Hier après-midi, mercredi 22 février, nous avions une réunion avec des militants syndicaux, des citoyens, des militants communistes en vue de créer un Comité de défense local des Services Publics à l'échelle de Morlaix-Communauté: étaient invités les collectifs de défense des déchetteries de Plougonven et St Thégonnec, les représentants CGT des agents, les militants PCF et Front de Gauche.
Marc Corbel, Philippe Rivoalen, Daniel Ravasio, Roger Héré, Martine Carn, Ismaël Dupont, Mariette et Jean-Rolland Labrousse, Jean-Luc Le Calvez participaient à la réunion, et plusieurs personnes étaient excusés.
Le Front de Gauche (PCF, Ensemble, citoyens non cartés) est déjà à l'origine avec la CGT de l'Hôpital d'un Comité de défense du Centre Hospitalier de Morlaix qui informe et mobilise la population, en solidarité avec les personnels et les usagers de l'hôpital, pour la défense du service public hospitalier, contre les logiques libérales et d'austérité qui détruisent petit à petit la qualité de la prise en charge humaine et de santé des patients, rompent avec l'égalité de traitement et l'offre de proximité. Une nouvelle journée de mobilisation pour les urgences de l'hôpital, à la suite d'un appel unitaire intersyndical (CGT, CFDT, Solidaires) que nous soutenons, aura lieu le 28 Février.
Des militants du PCF, des militants syndicaux et des citoyens vont aussi dans les prochains jours et dans le cadre de ce Comité de défense local des Services Publics de Morlaix-Communauté faire signer des pétitions pour le maintien des bureaux de Poste de La Boissière, Plourin, Taulé, Plouigneau, après que nous ayons révélé il y a plus de deux semaines l'intention de la direction de la Poste de les transformer en relais commerçants ou en bureaux communaux pour pouvoir récupérer des postes à terme.
Enfin, pour lancer ce Comité de défense des services publics locaux (ouvert à toute personne intéressée), il nous semble important de lancer une réflexion citoyenne collective sur la problématique de l'écologie et de la gestion des déchets à Morlaix-Communauté, afin que la population s'empare de cette question qui a beaucoup d'impacts sur ses finances (via son importance dans le budget de Morlaix-Communauté - 7 millions 600 000 euros, dont 75% qui est financé grâce à la TEOM, la taxe d'enlèvement des ordures ménagères, mais chaque année environ 500 000- 600 000 € complétés par le budget général), sur son confort de vie quotidienne (proximité, accessibilité des déchetteries, des points de dépôt et de collecte, propreté de la voie publique...), sur l'environnement (importance du recyclage, de la réduction et de la réutilisation des déchets) et sur le social (dette financière et écologique que nous laissons à nos enfants, aux générations futures; conditions de travail des agents: 41 agents de collecte, 16 agents de déchetteries, et 13 agents administratifs au service environnement de Morlaix Communauté pour la gestion des déchets; poids de la fiscalité).
La mobilisation du PCF et du Front de Gauche, des collectifs de défense des déchetteries de Saint-Thégonnec et de Plougonven, a déjà permis de sauver la déchetterie de Plougonven cette année, que l'exécutif de Morlaix-Communauté avait initialement prévu de fermer dans le cadre du plan de réorganisation, induisant des coûts élevés de remises aux normes des déchetteries, rendue obligatoires par le cadre réglementaire et les nouvelles consignes de tri et de sécurité issues notamment du Grenelle de l'environnement, dans un contexte où Morlaix-Communauté perd 5,4 millions d'euros entre 2014 et 2017 en dotations de l'Etat.
C'est une première victoire qui doit nous amener à poursuivre le travail d'information des citoyens, de prise en compte collective de cette question, avec ses différents enjeux, afin de ne pas laisser les élus de l'exécutif de Morlaix-Communauté et les services décider seuls de l'avenir de la gestion des déchets à Morlaix-Communauté.
Plusieurs questions peuvent et doivent faire débat, un débat dont la population doit s'emparer:
Par exemple:
- Que deviennent nos déchets? Qu'est-ce que ça coûte à la collectivité, au particulier? Qu'est-ce qu'il nous reste sur les bras? Qu'est-ce qui se recycle? Qu'est-ce qui ne se recycle pas? Comment peut-on réduire nos productions et apports de déchets?
- Faut-il continuer à investir dans les containers enterrés plusieurs centaines de milliers d'euros alors que cela réduit la proximité des points de dépôt pour les particuliers et que cela vise à supprimer des postes d'agents de collecte? Pour l'instant, les actions de protestation menées à Morlaix et à Locquénolé surtout n'ont pas été entendues. Les décisions sont prises en haut lieu, le rouleau compresseur passe, quelques soient les oppositions.
- Faut-il envisager un passage à la redevance incitative à la place de la taxe d'enlèvement des ordures ménagères? Les usagers paieraient en fonction du poids de leurs dépôts de déchets annuels. Problème: on est plus dans le cadre de la philosophie du services publics: je paies le poids réel de ce que j'apporte, et ce n'est plus, "chacun paie selon ses moyens et bénéficie selon ses besoins". Cela pourrait multiplier les dépôts sauvages, les incivilités. Cela coûterait globalement plus cher aux particuliers. Cela obligerait le budget Déchets à s'auto-financer complètement, d'où risque de compressions sur le personnel, d'augmentation des prélèvements sur les usagers ou de restrictions d'accès nouvelles.
- Comment vont évoluer nos déchetteries (nombre de déchetteries sur le territoire, maillage du territoire, accès des particuliers, des professionnels: faut-il envisager des mises sous barrières, des restrictions d'accès? Cela mérite qu'on y réfléchisse à deux fois ; paiement en fonction du nombre de dépôts dans l'année ou du poids des dépôts? Horaires d'ouverture? Nombre d'agents dédiés au tri, aux conseils, à la sécurité? Relations avec les citoyens et les professionnels? Impact des nouveaux garde-corps? Mise en place d'une nouvelle plateforme déchets verts. Possibilité pour les usagers en déchetteries de faire remonter leurs remarques et réclamations via des cahiers d'usagers des services publics qui sont ensuite lus et visés par la hiérarchie, les élus, le CHSCT dans le cadre d'un nouveau dispositif réglementaire prévoyant plus de participation des usagers à la marche des services publics).
- Quel encouragement aux solutions de recyclage individuel ou collectif (compost, mulching, broyage)?
- Quelle conception du service public ont les élus, touchant la question des déchets? Avenir des emplois, des conditions de travail des agents, du service public lui-même.
- Rapport avec le privé et les logiques de profit (réduire les apports de déchets en amont au niveau des grandes surfaces, des entreprises; gestion des déchets des entreprises; contrôler le business du déchet en aval, privilégier les solutions de service public).
- Faut-il accepter une nouvelle augmentation du taux de la TEOM? (après celle de 2% en 2016, une nouvelle augmentation a été envisagée, peut-être plus forte, dans le cadre du débat d'orientation budgétaire de Morlaix-Communauté). Si oui, pourquoi et à quelles conditions?
- Quelle démocratie dans les prises de décision au sein de Morlaix Communauté? Quelle consultation des agents? Quel dialogue social? Quels débats en commissions et en conseil communautaire? De quelle manière informe t-on et consulte t-on la population sur ces questions liées aux déchets (et si on le fait vraiment)?
Pour discuter de toutes ces questions, le Comité de défense des services publics locaux dans la communauté d'agglomération de Morlaix organise:
une réunion publique sur la question de la gestion des déchets à Morlaix-Communauté
Le VENDREDI 10 MARS A 18H
A LA MAISON DES ASSOCIATIONS DE SAINT EUTROPE A PLOUGONVEN
Avant de laisser place au débat et afin de l'instruire, l'introduction de la réunion sera réalisée par Marc Corbel (représentant CGT des agents de Morlaix-Communauté) et Ismaël Dupont (élu Front de Gauche à Morlaix Communauté, membre de la commission environnement).