Morlaix, samedi 24 mars à 12h, devant le Kiosque de la place des Otages. Rassemblement de Solidarité avec les Syriens et les Kurdes d'Afrin et du Rojava et pour dire stop à l'agression d'Erdogan et des islamistes avec la complicité de l'OTAN, des Russes, des Européens. Le PCF était présent avec des militants de France Insoumise et d'Ensemble, des Utopistes en action, et des citoyens, y compris d'origine arménienne (association Menez Ararat) et palestinienne. Laurent Baudry, l'organisateur pour l'association culturelle La Minoterie A pleine voix qui avait organisé déjà l'expo Zehra Dogan à Plouezoc'h a expliqué la situation dans le nord syrien et les ressorts de l'agression turco-islamiste sur les zones kurdes et Maha Hassan, kurde syrienne laïque, écrivaine, a pris elle aussi la parole pour dénoncer le combat idéologique rétrograde et obscurantiste contre la liberté et les kurdes que mènent les milices syriennes qui travaillent avec les troupes d'Erdogan. Le détournement absolu des idéaux fondateurs de la révolution civique syrienne de 2011!
Et pendant ce temps, à Paris, nombre de parlementaires communistes, dont Stephane Peu, et Laurence Cohen, qui ont pris la parole publiquement pour exprimer le soutien des communistes aux kurdes agressés par Erdogan, et nombre de militants étaient présents pour la grande manifestation pour dire Stop Erdogan à Paris.
Mobilisation générale le 24 mars pour stopper ERDOGAN (PCF)
Afrin, après avoir héroïquement résisté, est désormais sous le déluge de feu de l’armée turque et de ses supplétifs de Daesh. Les civils fuient maintenant par milliers pour échapper aux pillages, aux massacres, aux viols et aux égorgements. Le bilan humain provisoire est terrifiant. Après les Arméniens il y a un siècle, les Kurdes ont tout lieu de craindre l’attitude génocidaire de R.T. Erdoğan. Les masques sont tombés devant ceux qui feignaient de croire que la Turquie entendait protéger sa frontière. Sans ambages, R.T. Erdoğan vient de déclarer : « Maintenant, le drapeau turc flotte là-bas ». Il entend désormais poursuivre l’offensive dans tout l’espace kurde jusqu’à la frontière irakienne avec la bénédiction de Moscou et de Washington. L’épuration ethnique qui se dessine vise clairement à faire d’Afrin une base arrière d’enracinement du terrorisme islamiste avec de lourdes conséquences pour la région, l’Europe et la France.
Le gouvernement français a commis une grave faute en considérant que l’on pouvait comprendre R.T. Erdoğan et en faisant preuve à son égard d’une tolérance complice.
Comme le rappelait le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, l’heure est à une mobilisation transpartisane pour stopper R.T. Erdoğan. La France et l’Union européenne doivent parler plus fermement, condamner la politique d’Ankara, exiger l’interdiction du survol de l’aviation turque et son retrait du territoire syrien. L’ONU doit, sans attendre, adopter une résolution protégeant les Kurdes de Syrie.
Des manifestations se dérouleront en Europe le 24 mars 2018. Dans toutes les grandes villes françaises, des défilés auront lieu et le PCF entend contribuer à en faire un succès pour exprimer sa solidarité totale avec les Kurdes qui incarnent le combat pour la liberté, la paix et la démocratie.
L’Europe paye des équipements militaires à la Turquie pour refouler les réfugiés
PARJOHN HANSEN (POLITIKEN), EMILIE EKEBERG (DANWATCH) ET SEBNEM ARSU (THE BLACK SEA)
Mediapart et l’EIC révèlent que l’argent de l’Union européenne a permis à la Turquie de s’équiper en véhicules blindés afin d’empêcher le passage de réfugiés à sa frontière avec la Syrie. Cette opération pourrait avoir causé de nombreuses victimes parmi les Syriens tentant de fuir la guerre, alors que la prise d’Afrin par l’armée turque va pousser encore des milliers de personnes sur la route de l’exil.
Enquête menée parPolitikenet Danwatch avec Mediapart et ses partenaires du réseauEuropean Investigative Collaborations (EIC).–Quand les soldats turcs ont ouvert le feu, Ibrahim Khaled a pris sa mère par la main et s'est mis à courir. Il a entendu le cliquetis des armes à feu, entendu les cris des réfugiés frappés par les balles, et a été projeté à terre. Khaled ne s'est pas retourné.« J'ai senti que si je m'arrêtais là, je serais tué ou arrêté », dit-il.
Pendant des heures, Khaled et sa mère ont couru dans la direction que le passeur leur avait indiquée. Ils ont marché à travers des champs d'oliviers, ont rampé sur des pierres jusqu'à atteindre un village turc. De la soixantaine de réfugiés qui avaient quitté le camp près de Darkush, dans la province syrienne d'Idlib, seule une poignée a traversé la frontière. Khaled ne sait pas ce qui est arrivé aux autres. Ils sont probablement morts ou de retour en Syrie, pense-t-il.« Nous avons eu de la chance. »
Khaled est assis dans un appartement nouvellement construit en périphérie de Mersin, dans le sud-est de la Turquie, où lui et sa mère ont trouvé refuge après leur fuite à l'automne dernier. Il porte un jean déchiqueté et un pull qu'un voisin lui a donnés. Ses yeux sont fatigués, son front est plissé de rides. Khaled s'est longtemps posé la question de savoir s'il devait parler avec des journalistes des violences à la frontière turco-syrienne. Il a peur que les autorités turques ne se vengent sur lui. Dernièrement, il a accepté de nous accorder une interview à la condition que son nom soit changé.« Je veux que le monde sache ce qui nous arrive à nous, Syriens », dit-il.
La guerre civile en Syrie entre dans sa huitième année. Plus de 350 000 personnes ont été tuées à ce jour, des millions ont été déplacées. Et bien qu'il n'y ait toujours pas de paix en vue, les pays voisins de la Syrie ont fermé les voies d'échappatoire. Le Liban, la Jordanie et la Turquie, qui accueillent ensemble plus de cinq millions de Syriens, refusent d'accepter davantage de demandeurs d'asile. La Turquie a construit sur sa frontière avec la Syrie un mur de trois mètres de haut et long de plusieurs centaines de kilomètres.
Khaled raconte que des soldats turcs ont ouvert arbitrairement le feu sur des réfugiés. Les détails de son témoignage sont difficiles à vérifier, mais ils sont cohérents et coïncident avec les déclarations de plus d'une douzaine de témoins avec lesquels leSpiegels’est entretenu. L'ONG Human Rights Watch a révélédes cas similaires début février : des soldats turcs ont forcé des réfugiés à retourner en Syrie et ont tiré de manière indiscriminée, selon l'organisation.
Il y a précisément deux ans, le 18 mars 2016,l'Union européenne et Ankara concluaient un accordselon lequel les Européens allaient verser 3 milliards d'euros à la Turquie en échange du maintien des réfugiés sur son sol (en attendant un deuxième volet de 3 milliards d'euros). Les dirigeants européens ont prétendu que cet accord avait permis de contenir la « crise des réfugiés ». En réalité, la crise s'est simplement déplacée. À présent, les gens meurent moins fréquemment dans la mer Égée, où le nombre d'embarcations traversant vers la Grèce s'est réduit drastiquement une fois l'accord passé. Mais ils meurent sur la frontière turco-syrienne.
Officiellement, les milliards de l'Europe servent exclusivement à aider la Turquie à gérer les réfugiés sur son sol et à les empêcher d'entrer en Europe. C'est faux. Mediapart et ses partenaires du réseau European Investigative Collaborations (EIC) révèlent que l'Union européenne a payé à la Turquie pour 83 millions d'euros de véhicules militaires et d'équipements de surveillance afin de traquer les réfugiés. Y compris à la frontière turco-syrienne, pourtant officiellement ouverte.
Les journalistes de l'EIC se sont plongés dans les centaines de contrats européens. L'un d'entre eux montre que l'Union européenne a financé à 75 % l'achat par la Turquie de 82 véhicules blindés Cobra II, dont le coût total est de 47,5 millions d'euros. Ces engins, équipés de périscopes, peuvent patrouiller le long du mur côté turc tout en localisant les réfugiés approchant de l'autre côté. Produits par Otokar, l'un des plus gros industriels turcs de l'armement, ces véhicules ont été livrés aux forces armées turques au printemps 2017.
Ils font aujourd'hui partie de l'infrastructure de surveillance de ce qui va devenir bientôt le troisième mur le plus long du monde : 900 km de béton équipés de drones, de caméras thermiques, et de tours de tir télécommandées et automatisées de manière « intelligente ». Des haut-parleurs diffusent des messages, avertissant les gens, en turc et en arabe, de ne pas s'approcher davantage. De l'artillerie lourde ouvre le feu si ces avertissements sont ignorés. Les caméras thermiques sont capables, par temps clair, de repérer trois personnes debout d'une taille de 1,80 m à une distance de dix kilomètres. En d'autres termes, l'équipement financé par l'Union européenne aide à repérer des réfugiés qui essaient de traverser le mur frontalier et risquent d'être touchés par des tirs… et tués.
Le mur construit par Ankara maintient par ailleurs des centaines de milliers de réfugiés syriens coincés dans une zone de guerre. On estime que plus de 200 000 personnes ont été déplacées dans le nord de la Syrie depuis la mi-décembre, et il faut s'attendre à ce quela prise par l'armée turque, ces derniers jours, de la ville kurde d'Afrin provoque de nouveaux flux de réfugiés.
La Turquie assure que la frontière est toujours ouverte pour les demandeurs d'asile, ce qui est contredit par différentes sources turques et syriennes proches de la frontière. L'Institut international pour les études stratégiques (IISS) notait déjà en juin 2017 que la Turquie avait rendu« pratiquement impossible pour les réfugiés syriens le passage de la frontière légalement ».« La Turquie assure que sa politique de la “porte ouverte” est toujours en vigueur, mais dans la réalité, elle est presque fermée », estimait alors l'institut.
Depuis septembre dernier, 42 civils ont été tués alors qu'ils tentaient de passer de Syrie en Turquie, selon Rami Abdulrahman, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme. Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) confirme qu'il est devenu pratiquement impossible de traverser la frontière (excepté pour les personnes gravement blessées ou malades), alors que le nombre de réfugiés fuyant la Syrie est en hausse.
On assiste à une violation des droits humains, selon Thomas Gammeltoft-Hansen, directeur de recherche à l'Institut danois des droits de l'homme et du droit humanitaire Raoul-Wallenberg.« Si des balles mortelles sont tirées sur des réfugiés essayant de traverser la frontière, c'est une violation pure et simple des droits humains, rappelle-t-il.Si le mur frontalier enlève aux Syriens toute possibilité de demander l'asile, c'est une autre violation du droit international, en particulier du principe de non-refoulement. »
La fourniture de matériel à la Turquie par l'Union européenne pourrait rendre cette dernière complice de violation des droits humains à la frontière turco-syrienne.« S'ils savent que l'équipement est utilisé d'une façon qui viole les droits des réfugiés, les membres de l'UE sont par principe complices », ajoute Thomas Gammeltoft-Hansen.
309 millions d’euros côté français
Interrogée par l'EIC, la Commission européenne nous a répondu que« l'Union européenne ne fournit pas d'équipements militaires ou létaux à la Turquie ». Les Cobra II sont pourtant bien des engins militaires. La Commission ajoute que l'accord avec la Turquie prévoit que les véhicules soient« exclusivement affectés à la surveillance des frontières et que toute modification ou changement d'affectation des équipements requiert l'autorisation écrite de la commission ».
Sauf que Bruxelles n'a pas les moyens de contrôler ce que fait le régime autoritaire d'Erdogan de ses armes. Plusieurs experts des droits de l'homme craignent d'ailleurs que la Turquie n'utilise cet équipement financé par les fonds européens pour les opérations militaires menées actuellement dans les zones kurdes de Syrie, ou pour la répression visant sa propre population. Des photos de l'invasion par l'armée turque de la province kurde d'Afrin depuis fin janvier montrent que des véhicules Cobra II ont été utilisés. Mais au lieu de périscopes avec des caméras thermosensibles, ils ont été équipés d'armes.
Le caractère problématique des financements européens ne se limite pas à la frontière turco-syrienne. Pour aider la Turquie à surveiller sa portion de frontière terrestre avec la Grèce, l'Union européenne a financé des véhicules militaires plus monstrueux encore que les Cobra II, selon l'enquête de l'EIC.
En mai 2017, Aselsan, une société détenue à 84 % par l'armée turque, a remporté un contrat à hauteur de 30 millions d'euros avec l'Union européenne pour fournir à la Turquie 50 véhicules pour patrouiller à la frontière grecque, dont 20 sont dotés d'un blindage extrêmement épais afin de protéger les véhicules des mines et grenades. Selon les documents européens consultés par l'EIC, ces engins sont des contributions de l'Europe à« la prévention de l'immigration illégale, du trafic humain, des crimes de passage des frontières[« cross-border crimes »], et du système des passeurs ».
L'un des industriels qui a étudié l'appel d'offres s'est retrouvé perplexe devant la disproportion apparente entre l'objectif affiché et les spécifications techniques de ces véhicules,« clairement exagérées »pour des engins censés être utilisés à la frontière de la Turquie avec l'Union européenne. Mais l'UE a été ferme : le blindage lourd est absolument requis, dit-elle dans sa réponse, sans en expliquer les raisons.
On comprend que Bruxelles soit très discret sur la question. Aselsan, qui a remporté l'appel d'offres, ne fournira en réalité que l'équipement électronique. Selon l'enquête de l'EIC, les véhicules sont des Hizir, d'impressionnants engins de guerre(notre photo ci-dessus)fabriqués par Katmerciler, un industriel appartenant à un ancien député de l'AKP, le parti de Recep Tayyip Erdogan. Le président turc est un grand fan de l'Hizir, dont il a dévoilé le prototype en novembre 2016 lors d'un salon militaire, six mois avant que l'UE n'en finance 50 exemplaires.
L'appel d'offres de Bruxelles stipulait pourtant que les véhicules devaient avoir été mis sur le marché depuis un an. Ce n'est pourtant pas le cas des Hizir, dont les premiers exemplaires sont récemment sortis de l'usine, et qui sont toujours en cours de test avant leur livraison prochaine à l'armée turque.
Lorsque, en 2016, l'Union européenne a promis à Erdogan 3 milliards d'euros en échange de son accord pour reprendre tous les réfugiés syriens arrivant sur les îles grecques, il était pourtant statué que cet argent serait uniquement utilisé pour aider à l'accueil des plus de 3,5 millions de réfugiés syriens vivant en Turquie.
Or sur ces 3 milliards d'euros qui ont été collectés auprès des États membres de l'UE (la quote-part de la France dans ce programme s'élève à 309 millions d'euros), une partie a été utilisée pour financer six bateaux de patrouille à destination des gardes-côtes turcs. Lesquels, selon plusieurs ONG opérant dans ces zones maritimes, arrêtent agressivement les réfugiés tentant de quitter la Turquie, mettant parfois les embarcations de réfugiés en danger.
« Juste après que l'accord avec la Turquie a été mis en place, il était évident que les gardes-côtes turcs faisaient tout pour arrêter les gens qui traversaient la mer, explique Ruben Neugebauer, porte-parole de Sea-Watch, l'une de ces organisations.Il y a différentes tactiques. Parfois nous voyons des bateaux turcs naviguer autour des canots pneumatiques, provoquant des vagues, les mettant en danger de telle sorte que parfois les réfugiés décident de rentrer par eux-mêmes. Parfois, ils chassent les bateaux et frappent même les gens à coups de bâton afin de les faire repartir. »
En réponse à cette interpellation, les gardes-côtes turcs ont publié une déclaration disant qu'ils étaient mandatés pour arrêter les bateaux de réfugiés avant qu'ils ne pénètrent dans les eaux européennes. Les bâtons, expliquent-ils, sont utilisés pour tenter d'endommager les moteurs et les hélices de façon à attacher les petites embarcations aux plus gros bateaux des gardes-côtes pour les tirer vers les côtes turques.
Mais ce n'est pas le seul cas d'abus présumé commis à bord de ces bateaux financés par l'argent européen. L'ONG Lighthouse Relief a publié une déclaration commune avec le UNHCR pour exprimer sa préoccupation au sujet d'un incident survenu en novembre dernier, assurant que les gardes-côtes turcs avaient tiré en l'air et dans la mer, ce qui a provoqué le saut dans l'eau de plusieurs réfugiés.
Ces six bateaux de patrouille ont été commandés à un constructeur naval néerlandais, Damen, pour la somme de 18 millions d'euros – une somme qui vient pour partie du fonds danois d'aide au développement. Ils ont été livrés aux gardes-côtes turcs l'année dernière. Le dernier a été livré juste avant Noël. D'après la société navale, ces bateaux peuvent transporter jusqu'à 120 réfugiés et migrants en mer.
Ces fournitures d'équipement pour le contrôle des frontières à la Turquie font partie d'une tendance croissante au sein de l'Union européenne :« L'UE utilise de plus en plus le principe de la pleine concurrence et externalise le contrôle frontalier à des pays tiers au lieu d'effectuer son propre contrôle, fait valoir le chercheur danois Thomas Gammeltoft-Hansen.Vous financez le contrôle des frontières, mais vous ne voulez pas être là vous-mêmes car vous risquez de mettre en jeu votre responsabilité en termes de droits humains. »Une stratégie qui rappelle étrangement ce qui se passe aujourd'hui entre l'Italie et la Libye.
Un porte-parole de la Commission européenne a répondu par écrit aux questions de l'EIC en affirmant que l'Union européenne suivait« attentivement »la situation à la frontière turco-syrienne et qu'elle était consciente de l'existence de violences à la frontière,« mais n'a pas été capable d'obtenir de confirmation indépendante par ses sources ou par les autorités turques ». Sollicités depuis une semaine, l'ambassade turque à Copenhague et le gouvernement turc à Ankara n'ont pas donné suite aux sollicitations de l'EIC.
Mercredi 14 mars, l'Union européennea donné son feu vertpour le versement du deuxième volet de l'aide promise à la Turquie. Trois nouveaux milliards d'euros vont être versés à Ankara.
Fusion Bayer-Monsanto : « la Commission européenne vient de donner naissance à un monstre »
SAMEDI, 24 MARS, 2018
HUMANITE
Des députés européens dénoncent la décision de la Commission européenne d’autoriser la fusion entre les groupes Bayer et Monsanto, qui va renforcer le modèle de l’agriculture productiviste en Europe, ainsi que le pouvoir de l’industrie agro-alimentaire, contre la volonté des citoyens.
Il n’y avait pas beaucoup d’illusions à se faire sur la décision finale. En prévenant qu’elle n’enquêterait que sous l’angle des possibles distorsions à la concurrence, la Commission européenne avait en effet clairement signifié qu’il n’était pas question de prendre en compte, dans son évaluation des conséquences de la fusion entre Bayer et Monsanto, d’autres critères que des critères strictement économiques. La question était seulement de savoir si un autre industriel du même secteur pourrait éventuellement pâtir de cette fusion, en termes d’abus liés à la position de quasi monopole du nouveau groupe.
A partir de là, le vers était dans le fruit. A aucun moment, la Commission n’a envisagé d’intégrer dans sa décision des considérations liées à l’environnement et à la santé publique, pas plus que des critères de modèles agricoles. « La grande majorité des concentrations notifiées ne posent pas de problème de concurrence et sont autorisées après un examen de routine, » avait d’ailleurs rappelé la Commission européenne. L’important pour elle, c’est d’abord la bonne santé des actionnaires.
Un modèle insoutenable
Monsanto, rappelons-le, est la compagnie qui produit le glyphosate, l’herbicide le plus vendu au monde, mais aussi le maïs Mon 810, la seule plante OGM autorisée à la culture dans l’Union européenne. C’est aussi l’entreprise qui depuis son origine au début du XXème siècle, accumule les scandales sanitaires liés à ses produits : herbicides, PCB, dioxine, sans oublier le fameux agent orange, ce terrible défoliant massivement déversé par les Etats-Unis sur les forêts et les villages pendant la Guerre du Vietnam, et dont les conséquences sur la santé ( cancers, malformations, etc… ), se font toujours sentir aujourd’hui (1.) Monsanto est aussi connu pour la puissance de son lobbying international acquise au cours d’un siècle d’expérience, ce que la décision que vient de prendre la Commission européenne ne dément pas.
Quant au groupe allemand Bayer, il fait principalement dans les produits pharmaceutiques, mais également dans les produits phytosanitaires pour l’agriculture, et, comme Monsanto, dans les semences.
Quelles vont être les conséquences de cette fusion entre le chimiste allemand et le semencier américain ?
La première, c’est la création de la plus grande entreprise intégrée au monde dans le domaine des pesticides et des semences. Pourquoi est-ce si important ? Parce qu’au delà du poids industriel et financier de la nouvelle multinationale, c’est tout le modèle agricole qu’elle véhicule qui va s’en trouver renforcé. Rappelant que la l’organisation des Nations unis pour l’alimentation et l’agriculture ( FAO ) et l’Organisation mondiale de la Santé ( OMS ) avaient déjà souligné en 2014, que la principale cause de la violation du droit des hommes à l’alimentation, était l’échec du système agroalimentaire actuel « qui avait abandonné une agriculture durable, rurale, familiale axé sur la production d’aliments sains, locaux, diversifiés et saisonniers, » le groupe espagnol Podemos, expliquait, à l’annonce du projet de fusion Bayer-Monsanto, que cette fusion aboutirait « à un modèle de surexploitation des ressources naturelles pour le bénéfice de quelques uns, » rappelant que « Monsanto est une entreprise qui défend un modèle insoutenable d’abus, de redevances, de dépendance aux produits agrochimiques, socialement pervers, et nuisibles à la santé et à l’environnement. »
L’Europe dans la main
Décuplées également, les capacités de lobbying qu’aura la nouvelle compagnie sur les pouvoirs politiques internationaux, ceux qui précisément prennent les décisions en matière d’autorisation de produits et les législations en lien avec la santé publique. Tous les produits phares du groupe sont concernés. Or la firme Monsanto a déjà prouvé, dernièrement, à l’occasion de la bataille sur le glyphosate, qu’elle était capable de se battre jusqu’au bout et de créer la surprise en jouant un rôle décisif dans le choix d’une institution pourtant aussi lourde que l’Union européenne avec ses 28 pays. En s’alliant avec l’entreprise allemande Bayer, Monsanto gagne un précieux allié dont le poids est dominant en Europe - l’Allemagne - dont on imagine mal qu’elle puisse prendre des décisions qui nuiraient à ses intérêts industriels.
L’épisode burlesque du dernier vote de l’Allemagne sur l’autorisation du glyphosate en Europe vient encore de le prouver : en novembre dernier, alors que l’Allemagne devait s’abstenir, entraînant la fin de l’autorisation du glyphosate en Europe, le ministre allemand de l’agriculture, le conservateur Christian Schmidt, avait surpris tout le monde en votant à la dernière seconde pour la prolongation du pesticide de Monsanto, soi-disant, de sa propre initiative, et sans en parler au gouvernement, mais tout de même « dans l’intérêt du pays, » c’est-à-dire, pour ce ministre conservateur, dans l’intérêt du syndicat agricole productiviste majoritaire, et dans l’intérêt de Bayer-Monsanto. Ce vote, qui a entraîné celui de plusieurs autres pays européens, a finalement abouti à la prolongation de l’autorisation du glyphosate, et des profits que va réaliser le nouveau groupe, dont le glyphosate est le produit phare.
« Du berceau au tombeau, ceux qui nous empoisonnent nous vendront aussi leurs médicaments pour nous guérir, » ironise José Bové ( Vert-ALE ), pour qui cette fusion nous plonge dans un monde « quasi-orwellien. » La Gauche unitaire européenne ( GUE-GVN ), pour qui Monsanto est « le symbole de l’agriculture industrielle et chimique qui détruit la planète, » prévoit également que des petits agriculteurs vont perdre leur travail, et que de nombreuses communautés rurales vont disparaître. Michèle Rivasi ( Verts-ALE ) énumère toute une série d’ effets nuisibles que cette fusion va entraîner : mise sous tutelle définitive des agriculteurs coincés entre des prix non rémunérateurs et un coût croissant des intrants agricoles, réduction de la diversité des semences, dépendances aux intrants phytosanitaires et aux biotechnologies, concentration financière des grands fonds d’investissement, etc… Pour Eric Andrieux ( S et D ), « la Commission européenne vient de donner naissance à un monstre, » et l’eurodéputé socialiste explique que « le modèle de développement que sous-tend le rachat de Monsanto par Bayer est aux antipodes de la transition de notre modèle productiviste vers un modèle soutenable et respectueux de l’environnement, que les citoyens appellent de leurs vœux. » Le député Vert allemand Sveg Gigold ( Verts-ALE ) parle lui, d’une « décision toxique », et conclut : « c’est un jour noir pour la démocratie européenne. »
(1) L’une des enquêtes les plus complètes sur la firme américaine est dans documentaire de Marie-Monique Robin, « Le monde selon Monsanto, » sous-titré : « de la dioxine aux OGM, une multinationale qui vous veut du bien. »
Ce samedi après-midi Quimper était aux couleurs de la jeunesse, de la solidarité, de la fraternité. Plus de 600 personnes dont beaucoup de jeunes et même très jeunes s'étaient rassemblées pour demander au préfet de mettre fin aux expulsions de jeunes scolarisés. Les copains de Razmik, 11 ans, élève du collège Max Jacob, ceux de Mohamed, 19 ans, élève du lycée de Cornouaille, tous les deux victimes des procédures de Dublin, ceux des jeunes lycéens de Chaptal et Thépot, étaient présents avec leurs enseignants. Les communistes qui avaient apporté leur soutien étaient là. Après les témoignages d'enseignants et de militants associatifs nous nous sommes élancés sur les quais, les plus jeunes donnant leur rythme et leur tempo, graves mais heureux de se retrouver ensemble pour défendre les libertés et une société ouverte, sans frontière, où l'humain prenne le pas sur les procédures administratives. Premier arrêt devant la préfecture, puis la cathédrale, le vieux Quimper, retour par le pont Max Jacob en passant à proximité de la stèle dédiée à Jean Moulin pour se séparer place de la Résistance. Parcours marqué de symboles avec le souvenir de Max Jacob, dont le collège de Razmik porte le nom. Max Jacob né à Quimper sur les bords de l'Odet, et mort au camp de Drancy victime de la barbarie nazie. Souvenir aussi de Jean Moulin qui fut sous-préfet de Châteaulin, ami de Max Jacob, et dont une salle de la préfecture du Finistère porte le nom. Les valeurs du Conseil National de la Résistance dont Jean Moulin fut le fondateur sont bien oubliées de nos gouvernants et du préfet du Finistère. Rappelons-les sans cesse à leur devoir humain d'accueil et de protection, plus encore quand il s'agit d'enfants et de jeunes et de leur droit à l'éducation.
Yvonne Rainero, secrétaire de la section PCF de Quimper.
Une célèbre actrice et chanteuse turque, Zuhal Olcay, a été condamnée à dix mois de prison pour "insulte" au président Erdogan, rapporte jeudi le quotidien Hürriyet.
Zuhal Olcay, née en 1957 dans le quartier occidental d’Usküdar à Istanbul, avait été inculpée après un concert en août 2016. Lors de ce concert, elle avait changé les paroles d’une chanson, critiquant le président, et fait un doigt d’honneur.
La vidéo du concert avait été visionnée par un procureur d’Istanbul. Puis elle avait été inculpée. Le ministère public réclamait quatre ans de prison.
La justice lui reproche d’avoir changé les paroles de la chanson "Boş Vermişim Dünyayı" et d’y avoir introduit le couplet suivant : "Recep Tayyip Erdogan, c’est tout vide, ce n’est qu’un mensonge, la vie terminera un jour et vous direz un jour, j’avais un rêve". La chanteuse aurait ensuite fait un "geste insultant" qu’elle affirme avoir adressé au premier rang des spectateurs, dont certains lui avaient fait des remarques.
1.080 personnes condamnées pour insulte
Selon le site Turkishminute, un total de 1 080 personnes ont été condamnées pour insulte au président Erdogan en 2016. Ce média réalisé par des journalistes turcs en exil affirme se baser sur les statistiques du ministère de la Justice.
Le quotidien Hürriyet, qui rapporte la condamnation ce jeudi, est lui-même au centre de l’actualité car il fait partie de l’important groupe de presse Dogan (agence de presse, journaux, télévision CNN-Türk). Or ce groupe vient d’annoncer qu’il était en négociation pour être vendu à une holding proche du président Erdogan, Demimoren Holding.
Pour Reporters Sans Frontières, ce rachat signifierait "la fin d’une ère" de liberté de la presse en Turquie et "le contrôle gouvernemental sur les médias".
En 1932, l'intellectuel communiste Paul Nizan faisait paraître son célèbre essai au vitriol, "Les chiens de garde". Il s'agissait d'un pamphlet contre des philosophes bourgeois connus de son époque, Bergson, Boutroux, Brunschvicg, Lalande, Marcel, Maritain, professant une philosophie idéaliste ne tenant aucun compte de la lutte des classes et de la condition réelle de l'homme moderne. Leur entreprise de dissimulation idéologique du réel avait pour fonction selon Nizan, consciemment ou non, de préserver les conditions d'existence intellectuelles et matérielles, de la bourgeoisie, et de son exploitation du prolétariat.
On ne peut que penser à cet essai et à son contenu quand on écoute ou lit les interviews des Comte-Sponville, Ferry, Gauchet, Onfray, Bernard Henri Levy, Finkielkrault, et j'en oublie beaucoup dans la cohorte des philosophes "néo-réactionnaires" ou réactionnaires toujours.
Des hommes qui tiennent le micro, des revues, qui sont publiés dans "Le Monde", "Le Point", "Le Nouvel Obs", qui se font payer des papiers et des conférences. Pourquoi? Parce qu'ils servent les intérêts du système de domination capitaliste évidemment, en détournant des vrais problèmes, et en se faisant professeurs de désespoir ou de conservatisme politique.
Francis Wolff, franchement, même en tant qu'ancien prof et étudiant de philosophie, j'en avais jamais entendu parler. Il est prof à Normale Sup et spécialiste de philosophie antique, selon Wikipedia.
Fort bien, pourquoi alors le Télégramme s'intéresse à lui jusqu'à lui consacrer sa dernière page?
Ce n'est pas son nom ou sa frimousse fatiguée qui feront vendre du papier.
Parce que l'auteur d'un livre passionnant "Trois utopies contemporaines" chez Fayard a le mérite d'être invité à l'Assemblée générale des Agriculteurs de Bretagne mardi à Carhaix, payé par la FNSEA sans doute pour le récompenser de combattre philosophiquement les partisans de la cause animale.
Mais surtout, ce moustachu a des révélations importantes à nous faire.
Jugez du peu.
"Nazisme=Communisme= échec = horreur", c'est bien connu ça: "C'est en effet la fin des utopies politiques. Le XXe siècle a purgé par le pire les utopies du XIXe et autant la hiérarchie des races que la lutte des classes se sont écroulées, face au mur de la réalité" (sic).
Et aujourd'hui, toute révolte, tout espoir révolutionnaire fera long feu lui aussi: "Nuit debout, récemment, s'est vite délité, car ses membres se battaient contre, sans savoir pourquoi".
Des rigolos écervelés, quoi... On disait la même chose des étudiants révoltés en mai 68.
"Quand on a plus rien contre quoi se révolter, il ne reste que des motifs de revendication. C'est le règne des droits individuels et nous attendons de l'Etat qu'il nous permette de vivre sans lui".
Notre penseur doit vivre dans sa tour d'ivoire du IVe arrondissement de Paris, et encore, sans regarder dans la rue le contraste entre les gens qui dorment dans les cartons et les privilèges, et la richesse tapageuse, pour penser qu"'il n'y a rien contre se révolter".
10 personnes qui possèdent autant que la moitié la plus pauvre de la planète, 1 milliard de personnes qui ne mange pas à sa faim, n'accède pas à l'eau potable, un enfant sur quatre en France qui vit la pauvreté, les profits des ultra-riches et des actionnaires qui augmentent de 30 à 40% chaque année quand des tas de gens crèvent la bouche ouverte ou se font exploiter pour des salaires de misère, mais à part ça, "il n'y a rien contre se révolter"...
Beaucoup de phrases pompeuses, savantes, et générales, pour emballer une idéologie réactionnaire.
Cette jeune fille palestinienne, mineure, qui avait donné une claque à un soldat de l'occupation israélienne qui s’était introduit chez elle après l'avoir aspergée de gaz lacrymogène et alors que son cousin avait reçu une balle en pleine tête, vient d’être condamnée à 8 mois de prison par le tribunal militaire israélien. Sa mère Nariman, présente lors de l’incident, a été condamnée à la même peine ainsi qu’à une lourde amende.
Mercredi 21 mars, la jeune palestinienne Ahed Tamimi, arrêtée le 19 décembre pour avoir giflé et bousculé un soldat, a été condamnée à 8 mois de prison ferme.C'est le résultat d'un accord passé avec sa défense pour lui éviter une peine encore plus lourde : en effet l’État d’Israël impose aux « accusés » de plaider coupable faute de quoi les peines sont extrêmement lourdes. L’État d’Israël n’a que faire du respect du droit international, des droits humains, des droits de l’enfant : il enferme ceux qui lui résistent quel que soit leur âge pensant ainsi réduire au silence tout un peuple ! Pensant le soumettre et le contraindre à partir, à quitter sa terre pour laisser place nette.
L’armée d’occupation israélienne s’en prend depuis des mois à ce lieu symbolique de la résistance non violente qu’est le village de Ahed, Nabi Saleh, mais aussi particulièrement à la famille Tamimi, sa famille dont des dizaines de membres, hommes, femmes et enfants ont été arrêtés ces dernières semaines.
Depuis la déclaration de Trump sur Jérusalem la répression est terrible : défenseurs des droits humains, acteurs de la résistance populaire, jeunes de Jérusalem, femmes, enfants sont arrêtés par dizaines, par centaines, sans compter les assassinats. Rien que la semaine dernière, deux civils palestiniens ont été tués à Hébron et Naplouse, 28 civils, dont 5 enfants et une étudiante ont été blessés en Cisjordanie où 69 civils dont 11 enfants et 2 femmes ont été arrêtés (9 enfants et 1 femme à Jérusalem Est).
Comment accepter un tel déni de justice ? L’élan de solidarité envers l’injustice faite à Ahed face au scandale qu’a représenté son arrestation ne doit pas retomber. Son portrait a été brandi dans le monde entier lors de manifestations exigeant sa libération. Cela a aussi été l’occasion de rappeler la situation faite aux prisonniers politiques palestiniens (ils sont plus de 6000 en ce moment dans les prisons israéliennes dont 350 enfants). Sa condamnation représente un scandale encore plus grand. L’élan de solidarité doit maintenant s’étendre à tous les enfants palestiniens enfermés dans les prisons israéliennes en violation complète du droit international.
C’est dans ce contexte que Jean Yves le Drian, Ministre de l’Europe et des affaires étrangères, se rendra en Israël la semaine prochaine. Va-t-il éluder la question des prisonniers politiques palestiniens ? Va-t-il éluder la question des enfants prisonniers ? Va-t-il exiger ou pas la libération de notre compatriote Salah Hamouri ? Va-t-il préparer en toute quiétude les festivités du 70èmeanniversaire de la déclaration unilatérale de l’État d’Israël marquées en France par la saison croisée France Israël ? Va-t-il se comporter comme s’il avait en face de lui les gouvernants d’un État normal alors que cet État viole tous les jours les droits humains et le droit international ?
Ne rien voir, ne rien entendre, ne rien dire : il faut que cela cesse ! Il est plus que temps que la France et l’Union européenne prennent leurs responsabilités et décident ENFIN de placer le peuple palestinien sous leur protection. Il est plus que temps qu’ils prennent leurs responsabilités qu’on en finisse avec l’impunité d’Israël.
DES FACHOS TABASSENT DES ETUDIANTSA LA FAC DE MONTPELLIER Des étudiants chassés d'un amphi par des tabasseurs cagoulés, avec l'aide probable du doyen de l'université de droit de Montpellier: malgré de nombreuses images video, pas un mot sur les chaînes d'info continue, ni dans la plupart des JT. Pas de place dans les télés nationales pour les étudiants matraqués et blessés. Ce 23 mars au matin, le site de France 3 Occitanie relatait l’expulsion violente d’étudiants qui occupaient un amphi de la fac de droit de Montpellier. Survenue dans la nuit, cette expulsion n’est pas le résultat d’une opération de police mais le fait d’une "milice cagoulée et armée" de bâtons, un commando de l'extrême droite...
[Répression et agression] L'université du Mirail à Toulouse a été placée sous tutelle de l’État et est menacée d'intervention policière.
À Bordeaux, Grenoble, Strasbourg les CRS sont intervenus violemment à coup de matraque et de lacrymogène pour évacuer les occupations pacifiques des locaux.
À Montpellier des milices fascistes cagoulées et armées ont attaqué les étudiant.e.s qui occupaient un amphi à coups de poing, matraques et de taser. Cette violence, permise par l'administration de la fac qui a ouvert à ce commando fasciste et ultra violent, et approuvé par le doyen a envoyé 3 militant.e.s aux urgences.
Partout en France les forces réactionnaires s'attaquent aux étudiant.e.s qui se mobilisent contre la sélection et pour une Université ouverte à toutes et tous. Mais si ils pensent nous affaiblir par ses attaques violentes, nous avons une réponse à leur envoyer : l'amplification du mouvement dans toute les facs et la construction de solidarité avec les travailleurs.ses en luttes, nous devons faire front contre la casse sociale !
Pour l'heure nous apportons notre soutien et notre solidarité totale aux militant.e.s ayant subi ce déchaînement de violences
Mouvement des Jeunesses Communistes de France - Rennes
Lettre du député communiste Alain Bruneel
La nuit du 22 Mars, une cinquantaine d’étudiants occupait l’Amphi A de la faculté de Droit et de Sciences politiques de Montpellier dans le cadre de la mobilisation contre le plan étudiant. Sur appel du doyen de la fac, un groupe de 10 à 15 personnes cagoulées et armées de bâtons et tazers sont entrées dans l’amphi pour déloger les étudiants de force. Les étudiants ont été roués de coups et tabassés au sol. 3 sont hospitalisés pour des blessures graves. Le service de sécurité présent sur les lieux a observé les faits sans intervenir. Après la sortie des étudiants, le doyen s’est enfermé à l’intérieur avec les agresseurs, ne donnant pas l’autorisation à la police d’entrer sur le campus pour les interpeller. Le doyen a exfiltré les agresseurs par une sortie de secours, leur évitant une arrestation des forces de l’ordre.
Nous exigeons que le doyen de l’Université soit démis de ses fonctions et jugé pour cette affaire, pour avoir mis volontairement en danger ses étudiants et fait pénétrer dans l’enceinte du campus un groupuscule criminel. Il s’agit clairement de méthodes fascistes. Une réaction à la hauteur de la gravité historique des événements est nécessaire : le ministère doit intervenir, le gouvernement doit condamner ces actes et la police doit retrouver les criminels.
Lycéens, étudiants, travailleurs de la Loire, nous apportons notre soutien inconditionnel et indéfectible aux étudiants de Montpellier qui se sont fait agressés avec la complicité active de l’administration de l’Université. Nos pensées vont aux étudiants hospitalisés et à leurs camarades choqués. A l’heure où les grévistes sont accusés de prendre la population en otage et les manifestants d’être des casseurs, ces événements montrent bien de quel côté se situe la réelle violence.
Partout en France, nous nous battons pour un service de l’Enseignement Supérieur public, gratuit et de qualité pour tous ! Débarrassons l’Education Nationale des relents et personnalités fascistes qui n’ont rien à faire dans ses rangs !
« Expulsions : enfermer un parent et l’expulser pour faire pression sur le reste de la famille. 23 mars 2018 Une pratique accrue des préfectures du Grand Ouest
Dans le Finistère, un ressortissant tchétchène père de six enfants a été interpellé la semaine dernière. Il a été menotté sous les yeux de ses plus jeunes enfants et de sa femme enceinte de 6 mois, alors qu’il s’apprêtait à aller chercher les aînés à l’école. Enfermé pendant trois jours au centre de rétention administrative de Rennes, il a été libéré par le juge des libertés et de la détention. Quelques semaines auparavant, le maire de la commune où sont scolarisés les enfants avait attiré l’attention de la préfecture du Finistère sur la vulnérabilité de la famille et la santé des enfants. La situation de ce père n’est pas isolée. Depuis le début de l’année, 18 parents d’enfants présents sur le territoire ont été enfermés au centre de rétention de Rennes. Cette pratique vise à faire pression sur le reste des familles. Parmi eux, trois ont été expulsés vers le Nigéria, la Géorgie et la Mongolie, laissant leur famille en France derrière eux. L’un deux est toujours au centre de rétention. La Cimade dénonce ces pratiques qui traumatisent des familles étrangères.
La famille K d'origine Tchétchène est présente en France depuis plus de cinq ans. Trois des six enfants sont nés en France et tous ont été régulièrement scolarisés à Brest (Kérichen / Fernand Buisson), puis à Morlaix.( Poan Ben).
La maman enceinte présente une grossesse à risque et le papa est en difficulté médicale. Cette famille a quitté son pays car elle se trouvait menacée pour des raisons politiques liées aux suites de la guerre de Tchétchénie et à la répression du régime Kadirov.
Les parents ont déposé des demandes d’asile en France dont ils ont été déboutés malgré un dossier qui faisait apparaître de réelles menaces en cas de retour au pays. Actuellement ils ont en cours une demande de titre de séjour.
Fin décembre ils se sont vus notifier un arrêt d’hébergement par l’association Coalia.
La famille Khachmuratov est contrainte de quitter son domicile brestois pour un hôtel touristique à Morlaix.
Cet hébergement en hôtel touristique rend les conditions de vie des familles, sans aide, précaires du fait de l’absence de possibilité de cuisiner et de faire la lessive.
Cette famille semble subir des pressions administratives visant à la garder dans les plus grandes difficultés en prenant le risque de créer des problèmes de santé à la maman et au bébé à naître et de voir la scolarité et aussi la santé des autres enfants grandement déstabilisées.
Nous rappelons que la volonté d’héberger en hôtel touristique correspond à la volonté administrative de créer de la précarité et est la solution la plus coûteuse pour les finances publiques. Ces enfants ont été contraints de quitter leur école de Brest, sans que le directeur n'en soit même informé.
A Morlaix ils ont intégré l'école dès le 9 janvier, mais n'ont pu y aller les derniers jours avant ces vacances de février, la famille ayant eu un nouvel hébergement à Lanhouarneau pour 10 jours. Depuis des mois ils sont tous maintenus dans la plus grande incertitude sur leur proche avenir.
La famille refuse un retour aidé en Tchétchénie tellement les menaces sont grandes pour elle là-bas compte tenu des conditions géo politiques qui règnent encore dans cette région contrôlée par la Russie Nous, citoyens solidaires, associations, collectifs, partis politiques, exigeons une solution d'hébergement durable et sédentaire pour la famille K. et l'arrêt des pressions administratives injustifiées qui maintiennent les enfants dans une précarité extrême, indigne d'une république qui a signé les conventions internationales des droits de l'homme et des droits de l'enfant.
Nous rendons hommage aux élus locaux de Lanhouarneau et Saint Pol de Léon pour leurs aides et l'humanité de leur accueil.
Nous vous demandons, Mr LE PREFET du Finistère une audience rapidement pour évoquer la situation dramatique de cette famille, vous faire part de nos plus grandes inquiétudes les avis médicaux sont alarmants. Vous remerciant par avance de votre attention, nous vous prions d’agréer Mr le Préfet l’assurance de notre respectueuse considération.
Collectif de soutien à la famille K
Pays de Morlaix Solidarité Migrants
Morlaix Libertés
Les Utopistes en Actions
Comité de Chômeurs et précaire de Morlaix
Cimade antenne de Brest
EELV Pays de Morlaix et EELV Brest
Acat Morlaix
Parti Socialiste Morlaix -
La France Insoumise Morlaix
Parti Communiste Français (Morlaix et Finistère)
Breton solidaires, on agit .
Le 15 mars 2018 - Lettre ouverte envoyée à la préfecture
:
Favoriser l'expression des idées de transformation sociale du parti communiste.
Entretenir la mémoire des débats et des luttes de la gauche sociale.
Communiquer avec les habitants de la région de Morlaix.