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12 mai 2024 7 12 /05 /mai /2024 06:03
Guerre à Gaza : comment la liberté d’expression est attaquée en France (L'Humanité - 9 mai 2024 - Gaël De Santis)
Guerre à Gaza : comment la liberté d’expression est attaquée en France
 
Interpellation de personnes qui organisent des manifestations, interdiction de rassemblements et de réunions publiques, dévoiement des poursuites pour « apologie du terrorisme »… En France, les libertés fondamentales sont attaquées pour faire taire les voix pour la Palestine.
 
L'Humanité - 9 mai 2024
Gaël De Santis
 
Sans doute que beaucoup ne s’en rendent pas encore compte, et pourtant : menacer la liberté d’expression concernant la guerre à Gaza revient à menacer la liberté d’expression tout entière. La dérive en cours en France, pays des droits de l’homme, est des plus inquiétantes. Le nombre de militants réprimés parce qu’ils dénoncent les bombardements, la colonisation israélienne et appellent à un cessez-le-feu ne cesse d’augmenter. Jean-Paul Delescaut, secrétaire de la CGT du Nord, a été condamné à une peine d’un an de prison avec sursis pour « apologie du terrorisme ». Son crime : un tract qui liait maladroitement les attaques terroristes du Hamas du 7 octobre aux souffrances infligées au peuple palestinien depuis des décennies.
 
« Nous assistons à une augmentation du nombre de procédures en lien avec cette accusation d’apologie du terrorisme », témoigne Vincent Brengarth. L’avocat s’interroge : « L’expression globale contre la politique d’apartheid d’Israël aurait-elle dû cesser après cette date ? » Il défend Rima Hassan, juriste franco-palestinienne, candidate sur la liste de la FI aux européennes, qui a été entendue le 30 avril par la police judiciaire. Sa faute ? Lors d’un entretien avec le média en ligne le Crayon, elle a répondu « vrai ! » à la question « le Hamas mène-t-il une action légitime ? ». L’extrait avait été tronqué de manière malveillante sur les réseaux sociaux, occultant le reste de l’entretien, où elle qualifiait de terroristes les attaques du 7 octobre.
 
« 600 procédures pour apologie de terrorisme »
 
Mais ce n’est pas tout : pour la première fois dans l’histoire de la Ve République, une présidente de groupe parlementaire, la députée FI Mathilde Panot, a elle aussi été convoquée devant une brigade criminelle. Si le communiqué de son groupe qualifiait l’attaque du Hamas le 7 octobre d’« offensive armée des forces palestiniennes », il ne constituait en rien une apologie du terrorisme. C’est pourtant ce qui lui est reproché.
 
Du côté de la Ligue des droits de l’homme (LDH), on recense « 600 procédures pour apologie de terrorisme », souligne son président, Patrick Baudouin. « Le recours à cette notion est instrumentalisé à des fins politiques. Merci messieurs Bernard Cazeneuve et François Hollande ! » dénonce-t-il.
 
Car c’est sous leur action que la qualification d’apologie du terrorisme a été rendue plus arbitraire. La dérive alors initiée a été condamnée en 2022 par la Cour européenne des droits de l’homme. Mais elle ne cesse de s’intensifier.
Pour Vincent Brengarth, il y a une « tendance préoccupante avec un dévoiement de l’infraction ».
 
Sont poursuivies des personnes « en dehors du spectre de ceux qu’elle était censée viser, à savoir des gens qui présentent de manière favorable des actes terroristes ». Des militants qui prennent du recul et décrivent une situation se retrouvent accusés de justifier les faits.
 
Cette avalanche de mises en cause fait suite à une circulaire d’Éric Dupond-Moretti, garde des Sceaux, le 10 octobre, dans laquelle il appelait les procureurs à un « traitement judiciaire vigilant » des cas d’apologie du terrorisme et d’antisémitisme.
 
C’est au final tout un pan de l’expression collective qui est attaqué.
 
« Plusieurs responsables de l’Association France Palestine solidarité (AFPS) ont été interpellés et convoqués par la police peu de temps après le 7 octobre », se plaint François Rippe, vice-président de l’association. « Il leur est reproché d’avoir organisé des manifestations interdites », précise-t-il. Certains ont même été convoqués alors qu’ils se rendaient sur place pour prévenir de l’interdiction décidée quelques heures plus tôt.
 
Des manifestations interdites par dizaines
Ces épisodes sont le fruit d’un télégramme du 12 octobre du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, enjoignant les préfets d’interdire toutes les « manifestations propalestiniennes ». Le Conseil d’État s’était opposé à cette interdiction systématique, appelant à les réaliser au cas par cas. « Cela a tout de même permis l’interdiction entre octobre et décembre 2023 d’une cinquantaine de rassemblements », se souvient François Rippe. Même si dans la plupart des cas, les référés-libertés engagés ont permis la tenue des manifestations, qui se sont déroulées pacifiquement.
 
Le gouvernement se livre enfin à une diabolisation du mouvement étudiant de solidarité avec Gaza. À Sciences-Po Paris, à la Sorbonne, police et gendarmerie sont intervenues pour empêcher une occupation des locaux. Et les présidents d’université sont sommés de veiller au « maintien de l’ordre ». Outre la possibilité de s’exprimer et de manifester, la liberté de réunion est elle aussi menacée.
 
Jean-Luc Mélenchon et Rima Hassan en ont fait les frais à Lille, où le préfet a interdit leur conférence dans une salle privée. La chose n’est pas nouvelle. « On a vu des décisions préfectorales qui interdisaient, avant le 7 octobre, les réunions avec l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri, sous la pression d’organisations juives d’extrême droite ou de la Licra », souligne Patrick Baudouin.
 
L’apologie de crime de guerre, jamais poursuivi
 
De longue date, le soutien du gouvernement français envers Israël s’est traduit par des atteintes aux libertés. Dès 2010, la ministre de la Justice Michèle Alliot-Marie signait une circulaire prohibant l’appel au boycott des produits israéliens, une disposition jugée illégale par la CEDH en 2020. Alors même que Paris livre des armes à Israël, elle réprime ceux qui exigent un cessez-le-feu.
« Les personnes qui ont pu, dans leur expression publique, encourager l’action d’Israël contre la population civile de Gaza ne font pas l’objet d’une criminalisation », constate en revanche Vincent Brengarth, pour qui « nous sommes dans une application variable de la loi ». Patrick Baudouin souligne que de tels propos relèvent de « l’apologie de crime de guerre » et ne sont pas poursuivis.
Les atteintes à la liberté d’expression ne s’arrêtent pas à la question palestinienne. La criminalisation de l’action syndicale, sociale et écologique s’étend dans le pays. « Nous comptabilisons mille syndicalistes poursuivis », déplore Céline Verzeletti, secrétaire confédérale de la CGT. « Désormais, c’est rarement classé sans suite. On pense qu’il y a des consignes données au parquet pour qu’ils poursuivent systématiquement », ajoute-t-elle. Concernant les bombardements d’Israël sur Gaza, les tribunes se multiplient pour rappeler que « critiquer la politique d’un État est un droit fondamental et ne saurait constituer une apologie du terrorisme ». Il est urgent de s’en rappeler.
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11 mai 2024 6 11 /05 /mai /2024 08:11

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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10 mai 2024 5 10 /05 /mai /2024 05:58

 

 

 

 

 

 

 

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9 mai 2024 4 09 /05 /mai /2024 15:22
Union des étudiants communistes (UEC): Amplifions la mobilisation pour la paix !

La mobilisation des étudiantes et étudiants contre le génocide en cours à Gaza est un espoir pour la construction d’un large mouvement pour la paix. Sur leurs lieux d’études, les Jeunes Communistes sont partie prenante et moteur de ces mobilisations.

L’histoire nous regarde. Malgré de grandes déclarations et des condamnations, la France n’a pas pris d’initiatives politiques d’ampleur pour imposer un cessez-le-feu à Gaza. Cette inaction rend la France complice du massacre de civils et d’une famine utilisée comme une arme de guerre.

Au-delà des initiatives diplomatiques, la France doit faire pression sur le gouvernement de Netanyahu en se battant pour la suppression de l’accord d’association entre l’Union européenne et la France. Elle doit aussi immédiatement cesser la coopération militaire et en finir avec l’ambiguïté entretenue sur la livraison d’armes à Israël.

La jeunesse a un rôle à jouer dans le combat pour la paix. Par notre mobilisation, nous pouvons mettre la pression sur notre gouvernement pour obtenir qu’il agisse enfin. La répression policière et administrative systématique des mobilisations dans les universités est inacceptable. Les lieux d’études sont aussi des lieux de débats et de pensée critique. Les ingérences politiques dans leur fonctionnement représentent une menace.

Notre victoire passera par une mobilisation massive. Pour les Jeunes Communistes, cela passe par le fait d’aller convaincre chaque jeune, même très éloigné des mobilisations actuelles, de se mobiliser. Seule une mobilisation à vocation majoritaire, sur des mots d’ordres clairs et rassembleurs, pourra obtenir des victoires.

Le MJCF appelle à l’amplification de la mobilisation sur les lieux d’études en faisant du 7 mai une grande date de mobilisation pour la paix et pour le peuple palestinien afin d’obtenir :

- Un cessez-le-feu immédiat et le retrait de l’armée israélienne de Gaza.

- La fin de la colonisation en Cisjordanie.

- La libération de tous les prisonniers politiques palestiniens et la libération des otages détenus par le Hamas.

- La reconnaissance d’un État palestinien aux côtés de l’État israélien sur les frontières de 1967, conformément aux résolutions de l’ONU.

Amado Lebaube

Article publié dans CommunisteS, n°995, 9 mai 2024.

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9 mai 2024 4 09 /05 /mai /2024 05:51

 

 

 

 

 

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8 mai 2024 3 08 /05 /mai /2024 05:45

 

 

 

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7 mai 2024 2 07 /05 /mai /2024 05:40

 

 

 

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5 mai 2024 7 05 /05 /mai /2024 09:22
Manifestation pour Gaza à Brest le 9 mars 2024 avec notre camarade Taran Marec, responsable des Jeunesses communistes et candidat aux Européennes sur la liste de Léon Deffontaines

Manifestation pour Gaza à Brest le 9 mars 2024 avec notre camarade Taran Marec, responsable des Jeunesses communistes et candidat aux Européennes sur la liste de Léon Deffontaines

L'émotion internationale est vive face à la guerre d'anéantissement menée par Israël à Gaza et à la déshumanisation corrélative des Palestiniens, assiégés, affamés, à qui l'on coupe l'eau potable, l'accès aux médicaments et aux vivres, à l'assainissement, à l'éducation, dont on détruit les écoles et les hôpitaux, avec la complicité active des États-Unis qui arment Israël et sa politique criminelle, et de plusieurs pays européens qui maintiennent des relations privilégiées et préférentielles avec l’État d’Israël, maintiennent la fiction de "la seule démocratie du Proche-Orient", et qui criminalisent le mouvement de solidarité avec la Palestine quand ils ne cherchent pas à expulser des Palestiniens de leur territoire, comme le font la France et l'Allemagne.

Aux États-Unis comme en France et en Europe, la jeunesse, étudiants, lycéens, jeunes travailleurs se soulèvent contre les massacres de masse, crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis contre les Palestiniens et la volonté du gouvernement d'extrême-droite actuel d'Israël, non content de pratiquer déjà une politique coloniale d'apartheid, de les spolier plus encore, de pratiquer un nettoyage ethnique d'ampleur et de les déplacer de Gaza et de Cisjordanie en faveur de son plan d'annexion de la terre palestinienne.

Face à cette protestation autant morale que politique de l'esprit de justice et d'humanité, les intimidations judiciaires, policières, et de discours, n'auront que peu d'effets pour démobiliser ce mouvement civique de protestation internationale qui évoque beaucoup la mobilisation internationale contre la guerre du Vietnam et celle contre l'apartheid en Afrique du sud.

Gaza est devenue un symbole international de la violence colonialiste, raciste et impérialiste et des complicités du monde capitaliste avec celle-ci, un symbole du "deux poids deux mesures" qui règne dans le monde en matière de droits des peuples à s'auto-déterminer, de défense du droit et d'appel à la protection des populations. 

Aux États-Unis comme en France l'accusation d'"antisémitisme", devenue une simple arme de propagande, est omniprésente et complètement galvaudée et dénaturée pour disqualifier toute protestation et discours favorables aux Palestiniens et refusant l'exaspération de la politique coloniale israélienne.

Parce que l'antisémitisme véritable est également une réalité, dangereuse et condamnable, et qui progresse, au moins dans ses expressions concrètes et les actes racistes qu'il inspire, il est extrêmement dangereux de vider de son sens l'accusation d'antisémitisme en assimilant toute défense des droits du peuple palestinien à de l'antisémitisme.

Et cela alors même que de très nombreux citoyens d'origine juive, particulièrement aux États-Unis, condamnent eux aussi ce qui se passe à Gaza et l'oppression du peuple palestinien, dans l'intérêt des deux peuples, palestiniens et Israéliens, et de la Paix, dont il s'agit de retrouver le chemin.

Et ce n'est pas en envoyant la police expulser sans ménagement des étudiants de facs ou de sciences-po qui bloquent leurs campus ou en supprimant comme le veut Valérie Pécresse des subventions aux universités et grandes écoles dont les directions acceptent que leurs étudiants soient aussi des citoyens qu'on y arrivera!

Nous dénonçons aussi la honte absolue que représente l'interdiction d'accès au territoire du chirurgien d'origine palestinienne Ghassan Abu Sitta, médecin humanitaire de MSF parti en mission à Gaza au plus fort des bombardements et crimes de guerre de Tsahal.

Si nous ne partageons pas les comparaisons outrancières de Jean-Luc Mélenchon vis-à-vis du président de l'Université de Lille comparé au criminel de guerre nazi Eichmann, il y a de quoi être très préoccupé par la diabolisation des positions pro-palestiniennes de la FI ou d'autres mouvements politiques, associatifs, syndicaux, par Macron et son gouvernement, ou autres porte-voix politiques et médiatiques de la droite et de l'extrême-droite en France, complètement alignés sur les positions sionistes, racistes, colonialistes, et suprématistes du pouvoir israélien et la convocation au commissariat de Mathilde Panot et Rima Hassan n'est pas le signe d'une bonne santé de notre démocratie ni du respect du débat démocratique pluraliste.

C'est un abus de pouvoir et, clairement, un jalon de plus posé vers la mise en place d'une "démocratie" dénaturée, illibérale, liberticide et autoritaire, avec autant de moyens donnés par la droite macroniste à l'extrême-droite si elle devait accéder au pouvoir en 2027 pour museler toute forme d'opposition.

Ismaël Dupont, 5 mai 2024

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5 mai 2024 7 05 /05 /mai /2024 09:04
Patrick Baudouin, président de la Ligue des Droits de l'Homme : « sur Gaza, la parole est muselée en France » (L'Humanité, 2 mai 2024)
Patrick Baudouin : « sur Gaza, la parole est muselée en France »
Patrick Baudouin, président de la Ligue des droits de l’homme, dénonce le climat démocratique qui règne en France depuis le 7 octobre 2023, aussi bien sur le plan politique que médiatique.
 
L'Humanité- 2 mai 2024
Margot Bonnéry
Florent LE DU
 
Considérez-vous que le débat démocratique est muselé au sujet de la guerre à Gaza ?
 
Depuis les actes terroristes commis par le Hamas le 7 octobre, le débat sur la question de Gaza est largement biaisé. Les massacres et les actes de barbarie commis ont été légitimement condamnés. Mais depuis, chaque jour, la population civile palestinienne gazaouie subit des violations massives des droits de l’homme. Ce sont des crimes contre l’humanité. En France, face à cette situation, dénoncer la politique du gouvernement d’extrême droite israélien, les bombardements et les violations commises par les politiques et militaires devient difficile.
La parole est muselée. Une vie est pourtant une vie. Mais il semble désormais difficile de dire qu’une vie humaine palestinienne a autant d’importance qu’une vie israélienne. Il en va de même pour le manque d’écoute concernant les personnes d’origine juive qui expliquent que leurs familles vivant en Israël ont l’impression d’être menacées. Elles restent traumatisées du 7 octobre.
 
Assiste-t-on à un affaiblissement de l’État de droit ?
 
D’un côté, le gouvernement français a presque négligé la situation à Gaza en condamnant vaguement Israël. Et de l’autre, des poursuites judiciaires se multiplient contre la gauche au titre d’une soi-disant « apologie du terrorisme ». Il s’agit là d’une utilisation dévoyée des lois à des fins de positionnement purement politique.
C’est notamment le cas à Lille avec l’interdiction d’une intervention de Jean-Luc Mélenchon à l’université ou de ce syndicaliste CGT qui a pris de la prison avec sursis pour des propos maladroits, ou encore de Mathilde Panot qui se retrouve convoquée par la police. Une récente manifestation en faveur des droits palestiniens a aussi été interdite avant d’être, finalement, autorisée. Ces pressions conduisent à une remise en cause de la liberté d’expression et de celle de manifester. Un véritable tournant s’opère dans le débat public et dans l’instrumentalisation de la parole politique.
Valérie Pécresse a annoncé suspendre les dotations de la région Île-de-France à Sciences-Po au motif de la mobilisation des étudiants pour Gaza…
Le traitement fait à Sciences-Po est inacceptable. Le premier ministre est même allé sur place donner des leçons en essayant d’instaurer sa propre vision de police de pensée sur le sujet. Et la décision de Mme Pécresse bâillonne les possibilités d’expression contestataire en coupant les vivres nécessaires au fonctionnement des universités, des écoles et des associations.
« Le RN profite au final de cette situation pour redorer son image. »
Cette menace inquiétante est une tendance qui se développe. Certains étudiants de Sciences-Po, sûrement minoritaires, ont voulu exprimer leur regard sur l’actuel gouvernement israélien vis-à-vis des crimes de guerre. Ils manifestent en faveur des droits des Palestiniens, mais ils sont directement catégorisés comme antisémites. Cet amalgame est extrêmement dangereux.
 
Comment observez-vous le traitement médiatique concernant ces blocages dans les universités, et plus généralement des mobilisations de soutien à Gaza ?
 
Dans l’ensemble, hormis certains journaux comme l’Humanité, le traitement médiatique est extrêmement déséquilibré. Depuis le 7 octobre, certaines chaînes d’information en continu amènent difficilement à soutenir la population civile palestinienne ou à condamner les crimes de guerre commis quotidiennement à Gaza par des militaires israéliens. Concernant le traitement médiatique sur Sciences-Po, Pascal Praud (CNews) avait qualifié les étudiants d’une « poignée de Che Guevara en barboteuse ». C’est dire le niveau du débat.
 
Est-ce que des partis politiques profitent de ce climat de répression et de tensions politiques ?
 
Si on prend l’exemple de l’extrême droite, elle se donne bonne conscience en défendant les Israéliens et les juifs alors que c’est un parti qui n’a rien renié de son passé antisémite. Le RN profite au final de cette situation pour redorer son image. Mais aucun parti politique n’est exempt de critique. À gauche, le débat est hélas conflictuel, guidé par la recherche du buzz. Certaines formules employées ne font qu’aggraver les affrontements.
C’est le cas de Jean-Luc Mélenchon, qui a tracé un parallèle entre l’attitude du président de l’université de Lille et le processus de banalisation du mal à l’œuvre dans l’Allemagne nazie. Ce sont des propos clivants, proches de l’outrance, qui ne sont pas de nature à faciliter la défense de la liberté d’expression.
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5 mai 2024 7 05 /05 /mai /2024 08:57

 

À 28 ans, Léon Deffontaines, tête de liste des communistes aux européennes, a de la fougue à revendre. Le natif d’Amiens veut faire entendre sa voix parmi les forces de gauche et se fixe comme objectif d’obtenir 5 % des suffrages, le 9 juin.

 

Deffontaines, encore inconnu du grand public, a tenu son premier meeting, le 11 avril, à Amiens (Somme), sa ville natale. (Photo Charles Bury/Le Courrier Picard/PhotoPQR)

Il faut une certaine audace pour jouer à la fois la carte de la jeunesse et celle de la nouveauté. De l’audace, Léon Deffontaines, propulsé tête de liste des communistes pour les élections européennes, à 28 ans, n’en manque pas. Mais ce proche de Fabien Roussel, le leader du PCF, se distingue déjà, en ayant ouvert sa liste à d’autres forces de gauche. Y figurent ainsi Emmanuel Maurel, député européen sortant et animateur de la Gauche républicaine et socialiste (GRS), une organisation dissidente du PS. Mais aussi des proches d’Arnaud Montebourg et quelques radicaux de gauche. Ce qui autorise Léon Deffontaines à affirmer : « Nous sommes la gauche unie pour le monde du travail ». Ce qui sous-tend l’autre caractéristique de sa campagne, la mise en avant des thèmes négligés par la plupart des autres listes et auxquels les Français sont pourtant très sensibles : le pouvoir d’achat, la souveraineté, l’énergie et le climat. « Nous voulons d’abord parler aux Français de la production et du travail, alors que la gauche s’est trop souvent perdue sur les questions sociétales », précise-t-il.

Son mantra est bien que cette gauche essoufflée « doit se rapprocher du monde du travail ». Et s’il n’ignore rien des enjeux de la politique étrangère, lorsque d’autres en appellent à la guerre comme une nécessité, il insiste davantage sur ce qui peut être fait pour préserver la paix. Même si ce n’est pas le meilleur moyen de briser le plafond de verre médiatique pesant sur ceux qui refusent de céder à la doxa du moment.

Remarqué par Fabien Roussel

L’engagement politique de Léon Deffontaines, de son propre aveu, doit beaucoup « à Amiens, la ville où j’ai grandi ». « Ce territoire m’a forgé », insiste-t-il. Ses parents ont le cœur à gauche (son père est fleuriste et sa mère psychologue) mais ne sont pas des militants. Lui, franchit le pas dès le lycée. La vie locale est alors marquée par la grève des salariés du site de Goodyear. Il les soutient, comme il peut. En 2014, il n’a que 18 ans, lorsqu’on lui propose de figurer en 17e position sur la liste de Lutte Ouvrière, pour les élections municipales. Un compagnonnage qu’il ne prolonge pas. Il préfère se rapprocher du Parti communiste. Le voici vite responsable fédéral, puis national du Mouvement des jeunes communistes. Tout en poursuivant des études de droit et de sciences politiques. Fabien Roussel, qui l’a remarqué, lui fait franchir un nouveau cap. Il en fait le porte-parole de sa campagne présidentielle de 2022, puis du parti, au terme du 39e congrès, en avril 2023. Certes, Léon Deffontaines, s’il gagne ainsi en visibilité, n’a toujours aucun mandat électif.

Un vent de renouveau

Pour autant, ce grand gaillard, toujours simple et accessible, plaît aux dirigeants comme aux adhérents, en quête de renouvellement. Ils sont plus de 90 % à approuver sa nomination comme tête de liste pour les européennes. Une plongée dans le grand bain qui en effraierait plus d’un. Pas lui. Il est conscient que sa fougue l’incite encore à s’exprimer sur un ton trop rapide, lors de ses interventions télévisées. « J’ai tant à dire », admet-il. En fait, il compte surtout sur la campagne de terrain et, fait de génération, sur sa présence sur les réseaux sociaux. Il se fixe donc comme objectif un score d’au moins 5 %, seuil à partir duquel il pourra obtenir des élus. Les sondages le collent encore autour de la barre de 3 %. Ils sont tout aussi pessimistes, c’est-à-dire bien en dessous des scores espérés, pour la liste des Écologistes et celle des Insoumis. Et s’ils accordent quelques points de plus à la liste de Raphaël Glucksmann, c’est surtout en les grappillant sur celle des macronistes de Renaissance. Ce qui n’est, évidemment, pas le but poursuivi par Léon Deffontaines. « J’ai jusqu’au 9 juin pour convaincre les électeurs de gauche de prendre la mesure des véritables enjeux », résume-t-il.


Où se situe-t-il sur l’échiquier européen ?

En 2019, le Parti communiste français n’a envoyé aucun député au Parlement européen. Une première depuis 40 ans, due à son faible score (2,49 % des voix). S’il parvient à franchir la barre des 5 % cette année, Léon Deffontaines siégera au sein du Groupe de la gauche, héritier des différents groupes parlementaires communistes ayant existé au Parlement européen. C’est actuellement le septième et plus petit groupe de l’hémicycle, avec 37 eurodéputés issus de 13 États membres. On y retrouve, notamment, les eurodéputés de La France insoumise, opposés au PCF sur la scène nationale française. On retrouve d’ailleurs un député sortant sur la liste de Léon Deffontaines : élu en 2019 sur la liste LFI, Emmanuel Maurel (fondateur de la Gauche républicaine et socialiste) se trouve en troisième position sur la liste communiste, cette année.

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