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5 janvier 2017 4 05 /01 /janvier /2017 06:49

L’HUMANITE

Mercredi 4 janvier 2016

 

Christian cavaillé, professeur de philisophie a la retraiteet auteur de poesie

 

 

 

LETTRE OUVERTE DE JUAN MANUEL FANGIO *

Monsieur, j'ai suivi d'en haut vos performances de coureur automobile amateur et d'homme politique ambitieux. Vous conduisez assez bien et vous ne vous débrouillez pas trop mal. Dernièrement, vous avez spectaculairement et nettement remporté la primaire de la droite et du centre: encore en quatrième position deux tours avant la fin vous avez remonté et doublé tous vos concurrents. Vous savez négocier les plus sinueux virages et vous déclarez en même temps que vous mettrez en oeuvre une politique « radicale » ­ entendons, particulièrement brutale ­, si vous parvenez au sommet de l'État. Vous ne ressemblez pas seulement à un pilote de course automobile, vous ressemblez aussi et surtout au conducteur du camion qui a foncé sur la foule à Nice, le 14 juillet, et à celui qui a perpétré un acte semblable à Berlin, le 19 décembre: amputation du temps et des moyens de vivre des travailleurs par augmentation du temps de travail sans compensation salariale, hausse de la TVA, nouveau recul de l'âge ouvrant droit à la retraite, démembrement par désétatisation de la Sécurité sociale, dispersion et volatilisation des services publics bradés au privé. Pendant ce temps, installés dans le camion, les bénéficiaires de la réduction des impôts payés par le capital et de la suppression de l'ISF sablent déjà le champagne.

Ne froncez pas les sourcils d'indignation devant ma comparaison: évidemment, vous n'êtes pas un terroriste prêt à faire couler le sang sur les avenues et les trottoirs, d'autant que vous arrondissez déjà les angles de vos pare-chocs économiques et que vous faites briller vos enjoliveurs souverainistes et traditionalistes, mais vous vous apprêtez à faire plus de victimes que les djihadistes car votre projet est bien de tailler dans la masse.

Avant de vous écrire, j'ai relu et revu le Camion, de Marguerite Duras, revu Duel, de Steven Spielberg, réécouté Putain de camion, de Renaud. Il faut dire que, depuis mon départ de votre monde, j'ai eu le temps de perfectionner ma culture littéraire et artistique, ma culture politique et ma pratique de la langue française.

Philippe Séguin, ce « gaulliste social » que vous avez bien connu, m'a beaucoup aidé et a corrigé cette lettre; il ne vous adresse pas ses voeux. Moi non plus. Je les réserve aux victimes survivantes de tous les camions écrabouilleurs et à ceux qui tentent d'en arrêter la course. Un dernier mot, monsieur Fillon, ne vous accordez pas trop d'importance, vous n'êtes pas le seul à concevoir et à pratiquer la politique comme la conduite d'un camion-bélier.

J'arrête là-dessus la lettre de non-voeux qui vous est destinée, en confiant au journal l'Humanité le soin de la transmettre et de la rendre publique.

 

 

bernard lamirand animateur du comite national ambroize croizat

 

 

 

 

MENACE SUR LA SÉCURITÉ SOCIALE, CETTE CONQUÊTE DU MONDE DU TRAVAIL

Le candidat officiel de la droite et du patronat s'appelle François Fillon. Nous avons eu à le connaître quand il fut dans le gouvernement de Balladur, en 1993, puis de Raffarin, en 2002, et enfin comme premier ministre de Sarkozy, de 2007 à 2012. Une longue carrière antisociale. Ce personnage, conservateur libéral, admirateur de Margaret Thatcher, la Dame de fer premier ministre britannique, et de Gerhard Schröder, ancien chancelier allemand, qui ont démoli respectivement le système social de leur pays. En 1993 (il était déjà ministre), quand Balladur proclama les ordonnances ravageuses de la Sécurité sociale sur les retraites, notamment concernant la durée de cotisation nécessaire pour avoir droit à une pension à taux plein (de 150 à 160 trimestres concernant le calcul de la retraite du régime général et le calcul sur les 25 meilleures années au lieu des 10 meilleures années), ainsi que le décrochage des revalorisations à partir de l'indice des prix à la consommation au lieu des salaires, Fillon approuva toutes les mesures prises par la droite de 1993 à 2012.

Ce personnage a le toupet de dire qu'il a toujours défendu le devenir de la Sécurité sociale. Des milliards d'euros ont été ainsi pris aux retraités pendant toutes ces années, contribuant à les appauvrir. Il fut l'ordonnateur de la remise en cause de la retraite à 60 ans et fut celui qui la fixa sous son gouvernement à 62 ans. Il participa à toutes les « saletés » faites concernant la Sécurité sociale, ce qui amènera des manifestations importantes dans le pays pour les retraites en 2010.

Il serait long de mettre en évidence tous les méfaits de ce gouvernant venu du gaullisme et ayant toujours en vue de mettre par terre la plus belle conquête du monde du travail, la Sécurité sociale, car il s'agit de cela, même s'il jure, la main sur le coeur, qu'il n'en est pas question. Cet homme déteste ce qui relève de la solidarité et de régimes sociaux à caractère collectif, et il fait partie de cette caste de dirigeants politiques liés au capital et aux forces de l'argent décidés à abattre cette grande conquête sociale. Ces gens-là n'ont jamais accepté qu'on passe d'un système inégalitaire où régnaient les assurances privées et les mutuelles avant guerre à un système solidaire et par répartition à la Libération avec le programme du Conseil national de la Résistance (CNR). De Gaulle ne l'a accepté que contraint et forcé par le rapport de forces qui donnait à la CGT et au Parti communiste un réel pouvoir pour imposer la Sécurité sociale. En 2007, dans la revue patronale Challenges, Denis Kessler, ancien vice-président du Medef, indiquait ceci : « Le modèle social français est le pur produit du Conseil national de la Résistance. Un compromis entre gaullistes et communistes. Il est grand temps de le réformer (...). La liste des réformes ? C'est simple, prenez tout ce qui a été mis en place entre 1944 et 1952, sans exception. »

La Sécurité sociale fut mise en place par Croizat et Laroque avec rapidité, et, devant les bienfaits qu'elle apportait aux travailleurs, ne put être remise en cause sur ses fondements par les pouvoirs successifs après le départ des ministres communistes en 1947. L'universalité de la Sécurité sociale proclamée par Croizat fut, dès 1946, l'objet d'une bataille pour en réduire la portée et, si elle fut votée, ne fut jamais appliquée parce que les forces de la réaction, notamment les professions libérales, les gros agriculteurs, les commerçants et artisans, n'en voulaient pas. L'arrivée, demain, au pouvoir de Fillon et la présence du FN aboutiraient à mettre un terme à cette grande conquête de la classe ouvrière qui fait encore la fierté de la France dans le monde malgré les coups de boutoir qui lui sont portés depuis plusieurs décennies. Cette Sécurité sociale, Fillon et ses acolytes du Medef ne peuvent plus la supporter et, dans le sillage des remises en cause de Hollande et de Valls, il s'agit, demain, d'en faire une sorte de valise de secours et de transférer la plus grande partie de l'assurance-maladie vers le privé. Ils entreprennent le dépècement en mille morceaux de la Sécurité sociale et de sa cuirasse, la solidarité intergénérationnelle. La Sécurité sociale deviendrait alors un système rabougri, inégalitaire et à plusieurs vitesses.

Il y aurait ceux et celles qui pourront se payer les meilleurs soins, et les autres, qui auraient le minimum vital, comme aux États-Unis. Le travail de sape engagé depuis plusieurs décennies nous montre que les droits ne sont plus à la dimension de ce que ses créateurs envisageaient, c'està-dire une Sécurité sociale remboursant tous les soins à 100 %. Derrière tout cela, se cache la main patronale, celle qui vise à se débarrasser de toutes

les cotisations sociales. L'objectif est aussi de placer la retraite à 65 ans du régime général ; une nouvelle attaque de grande ampleur qui pourrait coïncider avec une fusion du régime général avec les retraites complémentaires pour parfaire la réduction des prestations retraite. Une retraite à 65 ans qui conduirait à ce que des travailleurs n'ayant pas le nombre d'années de cotisations n'ayant pas le nombre d'années de cotisations suffisantes soient obligés d'attendre les 70 ans pour une retraite pleine et entière.

Cet homme est dangereux pour tous les travailleurs de ce pays, en particulier pour les générations qui vont accéder, dans les années prochaines, à la retraite dans les pires conditions et subiront une autre peine : des droits en matière de santé amputés et des allocations familiales réduites. La Sécurité sociale est née pour mettre un terme à des systèmes inégalitaires d'avant-guerre, des systèmes où demeuraient des formes de charité. Avec Fillon, réactionnaire et catholique orthodoxe, il ne restera pour les pauvres que d'aller, la sébile à la main, réclamer quelques pièces de la part de ces riches débordant de magnanimité après avoir détroussé le monde du travail. Cet homme est un danger public.

 

 

olivier caremelle president du collectif des elus démocrates et republicain pour l’education (cedre) – adjoint au maire de lomme (nord)

 

 

 

« LE PROGRAMME DE FRANÇOIS FILLON, C'EST UNE PURGE (...) JAMAIS PROPOSÉE DEPUIS LA SECONDE GUERRE MONDIALE », A DÉCLARÉ HENRI GUAINO SUR EUROPE 1. LA REMISE EN CAUSE DU SERVICE PUBLIC D'ÉDUCATION

N'ayons pas la mémoire courte. François Fillon, alors premier ministre entre 2007 et 2012, a légué à la France et aux Français une immense dette éducative. Ses gouvernements, sous l'autorité de Nicolas Sarkozy, ont détruit pendant la période près de 200 000 postes de fonctionnaires, dont 80 000 pour l'éducation nationale. Ces retraits massifs ont eu des conséquences concrètes : fermetures de classes dans le primaire, fermetures de sections dans les lycées professionnels et d'options dans les lycées généraux et technologiques, quasi-disparition des Réseau d'aide à l'enfance en difficulté (Rased), éradication de la scolarité des moins de 3 ans, mise en place de l'école sur quatre jours, montée des effectifs par classe, fin de la formation des enseignants... Toutes ces conséquences ont, ellesmêmes, provoqué pendant dix ans des effets nocifs mis en lumière par le classement Pisa, qui évalue les acquis et les compétences des élèves. Comme les classements précédents, la nouvelle vague d'enquêtes met en lumière les inégalités scolaires, fruit des inégalités sociales et du déterminisme. Ce que Bourdieu appelait opportunément les « exclus de l'intérieur ».

Tous les efforts entrepris depuis 2012, notamment la loi de refondation de l'école, ont cherché à reprendre le fil du combat pour l'éducation et pour l'émancipation. Tous les efforts, incontestables, entrepris depuis 2012, ont permis de renouer avec la formation des enseignants, la réattribution, pour l'heure, de plus de 50 000 équivalents temps plein, la priorité au primaire par la réforme des rythmes scolaires et le dispositif « Plus de maîtres que de classe », le combat contre le décrochage et la promotion du raccrochage scolaire, ou encore la réforme du collège qui s'installe dans le paysage éducatif. Un lien entre tout cela ? La promotion viscérale de l'égalité et la vision claire d'un système éducatif qui doit être plus bienveillant et plus inclusif, en particulier sur les liens entre l'éducation, la formation et l'insertion sociale et professionnelle.

Oui, tout ce travail peut être réduit, demain, à néant avec les propositions de suppressions de fonctionnaires et la remise en cause du service public d'éducation. Combien d'enseignants, de personnels éducatifs pourtant indispensables ne seront ni remplacés, ni recrutés pour faire face aux difficultés d'une école massifiée et démocratisée ?

Propose-t-on, demain, de raréfier l'accès à l'école, de trier les élèves, de filtrer, voire empêcher les lycéens d'accéder à l'université, alors qu'est déjà sur la table la disparition des lycées professionnels ? Scandaleux ! Comment, demain, faire mieux avec beaucoup moins, alors que l'école, au sens large, sera vécue comme une variable d'ajustement budgétaire ? Faudra-t-il renvoyer une nouvelle fois aux familles la charge et le coût de l'éducation pour consolider la fortune des officines privées ou asseoir davantage le privé sous contrat ? Inacceptable !

 

 

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3 janvier 2017 2 03 /01 /janvier /2017 20:58
le Chemin des Dames après le carnage

le Chemin des Dames après le carnage

2017: le Chemin des Larmes ou un renouveau de l'espérance révolutionnaire?

2017, centenaire de l'offensive manquée du Chemin des Dames, paroxysme de l'absurdité, de l'imbécillité et de la violence de la Grande Guerre. Au terme de cette offensive mal préparée moururent 30 000 poilus en 10 jours, pour gagner 500 mètres de terre picarde dévastée par les bombardements.

2017, centenaire des explosions de colère qui suivirent cette boucherie et qu'on appela, à tort peut-être car les soldats ne braquèrent pas leurs armes contre les gradés, les mutineries du printemps 1917. Des dizaines d'exécutions et de condamnations aux travaux forcés pour les malheureux qui osaient relever la tête s'ensuivirent.

2017, centenaire de la révolution d'Octobre, révolution des partisans de la Paix, du Communisme, de la rupture avec le colonialisme et l'impérialisme, qui alluma un feu d'espoir et de rêve pour les dominés partout dans le monde pendant plusieurs décennies.

Le Parti Communiste Français allait naître sur la foulée du Congrès de Tours de décembre 1920, trois ans plus tard.

Que de chemin parcouru depuis cent ans, que de progrès, d'inventions, de bouleversements culturels, sociaux, anthropologiques, que de désillusions aussi, de tragédies et de boucheries aussi.

Depuis 30 à 40 ans, chacun le constate, le vivant plus ou moins mal et intimement suivant sa condition, le monde est complètement sous la botte du capitalisme financier et les peuples se débattent face à la pauvreté tolérée de millions d'hommes, la précarisation, la montée des inégalités, des prédations des ultra-riches, des multinationales, tandis que les démocraties occidentales sont de plus en plus formelles, vidées de toute souveraineté populaire et menacées par les progrès des idées réactionnaires, autoritaires et xénophobes, et que guerres, impérialismes, terrorisme mettent aussi, avec souvent l'argent comme ressort et moteur, la planète à feu et à sang.

Il y a quelques semaines, Fidel Castro mourrait, Donald Trump était élu aux États-Unis, nommant, tout en prétendant représenter les laissés pour compte du libéralisme et de la mondialisation, un cabinet ministériel de milliardaires pesant à eux seuls le niveau de richesse des 60 pays les plus pauvres de la planète.

Un symbole de l'état actuel du rapport de force international en faveur du capital, de la difficulté à mettre au pouvoir et en œuvre des politiques progressistes d'émancipation humaine.

Est-ce à dire qu'il faut rendre les armes, se résigner aux régressions sociales et démocratiques, à la montée de la barbarie, cultiver son jardin ? C'est évidemment impossible pour qui se soucie de ses devoirs d'humanité, des hommes autour de lui, des générations futures.

Le centenaire de 1917 doit nous convaincre que la volonté humaine, la résistance, le sursaut et le courage des peuples peuvent toujours renverser des montagnes, changer et réenchanter l'histoire.

L'important est de ne pas proportionner nos rêves et nos projets à l'existant mais à notre idée de la grandeur essentielle et potentielle de l'homme, aux exigences d'une société pleinement humaine, libre, solidaire et juste, où chacun pourrait se réaliser individuellement et collectivement dans l'égalité des droits des peuples et des hommes, le dépassement de l'exploitation, de l'impérialisme, de la guerre. En cette année d'élections présidentielles et législatives en France, l'enjeu est la possibilité de faire échec au scénario catastrophe de l'élection d'un Fillon ou d'une Le Pen, tous deux capables d'enfoncer le pays dans une crise démocratique et sociale encore plus grande. Nous devons impérativement rendre possible une dynamique victorieuse pour une gauche de progrès social, écologique, démocratique qui rompe avec le libéralisme austéritaire et autoritaire du quinquennat Hollande. Rien n'est perdu ! Nous sommes condamnés à y croire et à tout faire pour faire mentir les prévisions raisonnables qui débouchent sur des régressions de civilisation parfaitement déraisonnables dont il est difficile de mesurer les conséquences.

Ensemble, allumons et entretenons l'étincelle de l'espoir de progrès humain, d'une révolution citoyenne et sociale. Ne laissons pas la droite et les ultra- libéraux saborder ce qui a été l'héritage des luttes des travailleurs et en particulier des perspectives, des engagements et des combats communistes : la Sécurité Sociale, les retraites par répartition, les conquêtes inscrites dans le droit du travail.

Soyons exacts au rendez-vous de l'histoire en affirmant l'exigence de l'unité et du rassemblement du camp des hommes de progrès, des dominés, des exploités, de tous ceux qui ont intérêt à un changement de politique se traduisant par un combat contre les logiques capitalistes et néo-libérales.

Faisons en sorte que l'année 2017 soit utile pour construire une société, un monde meilleur.

Bonne année 2017 à tous.

En vous souhaitant une bonne santé, une vie familiale et personnelle épanouissantes et heureuses.

Je conclus avec les paroles qui "raisonnent bien" en nous de poètes si chers à la mémoire communiste, Eugène Pottier et Louis Aragon. 


« Il n'est pas de sauveurs suprêmes
Ni Dieu ni César ni Tribun
Producteurs sauvons-nous nous-mêmes
Décrétons le salut commun »

( L'Internationale, 1871) 


«  Je salue ici
ceux qui se mutinèrent au Chemin des Dames
en mil neuf cent dix-sept
Je salue ici
ceux qui surgirent de la boue avec
à la bouche un grand cri
et tournèrent
leurs armes du côté de la Marseillaise

Et ceux qui dirent Feu
sur eux
sont encore de ce monde

Je salue ici
les ouvrières de Saint-Étienne qui sesont couchées
en travers des rails pour arrêter les trains
porteurs d'hommes et d'obus cahotants de chants et de cocardes
et que les trains écrasèrent
Je salue ici
le Prolétariat contre la guerre
pour la transformation de la guerre
en Révolution
Je salue ici
l'Internationale contre la Marseillaise
Cède le pas ô Marseillaise
à l'Internationale car voici
l'automne de tes jours voici
l'Octobre où sombrent tes derniers accents »

« Aragon, Hourra l'Oural – extrait de « Réponse aux Jacobins » (1932) 

Fraternité,  

Ismaël Dupont, secrétaire départemental de la fédération du Finistère du Parti Communiste   

 

Eugène Pottier

Eugène Pottier

Louis Aragon

Louis Aragon

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3 janvier 2017 2 03 /01 /janvier /2017 19:14
STX: La navale française n'est pas à vendre (PCF)

Au terme de longs mois d'incertitudes, seul l'italien Fincantieri s'est manifesté pour racheter le chantier naval STX de Saint-Nazaire.

Nous payons aujourd'hui des années d'inactions de l'état français plus préoccupé par expérimenter à STX un accord de « compétitivité » au détriment des salariés qu'à construire la filière industrielle navale Française dont notre siècle a besoin.

Les capacités de productions italiennes et françaises sont concurrentes plus que complémentaires. Le partenariat de Fincantieri avec le chinois CSSC fait peser de réelles craintes sur les transferts de compétences. Alors que l'état italien est actionnaire majoritaire de Fincantieri, peut-on imaginer que l'outil central de la filière navale française passe sous la souveraineté d'un état voisin ?

Le secrétaire d'état à l'industrie annonce un déplacement à Saint-Nazaire dans les prochains jours.

Il doit entendre ce qu'expriment les salariés, leurs organisations syndicales, les forces politiques et les élu(e)s qui exigent d'autres choix pour la navale française.

L'Etat a toutes les cartes en mains pour s'opposer à la prise de contrôle italienne. Il n'est pas trop tard pour mettre en œuvre une solution nationale utile au pays en renforçant la participation de l'Etat au capital du chantier, en y associant ses partenaires historiques mais aussi des industriels nationaux. Les besoins en matière de construction navale sont connus au-delà des paquebots (Ferries, câbliers, gaziers....). Avec le chantier de Saint-Nazaire, la navale française dispose de tous les atouts pour y répondre.

La navale française n'est pas à vendre.

Les communistes seront de toutes les mobilisations pour s'opposer à une nouvelle opération capitalistique contraires aux intérêts des salariés et de notre territoire.

 

Aymeric Seassau, PCF Loire-Atlantique

 

Paris, le 2 janvier 2017.

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3 janvier 2017 2 03 /01 /janvier /2017 19:11

L’extension du tiers payant aux patients en ALD et aux femmes enceintes est une des dispositions « phares » de la loi Touraine, en application depuis le 1er janvier 2017, la généralisation étant annoncée pour le 1er septembre 2017.

Nous regrettons sa conception de manière indissociable avec l’obligation d’adhérer à une complémentaire santé. La droite tente d'ailleurs une récupération politique des mouvements de grève ou de boycott d’une partie des médecins d’exercice dit libéral.

 

Il est réel que la mise en œuvre du tiers payant, c'est à dire de la possibilité de ne pas faire l'avance des frais, est génératrice d'une surcharge de travail administratif. Il y a environ 600 structures dites complémentaires dans le pays. Vérifier que les « droits du patient-e sont ouverts », solliciter les complémentaires pour le remboursement des frais est une tâche administrative réelle. Le conseil constitutionnel l’a d’ailleurs rendue facultative.

La généralisation est aussi génératrice de frais de fonctionnement qui sont évalués à environ 3,50€ par consultation. C'est pour cela que le mouvement des centres de santé demande une prise en charge de ces frais. Pourquoi le gouvernement renonce-t-il à répondre à cette demande ?

Mais, le tiers-payant est une mesure très utile pour favoriser l’accès aux soins. L’expérience des centres de santé le démontre ainsi que celle des hôpitaux publics. Nous la défendons pourvu qu’elle soit organisée de façon efficace, universelle, avec les moyens nécessaires et qu’elle se situe dans une politique générale.

Pour que le remboursement soit supérieur à celui de la Sécurité sociale, il faut qu'il y ait une assurance complémentaire. Hors, depuis des années, il y a un phénomène très sensible de désaffiliation des « complémentaires santé » pour cause financière. Pour ces patient-e-s là, le tiers payant n'a qu’un effet limité. Pour les autres, le tiers payant est une invitation forte à prendre une complémentaire, c'est une aide indirecte aux complémentaires et au monde assuranciel plutôt que de promotion de la sécurité sociale solidaire.

 

Au contraire, le PCF est pour une Sécurité sociale qui rembourse à 100% les soins prescrits, afin d’agir concrètement contre le renoncement aux soins qui touche actuellement près d’un tiers de la population et plus de la moitié des jeunes étudiant-es.

Notre proposition concrétise notre volonté de reconquête de la Sécurité sociale qui est toujours une idée d’avenir. 

Le tiers-payant, mesure très utile pour favoriser l'accès aux soins (PCF)
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3 janvier 2017 2 03 /01 /janvier /2017 19:00

 

 

Les communistes de la section de Morlaix vous souhaitent pour 2017 une bonne et heureuse année pour vous-même et votre famille, une année qui nous ouvre des horizons d’espérance, une année de victoire populaires à construire ensemble.

2017 est l’année des défis à relever, des montagnes à soulever. Nelson Mandela disait « cela semble toujours impossible jusqu’à ce qu’on y arrive ». Alors, si nous nous rassemblons, l’impossible pourra advenir.

Bloavez mad

 

 

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3 janvier 2017 2 03 /01 /janvier /2017 16:46
Photo des 8 élus de l'opposition municipale à Morlaix (Ouest-France, septembre 2016): de gauche à droite, Elisabeth Binaisse, Ismaël Dupont, Hervé Gouédard, Valérie Scattolin, Sarah Noll, Jean-Philippe Bapcérès, Jean-Paul Vermot, Jean-Pierre Cloarec

Photo des 8 élus de l'opposition municipale à Morlaix (Ouest-France, septembre 2016): de gauche à droite, Elisabeth Binaisse, Ismaël Dupont, Hervé Gouédard, Valérie Scattolin, Sarah Noll, Jean-Philippe Bapcérès, Jean-Paul Vermot, Jean-Pierre Cloarec

Communiqué de presse de l’opposition municipale

mardi 3 janvier 2016 

La question se pose à la lecture de la presse des 2 et 3 janvier : Morlaix ne serait donc pas cet endroit que tout le monde nous envie, tant vanté par Madame Lebrun?

Les données démographiques sont malheureusement là pour nous ouvrir les yeux : il existe une réelle désaffection des habitants qui préfèrent aller tenter leur chance ailleurs. Pourquoi 700 de nos concitoyens ont-ils pris ces dernières années une telle décision ?

Les élus d’opposition ont tenté à plusieurs reprises d’ouvrir le débat au sein du Conseil Municipal, sans esprit polémique, mais par souci du bien vivre ensemble à Morlaix.

Ce fut à chaque fois une fin de non recevoir : circulez, tout va bien !!!

Eh bien non, tout ne va pas bien !

L’absence d’un projet de réinvestissement des bâtiments vides du centre-ville (le projet d’un secteur sauvegardé est-il la bonne voie comme nous l’a affirmé le Maire?), la pression fiscale, la réduction progressive et continue de l’activité commerciale du centre ville, le manque de concertation et de dialogue avec les commerçants et les acteurs de la ville, le tout associé à un manque de vision d’avenir de l’actuelle municipalité de Morlaix sont les raisons essentielles de ce déclin démographique.

Sur ces sujets, comme sur d’autres, notre avenir se joue avec la Communauté, et là, encore une fois, la Municipalité Le Brun est défaillante : retrait de l’entente sur le Pôle gare, refus de transfert d’équipements (Langolvas, le théâtre, le musée, les piscines) malgré la proposition d’un pacte fiscal de Morlaix Communauté pour baisser les impôts de la ville centre.

Malgré l’autosatisfaction affichée de la majorité municipale, nous souhaitons aux Morlaisiens une bonne année 2017 : la santé, la réussite collective, et .de vrais projets pour redynamiser la démographie de la ville

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3 janvier 2017 2 03 /01 /janvier /2017 16:43
Morlaix, avec 14.837 habitants, reste la cinquième ville du Finistère, derrière Brest, Quimper, Concarneau et Landerneau.

Morlaix, avec 14.837 habitants, reste la cinquième ville du Finistère, derrière Brest, Quimper, Concarneau et Landerneau.

Population. Morlaix sous la barre des 15.000 habitants

 

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3 janvier 2017 2 03 /01 /janvier /2017 06:54

L’HUMANITE

Lundi 2 janvier 2016
LIONEL VENTURINI

 

Comment exister jusqu'au bout du mandat quand on ne se représente pas ? Pour le chef de l'État, samedi, dans ses vœux aux Français, l'équation passe par la scène internationale. Dans les quatre mois qui lui restent, il pourrait pourtant tant faire, lui répliquent huit personnalités.

LA PALME DE LA LANGUE DE BOIS DÉCERNÉE À JEAN-CHRISTOPHE CAMBADÉLIS, PREMIER SECRÉTAIRE DU PS, POUR QUI FRANÇOIS HOLLANDE A NI PLUS NI MOINS « SU CONCILIER LE REDRESSEMENT ÉCONOMIQUE DU PAYS À LA RESTAURATION DE LA PLACE DE LA FRANCE EN EUROPE ET DANS LE MONDE, TOUT EN RÉPONDANT AUX ATTENTES DE NOUVELLES CONQUÊTES PROGRESSISTES ».

Des vœux empreints « d'émotion et de gravité », dixit François Hollande : le service après-vente n'est jamais aussi bien assuré que par soi-même. Pour ses derniers vœux aux Français, alors qu'il lui reste quatre mois encore à l'Élysée, le chef de l'État n'a pas dérogé à la ligne qu'il s'est fixée depuis sa renonciation à se représenter : le président préside, se réserve la scène internationale, revenant notamment sur la menace terroriste, « il y a dans l'Histoire des périodes où tout peut basculer, nous en vivons une », a-t-il dit, avant de se rendre aujourd'hui en Irak « pour saluer nos soldats ». Il s'est fait l'avocat de son action ­ « les comptes publics ont été rétablis, la Sécurité sociale est à l'équilibre, la compétitivité de nos entreprises a été retrouvée, la construction de logements atteint un niveau record, l'investissement repart (...) le nombre de demandeurs d'emploi baisse enfin depuis un an » ­ pourquoi n'est-il donc pas candidat ?

À la droite de François Fillon et à l'extrême droite de Marine Le Pen, il adresse une mise en garde : « Le rôle des forces et personnalités politiques » est d'« éviter de brutaliser la société », quand le candidat de la droite veut supprimer 500 000 emplois publics et couper dans les prestations sociales. Au FN, il réplique : « Comment imaginer notre pays recroquevillé derrière des murs, réduit à son seul marché intérieur, revenant à sa monnaie nationale et, en plus, en plus, discriminant ses enfants selon leurs origines ? »

Dix minutes d'allocution et aucune annonce de réforme nouvelle. À la gauche, enfin, il adresse une mise en garde contre « la dispersion » qui entraînerait « l'élimination » de celle-ci dès le premier tour de la présidentielle. Oubliant qu'il fut, durant ce quinquennat, le premier à éparpiller la majorité qui l'a porté au pouvoir en 2012, écartant du gouvernement écologistes comme aile gauche du PS. Dans ces dix minutes d'allocution, pas d'annonce de réforme nouvelle, pourtant : la fin du quinquennat irait-elle pépère ? À comparer avec le discours du Bourget en 2012, beaucoup reste à faire. Alors, nous avons demandé à huit personnalités ce qu'elles impulseraient, dans leur domaine, si elles étaient, comme François Hollande, aux manettes jusqu'en mai. Nos vœux de réussite pour 2017, en somme.

 

 

Eric BOCQUET

Sénateur – Coauteur de « Sans Domicile FISC »

 

 

J'IMPULSERAIS UNE GRANDE CONFÉRENCE MONDIALE CONTRE L'ÉVASION FISCALE

Dans les cinq mois qui restent, je lancerais les bases d'un conférence internationale sur l'évasion fiscale en réunissant d'abord toutes les ONG qui travaillent là-dessus depuis de nombreuses années ­ je pense à Oxfam, CCFD-Terre solidaire... Mais aussi les lanceurs d'alerte qui ont contribué à révéler différents scandales, les journalistes d'investigation, des magistrats... On commence par la France, puis on attaque ensuite l'échelon européen, parce que c'est à l'échelon international qu'il faut engager les choses et parce que c'est à ce niveau que se posent les questions sur les complicités, les proximités entre le monde de la finance et des responsables politiques de haut niveau tels Barroso ou Juncker. Les enjeux dépassent largement le G20, c'est pourquoi une COP de la finance est nécessaire, il y a dans le monde 200 États concernés par les conséquences de l'évasion et de l'optimisation fiscales de grands groupes. On pourrait s'appuyer aussi sur l'ONU, qui pourrait avoir un rôle pilote dans l'affaire, pour mettre en place cette conférence. Travail gigantesque, certes, mais songeons que des centaines de milliards s'évaporent chaque année ; il faut, une fois pour toutes, se défaire de cette emprise que la finance a dans tous les rouages des gouvernements du monde. Dans le livre écrit avec mon frère Alain, nous proposons que cette conférence se tienne dans un lieu symbolique, le Burundi, l'un des États au monde où le PIB par habitant est le plus faible, parce que les pays en voie de développement sont impactés par les pratiques des grands groupes. Cela pose la question de la démocratie, et de qui dirige les affaires du monde. L'élection de Donald Trump en est un symbole ; dès qu'il aura prêté serment, le 20 janvier, il se trouvera en situation de conflit d'intérêts en possédant ses dizaines d'entreprises de par le monde, notamment au Panama ou au Qatar, et où se posent de sérieuses questions sur l'optimisation fiscale. La France a les capacités d'impulser seule le mouvement, de par les débats qui s'y déroulent : le libéralisme n'y a pas encore partie gagnée ; malgré les efforts du libéralisme, il y a dans ce pays des forces de contestation organisées, et on devrait s'appuyer sur ce mouvement progressiste dans toute sa diversité.

 

 

 

 

Sophie binet

Dirigeante de la CGT en charge de l’égalité homme – femme

 

 

LES 32 HEURES SONT LA SEULE RÉFORME CRÉDIBLE POUR CRÉER DE L'EMPLOI

Je mettrais en œuvre la réduction du temps de travail à 32 heures par semaine, car c'est la seule réforme crédible pour créer de l'emploi. Et elle est très peu coûteuse: alors que le pacte de responsabilité a coûté 40 milliards d'euros, soit deux points de PIB, sans que la contrepartie du million d'emplois promis par le Medef n'ait été au rendez-vous, les 35 heures ont coûté moins de 2 milliards d'euros, pour 400000 emplois directs créés, au minimum.

C'est aussi une réforme indispensable parce que la révolution numérique va générer des gains de productivité de 20 à 40 % en fonction des secteurs: sous dix ans, selon certaines études, 3 millions d'emplois pourraient être supprimés. On va donc travailler moins, c'est une bonne nouvelle, à condition qu'on l'organise collectivement sans baisse de salaire, avec la réduction du temps de travail comme outil de répartition des richesses.

C'est enfin une réforme indispensable pour l'égalité femmes-hommes. Premier facteur explicatif des inégalités professionnelles, le temps des femmes est très différent du temps des hommes. Assumant toujours 80 % des tâches ménagères, les femmes sont confrontées à des doubles journées et 30 % d'entre elles sont enfermées dans des emplois à temps partiel, pour l'essentiel subi. Pour les femmes cadres, c'est le plafond de verre: l'impossibilité d'avoir une carrière comme d'accéder aux responsabilités, et une pression permanente. La campagne «#VieDeMère, avoir une carrière c'est toute une histoire» a permis de briser un tabou et de dévoiler l'ampleur de ces discriminations.

Alors, gagner l'égalité, est-ce aligner le temps de travail des femmes sur celui des hommes, 44h30 en moyenne pour les cadres? Ou réduire le temps de travail pour permettre aux hommes comme aux femmes d'avoir du temps libéré pour leur parentalité et leurs loisirs? Baisser la durée légale de travail à 32 heures et l'accompagner de politiques publiques de prise en charge de la petite enfance et de lutte contre les stéréotypes, c'est rapprocher le temps des femmes et celui des hommes.

 

 

 

 

 

bernard friot

Réseau salariat – membre du PCF

 

 

 

PASSER DE 500 À 1000 MILLIARDS DE COTISATIONS

Le capital mondialisé joue à son gré de la localisation et des finalités de l'appareil productif. Pour mettre en échec cette folie, toutes les entreprises doivent devenir la propriété de la nation et les travailleurs, dotés d'un salaire à la qualification lié à leur personne et non pas à leur entreprise, pourront y exercer réellement les responsabilités de copropriétaires d'usage. Ce projet peut devenir très populaire en utilisant l'outil de la cotisation. Doublons la collecte de cotisations, qui passeraient des 500 milliards actuels à 1 000 milliards (soit les trois quarts de la valeur ajoutée marchande). Le coût supplémentaire pour les entreprises marchandes serait compensé par l'annulation, pour le même montant, de leurs dettes d'investissement et des dividendes. Cette opération blanche commencera d'assécher l'accumulation du capital par les prêteurs et les actionnaires. Et elle créera un levier considérable d'appropriation populaire de l'outil de travail. Comment ?

D'une part, 250 milliards (cotisation de 20 % de la valeur ajoutée de chaque entreprise marchande) iraient à des caisses d'investissement, gérées par les seuls travailleurs, à créer à la place des banques. Elles subventionneront l'investissement des entreprises à condition que celles-ci deviennent la propriété de la nation et la copropriété d'usage de leurs salariés, condition mise également à l'accès aux marchés publics.

D'autre part, 250 milliards (seconde cotisation de 20 % de la VA) iraient à des caisses des salaires, gérées par les seuls travailleurs, pour généraliser le salaire à vie dans toute entreprise dont le personnel déciderait d'en devenir propriétaire d'usage en la remettant à la nation. Ce salaire à vie, compris entre un plancher de 1 500 euros net et un plafond de 6 000 euros, garantira la capacité de décision de chacun dans son entreprise et dans les instances de coordination de la production, qu'elle soit marchande ou non marchande.

Rendre populaire la maîtrise d'une part suffisante de la valeur pour l'affecter à une production communiste libérée du capital, c'est renouer avec l'ambition nationale.

 

 

 

 

 

raquel garrido

Membre de la France Insoumise et auteure du Guide Citoyen de Vie république (Fayard)

 

 

LA CONSTITUANTE METTRA ENFIN LE PEUPLE AUX MANETTES

 

Élue présidente, l'article 11 de la Constitution me permettra de proposer, par référendum, la convocation d'une assemblée constituante. Ce pouvoir n'est pas soumis à l'approbation du Parlement.

La Constituante pour la VIe République permettra aux citoyens d'instituer des garanties démocratiques comme le droit de révoquer les élus entre les élections à partir de la mi-mandat, ou la prise en compte du vote blanc dans le suffrage exprimé. Alors que la Ve République a atrophié nos pouvoirs souverains, la VIe les élargira, par exemple en donnant le droit de vote aux jeunes dès 16 ans.

On hissera au rang de droits fondamentaux des droits aujourd'hui inexistants ou menacés, comme le droit à mourir dans la dignité et le droit à l'avortement.

Moderne, la VIe République relèvera le premier défi de notre temps : la préservation de l'écosystème. Le principe constitutionnel dit Règle verte passera les lois et activités économiques au crible de cet objectif qui conditionne la vie humaine sur Terre. La Constituante mettra enfin le peuple aux manettes, un peuple qui aura aboli la monarchie présidentielle et retiré à l'oligarchie son pouvoir illégitime. Nous en finirons avec les injustices et la captation des richesses par une poignée.

La Constituante sera paritaire, évidemment, et sa représentativité devra s'y voir à l'oeil nu. Les classes et quartiers populaires, aujourd'hui expulsés de la vie civique par des comportements politiques qui dégoûtent même les plus vaillants, devront y être en nombre. Ce sera le moment d'une grande délibération nationale, créative et audacieuse. On pourra parler Internet, conscription, propriété privée, souffrance animale, Europe... et bien d'autres choses. C'est au peuple de définir l'ordre du jour et de trancher les grands débats qui le concernent au premier chef. Ces grands travaux constituants seront, au final, validés par référendum. Et « Moi, présidente », je me soumettrai au résultat.

 

 

 

 

jean mouzat

Agriculteur en Corrèze et Président du Mouvement des Exploitants Familiaux (MODEF)

 

 

JE METS EN PLACE DANS LES QUINZE JOURS UN PRIX PLANCHER POUR CHAQUE PRODUCTION

Je viens de me voir confier la responsabilité suprême, moi, petit paysan de la Corrèze né d'une famille de travailleurs de la terre. Mon histoire, c'est celle d'un citoyen français qui, un jour, a fait le choix de s'engager en politique et dans le syndicalisme paysan.

Je pense pouvoir affirmer que je mesure la détresse des agriculteurs, surtout celle des petits et moyens paysans qu'on rencontre dans les zones défavorisées. Ils subissent depuis des années des baisses de revenus qui, aujourd'hui, mettent en péril leurs exploitations mais aussi le devenir de toute une profession.

La situation est grave, il y a nécessité à agir vite. Je mets en place, dans les quinze jours, un prix plancher pour chaque production, prix qui permet de couvrir les charges, qui génère un salaire convenable à l'agriculteur. Il faut aussi prévoir une formation au métier d'agriculteur digne de ce nom, en redonnant de la dynamique à l'enseignement agricole public, et la mise en place d'une politique du foncier permettant l'installation par la transmission directe ou par la location de biens devenus disponibles. Sur la retraite, qui sera versée dès 60 ans, je donne les moyens au retraité agricole de toucher 1300 euros mensuels. Cette mesure, que j'appellerai Rira (revenu indispensable au retraité agricole), coûtera environ 500 millions d'euros par an, une paille comparée au Cice qui, lui, nous a coûté 40 milliards.

Maintenir la vie partout sur les territoires, c'est se donner les moyens d'une politique d'aménagement ambitieuse. Moi, président, je veux encore demain et pour longtemps entendre rire et crier les enfants jusque dans le plus petit village de mon pays; moi, président, je veux former des instituteurs pour éduquer les enfants de ces villages; moi, président, j'ai un seul ennemi, c'est la finance. Mais moi, je la combattrai pour la mettre au service du peuple. Oui, j'ai la prétention de rendre les gens heureux.

 

 

 

 

julien bayou

Porte-parole national d’EELV

 

 

 

J'AI DÉCIDÉ DE RÉORIENTER LE CICE 2017 VERS LA RÉNOVATION THERMIQUE

Chères concitoyennes, chers concitoyens, Je tenais à vous remercier pour les chaleureuses marques d'affection que j'ai reçues de toutes parts depuis que j'ai annoncé que je ne me représentais pas. Cette subite popularité fait chaud au coeur. Puisque je ne me représente pas, je peux vous le dire franchement : le Cice est un fiasco. Je n'aurais jamais dû écouter Emmanuel Macron.

Aussi, alors que trop de nos concitoyen-ne-s ont du mal à se chauffer et que le chauffage est responsable de près d'un quart des particules fines qui polluent notre air et nous empêchent de respirer, près de 3,8 millions de ménages, soit 8 millions de personnes, sont considérés en situation de précarité énergétique. Ils consacrent plus de 10 % de leurs revenus à leurs dépenses d'énergie. Bien souvent, cette situation provient d'une mauvaise isolation des bâtiments: ainsi la famille a le choix entre dépenser trop pour mal se chauffer ou avoir froid. Ou les deux.

Les conclusions de l'étude Eurofound sur le coût de l'insalubrité sont sans appel: la réhabilitation des logements en France coûterait 44 milliards d'euros, mais rapporterait ensuite chaque année 20 milliards d'euros grâce aux dépenses de santé évitées ! Cet investissement sera donc amorti en à peine plus de deux ans.

On estime que chaque logement rénové génère 0,19 emploi direct et indirect. S'attaquer aux millions de logements mal isolés, c'est donc assurer de l'emploi local et non délocalisable pour longtemps ! Pour bénéficier de cette aide d'État, dans les entreprises prestataires, le salaire le plus élevé ne pourra être plus de 12 fois supérieur au salaire le plus bas dans l'entreprise. Ainsi, les dirigeants devront augmenter les salaires des plus précaires pour pouvoir s'augmenter eux-mêmes. C'est une question de justice sociale, mais également d'efficacité économique : c'est ainsi que nous soutiendrons les carnets de commandes de nos PME et artisans. Bonne année.

François Hollande

 

 

 

françoise dumont

Présidente de la Ligue des Droits de l’Homme

 

 

 

LE DROIT DE VOTE DES ÉTRANGERS POUR CONFORTER LA NOTION D'ÉGALITÉ

Lors de sa campagne de 2012, le candidat Hollande avait fait part de sa volonté d'accorder aux étrangers non communautaires le droit de vote aux élections locales. La LDH avait alors pensé qu'elle verrait enfin aboutir un combat que, avec d'autres associations, elle porte depuis près d'une trentaine d'années.

près d'une trentaine d'années. Malheureusement, de tergiversations en tergiversations, ce dossier est resté désespérément clos, Manuel Valls finissant par déclarer, fin 2015, que ce n'était pas une priorité et qu'il fallait cesser de « courir derrière un totem qui n'était plus adapté à la réalité du monde ». En qualifiant cette mesure de « totem », l'ex-premier ministre a d'ailleurs mis le doigt sur la valeur symbolique de ce vote. Pour ces centaines de milliers d'hommes et de femmes qui vivent sur le territoire français, il est effectivement symbolique de leur reconnaître le droit de s'exprimer sur la gestion de la commune où ils vivent, où ils paient des impôts, dans un pays dont ils ont contribué à accroître la richesse.

Octroyer enfin à ces résident-e-s le droit de vote, ce serait combler un déficit démocratique aussi important que malsain, qui divise la population de nombreuses villes en citoyens électeurs d'un côté et, de l'autre, privés de vote. Cette mesure établirait une égalité de traitement entre résidents étrangers européens et résidents étrangers non européens. Elle constituerait enfin un élément parmi d'autres pour contrer les effets délétères de la crise sociale et économique en confortant l'effectivité de la notion d'égalité.

La Ligue des droits de l'homme n'a jamais sous-estimé les obstacles que l'exécutif ne manquerait pas de rencontrer en engageant la réforme qui permettrait d'octroyer le droit de vote à tous les résidents étrangers. Elle constate simplement que, sous cette mandature, rien n'aura été tenté et que, si le gouvernement avait le droit d'échouer, il n'avait pas celui de renoncer.

 

 

 

 

MARIE CHRISTINE VERGIAT

Députée Européenne Front de Gauche.

 

 

 

RÉFUGIÉS: REGARDER LE MONDE TEL QU'IL EST ET S'APPUYER SUR LES SOLIDARITÉS CITOYENNES

Que faire ou que conseiller à un « vrai » président de gauche en matière de migrations? Tout d'abord, changer totalement de paradigme et regarder le monde tel qu'il est et non tel que la plupart des politiques le fantasment en s'appuyant sur les solidarités citoyennes qui se développent un peu partout.

Non, il n'y a pas une « crise des migrants » en Europe mais une crise mondiale des réfugié-e-s. Et les réponses de l'Union européenne ne sont à la hauteur ni de cette crise mondiale, ni de la solidarité dont elle devrait faire preuve, tant en interne qu'au niveau international.

Un président de gauche devait être à l'offensive pour dénoncer les politiques racistes et xénophobes des États les plus réactionnaires de l'UE.

Il n'est pas question d'accueillir toute la misère du monde et nous en sommes bien loin, notamment en France. Il s'agit d'ouvrir une autre voie et de cesser de faire le lit des extrémistes de tout poil en reprenant sans cesse un peu plus leurs discours et leurs propositions. Il est juste question de prendre notre juste part au défi qui est devant nous : accueillir avec dignité ceux, et de plus en plus celles, qui cherchent refuge sur notre territoire ; appliquer le droit international ; ­ et, au minimum, respecter strictement le droit d'asile et prendre en charge les mineurs isolés.

Et s'il est une mesure phare que devrait prendre dès son arrivée le nouveau président, c'est de lancer immédiatement une large opération de sauvetage en mer en utilisant tous les moyens, y compris militaires, dont dispose la France pour faire cesser l'hécatombe en Méditerranée. Ce serait une mesure digne de la patrie des droits de l'Homme, que la France se gargarise d'être. Plus de 40 000 morts depuis le début des années 2000 et un nouveau record atteint cette année. Ça suffit !

 

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3 janvier 2017 2 03 /01 /janvier /2017 06:49

L’HUMANITE

Lundi 2 Janvier 2016
SYLVIE DUCATTEAU

 

Depuis le 1er janvier, les femmes enceintes et les personnes souffrant d'affections de longue durée, soit 11 millions d'assurés sociaux, n'auront plus à avancer la part des soins pris en charge par la Sécurité sociale chez leur médecin. Mais cette mesure reste très contestée par les généralistes.

 

L'économiste Philippe Batifoulier est l'auteur de Capital santé ­ Quand le patient devient client, aux éditions la Découverte. Il est partisan de redonner une place prépondérante à la Sécurité sociale dans la prise en charge de la santé des Français. La généralisation du tiers payant est une « mesurette », selon lui.

 

VOUS DÉNONCEZ LA DÉFAITE DU PATIENT FACE AU SYSTÈME DE SANTÉ D'AUJOURD'HUI. L'ÉLARGISSEMENT DU TIERS PAYANT CONSTITUE-T-IL UNE RECONQUÊTE ?

PHILIPPE BATIFOULIER Cette généralisation du tiers payant, notamment aux femmes enceintes et aux personnes souffrant de longues maladies, fait figure de mesure de gauche. Il n'en est pourtant rien. Si le médecin propose la dispense de paiement, il n'y est pas obligé, c'est une bonne chose pour les plus démunis mais le problème du reste à charge n'est pas réglé : le patient continuera d'avancer 30 % du prix de la consultation. La Sécurité sociale rembourse seulement 55 % des soins courants. Aussi, le recours aux assurances complémentaires privées s'est peu à peu imposé. Et d'autant plus qu'elles sont désormais obligatoires dans les entreprises. Le gouvernement fait quelque chose de totalement anachronique. Le tiers payant est une avancée sociale, c'est indiscutable. Mais la loi intervient en pleine dégradation du service public et de mise en retrait du rôle de la Sécu. Le recours aux assurances privées s'accélère, si bien que nous n'avons plus un système à deux étages mais à trois. À la Sécurité sociale et aux complémentaires d'entreprise s'ajoute désormais la surcomplémentaire totalement privée, souscrite à titre individuel pour faire face aux dépassements d'honoraires, aux frais dentaires et d'optiques très onéreux. Finalement, la généralisation du tiers payant revient à généraliser le paiement aux assurances privées.

 

LES MÉDECINS NE SONT PAS FRANCHEMENT ENTHOUSIASTES. CERTAINS ESPÈRENT D'AILLEURS QUE L'ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE METTRA UN COUP D'ARRÊT À CETTE MESURE QUI DEVRAIT CONCERNER TOUS LES ASSURÉS SOCIAUX À PARTIR DE NOVEMBRE 2017...

PHILIPPE BATIFOULIER Cette opposition est naturelle pour la frange traditionnelle de la médecine très libérale, opposée aux assurances sociales depuis l'origine. Ces médecins revendiquent une liberté totale, notamment tarifaire. La santé est, pour eux, un acte individuel: une « entente directe » avec le patient. En réalité, les médecins sont payés par la Sécurité sociale par le biais des remboursements de soins. Le fait que cela devienne visible, qu'il n'y ait plus la médiation du patient entre eux et la Sécurité sociale leur est insupportable. Mais Marisol Touraine, la ministre de la Santé, s'est forgé d'autres opposants du côté des médecins qui refusent d'être assujettis aux complémentaires privées, leur second payeur.

 

COMMENT FAIRE AUTREMENT FACE À DES DÉPENSES DE SANTÉ QUI NE SERAIENT PLUS « SUPPORTABLES » POUR CERTAINS POLITIQUES ?

PHILIPPE BATIFOULIER En 1945-1946, les responsables politiques ont décidé de consacrer de l'argent à la protection sociale pour que les gens puissent se soigner. Ils se sont dit que les découvertes médicales, les antibiotiques, la pénicilline, ne servaient à rien si ces médicaments restaient inaccessibles. Or, à cette époque, le pays était ruiné par la guerre. Quarante ans plus tard, au début des années 1980, on a décidé de donner moins à la satisfaction des besoins de santé dans une période de prospérité économique. Le niveau de dépenses publiques n'est pas un problème comptable mais un choix de société. Il faudrait rétablir un remboursement plus élevé de la Sécurité sociale avec un horizon de 100 %. La dispense d'avance de frais aurait alors un vrai sens.

 

VOUS CONSIDÉREZ QUE LES DÉPENSES DE SANTÉ SONT TRÈS ÉLEVÉES EN FRANCE, JUSTEMENT PARCE QUE LA PART PRISE PAR LE PRIVÉ EST IMPORTANTE.

PHILIPPE BATIFOULIER Les assurances privées ont des frais de gestion quatre à cinq fois plus élevés que la Sécurité sociale. La complémentaire d'entreprise, les dégrèvements sociaux et fiscaux coûtent très cher à la collectivité. En plus d'être inégalitaire, ce système est inefficace. Généraliser le 100 % Sécurité sociale et supprimer les assurances privées seraient les seules mesures efficientes. Je ne prétends pas que tout doit être remboursé, il y a des médicaments qui nous tuent et qui sont très bien remboursés ou qui l'ont été. Si les Français avaient à choisir entre les assurances privées chèrement payées et la prise en charge à 100 % des soins par la Sécurité sociale, il ne fait aucun doute qu'ils opteraient pour la deuxième proposition. Chacun sait que la Sécurité sociale rembourse mieux et qu'elle est moins coûteuse.

 

 

 

 

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2 janvier 2017 1 02 /01 /janvier /2017 10:57

Notre camarade Serge Huber vient de décéder.

Membre du Comité Central et secrétaire du parti à Renault Billancourt 
dans les années 50-60, il fut Secrétaire Départemental d'Ille & Vilaine 
puis maire adjoint de Rennes de 1977 à 1995. Il fut aussi Conseiller 
régional avant la mise en place des élections régionales de 1986.

Serge s'était énormément investi sur les questions de l'eau et a été un 
initiateur inlassable du dialogue avec les associations, les 
agriculteurs et les usagers, pour la reconquête de la qualité de l'eau 
en Bretagne.

Ses obsèques auront lieu mercredi 4 janvier à 14h au cimetière de l'est 
à Rennes. Christian Benoist y prendra la parole au nom du PCF.

Pierre Laurent et la direction nationale de notre parti s'associent 
pleinement à l'hommage qui sera rendu à Serge.
 

Jean-Louis Frostin, membre du comité exécutif national du PCF et de la fédération d'Ille-et-Vilaine

 

Serge Huber

Article du Maitronnotice dont l’élaboration et la rédaction fut le fruit d’un travail collectif entre Paul Boulland, Daniel Grason et Alain Prigent.

HUBER Serge, Émile

Né le 21 janvier 1924 à Argenteuil (Seine-et-Oise, Val-d’Oise) ; métallurgiste ; résistant ; secrétaire des fédérations du PCF de Seine-Ouest et d’Ille-et-Vilaine ; membre suppléant du comité central du PCF (1956-1964) ; adjoint au maire de Rennes (1977-1995) ; conseiller régional de Bretagne (1977-1986).

Les parents de Serge Huber, de nationalité suisse, émigrèrent en France et s’installèrent à Argenteuil. Son père travailla comme brodeur. À la suite du décès prématuré de son mari, le 1er mai 1940, à quarante ans, Mme Huber dut élever seule ses quatre enfants. C’est dans ces circonstances qu’à l’âge de seize ans, Serge Huber alla travailler chez Gnome & Rhône à Gennevilliers (Seine, Hauts-de-Seine). En 1942, toujours à Gennevilliers, il entra à la SECAN qui fabriquait les ailes de l’avion allemand Heinkel. À partir de 1943, Serge Huber cotisa au Parti communiste clandestin. Au début de l’année 1944, il s’efforça de ralentir la production durant les horaires de nuit imposés par son entreprise. Il fut alors licencié et affecté chez Chausson, à l’usine G, où il travailla, entre autres, sur les prototypes d’autocars. Peu après, il s’engagea dans les FTP à Argenteuil. Serge Huber intégra le bataillon Hoche, constitué en novembre 1944 au Mont Valérien pour succéder à la colonne Fabien. Versé dans la 1ère armée française commandée par le général de Lattre de Tassigny, avec les commandos d’Afrique, il participa à la campagne d’Alsace et d’Allemagne, prenant notamment part aux combats de Cernay (Haut-Rhin) et de Staufen (Allemagne). Il se maria le 4 juin 1945 avec Suzanne, Thérèse Rothenmacher, à Asnières (Seine, Hauts-de-Seine).

Démobilisé en mars 1946, il retrouva un emploi chez Chausson, à l’usine G de Gennevilliers, comme ouvrier tôlier sur la chaîne de montage des carrosseries d’autocars. Il adhéra immédiatement au PCF et à la CGT et devint rapidement délégué du personnel et au comité d’entreprise. Au sein du syndicat CGT, il participa à l’organisation des grandes grèves de 1947 et 1950. Il appartenait alors à une équipe de jeunes militants syndicaux chapeautée par Jacinto Jimenez, l’un des organisateurs de la solidarité avec l’Espagne républicaine dans le département de la Seine. Serge Huber devint secrétaire du syndicat CGT du groupe Chausson (Asnières, Gennevilliers, Meudon) et membre de l’Union syndicale des travailleurs de la métallurgie (USTM) pour la branche automobile, dirigée par Henri Beaumont. Toutefois, l’activité de la CGT connut chez Chausson des difficultés dont Serge Huber rendit compte dans son intervention à la 5e conférence de la Fédération de la Seine du PCF en décembre 1951 à Montreuil (Seine, Seine-Saint-Denis). En 1947, la CGT disposait d’une très forte influence dans l’usine (857 adhérents CGT pour 1 000 travailleurs) sous la direction d’une équipe mêlant communistes et non-communistes. En 1950, la CGT et le PCF menèrent une violente campagne contre les militants trotskystes de Chausson qui avaient organisé au cours de l’été une brigade de jeunes volontaires pour la Yougoslavie, afin de participer à la construction de l’université de Zagreb. Ils étaient dénoncés régulièrement par des tracts et des articles dans la presse communiste, en particulier Octave Vieillard*, ouvrier de l’usine d’Asnières. La même année, la « grève rouge » initiée par la direction communiste du syndicat déboucha sur un échec après cinq semaines de conflit, provoquant un reflux majeur de la CGT (250 syndiqués sur 1500 salariés). Face à ce constat, Serge Huber plaida pour un retour aux pratiques de démocratie ouvrière dans les syndicats. L’année suivante, lors du 18e congrès de la Fédération des travailleurs de la métallurgie d’octobre 1952, son intervention affichait une tonalité semblable. Après la manifestation violente contre la venue à Paris du général Ridgway, il soulignait que « Tout ce qu’il y avait en nous de sectarisme, de routine remontait en surface dans la préparation de cette manifestation. »

Secrétaire du syndicat CGT des Métaux de Gennevilliers, au début de 1953, Serge Huber fut élu quelques mois plus tard au comité de la fédération communiste de Seine-Ouest. Après lui avoir fait suivre une école centrale d’un mois, la direction fédérale proposa en mars 1955 de le promouvoir au bureau. Considéré par la Section de montée des cadres (SMC) comme « un militant très lié aux travailleurs de l’usine [Chausson] et des autres usines », il accéda au secrétariat fédéral et devint permanent de la fédération Seine-Ouest en juin 1955. Il fut reconduit dans cette responsabilité l’année suivante et assura, aux côtés de Roger Linet*, le secrétariat de la section communiste de Renault Billancourt où 56 000 salariés étaient employés à l’époque. À ce titre, il fut élu au comité central, comme suppléant, lors du XIVe congrès du PCF tenu au Havre (Seine-Inférieure, Seine-Maritime) du 18 au 21 juillet 1956. Après l’attaque des locaux de l’Humanité et du PCF, le 7 novembre 1956, Serge Huber organisa la riposte chez Renault, emmenant le cortège qui participa à la manifestation parisienne du lendemain. Au printemps 1957, il suivit l’école centrale de formation politique de quatre mois. Dans le même temps, accaparé par ses responsabilités à la section Renault, il fut ramené au bureau fédéral de Seine-Ouest en avril. Il fut reconduit au comité central, toujours comme suppléant, lors du XVe congrès (Ivry-sur-Seine, 1959) et lors du XVIe congrès (Saint-Denis, 1961). En février 1960, le secrétariat du PCF le désigna pour suivre les organisations de masse aux côtés de Roland Leroy, nouveau responsable du secteur. Domicilié à Asnières depuis une décennie, Serge Huber fut victime d’une tentative de plastiquage de l’OAS contre son immeuble, dans la nuit du 24 janvier 1962. L’explosion d’une bombe au rez-de-chaussée détruisit la loge de la concierge, tenue par sa belle-mère.

Au même moment, une grave crise secouait la fédération d’Ille-et-Vilaine. Officiellement en retrait de la vie politique pour des raisons de santé, Émile Guerlavas* venait de quitter son épouse Simone Guerlavas*, elle-même secrétaire de l’UD-CGT. Guerlavas fut relevé de ses fonctions par la direction nationale du PCF qui craignait que sa situation familiale ne crée un scandale dans ce département très catholique. Émile Guerlavas signa son dernier éditorial dans le supplément départemental de l’Humanité Dimanche du 15 avril 1962. La direction nationale du PCF proposa à Serge Huber de reprendre les affaires en main à Rennes. Huber qui n’avait aucune attache en Bretagne accepta cette responsabilité et arriva à Rennes au printemps 1962. Dans cette période, il signa un certain nombre d’éditoriaux et participa, au titre du PCF, à la réunion du 5 juillet 1962 célébrant, avec des travailleurs algériens de la région de Rennes et des représentants du FLN, l’indépendance de leur pays. Il prononça également l’allocution lors de la fête fédérale de juillet 1962. Le 27 janvier 1963, lors de la conférence fédérale, Serge Huber fut élu premier secrétaire de la fédération, en présence de Roland Leroy. Émile Guerlavas fit son autocritique à la tribune, se déclarant prêt à assumer les tâches que le parti voudrait bien lui confier. Dès son arrivée, Serge Huber eut également à gérer les effets de la crise de l’UEC à l’université de Rennes, en particulier autour du philosophe Robert Lamblin*. Ce dernier conservait toutefois le souvenir d’un dirigeant « politiquement assez ouvert » et critique envers l’héritage du stalinisme.

Serge Huber ne fut pas réélu au comité central lors du XVIIe congrès (Paris, mai 1964) afin de se consacrer à ses responsabilités en Ille-et-Vilaine. Le nouveau secrétaire fédéral fixa comme objectif prioritaire l’implantation du PCF dans les entreprises du département, notamment dans les usines Citroën de La Barre-Thomas et La Janais, implantées à la fin des années 1950 dans le cadre d’un plan national de déconcentration. Aidé par Christian Bertin*, secrétaire permanent de la fédération, Serge Huber travailla activement à la réalisation de cet objectif malgré la politique répressive de la direction, l’opposition « musclée » du syndicat maison, le CFT, et l’absence de traditions politiques dans une main-d’œuvre ouvrière jeune et issue du monde rural. Ils purent s’appuyer sur un premier noyau de militants souvent issus des milieux chrétiens, comme Yannick Frémin et Joseph Cussoneau venus de la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC). L’activité de la fédération communiste connut dans les années suivantes une importante progression qui se traduisit par la création de nombreuses cellules et sections, le doublement de ses effectifs et la diffusion jusqu’à 50 000 exemplaires de son journal rennais, animé par Yves Brault*. La venue à Rennes de Roland Leroy pour une initiative en direction des chrétiens réunit 2 000 personnes. Celle de Georges Marchais en 1977, rassembla 4 000 participants.

Serge Huber fut candidat aux élections législatives du 23 juin 1968 dans la circonscription de Rennes Sud, obtenant 10,4 % des suffrages exprimés (7 178 voix). Son score était en recul par rapport à celui de 1967 où il avait atteint 8 713 voix et 12,46 % des suffrages exprimés. Il fut à nouveau candidat aux élections législatives de mars 1973, dans la même circonscription, obtenant 9 128 voix soit 11,52 % des suffrages exprimés. En 1976, il dirigea les négociations avec le PS en vue d’un accord pour les élections municipales de 1977. À l’issue du scrutin, le PCF obtint un résultat inédit avec 14 conseillers. Élu au conseil municipal de Rennes, Serge Huber devint adjoint au maire chargé des problèmes de l’eau, poste qu’il occupa pendant trois mandats, jusqu’en 1995. Désigné par les fédérations, il siégea également au conseil régional de Bretagne, entre 1977 et 1986. En 1977, il abandonna ses responsabilités fédérales et laissa sa place de premier secrétaire à Michel Collet* puis quitta le comité fédéral lors de la conférence suivante.

En 1995, il ne se représenta pas aux municipales. Il avait souhaité que son successeur à la gestion de l’eau engage un processus de municipalisation. La reconduction de l’affermage l’affecta profondément : « Alors que nous défendions les services publics, je n’étais pas d’accord pour que nous fassions le contraire concernant l’eau qui est la source de la vie ». La même année, il cessa toute activité pour raison de santé et quitta le PCF. Il reprit sa carte en janvier 2009, après le XXXIVe congrès de décembre 2008 : « Il me semblait que la politique du Front de gauche était porteuse d’avenir ». Il vit aujourd’hui entre Rennes et sa résidence des Côtes d’Armor.

Serge Huber fut promu au grade de chevalier de la Légion d’honneur, en avril 1999, au titre de ses 51 ans d’activités professionnelles, de service militaire et de fonctions électives. Cette décoration lui fut remise par Jean-Claude Gayssot, ministre de l’Équipement, des Transports et du Logement dans le gouvernement de Lionel Jospin. 
 

SOURCES : Arch. comité national du PCF. — Regards sur l’Ille-et-Vilaine, supplément de l’Humanité Dimanche. — Bretagne Nouvelle, hebdomadaire des fédérations du PCF de Bretagne (1968-1981). — Bernard Massèra et Daniel Grason, Chausson, une dignité ouvrière, Syllepse, 2004. — Michel Pigenet, Les « Fabiens » des barricades au front (septembre 1944 – mai 1945), l’Harmattan, 1995. — Michel Pigenet, Au cœur de l’activisme communiste des années de guerre froide. « La manifestation Ridgway », l’Harmattan, 1992. — Claude Poperen, Renault regards de l’intérieur, Éd. Sociales, 1983. — Robert Lamblin, Une vie : autobiographie sociale, politique, philosophique, l’Harmattan, 2005. — Notes de Christian Benoit. — Entretien téléphonique du 23 janvier 2010 et lettre du 15 février 2010 à Daniel Grason. — État civil. 

 

Décès de Serge Huber, ancien secrétaire départemental du PCF d'Ille et Vilaine et maire adjoint de Rennes
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