Encore un banquet en chansons et dans la convivialité au café crème, au Relecq Kerhuon.
Avant cela, le secrétaire de section, Ronan Tanguy, avait ouvert l'apéritif au local de section par un discours politique rendant hommage aux camarades disparus de la section et présentant les défis des mois à venir.
Repas annuel de la section PCF du Relecq Kerhuon - Discours de Ronan Tanguy, secrétaire de section
Tout d’abord merci d’avoir répondu à l’invitation des communistes du Relecq-Kerhuon, à cette soirée conviviale de présentation des vœux. Un peu tardive cette année, mais je ne pense pas que ce soit très grave. Je salue la présence d’Ismaël Dupont, secrétaire départemental du Parti Communiste, ainsi que celles de nos camarades Brestois, élus où pas, les élus du Relecq-Kerhuon.
Je souhaite que nous ayons une pensée chaleureuse pour Dzemal Mahmutovic, René Le Ven et Jacky Jézequel, tous les trois décédés l’an dernier. Ils étaient des chevilles ouvrières de notre section en plus d’être des amis, on pouvait compter sur eux en toutes circonstances . Leur présence nous manque à nos réunion du mardi soir, et elle nous manquera longtemps.
Dzémal et René n’ont pas connu l’ère Macron, Jacky en a eu une idée suffisamment précise pour qualifier le personnage de fossoyeur des acquis sociaux.
Mais revenons un instant sur cette année 2017. quel désastre !!! Lors de son élection en 2012, Hollande et le PS disposaient de toutes les commandes du pays : majorité absolue à l’assemblée nationale, majorité relative au sénat, large majorité des régions, des département, des municipalités. Il ne reste rien de tout cela aujourd’hui. Hollande n’aura marqué l’histoire que pour avoir liquidé une bonne partie de la gauche et mis le pied à l’étrier de son ancien conseiller Macron.
Ni de droite, ni de gauche, c’est ainsi que Macron se définit lui-même. On a pu vérifier en quelques mois de présidence, qu’il est surtout ni de gauche ni de gauche : Nouvelle loi travail qui aggrave la fameuse loi El Khomri, diminution des APL, pérennisation des cadeaux au patronat votés sous Hollande, augmentation de la CSG, notamment pour les retraités qui ont un revenu fiscal de référence dépassant 14404€ pour une personne seule et 22096€ pour un couple , instauration de la sélection dans les universités, suppression de l’ISF permettrant aux plus riches de récupérer jusqu’à 1million 500 000 € par an, modification profonde de la sécurité sociale par la suppression des cotisations salariales ….. à cette liste qui n’est pas exhaustive, vont s’ajouter un paquet de mauvais coups : la casse de la SNCF et du statut de la fonction public, la fin de la retraite par répartition, le transfert de l’apprentissage des régions vers le MEDEF, j’en oublie certainement car ce gouvernement a décidé d’aller très vite. Pour ce faire, il privilégie les ordonnances afin de contourner l’assemblée nationale et le sénat. Pas de débat, aucune proposition modificative ne sera tolérée. On assiste donc à une accélération de la libéralisation de la société.
Face à ces attaques sans précédent contre l’organisation de notre société et singulièrement contre tout ce qui reste du Conseil National de la Résistance, les français sont Comme KO debout. Les ripostes ne prennent pas corps.
L’état des forces de gauche, totalement divisées, ne permet pas d’allumer les contre feux qui seraient nécessaires.
Pourtant les raisons ne manquent pas. La différence entre les plus riches et la masse de la population s’accroît à vitesse grand V. Les 10 plus fortunés de France possèdent 241 milliards d’€ à eux seuls, alors que 50% des ménages détiennent moins de 114000€ chacun. Il faudrait à un smicard 2.6 millions d’années de travail pour gagner ce que vaut le patrimoine professionnel de Bernard Arnaud, première fortune de France, c’est à dire 47 milliards d’€.
Il devrait aller de soi que les forces de gauches s’unissent pour faire front et présenter un projet de société basé sur la justice sociale, la création d’emploi, la ré-industrialisation du pays, l’amélioration du traitement de la santé, de l’éducation…
Ce n’est malheureusement pas comme ça que ça se passe. Mélenchon et ceux qu’il a réussi à soumettre ambitionnent de remplacer à la fois les syndicats et les partis de gauche, le PS est en état de mort cérébrale, nombre de ses cadres ayant rejoint le Macronisme, le mouvement créé par Benoît HAMON reste à l’état embryonnaire et nous, les communistes, avons été entraînés dans le tourbillon de la défaite générale de la gauche.
Tout est à reconstruire et tout sera un jour reconstruit parce que la nature a horreur du vide et qu’il faudra bien que les femmes et les hommes de gauche se reparlent pour à nouveau proposer des politiques alternatives.
La chute de Macron dans les sondages aidera sans doute à cette reconstruction, de même que la grande bagarre qui se profile à la SNCF. Cet homme, Macron, a été élu en faisant une campagne de marketing et poursuit en abusant de la communication. Un bon vendeur réussit à fourguer une paire de jumelles à un aveugle ou une paire de bottes à un cul-de-jatte. C’est cela que Macron a fait pendant toute la campagne présidentielle et il continue.
L’aveugle, le cul-de-jatte, le peuple français, donc, est en train de se rendre compte qu’il a été berné. On peut prédire, sans risquer de se tromper, que la chute dans les sondages va se poursuivre. N’oublions pas que Macron a été élu par 15% des électeurs inscrits, ce qui veut dire que 85% des électeurs ont, soit choisi un autre projet, soit se sont abstenus, je dirai même, surtout se sont abstenus.
Quand on voit fonctionner les députés Macronistes, comme Graziella Melchior, élue dans cette circonscription, il y a de quoi se poser un certain nombre de questions : Que fait cette députée ? Où est-elle ? Qu’a-t-elle à dire ? et à quel sujet ? C’est le grand vide : la marionnettisation des représentants du peuple.
Pour ce qui concerne le parti communiste, nous devons faire en sorte qu’il redevienne une force politique qui soit un creuset de propositions. Le congrès qui se déroulera en fin de cette année devra être un évènement important pour l’ensemble du peuple de gauche, pour les classes populaires.
Nous n’avons, de toute façon, pas le choix. Nous avons l’obligation de ne pas laisser les choses s’aggraver, même pas de les laisser en l’état. Nous avons tout à faire pour que les insoumis, les socialistes, les Hamonistes, les écologistes, les militants d’extrême gauche et, bien sûr, les communistes, tous ceux qui souhaitent s’y atteler, bâtissent un socle de propositions programmatiques afin que le vrai changement de société s’opère dans un cadre unitaire sans lequel rien n’est possible.
Sur le plan social comme en terme d’inégalités, nous n’avons jamais été aussi proches du 19ème siècle. Soyons, ensemble, dans le mouvement qui fabriquera le 21ème siècle.