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10 janvier 2024 3 10 /01 /janvier /2024 06:54

 

En ce début d’année 2024, le pouvoir d’achat demeure la priorité des Français.
 

Ces dernières années, sous les coups de l'inflation et en l'absence d'une véritable politique salariale, la France s’est « smicardisée ».

Alors qu'en 2021, 12% des travailleurs étaient payés au SMIC, ils sont aujourd'hui 17,3%. La France compte ainsi, en ce début d’année, 3.1 millions de salariés payés au SMIC dont 58% de femmes travaillant dans des secteurs économiques essentiels.

Cette France condamnée aux petits salaires, c’est le résultat d'une politique économique sciemment mise en œuvre par le Gouvernement reposant sur l'exonération de cotisations sociales sur les bas revenus et le refus d'indexer l'ensemble des salaires sur l'inflation.

En ce début d'année 2024, ce que veulent les Françaises et les Français, c'est voir leur pouvoir d'achat augmenter et vivre dignement de leur salaire.

C'est pourquoi, le PCF interpelle le futur Premier ministre sur cette réalité inacceptable que le Gouvernement semble ignorer et lance, dans le cadre de sa campagne pour le pouvoir d'achat et contre la vie chère, « l'opération vérité sur les salaires, les retraites et les revenus du capital ». 

Le PCF invite ainsi les salarié·es à lui envoyer leur fiche de paie, en masquant leur nom et informations personnelles et en indiquant leur ancienneté, ou tout élément qu'ils souhaitent témoignant de la faiblesse des salaires ou des inégalités salariales, à l'adresse suivante : salaires@pcf.fr.
 
Fabien Roussel, secrétaire national du PCF et les deux présidents des groupes parlementaires, André Chassaigne et Cécile Cukierman, demandent à être reçus à Matignon le 3 février prochain, afin de  remettre au Premier ministre l’ensemble de ces fiches de paie ainsi que les dizaines de milliers de pétitions déjà signées exigeant l'indexation des salaires sur l'inflation.

Parti communiste français,

Paris, le 9 janvier 2024.

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8 janvier 2024 1 08 /01 /janvier /2024 16:44

L’Humanité et Mediapart publient une tribune de personnalités de tous bords - de Sophie Binet à Jacques Toubon, en passant par Josiane Balasko, Fabien Roussel ou encore Marina Foïs -, appelant à manifester le 21 janvier pour exiger la non-promulgation de la loi immigration.

 

 

Marchons pour la Liberté, l’égalité, la fraternité

Dans notre diversité d’idées, d’engagements, de professions, nous exprimons notre grande inquiétude après le vote de la loi dite « asile-immigration ». C’est un tournant dangereux dans l’histoire de notre République.

D’abord parce que cette loi ne répond pas aux causes de l’exil forcé d’hommes, de femmes, d’enfants fuyant les guerres ou le réchauffement climatique, ni aux défis de l’accueil dans la dignité, ni au défi de la définition d’une politique digne et humaine d’intégration.

Ensuite, parce qu’elle a été rédigée sous la dictée des marchands de haine qui rêvent d’imposer à la France leur projet de « préférence nationale ». Elle torpille les piliers porteurs de notre pacte républicain, hérité du Conseil national de la Résistance. Elle s’attaque ainsi au droit du sol autant qu’aux droits fondamentaux proclamés par la Constitution : au travail, à l’éducation, au logement, à la santé… Ce faisant, tous et toutes, Français autant qu’étrangers, nous nous trouvons menacés.

Victor Hugo écrivait : « Étouffez toutes les haines, éloignez tous les ressentiments, soyez unis, vous serez invincibles. »

Soucieux de rassemblement et de solidarité plutôt que de division sans fin de notre société, nous demandons au Président de la République de ne pas promulguer cette loi. Le dimanche 21 janvier nous appelons à manifester dans notre diversité notre attachement à la devise de la République : « Liberté, égalité, fraternité. »

Les 201 signataires

1. Serge Abiteboul, informaticien, membre de l’Académie des sciences

2. Emile Ackermann, rabbin

3. Syrine Aït Si Ali, présidente de la FIDL

4. Fleur Albert, réalisatrice, documentariste

5. Christophe Alévêque, comédien

6. Anne Alvaro, actrice

7. Hakim Amokrane, musicien

8. Mouss Amokrane, musicien

9. Hortense Archambault, responsable théâtrale

10. Pierre Arditi, comédien

11. Swann Arlaud, acteur

12. Ariane Ascaride, comédienne

13. Ana Azaria, présidente de Femmes Égalité

14. Josiane Balasko, comédienne

15. Étienne Balibar, philosophe

16. Christian Baudelot, sociologue

17. Patrick Baudouin, président de la LDH

18. Thierry Beaudet, président du Conseil économique social et environnemental

19. Karim Benaïssa, recteur de la mosquée de Créteil, président du RAM 94

20. Farid Bennaï, président du Front uni des immigrations et des quartiers populaires.

21. Lucie Berelowitsch, metteuse en scène, directrice du Préau CDN Normandie-Vire

22. Marlise Bété, actrice, scénariste, réalisatrice

23. Laurent Binet, écrivain

24. Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT

25. David Bobée, metteur enscène

26. Manuel Bompard, député

27. Pascal Bonitzer, réalisateur

28. Mosco Levi Boucault, réalisateur

29. Patrick Boucheron, historien, professeur au Collège de France

30. François Bourdillon, médecin de santé publique

31. Rachida Brakni, actrice

32. Stéphane Braunschweig, directeur de l’Odéon

33. Michel Broué, mathématicien

34. Émilie Capliez, codirectrice Comédie de Colmar CDN

35. Antoine Chambert-Loir, mathématicien

36. Patrick Chamoiseau, écrivain

37. Noëlle Châtelet, écrivaine

38. Éric Chenut, président de la Mutualité française

39. Margot Chevalier, co-présidente de Chrétiens en monde rural

40. Malik Chibane, réalisateur

41. Hervé Chneiweiss, biologiste, directeur de recherches au CNRS

42. Gilles Cohen-Tannoudji, physicien

43. Philippe Corcuff, professeur de science politiques à Lyon

44. Karine Cornilly, co-présidente de l’Action catholique ouvrière

45. Mathieu Cruciani, codirecteur Comédie de Colmar CDN

46. Chloé Dabert, metteuse en scène, Comédie de Reims

47. Fanny De Chaillé, metteuse en scène, Théâtre national de Bordeaux

48. Julie Deliquet, metteuse en scène, Théâtre Gérard Philippe

49. Christian Delorme, prête, co-initiateur de Marche pour l’égalité de 1983

50. Marc Deluzet, président de l’Action catholique des milieux indépendants

51. Philippe Descola, professeur émérite au Collège de France

52. Véronique Devise, présidente du Secours Catholique

53. Martial Di Fonzo Bo, metteur en scène, directeur du Quai CDN Angers

54. Fatou Diome, écrivaine

55. Alice Diop, cinéaste

56. David Diop, professeur des universités et écrivain

57. Toumi Djaïdja, co-initiateur et symbole de la Marche pour l’égalité de 1983

58. Nasser Djemaï, metteur en scène, Théâtre des Quartiers d’Ivry, CDN Val-de-Marne

59. Cécile Duflot, directrice d’Oxfam France

60. François Dunoyer, comédien

61. Annie Duperey, comédienne

62. Simon Duteil, co-porte-parole de Solidaires

63. Nadia El Fani, réalisatrice

64. Marie-France Eprinchard, présidente d’Emmaüs solidarité

65. Laurent Escure, secrétaire général de l’UNSA

66. Philippe Faucon, réalisateur

67. Olivier Faure, député

68. Gilles Finchelstein, secrétaire général de la Fondation Jean Jaurès

69. Marina Foïs, comédienne

70. Nathalie Garraud, codirectrice Théâtre 13 Vents Montpellier

71. Fabien Gay, directeur de l’Humanité

72. Julie Gayet, actrice

73. Caroline Glorion, réalisatrice

74. Éléa Gobbé-Mévellec, réalisatrice

75. Daniel Goldberg, président de l’Uniopss

76. Emmanuelle Gourvitch, metteuse en scène, présidente du Synavi

77. Marie-Aleth Grard, présidente d’ATD Quart Monde

78. André Grimaldi, professeur émérite de médecine

79. Anouk Grinberg, comédienne et peintre

80. Joanna Grudzinska, réalisatrice

81. Murielle Guilbert, co-porte-parole de Solidaires

82. Alain Guiraudie, cinéaste

83. Hanja Hamidi, présidente de l’UNEF

84. Benoît Hamon, directeur général de SINGA

85. Philippe Hardouin, ex-président d’En Commun

86. Cédric Herrou, responsable Emmaüs Roya

87. Albert Herszkowicz, porte-parole du RAAR

88. Clotilde Hesme, comédienne

89. Nancy Huston, écrivaine

90. Jonathan Israël, réalisateur

91. Kaori Ito, directrice TJP CDN Strasbourg-Grand-Est

92. Eddie Jacquemart, président de la Confédération nationale du logement

93. Jok’Air, musicien

94. Pierre Joliot, biologiste, membre de l’Académie des sciences

95. Élisabeth Jonniaux, réalisatrice

96. Jean Jouzel, paléoclimatologue, co-lauréat du Prix Nobel de la paix 2007 avec le GIEC

97. Karim Kacel, chanteur

98. Sam Karmann, comédien, réalisateur

99. Issam Krimi, musicien, compositeur

100. Judith Krivine, présidente du Syndicat des avocats de France

101. Thomas Lacoste, acteur et réalisateur

102. Guillaume Lacroix, conseiller régional

103. Leslie Lagier, cinéaste

104. Hélène Langevin-Joliot, physicienne

105. Sébastien Laudenbach, cinéaste

106. Lionel Lecerf, co-président de l’Action catholique ouvrière

107. Messica Lee Fou, Espace Bernard-Marie Koltès Metz

108. Cyrille Legrix, metteur en scène, président du SNMS

109. Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT

110. Arrigo Lessana, chirurgien du cœur, écrivain

111. Danièle Linhart, sociologue

112. Émilie Loizeau, chanteuse, musicienne

113. Christine Malard, directrice Théâtre Jean Lurçat Aubusson

114. Anna Marmiesse, scénariste et réalisatrice

115. Corinne Masiero, comédienne

116. Henry Masson, président de la Cimade

117. Valérie Masson-Delmotte, paléoclimatologue, coprésidente du GIEC 2015-2023

118. Joris Mathieu, metteur en scène, CDN Lyon

119. Nicolas Mathieu, écrivain

120. Murielle Mayette-Holtz, directrice CDN Nice Côte d’Azur

121. Dominique Meda, professeur d’université Paris-Dauphine

122. Guillaume Meurice, humoriste

123. Perrine Michel, réalisatrice

124. Jean-Pierre Mignard, avocat

125. Maria-Carmela Mini, directrice de Latitudes contemporaines

126. Sandrine Mini, directrice TMS scène nationale Archipel de Thau

127. Dominik Moll, réalisateur

128. Gérard Mordillat, écrivain et cinéastes

129. François Morel, acteur, humoriste

130. Arthur Nauzyciel, acteur et metteur en scène

131. Maëlle Nizan, présidente de la FAGE

132. Gérard Noiriel, directeur d’études à l’EHESS

133. Bridget O’Driscoll, réalisatrice

134. Erik Orsenna, écrivain

135. Céline Pauthe, metteuse en scène, CDN Besançon Franche-Comté

136. Antoine Pelissolo, professeur de psychiatrie

137. Willy Pelletier, collectif Coudes à Coudes

138. Patrick Pelloux, urgentiste

139. Aude Pépin, actrice, scénariste, réalisatrice

140. Gilles Perret, réalisateur

141. Ella Perrier, directrice adjointe CDN Nice Côte d’Azur

142. Michelle Perrot, historienne, professeur émérite des universités

143. Ernest Pignon-Ernest, plasticien

144. Edwy Plenel, cofondateur de Mediapart

145. Maëlle Poésy, metteuse en scène, directrice CDN Dijon Bourgogne

146. Francesca Poloniato, directrice ZEF Marseille

147. Claude Ponti, illustrateur et dessinateur jeunesse

148. Alexia Portal, cinéaste

149. Alain Prochiantz, professeur émérite au Collège de France

150. Olivier Rabourdin, acteur

151. Robin Renucci, acteur et réalisateur

152. Kim Reuflet, présidente du Syndicat de la magistrature

153. Jean-Michel Ribes, dramaturge

154. Chantal Richard, réalisatrice

155. Cécile Rilhac, députée

156. Christophe Robert, délégué général de la Fondation Abbé Pierre

157. Sébastian Roché, sociologue

158. Pierre Rosanvallon, professeur émérite au Collège de France

159. Élisabeth Roudinesco, historienne et psychanalyste

160. Michel Rousseau, coprésident de Tous Migrants

161. Fabien Roussel, député

162. Olivier Saccomano, codirecteur Théâtre 13 Vents Montpellier

163. Jérôme Saddier, président d’ESS France

164. Ludivine Sagnier, actrice

165. Latifa Saïd, cinéaste

166. Marcela Saïd, cinéaste

167. Benjamin Saint-Huile, député

168. Thomas Salvador, réalisateur

169. Lydie Salvayre, écrivaine

170. François Sauterey, coprésident du MRAP

171. Sylvie Sema Glissant, auteur, artiste plasticienne

172. Pierre Serna, historien

173. Gauvain Sers, chanteur

174. Caroline Simpson Smith, directrice Théâtre Sénart

175. Bruno Solo, comédien

176. Dominique Sopo, président de SOS Racisme

177. Benjamin Stora, historien

178. Antoine Sueur, président d’Emmaüs France

179. Benoît Teste, secrétaire général de la FSU

180. Caroline Thibaut, artiste, directrice CDN Montluçon

181. Samuel Thomas, président de la fédération des Maisons des potes

182. Claire Thoury, présidente du Mouvement Associatif

183. Marine Tondelier, conseillère régionale

184. Jacques Toubon, ancien Défenseur des droits

185. Chloé Tournier, directrice La Garance-Cavaillon

186. Camille Trouvé, metteuse en scène, codirectrice CDN Normandie-Rouen

187. Marion Truchaud, réalisatrice

188. Najat Vallaud-Belkacem, présidente de France Terre d’Asile

189. Alice Vaude, secrétaire nationale de l’Organisation de Solidarité Trans

190. Marie-Pierre Vieu, co-présidente de la Fondation Copernic

191. Jean Vigreux, historien

192. Cédric Villani, mathématicien, médaille Fields

193. Claude Viterbo, mathématicien

194. François Vitrani, président de l’Institut du Tout-monde

195. Raphaël Vulliez, collectif Jamais Sans Toit

196. Uli Wittmann, écrivain

197. Serge Wolikow, historien

198. Youlie Yamamoto, porte-parole d’Attac

199. Alice Zeniter, écrivaine

200. Rebecca Zlotowski, réalisatrice

    201. Ruth Zylberman, écrivaine et réalisatrice

 

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7 janvier 2024 7 07 /01 /janvier /2024 06:52

 

Alors que l’exécutif s’apprête à liquider « fret SNCF », le rapport de la commission d’enquête sur le Fret ferroviaire présenté par le député PCF Hubert Wulfranc, préconise de suspendre le plan de discontinuité de l’opérateur public présenté le 23 mai dernier par le ministre des Transports dans lequel l’opérateur devrait céder 20% de son chiffre d’affaire à ses concurrents. Des acteurs allemands et belges se sont déjà positionnés sur les flux les plus rentables.


Selon le rapport, la libéralisation du secteur engagée au début des années 2000 et le démantèlement par la France de son opérateur historique en application du droit européen, ont accéléré le déclin du fret ferroviaire. Ainsi, alors que le rail transportait 74 milliards de tonnes/kilomètres en 1974, à la fin des années 2000, il n’en acheminait plus que 55 milliards, à rebours complets des objectifs écologiques européens et nationaux.

Le rapport fait également la démonstration que la concurrence déloyale opérée par le transport routier depuis sa libéralisation est en grande partie responsable du déclin du fret ferroviaire, victime par ailleurs d’un sous investissement chronique de la part de la SNCF.

Cette situation appelle à ce que le pouvoir politique et citoyen reprenne la main, en tournant le dos aux préconisations et sanctions de la commission européenne.
Celle-ci durant les crises de 2008 et 2020 a su tourner le dos à ses propres règles, les enjeux climatiques appellent à en faire de même.
Il y a donc aujourd’hui urgence à reconstruire un outil du fret ferroviaire performant, à même de répondre à l’impératif de décarbonation de notre économie à l’horizon 2050.

Cela implique des investissements massifs dans les infrastructures ferroviaires, pour remettre notre réseau en état de faire face à la demande.

Avec 28 recommandations le rapport ouvre de nouvelles perspectives pour un essor du fret et appelle au retour de l’État stratège pour coordonner à l’échelle nationale le transport de marchandises dans le cadre d’une organisation territoriale cohérente.


Fabien Roussel, secrétaire national du PCF et député du Nord,

Le 24 décembre 2023.

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7 janvier 2024 7 07 /01 /janvier /2024 06:47

 

A Gaza, la tragédie humaine s'aggrave de jour en jour. 

Victimes des bombardements massifs, les civils meurent par milliers. 20 000 Gazaouis, en majorité des femmes et des enfants, sont d'ores et déjà morts sous les bombes de l'armée israélienne. Écoles, hôpitaux, habitations, édifices culturels... aucun lieu, aucun refuge n'est épargné. 

Comment accepter que l’année 2024 débute avec de tels crimes contre tout un peuple ? Comment accepter le soutien de l’administration américaine à ces massacres de populations civiles ? Comment justifier le silence des pays de l’UE et le « deux poids deux mesures » en matière de droit international ?

Les risques de famine et d'épidémies, dénoncés par l'ONU, menacent désormais la survie des près de deux millions de Gazaouis déplacés depuis le début de l'intervention militaire israélienne.

Nous redisons toute notre amitié et toute notre solidarité au peuple palestinien endeuillé.

Nous apportons aussi tout notre soutien aux familles des victimes israéliennes des actes terroristes du 7 octobre, aux familles des otages comme aux députés et citoyens israéliens qui appellent à l’arrêt des combats et à une solution à deux États.

Nous réaffirmons que les actes terroristes du Hamas du 7 octobre ne justifient en rien ces massacres de masse, cette logique de vengeance aveugle.

A cela s’ajoutent les déclarations dangereuses, honteuses des ministres israéliens racistes Belazel Smotrich et Itamar Ben Gvir appelant à « l’émigration » de la population palestinienne de Gaza. Ce sont de véritables insultes faîtes à l'humanité. Elles vont à l’encontre du droit international, des conventions de Genève et du statut de Rome. Les annonces de réimplantation de colons dans la bande de Gaza font partie du projet politique de l’extrême-droite israélienne. 

C’est d’une véritable épuration ethnique que les territoires palestiniens sont aujourd’hui menacés.

Les opérations d’expulsion, les assassinats et les arrestations menés par l’armée et les colons israéliens en Cisjordanie et à Jérusalem Est ont fait de l’année 2023 la plus meurtrière depuis 2005.

Les risques de régionalisation du conflit sont plus graves que jamais.

Nous appelons de nouveau à un cessez-le-feu immédiat et permanent. Ces crimes doivent cesser. 

Nous demandons que la France hausse le ton, exige des sanctions contre le gouvernement israélien, saisisse la CIJ comme l’a fait l’Afrique du Sud. Il faut augmenter la pression sur le gouvernement d’extrême-droite de Benjamin Netanyahou.

La France doit, avec les États qui s’y montreront prêts, proposer la tenue dans les meilleurs délais, d’une conférence internationale de paix, afin de fixer les conditions d’un arrêt durable de cette guerre effroyable qui ensanglante toute une région, au moyen d’une solution à deux Etats sur la base des résolutions des Nations unies. 

Dans cette perspective, le PCF demande que la France :

  • Reconnaisse l’Etat de Palestine, comme vient de le faire l’Espagne, comme premier acte d’une solution politique à deux Etats sur la base des frontières de 1967 avec Jérusalem Est comme capitale de l’Etat palestinien ;
  • Saisisse la Cour Internationale de Justice afin que les dirigeants israéliens répondent de leurs actes devant la justice internationale. L’initiative prise par l’Afrique du Sud en invoquant la convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime de génocide pose cette exigence, sur laquelle les juridictions internationales compétentes doivent statuer. Les dirigeants du Hamas doivent également être traduits devant la justice internationale.
  • Exige que l’UE suspende son accord d’association avec l’Etat d’Israël tant que les dirigeants israéliens ne se conforment pas au droit international
  • Suspende toute coopération militaire avec l’Etat d’Israël.
  • Exige la libération des otages détenus dans la bande de Gaza.
  • Fasse pression pour la libération des prisonniers politiques palestiniens, au premier rang desquels figure Marwan Barghouti. 
  • Agisse pour la levée du blocus de Gaza.

Le PCF appelle à renforcer la mobilisation pour la paix et à participer aux manifestations qui se dérouleront le week-end du 13 et 14 janvier. Il appelle à Paris à participer à la manifestation du samedi 13 janvier.

Seuls la paix, la justice et le droit permettront de rompre avec ce cycle de violences. 

Le Parti Communiste Français 

Le 6 janvier 2024

 

 

 

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5 janvier 2024 5 05 /01 /janvier /2024 09:13
Soutien au mouvement des EHPAD publics en résistance - EHPAD: il y a urgence ! Déclaration du Parti Communiste Français, fédération du Finistère

Soutien au mouvement des EHPAD publics en résistance

EHPAD: il y a urgence !

Comme les hôpitaux, comme le domaine général de la santé (fermetures d’urgences, de maternités, manque de médecins, pénurie de médicaments…), les EHPAD sont en grande difficulté.

Depuis des mois, les maires, les élu.e.s, président.e.s de CCAS, directrices ou directeurs d’établissements d’EHPAD publics, dans un mouvement parti des Côtes d'Armor puis du Finistère, alertent et sont mobilisés dans le Finistère comme dans d’autres départements bretons pour réclamer à l’État d’agir avant qu’il ne soit trop tard, pour sauver nos EHPAD de la faillite financière, d’éventuelles fermetures ou rachats à l’euro symbolique par le secteur privé lucratif.

Ces difficultés de gestion ne sont pas nouvelles mais, elles se sont aggravées depuis la crise du COVID. Plus de huit EHPAD publics sur dix sont aujourd’hui en situation de déficit (déficit moyen supérieur à 100 000€).

Quel que soit le statut, les EHPAD publics rencontrent des difficultés croissantes liées à l’inflation, de taux d’occupation dégradés, de financements insuffisants, de recrutement et d’épuisement des personnels. Sur 28 EHPAD publics ayant répondu à une consultation du collectif des élus en lutte, 22 manquent de personnels. Les démissions sont nombreuses, le recrutement difficile entraînant des recours à l’intérim médical et une augmentation des coûts supplémentaires.

À cela s’ajoutent des factures de gaz et d’électricité exorbitantes, nourries par la déréglementation du marché de l’énergie, l’ouverture à la concurrence et la spéculation; un seul trimestre pouvant représenter l’équivalent de la facture de l’année précédente. Les augmentations de facture d'électricité peuvent aller jusqu'à + 500%. Idem pour le gaz. Bouclier tarifaire insuffisant, conditions d'octroi nébuleuses et incertaines; critères du gouvernement incompréhensibles, aucune possibilité de faire une projection budgétaire assurée.

L’inflation touche aussi tous les consommables, les denrées alimentaires (+18%), les produits d’hygiène… Les augmentations salariales nouvelles instaurées par l’État depuis la crise sanitaire (Ségur, prime Grand Age, revalorisation du point d’indice), essentielles pour les personnels et l’attractivité des métiers, ne sont pas compensées par des dotations financières correspondantes et entraînent des déficits supplémentaires.

Plus de 63% des établissements n'ont pas reçu les financements d’État ni de l'ARS correspondant aux revalorisations salariales du Segur 1 et du Segur 2.

Difficultés financières, ruptures de paiements, tensions RH, 18,6 % des EHPAD et résidences autonomie ont encore été contraints de fermer des lits, 92,3 % d’entre eux estiment qu'ils seront déficitaires fin 2023, 50 % des directeurs d’EHPAD envisagent de quitter leur poste à court ou moyen terme...

La charge supportée par les établissements est de plus en en plus lourde et fragilise en particulier le modèle breton qui privilégie les EHPAD à but de non lucratifs, qu’ils soient associatifs ou publics.

En refus de ce constat de faillite et d’absence de mesures à la hauteur de la part de l’État, un mouvement transpartisan « EHPAD publics en résistance » à été initié en mai 2023 par des Maires des Côtes d’Armor, notre camarade Xavier Compain, maire de Plouha, notamment, et du Finistère Nord, s’étendant maintenant à l’ensemble du Finistère et des départements bretons. Des mouvements identiques se développent dans plusieurs régions de France et sont rejoints par la Fédération nationale professionnelle des directeurs d’établissements et de services pour personnes âgées (FNADEPA) qui alerte également depuis longtemps de la situation.

Une délégation des Maires des Côtes d’Armor et du Finistère Nord à rencontré la Ministre des Solidarités Aurore BERGER, le 31 août dernier. Celle ci a partagé le constat et s’est engagée à mettre en place des commissions départementales et un travail en lien avec les parlementaires avant la fin de l’année, pour une loi « Grand âge » à venir.

A l’appel de la FNADEPA, lors d’une journée d’action « Les vieux méritent mieux!», le 4 octobre dernier, près de 20 000 professionnels du grand âge, personnes âgées, familles, élus et bénévoles se sont rassemblés dans les EHPAD de France pour tirer la sonnette d’alarme face à l’aggravation des difficultés auxquelles sont confrontés les établissements et services pour personnes âgées et réclamer des mesures d’urgence et une loi Grand âge structurelle.

En Bretagne, des rassemblements d’élus et de responsables d’EHPAD se sont déroulés à Plourin-les-Morlaix (29), Bégard (22), Châteauneuf-du-Faou (29), Cléguérec (56). Certains édiles décidant de suspendre ou d’arrêter de payer les factures d’énergie. Un collectif de maires réfléchissant à lancer un recours en justice.

Le président du département du Finistère a également rencontré la Ministre des Solidarités , Aurore BERGER, pour obtenir des moyens d’urgence pour les EHPAD du département, en difficulté financière. Il a obtenu 8 millions d’euros d’aide venant s’ajouter au 2 millions d’euros déjà attribués dans le cadre du fond d’aide national. Cette allocation sera accordée, via l’ARS avant la fin d’année, à la plupart des 120 EHPAD publics et privés finistériens.

Mais, ces 10 millions d’euros d’aide versés par l’État sont loin de faire le compte face au déficit de 30 millions d’euros des EHPAD du Finistère. C’est mieux que rien mais, c’est une cautère sur une jambe de bois .

En conséquence ou contrepartie le président du département du Finistère décide d’une nouvelle augmentation pour l’année 2024, jusqu’à 5% du tarif d’hébergement pour les résidents des EHPAD du Finistère et, également d’appliquer une tarification différenciée pour les plus aisés nouveaux entrants, tout en disant vouloir rester un des départements aux tarifs les moins cher de France !

Des tarifs différenciés pour de mêmes prestations, prise en charge et soins identiques, c’est injuste, inégalitaire, particulièrement dans les EHPAD publics.

Des tarifs différenciés ajoutant également de la concurrence entre EHPAD et des disparités de gestion supplémentaires dans les établissements, pouvant entraîner des dérives comme dans les EHPAD privés.

En 2023 dans le Finistère, une augmentation tarifaire d’hébergement de 3 % avait déjà été appliquée, ainsi qu’à nouveau 2,5 % au 1er juillet, devenant insupportable pour les résidents et les familles victimes eux même de l’inflation. Les pensions de retraites n’ayant augmenté que de 0,8 % au 1er janvier 2023 et l’annonce du gouvernement d’augmenter les pensions de base, reste insuffisante compte tenu des retards accumulés et, ne fera qu’accroître les écarts différentiels. Depuis la désindexation des pensions sur les salaires et sur l’inflation, les retraités ayant perdus un mois de pension par an !

Le président du département du Finistère se défend d’avoir les tarifs d’hébergement des EHPAD restant parmi les moins chers de France mais, sait-il qu’ils sont déjà très largement supérieurs aux pensions des résidents. Ces tarifs d’hébergements, auxquels il faut ajouter en plus, un reste à charge supplémentaire important pour la dépendance, représentant au total plus du double des pensions moyennes des résidents et surtout des résidentes, en grande majorités dans les EHPAD. Il y avait le moyen pour limiter l'augmentation du coût des EHPAD pour les résidents tout en réduisant les déficits des EHPAD de jouer sur la valeur du point GIR dépendance. Ce moyen qui aurait sollicité davantage les finances du département n'a pas été activé. Le coût d’hébergement des EHPAD a augmenté de plusieurs centaines d'euros par mois dans beaucoup d’établissements, atteignant des tarifs de plus en plus élevés et insupportables. Il n'est pas raisonnable de faire supporter indéfiniment aux familles et aux résidents ces augmentations de charges quand on sait que les retraites et les retraites n’augmentent pas. Ce serait aggraver les inégalités sociales face à la perte d’autonomie liée au vieillissement qui est d’abord un problème de santé publique, devant être couvert par la solidarité nationale. Pour le PCF, il est inacceptable que les résidents et les familles soient à nouveau, au final, les victimes de cette variable d’ajustement d’un système dysfonctionnel et injuste du manque de financement des EHPAD par l’État, contraire aux principes de la Sécurité Sociale.

Les EHPAD, publics ou associatifs à but non lucratif, ne sont pas des lieux de villégiature , ce sont avant tout des établissements de de santé, de soins de personnes vulnérables, d’accompagnement de fin de vie où l’on rentre le plus tard possible, après hospitalisation, en perte d’autonomie, quand le maintien à domicile n’est plus possible. 

Il est impensable également de consentir à une dégradation de la qualité d’accueil pour les résidents d’EHPAD, quand on sait que les temps de disponibilités des personnels pour les personnes âgées en structure sont déjà limités ; si les personnels absents ne sont plus remplacés pour des raisons budgétaires, ce serait encore aggraver cette situation.

Nous sommes aujourd’hui au bord de la rupture.

Et pourtant, les associations d’usagers, de familles et les associations de directeurs d’ EHPAD ne cessent d’alerter depuis des années sur le besoin de trouver un financement solidaire pérenne de la prise en charge de la perte d’autonomie des personnes âgées. Ils et elles ont besoin d’accéder à une alimentation de qualité, à des animations, des sorties, des toilettes et des douches dans de bonnes conditions, des soins esthétiques et de confort.

Il y a une irresponsabilité terrible dans les reports successifs pour de bien mauvaises raisons d’une véritable « loi grand âge » assurant de nouveaux financements durables pour le secteur de la prise en charge des personnes âgées, notamment avec une intégration dans le cadre d’une nouvelle branche et de nouvelles recettes pour la sécurité sociale. Nous constatons que, pour l’instant, l’État, le gouvernement n’a toujours pas compris car, pour 2024, la prévision du budget de la Santé en France se situe au 20ème rang, avec 2,3 milliards d’euros programmés, en recul par rapport à 2023 ( 3,3 mds € ), alors que tout le monde sait que c’était déjà très insuffisant par rapport aux besoins grandissant liés au vieillissement de la population et à la désorganisation du système médical accumulé depuis plusieurs décennies ( à comparer du budget de la Défense, au 2ème rang, avec 47,2 milliards d’euros, en augmentation par rapport à 2023 )

Idem pour la projet de loi du budget de finance de la Sécurité Sociale ( PLFSS 2024 ) en recul par rapport à 2023. C’est inadmissible !

Nos anciens ont travaillé toute leur vie, créé les richesses de la société dont nous bénéficions, cotisé à la Sécurité Sociale. Ils méritent reconnaissance, respect, considération et prise en charge à la hauteur de leur besoins.

Nous réclamons des mesures et des financements pérennes et structurées dans une loi « Grand âge » intégrée dans la 5ème branche de la Sécurité Sociale, par la création d’un réel service public de l’autonomie et du grand âge, couvert à 100% par la Sécurité Sociale (branche maladie).

- Reconnaître l’utilité et toute la place de nos à EHPAD publics en favorisant l’autonomie de nos aînés avec un ratio d’encadrement d’ 1 soignant pour un 1 résident.

- Recruter, dès cette année, 100 000 emplois/an sur 3 ans dans nos EHPAD

- Revaloriser les salaires des personnels selon un coefficient multiplicateur d’utilité et de responsabilité médico-sociale.

Comment financer ces mesures et trouver des ressources pour la Sécurité Sociale ?

Les moyens existent.

C’est une question de volonté et de choix politiques. Le gouvernement n’a t’il pas fait voter récemment 413 milliards € pour la loi de programmation militaire  et, en 2008 attribué 600 milliards € pour sauver les banques lors du crac financier!

On évalue dans notre pays à 100 milliards € de fraude – évasion fiscale tous les ans (scandale des paradis fiscaux) et, rien est fait pour l’enrayer et récupérer cet argent !

Selon l’observatoire européen de la fiscalité, l’évasion mondiale globale des multinationales se chiffrait à 650 milliards de dollars en 2016 , 900 milliards de dollars en 2019, 1000 milliards de dollars dépassés en 2021 et 2022 !

L’État a bien trouvé les moyens d’aider le groupe d’ EHPAD privé ORPEA (1 milliards €), via la Caisse des dépôts, rendu tristement célèbre par la sortie du livre d’enquête « Les Fossoyeurs », mais n’a pas de solution pour les établissements publics !

Rien n’est fait pour mettre sous tutelle les EHPAD privés qui bénéficient d’un financement public et stopper les dérives tarifaires et de gestion. (1 millions/an de salaire pour la DG du groupe Korian).

Une « contribution solidarité » (CASA-ACT) des actionnaires à hauteur de 2% des dividendes (2 milliards en 2021) pourrait être votée et mise en place rapidement (par exemple)...

Pour réaliser des économies de gestion, réguler et interdire l’intérim social et médical dans les hôpitaux et les EHPAD, publics comme privés. La santé n’est pas une marchandise.

De même, afin de réduire les charges d’énergies, sortir le gaz et l’électricité du marché et de la spéculation et revenir à l’EDF-GDF nationalisé, 100 % public, comme cela à existé depuis 1946 jusqu’au début des années 2000.

Dans notre pays, à la démographie vieillissante, on ne peut donc faire l’économie, au niveau départementale comme national, d’une ambition forte pour résoudre et pérenniser la situation dans les EHPAD. C’est un enjeu de civilisation essentiel.

Nous appelons à faire voter en ce sens des vœux dans les communes et collectivités territoriales et enfin, une loi « Grand âge » ambitieuse pour notre pays, parmi les plus riches au monde !

Soutien et encouragement au mouvement des EHPAD publics en résistance

Déclaration du PCF Finistère

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1 janvier 2024 1 01 /01 /janvier /2024 14:07
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27 décembre 2023 3 27 /12 /décembre /2023 06:29

 

Le sénateur communiste du Nord, Éric Bocquet, s’en dit convaincu : « Nous [la France] ne sommes pas condamnés à la dette "à perpète"... ». C’est ainsi qu’il conclut le livre justement intitulé La dette à perpète ?* qu’il a écrit cet été et publié en novembre.

Après deux ouvrages consacrés à l’évasion fiscale, Éric Bocquet poursuit donc son œuvre pédagogique pour, cette fois, décortiquer le fonctionnement de la dette publique, pour la démystifier, pour, dit-il, « engager une véritable réflexion sur un mode alternatif de financement de l’État et de la société. »

Il le fait sur un peu plus de 90 pages très accessibles et divisées en une trentaine de chapitres qui sont autant de questions et d’explications sur le fonctionnement de cette dette dont l’essayiste Alain Minc prétend au contraire qu’elle devrait être à perpétuité. En cela le travail du sénateur est une pépite.

La démonstration commence fort avec un rappel des propos du président Macron qui, s’adressant à une infirmière le 5 avril 2018, lui affirmait : « Il n’y a pas d’argent magique. » Cette infirmière l’avait interpellé sur l’insuffisance des moyens alloués à l’hôpital public. Deux ans plus tard, la pandémie de Covid 19 change tout. « L’argent magique apparaît, l’État déverse des milliards pour financer les masques, les tests, les vaccins, mais aussi les entreprises (…) et les ménages (...) ». La suite est connue mais elle interpelle d’autant l’auteur pour qui : « Nous sommes nombreux à penser qu’il est temps d’engager un autre débat sur la dette publique en général », alors que celle-ci approche le seuil des 3 000 milliards d’euros.

Alors que les collectivités locales sont tenues de présenter chaque année un budget équilibré, le dernier budget à l’équilibre de la France remonte à 1974. Ce presque demi-siècle de dette publique n’empêche pas les discours officiels d’être anxiogènes et de culpabiliser les citoyens. C’est ainsi qu’on leur impose la réforme des retraites, celle du chômage, etc. L’adoption de la réforme des retraites avec l’article 49,3 visait à « donner un ‘’gage sérieux’’ aux marchés financiers qui investissent dans nos titres de dette publique », écrit Éric Bocquet.

Il est là, le « loup » : l’État est passé d’un système, le « Circuit du Trésor », consistant à financer les dépenses de l’État par des bons du Trésor à un système consistant à placer la dette de l’État sur les marchés financiers. Voilà la marque incontestable du néo libéralisme qui nous domine depuis plus de 40 ans.

Dès lors, l’État étant soumis aux marchés financiers, la spirale devient infernale. La France a beau faire tous les efforts possibles, elle est comme un hamster qui fait inlassablement tourner sa roue sans résultat. La politique se fait sur les marchés financiers et la feuille de route veut qu’il nous faut travailler plus longtemps et se priver davantage. Les marchés financiers ont tout intérêt à ce que cela dure. 

Pour Éric Bocquet, il faut refuser cette fatalité. « Il est temps, affirme-t-il, d’avancer vers les nouvelles sources de financement de l’État, des grands services publics, et des grands défis de notre temps. » Des moyens peuvent déjà être trouvés en s’attaquant aux niches fiscales et à l’évasion fiscale, en maîtrisant mieux les aides aux entreprises, en reconquérant la souveraineté de l’État.

Philippe Allienne

 

La dette à perpète ?

   Éric Bocquet, Le Temps des Cerises, 16 euros.

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23 décembre 2023 6 23 /12 /décembre /2023 09:42

 

n quelques années, le macronisme est passé de « pragmatique et moderne » à violent, autoritaire, antisocial et méprisant. Après s’être attaqué à la République sociale, il s’en est pris aux fondations de la République lors de la loi immigration, sous les applaudissements du RN.

Qu’est devenu le « projet » d’Emmanuel Macron qui visait, en 2017, la « modernisation de l’économie » et la « rénovation de la vie politique », tout en étant « ni de droite, ni de gauche » ? En six ans, le président a peu à peu montré son vrai visage : celui d’une violence économique et sociale au service des plus riches et celui d’une violence physique qui s’abat sur les manifestants.

Il a atteint, en cette fin d’année, une nouvelle limite, en faisant adopter la préférence nationale pour les aides sociales au Parlement. Soit exactement ce que propose l’extrême droite, alors même qu’Emmanuel Macron a été élu par deux fois pour lui faire barrage.

 

L’affaire Benalla, le fait du prince

L’affaire Benalla éclate durant l’été 2018 et secoue jusqu’au sommet de l’État. Le conseiller du président de la République avait été filmé, le 1er mai 2018, violentant des manifestants à Paris affublé d’un brassard de la police. Et l’Élysée, au courant, n’avait pas daigné le sanctionner. « L’essentiel, c’est de se demander pourquoi la pratique du pouvoir par le président de la République encourage ou permet l’impunité de personnes comme M. Benalla », relève, à l’époque, le communiste André Chassaigne.

Une facette du macronisme que les Français ne connaissaient pas encore apparaît au grand jour : celle d’un pouvoir violent, ayant recours à des officines parallèles aux administrations républicaines. Muet plusieurs jours, Emmanuel Macron finit par s’exprimer lors d’un discours indigne d’un président. « S’ils veulent un responsable, il est devant vous, qu’ils viennent le chercher ! » lance-t-il, en attaquant les médias et le Parlement.

« Nous avons une presse qui ne cherche plus la vérité », ose-t-il déclarer, avant de tancer les députés souhaitant créer une commission d’enquête : « Certains voudraient faire sortir le pouvoir législatif de son lit. » Des propos gravissimes pour le garant de nos institutions.

Ce premier grand scandale reste emblématique du macronisme, selon le psychanalyste Roland Gori. « Macron a systématiquement doublé toutes les directions par des milices bureaucratiques privées », explique l’universitaire. C’est, selon lui, typique d’une « conduite du pouvoir sur un mode libéral-autoritaire ».

 

Les gilets jaunes, ou le rejet du peuple

Cette conduite du pouvoir, les gilets jaunes en font les frais quelques mois plus tard. Face à l’une des plus grandes révoltes sociales de ces dernières décennies, Emmanuel Macron répond par une répression féroce. Fin 2018, les gilets jaunes occupent des ronds-points partout dans le pays pour dénoncer un quotidien de moins en moins possible à vivre.

Emmanuel Macron leur répond par des charges de police qui font des milliers de blessés, des dizaines d’éborgnés, des mutilés et des milliers de condamnations pénales. Puis il lance un « grand débat » en y glissant des thématiques qui n’ont rien à voir avec les revendications initiales et qui, en bout de course, n’ont débouché sur rien de concret.

Un « déni et un rejet de la dignité des travailleurs, de la vulnérabilité du peuple et de son désir de fraternité », analyse Roland Gori. « Il semble complètement dénué d’empathie », ajoute l’universitaire. « Quand il dialogue, il n’écoute pas. Il rejette la parole de l’autre et essaie de coloniser son esprit à l’aide de sa propre rhétorique. » Et n’hésite pas à user de la matraque, notamment contre les grévistes et les écologistes.

 

L’affaire McKinsey, la République des affaires

Plus que toutes les droites avant elle, la Macronie incarne la collusion des intérêts publics et privés. Son entourage comporte de nombreux « pantoufleurs », et l’on ne sait plus si Macron sert l’État ou bien les entreprises privées ? Les affaires Alstom et Uber sont en cela particulièrement révélatrices.

Cette porosité entre État et monde des affaires a été mise au jour à un tout autre niveau par Éliane Assassi, rapporteure d’une commission d’enquête du Sénat sur les cabinets de conseil. Début 2022, l’élue communiste montre que, pour la seule année 2021, l’État a dépensé 2,5 milliards d’euros pour des consultants privés, notamment le cabinet McKinsey… soit une hausse de 329 % en six ans.

« Cela montre la défiance de la Macronie vis-à-vis de la gestion des politiques publiques par le public. Lorsqu’il a fallu étudier l’organisation logistique pour gérer la crise du Covid, l’exécutif a externalisé au nom de la croyance en laquelle donner au privé, c’est mieux. Et il l’a fait sur des tas d’autres sujets… » critique le député PCF Nicolas Sansu, qui bataille depuis des mois pour que l’Assemblée encadre les activités de conseil. Ce pourrait être le cas en janvier, mais les macronistes tentent d’amoindrir la portée du texte, déterminés à ne pas opérer de séparation entre l’État et l’argent.

 

Une réforme des retraites antidémocratique et antisociale

Lors de la réforme des retraites imposée en 2023, le macronisme se livre à un coup de force antisocial et antidémocratique inouï. Le recul de l’âge de départ à 64 ans suscite le rejet de l’immense majorité des Français. Mais, face à l’éventualité d’une défaite au Parlement, le président use d’articles réglementaires et constitutionnels pour réduire la durée des débats à deux semaines.

Puis il impose un vote bloqué au Sénat, pour finalement recourir au 49.3 et faire adopter sans vote une réforme fondamentale pour la vie de millions de travailleurs. Ces coups de force d’un président désormais poursuivi par des concerts de casseroles à chacun de ses déplacements illustrent son deuxième quinquennat. « Il est désormais condamné à jouer la tactique, à fonctionner au coup par coup », résume Roland Gori. Le dernier avatar étant sa loi sur l’immigration…

 

Une loi immigration qui abîme la République

Avec l’adoption de la loi immigration grâce au soutien du RN, l’ancienne « République en marche » s’attaque aux fondamentaux de notre République. Ce texte, qui met en place une préférence nationale, « est contraire à nos valeurs, contraire aux conventions internationales que nous avons signées », dénonce Marie-Christine Vergiat, vice-présidente de la Ligue des droits de l’homme (LDH).

La remise en cause du droit du sol crée une inégalité entre enfants nés sur notre territoire. « Cela faisait partie des fondements historiques du droit français », dénonce la militante. De même, la fin de l’universalité concernant les aides sociales concernant les immigrés est « contraire à la devise nationale, Liberté, égalité, fraternité ».

Cette loi, en plus de stigmatiser les étrangers, reprend sans vergogne le programme du RN. Et ce, alors même qu’Emmanuel Macron a été élu par deux fois pour faire barrage à l’extrême droite.

 

 
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23 décembre 2023 6 23 /12 /décembre /2023 07:13
Loi immigration: l'appel à la résistance de Sophie Binet - Ouest-France, 21  décembre 2023
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23 décembre 2023 6 23 /12 /décembre /2023 06:55
Loi immigration, le sort des étudiant·e·s étranger·e·s toujours sur la table - Léna Raud, secrétaire nationale de l'Union des Etudiants Communistes
Loi immigration, le sort des étudiant·e·s étranger·e·s toujours sur la table

Alors que la loi immigration a subi un revers à l’Assemblée nationale, la voici maintenant débattue en commission mixte paritaire composée majoritairement de parlementaires de droite.

Ce passage en commission mixte risque de considérablement droitiser le texte et renforcer les articles concernant les étudiant·es étranger·es. En effet, un ensemble de dispositions dans le texte pourrait considérablement précariser les étudiantes et étudiants étrangers.

Depuis la loi Bienvenue en France, la situation s’était déjà largement dégradée. Venir étudier en France est devenu un sacrifice financier et la loi immigration n’arrange rien.

En effet, cette loi vise entre autres à automatiser les droits d’inscription majorés pour les non-ressortissants de l’Union européenne, dans le but de contraindre les universités et écoles qui ne l’ont pas encore appliqué, malgré les pressions gouvernementales et les suppressions de budget.

En outre, le Sénat propose que la délivrance de la carte de séjour soit « subordonnée au dépôt d’une caution par l’étranger » primo-arrivant, caution qui lui serait remise en cas de retour à son pays d’origine à la fin des études ou de changement de statut. La loi stipule qu’au-delà des difficultés déjà existantes lors de la rénovation du titre, les étudiants devraient justifier le « caractère réel et sérieux des études ».

Enfin, le report de l’ouverture des droits aux prestations sociales non contributives à 5 ans de résidence stable et régulière, notamment pour les allocations familiales, logement et handicap, ainsi que les entraves à la rénovation d’un titre avec une même mention renforcent leur exclusion de l’ESR français.

Ces mesures sont en inadéquation totale avec l’ambition d’un ESR ouvert sur le monde. L’accueil d’étudiantes et d’étudiants étrangers constitue en réalité une chance pour notre système. Ils et elles participent au rayonnement de notre enseignement supérieur et permettent un enrichissement intellectuel sans égal.

L’ensemble de ces propositions sont inaudibles et sont des attaques au principe d’un ESR ouvert et accessible, donc gratuit, suivant le schéma classique de la casse du service public : l’offensive sur un public spécifique à des motifs divers représente une porte d’entrée pour faire régresser l’ensemble de droits sociaux.

Léna Raud


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