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25 mars 2018 7 25 /03 /mars /2018 12:39
Mardi 27 mars, 18h - Conférence-débat avec Greg Oxley sur la Révolution Française au local du PCF à Morlaix, 2 petite rue de Callac
Mardi 27 mars, 18h - Conférence-débat avec Greg Oxley sur la Révolution Française au local du PCF à Morlaix, 2 petite rue de Callac

EDUCATION POPULAIRE

LES CONFÉRENCES-DÉBAT DU PCF PAYS DE MORLAIX

Ouvertes à toutes les personnes intéressées

Greg Oxley

militant communiste à Paris, traducteur, animateur du journal La Riposte, qui était venu faire une conférence-débat très intéressante au local du PCF Morlaix le 26 février 2015, sur l'actualité de la pensée de Karl Marx, et une autre conférence passionnante le 15 février 2017 sur la Révolution Russe de 1917 reviendra pour une conférence-débat sur:

la Révolution Française: 
Les étapes, les hommes, et les logiques de cet événement considérable (1789-1794).  

LE MARDI 27 MARS de 18h à 20h au local du PCF 

2 petite rue de CALLAC 

Conférence suivie d'un apéritif convivial

 

Greg Oxley à Morlaix, local du PCF, en février 2017 (conférence sur la Révolution Russe de 1917) - photo Ismaël Dupont

Greg Oxley à Morlaix, local du PCF, en février 2017 (conférence sur la Révolution Russe de 1917) - photo Ismaël Dupont

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25 mars 2018 7 25 /03 /mars /2018 12:39
Samedi 14 avril, 16h-22h à Plourin-les-Morlaix: 6 heures pour la Palestine à Morlaix, débat avec Claude Léostic, présidente de la plateforme des ONG pour la Palestine, et Jean-François Chevallier, d'Amnesty International

Un message du collectif "Liberté pour Salah" du Pays de Morlaix
TOUS ET TOUTES A PLOURIN LES MORLAIX LE SAMEDI 14 AVRIL 
à PARTIR DE 16 H

Après la prolongation de la détention administrative de Salah Hamouri, la condamnation de Ahed et Nariman Tamimi à 8 mois de prison, celle de Munther Amira à 6 mois, avec les arrestations quotidiennes en Palestine et la répression coloniale qui s'abat violemment sur le peuple palestinien et en particulier sa jeunesse, plus que jamais notre engagement solidaire est indispensable et utile.
Partout en France, cette solidarité doit s'exprimer et exiger du gouvernement français qu'il agisse fermement pour faire sortir Salah Hamouri de prison et intervenir auprès des israéliens pour que cesse la répression.

(et surtout n'oubliez de réserver pour le repas- merci)

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25 mars 2018 7 25 /03 /mars /2018 12:37
ITALIE : EMOTION APRES LA MORT D'UNE MIGRANTE ENCEINTE REFOULEE A LA FRONTIERE FRANCAISE

ITALIE : EMOTION APRES LA MORT D'UNE MIGRANTE ENCEINTE REFOULEE A LA FRONTIERE FRANCAISE


Une information judiciaire a été ouverte, samedi à Turin, selon l'AFP, après la mort d'une migrante nigériane qui avait tenté en vain de gagner la France avec son mari, enceinte et malade. Beauty, 31 ans, est morte la semaine dernière dans un hôpital de Turin. Son bébé, né par césarienne juste avant, est un grand prématuré mais se porte plutôt bien selon les médecins. La jeune femme et son mari vivaient près de Naples. Quand Beauty a réalisé qu'elle souffrait d'un lymphome, elle a souhaité finir sa grossesse auprès de sa soeur en France, mais les gendarmes français ont bloqué le couple à la frontière le 9 février. Alors que Beauty était alors enceinte de 6 mois et peinait à respirer à cause du lymphome, les gendarmes l'ont juste déposée en pleine nuit devant la gare de Bardonnecchia, de l'autre côté de la frontière française, près de Montgenèvre. "Les courriers traitent mieux leurs paquets", a dénoncé Paolo Narcisi, un responsable d'une association qui participe à l'aide aux migrants du côté italien des Alpes. L'histoire est largement reprise dans les médias italiens, qui rappellent les déboires en France d'un bénévole convoqué après avoir porté assistance à une famille nigériane, dont une femme enceinte... 
Il y aura un article dans l'Humanité, lundi 26 mars... JED
Marie-stephane Guy

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25 mars 2018 7 25 /03 /mars /2018 12:32
Marée humaine aux Etats-Unis contre les armes à feu (L'Humanité, 25 mars 2018): March for our lives!
Marée humaine aux États-Unis contre les armes à feu
LORENZO CLÉMENT AVEC AFP
DIMANCHE, 25 MARS, 2018
HUMANITE.FR
Plus d'un million de personnes ont marché samedi aux Etats-Unis contre les armes à feu. 

Plus d'un million de personnes, dont de nombreux jeunes, sont descendues samedi dans la rue dans plusieurs villes des Etats-Unis, pour une manifestation historique contre les armes à feu après la tuerie dans un lycée de Floride qui a fait 17 morts.

"Vous les élus, représentez la population ou partez !", a lancé Cameron Kasky, un lycéen de 17 ans ayant survécu au massacre, à la marée humaine de quelque 800.000 personnes rassemblée dans les avenues entre la Maison Blanche et le Capitole à Washington, selon les organisateurs cités par NBC.  
L'événement national, baptisé "March for Our Lives" ("Marchons pour nos vies"), est une réaction au massacre le 14 février de 17 personnes dans un lycée de Floride. Nikolas Cruz, un jeune de 19 ans, avait déchargé son fusil semi-automatique AR-15 sur des lycéens et des adultes du lycée Marjory Stoneman Douglas de la ville de Parkland, au nord de Miami, dont il avait été exclu pour "raisons disciplinaires". D'origine spontanée, cette initiative est devenue la plus grande manifestation contre les armes de l'histoire des Etats-Unis.
 
A New York, ils étaient 175.000 dans les rues, selon le maire Bill de Blasio. Et plus de 800 marches se sont déroulées dans d'autres villes des Etats-Unis et dans le monde avec, partout, les jeunes comme force d'impulsion.
 
"Plus jamais ça!" était le mot d'ordre fédérant ces adultes et adolescents, révoltés par la répétition des fusillades dans les écoles. Ils ont crié leur frustration, alimentée par l'inaction des législateurs et des pouvoirs publics, réticents à agir contre la National Rifle Association (NRA), le puissant lobby des armes.
"Faisons primer les USA sur la NRA", a lancé à Washington David Hogg, un lycéen devenu l'un des porte-voix du mouvement, en appelant à se mobiliser dans les urnes. "Ces enfants ont raison. Ils disent en substance que la NRA paient ces Républicains", le parti du président Donald Trump qui contrôle actuellement le Congrès, accuse Jeff Turchin, un retraité de 68 ans venu de New York manifester à Washington.
Cristallisant l'émotion, la petite fille de Martin Luther King, âgée de seulement 9 ans, a lancé un appel vibrant, suscitant l'admiration des manifestants. S'inspirant du célèbre discours de son grand-père, Yolanda Renee King a lancé: "Je fais un rêve dans lequel trop c'est trop. Il ne devrait pas y avoir d'armes dans ce monde". A New York, Atlanta, Chicago, Dallas, Houston, St. Paul Nashville, Seattle ou Los Angeles mais aussi notamment à Londres, Montréal, Ottawa ou Edimbourg, les habitants sont sortis en nombre.
 
La possibilité de détenir une arme à feu est considérée par des millions d'Américains comme un droit constitutionnel aussi fondamental que la liberté d'expression. Cependant, cette fois, la tuerie commise par un ancien élève perturbé psychologiquement dans la ville de Parkland a soudé des lycéens s'identifiant comme "survivants": depuis cinq semaines, ils sont omniprésents dans les médias.
Dans un autre moment fort à Washington, Emma Gonzalez, une lycéenne rescapée des tirs à Parkland devenue l'un des fers de lance de ce mouvement anti-armes, a rendu un hommage bouleversant à ses camarades disparus. En larmes, la lycéenne a ensuite conservé le silence durant quatre minutes et demi sur scène pendant que certains dans la foule criaient "Nous sommes avec toi Emma".
Les armes font plus de 30.000 morts par an aux Etats-Unis, où la jeunesse scolarisée est parfois présentée comme la "génération mass shooting" ou la "génération Columbine", du nom d'une école secondaire du Colorado où deux élèves ont tué douze de leurs camarades de classe et un professeur en 1999. Ces jeunes ont vécu la totalité de leur scolarité avec cette menace permanente, spécifique aux Etats-Unis. Année après année, ils ont vu leurs élus faire la sourde oreille ou, récemment, le président Donald Trump proposer d'armer leurs enseignants. "Nous sommes les gens qui ont peur d'aller à l'école tous les jours parce que nous ne savons pas si nous serons les prochains", a rappelé Lauren Tilley, 17 ans, venue spécialement de Californie pour l'événement.
Dans le rassemblement géant au coeur de la capitale fédérale, une forêt de pancartes affichaient des slogans tels que: "J'enseigne avec des livres, non des armes" ou "Votre droit à détenir une arme ne l'emporte pas sur mon droit à rester vivant". "Notre message, c'est que nous n'allons pas rester silencieux, nous allons continuer à nous battre", a assuré Lauren. Le mouvement est soutenu par de nombreuses personnalités. Ariana Grande, Jennifer Hudson, Demi Lovato et Miley Cyrus sont ainsi montées sur la scène dressée à Washington sur Constitution Avenue. Parmi les autres vedettes soutenant les lycéens de Parkland figurent Justin Bieber, George Clooney, Steven Spielberg, Justin Timberlake ou Oprah Winfrey.
Mais l'exécutif et le législatif américains restent très peu disposés à bouger sur les armes. Donald Trump a répété vendredi sa volonté d'interdire les "bump stocks", des accessoires permettant de tirer en rafales, une mesure de portée très marginale. Son gouvernement refuse d'interdire les fusils d'assaut.
"J'espère (que les jeunes) ont bien à l'esprit qu'ils s'inscrivent dans un mouvement social sur le long terme. Ils n'obtiendront pas justice dans un Congrès contrôlé par les républicains", a averti le sénateur démocrate Chris Murphy. A Parkland, en Floride, des milliers de personnes se sont réunies samedi dans un parc proche du lycée Marjory Stoneman Douglas, le lieu du drame. "Ces 17 personnes ne sont pas mortes pour rien", a affirmé Casey Sherman, 17 ans. "Nous voterons en 2020", a prévenu la lycéenne Lauren Tilley. "Notre génération veut du changement".
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25 mars 2018 7 25 /03 /mars /2018 12:26
Montpellier. Le doyen de la Fac de droit démissionne après des violences contre des étudiants (L'Humanité, 25 mars 2018)
Montpellier. Le doyen de la Fac de droit démissione après des violences contre des étudiants
LORENZO CLÉMENT AVEC AFP
DIMANCHE, 25 MARS, 2018
HUMANITE

Le doyen de la Faculté de droit et science politique de Montpellier, Philippe Pétel, a remis sa démission au président de l'Université, après la violente éviction dans la nuit de jeudi à vendredi par des hommes cagoulés d'étudiants qui occupaient un amphithéâtre. Le président de l'Université, Philippe Augé, a accepté la démission présentée vendredi soir par M. Pétel et nommé le vice-président, Bruno Fabre, administrateur provisoire de la Faculté.

Dans la nuit de jeudi à vendredi, des hommes cagoulés et armés de bâtons ont violemment expulsé des étudiants qui occupaient un amphithéâtre pour protester contre la loi Vidal sur les règles d'accès à l'université. Des vidéos diffusées sur des pages Facebook et relayées par la Ligue des droits de l'Homme montrent l'intervention dans un amphithéâtre de plusieurs hommes cagoulés qui frappent des étudiants avec ce qui ressemble à des planches ou des morceaux de palette. Les syndicats étudiants ont fait état de quatre blessés.
Une enquête administrative et une enquête judiciaire ont été ordonnées, tandis que certains étudiants mettaient en cause le doyen de la faculté. Vendredi, un rassemblement de protestation devant les grilles baissées de la faculté de droit a réuni plusieurs centaines d'étudiants. Au micro, des intervenants ont réclamé "le droit de manifester une opposition sans se faire agresser" et mis en cause le rôle "du doyen (de la faculté de droit) et ses sbires".
L'enquête judiciaire a été ouverte pour des "faits de violences en réunion et avec arme", a indiqué vendredi le procureur de la République de Montpellier Christophe Barret. "J'ai pris acte de la démission du doyen de la Faculté de droit de Montpellier. L'inspection que j'ai missionnée sera sur place lundi, et elle rendra publiques ses conclusions", a annoncé la ministre de l'Enseignement supérieur Frédérique Vidal, sur Twitter samedi. La veille, elle avait condamné "avec la plus grande fermeté ces actes de violence" et souhaité que "toute la lumière" soit faite. L'Inspection générale de l'administration de l'Education nationale et de la Recherche (IGAENR) doit se rendre sur place lundi.
"Nous pouvons nous féliciter de cette victoire mais la lutte continue", a réagi le syndicat Solidaires étudiants de Montpellier. "De nombreuses personnes ont identifié des enseignants de l'université comme faisant partie des agresseurs, nous réclamons que ces derniers soient eux aussi démis de leurs fonctions", ajoute-t-il. En réaction à ces violences, des étudiants de l'université Lille 2 ont appelé à une mobilisation nationale mercredi dans les facultés.
Le président de l'université Montpelliéraine a ordonné la fermeture de la faculté jusqu'à lundi matin et dit avoir déposé plainte contre X "afin que toute la lumière soit faite sur les événements". Accompagné de l'administrateur provisoire de la faculté de droit, il ira "à la rencontre des agents et des étudiants de la Faculté" de droit "dès le début de la semaine prochaine", selon l'Université.
Une délégation d'étudiants et de représentants des personnels universitaires avait été reçue vendredi par le préfet de l'Hérault Pierre Pouëssel et la rectrice de l'académie de Montpellier Béatrice Gille qui ont condamné "avec la plus grande fermeté les exactions injustifiées et injustifiables commises par ce groupuscule", dans un communiqué commun. Des étudiants dénonçant la sélection sociale qu'introduit, selon eux, la nouvelle loi Vidal sur l'accès à l'université bloquent l'université montpelliéraine de Lettres Paul Valéry depuis mi-février.
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25 mars 2018 7 25 /03 /mars /2018 12:14

Hommage à Gabriel CLECH, lors de ses obsèques le jeudi 22 mars au Foyer rural de Plouigneau

Intervention de Roger Héré, conseiller municipal,

accompagné de Jean-François Huon et de Michel Prigent.

 

Gaby, cher ami, cher camarade,

A toi, Gaby, ces quelques mots d’adieu, et cet hommage de la part de tes compagnons de lutte Ignaciens, attristés et profondément peinés de ta disparition et du vide que tu leur laisses.

Tes camarades n’oublieront jamais rien de tes combats, ni du sens que tu leur donnais.

Des valeurs de justice, d’égalité et de solidarité que tu avais chevillées bien au corps, et pour lesquelles tu n’as cessé d’oeuvrer tout au long de ta longue vie militante.

L’honnêteté et la droiture dont tu as toujours fait preuve dans la conduite de tes activités n’avaient d’égales que ton engagement désintéressé, ton obstination à vouloir mener à bien tout ce que tu estimais utile et ce que tu croyais juste, avec toujours pour boussole le sens de l’intérêt général.

Ce fut bien sûr le sens de tes engagements pour la défense des services publics à Plouigneau, et les services de la Poste en particulier. Ce sens aigu du service public s’est aussi sans doute construit chez toi, durant ta carrière professionnelle, où tu fus un artisan chevronné du service public de l’énergie (EDF-GDF).

Des valeurs de gauche, donc, comme moteur de tes engagements, même si aujourd’hui d’aucuns voudraient indiquer que cette qualification n’aurait plus de sens. Mais elle en a toujours eu pour toi, et ce de façon indéfectible.

C’est d’ailleurs pour cette raison que tu as été, Gaby, l’un des constructeurs de l’association Ensemble à gauche à Plouigneau avec Chantal O’Callaghan et François-Xavier Berthou. Il s’agissait par-là, pour toi et ces camarades, non de nier les identités, mais au contraire de fédérer sincèrement les énergies et de rassembler les forces progressistes de Plouigneau.

Ce fut aussi le sens de ton engagement lors du mandat municipal que tu as assumé de 1995 à 2001, avec constance, assiduité, dévouement, et avec la rigueur dont tu ne te départais jamais dans toutes les actions que tu entreprenais.

Tu aurais dû t’engager dans un nouveau mandat en 2001, mais la survenance de la terrible maladie à ce moment-là t’a amené à y renoncer.

Cependant, cela ne t’a pas empêché de poursuivre tes engagements et tes combats avec cette même vigueur, cette même énergie et cette même détermination. Jusqu’au dernier moment, même dans les instants de grande souffrance que tu traversais, tu as manifesté ton vif attachement à ces valeurs.

Car tu étais un lutteur, un combattant, ce que tu as largement démontré.

Reçois, Gaby, cet hommage de la part de tes camarades qui viennent une dernière fois te témoigner toute leur estime pour tout ce travail effectué et leur amitié pour ces moments partagés qu’ils n’oublieront jamais.

Sache, Gaby, qu’ils entendent poursuivre et prolonger ton action dans le sens que tu entendais lui donner.

Adieu l’ami, adieu cher camarade, salut Gaby

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25 mars 2018 7 25 /03 /mars /2018 10:39
Roger Héré et Marie-Hélène Le Guen - photo Ismaël Dupont

Roger Héré et Marie-Hélène Le Guen - photo Ismaël Dupont

Olivier Le Sann, Roger Héré, Serge Bazin, et Marie-Hélène Le Guen - photo Ismaël Dupont

Olivier Le Sann, Roger Héré, Serge Bazin, et Marie-Hélène Le Guen - photo Ismaël Dupont

photo Marie-Hélène Le Guen

photo Marie-Hélène Le Guen

photo Marie-Hélène Le Guen

photo Marie-Hélène Le Guen

Marché de Morlaix devant la mairie ce samedi 24 mars.
 
Roger Héré, Serge Bazin, Marie-Hélène Le Guen, Ismaël Dupont, rejoints par Olivier Le Sann et Lucienne Nayet, ont distribué des tracts du PCF sur la nécessité de se rassembler pour résister à Macron et le décryptage de sa politique de casse des fondements de la République sociale, avec nos propositions alternatives, ainsi que la lettre des Parlementaires communistes sur la défense des hôpitaux publics. Déjà, mercredi, nous étions aussi à l'hôpital de Morlaix pour distribuer cette lettre, et jeudi, dans la manif pour la Défense de la Fonction publique bien sûr. Nous avons eu des échanges très riches avec les citoyens:
 
- un usager de l'hôpital qui nous apprend comment après une opération des calculs, 1h de réveil, 1 heure passée en chambre, on le renvoie chez lui
 
- le président du club cycliste loisirs de Morlaix (Club cycliste morlaisien: existant depuis 70 ans, 95 licenciés) qui nous expose comment les élus de la majorité municipale veulent leur retirer le local dont ils jouissaient à la maison des assos du Poulliet, comme aux autres assos (Anciens Combattants, boulistes, ...) sous des mauvais prétextes et sans explication valable et franche (tantôt on leur retire la clef pour l'état des lieux soi-disant mais sans la rendre, tantôt on leur explique que le bâtiment va être loué pour avoir un gain de recettes supplémentaires pour la mairie - le club ne payait pas le local, mais ne recevait pas de subvention non plus...), tantôt on leur dit que que le local n'est pas aux normes sécurité. On les relogerait face aux services des sports à Aurégan dans un local plus petit, délabré, à partager avec l'UCPM (le club de cyclisme compétition), qui pour être atteint nécessite de monter une grande côte alors que les cyclistes, déjà retraités souvent, auront déjà fait 120 à 150 kilomètres auparavant.
 
- j'ai aussi échangé avec un membre du SC Morlaix longuement sur les possibilités de drainage de Keranroux et d'installation de terrains synthétiques (entre 700 000€ et 2 millions, selon le nombre de terrains) pour permettre aux équipes du club de s'entraîner, de jouer en toute saison, et de se développer, avec un coût d'entretien moindre ensuite, et sur les conditions ayant présidé à l'annulation des Internationaux de foot en avril.
 
- mais aussi avec des citoyens revenant sur les grèves et manifs des dernières semaines
 
- avec des militants qui défendent les droits des migrants. Comment on peut renvoyer chez lui un Afghan qui a quitté son pays parce qu'il était garagiste et a refusé de faire un plasticage pour le compte des Talibans, ce qui le condamnait à mort...?
 
C'est ça la politique au sens noble, c'est ça qu'on veut porter au Parti Communiste, le faire ensemble, créer du débat public, être à l'écoute des citoyens. *
 
Ismaël Dupont.
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25 mars 2018 7 25 /03 /mars /2018 09:01
Razan Zaitouneh

Razan Zaitouneh

Razan Zaitouneh

Razan Zaitouneh

Ce livre est magnifiquement écrit et bouleversant. Justine Augier construit un très beau portrait kaléidoscopique, sur la base d'une pluralité de témoignages, d'une femme d'exception, ultra-déterminée, sans concession, d'un courage extraordinaire comme la révolution syrienne en a révélées des centaines, mais c'était une des plus importantes politiquement et des plus connues, centrale dans le dispositif de témoignage sur les atrocités de régime.  

Laïque et révolutionnaire alors qu'elle venait d'un milieu traditionaliste. Indomptable, indomptée.    

On doit cet essai à mi-chemin entre littérature et enquête journalistique à Justine Augier, écrivaine de 40 ans, qui a travaillé pour l'ONU en Afghanistan, puis a vécu en Palestine, au Liban, et aux Etats-Unis. C'est une enquête bouleversante, où l'auteur s'interroge aussi sur les ressorts de sa propre fascination et les difficultés de saisir une personnalité complexe et secrète en dépit de son caractère de femme publique engagée, sur l'action de l'avocate militante Razan Zaitouneh, une jeune femme qui a documenté l'horreur du régime de Bachar-al-Assad et les crimes contre l'humanité commis contre les prisonniers du régime, tortures et sévices en tout genre. 

Razan Zaitouneh était une amie de Riad-al-Turk, dirigeant communiste syrien, opposant au régime fasciste des Assad, prisonnier politique d'Hafez al-Assad pendant 18 ans, et de Yassin al-Haj Saleh, un autre intellectuel communiste enfermé pendant des années par Hafez al-Assad et qui a pris le parti de la révolution syrienne, sa femme Samira al-Khalil ayant elle aussi disparue tragiquement, enlevée par les islamistes.    

Lire aussi: 

"La question syrienne" de Yassin Al-Haj Saleh - La révolution des gens ordinaires face au pouvoir fasciste et mafieux du clan Assad

Yassin al-Haj Saleh nous fait pénétrer au coeur du système fasciste et criminel d'une cruauté sans limites du pouvoir des Al-Assad dans "La question syrienne"

"La révolution des gens ordinaires", extraits d'un article de juin 2011 de Yassin Al-Haj Saleh (La question syrienne)

Samar Yazbek entr'ouvre les "Portes de la terre du néant" en Syrie

Majd al-Dik: A l'est de Damas au bout du monde. Le témoignage bouleversant d'un révolutionnaire syrien sur les massacres et les exactions commis par le régime de Bachar-al-Assad dans la Ghouta

   

 

Avocate, militante des droits de l’homme, fi gure de la dissidence syrienne, Razan Zaitouneh s’appliquait à docu-menter les crimes commis dans son pays par le régime mais aussi par les groupes intégristes, à recueillir la parole de ceux qui avaient survécu à la torture et à l’enfermement – quand, en décembre 2013, elle fut enlevée avec trois de ses compagnons de lutte. Depuis lors, on est sans nouvelles. De l’ardeur reconstitue son portrait, recompose le puzzle éclaté de la révolution en Syrie, et du °crime permanent˛ qu’est devenu ce pays.
En découvrant son combat et son sort, Justine Augier, qui a elle-même mis à distance ses premiers élans huma-nitaires, est saisie par la résonance que cet engagement aussi total qu’épris de nuances trouve dans ses propres questionnements. Récit d’une enquête et d’une obsession intime, partage d’un vertige, son livre est le lieu de cette rencontre, dans la brûlure de l’absence de Razan. 
Plongée dans l’histoire au présent, De l’ardeur nous donne un accès précieux à cette réalité insaisissable dans son assassine absurdité, et si violemment parallèle à notre confort occidental peu à peu menacé. Et ce, dans un respect absolu de la dignité du langage, dans la lucidité d’une impuissance certaine et néanmoins étrangère à toute reddition.

Actes Sud Littérature, septembre 2017 -  21,80€

Actes Sud Littérature, septembre 2017 - 21,80€

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25 mars 2018 7 25 /03 /mars /2018 08:31
Châteaulin. Conférence "L'écrivain dans la guerre"

Conférence animée par Maha Hassan, écrivaine kurde syrienne, dans la cadre des semaines syriennes.

 

Date : le samedi 31 mars à 10h30.
Catégorie : Débat / Conférence
Adresse : à Châteaulin, à la bibliothèque 
Gratuit
Organisateur : mairie de Châteaulin
La bibliothécaire Sandrine Colas, le peintre Jacques Hemery et Jérôme Carrière, le représentant local de l'association « Yalla ! Pour les enfants », préparent les Semaines syriennes qui rythmeront tout le mois de mars, à travers de nombreuses animations.

La bibliothécaire Sandrine Colas, le peintre Jacques Hemery et Jérôme Carrière, le représentant local de l'association « Yalla ! Pour les enfants », préparent les Semaines syriennes qui rythmeront tout le mois de mars, à travers de nombreuses animations.

Durant tout le mois de mars, les Semaines syriennes sensibiliseront, avec le concours de plusieurs structures et associations châteaulinoises, à la dégradation des conditions de vie des enfants syriens déplacés par le conflit.

À l'initiative de l'association « Yalla ! Pour les enfants » (Yalla signifie « En avant »), la Ville s'apprête à vivre un mois de mars rythmé par des événements défendant la cause des enfants syriens. L'école de musique, le cercle celtique, l'Agora, la bibliothèque et la section théâtre du lycée Jean-Moulin s'y préparent activement. La cause des enfants « L'idée, pour ce mois de mars, est d'organiser plusieurs manifestations afin d'expliquer la dégradation des conditions de vie des enfants syriens déplacés par le conflit », indique Jérôme Carrière, responsable local de l'association nationale Yalla !


Le Télégramme. 

Maha Hassan : Shéhérazade à Morlaix

Saviez-vous qu'à Morlaix vivait une grande conteuse et romancière de langue arabe, Maha Hassan ?

Maha Hassan est née à la littérature porteuse des histoires de sa grand-mère paternelle analphabète.

Halima, sa grand-mère spirituelle, une kurde syrienne, originaire d'un village du nord de la Syrie mais vivant à Alep pendant la jeunesse de Maha.

Son père, ouvrier d'une fabrique de tissus à Alep, était lui aussi analphabète.

Il n'y avait pas un livre dans la maison de Maha pendant sa jeunesse.

C'est pourtant grâce aux engagements de son père et à ses camarades du Parti Communiste que la jeune Maha va acquérir très jeune le goût des lectures complexes en commençant à tenter de comprendre les brochures communistes clandestines que font circuler les amis de son père.

« Mon père ne nous a pas éduqués dans le nationalisme. Il ne voulait pas que l'on se reconnaisse d'abord comme kurdes. Nous étions tous syriens, avec une société à construire ensemble, la culture ou religion d'origine était secondaire. La question kurde n'était pas sa priorité ».

Les lectures de Maha vont renforcer ses convictions universalistes.

Maha a un tel appétit d'apprendre qu'à partir de 15-16 ans, après les traductions arabes de Tchékov et Pouchkine, elle découvre Hegel, Marx et Nietzsche.

« Je pleurais quand je n'arrivais pas à comprendre des passages de la dialectique de Hegel ».

Ainsi parlait Zarathoustra était, dit-elle, un livre qui parlait aux lettrés kurdes du fait de la valorisation d'une origine culturelle indo-européenne de l'espace persique auxquels ils pensaient se rattacher.

Mais le grand initiateur est surtout Sartre, pour qui elle éprouve un amour immodéré, jusqu'à lire L'être et le néant à dix-huit ans dans une traduction arabe.

Quand elle arrive à Paris en 2004, Maha ne pense qu'à Sartre, lui parle intérieurement en se promenant dans ses endroits préférés : « J'attendais qu'il me réponde par les rêves, comme mes personnages de roman qui se découvrent pendant la nuit, mais il n'en a rien été ».

Plus tard, elle sera déçue d'apprendre certains aspects du grand ego qu'avait Sartre et le dénouement de sa relation d'amitié avec Camus, un autre des familiers de la jeune Maha Hassan, dont elle lut avec passion une grande partie de l’œuvre dans sa jeunesse.

Mais c'est sans doute l'auteur de La plaisanterie , Milan Kundera qui eut le plus d'influence sur elle et la naissance de sa vocation d'écrivain, par sa prodigieuse liberté, sa faculté à prendre de la hauteur face à la peur et aux mesquineries produites par une dictature policière pour affirmer les droits de l'individu vivant et de l'esprit.

Comme un de ses personnages de roman, Maha Hassan eut l'impression de « respirer Kundera » en circulant dans le quartier de Montparnasse.

Le responsable de l'Institut du Monde Arabe ne crut pas sans doute lui faire un tel plaisir quand il lui dit qu'elle écrivait comme l'écrivain tchèque. C'était faux, sans doute. C'était pour l'encourager.

Pendant des mois, néanmoins, Maha s'exerça pour s'amuser à écrire un chapitre selon ses façons spontanées, un chapitre narré comme un pastiche de Kundera.

Le premier écrit publié de Maha Hassan (elle a dix-neuf ans) est une nouvelle à dimension érotique à peine voilée, « Le marié du doigt », traitant entre autre de manière déguisée de la masturbation des femmes, nouvelle qui paraît dans une grande revue intellectuelle de Beyrouth, Al Naqid, « Le Critique » où son nom apparaît au côté de celui de Samih Alqasim, un grand écrivain. le magazine publie aussi Mahmoud Darwich. Maha ouvre de grands yeux et n'en revient toujours pas ! Jusque dans son exil morlaisien, elle garde cette revue qui la fait rentrer en deux temps trois mouvements dans la cour des grands.

Pour elle qui avait confié à dix-neuf ans le manuscrit à un ami se déplaçant au Liban, c'est complètement inespéré. Évidemment, la nouvelle est interdite de publication par le régime syrien, ainsi que les autres du recueil.

Sans doute en raison de la folle audace d'une écriture qui explore les tabous de la sexualité et de la condition féminine. Pour d'autres raisons aussi, peut-être.

Pour justifier l'interdiction des Chants du néant (2009, qui paraîtront finalement au Liban), un roman qui pose pour la première fois la question existentielle propre aux kurdes, ce qu'a relevé la censure du régime des al-Assad, c'est le caractère subversif d'une note faisant référence à la tradition de la kabbale qualifiée de « soufisme » des Juifs.

Dans la Syrie des Al-Assad, le Juif est l'ennemi par excellence et tabou, le régime appuyant une partie de son entreprise de légitimation sur son statut de résistant à l’État d'Israël.

Autant dire que Maha Hassan sera relativement déboussolée au départ d'être invitée pour plusieurs mois à une résidence d'écrivaine dans l'immeuble d'Anne Frank à Amsterdam après qu'Human Rights Watch lui ait décerné le prix Hellman-Hammett en 2005 réservée aux écrivains persécutés, un prix attribué après les excès du maccartysme aux Etats-Unis.

Un immeuble plein de fantômes, d'éclats de rire et de frissons de peur, pour travailler, dans un voisinage invitant à se questionner plus que tout autre sur la question de l'identité et du piège nationaliste et xénophobe des identités exclusives, identifiées à des appartenances collectives héritées et enfermantes. Maha Hassan réfléchit d'ailleurs aujourd'hui à un livre qui aurait pour titre «le péché d'identité ».

Maha Hassan qualifie elle-même son écriture de « littérature bâtarde ». Ce n'est pas de la littérature kurde, parce qu'elle écrit en arabe. Ce n'est pas de la littérature arabe « pure » parce qu'elle porte une mémoire collective kurde avant même d'avoir appris à parler. Ce n'est pas de la littérature arabe non plus parce qu'elle a découvert la littérature et la philosophie européennes avant Naguib Mahfouz ou d'autres grands écrivains arabes, parce que ses références intellectuelles sont autant occidentales qu'orientales.

La jeune fille issue d'un quartier et d'une famille populaires d'Alep où l'on ne connaissait pas les livres s'est ouverte au monde libérateur de la littérature grâce à la générosité d'un libraire qui lui prêtait des livres traduits qu'elle n'avait pas les moyens de payer.

Après la parution de sa nouvelle dans une grande revue libanaise, elle écrit un livre moins scandaleux pour les autorités syriennes, mais qu'elle aime beaucoup aussi, L'infini, qui paraît en 1995 chez un éditeur de Lattaquié.

C'est pour ses derniers livres, publiés en arabe au Liban, chez les éditions El-Rayyes, dirigé par le responsable du magazine qui l'avait fait connaître à 19 ans, en 1993, pour sa nouvelle détonante, et qui attendait d'elle une confirmation de son talent, que Maha Hassan commence à être reconnue dans le petit monde littéraire des pays arabes.

Elle fait des salons en Tunisie, en Palestine, en Egypte, aux Emirats. Ceux qui paient ne sont pas toujours les pays où l'on trouve le plus de lecteurs, mais les rois du pétrole ou autres princes en quête de reconnaissance internationale.

Deux de ses romans ont été sélectionnés dans la liste finale du prix Booker Arabe.

Maha Hassan a néanmoins le sentiment que le fait d'être kurde rend pour elle la reconnaissance littéraire moins aisée dans le monde arabe.

Ses premiers livres sont considérés comme féministes, parlant de condition féminine, de sexualité, de conservatisme religieux, de politique. En 2000, ses livres sont interdits de parution en Syrie. Dans les romans, écrits depuis son exil français et publiés au Liban reviennent le sujet des crimes d'honneur contre les femmes (« Les filles des prairies », Banât al-barârî – 2011).

Maha Hassan

Maha Hassan

Dans Cordon Ombilical (2010), on a le portrait de deux femmes partagés entre Orient et Occident, interrogeant les notions d'identité kurde, d'appartenance, de relation à l'autre.

Dans les Tambours de l'amour (2012), son avant-dernier roman publié, Maha Hassan construit le premier récit romanesque de la révolution syrienne prenant en comptant l'an unde la révolte démocratique du peuple syrien contre Bachar-al-Assad et son régime d'oppression, révolution qui comme plus tard la guerre syrienne malgré toute sa barbarie, va révéler à eux-mêmes et à la liberté des jeunes femmes et jeunes hommes qui vont se défaire de leurs peurs et des corsets sociaux pour affirmer leur désir d'engagement, de dignité, de vie.

Ce roman est sur le point d'être publié en Italie où il bénéficie déjà d'une très bonne critique.

Maha Hassan m'a dévoilé hier la trame narrative de son dernier roman, le premier qui sera écrit en français, grâce au concours de Anne Cousin et de l'association Tro-coat, qui a fait la rencontre de Maha et lui a proposé cette collaboration pour écrire en français à la suite d'un travail en atelier d'écriture et de leur présentation première lors d'un débat avec l'écrivain yéménite ami de Maha Ali Al Muqri à la librairie « A pleine voix » à Morlaix, tenue par Laurent Baudry.

C'est une fresque historique très ambitieuse et palpitante, avec des situations romanesques fascinantes, où une moderne Shéhérazade et sa fille traversent quarante ans d'histoire de la Syrie. Une première partie met en scène deux femmes en quête de bonheur et d'émancipation d'un quartier traditionaliste d'Alep que la loi des hommes dominedeux femmes qui vivent avec leur mari commun derrière le QG des moukhâbarât, les forces de sécurité du régime, cruelles et despotiques, qui y torturent à tour de bras. La deuxième partie nous plongera dansl'actualité de la guerre en Syrie, où vont s'affronter des jeunes qui se connaissaient dans le camp djihadiste et dans le camp des peshmergas, ce qui donne à Maha Hassan l'occasion d'explorer ce qu'il y a de nouveau dans la condition féminine kurde dans le fait de combattre, et de combattre les partisans d'une forme religieuse dévoyée, portant la haine des femmes,obscurantiste, totalitaire, ultra-violente. 

Entendre et imaginer le déploiement de ce roman à travers quelques indications de cette magnifique et profonde conteuse qu'est Maha Hassan ne donne qu'une envie : que ses précédents romans soient vite publiés en français. Pour y lire ses histoires d'amour, de libération féminine, de relation à la tradition, aux identités, à la tyrannie du régime syrien. Pour y découvrir ses personnages riches et attachants. Quand elle était étudiante, Maha a fait le tour des partis révolutionnaires et contestataires, kurdes ou communistes.

Maha Hassan avec Anne Cousin à la MJC de Morlaix dans le cadre de la Semaine de la Solidarité Internationale décembre 2017

Maha Hassan avec Anne Cousin à la MJC de Morlaix dans le cadre de la Semaine de la Solidarité Internationale décembre 2017

Maha Hassan et Ismaël Dupont - novembre 2017, pour le portrait interview du Chiffon Rouge

Maha Hassan et Ismaël Dupont - novembre 2017, pour le portrait interview du Chiffon Rouge

Son père avait très peur qu'elle s'engage trop en politique même s'il ne s'est pas opposé à ce qu'elle fasse des études, comme pour sa sœur cadette, étudiante en droit elle-aussi, car les moukhâbarât n'hésitaient pas à violer et violenter les filles rebelles ou soupçonnées de l'être. Malgré la défense de son père, Maha était une fille têtue et a mené ses expériences en femme libre et courageuse, affrontant la pression du groupe et des hommes, malgré la peur, omniprésente dans le régime d'oppression de la Syrie d'Hafez-al-Assad puis de Bachar-al-Assad.

Son premier rendez-vous contraint avec les services de sécurité date de ses dix-huit ans, quand, pour financer ses études, elle s'apprête à postuler pour un poste d'institutrice remplaçante et que les renseignements font chantage sur elle dans un bureau de l'éducation nationale et lui demandent de donner des informations sur les amis de son père (les communistes sont pourchassés, emprisonnés, torturés par Hafez-al-Assad). Elle refuse et son certificat de nomination est déchirée sous ses yeux.

C'est à la suite d'un énième entretien forcé avec les moukhâbarât au moment de la révolte kurde au début des années 2000 et de sa répression par le régime qu'elle décide de quitter la Syrie, puis de gagner la France où elle obtient l'asile politique en 2004, d'abord logée pendant quelques mois à la maison des journalistes, avant de rencontrer Philippe, son amoureux breton, et d'arriver à Morlaix avec lui il y a deux ans.

Depuis son père et sa mère sont décédés en Syrie, sa mère des suites du bombardement de sa maison par la rébellion islamique à Alep. Ils ont été enterrés à la va-vite dans un jardin public, dans le quartier de Khaledia. La maison familiale n'existe plus.

Maha a demandé en vain un visa humanitaire pour sa mère et sa sœur au plus fort de la guerre. Beaucoup de ses voisins, de ses amis, sont morts aussi, la plupart victimes des assassinats et tortures du régime. Un de ses voisins a été torturé à mort parce que son frère s'était engagé dans l'armée rebelle.

Ses frères et sœurs sont en Suède, en Finlande, au Pays-Bas, en Allemagne dans un camp pour réfugiés, en Turquie.

Sa mère a été interrogée par les services de sécurité du régime après le départ de Maha : elle leur a dit, pour protéger tout le monde, car sa fille était morte.

Morte à une partie d'elle-même peut-être, mais si vivante dans son désir d'être heureuse, de créer, de construire une littérature d'émancipation éclairant le monde pour le transformer.

Maha connaît la douleur d'avoir été contrainte de quitter son monde, son pays et de le voir disparaître dans la plus fratricide et barbare des guerres. Néanmoins, elle n'en condamne pas pour autant une révolte démocratique qui, au départ, voulait seulement dénoncer la barbarie de la police de Bachar-al-Assad qui avait torturé affreusement des adolescents, exiger plus de justice, de démocratie, de liberté d'expression, moins de corruption et de clientélisme, plus d'égalité. Une révolte laïque où l'on trouvait des jeunes et moins jeunes de toutes les origines culturelles de la Syrie. Pour elle, la guerre a aussi réveillé les Syriens, la révolution a libéré beaucoup de femmes, allant jusqu'à parler de « baiser de la guerre ».

Elle a espéré, espéré, les six années précédentes, que le régime criminel allait enfin tomber, qu'il allait cesser d'assassiner le peuple syrien en toute impunité. En vain, aujourd'hui, elle constate que la guerre est un affrontement d'intérêts internationaux, que Daesh est devenu l'ennemi premier, que Bachar, le boucher de Damas, est revenu au centre du jeu, même pour les Américains et les Français.

Quant aux Kurdes, ils ont agi de manière pragmatique en cherchant à faire progresser leur volonté d'indépendance ou d'autonomie en se protégeant des agressions du régime comme des islamistes djihadistes. Néanmoins, dans sa famille, son frère, kurde, lui aussi, combattait la répression du régime avec ses amis arabes.

Aujourd'hui, Maha vit en exil d'elle-même, ni là-bas, ni tout à fait ici, malgré le plaisir qu'elle a à sentir la sollicitude, la franchise et la vie sereine des Bretons et à vivre à Morlaix avec son ami.

Chaque nuit, chaque sieste ou presque la ramène par ses rêves en Syrie.

Dans la journée, elle a des moments d'absence, où elle retrouve Alep et ses amis et parents.

La littérature est un des moyens qui lui reste pour éprouver son existence.

Littérature de l'exil, littérature de l'affirmation vitale et des naissances à soi, à l'amour et à l'autre, par-delà la tradition patriarcale, le despotisme, la guerre.

Péché d'identité... Tout dernièrement, Maha a découvert que sa grand-mère maternelle était arménienne, qu'elle avait été adoptée à cinq ans par sa famille kurde alors que ses parents allaient à l'abattoir oavaient déjà été massacrés par les génocidaires turcs et leurs alliés.

Cette grand-mère d'origine chrétienne arménienne avait donné à son premier fils le nom de Mohamed, vivant toute sa vie dans la dissimulation et la culpabilité par rapport à ses origines.

Cette vie tragique est un roman dont le continent reste à explorer... Comme la littérature de Maha Hassan pour le lecteur français. 

Entretien avec Ismaël Dupont - 29 novembre 2017

Romans de Maha Hassan publiés au Liban ou en Syrie :

Titres traduits de l'arabe:

- Métro d'Alep

- Bonjour la guerre

- Les Tambours de l’Amour, éditions El-Rayyes, Beyrouth, Liban, 2012.
Les filles de prairies (roman), éditions El- Rayyes, Beyrouth, Liban, 2011.
Cordon ombilical, éditions El- Rayyes, Beyrouth, Liban, 2010. (sélectionné sur la liste du prix du roman arabe «Booker»).
Chants du néant, éditions El- Rayyes, Beyrouth, Liban, 2009.
Le tableau de la couverture. Les murs de déception sont plus hauts, éditions Nashiron, Syrie, 2002.
L’infini- récit de l’autre, éditions Al-Hiwar, Syrie, 1995.

Une rencontre extraordinaire avec Maha Hassan, accompagnée notamment de Jean-Laurent d'Amnesty International, et d'Anne Cousin, son amie qui écrit un roman en français avec elle, à la MJC ce soir.

Morceaux choisis des paroles fortes de Maha Hassan, cette écrivaine syrienne vivant à Morlaix depuis deux ans qui à tant à dire, raconter, analyser des souffrances de son pays, des pouvoirs de la littérature, de sa vie au confluent des cultures et des drames de l'histoire:

" J'ai commencé par là, venue à la littérature grâce à la politique de mon père, analphabète, mais qui fréquentait beaucoup de camarades communistes instruits, qui m'amenait à ses réunions, ce qui me permettait de lire des brochures clandestines avec des portraits de Lénine, de Marx, que je gardais et étudiais précieusement, mais aussi parfois des petits livres de Tolstoï, Tchékov, Pouchkine... Puis ça a été la rencontre avec les textes de Marx, Sartre, Camus. La politique de mon père, cela a permis aussi que l'on considère qu'il était légitime qu'une femme étudie, lise. C'était une éducation plutôt libérale pour une fille en Syrie. J'étais l'aînée, acceptée dans un milieu d'hommes, plutôt anti-conformiste. L'engagement politique, cela a été un pass pour un autre monde. J'ai commencé par là, l'envie de raconter l'histoire, les histoires des femmes autour de moi, les histoires de mes grand-mères d'origine kurde, arménienne, arabe, analphabètes mais magnifiques conteuses. Dans cette société, écrire ou penser, c'est un crime, un péché. Dans ce contexte, j'ai écrit: je suis née pour conter, pour écrire. J'ai faite mien le titre d'un livre de Gabriel Garcia Marquez: "Vivre pour la raconter." Après, il y a eu de la censure sur mes livres, une interdiction de publier mes romans, c'était insupportable. Il fallait l'autorisation du ministère de l'information et des services secrets pour publier. Je ne savais pas pourquoi on me censurait. La raison fondamentale sans doute: une fille kurde qui veut publier, avec un père communiste, c'est forcément suspect. J'avais tous les péchés. J'aurais voulu continuer ma vie en Syrie, mais c'était l'écriture, la publication, auxquelles je tenais plus que tout. En 2004, avec la répression du début de rébellion kurde, les choses étaient devenues très compliquées et dangereuses pour nous. Je suis né pour écrire, si quelqu'un m'empêche d'écrire ou de publier, c'est une prison pour moi. Je suis la fille de l'exil, des schizophrénies d'une vie partagée entre langue arabe et mémoire kurde, Orient et Occident".

"Avant la guerre, avec mes amis, mes voisins, on ne faisait pas de différence entre kurdes, arabes, sunnites, chiites, musulmans, alaouites, chrétiens. Aujourd'hui, c'est autre chose. Le conflit a généré des fractures communautaires ou les a aggravées. Pourtant, du temps d'Hafez al-Assad, les langues kurde et arméniennes étaient interdites, les spécificités culturelles réprimées, à tel point que les enfants des villages kurdes forcés d'apprendre un arabe écrit classique comme à la télévision parlait davantage l'arabe châtié des médias officiels que comprenaient à peine les arabes parlant le dialecte des campagnes ou des quartiers".

"Pour moi l'écriture, c'est comme la toile de Pénélope, sans cesse on remet le travail sur le métier, on défait et refait ce que l'on a déjà fait, pour se découvrir soi-même, pour découvrir la liberté. C'est un exercice permanent. Cela permet de se libérer de ses peurs, d'apprivoiser ses douleurs, de se faire le porte-parole d'opprimés, les femmes notamment. Cela permet de se regarder soi-même il y a quinze ans, vingt ans, de prendre pitié de soi, d'avoir peur pour soi, rétrospectivement. L'écriture, c'est aussi une maladie: c'est pas facile, on vit avec les fantômes des gens, les douleurs des gens. Je suis finalement satisfaite et fière d'être née dans cette société compliquée qui me permet d'exprimer ce que beaucoup de femmes ont ressenti, n'ont pu écrire. Pour moi, l'écriture est un acte pour mieux se connaître à chaque moment".

"J'ai connu plusieurs exils dans ma vie, plusieurs fois je me suis sentie étrangère: 
Un père venu d'un village vers la grande ville d'Alep. 
Etre kurde dans un pays où cette identité est niée, où parler kurde est interdit, porter en arabe, cette langue si belle et que j'aime, dont j'ai fait mon passeport mais qui n'est pas encore tout à fait la mienne aujourd'hui, la parole et les histoires du peuple kurde. Car l'identité kurde n'est pas l'identité arabe, la mémoire kurde est spécifique, même si je n'ai jamais été pour le nationalisme et la mise en avant communautariste en Syrie. 
Etre une femme libre dans un pays et une société qui les opprime. 
Devoir quitter ma ville, mon pays, mes parents, pour avoir la liberté de m'exprimer et ne pas être inquiétée par la police de Bachar al-Assad en tant que kurde, fille de communiste, intellectuelle, femme libre... 
Vivre en Hollande en se disant française. 
Vivre à Paris à proximité de beaucoup d'amis mais sans m'y sentir si bien, vraiment. 
Je sens que la Bretagne, elle m'accueille. Les bretons sont un peu comme les kurdes, francs, authentiques, accueillants. La Bretagne, c'est trop riche pour moi, on s'y sent bien "

"Eve, c'était la première révoltée contre le texte, contre le désir de Dieu. C'est elle qui a persuadé Adam de goûter du fruit défendu, celui de l'arbre du savoir. Je ne suis pas féministe mais je sens que la femme a un sens profond de la révolte. La littérature que j'écris, c'est celle qui porte la douleur, les malheurs, le désir de liberté et de bonheur de la femme orientale. J'aimerais que ma littérature porte un message de paix et d'amour et même temps qu'elle fasse comprendre la misère des femmes arabes et de Syrie, soumises à la claustration, à la loi patriarcale, à la répression des désirs, à une éducation qui nie parfois leur droit au bonheur et à l'individualité, au viol, aux crimes d'honneur".

" Hafez-al-Assad, dont le portrait sévère, sans sourire, était partout, pour les Syriens, c'était comme un Dieu terrible, on le craignait plus que Dieu, on osait même pas penser du mal de lui. C'était Big Brother. J'avais trente ans quand il est mort. Quand on nous l'a annoncé au travail, je ne pouvais pas y croire, j'avais peur, peur d'exprimer quelque émotion, soulagement, peur qu'on considère que j'étais pour quelque chose dans cette mort, cette calamité nationale, lui qui devait être éternel, indestructible, comme la Syrie elle-même. On n'imagine pas comment la dictature était intériorisée, s'exerçait sur les esprits et les émotions".

"Comment des Margot, des belles filles, peuvent abandonner des droits conquis de haute lutte pour les libertés démocratiques, pour la liberté des femmes, l'avortement, l'égalité juridique, pour aller faire un pseudo djihad en Syrie et arriver là-bas, être traitées comme des moins-que-rien, des créatures du diable, dans le cadre d'une morale du moyen-âge, vivre à l'ombre de mecs incultes et violents, qui ont mené leur vie de petits caïds auparavant en France ou en Europe, avec les nanas, le shit, les boîtes de nuit, et qui voudraient maintenant l'austérité et la religion totalitaire pour tous? Cela me dépasse complètement cela m'abasourdit, c'est un mystère et une grande souffrance. Pourquoi les valeurs de la République Française ne peuvent pas suffire à prémunir contre les séductions du djihadisme et ses "valeurs" du Moyen-Age? Qu'est-ce qu'on a raté dans notre société pour en arriver là? C'est peut-être le problème de la France, autant et plus que le problème de l'Islam". Je pose les questions mais je ne donne pas les réponses".

"Oui je pourrais parler de la Bretagne dans mes romans, de cette beauté, de cette liberté, de cet accueil que je trouve ici, mais pour l'instant, quand la guerre est devant moi, je ne peux pas tourner le dos. Et quand c'est la femme qui fait la guerre, car les kurdes font la guerre à Daesh, il faut que j'essaie de comprendre et faire comprendre ce que ça signifie".

 

 

Propos recueillis lors de la réunion du 2 décembre 2017 par Ismaël Dupont. 

 

Samedi 31 mars, 10h30, bibliothèque de Châteaulin: Maha Hassan, l'écrivaine morlaisienne d'origine kurde syrienne invitée pour une conférence-débat à Châteaulin sur L'écrivain dans la guerre à l'occasion des Semaines Syriennes à Châteaulin organisées par l'association "Yalla! Pour les enfants"
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25 mars 2018 7 25 /03 /mars /2018 07:15
Rennes: Martinez (CGT) apporte son soutien aux postiers en grève depuis 74 jours (France 3)

Après le député communiste Jean-Paul Lecoq, c'est au tour de Philippe Martinez de venir exprimer son soutien aux Postiers Rennais qui engagent un bras de fer courageux avec une direction sourde à leurs attentes. La fédération d'Ille-et-Vilaine du PCF et des élus communistes de Rennes participent financièrement à la caisse de solidarité des postiers grévistes. 

France 3 Bretagne:  

Le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez est venu à Rennes, ce vendredi, soutenir les postiers en grève depuis 74 jours contre une nouvelle organisation de leur travail.
Un mouvement qui prend de l'ampleur. Au moins 350 000 plis sont en souffrance à Rennes.

"Elle crache sur la notion de service public. Les salariés et le usagers, elle n'en a rien à faire !" Au 74 ème jour de grève des postiers du centre de tri de Rennes Crimée, le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, est venu soutenir le mouvement, ce vendredi après-midi.
 

Dénoncer l'"exigence de rentabilité"


Devant une centaine de facteurs regroupés, il a fustigé la nouvelle organisation du travail "réalisée de manière informatique. On essaye de
rentabiliser au maximum les tournées des facteurs
 sans prendre en compte la réalité de leur travail et les besoins des usagers".
 

Refus de la pause méridienne


Les syndicats CGT et Sud-PTT dénoncent une réduction des effectifs, qui se traduit selon eux par une charge excessive de travail.
Surtout, ils refusent la mise en place d'une pause méridienne de 45 minutes non rémunérée. Les facteurs, qui travaillaient jusqu'à la mi-journée, devront commencer plus tardivement leur journée de travail, soit vers 9h00 et seraient contraint de faire une pause entre midi et deux pour reprendre ensuite les tournées jusque vers 16 heures.
 

Un facteur sur trois concerné en Bretagne


Lancée en 2014, cette nouvelle organisation concerne pour le moment environ un tiers des facteurs en Bretagne comme au plan national.
La Poste justifie son action par la mécanisation du tri du courrier et leur baisse en volume. "La baisse existe mais elle est compensée par d'autres services, par exemple les colis, il y en a de plus en plus. La Poste, c'est un service public et ça doit le rester", a réagi le secrétaire général de la CGT.
En attendant, plus de 350 000 plis postaux sont en souffrance, attendant d'être distribués.

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