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28 septembre 2016 3 28 /09 /septembre /2016 19:52
photo Ouest-France, la médiathèque Les Ailes du Temps, 5, rue Gambetta

photo Ouest-France, la médiathèque Les Ailes du Temps, 5, rue Gambetta

L'assemblée a aussi validé la création d'un abattement fiscal pour les personnes handicapées. Pour des questions d'accessibilité, médiathèque et MJC devraient prochainement déménager*.

Accessibilité: ça coince à la médiathèque et à la MJC

A l'occasion de la validation du calendrier des travaux d'accessibilité des bâtiments communaux, Ismaël Dupont, élu d'opposition Front de gauche, s'est interrogé sur d'éventuels "projets d'adaptation ou de déménagement concernant la médiathèque Les Ailes du Temps et la Maison de la jeunesse et de la culture (MJC), bâtiments posant des problèmes évidents" en la matière. La maire a confirmé cette problématique et annoncé que c'est la seconde option, le déménagement, qui devrait être retenue. "On est en train d'épuiser toutes les hypothèses, en termes d'espace, de stationnement et de coût. Et on pense pouvoir rendre compte des possibilités à la fin du premier trimestre 2017."

Ligne Morlaix-Roscoff

Le Conseil a aussi voté une motion pour la défense de la ligne Morlaix-Roscoff, "qui présente des atouts essentiels pour le maintien et le développement de l'attractivité du territoire" note Agnès Le Brun. La maire a récemment demandé au préfet de région la tenue d'une réunion, pour discuter d'un plan de modernisation à ses yeux.

Abattement fiscal pour les personnes handicapées

La maire a proposé la création d'un abattement fiscal de 10% sur la taxe d'habitation des foyers dans lequel un ou plusieurs membres sont porteurs de handicap. Il sera mis en application au 1er janvier. Le formulaire est téléchargeable sur impots.gouv et sur le site de la Ville.

Coup de pouce à Oxydroller

Dans la nuit du 16 au 17 avril, le gymnase de Ty Dour faisait l'objet d'un cambriolage. Une grande partie du matériel de l'association Oxydroller avait été alors dérobée, soit environ 4000€ de préjudice. Une subvention de 1500€ sera versée au club, "pour lui permettre de participer aux compétitions".

Mises au point au marché

Ismaël Dupont s'est ému que récemment "des militants distribuant des tracts pour la manifestation à Notre-Dame-des-Landes et en soutien aux migrants" aient été "délogés"

du marché par la police municipale. "Il n'y a aucune censure, a répondu la maire. Ces personnes n'avaient simplement pas dû se déclarer en mairie". L'élu d'opposition est aussi revenu sur "une polémique de l'été dernier, concernant des horaires de marché raccourcis pour permettre le stationnement payant". "Le règlement a toujours stipulé une fin de marché à 13h30" a réagi Anne Piriou, adjointe au tourisme, assez agacée.

Pollution de l'air

Jean-Pierre Cloarec (Europe écologie-les Verts) a rapporté les résultats d'une récente étude de l'agence Santé publique France, estimant à 48000 le nombre de décès annuels dus à la pollution de l'air. Il s'est interrogé sur l'opportunité de remettre en place une station de mesure sur le territoire, après suppression en 2008, et pour raison de coût, de celle existante. "Une loi a attribué aux régions le pilotage de ces actions", lui a répondu Jean-Charles Pouliquen, adjoint au développement durable".

Delphine Van Hauwaert.

* en réalité, en commission, un élu de la majorité a parlé d'une échéance après ... 2020! En gros, sous le prochain mandat?

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28 septembre 2016 3 28 /09 /septembre /2016 19:47
À l’automne 2012, lors du fiasco de l’opération César, les forces de l’ordre avaient fini par s’enliser dans la Zad sans parvenir à déloger les occupants. | Archives Franck Dubray

À l’automne 2012, lors du fiasco de l’opération César, les forces de l’ordre avaient fini par s’enliser dans la Zad sans parvenir à déloger les occupants. | Archives Franck Dubray

Le Premier ministre a promis des travaux à l'automne. On dit l'évacuation imminente dans la Zad. Et pourtant, tout laisse à penser que cette opération pourrait ne pas avoir lieu en octobre...

1. La jungle est prioritaire sur la Zad

François Hollande vient de promettre de démanteler la jungle des migrants de Calais avant la fin de l’année. Clairement, le dossier remonte sur la pile prioritaire au plus haut sommet de l’État, et les manœuvres risquent de s’accélérer dès octobre. Les forces de l’ordre seront mobilisées là-bas, avec près de 10 000 réfugiés. Avant les primaires et les élections, l’enjeu national de Calais est plus flagrant qu’un projet d’aéroport régional à Notre-Dame-des-Landes vieux de quinze ans. La Zad, avec ses 200 à 300 occupants et quelques paysans, attendra encore… Il est peu envisageable de mener de front ces deux interventions longues et risquées, gourmandes en effectifs déjà épuisés.

2. L’Europe est en embuscade

La Commission européenne somme la France de se mettre en conformité avec le droit européen. Pour régulariser l’infraction, la préfecture a produit, en juin 2015, une évaluation environnementale sur l’aéroport, sa desserte routière et les projets connexes.

Elle vaut réponse de l’État à la Commission, et est annexée à la révision en cours du schéma d’aménagement du territoire Nantes Saint-Nazaire. Le Scot, actuellement en enquête publique, sera adopté en début 2017. Ce précontentieux européen bloque-t-il tout démarrage des travaux de l’aéroport ? Les anti-NDDL veulent croire que oui. Mais les pro-aéroport affirment que non.

La Commission européenne tranche : « La Commission suit de près la procédure de régularisation en cours. Dans l’intervalle, les travaux de construction au projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes devraient rester suspendus afin d’assurer le respect des procédures convenues pour se mettre en conformité », précise bien le service légal de la Commission européenne. Il faut comprendre que Bruxelles conseille à Paris de ne pas lancer les travaux.

Lire aussi : Bruxelles conseille au gouvernement de suspendre les travaux

3. Certains squats ne sont pas expulsables

Les zadistes multiplient les préparatifs de défense des terres qu’ils occupent illégalement. La « résistance », comme ils disent, sera plus féroce et organisée qu’en 2012. Sans oublier que des occupants d’au moins cinq squats, dans et en bordure de la Zad, ne sont pas expulsables.

La justice leur a accordé un délai, jusqu’au printemps 2017 pour certains. Ils sont intouchables. On imagine mal les forces de l’ordre expulser des zadistes pendant plusieurs semaines pour les voir tous se réinstaller dans des habitats voisins non expulsables actuellement.

Lire aussi : Des zadistes ignorent s'ils sont ou non expulsables

4. C’est bientôt l’anniversaire de la mort de Rémi Fraisse

Symboliquement, il serait peut-être maladroit d’intervenir avant la date anniversaire du décès de Rémi Fraisse. Ce militant écologiste est mort le 26 octobre 2014 au barrage de Sivens, victime d’une grenade des gendarmes mobiles.

Au-delà du drame humain, l’événement avait creusé le fossé qui sépare François Hollande de l’opinion publique. Une intervention dans la Zad, au moment de cet anniversaire, pourrait être interprétée par les militants anti-aéroport comme une provocation. Sûr que les opposants sauront le rappeler le 8 octobre, lors du grand rassemblement à Notre-Dame-des-Landes.

5. Valls n’a jamais promis d’évacuer en octobre

Ces indices peuvent légitimement laisser penser que l’évacuation dans la Zad n’aura pas lieu à l’automne. « C’est mort en octobre. Plutôt en novembre », confiait récemment un élu départemental socialiste haut placé.

Et alors ? Valls n’a jamais promis de vider la Zad en octobre, annonçant seulement un lancement de travaux. Il serait inconscient de précipiter les choses au risque de répéter le fiasco de l’opération musclée d’octobre 2012.

D’autant plus que le Premier ministre peut parfaitement tenir son engagement sans déclencher la grosse artillerie : il se dit que de petits chantiers de défrichement pourraient en effet démarrer en limite extérieure de la zone de construction de l’aéroport, sur des terres aux extrémités du barreau routier.

« Rien ne serait alors irréversible », souligne le même élu PS. De quoi ménager la chèvre et le chou : rassurer et calmer l’impatience des militants et collectivités pro-aéroport, sans énerver les alliés écologistes avant l’élection présidentielle, sans trop déployer de gendarmes mobiles et en évitant la confrontation risquée avec les zadistes.

Comme l'indiquent nos confrères de France Bleu, le maire de Notre-Dame-des-Landes ne croit pas vraiment à une évacuation à l'automne.

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28 septembre 2016 3 28 /09 /septembre /2016 19:14
Faut-il débattre avec Sarkozy sur l'identité nationale? - Olivier Dartigolles s'interroge sur une proposition de Jean-Luc Mélenchon

Voici le point de vue d'Olivier Dartigolles , porte-parole national du PCF .

https://blogs.mediapart.fr/olivier-dartigolles/blog/280916/faut-il-de-battre-avec-sarkozy-sur-lidentite-nationale

Faut-il débattre avec Sarkozy sur l'identité nationale?

28 SEPT. 2016 OLIVIER DARTIGOLLES LE BLOG DE OLIVIER DARTIGOLLES

Dans les colonnes du Figaro, Jean-Luc Mélenchon propose un « débat solide » avec Sarkozy « sur l'identité nationale ». Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF explique ici pourquoi il considère que débattre avec l'homme du ministère de l'immigration, de l'intégration et de l'identité nationale (...) est une erreur.

Elle m'interroge. Je ne reviens pas sur la séquence médiatique, sidérante, suite aux déclarations de Nicolas Sarkozy sur « nos ancêtres les gaulois ». Personnellement, j'y ai vu une nouvelle étape dans la stratégie du candidat à la primaire de la droite. Il s'agit aussi d'une véritable farce comme des historiens l'ont rappelé avec autorité et parfois non sans humour. C'est aussi, et cette réalité ne doit pas être négligée, une nouvelle opération de détournement des vrais sujets. Même affublés des habits d'Astérix, les derniers chiffes du chômage n'en sont pas moins douloureux pour des millions de familles.

Pour Jean-Luc Mélenchon, « l'histoire des gaulois de Sarkozy n'est pas dénuée de sens. Pourquoi faudrait-il aboyer en cadence, quoi qu'il dise ? Moi, je ne veux pas d'une ethnicisation gauloise du débat. Mais oui, je dis que nous sommes les filles et les fils des Lumières et de la grande Révolution. A partir du moment où l'on est français, on adopte le récit national ». Puis, il propose un « débat solide » avec Sarkozy « sur l'identité nationale ».

Si nous sommes les filles et les fils de ce qui émancipe et libère, un débat sur l'identité avec l'homme du ministère de l'immigration, de l'intégration, et de l'identité nationale, celui du discours de Dakar, et plus récemment, celui des « gauloiseries » et du travailler plus... pour gagner moins, est une erreur. Cela créditerait une opération qui tend à rendre centrale la question de l'identité dans le débat politique français.

Pour 2017, ouvrons le seul grand débat qui compte, « quelle société voulons-nous ? », ou « quelle Nation voulons-nous être ? », quand les interrogations de type « Quelles origines avons-nous » ne peuvent qu'alimenter les peurs, les stigmatisations, les divisions, et, au final, faire le jeu d'une droite extrémisée et d'un FN dangereusement banalisé. L'enjeu est aujourd'hui d'agréger toutes les mémoires, y compris les mémoires blessées, dans un nouveau récit républicain en ne laissant pas la plume à une droite qui attaque si durement les valeurs républicaines dans son projet politique pour 2017.

Comme l'a magnifiquement exposé Gérard Noirel dans une tribune publié dans Le Monde (27/09), la surenchère identitaire d'une partie de la droite est un danger pour notre démocratie. Le rappel historique de ce qui s'est déjà produit dans les années 30 devrait davantage être réfléchi, discuté et débattu de manière « solide ». On ne pourra alors pas dire que nous n'étions pas avertis. Je préfère un débat entre historiens qu'un débat instrumentalisé avec comme toile de fond un présidentialisme exacerbé qui ne permet pas de faire entendre les exigences populaires.

Lors de la dernière Fête de l'Humanité, un nombre considérable de jeunes ont rempli le questionnaire de la consultation citoyenne animée par le PCF. Une chose est certaine à la lecture de ces écrits, à l'écoute de ce qu'ils nous disent lors des échanges que nous avons eu avec eux, le « récit national » aurait tout à gagner à s'ouvrir aux aspirations des jeunes, notamment ceux des milieux populaires. Avant d’être les filles et les fils de je ne sais quel panthéon, ils sont les enfants d'une République qui ne les prend pas en considération et d'une société qui les violente en ne leur permettant d'y prendre leur place. Pour de vrai. C'est l'une des grandes questions de la prochaine période.

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28 septembre 2016 3 28 /09 /septembre /2016 05:40
Un carnet consignait en 2007 les millions libyens de Nicolas Sarkozy

27 SEPTEMBRE 2016 | PAR FABRICE ARFI ET KARL LASKE

L’ancien ministre du pétrole libyen Choukri Ghanem, retrouvé noyé dans le Danube en avril 2012, a laissé derrière lui un carnet de notes actuellement exploité par la justice. L’ancien dirigeant y a détaillé, le 29 avril 2007, une série de trois versements destinés à la campagne présidentielle de l’ancien chef de l’État.

C'est un petit carnet qui pourrait bien devenir le pire cauchemar de Nicolas Sarkozy. Le juge d’instruction parisien Serge Tournaire et les policiers de l’Office central de lutte contre la corruption (OCLCIFF) ont obtenu la communication des notes manuscrites d’un ancien dignitaire du régime Kadhafi qui détaillent une série de versements occultes au profit de l’ancien chef de l’État français, pour au moins 6,5 millions d’euros, au moment de l’élection présidentielle de 2007.

La justice enquête depuis trois ans sur des soupçons d’un financement libyen massif de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy, alors président de l’UMP et ministre de l’intérieur. Ce que plusieurs dirigeants libyens, Mouammar Kadhafi en tête, avaient publiquement affirmé peu avant l’offensive militaire occidentale de 2011. Cette affaire vaut déjà une mise en examen pour « blanchiment de fraude fiscale », « faux » et « usage de faux » à son plus proche collaborateur d’alors, Claude Guéant, mis en cause pour avoir reçu 500 000 euros d’un des gestionnaires des comptes offshore de l’État libyen.

Le carnet manuscrit appartenait à un dénommé Choukri Ghanem, ancien chef du gouvernement (2003-2006) et ministre du pétrole (2006-2011) de la Libye. Proche du fils de Mouammar Kadhafi, Saïf al-Islam, qu’il a pris sous son aile dès ses études à l’université, Choukri Ghanem était un personnage clé du régime, en charge de sa principale ressource, le pétrole (et ses secrets). Il fera partie en 2011 des hauts responsables du pays qui ont fait défection au colonel Kadhafi pendant la guerredéclenchée par la France.

À la date du 29 avril 2007, soit une semaine pile après le premier tour de l’élection présidentielle française, Ghanem rédige en arabe dans son carnet le compte-rendu d’une réunion qu’il a tenue avec un autre cacique du régime Khadafi, Bachir Saleh, le très influent (et francophone) directeur de cabinet du “Guide” et patron de l’un des fonds souverains du pays, le Libyan Africa Portfolio (LAP). Est également présent Baghdadi Mahmoudi, premier ministre libyen alors en exercice. Au cours de cette réunion, Saleh dit avoir transféré 1,5 million d’euros à Nicolas Sarkozy, rapporte Ghanem.

D’autres noms de dignitaires du régime sont également évoqués, ainsi que des montants supplémentaires : 3 millions envoyés par Saïf al-Islam Kadhafi et 2 millions par Abdallah Senoussi, chef des services secrets intérieurs libyens et beau-frère de Kadhafi. Soit un total de 6,5 millions d’euros qui auraient été versés, selon les écrits de Choukri Ghanem, en pleine campagne électorale au clan Sarkozy. Le carnet mentionne en outre, selon les informations recueillies par Mediapart, une impatience des destinataires quant à la réception physique des fonds. Sollicitée par Mediapart, la porte-parole de Nicolas Sarkozy n'a pas donné suite.

Choukri Ghanem n’est plus là pour témoigner aujourd'hui devant les juges. Son corps a été retrouvé sans vie le 29 avril 2012, flottant dans le Danube, à Vienne (Autriche), la ville de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), où il avait trouvé refuge après sa fuite de Libye. La police autrichienne, qui n’avait pas exclu la piste de l’assassinat dans un premier temps, a finalement conclu à une noyade accidentelle au petit matin consécutive à une crise cardiaque. Toutefois, de nombreuses zones d’ombres et incohérences continuent d’entourer cette disparition et plusieurs proches de la victime n’hésitent pas à évoquer en privé des soupçons persistants de meurtre.

La veille de la mort de Ghanem, Mediapart avait rendu public un document officiel libyen, daté de décembre 2006, évoquant l’accord de principe des autorités pour financer, à hauteur de 50 millions d’euros, la campagne électorale du président de l’UMP. Plusieurs personnages clés de l’ancienne dictature libyenne cités dans cette note se retrouvent dans le carnet secret de Ghanem, désormais entre les mains de la justice française.

Judiciairement, l’histoire de ce carnet est celle d’un long périple au travers de l’Europe. Il a été découvert chez le gendre de Ghanem lors d’une perquisition aux Pays-Bas, menée en marge d’investigations liées à un vaste scandale de corruption impliquant le géant norvégien de la chimie Yara. Ce dossier a donné lieu en 2015 au plus important procès financier que la Norvège ait connu de son histoire. Choukri Ghanem y a été présenté comme l’un des acteurs de premier plan du système de pots-de-vin mis au jour.

Selon les traces qu’il a laissées derrière lui, l’ancien premier ministre libyen était également le gardien de quelques secrets enfouis sur les compromissions de la France à Tripoli. C’est pourquoi, après être resté à la disposition de la justice norvégienne, le petit carnet de Ghanem a été transmis par la procureure Marianne Djupesland à la justice française. Une aubaine.

« Des fonds ont été transférés en Suisse »

Ce document, parce qu’il est daté de 2007, vient briser le principal argument sarkozyste dans l’affaire des financements libyens, selon lequel ce soupçon n’aurait été qu’une construction a posteriori du régime Kadhafi pour décrédibiliser la France, pays leader dans la guerre en Libye. Quand Ghanem couche ces lignes, c’est-à-dire quatre ans avant l’opération militaire, la France de Sarkozy et la Libye de Kadhafi entretenaient en réalité des rapports d’une telle proximité qu’un ambassadeur américain les qualifiera un jour de« lune de miel ».

À l’époque, c’est le marchand d’armes Ziad Takieddine, déjà mis en cause dans les financements illégaux de l’affaire Karachi et très proche de deux intimes de Sarkozy (Claude Guéant et Brice Hortefeux), qui avait opéré dans le plus grand secret le rapprochement entre Sarkozy et le dictateur.

La note libyenne révélée par Mediapart en 2012 – taxée de « faux grossier » par l’ancien président, mais désormais authentifiée par les expertises techniquesordonnées par la justice – ne portait que sur un accord de financement de la campagne de 2007. Le carnet Ghanem, pour la première fois, montre que des versements ont bien eu lieu, conformément au témoignage de l’ancien chef de cabinet de Saïf al-Islam, un certain Mohamed Ismail, qui avait décrit des circuits bancaires ayant notamment transité par le Liban, l’Allemagne et la Suisse.

Que ce soit dans la note de 2006 ou dans le carnet Ghanem, il est par ailleurs intéressant de constater qu’un même personnage apparaît au cœur des tractations secrètes. Il s’agit de Bachir Saleh, l’ancien directeur de cabinet de Kadhafi, qui s’est placé sous la protection du président Sarkozy pendant l’offensive militaire de 2011. Lors de la chute du régime, Bachir Saleh s’était en effet réfugié en France où il avait trouvé un soutien sans réserve du gouvernement malgré le mandat d’arrêt d’Interpol qui le visait.

Le 3 mai 2012, en pleine élection présidentielle et cinq jours après la publication par Mediapart de la note de 2006 (dont il était le destinataire), Saleh était exfiltré en catastrophe du pays avec le concours des services secrets français, du cabinet de Claude Guéant, alors ministre de l’intérieur, et d’un homme d’affaires introduit à l’Élysée, Alexandre Djouhri. Une scène à la John Le Carré, qui porte la marque des affaires d’État.

Récemment convoqué dans le cabinet du juge Tournaire, Bachir Saleh a fait faux bond au magistrat, comme l’a révélé Le Monde. Contacté par Mediapart en Afrique du Sud, où il s’est exilé depuis sa fuite de Paris, Bachir Saleh, manifestement gêné, a affirmé : « Je ne suis pas concerné par l’affaire des financements de Sarkozy, je n’ai rien à voir avec cela. » « Les gens écrivent ce qu’ils veulent », a-t-il ajouté, précisant au sujet de Choukri Ghanem qu’il s’agissait d’un proche à qui il ne connaissait pas de « problèmes de santé particuliers » au moment de sa mystérieuse disparition.

Bachir Saleh se retrouve de fait dans une situation compliquée vis-à-vis de Nicolas Sarkozy, à qui il doit sa survie. Dans une note déclassifiée du 19 septembre 2011 de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), consacrée à son exfiltration de Libye avec l’aide des autorités françaises, l’ex-bras droit de Kadhafi semble entièrement dévoué à l’ancien président français. Son agent traitant de la DGSE écrit à son sujet :« L’œil humide, la voix un peu cassée, il confie son émotion en remerciant à de nombreuses reprises le président français […] et déclare avec un peu d’emphase qu’il n’oubliera jamais ce geste et qu’il restera fidèle à la France quoi qu’il advienne maintenant. »

L’autre interlocuteur libyen cité dans le carnet Ghanem en avril 2007, Baghdadi Mahmoudi, était le chef du gouvernement à l’époque des faits. Présenté dans une note du 26 mai 2011 de la DGSE comme « lucide et influent » et « très actif dans l’entourage de Choukri Ghanem », Baghdadi Mahmoudi a confirmé à plusieurs reprises le financement occulte de Nicolas Sarkozy par le régime Kadhafi.

« Oui, en tant que Premier ministre, j’ai moi-même supervisé le dossier du financement de la campagne de Sarkozy depuis Tripoli. Des fonds ont été transférés en Suisse et Nicolas Sarkozy était reconnaissant pour cette aide libyenne », avait notamment affirmé l’intéressé, le 25 octobre 2011, devant la cour d’appel de Tunis, en Tunisie, où il avait dans un premier temps trouvé refuge après la guerre.

« Baghdadi Mahmoudi a dit avoir remis à une délégation française envoyée par Sarkozy de l’argent, beaucoup d’argent, des millions d’euros en liasses de billets, a résumé l’un des avocats de l’ancien dirigeant, Me Slim Ben Othman. Il a des documents comptables. On ne remet pas des millions d’euros sans aucune signature. Il garde en mémoire les prénoms de la délégation française. »

Extradé depuis à Tripoli, Baghdadi Mahmoudi a été condamné à mort mais il n’en démord pas. À un journaliste de Libération qui avait pu le rencontrer en prison en août 2015, l’ancien premier ministre de la Libye maintenait que Nicolas Sarkozy avait profité de subsides du régime Kadhafi pour sa campagne de 2007. Le carnet du noyé, désormais, en témoigne.

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28 septembre 2016 3 28 /09 /septembre /2016 05:15
Le Télégramme, 28 septembre, compte rendu de Conseil Municipal: MJC et médiatheque objectif déménagement

Après un printemps très agité, le conseil municipal de rentrée n'a pas donné lieu à de grosses empoignades, hier soir. Au cours d'une séance au rythme très tranquille, le maire, Agnès Le Brun, a annoncé sa volonté de déménager la MJC et la médiathèque, deux sites très difficiles d'accès pour les personnes handicapées. Pour aller où ? La question reste en suspens.

Ronan Tanguy, Le Télégramme (compte rendu du Conseil Municipal de Morlaix du 27 septembre)

"Notre objectif, c'est leur déménagement ». Entre l'adaptation des locaux aux normes handicapées ou un transfert dans d'autres locaux, la municipalité ne s'était pas, jusqu'alors, véritablement prononcée sur le sort de la Maison des jeunes et de la culture (MJC), située place du Dossen, et de la médiathèque, qui se trouve en bas de la rue Gambetta. Hier soir, répondant à une question de l'élu d'opposition Ismaël Dupont, Agnès Le Brun a clairement opté pour le deuxième scénario, celui d'un déménagement des deux structures.

Dans l'immeuble situé à l'entrée de l'hôpital psy ?

« On sait très bien que ces deux bâtiments sont parmi les plus difficiles d'accès en ville. On ambitionne donc de les reloger ailleurs », a indiqué le maire, en expliquant - et ce n'est pas une surprise - qu'il est difficile de trouver un site approprié. « Nous avons entamé les prospections. On a visé quelques endroits. Nous étudions certaines hypothèses. Après, il y a le coût, la sécurisation des abords... Nous pensons pouvoir rendre compte des différentes possibilités au cours du premier semestre 2017 », a précisé Agnès Le Brun, sans dévoiler les emplacements potentiels. Selon nos informations, l'une des pistes pourrait mener au vaste immeuble qui borde la rue de Brest, à l'entrée de l'hôpital psychiatrique. Un bâtiment inoccupé, propriété du centre hospitalier, sur lequel lorgne la ville.

« Que chacun mette de l'ordre dans ses propres affaires »


Pour le reste, c'est un conseil de rentrée très paisible qui s'est étiré durant une petite heure et demie.

Une séance au cours de laquelle le socialiste Jean-Paul Vermot a souhaité qu'un groupe d'élus de la majorité et de l'opposition aille rencontrer le président de Morlaix communauté, Jean-Luc Fichet, afin de discuter de sa proposition de « pacte fiscal assez inédit » qui ambitionne de réduire les impôts des Morlaisiens en transférant la gestion de plusieurs équipements (théâtre, piscine de La Boissière, parc de Langolvas...) de la ville à l'intercommunalité. « Je ne vois pas comment un simple transfert pourrait faire diminuer la fiscalité alors que, même sans la gestion de ces équipements, Morlaix communauté vient d'augmenter la part de ses impôts de 2 % », lui a répondu Agnès Le Brun, pour qui il est préférable que « chacun reste chez soi et mette de l'ordre dans ses propres affaires ».

Un tacle appuyé adressé à Jean-Luc Fichet, avant un second, en toute fin de séance, cette fois directement lancé à Jean-Paul Vermot qui fustigeait « la valse des cadres de la mairie ».

Une valse, mais pas sur le même tempo...

« Entre les départs plus ou moins récents du directeur général des services (DGS), du DGS adjoint, du directeur des finances, du directeur des ressources humaines et le turnover au pôle communication, la gestion des ressources humaines peut sembler bien brouillonne à la mairie de Morlaix. Par ailleurs, des témoignages de situations individuelles difficiles dans les services nous parviennent », a lancé l'élu d'opposition. « Vous êtes complètement à côté de la plaque ! Sur les 32 cadres à la mairie, trois sont partis, dont un pour rapprochement familial », lui a répondu le maire, avant de conclure sur une note d'humour : « Si nous devions danser une valse ensemble, je ne suis pas sûre que nous serions sur le même tempo ».

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28 septembre 2016 3 28 /09 /septembre /2016 04:49
Dans Alep bombardée, le calvaire des civils (Ouest-France, 27 septembre 2016)

Le régime de Bachar al-Assad et son allié russe veulent en finir avec la ville rebelle. Dans Alep, ville encerclée et bombardée comme jamais, 250 000 habitants vivent un enfer.

Et si le cessez-le-feu d'une semaine n'avait été qu'un moyen pour le régime d'Al-Assad et ses alliés russe et iranien de préparer l'offensive finale sur Alep? La rupture de la trêve, le 19 septembre, a marqué le début de la pire campagne de bombardement de la zone, contrôlée depuis 2012 par les rebelles, où 250 000 habitants sont désormais encerclés.

Les raids ont fait au moins 128 morts depuis jeudi, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme. Ils ont détruit des dizaines d'immeubles. Les hôpitaux qui n'ont pas été détruits sont submergés. "Les chirurgiens opèrent directement sur le sol, plusieurs enfants partagent un même lit et un appareil respiratoire", rapporte Ziad Elissa, président de l'UOSSM, une ONG basée en France, qui coordonne le travail sur place, de médecins syriens.

Vider la ville

"On n'a jamais vu cela", confirme Djamal Jneid, membre du conseil d'Alep libre, contacté dans la ville turque de Gazientep, à 120 km de la cité martyre avec laquelle il est en contact régulier. "Ils visent les écoles, les hôpitaux, les boulangeries... Il n'y a plus aucun abri possible. Les Russes utilisent des bombes intelligentes qui peuvent atteindre les caves". Les pénuries augmentent de jour en jour. "Il n'y a plus qu'une dizaine de jours de réserve de fioul". Sans fioul, pas de générateur. Donc, pas d'électricité dans les hôpitaux, ni de pain dans les boulangeries.

Ce déluge de feu est-il le prélude à une offensive terrestre de l'armée syrienne pour renforcer le siège ou même prendre d'assaut la zone rebelle? La stratégie est sans doute plus subtile. Les raids aériens ne visent quasiment pas les positions militaires tenues par les rebelles modérés de l'armée syrienne libre. "Ils visent les civils. Pour nous, c'est clair. Ils bombardent encore et encore, puis ils vont ouvrir un passage dans quelques jours, parie Jamal Jneid. Le régime espère que les gens, qui tiennent depuis quatre ans, épuisés, partiront en masse".

Deuxième ville du pays, Alep est un objectif clé. En faisant tomber ce verrou, le régime conforterait sa mainmise sur tout l'ouest du pays. Il assurerait la continuité entre Damas et la côte ouest, où se trouvent les fiefs du président Assad et la base navale de Tartous.

"Barbarie" pour les Etats-Unis. "Crimes de guerre" pour la France. L'Occident a durci le ton ce week-end, à l'ONU. "Ce ne sont que des mots, enrage Jamal Jneid. Les Syriens ont compris depuis longtemps que les Etats-Unis et l'Europe ne feront rien pour les aider".

Patrick Angevin.

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28 septembre 2016 3 28 /09 /septembre /2016 04:44
Pour l'art et la culture aussi, ce quinquennat est celui de l'échec (PCF)

Pour l’art et la culture aussi ce quinquennat est celui de l’échec

Augmentation du budget de la culture de 5% en 2017, fonds de professionnalisation de 90 millions d'euros pour favoriser l'emploi artistique stable, décret du 13 juillet 2016 sur le régime d'assurance chômage des salariés du spectacle… Le quinquennat en voie d’achèvement aurait-il donc été marqué par un effort significatif de l’État dans le champ culturel ?!

Que nenni ! Ce serait oublier les promesses du candidat socialiste à la présidentielle qui, en janvier 2012, déclarait vouloir "sanctuariser le budget de la culture" ; or, les budgets 2013 et 2014 ont été marqués par une baisse sans précédent, respectivement de 4% et de 2%, afin de "contribuer au redressement des comptes publics" ! L'annonce des +5% pour 2017 n'y suffira pas : on aboutira à une baisse du budget culture sur le quinquennat de plus de 2% en euros constants : la parole publique est ainsi contrariée par les faits et les bricolages électoralistes de dernière heure n'y suffiront pas. Si nous prenons acte du décret du 13 juillet, il doit avant tout être mis au crédit du mouvement des intermittents qui a contraint le gouvernement à faire le constat du vide juridique à l'UNEDIC, puisque le camp patronal et la CFDT ont refusé de reconnaître l'accord professionnel du 28 avril, pourtant signé par l'ensemble des parties, employeurs du spectacle et CFDT au niveau fédéral compris. Quant au fonds de professionnalisation, il n'est pas non plus sans rapport avec la mobilisation des intermittents, mais il faut rester vigilant quant à son effectivité dans un temps où la précarisation croissante des artistes fait rage.

Mais, au-delà des aspects strictement budgétaires, ce quinquennat a-t-il été marqué par une relance des politiques publiques de la culture, par un souffle nouveau permettant des avancées substantielles en matière de démocratie culturelle et de liberté de création des artistes ? A-t-on assisté à un recul de la marchandisation de la culture, à un plus grand respect du pluralisme des idées dans le champ médiatique ?

À toutes ces questions, nous devons, hélas, répondre par la négative. C'est ainsi que la grande loi sur la création, promise dès 2012, aura mis 4 ans et occupé 3 ministres pour advenir. Pour quel résultat ? Une loi sans souffle émancipateur et qui s'en tient à des principes généraux : ainsi, elle rappelle le principe de liberté de création et le rôle du service public mais ne s'en donne aucunement les moyens. Aucun volet de programmation budgétaire dans la loi « relative à la liberté de la création, à l'architecture et au patrimoine » adoptée le 7 juillet 2016, aucune réforme en profondeur du système de soutien au cinéma, rien sur la lecture publique, le soutien aux plasticiens et aux auteurs, aucune mesure anti-concentration pour lutter contre les monopoles culturels, aucune fiscalisation des GAFA (acronyme désignant les grands acteurs du numérique, Google, Apple, Facebook, Amazon...). Sur ce dernier point, le comble de la soumission du gouvernement et de François Hollande aux grands acteurs du numérique réside aujourd'hui dans l'annonce de Michel Sapin : la France ne demandera pas sa part des 13 milliards de recettes fiscales réclamés à Apple par la Commission européenne !

Ce quinquennat a été marqué par des réformes territoriales antidémocratiques accompagnées d'une baisse drastique des dotations budgétaires de l’État aux collectivités territoriales, ce qui produit déjà des réductions très importantes des budgets culturels dans plusieurs communes, départements et régions. Des élus de droite et d'extrême droite prennent prétexte des baisses des dotations de l’État pour se livrer à une véritable chasse aux sorcières contre la liberté de création et d'action culturelle.

à encore, loin de permettre un meilleur maillage territorial, la politique menée fragilise les artistes, les compagnies, les lieux, les festivals et les acteurs culturels, aggrave encore les inégalités territoriales et sociales et met en cause la démocratie culturelle.

C'est ainsi que la création, l'innovation et les nouvelles formes d'expression artistique sont sacrifiées sur l'autel des restrictions budgétaires, de l'idéologie du temps court et de la rentabilité, de la soumission à une vision marchande de l'art avec comme finalité lamarginalisation de l’acte artistique, le recul de la socialisation de l’art et l'aliénation des imaginaires.

Quant à l’éducation artistique et culturelle, elle reste quasi absente du projet éducatif, sous-financée et assumée très inégalement par les collectivités territoriales, ce qui creuse encore les inégalités et exclut les jeunes des milieux populaires de l'accès aux œuvres et aux pratiques artistiques. De son côté, le service public de l'audiovisuel fait l'objet de restrictions budgétaires majeures et un plan de suppression d'emplois sans précédent est en cours à France télévisions. Mais au-delà, on assiste à un abandon des missions de service public qui réduit le soutien à la création, obère la dimension culturelle de l’audiovisuel et ne respecte pas le pluralisme des courants d'opinion en régression constante depuis les 2 derniers quinquennats : toujours les mêmes experts en libéralisme accrédités, toujours le sensationnalisme de l'information qui attise les peurs et détruit tout espoir émancipateur. L'information est devenue une marchandise dans un paysage médiatique marqué par une concurrence guerrière entre grands groupes privés.

Finalement, ce quinquennat fut celui d'une gestion austéritaire de la culture, à l'image de la politique menée dans tous les domaines. Aucun souffle de gauche, aucune perspective de progrès. C'est d'une toute autre politique dont notre pays et notre peuple ont besoin pour construire une nouvelle émancipation sociale et culturelle, rompant avec l'aliénation des classes populaires. Dans le domaine culturel, comme au plan économique et social, ce quinquennat est bien celui de l'échec. Or, pour que les comportements de peur, de haine et de repli identitaire ne finissent pas par l'emporter jusqu'au fond des urnes, il faut une grande ambition culturelle et un service public assumé conjointement par l’État et les collectivités locales, avec les moyens nécessaires, pour favoriser une création toujours plus diverse, une culture de l'égalité et de la liberté, une société démocratique et solidaire.

Une telle ambition suppose une mobilisation offensive sur le plan des idées pour nourrir, contre le libéralisme et le populisme, les avancées sociales et le changement politique à gauche !

Parti Communiste Français

27 septembre 2016

Pour l'art et la culture aussi, ce quinquennat est celui de l'échec (PCF)
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28 septembre 2016 3 28 /09 /septembre /2016 04:39
La réélection de Jeremy Corbyn est un atout pour reconstruire la gauche en Europe (PCF)

La réélection de Jeremy Corbyn est un atout pour reconstruire la gauche en Europe

Le PCF félicite Jeremy Corbyn pour sa réélection à la tête du Parti travailliste avec 62% des voix. Cela note une importante progression par rapport à sa première élection en septembre 2015 : la participation atteint 77% et Corbyn a progressé de 61 000 voix.

Alors que le gouvernement conservateur de Theresa May s’oriente vers une politique ultralibérale et conservatrice, aussi bien sur la question des droits que sur les questions sociales, éducatives et relatives à la santé, alors que le vote et la mise en oeuvre du Brexit réveillent les forces xénophobes, l'existence d'une gauche britannique progressiste est un rempart contre les potentielles régressions civilisationnelles. De nombreux chantiers attendent Jeremy Corbyn, notamment sur la question européenne.

L’orientation à gauche du plus grand parti social-démocrate européen se confirme donc malgré la tentative de putsch des nostalgiques du blairisme. La voix des militants du Labour a parlé, elle doit maintenant être respectée. Pour la gauche européenne, cette évolution du Parti travailliste britannique, considéré il y a quelques années comme le parangon de mue libérale des parti sociaux-démocrates, est significative des accélérations politiques possibles et représente un atout pour la reconstruction d'une perspective progressiste en Europe.

Le PCF réaffirme sa disponibilité pour travailler avec Jeremy Corbyn et avec tous ceux qui veulent ouvrir la voie du progrès et de la solidarité en Europe.

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28 septembre 2016 3 28 /09 /septembre /2016 04:27
Martine et Julia dans l'ancien lavoir. Il renaît grâce à une bibliothèque autonome. | anaig dantec

Martine et Julia dans l'ancien lavoir. Il renaît grâce à une bibliothèque autonome. | anaig dantec

Morlaix. Au Troc lavoir, de la lecture à partager

Morlaix. Au Troc lavoir, de la lecture à partager
http://www.ouest-france.fr/bretagne/morlaix-29600/morlaix-au-troc-lavoir-de-la-lecture-partager-4519316

L'ancien lavoir est devenu un lieu d'échanges de livres, de revues. Habitants et visiteurs apprécient l'initiative, dont c'est la deuxième année d'existence.

Cet été, certains touristes ont eu la chance de se perdre dans la Cité du viaduc pendant leur parcours des venelles. Sans ce problème d'orientation, ils n'auraient jamais découvert le Troc lavoir, qui ne figure pas dans ce parcours. « Les gens tombent dessus en se perdant. C'est pour ça qu'on aimerait mettre un panneau explicatif et un plan de Morlaix », racontent des habitants du quartier. Ce lavoir hors du commun abrite une bibliothèque, « qui vit toute seule ».

Julia, une des habitantes du quartier du Créou, est à l'origine de la création du Troc Lavoir. « Les gens viennent lire, prendre un livre ou en déposer un, explique-t-elle. Le but, c'est de créer du lien, de partager. »

Sur les étagères, on trouve de tout : « Nous avons choisi de ne pas censurer ». Ainsi, les auteurs classiques côtoient des livres religieux ou encore des bandes dessinées.

Un lieu autonome

« C'est Jean-François qui a construit la première étagère, sinon, c'est que de la récupération. » Et qui dit récupération, dit zéro euro et recyclage. Le livre d'or, nouveauté de l'été, est garni de messages bienveillants qui témoignent de l'engouement des passants. On y salue l'initiative solidaire et aussi l'accès gratuit à la lecture. « Des gens des quatre coins de la France et même de l'étranger nous ont laissé un mot », raconte Martine, habitante du quartier.

En passant devant le lavoir, ça lui arrive de nettoyer un peu si des mégots traînent, par exemple. Sinon, « personne n'est responsable de ce lieu. On a juste mis une poubelle récemment ».Pas de vols ou de dégradations à déplorer, le mobilier de récupération n'intéresse visiblement pas et les bouquins ne demandent qu'à bouger. « Ils ne sont pas abîmés, ils n'ont pas le temps car ça tourne, » se réjouit Martine.

En effet, ce lieu abrité est quand même ouvert et peut être humide. Quant aux lecteurs, ils ne sont pas en sucre non plus : « L'hiver, on voit les gens qui s'éclairent avec leur portable », s'amuse Julia.

Pas un dépôt de bouquins

Des habitués, des passants, des touristes… Et aussi des enfants qui passent devant en allant à l'école. « Ils sont attachés aux bouquins qu'ils trouvent, donc ont du mal à les remettre,raconte Julia, qui est mère de famille. Mais, on en reçoit de nouveaux, donc il y en a toujours. »

Qui aurait cru que le problème se poserait là : gare à la quantité : « Parfois les gens sont venus déposer des sacs entiers de livres. » Or, ce n'est pas un lieu de dépôt ou de décharge. Les livres trouvent une place sur des étagères et sont triés : « Certains sont trop vieux, trop poussiéreux. »

Des objets comme des lampes, des livres de coloriages et des magazines sont aussi déposés.« Par qui ? On ne sait pas. Les gens qui ont des abonnements viennent donner les exemplaires qu'ils ont lus plutôt que de les jeter. »

Le Troc lavoir est en accès libre, rue Hent-Coz.

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27 septembre 2016 2 27 /09 /septembre /2016 15:33
Ehpad de la Boissière: la nécessité de conserver le personnel et de garantir un taux d'encadrement permettant un accompagnement de qualité pour les résidents. La ville doit dire non à la logique comptable de l'ARS et garantir les conditions d'accueil des résidents et de travail des personnels!
Question orale sur la situation du personnel et des résidents à l'EHPAD de la Boissière 
présentée au Conseil Municipal du 27 septembre 2016
par les huit élus de l'opposition: Jean-Philippe Bapcérès, Elisabeth Binaisse, Jean-Pierre Cloarec, Ismaël Dupont, Hervé Gouedard, Sarah Noll, Valérie Scattolin, Jean-Paul Vermot
Rapporteur Ismaël Dupont
Les personnels de l'EHPAD de la Boissière manifestaient mercredi 21 septembre pour protester contre le non renouvellement de contrats de personnels précaires, la suppression de six emplois, alors même que les travaux de rénovation de la maison de retraite, la création de nouveaux lits occupés dans un an, et la difficulté voire la pénibilité des conditions de travail des infirmiers et infirmières, des aides-soignantes et aides-soignants avec un taux d'encadrement trop bas à l'EHPAD de la Boissière comme partout dans les structures d'accueil de personnes âgées, justifieraient un maintien des postes. Pourquoi ne pas profiter au contraire de la baisse du nombre de résidents pour améliorer l'accueil et la qualité de l'accompagnement des résidents à l'EHPAD de la Boissière plutôt que de tendre les moyens d'encadrement dans un contexte où les distances parcourues par les aides-soignants sont amplifiées et où les travaux génèrent du stress et de l'anxiété pour les résidents, se traduisant d'ailleurs peut-être par davantage de décès ces derniers mois ?
Les résidents sont accompagnés jusqu'à la fin de leur vie par les personnels, qui sont leur principal soutien dans des situations où ils ont déjà beaucoup perdu et se retrouve dans un état de vulnérabilité important: si le personnel est mal, si ses passages dans les chambres sont minutés, les résidents sont mal. On peut très vite déshumaniser la prise en charge des personnes âgées en créant un climat de surmenage, de fatigue et de stress dans les équipes.
A l'inverse, il faut un taux d'encadrement suffisant pour que les personnels donnent du sens à leur travail et y trouvent une satisfaction qu'ils communiquent aux résidents en mettant de la joie dans leurs tâches et leur communication, en prenant le temps d'aider les personnes dépendantes à manger à leur rythme, en ayant le temps de parler avec les résidents, de les promener, de leur laisser le choix pour se vêtir, de les épiler, de leur faire une douche par jour, toutes choses essentielles pour donner aux personnes âgées en structure, déjà fragilisées, l'envie de vivre, de se maintenir, de se parler.
L'EHPAD de la Boissière avait une bonne réputation jusqu'ici: déjà depuis quelques temps, les aides-soignants ont moins de temps à passer avec les résidents, ne dégradons pas encore les conditions d'accueil en approuvant la gestion strictement comptable et financière de l'ARS et en mettant en place des nouvelles règles d'organisation à l'EHPAD qui se traduiraient par moins de temps de transmission, la suppression de la pause du matin, moins de jours de récupération, plus de "productivité" donc moins de temps passé avec chaque résident et de temps consacré à l'humain!
Avec l'annonce du non renouvellement des contrats de six personnes employés en CDD, qui s'étaient investies dans le déménagement et qui sont aujourd'hui dégoûtées, n'assiste t-on pas encore une fois à une manière de considérer les salariés comme des kleenex et de ne pas mettre la priorité sur la qualité du service public d'accueil aux personnes âgées ? 
Il n'y aucune garantie que ces personnels soient réembauchés dans un an et auront-ils même l'envie de revenir travailler pour l'EHPAD vu comment on les a considérés.  Si l'ARS baisse son attribution de moyens en prétextant de la réduction temporaire du nombre de personnes âgées accueillies le temps des travaux, pourquoi ne pas le dénoncer ? Pourquoi ne pas se battre, négocier pied-à-pied avec ce nouveau pro-consul de la santé? Pourquoi ne pas défendre les salariés de la ville et la qualité des conditions d'accueil en maison de retraite municipale ?

 

 

Lire aussi la question orale de l'opposition au Conseil Municipal de Morlaix du 27 septembre pour demander un bilan social sur la situation du personnel de la ville, question dont le rapporteur sera Jean-Paul Vermot:

 

Question orale déposée par Ismael Dupont, Valérie Scattolin, Jean-Philippe Bapceres, Sarah Noll, Jean-Pierre Cloarec, Elisabeth Binaisse, Hervé Gouedard et Jean-Paul Vermot

 

Valse des cadres de la Mairie (Directeur Général des Services, DGS adjoint, Directeur des finances, pôle communication, Directeur des Ressources Humaines) disparition de poste alors que l’enjeu augmente (mécénat) : la gestion des ressources humaines peut sembler bien brouillonne à la Mairie de Morlaix.

A ce remplacement accéléré des cadres qui crée de l'instabilité pour les personnels s'ajoutent de nombreux témoignages de conditions de travail difficiles pour des employés de la ville dans les services. Nous observons des situations inédites comme l’embauche d’un DGS adjoint responsable des services techniques ….

En lieu et place du responsable actuel ?

Des témoignages de situations individuelles difficiles nous parviennent.

Malheureusement l’opposition ne participe plus ni au Comité Technique, ni au CHSCT, instance de dialogue avec le personnel, et ne peut plus par conséquent donner son avis et prendre l'information dans les instances statutaires.

Afin d’éclairer la situation, acceptez-vous la présentation en conseil municipal du bilan social afin d’ouvrir un dialogue éclairé sur l’état du personnel ?

Il est de l'intérêt de l'ensemble de la commune de favoriser le bien-être au travail, le sentiment d'être considérés et reconnus dans leur compétence, des employés de la ville.

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