Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
27 septembre 2016 2 27 /09 /septembre /2016 12:06

Il manque toujours un million de logements HLM

mardi 27 septembre 2016

A l’occasion de l’ouverture du Congrès HLM qui se tient à Nantes, la CGT Loire-Atlantique constate que, malgré les promesses, les bailleurs sociaux n’ont toujours pas construit les 200.000 logement nécessaires pour permettre à chacun, l’accès à un logement digne et adapté. 1,8 million de demandes ne sont pas satisfaites à ce jour. La CGT dénonce la baisse du financement du logement social.

Les aides à la pierre sont en diminution constante :

- 2014 : 450 millions d’euros

- 2015 : 400 millions d’euros

- 2016 : 100 millions d’euros.

750 millions d’euros sont ponctionnés au nom du « Pacte d’Objectifs et de Moyens » dans les trésoreries des organisme HLM pour la période 2015/2018.

« La loi « Egalité Citoyenneté » qui se prétend égalitaire, occulte le financement avec une vision très contestable et négative du logement social ».

Dès 1977, la CGT a dénoncé la suppression de l’aide à la pierre légalisée par les lois Barre, Molle (Boutin).

Sa substitution par l’APL a vite démontré le danger et les limites de ce système qui a profité aux bailleurs par l’augmentation des loyers et à l’Etat par la diminution de la part des crédits logements inscrits au Budget….

La suppression des allocations logement induites par le nouvelle loi de finances entraine une baisse des revenus de 60 600 allocataires et une suppression pour 17.000 autres. Cela confirme les griefs expriés par la CGT sur la dangerosité du dispositif d’accès au logement mis en place.

Partager cet article
Repost0
27 septembre 2016 2 27 /09 /septembre /2016 12:01
Ma commune sans migrants: la charte de la honte

« Ma commune sans migrants » du Front National : la charte de la honte

mardi 27 septembre 2016

Le FN sur initiative de Steeve Briois de Hénin Beaumont propose aux maires de faire voter une charte « Ma commune sans migrants ».

Charte de la honte dans laquelle les communes sont invitées à « s’opposer par tous les moyens légaux à l’installation de centres d’accueils... » !

Cette charte représente ce qu’il y a de pire dans nos sociétés : le rejet de l’autre, l’absence de compassion et de solidarité, la division des êtres humains… On assiste à une surenchère démagogique et sécuritaire dans le refus de l’accueil des réfugiés.

En Occitanie, le maire FN de Beaucaire et conseiller régional, souhaite faire voter cette charte .... C’est une décision politique que nous condamnons avec détermination et fermeté.

Toutes les collectivités locales doivent s’engager, à la hauteur de leurs moyens, pour assurer à tous les réfugiés l’ensemble des droits sociaux nécessaires à une vie digne et stable.

Le gouvernement a décidé de « démanteler » le camp de Calais et de disséminer sur l’ensemble du territoire 12000 réfugiés.

Loin d’être une mesure humaniste, il s’agit d’une volonté de disperser et de tenter de rendre « invisible » la question des réfugiés. Face aux tragédies du monde, des femmes, des hommes des enfants se lancent, souvent au péril de leur vie, dans des périples dangereux pour venir trouver en France ou en Europe sécurité et secours, fuyant la guerre, la misère et les persécutions. Loin d’être accueillis les bras ouverts, ils se retrouvent entassés dans des camps de fortune qui sont de véritables bidonvilles. Il faut mettre en œuvre une politique d’accueil digne de ce nom en favorisant le droit d’asile, des hébergements dignes et un accompagnement social et sanitaire de l’ensemble des réfugiés.

Nous avons parfaitement la capacité d’accueillir de nouveaux habitants. Nous devons rester ce que nous avons toujours été : une terre d’accueil.

Communiqué des élus régionaux "Nouveau monde en commun" d'Occitanie

Partager cet article
Repost0
27 septembre 2016 2 27 /09 /septembre /2016 11:58
Et le mouvement de la courbe rechuta...

Et le mouvement de la courbe rechuta...

50 200 Chômeurs de plus en un mois

mardi 27 septembre 2016

Après une baisse de 0,5% en juillet, le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A, c’est-à-dire sans aucune activité, a progressé de 1,4% sur un mois, à 3 556 800 en août, selon les chiffres dévoilés par la Dares et Pôle emploi ce lundi 26 septembre pour la France métropolitaine, soit 50 200 chômeurs de plus.

En France métropolitaine, toujours, le nombre d’inscrits de catégories A, B et C augmente par rapport à juillet (+1,4%), à 5 518 200 chômeurs fin août 2016 (5 739 800 Dom Inclus).

Toutes catégories confondues (A, B, C, D et E), le nombre de demandeurs d’emploi s’élève à 6 275 800 en France métropolitaine (6 611 300 pour la France entière), en hausse de 1,5% sur un mois (+93 500 inscrits) et de 2,7% sur un an (+167 200).

Fin août 2016, 757 600 personnes sont inscrites à Pôle emploi sans être tenues de rechercher un emploi, qu’elles soient sans emploi (catégorie D) ou en emploi (catégorie E).

Sur trois mois, le nombre d’inscrits en catégorie D augmente de 10,5 % (+5,3 % sur un mois) et le nombre d’inscrits en catégorie E augmente de 0,8 % (+0,3 % sur un mois).

Partager cet article
Repost0
26 septembre 2016 1 26 /09 /septembre /2016 20:22
Conférence, «Regards sur la Palestine», mercredi 28 septembre, au Vauban de 18h à 20 h

Le groupe Finistère du Club de la presse organise une conférence avec Corinne et Laurent Mérer, ancien préfet maritime de l’Atlantique et le journaliste-documentariste Mikaël Baudu. qui a réalisé le film « Lammoù-Kalon e Palestinia », Battements de cœur en Palestine. Le documentaire, de 26 min projeté pendant la conférence, suit une jeune étudiante en médecine partie pour une mission humanitaire en Palestine au coté de deux médecins Brestois. C’est dans ce cadre humanitaire que Corinne et Laurent Mérer, ont vécu 3 mois en Palestine auprès d’une ONG, à l’appel des chrétiens d’Orient.

Partager cet article
Repost0
26 septembre 2016 1 26 /09 /septembre /2016 18:29

Face à Israël, le parti pris du laisser-faire ?

Communiqué de l’AFPS, mercredi 21 septembre 2016

La signature à Washington de ce qui est présenté par le Département d’Etat comme « le plus grand engagement d’aide militaire bilatérale dans l’histoire des Etats-Unis », 38 milliards de dollars sur 10 ans au bénéfice d’Israël, a laissé sans réaction la France et l’UE.

Ce protocole d’accord, 23 ans quasi jour pour jour après la signature à Washington des accords d’Oslo, scelle dans le marbre une alliance stratégique présentée comme immuable.

Quel message envoie-t-il, sinon celui d’avaliser par avance toute nouvelle initiative israélienne dans la poursuite de l’occupation, de la colonisation et de l’épuration ethnique à l’œuvre en Palestine ? Intervenant en fin d’administration Obama, il affiche une volonté de soutien permanent et inconditionnel, quel que soit le prochain président des Etats-Unis.

Cette annonce intervient après que le mois d’août aura été celui d’un chiffre jamais atteint en termes de nouveaux appels d’offres, de confirmation et relance de programmes déjà annoncés, ou lancement de travaux d’extension des colonies, spécialement dans les régions stratégiques de Jérusalem et de la vallée du Jourdain. Le tout accompagné tout au long de l’été de proclamations répétées sur le droit d’Israël à poursuivre la colonisation en tout point du territoire occupé, de destructions de maisons palestiniennes et de bâtiments financés par des fonds européens.

Face à cette politique israélienne de refus de toute solution politique, refus qui semble acté par le protocole de Washington, le silence persistant de la France laisse à penser qu’il pourrait procéder d’un partage des rôles, l’initiative diplomatique française n’étant alors guère plus qu’un habillage pour masquer le renoncement de fait à toute véritable intervention pour faire valoir les exigences du droit et la recherche d’une solution de paix juste et durable.

Le sort réservé en France par le Parquet aux plaintes pour tenter de museler l’appel au boycott sera un vrai révélateur de la nature de la position française face à ceux qui se battent pour imposer le droit.

Le Bureau national de l'AFPS

DOCUMENTS JOINTS

Face à Israël et à l'alliance militaire intensive avec les Etats-Unis, le parti pris du laisser faire? (communiqué de l'AFPS, 21 septembre 2016)

L’alliance militaire entre les Etats-Unis et Israël renforcée pour dix ans

La somme est colossale. Au cours de la décennie 2019-2028, les Etats-Unis s’engagent à fournir à Israël une aide militaire de 38 milliards de dollars (34 milliards d’euros). Selon le département d’Etat, il s’agit du « plus grand engagement d’aide militaire bilatérale dans l’histoire des Etats-Unis ».

Piotr Smolar - Le Monde, mercredi 14 septembre 2016

Ce protocole d’accord devait être officiellement signé à Washington, mercredi 14 septembre, par Yaakov Nagel, conseiller pour la sécurité nationale auprès du premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou, et Thomas A. Shannon Jr., le sous-secrétaire d’Etat pour les affaires politiques. Il scelle une nouvelle fois l’alliance stratégique entre les deux pays, malgré les relations personnelles exécrables entre leurs dirigeants, Barack Obama et Benyamin Nétanyahou, et le développement des colonies en Cisjordanie, que la diplomatie américaine condamne régulièrement, sans conséquences.

L’accord en vigueur à ce jour, et qui expire en 2018, alloue à Israël environ 3,1 milliards de dollars d’aide annuelle. A cela s’ajoutent des efforts exceptionnels, votés chaque année par le Congrès, essentiellement pour des projets de défense antimissiles comme les batteries du système « Dôme de fer ». « Israël aurait pu assumer ces programmes seuls, mais cela aurait pris beaucoup plus de temps à cause du processus de décision lourd et de la charge budgétaire », explique Uzi Rubin, qui dirigea le développement du système Arrow contre les missiles longue portée entre 1991 et 1999.

Dans le cadre du nouveau mémorandum, la Maison Blanche a imposé des concessions à l’Etat hébreu. Celui-ci ne pourra plus s’engager directement dans des marchandages avec le Congrès pour obtenir des rallonges, à moins de circonstances particulières, en temps de guerre.

« Ça nous donne moins de flexibilité, mais ça nous permet de mieux planifier nos besoins à l’avance, explique Reuven Ben Shalom, ancien chef du département nord-américain au planning des forces armées, à l’époque où fut conclu l’accord précédent, en 2007. Je suis soulagé et reconnaissant vis-à-vis du peuple américain. L’héritage d’Obama sera le renforcement de la sécurité d’Israël, avec un niveau sans précédent de coopération militaire et en matière de renseignement. » Le motif d’inquiétude numéro un de l’état-major israélien est l’arsenal sans précédent accumulé par le Hezbollah, la milice chiite libanaise parrainée par l’Iran, qui dispose de 100 000 roquettes à la précision accrue.

« Régime unique »

Une réserve de taille figure dans le nouveau mémorandum. A partir de la sixième année, Israël ne pourra plus utiliser ces fonds pour passer des commandes à sa propre industrie de défense, ce qui était le cas pour plus du quart de la somme allouée. L’aide de Washington est donc, au-delà du lien conforté entre les deux pays, une subvention indirecte au complexe militaro-industriel des Etats-Unis. « Nous avions bénéficié d’un régime unique, explique Reuven Ben Shalom. Les fonds américains étaient de l’oxygène pour notre secteur militaro-industriel. Nous allons devoir gagner en maturité et nous préparer à l’indépendance. »

Les négociations en vue d’un nouvel accord avaient vraiment débuté en novembre 2015. Quatre mois plus tôt, un accord historique avait été conclu par les pays du « P 5+1 » (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne) avec l’Iran, au sujet de son programme nucléaire. Un accord jugé dangereux par Benyamin Nétanyahou, qui a dès lors encouragé les élus au Congrès américain à ne pas le ratifier, quitte à se mêler de la politique intérieure d’un autre Etat. Jusqu’à la ratification finale, le premier ministre israélien avait refusé d’entamer des discussions sur la compensation militaire dont pourrait bénéficier son pays en réponse à l’accord avec l’Iran et à la course aux armements ouverte dans la région.

A compter de novembre 2015, les négociations furent ardues entre Israéliens et Américains. Le 25 avril, 83 sénateurs américains sur 100 ont signé une lettre appelant l’administration Obama à accroître ses efforts pour conclure un nouvel accord avec Israël. Le gouvernement Nétanyahou espérait un effort financier considérable de la part de Washington, de l’ordre de 4 à 5 milliards de dollars par an. La Maison Blanche a opposé une fin de non-recevoir. M. Nétanyahou a ensuite joué un bluff risqué, en semblant prêt à remettre les discussions à plus tard, lorsque M. Obama aura quitté la scène.

Même les conseillers du premier ministre et ses alliés politiques estimaient pourtant qu’il valait mieux conclure dès que possible. Le 4 juillet, lors de la fête nationale à l’ambassade américaine, M. Nétanyahou confia son « espoir » d’une conclusion heureuse. Il passa aussi publiquement commande. « Nous apprécions les derniers avions, les F35. Nous parlerons des autres versions que nous voulons. Le décollage vertical, c’est un indice. »

Maintenant que l’accord est conclu, les observateurs israéliens s’interrogent déjà sur le sens que Barack Obama voudra donner à ses derniers mois de présidence vis-à-vis d’Israël. Compte-t-il profiter des deux mois et demi entre l’élection du 8 novembre et l’investiture de son successeur pour prendre une initiative ?

Depuis longtemps, les experts spéculent sur sa volonté éventuelle de laisser un héritage sur le conflit israélo-palestinien. Il pourrait s’agir soit d’un soutien à une résolution au Conseil de sécurité, défavorable à Israël, soit d’un discours cadre, rappelant les paramètres d’une solution à deux Etats. Mais d’autres commentateurs soulignent la lassitude qui se serait emparée de Barack Obama sur ce dossier.

Sous sa présidence, conformément à la tradition, les questions politiques et militaires ont été découplées. Les communiqués répétés du département d’Etat condamnant le développement des colonies en Cisjordanie se sont succédé, sans effet. Le 9 septembre, Benyamin Nétanyahou s’est même permis, à quelques jours de la signature du mémorandum, d’enregistrer une vidéo de deux minutes en anglais, dans laquelle il accuse les pourfendeurs de la colonisation d’être complices du « nettoyage ethnique » des juifs dans les territoires palestiniens. Cette vidéo a été mal reçue au département d’Etat. Sans conséquences.

Partager cet article
Repost0
26 septembre 2016 1 26 /09 /septembre /2016 18:26
2017: Rien n'est joué! Interview de Pierre Laurent

2017 : rien n'est joué ! Interview de Pierre Laurent

Le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent a lancé un appel à la Fête de l’Humanité. Devant le scénario de l’échec que prépare la multiplication des déclarations de candidature, il appelle à construire un rassemblement capable de créer un nouvel élan à gauche pour empêcher de nouveaux désastres et faire de 2017 une victoire populaire.

À LA VEILLE DE L’ANNÉE 2017, VOUS VOILÀ AU PIED DU MUR...

PIERRE LAURENT : C’est vrai. Le pays a besoin de changements urgents. On le voit avec éclat chez Alstom où les actionnaires continuent de faire la loi contre l’intérêt du pays. La nance a toujours trop de pouvoirs et la démocratie est malade. Le bal des prétendants pour l’élection présidentielle est déconnecté de ces urgences. Un bel avenir pour la France est possible si on récupère les richesses qui nous sont con squées et le pouvoir de décider. Et pourtant le pire risque d’advenir. Le piège qu’on nous tend pour 2017 est dangereux pour la France.

QUELS SONT CES DANGERS ?

PIERRE LAURENT : Le gouvernement Hollande a discrédité la politique en trahissant les électeurs
de 2012. La colère est grande et le FN est en embuscade. Marine Le Pen n’a même plus besoin de parler, la droite et le gouvernement se chargent de lui faire une campagne sur mesure. Mais qui est Marine Le Pen ? Marine Le Pen c’est l’outrance de Donald Trump, l’ultralibéralisme de la britannique Theresa May, et le racisme de l’extrême droite autrichienne réunis. Les Républicains s’entre déchirent le temps d’une primaire, mais seront bientôt en ordre de bataille pour mener à terme leur projet de destruction du modèle social français. Quant à Emmanuel Macron, le renard du MEDEF lâché dans le poulailler socialiste, l’homme qui fait du neuf avec du vieux et du vieux avec du neuf, il est là pour tirer encore à droite un échiquier politique qui n’a vraiment
pas besoin de ça.

ET PENDANT CE TEMPS-LÀ, VOUS ESTIMEZ QUE LA GAUCHE DE PROGRÈS CONTINUE DE FAIRE TOURNER À PLEIN LA MACHINE À PERDRE...

PIERRE LAURENT : Oui et c’est fou, même irresponsable. Bien sûr que François Hollande ne peut pas rassembler la gauche. Mais pour construire une alternative forte, les candidatures ne doivent pas se multiplier à gauche mais converger. C’est ce que souhaite le pays. Au printemps, mobilisé contre la loi Travail, résistant aux divisions et aux haines, il a montré qu’il existe une majorité sociale de progrès : il est de notre devoir de la transformer en majorité politique. Divisés nous perdrons, unis nous pouvons sérieusement envisager de lever une majorité de gouvernement. Et c’est pourquoi j’appelle à travailler jusqu’au bout à un pacte d’engagements communs.

MAIS N’EST-IL PAS TROP TARD ?

PIERRE LAURENT : Non, il ne sera jamais trop tard. Notre feuille de route est simple et notre calendrier xé. Nous menons dans le pays une grande consultation citoyenne à laquelle des dizaines de milliers de personnes ont déjà répondu. J’invite à la remplir massivement. Aujourd’hui qui se préoccupe vraiment de la voix du peuple ? Qui ? Si ce n’est les communistes ? C’est pourtant ce qui peut être notre force pour débloquer la situation.

À l’issue de ce mois de consultation, nous ferons la démonstration qu’il existe une majorité populaire pour une vraie politique de gauche, ce que j’ai appelé le pacte d’engagement commun qui pourrait unir les forces aujourd’hui dispersées. Nous n’entendons pas déserter le débat politique et présidentiel. Bien au contraire. Nous ferons nos choix en novembre. Nous ferons ce choix en responsabilité et quelle que soit notre décision nous ferons entendre la voix du Parti communiste pour le présent, mais surtout pour l’avenir. Et nous allons pousser au bout, nous allons nous donner le temps pour donner toutes ses chances à la possibilité d’une candidature unique de la gauche qui ne veut plus de François Hollande.

VOUS PARLER DE RASSEMBLER, MAIS SUR QUELLES BASES CELA VOUS PARAÎT-IL POSSIBLE ?

PIERRE LAURENT : Nous pouvons être raccord sur l’essentiel : sur la sortie de l’austérité, sur la relance des services publics, des investissements productifs et écologiques, sur la sécurisation de l’emploi en priorité pour la jeunesse, sur la lutte contre la nance, sur la refonte de l’Europe, sur la VIe République... C’est une bonne base de départ non ? Il faut arrêter de faire le pari fou qu’un seul individu, aussi talentueux soit-il, sera en mesure de capter à lui seul sans dynamique unitaire l’a aissement de François Hollande.

Divisés, nous risquons de n’avoir que nos yeux pour pleurer. Une autre voie est possible. Rien ne se fera sans un engagement massif des citoyens dans le débat présidentiel. Allez-y, devenez acteurs, intervenez, mobilisez-vous, organisez-vous, devenez incontournables ! Vous êtes les seuls à pouvoir nous sortir du scénario infernal. Sans vous rien ne se fera. Et rien n’est encore joué. Tout peut encore changer, être bouleversé pour peu qu’on s’y investisse. Prenons nos rêves au sérieux ! Croyons en nous ! Notre force est superbe. Nous sommes le nombre, nous sommes le peuple, nous sommes les 99% !

---

Que demande le peuple ? La Grande consultation citoyenne continue

C’est une enquête menée par le PCF avec l’accompagnement de l’Institut ViaVoice pour faire entendre dans le débat politique la réponse à cette question centrale que demande le peuple ? - Les communistes sont déjà allés à la rencontre de près de 200 000 personnes. Plus de 40 000 d’entre elles ont rempli le questionnaire. Nous nous donnons jusqu’au 8 octobre pour permettre la plus large participation possible.

Le 8 octobre aura lieu la présentation des résultats et de nombreux moments de restitution de la parole recueillie pour engager le débat politique sur les bonnes bases.

Participez en contactant les militants communistes de votre territoire ou sur

www.lagrandeconsultationcitoyenne.org

Partager cet article
Repost0
26 septembre 2016 1 26 /09 /septembre /2016 18:23

Interdiction de l'IVG : En Europe, les forces réactionnaires mobilisées contre l’intérêt des femmes (Laurence Cohen - PCF)

Alors que les femmes sont souvent mobilisées pour reprendre le contrôle de leur vie, aussi bien dans la sphère publique que dans la sphère privée, dans tous les pays du monde, les réactionnaires fourbissent leurs armes pour briser leurs aspirations. Ils ont mené la semaine dernière une offensive dans 2 pays européens.

Ainsi en Pologne, dont la législation est très restrictive en terme d’interruption volontaire de grossesse, le gouvernement propose une loi qui interdit l'avortement y compris en cas de viol, de graves malformations du fœtus ou de danger pour la vie de la mère. Ainsi, les associations pro-vie, qui ont obtenu ce durcissement, prétendent déposséder les femmes de tout choix relatif à leurs corps, quitte à les mettre en danger ou à les assigner au seul rôle de procréatrices !

Au même moment, l'Italie a célébré son « Fertility Day », censé sensibiliser les jeunes à la nécessité de procréer. Cette campagne, organisée par le ministère de la santé italien, explique en réalité que les priorités des femmes doivent être tournées vers les enfants, leur naissance, leur accompagnement, leur éducation.

En France même, de Manif pour Tous en ABCD de l'égalité, les forces réactionnaires ont pu convaincre et mobiliser contre l’intérêt des femmes, encouragées, parfois, par les renoncements gouvernementaux. Le Front national en a même fait un programme, distillé à coups de petites phrases revendiquant le « retour au foyer » des unes et des autres.

Les militantes et militants du Parti Communiste Français sont du côté des femmes de Pologne, d'Italie, de France et d'ailleurs pour balayer ces tentatives rétrogrades et pour entrer de plain-pied dans un XXIe siècle aux couleurs du choix, des libertés, de l'égalité, de la solidarité pour toutes les femmes du monde entier.

Nous appelons donc au rassemblement prévu devant l'ambassade de Pologne, au 1 rue de Talleyrand à Paris, le 2 octobre à 15h.

Interdiction de l'IVG: en Europe, les forces réactionnaires mobilisées contre les droits des femmes (Laurence Cohen- PCF)
Partager cet article
Repost0
26 septembre 2016 1 26 /09 /septembre /2016 18:00

Lu sur le site des élus communistes et républicains, ELUNET:

Conseil départemental 06

La motion de la honte contre l’accueil des réfugiés

lundi 26 septembre 2016

51 des 54 conseillers départementaux des Alpes-Maritimes ont osé voter hier une motion contre le déploiement des migrants dans le département en réponse à la décision du gouvernement de créer d’ici la fin de l’année 9000 places dans des centres d’accueil et d’orientation (CAO) répartis sur tout le territoire, afin de soulager le Calaisis dont plusieurs communes font face au quotidien à une situation insoutenable.

Le Conseil départemental exprime son « opposition totale et déterminée » au projet de répartition des migrants de Calais dans les régions. Le Président Ciotti estime que « ce projet est une honte pour la République et représente une menace pour le pays » et que « les Alpes-Maritimes ont déjà largement pris leur part dans cette problématique ». Selon lui « la gauche est d’une naïveté coupable » ! Selon lui « la fermeté est la seule garantie de l’humanité à l’heure où l’asile est devenu la voie légale de l’immigration illégale ». Les élus laissent ainsi entendre que le département peuplé de plus d’1 million d’habitants ne pourrait accueillir quelques centaines de réfugiés !

En septembre dernier, l’Union européenne avait décidé de réinstaller d’urgence 160 mille migrants à répartir dans les pays de membres d’ici septembre 2017. A ce jour seuls 2 mille d’entre eux, soit 1,42% ont été relocalisés. La France qui avait promis d’accueillir 30 mille réfugiés n’en a reçu que 735 soit 3,72%. Qui parle d’invasion ?
Dans la droite ligne des idées exprimées par le Front National, le maire de Saint-Laurent du Var Joseph Segura a même cru bon d’opposer les migrants aux laurentins concernant l’attribution de logements sociaux !

Quand à Colette Guidicelli plutôt que de s’attaquer aux passeurs elle a osé affirmer que les migrants feraient peu de cas de leurs enfants naufragés en Méditerranée !
Quelle honte !

Depuis le 1er janvier plus de 3000 migrants ont trouvé la mort en Méditerranée, un chiffre en hausse de 15% par rapport à l’an dernier. La mare nostrum est devenu un véritable cimetière marin.

La solidarité est devenue oh combien nécessaire puisqu’en 2015 ce sont plus de 65 millions de personnes qui ont été forcées de se déplacer dans le monde, fuyant les guerres, les catastrophes climatiques ou encore la famine.

50 millions d’enfants ne vivent pas dans le pays où ils sont nés. 28 millions en ont été chassés par des conflits. En 2015, 100 mille enfants n’étaient pas accompagnés. Un récent rapport de l’UNICEF intitulé « Déracinés, une crise de plus en plus grave pour les enfants réfugiés et migrants » dénonce les violences qu’ils subissent dans leur pays, durant leur voyage mais aussi à leur arrivée dans les pays de destination, et pour ceux qui sont scolarisés dans les écoles. On sait que les migrants se retrouvent dans des camps de fortune, où leurs droits fondamentaux, comme le droit d’asile ne sont pas appliqués. Là encore les états ne remplissent pas leurs obligations.

A la mi août, 260 mille migrants sont entrés sur le sol européen malgré la fermeture des frontières et l’accord honteux passé entre l’Union européenne et la Turquie.
Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés estime que l’Europe peut répondre à la crise des migrants, qu’aucun état ne peut répondre individuellement, que ce doit-être une réponse collective et pourtant on le voit avec les chiffres, excepté l’Allemagne, les autres pays dont la France ne respectent pas leurs engagements. Tout récemment le secrétaire général de l’ONU Ban-Ki-moon, avait proposé que chaque pays membre s’engage à accueillir chaque année 10% des réfugiés. Une proposition rejetée du fait de l’opposition de nombre d’états.
Face à cette tragédie inacceptable que les gouvernements, tout préoccupés qu’ils sont à créer un corps de garde-frontières européen, observent sans s’ émouvoir et sans prendre les décisions humanitaires qui seraient l’honneur de l’Europe, ce sont des associations humanitaires qui prennent le relais des états défaillants. Comme le préconise le groupe Gauche Unie Européenne au Parlement et notamment l’eurodéputée Front de Gauche du Sud-est Marie Christine Vergiat l’Union Européenne doit changer de paradigme en matière de migrations, la migration doit être un choix et non une nécessité.

Les 51 élus ayant voté la motion de la honte feraient bien de relire la déclaration de l’Association des maires de France portée par François Baroin qui n’est pas un homme de gauche : « L’AMF réaffirme le principe de solidarité avec les réfugiés fuyant les zones de guerre et de violences ; réitère sa position de privilégier le volontariat des communes pour accueillir des migrants sur leur territoire pour que le schéma national, mis en oeuvre par les préfets, se fasse dans une démarche de dialogue et de concertation préalable et tienne compte de la capacité d’accueil mais aussi des conditions économiques, sociales et financières des communes. L’AMF insiste sur l’importance d’une répartition géographique équilibrée, tenant compte des données économiques, sociales et démographiques des territoires, faite en concertation avec les élus, et ce afin de faciliter l’acceptabilité de cet accueil pour les populations ».

Depuis des mois plusieurs centaines de réfugiés arrivent régulièrement à Vintimille et cherchent à passer la frontière française. Des dizaines passent par la Roya et la Bévéra et arrivent en France malgré la fermeture des frontières. Certains meurent sur les voies de chemin de fer. Dans la nuit du 5 au 6 septembre dernier, un jeune réfugié est décédé sous le viaduc de l’autoroute A8, à la hauteur de Sainte-Agnès. Des humanistes solidaires qui les aident sont interpellés.

La secrétaire départementale du Parti communiste Français a rencontré le 13 septembre le préfet des Alpes-Maritimes au sujet de ces réfugiés. Selon Le Patriote de ce jeudi, il n’y aurait selon lui que très peu de demandes d’asile, la plupart ne voudraient pas rester en France. Selon l’hebdomadaire il aurait indiqué « qu’il n’appartient pas au préfet des Alpes-Maritimes d’organiser la solidarité » et il aimerait que les « passeurs solidaires » soient déférés devant le tribunal. Il aurait encore précisé que les Alpes-Maritimes ne devraient pas être candidates à la répartition des hébergements !

Les élus communistes et républicains leur apportent leur solidarité aux passeurs solidaires.

Ils exigent du préfet qu’il ouvre des négociations avec les maires du département pour lister les possibilités d’accueil et comme le propose la Fédération des Alpes-Maritimes du Parti Communiste Français, qu’il ouvre des centres d’accueil temporaires dans lesquels les migrants pourraient faire valloir leur statut de réfugiés en attendant leur choix du pays de destination. Cela pourrait-être dans l’ancienne base militaire de Roquebrune Cap Martin, dans des bâtiments de l’ancien hôpital Saint-Roch à Nice ou dans l’ancienne douane de Breil-sur-Roya.

De plus, depuis près d’un an, environ 40 mineurs étrangers sont hébergés à l’internat du CIV (Centre International de Valbonne), sans être scolarisés. Il est urgent que le Conseil Départemental mette en place des mesures pour que ces jeunes soient scolarisés comme le prévoient les textes internationaux.

Nice le 23 septembre 2016

Partager cet article
Repost0
26 septembre 2016 1 26 /09 /septembre /2016 17:33
Ce "modèle israélien" de lutte contre le terrorisme qui fascine politiciens et médias français (Sylvain Crepel, Orient XXI)

Ce « modèle israélien » de lutte contre le terrorisme qui fascine politiciens et médias français

Comment lutter contre le terrorisme ? En appliquant le modèle israélien, répètent à l’envi certains politiciens et journalistes français. Pourtant, il existe peu de pays où l’on vit depuis aussi longtemps si peu en sécurité qu’en Israël.

Sylvain Cypel, Orient XXI, mardi 20 septembre 2016

L’attentat de Nice qui a ôté la vie à 86 personnes et fait 434 blessés le 14 juillet 2016 a légitimement suscité un débat sur les moyens de conjurer ce type d’épreuves épouvantables. On a vu, à cette occasion, se multiplier les déclarations évoquant le « modèle israélien ». Ce n’était pas une déferlante, mais une petite musique tenace a commencé de s’installer. Dès le lendemain de l’attentat, la radio RTL interrogeait longuement l’ambassadrice d’Israël en France. Le journal libéral en ligne Contrepoints se faisait une spécialité de promouvoir les « solutions israéliennes ». Il interviewait longuement Corinne Sauer, du Jerusalem Institute for Market Studies, sur les intérêts de la « méthode israélienne ». Trois jours plus tard, il s’interrogeait lui-même : « Lutte contre le terrorisme : vers le modèle israélien ? », avec ce sous-titre : « Dans ce contexte nouveau de terrorisme, faut-il aller vers un nouveau modèle sécuritaire ? »

Le 18 juillet, L’Express titrait : « Pourquoi Israël est un modèle en matière de lutte contre le terrorisme ». Bientôt, Harold Hauzy, conseiller en communication du premier ministre Manuel Valls, s’extasiait sur Twitter d’un reportage de France 2 portant sur les méthodes israéliennes pour préparer la population à faire face au risque terroriste. Et l’ancien ministre français de la défense, Hervé Morin, souhaitait « israéliser notre sécurité ». Dès lors, l’ambassade d’Israël à Paris diffusait, le 22 juillet, un petit opuscule intitulé« L’exemple israélien face à la menace terroriste », où elle ne cache pas sa satisfaction de voir les médias français prendre enfin conscience du problème qu’affronte son pays depuis si longtemps et de l’expertise israélienne. Plus récemment encore, l’ex-juge antiterroriste Marc Trévidic expliquait à son tour dans Marianne que « face au terrorisme, il faut adopter des réflexes à l’israélienne ».

Une très longue expérience

Reconnaissons, tout d’abord, que les Israéliens ont effectivement une très longue expérience en la matière. Ils sont de tels champions de la lutte antiterroriste ! Avant même mai 1948, les colons juifs y ont été confrontés et la création de l’État d’Israël n’a rien changé : cent ans de combat contre le terrorisme n’a pas permis d’en venir à bout. Avec des périodes de forte hausse et d’autres de plus basse intensité, le « modèle » israélien a vécu avec ce qu’il a systématiquement désigné comme du « terrorisme », dit « arabe » puis « palestinien », quasi sans discontinuité depuis les années 1920. Au point qu’aujourd’hui, plus aucun « expert » israélien ne se risque à proposer une méthode pour « vaincre » le terrorisme. Tout juste s’agit-il de le maîtriser au mieux.

La première leçon du « modèle » israélien, c’est que « le terrorisme », catégorie sans autre caractérisation politique, est comme le paludisme, une sorte de maladie qui se manifeste de manière récurrente, que l’on peut plus ou moins bien soigner ponctuellement, mais dont on ne peut jamais se défaire, et avec laquelle il faudra vivre ad vitam aeternam, du moins dans le monde tel qu’il est. Car les enseignements de toute la littérature qui s’adosse au « modèle antiterroriste israélien » sont invariablement les mêmes :

A) Le terrorisme est une entité uniforme et identique en tous lieux et toutes circonstances. L’organisation de l’État islamique (OEI), le Hamas palestinien comme hier le Fatah, Al-Qaida, le Hezbollah chiite, etc., tout cela ressort de la même catégorie « terroriste » et, comme dirait Manuel Valls, mieux vouloir comprendre les différences est illusoire, car « expliquer, c’est déjà excuser ».

B) Le terrorisme n’est pas un phénomène conjoncturel, mais permanent, nous devons apprendre à vivre avec lui du mieux possible.

C) La « lutte contre le terrorisme » est un problème technique, et elle n’est que cela. Si l’on adopte la bonne méthode et que l’on se dote des moyens adéquats, on parviendra à le résorber sinon définitivement, du moins grandement.

Bien entendu, pas plus que de la qualification politique du terrorisme qu’il affronte, et moins encore du contexte qui y mène, les propagandistes de la « méthode » israélienne ne posent quasiment jamais la question de la légitimité des moyens mis en œuvre par Israël. Généralement, cette question n’est simplement pas évoquée. Parfois, mis dans l’obligation d’y répondre, ces moyens sont justifiés : on ne mène pas une guerre sans casser des œufs.

En violation du droit international

Souvent, donc, ledit « modèle » israélien se résume chez les commentateurs à l’« implication » de la société civile aux côtés des forces de l’ordre et à sa disposition à accepter les restrictions de ses libertés publiques pour mieux combattre le terrorisme. L’article de L’Express précité est un modèle du genre : « La politique israélienne de lutte contre le terrorisme repose à la fois sur une stratégie défensive (zones de sécurité, barrières, points de contrôle militaires…) et offensive (infiltration, arrestations préventives, assassinats ciblés…) ». D’autre part, « la sensibilisation et la résilience du grand public constituent un atout maître », explique un « expert » israélien à l’hebdomadaire, qui vante la « culture de responsabilité » de sa population.

Dans ce descriptif, il manque curieusement un élément clé : le maintien d’un peuple — les Palestiniens — dans un état de totale soumission et dépendance, qui est devenu à la fois l’explication de l’émergence récurrente du terrorisme issu de son sein, mais aussi l’élément essentiel de la politique de prévention de son extension. Pour lutter contre le « terrorisme », c’est-à-dire en réalité contre toute propension — terroriste ou pas — d’un peuple à se révolter contre son oppression,Israël n’a cessé au fil du temps de contrevenir au droit international. Ainsi de la méthode, systématiquement appliquée par l’armée israélienne, consistant à détruire les maisons des familles de terroristes : une punition collective strictement interdite par les conventions de Genève qui a pourtant commencé d’être mise en œuvre dès les premières manifestations de résistance à l’occupation des territoires palestiniens, en juin 1967. Passons sur le fait que ces punitions ne sont que pure vengeance : elles n’ont jamais empêché le moindre jeune Palestinien, surtout si sa famille les a subies, de se lancer dans le terrorisme. De même que les assassinats, ciblés ou non, commis par l’armée, sont un terreau extrêmement fertile pour amener ces jeunes à se lancer dans une « action armée », le plus souvent vaine, vu le rapport de force.

Ainsi également de la torture, mise en œuvre dès le début de l’occupation en 1967 et longtemps massivement utilisée, en particulier dans la prison secrète du renseignement militaire, le camp 1391, où même les députés israéliens étaient interdits d’entrée. La torture continue d’être pratiquée à un niveau plus modeste, aux dires du Comité public contre la torture en Israël, elle n’a toutefois jamais cessé.

Ainsi encore des fameuses « détentions administratives ». Elles sont autorisées par les « règles de défense en état d’urgence », directement héritées des règles de l’armée britannique, qui les utilisa systématiquement jusqu’au retrait de ses forces en 1948. Ces règles britanniques furent immédiatement insérées par le nouvel État d’Israël dans son arsenal législatif sécuritaire. Contraires à toutes les normes du droit international actuel, elles permettent entre autres d’interner quiconque non seulement sans jugement, mais surtout sans motif d’accusation ni limite de temps. Il suffit qu’un juge valide périodiquement la reconduction de cette détention, ce que les juges israéliens ont toujours fait.

Un Guantanamo qui ne dit pas son nom

Bref, il s’agit d’un Guantanamo qui ne dit pas son nom. Depuis 1948, ces règles ont été appliquées dans un premier temps contre des citoyens arabes israéliens « suspectés » de soutien à la cause palestinienne, puis depuis 1967 de manière massive contre les Palestiniens des territoires occupés. Elles ont été introduites dans l’arsenal militaire israélien (Jérusalem-Est incluse, bien que formellement annexée par Israël). Fin avril 2016, l’organisation israélienne des droits humains B’Tselem dénombrait 692 Palestiniens en détention administrative, dont 2 femmes et 13 mineurs. Ce nombre dépassait les 2 000 par mois dans les années 2006-2008. On estime qu’en bientôt 50 ans d’occupation, sur les quelque 800 000 Palestiniens qui ont été arrêtés à un moment ou un autre, plusieurs dizaines de milliers ont subi ces détentions administratives pour des périodes allant de six mois à plus de cinq ans [1]. Certains militants l’ont été plusieurs fois.

La lutte antiterroriste inclut encore une série de mesures de dislocation de la société palestinienne, dont le « mur de séparation », déclaré illégal par la Cour de justice internationale de La Haye, et les innombrables mesures visant à perturber considérablement le quotidien et l’activité des Palestiniens sont les manifestations les plus spectaculaires. Et, en cas de situation extrême, c’est toute une population qu’on assimile aux terroristes. Durant la seconde intifada, lors de l’opération « Remparts » menée au nom de la « lutte antiterroriste » en avril 2002, l’armée israélienne interna d’un coup pour des « vérifications » plus ou moins durables des dizaines de milliers d’hommes palestiniens âgés de 14 à 45 ans.

Ainsi, le « modèle » antiterroriste israélien ne se réduit-il pas à de meilleures fouilles aux aéroports et dans des lieux publics, ni à une acceptation volontaire de diverses contraintes par la population (juive israélienne, car les Palestiniens israéliens, eux, font l’objet d’un suivi sécuritaire des pouvoirs publics autrement contraignant). Ce modèle s’inscrit dans ce que l’anthropologue israélo-américain Jeff Halper a appelé « la matrice de l’occupation » : un système réfléchi, sophistiqué et constamment amélioré, destiné à maintenir toute une population en état de dépendance et d’impuissance — impuissance politique à achever ses ambitions nationales, impuissance quotidienne à mener une vie normale. Un « modèle » qui, en revanche, concourt considérablement à favoriser le désespoir et le terrorisme qu’il génère. On a pu encore récemment le constater avec ladite « intifada des couteaux », où de jeunes Palestiniens, rendus fous d’humiliation et d’impuissance à la conjurer, se précipitaient pour agresser des soldats ou des colons israéliens à l’aide de couteaux, de ciseaux ou de tournevis.

Légitimer la répression coloniale

Il faudrait donc, lorsque les édiles français vantent le « modèle israélien » de lutte contre le terrorisme, qu’ils précisent un peu leur pensée. Entend-on instaurer des camps de rétention pour y interner des « suspects » ad libitum sans qu’il soit nécessaire de motiver leur détention ? Et quelle serait la population visée par l’application en France du « modèle israélien » ? Entend-on soumettre certaines banlieues dites « sensibles » aux « normes » que font subir les Israéliens aux Palestiniens occupés depuis bientôt cinquante ans (patrouilles militaires, couvre-feux, interdiction d’emprunter les routes réservées aux non-Palestiniens, refus d’allocation de permis de construire, etc.) ? S’agit-il de détruire systématiquement les maisons des familles de terroristes pour les mettre à la rue ? Veut-on réinstaller la torture comme moyen légitime dans cette nouvelle « guerre contre le terrorisme » où s’est engagé Paris ?

En réalité, dans cette « guerre », Israël use, pour tout dire, de méthodes déjà amplement mises en œuvre par d’autres dans l’histoire, en particulier par les puissances coloniales. Les incarcérations sans motif, inculpation ni procès pour une durée indéterminée étaient monnaie courante dans la « politique antiterroriste » britannique à travers tout son empire, comme d’autres « mesures d’urgence » du même acabit. En Palestine avant 1948, les victimes étaient principalement palestiniennes. Mais ces pratiques furent également utilisées contre le yishouv sioniste [2]. Un futur premier ministre israélien, Yitzhak Shamir, alors qualifié de « terroriste » par les forces d’occupation britannique pour ses activités à la tête d’un groupe armé (le Lehi, ou groupe Stern), fut lui-même déporté vers l’Érythrée en fonction de ces « règles en état d’urgence ». Les mêmes règles ont été ensuite utilisées par Israël pour expulser des milliers de Palestiniens.

Quant à la torture et à d’autres modalités d’action illégales, elles furent pratiquées par bien d’autres avant qu’Israël n’en fasse usage. Sur ce plan, notre pays n’a pas besoin d’aller copier le « modèle israélien ». Le passé français, en particulier en Algérie, où là aussi sévissaient d’épouvantables « terroristes » ambitionnant d’accéder à l’indépendance, serait amplement suffisant. Ce passé a d’ailleurs lui-même servi aux forces d’occupation israéliennes dans les territoires occupés. Le film de Gillo Pontecorvo, La Bataille d’Alger, évoquant l’affrontement (torture incluse) entre les parachutistes français et lesdits « fellagas », comme les militaires appelaient les combattants pour l’indépendance algérienne, a été montré dans les écoles d’officiers israéliens pour illustrer la lutte antiterroriste en milieu urbain…

Bref, s’il s’agit de relégitimer l’usage de moyens coloniaux de répression, autant le dire. Et pas besoin de se référer à Israël, le passé français fait très bien l’affaire.

[1] Le meilleur article sur le sujet est celui de l’association juridique Adameer, paru en décembre 2015, « Administrative Detentions »

[2] Le terme « yishouv » prend diverses acceptions en hébreu. Il signifie en particulier « installation », ou « implantation ». Il a été utilisé par le mouvement sioniste pour désigner la population juive installée en Palestine mandataire avant 1948.

Partager cet article
Repost0
26 septembre 2016 1 26 /09 /septembre /2016 15:48
Université du PS à Brest: le flop, signe d'un désarroi profond des militants, dont le nompre a été divisé par deux dans le Finistère depuis le début du quinquennat catastrophique pour le pays et la gauche de F.Hollande
Université du PS à Brest: le flop, signe d'un désarroi profond des militants, dont le nompre a été divisé par deux dans le Finistère depuis le début du quinquennat catastrophique pour le pays et la gauche de F.Hollande
Université du PS à Brest: le flop, signe d'un désarroi profond des militants, dont le nompre a été divisé par deux dans le Finistère depuis le début du quinquennat catastrophique pour le pays et la gauche de F.Hollande
Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Le chiffon rouge - PCF Morlaix/Montroulez
  • : Favoriser l'expression des idées de transformation sociale du parti communiste. Entretenir la mémoire des débats et des luttes de la gauche sociale. Communiquer avec les habitants de la région de Morlaix.
  • Contact

Visites

Compteur Global

En réalité depuis Janvier 2011