquait une reconnaissance de l’État de Palestine en juin prochain.
 
Dominique Vidal
 
Journaliste et historien, auteur, avec Philippe Rekacewicz, de Palestine-Israël. Une histoire visuelle (Le Seuil, Paris, 2024).
Le 9 avril, Emmanuel Macron a annoncé la « reconnaissance » de l’État de Palestine par la France, sans doute en juin, à l’occasion de la conférence qu’elle doit co-présider avec l’Arabie saoudite à New York. Cette démarche n’est certes que « possible », et elle doit, de surcroît, « permettre aussi à tous ceux qui défendent la Palestine de reconnaître à leur tour Israël, ce que plusieurs d’entre eux ne font pas ». Conditionnelle, cette perspective, si elle prend corps, marquera un tournant de la politique française au Proche-Orient. Mais ce ne sera pas le premier…
Après la Seconde Guerre mondiale, par crainte que l’appui au mouvement sioniste compromette ses positions dans le Maghreb, Paris exprime ses réserves sur la question de la Palestine. Sous pression américaine, le délégué français à l’ONU vote le plan de partage de la Palestine le 29 novembre 1947.
Suivent presque deux décennies où la France sera le plus proche allié d’Israël. Cette proximité résulte d’une culpabilité dans le génocide des juifs, mais aussi d’une communauté de lutte entre dirigeants français et israéliens face au nationalisme arabe. L’intervention israélo-franco-britannique de Suez (1956) devient leur lune de miel. La France aidera même Israël à se doter de l’arme nucléaire.
Le général de Gaulle réagit à la guerre de 1967 par une vision prémonitoire : Israël, affirme-t-il « organise, sur les territoires qu’il a pris, l’occupation qui ne peut aller sans oppression, répression, expulsions ; et il s’y manifeste contre lui une résistance qu’à son tour il appelle terrorisme ».
La guerre d’Algérie terminée, la France redéfinit sa politique arabe, tout en se distanciant des États-Unis : Paris quitte l’organisation militaire intégrée de l’OTAN. Les trois premiers successeurs resteront fidèles à son inspiration proche-orientale : ils mettent en avant le droit des Israéliens et des Palestiniens à l’existence et à la sécurité. De Gaulle ne parlait évidemment pas encore d’État palestinien, et Georges Pompidou non plus ; Valéry Giscard d’Estaing évoque leur droit à une « patrie » et inspire l’excellente déclaration, dite de Venise, de la Communauté européenne.
François Mitterrand, le premier, se prononce pour un État palestinien lors d’un discours à la Knesset, en mars 1982, deux. mois avant l’invasion israélienne du Liban… Déterminé à préserver les chances d’une négociation avec l’OLP, Mitterrand envoie fin août un bateau sauver à Beyrouth Yasser Arafat et ses fedayin. Ce départ et la disparition de la Force multinationale laissent sans protection la population palestinienne des camps du sud de Beyrouth. Sharon la livre aux Phalangistes qui y massacrent les civils de Sabra et de Chatila.
Jacques Chirac s’inscrit progressivement dans la tradition gaullienne, reprenant à son compte les différente clés du problème : droit à l’existence et à la sécurité d’Israël, droit des Palestiniens à un État, centralité de la question palestinienne dans le conflit israélo-arabe. Contrairement à d’autres, il va manifester spectaculairement son orientation. On se souvient de sa visite de Chirac à Jérusalem en 1996, où il s’en prend au Service de sécurité israélien. L’engagement chiraquien culminera, avant et pendant la guerre contre l’Irak, lorsque la France se propulsera à la tête d’opinions et de gouvernements du monde qui s’y s’opposent.
Tout cela sembla remis en question avec l’élection de Nicolas Sarkozy. Encore ministre de l’Intérieur, il avait invité à Paris, en décembre 1995, le ministre israélien de la sécurité publique Gideon Ezra et le chef de la police Moshe Karadi afin, selon Haaretz, d’exposer « à leurs homologues français la leçon qu’ils tirent de la répression des émeutes dans leur propre pays » ? Puis la diplomatie française fera silence sur la répression quotidienne en Palestine et impulsera une coopération de plus en plus étroite avec Tel-Aviv. La participation d’Alstom et Véolia à la construction du tramway reliant Jérusalem à ses colonies – que la France a toujours considérées comme illégales - relève de la schizophrénie.
Le symbole de la volte-face de la politique française, c’est la visite de Sharon à Paris en juillet 2005 : Jacques Chirac a déroulé le tapis rouge à celui qui, peu avant, dénonçait l’« antisémitisme de la France » et appelait les Juifs français à immigrer en Israël. En fait, le président français entendait sans doute donner des gages à la direction états-unienne, après le redoutable France’s bashing opposé par Washington à l’hostilité de Paris à la guerre d’Irak.
La victoire du Hamas aux élections législatives palestiniennes du 25 janvier 2006 alimente cette évolution : non seulement Paris refuse tout contact avec le nouveau gouvernement comme les députés du mouvement, mais la France vote, début avril 2006, la suspension pour un temps de l’aide de l’UE aux Palestiniens…
Après l’attaque cérébrale de Sharon, les médias se sont attachés à transformer ce criminel de guerre en saint – ou presque. Au terme de sa vie, après avoir attaché son nom à une série de massacres –Kibya (1953), la passe de Mitla (1956), Gaza (1971), sans oublier la reconquête sanglante de la Cisjordanie (2002) -, Sharon se serait converti au pacifisme pour prendre la « décision courageuse » du retrait de Gaza. « Erreur d’optique, répond alors l’historien israélien Tom Segev : il n’y avait pas de “nouveau Sharon” se révélant, au soir de sa vie, épris de paix. Ariel Sharon est resté identique à lui-même : un général qui regarde les Palestiniens à travers le viseur de son fusil et qui les considère comme des ennemis et non des partenaires. »
Le retrait israélien est une manœuvre assumée. Comme l’avoue Dov Weissglas, le plus proche conseiller de Sharon : « Quand vous gelez ce processus de paix, vous empêchez la création d'un État palestinien et une discussion sur les réfugiés, sur les frontières et sur Jérusalem. »
Successeur de Sharon, Ehoud Olmert poursuit le même cours. Son objectif ? Fixer d’ici les frontières définitives d’Israël ; s’accaparer les grands blocs de colonies et de la vallée du Jourdain ne laissant à l’éventuel État palestinien que la moitié de la Cisjordanie délimitée par le mur – la « barrière de sécurité » devenant la ligne avancée de l’annexion. Bref, Ehoud Olmert entend, comme son prédécesseur, redessiner unilatéralement le paysage proche-oriental.
Pour la communauté internationale, ce serait un virage à 180 degrés. Depuis les armistices de 1949, des centaines de résolutions de l’ONU – dont celles, contraignantes, du Conseil de Sécurité – ont défini le cadre d’une solution du conflit : négociation pour la création d’un État palestinien indépendant et viable sur les territoires occupés par Israël en 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale, le démantèlement des colonies et une juste solution du problème des réfugiés.
Élu président en 2012, François Hollande accentue dès 2013 le tournant pro-israélien de Sarkozy. Lors d’une soirée au domicile de Netanyahou, il déclare : « J’aurai toujours un chant d’amour pour Israël et pour ses dirigeants ». L’année suivante, il apporte son soutien à la nouvelle guerre de Tsahal contre Gaza et tente même, avec son Premier ministre Manuel Valls, d’interdire les manifestations hostiles au massacre.
Une photo résume le premier mandat d’Emmanuel Macron : datée de janvier 2020, elle le montre, kippa sur la tête, devant le Mur des Lamentations, avec à ses côtés le député du Likoud à l’Assemblée française Meyer Habib ( )... Après le 7-Octobre, Macron suggérera la constitution d’une coalition internationale contre le Hamas, qu’aucun de ses homologues ne reprendra. Il lui faudra dix-neuf mois pour annoncer la reconnaissance de l’État palestinien, exigée de longue date par l'Assemblée et le Sénat. Plus net, son ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot déclare le 20 mai : « La situation est insoutenable parce que la violence aveugle et le blocage de l’aide humanitaire par le gouvernement israélien ont fait de Gaza un mouroir, pour ne pas dire un cimetière (…) Cela doit cesser parce que c’est une atteinte profonde à la dignité de la personne humaine, c’est une violation absolue de toutes les règles du droit international et c’est contraire à la sécurité d’Israël (…) Car qui sème la violence récolte la violence. ».
 
Emmanuel Macron tiendra-t-il cette promesse ?
 
ARTICLE DE DOMINIQUE VIDAL DANS LA « PRESSE NOUVELLE MAGAZINE » DE JUIN 2025 / et sur sa page Facebook.
 
 
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