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2 avril 2017 7 02 /04 /avril /2017 20:10
Résistance et répression des communistes brestois de 1939 à 1943 (à partir des souvenirs et des enquêtes d'Eugène Kerbaul, résistant communiste)
Résistance et répression des communistes brestois de 1939 à 1943 (à partir des souvenirs et des enquêtes d'Eugène Kerbaul, résistant communiste)
Résistance et répression des communistes brestois de 1939 à 1943 (à partir des souvenirs et des enquêtes d'Eugène Kerbaul, résistant communiste)

Après la signature le 23 août 1939 du pacte germano-soviétique, une vague d'anti-communisme déferle sur la France, portée par la bourgeoisie, l'Etat et le gouvernement, les médias. Les organisations communistes sont dissoutes le 26 septembre. A ce moment, le PCF compte sur Brest environ 200 adhérents, mais beaucoup sont mobilisés. 

Le Parti Communiste se réorganise de manière clandestine à Brest, sous la direction de l'interrégional Auguste Havez: les groupes de trois camarades responsables de ville ou de secteur contactent les militants que la mobilisation n'a pas touchés et qui n'ont pas "lâché" le PCF pour les regrouper par groupes de trois ou quatre militants. Ces groupes n'ont pas de contact entre eux. Les camarades choisis pour former le "triangle" responsable de Brest sont Jeanne Goasguen-Cariou, Roger Chaigneau et Eugène Kerbaul. Carlo De Bortoli et Jules Lesven, responsable du secteur syndical de l'Arsenal, font parti des cadres intermédiaires.

La répression contre les syndiqués communistes à l'Arsenal bat son plein du côté des dirigeants réformistes de la CGT, unifiée depuis 1935, et de la direction. Marcel Paul, futur ministre à la Libération, secrétaire général de la Fédération des Gaziers et Electriciens CGT, élu communiste déchu, vient prêter main forte aux ouvriers communistes de l'Arsenal. Des tracts sont imprimés et distribués clandestinement à des centaines d'exemplaires par les communistes avec une ronéo artisanale. Début novembre, le premier numéro de l'Humanité clandestine donne matière à continuer leur action auprès des citoyens et ouvriers aux militants communistes brestois. Le 28 novembre, Kerbaul part pour l'armée et Jeanne Goasguen-Cariou reste seule au triangle avec Jules Lesven.  Les numéros de L'Humanité clandestines dénonçant "la guerre capitaliste" sont récupérées en gare de Brest par des femmes et distribués sous le manteau, de main en main.       

Le 30 novembre 1939, la Chambre des Députés décide la levée de l'immunité parlementaire des députés communistes qui avaient formé après l'interdiction du PCF "un groupe ouvrier et paysan". L'invasion de la Finlande le même jour va intensifier la répression contre les communistes et le climat d'anti-communisme. Déjà, tout le mois de novembre 1939, la propagande anti-communiste s'était déchaînée. 

En février 1940, les députés communistes sont envoyés devant un tribunal militaire. Ils seront condamnés à 5 ans de prison et la privation de leurs droits civiques le 3 avril - Ambroise Croizat est du lot, qui ira moisir dans un bagne en Algérie. En mars, les perquisitions et les arrestations vont bon train contre les communistes. En avril 1940, Jeanne Goasguen-Cariou et Jules Lesven, qui a remplacé Chaigneau dans le triangle de direction, protestent énergiquement de l'absence de ronéo (la leur était partie dans le sud-Finistère avec Alain Signor) pour localiser leurs tracts. 

L'armée allemande atteint Brest le 19 juin après que le 17 juin, Pétain ait appelé à la radio à cesser le combat. Début juillet, les militaires brestois ou stationnés à Brest sont appelés à régulariser leur situation auprès de l'occupant: le 5 juillet, 2000 hommes sont envoyés dans les stalags d'outre-Rhin, dont Henri Moreau, militaire de carrière et musicien du 2e Dépôt, communiste, qui se libérera et retrouvera Brest en fin d'année.

Le parti se restructure. "Tante Jeanne"- Jeanne Goasguen-Cariou, Jules Lesven, De Bortoli, Mathurin Le Gôf entreprennent de contacter un à un tous ces militants afin de restructurer l'organisation clandestine de la ville et les environs. A l'arsenal, des camarades s'interrogent: "Est-il juste d'aller travailler dans cet établissement mis totalement au service des Allemands par Pétain?". Ils en concluent qu'il faut continuer à agir politiquement auprès des ouvriers qui s'y trouvent et contre l'occupant selon les moyens et méthodes à déterminer au gré des circonstances.

Le 17 juillet est connu le contenu de l'appel à la résistance de Maurice Thorez et Jacques Duclos:

"La France encore toute sanglante, veut vivre libre et indépendante... jamais un grand peuple comme le nôtre ne sera un peuple d'esclaves... La France, au passé si glorieux, ne s'agenouillera pas devant une équipe de valets prêts à toutes les besognes... C'est dans le peuple que résident les grands espoirs de libération nationale et sociale. Et c'est autour de la classe ouvrière, ardente et généreuse... que peut se constituer le front de la liberté, de l'indépendance, de la renaissance de la France" ...

Il faudra attendre août 1940, précise Eugène Kerbaul, pour en avoir un paquet à distribuer à Brest. Et encore, ce n'était pas un gros paquet. Mais il avait été publié dans un numéro de "L'Humanité" clandestine.

En août 1940, des inscriptions sont faites sur les murs pour stigmatiser la trahison de Pétain " A bas Pétain le traître, vive Thorez". Les petits groupes qui les font sont emmenés par Lesven, Le Nédellec et des cheminots communistes. En août, les slogans de l'Humanité sont très méfiants vis-à-vis du général de Gaulle mais appellent à l'Union du peuple de France pour l'indépendance et la liberté de la France. Le 16 août, la CGT est dissoute par le traître Belin, ancien dirigeant réformiste de la CGT. Le droit de grève est supprimé à l'Arsenal en septembre 1940. Les communistes multiplient les inscriptions sur les murs, les papillons, ils cherchent à repérer des anti-fascistes dans les rangs militaires allemands.

En octobre 1940, alors que les Allemands commencent à mettre en oeuvre leurs gros travaux militaires sur Brest, un triangle de direction du bâtiment pour les opérations de résistance et de sabotage s'organise autour de Jean Goasguen, Jacob Mendrès et Germain Riou, secondé par Charles de Bortoli. La propagande contre Vichy se poursuit, s'intensifie en novembre 1940 contre les "traîtres de Vichy" et le pillage allemand. Le n°93 de L'Humanité clandestine explique:

"Le gouvernement de Vichy, c'est le gouvernement des trusts. Plus que jamais, les 200 familles sont maîtresses de l'économie et de la politique de la France, tandis que les ouvriers sont privés de tous les droits, que les chômeurs sont affamés, que les petits commerçants sont menacés de ruine et que les paysans sont traités comme au temps du servage".      

Le journal anglais "Daily Telegraph" reconnaît qu'en France:

"... le seul parti existant quoiqu'étant illégal est le Parti communiste et plus de mille de ses militants ont été arrêtés le mois dernier; ils distribuent des tracts anti-allemands qui font appel au sentiment patriotique des Français".   

En décembre, Venise Gosnat remplace Auguste Havez comme inter-régional du PCF clandestin et réside à Brest périodiquement sous un faux nom, "Pichard". Ballanger et Gosnat considèrent que Brest et Nantes à l'une et l'autre des extrémités de la Bretagne sont les villes où la force de résistance du Parti communiste est la plus importante. Fin décembre, des tracts anti-nazis en langue allemande signés du PCF parviennent à Brest. En janvier 1941, Ballanger organise l'organisation spéciale à Brest, des groupes de communistes chargés d'abord de protéger les militants dans leurs actions de propagande, qui seront bientôt chargés des sabotages et des représailles contre les soldats allemands. Le 8 février 1941, on peut lire dans L'Humanité: 

"En février 1934 le peuple de France fit échec aux fascistes, agents de l'étranger. En février 1941, ces mêmes hommes, profitant de la défaite qu'ils ont préparée, asservissent notre pays sous la protection des occupants (...)

UNISSONS-NOUS POUR LA GRANDE REVANCHE".

Preuve que l'esprit de résistance du Parti Communiste précède de loin l'invasion de l'URSS par les nazis. Un soldat allemand est jeté à l'eau dans le port de Brest à l'hiver 1941. En mars 1941, trois soldats allemands sont tués par des membres armés de l'O.S à Brest suite à une bagarre dans un café de Saint-Marc. 

Cinq militants communistes sont arrêtés en mars 1941 pour propagande subversive: Yves Jacotot du Bourg-Blanc, René Corre, Yves Labous, Louis Morvan de Brest et Jean Marc de Saint-Marc.

A la mi-mars, des jeunes de l'O.S du PCF tuent trois soldats allemands à la suite d'une bagarre. Leurs corps disparaissent dans la rade sur la suggestion de Jules Lesven.  

D'autres soldats allemands sont molestés les fin mars après le couvre-feu alors qu'ils s'apprêtaient à arrêter des militants. Le 27 mars, un tract du PCF brestois appelle à la résistance pour l'indépendance de la France pour la première fois avec une visée d'union de classe patriotique et sans lier cet objectif de libération nationale à l'objectif de révolution sociale.

En avril 1941, le préfet du Finistère, dans son rapport mensuel sur l'état d'esprit de la population, pointe l'esprit de résistance des communistes:

"Parmi les adversaires de la Rénovation nationale, on peut distinguer: 

1°) Les communistes qui sont aussi actifs qu'irréductibles. Ceux qui n'ont pas quitté le Parti après la signature du pacte germano-soviétique de 1939 doivent être considérés comme rebelles à toute propagande

2°) Les tenants de l'ancien régime (Front Populaire), ce sont les plus nombreux, ils sont guidés par l'intérêt, d'autres intoxiqués par l'idéologie. On y trouve pêle-mêle des francs-maçons, des politiciens, des membres des anciens partis qui ne peuvent s'habituer à la disparition de ceux-ci.

3°) Les gaullistes proprement dits. C'est une déviation du patriotisme. Ils oublient momentanément les anciennes querelles par haine de l'occupant. Anti-communistes, anti-maçons, beaucoup seraient sur le plan intérieur, très proches de la Révolution Nationale.

4°) Enfin un assez grand nombre d'hésitants...".    
 
Fin mars, les militants communistes brestois distribuent des tracts en langue allemande appelant à rejoindre le mouvement anti-nazi. Le tract est intitulé "Soldaten der Besatzungstruppen". Les groupes O.S du Parti Communiste continuent leurs sabotages à Kerguillo, à la S.N.C.F, et à l'arsenal (une grue abattue à l'atelier des torpilles). Une locomotive déraille au port de commerce par un coin de fer bloquant un aiguillage. Des sabotages ont lieu aussi sur des chantiers du bâtiment.

Gosnat va à Pont-de-Buis et demande à Pierre Berthelot d'y former un groupe de l'Organisation Spéciale. L'intérêt est la récupération d'explosifs à la Poudrerie. Masson, le secrétaire du syndicat de la Poudrerie de Pont-de-Buis, licencié à la suite des grèves de novembre 1938, rejoint à ce moment le Parti Communiste clandestin Brest. Charles Cadiou prend la direction des opérations clandestines de résistance communiste à l'arsenal. 

Venise Gosnat et Ballanger envoient fin mars des questionnaires aux groupes de base du Parti Communiste dans les départements bretons pour mesurer les effectifs et la structuration du Parti Communiste clandestin.

Avec le retour de ces questionnaires, on peut établir le nombre de groupes de base du Parti communiste clandestin au printemps 1941 à 300, soit environ 1200 à 1500 membres du Parti Communiste clandestin. "Il faut probablement compter, précise Eugène Kerbaul, sur un chiffre du même ordre pour les isolés et ceux que les péripéties du moment ont coupé de l'organisation".     

A Brest, "L"Huma" clandestine arrive en grandes quantités par la gare à partir d'avril 1941, en caissettes, récupérées par Yvette Richard-Castel, Jeanne Goasguen-Cariou, comme s'il s'agissait de colis ordinaires. Parallèlement, Jules Lesven et Pierre Corre ont terminé la presse nécessaire au tirage brestois de "La Bretagne ouvrière, paysanne et maritime" , le journal communiste, et l'amènent à Kerichen. C'est Kerbaul qui est chargé par Ballanger de la direction du journal. 

De terribles bombardements détruisent l'hôpital civil de Brest le 14 avril 1941 (78 morts et 200 blessés) et peu avant l'Hôtel Continental où logeait l'Etat-major de la marine allemande le 4 avril. Au port de commerce, le groupe d'Ernest Mazé fait dérailler une locomotive après avoir bloqué un aiguillage avec un caillou. Au château de Kerguillo, les suites du sabotage d'un tableau électrique incitent Eugène Kerbaul à prendre le large. Il avait été vu par une des Françaises qui travaillaient pour la Luftwaffe, dont Kerguillo allait être le siège de l'état-major pour le Nord de la Bretagne. 

Le 8 mai, Chaigneau, le chef des résistants communistes cheminots, est arrêté alors qu'il s'apprêtait à mettre le feu à un chargement militaire allemand, dans un wagon ouvert par des résistants communistes, qui n'avaient pas le temps de voler les armes et les effets. Il est arrêté avec Morvan. François Tournevache, qui avait pris la succession de Chaigneau immédiatement après son arrestation, est arrêté à son tour. On le conduit au commissariat de la place Anatole France où il retrouve Pierre Mazé, le fils d'Ernest Mazé, un autre militant arrêté alors qu'il cherchait à récupérer des plaquettes incendiaires non brûlées jetées par les bombardiers anglais. Le juge d'instruction Le Braz, qui sera abattu plus tard par un groupe de FTP, fait inculper Tournevache, poursuivi pour propagande au profit de la IIIe Internationale et action au service d'une puissance étrangère (l'URSS).

En mai, Eugène Kerbaul organise les sabotages à l'arsenal avec Jules Lesven, Le Nédellec, Pierre Corre et Mathurin Le Gôf. Des wagons prévus pour dix tonnes de fer en reçoivent vingt afin que leurs ressorts plient et que le matériel s'use très vite. De la poudre d'émeri est déposée dans les boîtes de graissage des essieux des wagons.

A la mi-mai 1941, le parti communiste diffuse un tract qui, une fois de plus, invite les travailleurs à résister à l'occupant et à Vichy dans le cadre de leurs organisations de classe en les mettant en garde contre les aspects réactionnaires des organisations se réclamant de de Gaulle. Les ouvriers sont appelés à combattre dans les organisations de Résistance qui veulent d'une libération nationale assortie de profondes réformes sociales. Ce qui ne signifie pas pour autant le refus de l'union, le parti reconnaît à la fois la pluralité de la Résistance et la nécessité de l'union dans la lutte.

"La Bretagne ouvrière, paysanne et maritime" n°3, qui sort en début mai, appelle ainsi à un:

"...véritable Front populaire de lutte qui demain fera flotter à nouveau sur notre pays et cette fois pour toujours, le grand drapeau du pain, de la liberté et de la paix, le drapeau de la France libre et indépendante", 

accompagné d'un appel aux socialistes et aux radicaux.

Dans la troisième semaine de mai 1941, Ballanger et Gosnat arrivent à Brest porteurs d'une grande nouvelle: le 15 mai, le Comité Central du Parti Communiste a lancé un appel à la formation d'un "Front National de Lutte pour le Salut et l'Indépendance de la France". Ballanger et Gosnat recommandent aux militants communistes brestois la prise de contact avec toutes les formations patriotiques qui résistent, y compris de droite.

A la fin du mois de mai, 38 membres du groupe de résistance brestois "Elie" sont arrêtés quand le réseau est démantelé à la suite d'une dénonciation. Ce groupe était à l'origine d'une violente bagarre avec des militaires allemands, provoquée le 28 avril par plusieurs ouvriers de l'arsenal, membres de ce réseau.

En juin 1941, un tract clandestin du parti communiste brestois fait connaître la grande grève résistante et revendicative de 100 000 mineurs du Nord et du Pas-de-Calais, organisée et dirigée par le Parti Communiste, entre le 28 mai et le 9 juin. L'occupant se vengera de la perte de 500 000 tonnes de charbon en fusillant 50 travailleurs et en faisant décapiter à la hache à Cologne une des femmes qui participait à la direction du mouvement, Emilienne Mopty, une communiste.

Le 22 juin, l'Allemagne commence son invasion de l'URSS. Dans un supplément au numéro de juin de "La Bretagne ouvrière, paysanne et maritime" cette nouvelle est annoncée par l'interrégion du PCF, associée à l'appel du 15 mai pour la constitution d'un Front National de Lutte pour l'Indépendance:

"BRETONS, BRETONNES, de toutes conditions, de toutes opinions, de toutes croyances, répondez "présent" à l'appel que vous lance le Parti Communiste Français. UNISSEZ-VOUS dans chaque ville et chaque village pour que la France reste la France, pour qu'elle puisse vivre LIBRE et INDEPENDANTE, délivrée du joug de l'oppression nationale qui pèse sur elle.

VIVE LE FRONT NATIONAL DE LUTTE POUR L'INDEPENDANCE DE LA FRANCE!!

VIVE LA FRANCE LIBRE ET INDEPENDANTE!!"

Dans cet appel, le PCF se dit prêt:

"...à soutenir tout gouvernement français, toute organisation et tous les hommes dont les efforts seront orientés dans le sens d'une lutte véritable contre l'oppression nationale subie par la France et contre les traîtres au service de l'envahisseur".

Au mois de juillet 1941, de grandes rafles de personnes suspectes d'être communistes ont lieu partout en France et amènent les militants dans des camps de concentration gentiment baptisés "camps de séjour surveillé" ou "d'internement administratif".

A Landerneau, Lucien Kerouanton est arrêté, Henri Bénard à Brest, Fanch Paul, un sympathisant communiste, à Kérinou. Ils sont envoyés au camp de Châteaubriant, lequel ne va pas tarder à se voir préciser son véritable rôle: camp d'otages. Ils y retrouvent nombre de militants du Finistère et du Morbihan. Le docteur Jacq d'Huelgoat, Jean-Désiré Larnicol, Lucas, Marc Scouarnec, Albert Jaouen, Jean Coant, etc. Eugène Kerbaul est lui aussi arrêté, roué de coups au commissariat, et envoyé au camp de Châteaubriant. C'est la fin de l'imprimerie clandestine de Kerichen. François Prigent, ex-secrétaire de l'Union Départementale CGT, tout récemment rapatrié d'un camp de prisonniers de guerre, accepte de mettre l'Imprimerie Coopérative de la rue Kléber dont il a repris la direction au service de la presse de résistance du PCF. Il sera secondé par son ancien typographe au chômage, le communiste Albert Cadiou.

Le 14 juillet 1941, les ouvriers de l'arsenal, sous l'influence des résistants communistes, se mettent spontanément en grève dès le matin, brandissant des drapeaux français dans plusieurs ateliers. Les Allemands n'osent pas réprimer le mouvement le jour de la fête nationale et déclarent l'après-midi libérée de travail.

Les actions de résistance des militants communistes, l'invasion de l'URSS et le climat d'anti-communisme violent dans la presse et les milieux officiels, contribuent à un renouveau de l'influence communiste en milieu ouvrier. Des "Vive l'URSS", "Vive le P.C", "Vive Thorez" apparaissent sur les murs de Brest qui ne doivent rien aux militants du PCF.

Le 14 août, Vichy promulgue coup sur coup l'obligation de fidélité à Pétain et la création de tribunaux spéciaux où seront déférés les communistes. Le même jour, le haut commandement allemand annonce que l'activité communiste sera punie de mort. Le 22 août 1941, le haut commandement allemand promulgue la loi des otages: tous les Français arrêtés sont considérés comme otages et peuvent être fusillés en cas d'attentat contre l'armée allemande.

C'est à ce moment que la lutte terroriste du Parti Communiste contre l'occupant nazi va vraiment s'engager (en dehors des actes spontanés d'attentats par les O.S, comme à Brest) par des assassinats ciblés. Le futur colonel Fabien, Pierre Georges, abat ainsi un officier allemand à la station de métro Barbès à Paris le 23 août.

A Brest, depuis l'arrestation de Chaigneau et Kerbaul, ce sont Jeanne Goasguen-Cariou et Jules Lesven qui dirigent l'organisation communiste. Ils relancent un Secours Populaire clandestin avec Jean Le Nédellec, Pierre Corre, Marie Miry. Dès août 1941, les familles en difficulté recevront une aide. A l'arsenal, sur les chantiers, des quêteurs efficaces et discrets du Secours populaire reçoivent un bon accueil.

En juillet 1941, le triangle de direction brestois envisage un projet de libération des prisonniers du camp de Châteaubriant, gardé par quelques dizaines de gendarmes français. Venise Gosnat, sollicité pour accord par Jeanne Goasguen-Cariou, manifeste son opposition au projet, de crainte que les centaines de militants prisonniers venus de région parisienne ne parviennent pas à se repérer dans la campagne bretonne de nuit ni à bénéficier de caches. Néanmois, Venise Gosnat reprend l'organisation d'un projet d'évasion collective et l'infiltration des gardiens du camp de Châteaubriant.

A l'été 41, la jeunesse communiste se reconstitue avec Yves Prigent, "triangle" du Parti à l'Arsenal (et avec qui Kerautret récupère un pistolet sur un officier allemand préalablement assommé, ce sera la première arme du groupe), Guy Drogou, Jean Ansquer, André Berger.

Dans les derniers jours de septembre, à l'arsenal, Charles Cadiou, mécanien à l'usine distillatoire chargée du ravitaillement des accus de sous-marins, glisse du sel dans les cuves accompagné d'un groupe O.S qu'il dirige. Cela empêche l'apparaillage de cinq sous-marins de la Kriegsmarine. On signale aussi en cette fin septembre la distribution par un groupe de femmes communistes de tracts anti-allemands en français et de tracts anti-nazis en allemand effectuée aux abords de l'arsenal et de la pyrotechnie de Saint-Nicolas.

L'ex-secrétaire du syndicat de l'arsenal, Ernest Miry, est arrêté en octobre. L'imprimerie clandestine est rapatriée chez Henri Moreau, militaire de carrière de la Marine Nationale, communiste avec sa femme Simone. Pierre Berthelot à Pont-de-Buis fabrique aussi des tracts communistes alimentant les groupes clandestins du centre-Finistère. En octobre, Lucien Kerouanton est libéré - faute de preuves et d'aveux- du camp de Châteaubriant, et reprend du service pour le PCF à l'arsenal.   

Après les massacres de 27 militants communistes et syndicalistes à Châteaubriant le 22 octobre 1941, de 21 à Nantes, et de 50 à Bordeaux, les communistes brestois organisent une grève de protestation à l'arsenal et un dépôt de gerbe au Monument aux Morts. C'est Jean Goasguen qui porte la gerbe à déposer, sa femme Jeanne Goasguen-Cariou marche à une vingtaine de mètres derrière lui avec dans son sac le ruban où est inscrit "Aux victimes de Châteaubriant". Lesven donne l'alerte quand arrivent des policiers en civil et les militants parviennent à s'enfuir.

La grève des ouvriers de l'arsenal est organisée le 25 octobre. Des militants se laissent enfermer pendant la nuit pour coller papillons et affiches. Un soldat allemand est blessé grièvement par des militants communistes aux abords de l'arsenal.

En novembre 1941, à l'école navale, le groupe que dirige Charles de Bortoli crève les tuyauteries provoquant l'inondation des entrepôts.  

Le 22 novembre, 11 condamnations à mort sont prononcées contre les résistants du groupe "Elie", dont 3 ouvriers de l'arsenal. Ces 11 condamnés à mort seront exécutés le 10 décembre 1941 au Mont Valérien. 

Simone Bastien, dite "Monique", une jeune militante communiste champenoise envoyée dans le Finistère pour réorganiser départementalement les Jeunesses Communistes, travaille à Brest depuis le domicile de Jeanne Goasguen-Cariou.   

Suite à l'exécution des onze membres du groupe Elie condamnés à mort, un nouveau mouvement de grève de protestation est organisé à l'arsenal et le maire de Brest, Victor Le Gorgeu, qui avait déjà refusé de voter les pleins pouvoirs à Pétain en 1940, refuse de voter une motion de confiance au Maréchal, ce qui lui vaut la suspension de ses fonctions de maire. A l'hiver 41, Simone Moreau  prend la direction d'un groupe de "Femmes patriotes" organisé par le parti communiste.  

En janvier 42, Venise Gosnat organise à Brest un nouveau "triangle militaire" composé de Jules Lesven, Pierre Corre et Lucien Kerouanton, chargé d'organiser et de coordonner l'activité des O.S.

En janvier 42, toujours, des femmes communistes brestoises, avec notamment Marie Salou et Jeanne Goasguen-Cariou, font évader des militants républicains espagnols enfermés au fort de Montbarrey sur le lieu de travail forcé, sur la base sous-marine qu'ils creusent dans des conditions terribles. Ceux-ci reçoivent de faux papiers d'identité et sont employés dans des entreprises du bâtiment avant leur départ grâce à Jacob Mendrès et Jean Jézéquel, deux militants du Parti. On sut que parmi ces évadés, il avait 3 membres du Comité Central du PC espagnol qui rejoindront l'Espagne.

Les femmes communistes sous la direction de Marie Miry, sage-femme, de Angèle Le Nédellec, de Marie Salou, de Simone Bastien, d'Aline de Bortoli, d'Yvette Richard-Castel, organisent des soins, des manifestations pour la libération des prisonniers de guerre et contre la fin des restrictions alimentaires.

Les stations électriques de l'arsenal sont sabotées en mars sous la direction de Pierre Corre et Lucien Kerouanton. Paul Monot, parmi d'autres militants, fait parti des saboteurs.   

Le 28 avril 1942, Albert Abalain est arrêté avec des valises bourrées d'explosif qu'il a récupérées auprès de Pierre Berthelot à Pont-de-Buis. A leur tour, De Bortoli, Charles Cadiou, Mathurin Le Gôf, Yves Prigent sont arrêtés alors qu'ils devaient tenir une réunion de direction communiste chez Henri Moreau, rue André-Portail. Des policiers accompagnés de la Gestapo perquisitionnent chez les militants communistes, persuadés de l'imminence d'un sabotage accompagnant le 1er mai. Jeanne Goasguen-Cariou, Joséphine Le Roux, soeur du premier maire communiste de France, Daniel Le Flanchec, passé chez Doriot avant-guerre. 

En mai 42, Robert Ballanger quitte la direction de l'interrégion de Bretagne, pour devenir interrégional du Centre, et cède la direction à Venise Gosnat. 

Le 14 mai 1942, un des policiers français qui avait arrêté Charles Cadiou, De Bortoli, Yves Prigent et Le Gôf, cité comme témoin par le tribunal allemand devant lequel ils comparaissaient, déclare sous serment que ces hommes sont bien des terroristes. De Bortoli est celui sur lequel pèsent les plus graves menaces. Ce ressortissant italien à qui l'on avait refusé la naturalisation française, était celui qui portait la valise remplie de papier blanc destiné aux tracts clandestins. De Bortoli, devant l'acharnement montré contre lui, perd toutes ses illusions. Alors devant le tribunal, debout, il s'écrie "Vive le Parti Communiste". Il sera condamné à mort, quand ses camarades s'en tireront avec des peines de prison. Les militants sont enfermés à la prison de Potaniou. Aline de Bortoli, apprenant qu'un service allemand embauche des femmes pour effectuer des travaux ménagers, s'y présente et est embauchée, mais elle ne parvient pas à établir le contact avec son mari, trop gardé.

Le 21 mai, le tribunal spécial (français!) de Rennes condamne Jean Goasguen à trois ans de prison et sa femme Jeanne Goasguen-Cariou à deux années de prison, Jeanne Le Roux-Le Flanchec est elle condamnée à un an de prison.

Sitôt connue, la condamnation à mort de De Bortoli provoque une réunion des responsables du PCF et des FTP à Brest. Albert Abalain rédige devant ses camarades le texte d'un tract dans lequel il est publiquement demandé au policier G... de se rétracter en avouant son faux témoignage devant le tribunal militaire allemand (il avait prétendu avoir vu les militants condamnés coller des affiches appelant à la lutte contre l'occupant), en l'avertissant que s'il ne le fait pas, il sera jugé, et probablement condamné à mort par le tribunal de la Résistance de Brest.

Rien ne se passe. Le policier est condamné à mort par Albert Abalain, Pierre Corre, Eugène Lafleur, le "tribunal" désigné par le PCF et la sentence est applicable en cas d'exécution de la condamnation à mort de De Bortoli. 

En avril 42, Joseph Ropars et Albert Rolland, avec un groupe de FTP, font sauter le central téléphonique de la rue de Verdun à Saint-Marc. Albert Rannou et Jacob Mendrès parviennent à se faire embaucher à la base sous-marine pour des activités d'espionnage et de sabotage. Là ils apprendront que des réunions vont y rassembler des membres des états-majors allemand et italien. Il y a là aussi un sous-marin japonais. Ces camarades demandent des explosifs pour faire sauter l'immeuble où ces officiers doivent se réunir. Seulement, quand l'explosif arriva, la réunion était terminée depuis plusieurs jours. Alors les résistants communistes se rabattirent sur le sabotage de deux gros moteurs diesel de la base sous-marine. Les Allemands furieux arrêtèrent une trentaine d'ouvriers français qui travaillaient dans ce secteur. Rannou et Mendrès se séparèrent alors, par prudence. Quant aux ouvriers arrêtés, ils furent incarcérés et interrogés sans relâche pendant une semaine. Aucun d'entre eux ne parla.

Au début de l'été 42, Venise Gosnat nomme Pierre Corre responsable des FTP brestois, avec Pierre Berthelot comme adjoint. Henri Moreau est chargé de planquer chez lui la ronéo et le stock de papier.

En juillet 42, jusqu'au 14 juillet, les femmes communistes organisent de nouvelles manifestations de la faim de femmes à Brest contre les réquisitions et les restrictions. Des sabotages effectués par des groupes communistes sur les chantiers du bâtiment allemands dans et autour de Brest se multiplient. 

Dans la nuit du 13 au 14 juillet 1942, un attentat touche le siège du parti pro-nazi M.S.R (Mouvement Social Révolutionnaire). C'est l'oeuvre d'un groupe de FTP dirigé par le Morbihannais Jean-Louis Primas, ancien des Brigades Internationales. La devanture est détruite mais la déflagration a aussi causé la perte des vitres aux alentours. Déjà un attentat avait été organisé en mai contre cette permanence de collabos par un groupe qu'animait Jean Kerautret.  Mais la bombe, identifiée, avait pu être désamorcée. La propagande orale du PCF met en parallèle l'efficacité de ces sabotages qui n'ont coûté aucune vie humaine et le bombardement du 24 juillet 1941 qui a fait plus de cents morts, dont 40 à Recouvrance pour un résultat militaire nul ou presque. Les actes de résistance commencent à être de plus en plus approuvés par les Brestois. 

Un groupe de femmes communistes emmenée avec Raymonde Vadaine, Angèle Le Nedellec, Yvette Richard-Castel et Marie Salou infiltrent l'arsenal pour servir de relais au niveau des consignes du Parti Communiste et de la propagande. Pierre Corre prend le titre de commandant des FTP de l'arsenal. Jean-Louis Primas et Louis Le Bail, deux militants communistes Morbihanais envoyés en Finistère, vont montrer un courage remarquable dans l'action directe des FTP contre les Allemands. Quand Jean-Louis Primas sera jugé par un tribunal allemand, il devra répondre de 47 inculpations pour attentats à main armée contre les troupes allemandes! 

Charles De Bortoli est exécuté le 22 août 1942 au champ de tir d'Issy-les-Moulineaux, près de la porte de Versailles. C'est Jean-Louis Primat qui doit se charger d'exécuter le policier collaborateur, mais aucun de ses coups de feu ne sera mortel pour le brigadier G. 

En août, la vitrine de la L.V..F (Ligue des Volontaires Français contre le bolchevisme) vole en éclat rue de Siam, à deux pas de la préfecture maritime occupée par la Kriegsmarine. Raymonde Vadaine, Marie Salou, Venise Gosnat, Pierre Corre, André Berger, Joseph Ropars, Albert Abalain, A. Rolland, Albert Rannou, Etienne Rolland, participent aux opérations.

Peu de temps après, le 31 août 42, Jean Kerautret, responsable des J.C brestois, et un autre J.C, Vincent Guivarc'h, se heurtent à un groupe de soldats allemands alors qu'ils étaient en opération. Ils tirent sur eux. Dans l'échange de tir, les résistants sont grièvement atteints et tombent aux mains des allemands. Ils seront fusillés le 14 octobre 1942 après avoir été abominablement torturés.   

C'est à ce moment que paraissent sur les murs des affiches menaçant de représailles les parents des résistants. Ainsi, Albert Cadiou, oncle de Jean Kerautret et membre du Parti Communiste, est arrêté par la Gestapo qui menace de fusiller son beau-frère Bourhis s'il quitte Brest. 

Le 3 septembre 1942, 3 transformateurs sautent à l'arsenal grâce à l'explosif fourni par le groupe FTP du Pont-de-Buis, composé des membres du groupe local du PCF. Ils feront eux-mêmes un sabotage important, celui du téléphérique qui dessert la poudrerie, le 5 septembre.

Peu après un groupe FTP de l'arsenal dirigé par François Joncour tente de provoquer un incendie à l'atelier de chaudronnerie et manque de peu de réussir. Albert Rannou et son groupe, Joseph Ropars, Albert Rolland, etc. tentent, eux, de faire sauter des bureaux allemands, 17 rue Jean Jaurès, et dont la vitrine affiche de grands portraits de dignitaires nazis, d'où son surnom de "Maison à Hitler"... mais le système de mise à feu ne fonctionne pas. Quelques jours plus tard le groupe a plus de chance en faisant sauter un pylône supportant une ligne de 120 000 volts. 

Le 16 septembre, Yvette Richard-Castel , solidement encadrée par des FTP, prend la parole, place de l'Harteloire dans le flot des ouvriers sortant de l'arsenal qui s'arrêtent pour écouter ses exhortations à refuser tout départ pour l'Allemagne. Car on veut déporter des ouvriers de l'arsenal, notamment, dit-on, à Hambourg. 

Les FTP à Brest en ce mois de septembre 1942 ne sont toujours composés que de communistes et de sympathisants très proches. J.L Primas et Pierre Corre mettent sur pied deux attentats, le premier contre le "Gasthaus", cercle pour officier allemands et "Maison de rendez-vous", un bordel fréquenté par les Allemands 93 rue Jean Jaurès, face à l'église Saint-Martin et qui avait déjà fait l'objet d'une tentative qui avorta en mai. La bombe est préparée au domicile tout proche d'Adolphe Le Roux et elle est déposée sur le rebord de la devanture principale par le groupe de Joseph Ropars, Adolphe Le Roux, Albert Rolland et J.P Le Rest. L'engin explose le 20 septembre à 0h30 quand à l'intérieur la soirée est des plus joyeuses. Les autorités allemandes vont nier contre toute vraisemblance qu'il y ait eu des victimes mais plusieurs ambulances sont nécessaires pour évacuer les corps qui gisent à l'intérieur. Il y eut peut-être 28 morts, Allemands et Françaises.

L'autre attentat (groupe Primas ou groupe Rannou?) a lieu au même moment et dans des conditions similaires contre l'hôtel abritant l'état-major de la Kriegsmarine. Il provoque aussi de gros dégâts et des pertes chez les Allemands, on parle de 12 officiers tués. 

Quelques jours plus tard un groupe de FTP abat un major-général allemand dans sa voiture au bord de la route entre Landerneau et Landivisiau. Nous n'avons pas eu d'autres précisions.

Les communistes constatent un glissement très net dans l'attitude de la population brestoise en faveur des actions les plus dures de la Résistance.

L'exécution du juge d'instruction Le Bras à Nantes, qui était connu à Brest pour y avoir procédé à des interrogatoires de résistants, notamment du groupe "Elie" suivie de près par l'attentat contre le brigadier G qui avait porté un faux témoignage contre Charles De Bortoli, responsable de son exécution, va entraîner une formidable activité policière dans toute la Bretagne. 

De juin à fin septembre 1942, on compte déjà 247 arrestations de communistes et de sympathisants très proches dans le seul département du Finistère. L'enquête est confiée à la SPAC (Section de Protection anticommuniste) et dure du 26 septembre 1942 à février 1943. Elle va porter des coups très durs à l'organisation communiste comme à ses FTP, notamment à Brest. Des policiers de la SPAC viennent à Brest, les policiers collaborateurs locaux leur remettent les rapports des enquêtes passées ou en cours. 

Le premier arrêté dans cette affaire est Raoul Derrien, alors qu'il vient retirer à la consigne de la gare son vélo que Primas lui renvoie après l'avoir utilisé lors d'opération dans le Morbihan, où l'engin a été repéré. A peu près à la même heure, Albert Rolland, adjoint de Pierre Corre, reçoit la visite de la police à son domicile. Il est arrêté tandis que Eugène Lafleur ("Charpentier") qui se trouve chez lui s'échappe pour être rattrapé peu de temps après par la meute des policiers et des gendarmes français qui ont investi les lieux. La police se présente au domicile de Jules Lesven, mais celui-ci a eu le temps de prendre la fuite. La police embarque sa femme, Mme Lesven, qui laisse dans l'appartement un enfant malade.  

Pendant ce temps là, à Quimper, 700 personnes, dont des notables, suivent le convoi funéraire d'André Quiniou, ancien trésorier régional des J.C., mort en prison des tortures endurées de la part de policiers, français surtout. Et une planque d'explosifs est faite au domicile de Joseph Ropars, 28, rue Richelieu.  

Dans la nuit du 1er au 2 octobre 1942, la police frappe un grand coup.  

Ils sont cette nuit-là 17 militants arrêtés répartis dans trois commissariats de la ville pour être plus tard regroupés dans une cellule du commissariat de Saint-Martin. Parmi les arrêtés, André Vadaine  qui a vu le matin Albert Rannou pour discuter d'une action projetée. 

Adolphe Le Roux, Louis Le Guen sont arrêtés. Pierre Le Corre, sur qui les policiers tirent, parvient à s'échapper. 

Les résistants communistes arrêtés sont conduits à Pontaniou. Les Allemands ont exigé que les "terroristes" soient amenés là. De là, ils sont transférés à la prison du Château, toujours à grand renfort de gendarmes. Une cinquantaine de résistants y sont détenus, communistes pour la plupart ou sympathisants très proches connus dans leurs activités militantes dans diverses organisations du Front Populaire. A la fin de ces opérations policières, le nombre total de détenus patriotes à la prison allemande du Château s'élèvera à 70 environ.

Beaucoup de ces détenus sont torturés par des policiers français. Certains abominablement tel Lafleur: pendu par les mains, il est frappé pendant cinq heures sans qu'il soit détaché une seule minute. Les policiers se relaient à la cravache en présence d'un commissaire qui encourage ses hommes. Les policiers menacent les résistants arrêtés de nuire à leurs proches, femmes et enfants. 

Joseph Ropars est arrêté dans sa "planque" de la rue de Verdun à Saint-Marc, par cinq policiers français. Albert Rolland et Albert Rannou à Saint-Marc, Louis Departout à Kerhuon sont aussi arrêtés. 

Le bilan de ces arrestations est très lourd, touchant des résistants très actifs:  

le 1er octobre 42: Albert Abalain, Marie Salou, Charles Bénard, Théo Drogou, François Joncour, Pierre Le Bec, Adolphe Le Roux, Yves Lesteven, etc. 

le 2 octobre: Yves Richard

le 3 octobre: Georges Abalain

le 4 octobre: Henri Moreau et sa femme Simone,

le 5 octobre: Armand Le Bihan. Et aussi Eugène Lafleur, Théo Salès, Yves Gourmelon, Raoul Derrien, André Vadaine, Albert Rannou, etc. 

Jean Kerautret et V. Guivarc'h sont fusillés à Morlaix le 14 octobre 1942.  

Ces arrestations massives vont gravement ralentir l'activité des FTP mais sans arriver totalement à l'éteindre. Le lundi 5 octobre, en pleine vague d'arrestations, J.L. Primas avec deux camarades, E. Rolland et J. Le Nédellec sauvent un dépôt d'armes de la Résistance. Un peu plus tard, une bombe fabriquée par Primas et déposée par Le Bail explose devant le siège de la Kommandantur. Elle avait été placée sur le rebord d'une fenêtre, rue d'Algésiras. Les autres organisations du PCF dans le Finistère sont durement touchées. Parmi celles qui ont eu des contacts avec Brest, citons: au Pont-de-Buis, Pierre Berthelot et son père, un invalide de la guerre 14-18, sont transférés en prison à Brest. A Quimper, le courageux cheminot Harré subit d'atroces tortures qui entraîneront sa mort le 13 octobre 1942, après huit jours de supplices. 

Le Parti Communiste réussit tout de même à organiser une grande manifestation devant l'arsenal contre le départ de 600 ouvriers vers Hambourg, avec Yvette Richard-Castel qui harangue la foule. Les ouvriers partent mais les wagons sont saccagés et une partie des ouvriers parvient à s'enfuir en route. Selon un rapport du préfet, 6 000 personnes participaient à cette manifestation, criant entre autres "A bas Pétain" et "Aux chiottes le vieux".

Un nouveau triangle de direction clandestine du PCF se met en place avec J.P Le Rest, Gabriel Paul, Jacob Mendrès.

Les arrestations sous l'égide de la SPAC vont se poursuivre jusqu'à fin novembre 1942. Sur les 127 personnes liés au Parti Communiste identifiés et poursuivis par la brigade anti-communiste, seuls 17 parviennent à échapper à la police.

Cela n'empêche pas les attentats FTP de se poursuivre: contre un train de permissionnaires allemands, contre des poteaux indicateurs allemands, le 19 novembre contre le Foyer de la Kriegsmarine. Le 30 novembre, une explosion retentit à 5h25 du matin contre des bureaux militaires allemands. 

Après l'échec d'une tentative d'évasion avec la complicité de Mme Poitou-Duplessis, présidente de la Croix-Rouge, qui fait parvenir des scies à métaux aux prisonniers, et de nombreux sévices infligés par les policiers, les résistants arrêtés en octobre et en novembre 42 sont envoyés à Rennes pour y être jugés, puis à Paris. 

En décembre 1942, Jean Le Nédellec, responsable départemental du Secours Populaire, est arrêté à son tour. Jean-Louis Primas et Jules Lesven sont contraints de quitter l'agglomération brestoise. Venise Gosnat, menacé d'arrestation, s'enfuit du Finistère par Morlaix et retrouve Robert Ballanger à Paris. 

La direction des FTPF à Brest est désormais assumée par Charles Vuillemin et Yves Giloux. 

Fin décembre, les FTP avec Charles Vuillemin, Louis Le Bail, J.P Le Rest, Yves Giloux, font exploser une bombe au cinéma "Eden" où beaucoup de soldats allemands se divertissaient. 

J.L Primas et Yves Giloux sont arrêtés à Nantes en janvier 1943. Jules Lesven et Pierre Corre sont arrêtés en mars, et fusillés, après avoir encore descendu un collaborateur en janvier 43 au Mans.

Eugène Kerbaul s'évade lui du camp de concentration de Voves en janvier 43. L'année 1943 va être marquée par un redoublement des activités résistantes, par un redoublement de la répression aussi. Ainsi, dans l'été 1943 les Allemands pensant terroriser les communistes vont extraire de plusieurs lieux de détention 19 communistes brestois pour les amener au Mont-Valérien où ils sont fusillés le 17 septembre. 

Voici la liste des résistants communistes brestois tombés en tout jusqu'en 1943: 

32 fusillés: Albert Abalain, Lucien Argouac'h, Alex Auvinet, André Berger, Pierre Corre, Marcel Cosquer, Charles De Bortoli, Louis Departout, Yves Giloux, Vincent Guivarc'h, Alfred Jouan, Jean Kerautret, Eugène Lafleur, Bernard Laurent, Louis Le Bail, Ernest Le Borgne,  Paul Le Gent, Louis Le Guen, Jean-Pierre Le Rest, Paul Lescop, Jules Lesven, Jean Loyen, Paul Monot, Henri Moreau, Jean-Louis Primas, Jean Quintric, Albert Rannou, Albert Rolland, Etienne Rolland, Joseph Ropars, Jean-Marie Teuroc, Charles Vuillemin

8 morts en déportation ou de la torture: Albert Cadiou, Georges Cadiou, Yves Gourmelen, Yvon Le Berre, Charles Le Bris, Jean Marc, Jean Masson, Ténénan Monot

7 tués en opérations dans les rangs des FTP: Marcel Boucher, Pierre Cariou, André Garrec, Jean-Pierre Gourlaouen, Georges Melou, Jean Nicolas, Guy Raoul. 

               

Synthèse à partir du travail d'Eugène Kerbaul, ancien résistant et membre du PCF à Brest, dans "Chronique d'une section communiste de province. Brest, janvier 1935-janvier 1943 - publié en 1992)" reprises par Ismaël Dupont

- 1er avril 2017 

Lire aussi, des articles du "Chiffon Rouge" en lien plus ou moins direct avec celui-ci: 

Albert Rannou: Lettres de prison d'un résistant communiste brestois né à Guimiliau fusillé le 17 septembre 1943 au Mont-Valérien

Dernière lettre de Paul Monot, résistant brestois fusillé au Mont-Valérien le 17 septembre 1943 avec Albert Rannou et 17 autres résistants brestois dont André Berger et Henri Moreau

Dernière lettre à sa femme de Jules Lesven, dirigeant de la résistance communiste brestoise, ouvrier et syndicaliste à l'Arsenal, fusillé le 1er juin 1943,

Lettre de Joseph Ropars, résistant communiste brestois, écrite à sa mère et à sa soeur le jour de son exécution le 17 septembre 1943 au Mont-Valérien

Lettre à ses parents de la prison de Rennes du résistant communiste brestois Albert Abalain, fusillé au Mont-Valérien le 17 septembre 1943 (fonds d'archives ANACR 29)

Communistes de Bretagne (1921-1945)      

La Résistance et les communistes à Concarneau (à partir des notes et archives de Pierre Le Rose)  

Les déportés morlaisiens dans les camps nazis pendant la seconde guerre mondiale

Persécutions et déportations des juifs du Finistère:"Sur les traces perdues d'une famille juive en Bretagne" par Marie-Noëlle Postic Coop Breizh, 2007)       

L'audience du Parti Communiste à la libération dans le Finistère

Le Front Populaire dans le Finistère: C'était 1936, le Front Populaire vu de Bretagne

Le mouvement breton du XIXe siècle jusqu'à la Seconde Guerre Mondiale: une chronologie (par Ismaël Dupont)

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2 avril 2017 7 02 /04 /avril /2017 12:23
manifestation aux Urgences de l'hôpital de Morlaix

manifestation aux Urgences de l'hôpital de Morlaix

Halte à l'austérité sur le Centre Hospitalier du Pays de Morlaix! (CGT): Signez la pétition du personnel des Urgences!
Halte à l'austérité sur le Centre Hospitalier du Pays de Morlaix! (CGT): Signez la pétition du personnel des Urgences!
ci dessous le lien de la pétition en ligne du personnel du service des Urgences de Morlaix,
merci de signer et partager.

https://www.change.org/p/ marisol-touraine-urgence-aux- urgences-de-morlaix?recruiter= 60387704&utm_source=share_for_ starters&utm_medium=copyLink

 
 
-- 
Syndicat CGT du CHPM
15 rue Kersaint Gilly
BP 97237
29672 Morlaix cedex
02 98 62 61 60 poste 7323
06 58 96 23 19

 

 

Morlaix le 27 Mars 2017,

Halte à l'austérité sur le CHPM !!!

les Urgences sont mobilisées depuis le début d 'année 2017 dénonçant une impossibilité pour eux de prendre en charge de manière pérenne leurs patients face à la hausse de 20 % de fréquentation de leur service non compensée par la direction .

Si le principe d'adaptation constante de l'outil hôpital est constamment utilisé par la direction pour réduire la masse salariale, alors pourquoi ne serait-il pas pris en compte quand l’activité des services est en augmentation constante ?

Face à leurs revendications la direction n 'a rien trouvé de mieux que de faire du saupoudrage .mais en aucun cas n 'a jugé bon d’étudier leurs propositions somme toute raisonnables vu l'augmentation du nombre de passage par jour dans ce service . Ils ne demandent que de pouvoir travailler en sécurité en ayant un poste IDE la nuit en plus .

Et bien non on leur donnera l'IADE du bloc mater pour le déchoquage si l'activité du bloc le permet …. cette proposition à moyen constant est une véritable provocation !

Contacté par l’équipe du bloc pour dénoncer cela , nous les avons rencontré ce jour ainsi que le service des urgences. La CGT a déposé ce jour un préavis de grève reconductible et illimité à la journée et/ou un débrayage de 14h à 15h à partir du 3 avril prochain, ceci afin d’étendre le mouvement à tous les services de l’hôpital qui subissent au quotidien cette maltraitance institutionnelle imposant une mobilité forcée du personnel hors de leur service d'origine , des conditions de travail intolérables et ce dans tous les services de l’hôpital

Les principales revendications de la CGT sont :

- Des moyens humains en adéquation avec la charge de travail aux Urgences et UHCD du CHPM. - Une prise en compte du malaise de l’équipe soignante et de leur épuisement professionnel des Urgences et UHCD, ainsi que de tous les agents du CHPM

- Contre la proposition formulée par la direction d’utiliser des ide anesthésistes au déchoquage des urgences la nuit.

- Contre la Déqualifications de postes sur les EHPAD / USLD - Contre la Suppression de postes sur la psychiatrie, contre la fermeture des EMAD

- Contre l’utilisation des chambres d’apaisement en isolement.

- Contre l'Organisation bancale au plateau technique

- Contre les Fermetures saisonnières (UHCD, Cardio, Pédiatrie, chirurgie) - Contre la flexibilité et la mobilité interne imposée aux agents

- Pour une vraie période de 3 semaines de congés annuels en juillet ou août pour tous les agents. (médecine, pneumo, SSR, cardio, Belizal, Argoat, psy …)

- Fin des 7h imposées aux agents contractuels du CHPM

- Pour le maintien d’un vrai service technique de qualité et le maintien de la cuisine centrale.

Nous rencontrons la CFDT et SUD le mercredi 29 mars afin d'organiser les mobilisations à venir pour que cesse ce plan d’austérité sans précédent.

La CGT Centre Hospitalier de Morlaix

 

 

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2 avril 2017 7 02 /04 /avril /2017 12:10
Discriminations, un film d'Hubert Budor à la MJC de Morlaix le jeudi 6 avril à 20h30
Discriminations
Film d'Hubert BUDOR - 52 min

Jeudi 6 avril à 20h30
Le film raconte le combat quotidien d'Emmanuelle Boussard-Verrecchia, avocate en droit social, et de François Clerc, syndicaliste. Depuis plus de quinze ans, ce tandem tente de faire reculer les discriminations dans le monde du travail.

La projection sera suivie d'une discussion avec le vice-président du Conseil des Prud'Hommes de Morlaix

Entrée au chapeau
 
MJC Morlaix
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2 avril 2017 7 02 /04 /avril /2017 12:07
29 mars 1989: Assassinat de Dulcie September sur le sol français par des tueurs du régime d'apartheid d'Afrique du Sud

Le 29 Mars 1988, Dulcie September était assassinée sur le sol Français par les tueurs du régime d'apartheid de Prétoria ! Les assassins retrouvés ne seront jamais jugés en Afrique du Sud (des militaires ) et l'affaire classée en France sans que les complicités n'aient été recherchées 
Dulcie avait 52 ans , elle était la représentante en France de l'African National Congress (ANC)
Alors secrétaire général la JC des Côtes du Nord ( devenues Côtes d'Armor en 1990 ) je l'avais rencontrée à Saint Brieuc en 1987 lors d'une des nombreuses initiatives que nous avions prise ( avec d'autres organisations, partis et associations ) pour exiger la libération de Nelson Mandela 
J'en garde un souvenir ému, celui d'une combattante humble et charismatique 
Une rue porte son nom à Saint Brieuc

Pascal Fournet 

29 mars 1989: Assassinat de Dulcie September sur le sol français par des tueurs du régime d'apartheid d'Afrique du Sud
29 mars 1989: Assassinat de Dulcie September sur le sol français par des tueurs du régime d'apartheid d'Afrique du Sud
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2 avril 2017 7 02 /04 /avril /2017 11:54
Virginie Picaud a fait parti de l'équipe de chercheurs qui a réalisé l'exposition, un engagement logique du Musée de la Résistance lieu référent du concours de la Résistance dans le département. | Ouest-France, 1er avril 2017

Virginie Picaud a fait parti de l'équipe de chercheurs qui a réalisé l'exposition, un engagement logique du Musée de la Résistance lieu référent du concours de la Résistance dans le département. | Ouest-France, 1er avril 2017

Le musée de la Résistance en Argoat s’est associé au collectif histoire de Châteaubriant, afin de réaliser cette exposition basée sur les camps nazis (1933-1945).

« Le musée est inscrit avec dix-huit autres sites dans le réseau des musées de la Résistance », c’est dans ce cadre que l’animatrice, Virginie Picaud, inscrit le travail qu’elle a réalisé avec le site de Châteaubriant, en Loire-Atlantique, sur le thème du Concours national de la Résistance et de la Déportation, retenu en 2017 : « La négation de l’homme dans l’univers concentrationnaire qui trouve son origine dans l’idéologie nazie ».

Ce partenariat, permet au musée de présenter cette recherche d’historiens, de documentalistes, « nous avons plusieurs documents de famille, comme celle du fils de Marie-Claude Vaillant-Couturier, résistante et déportée ».On peut lire ses témoignages au procès de Nuremberg sur les panneaux, qui précède les jugements et les sanctions des responsables nazis. On y découvre aussi le travail de reconstruction, de résilience, après le retour des déportés à partir de 1945.

« Un sujet qu’il n’a pas été simple à construire », raconte Virginie. L’exposition explique le nazisme, « l’idée d’une supériorité supposée de la race aryenne, incarnée par le peuple allemand, et qui désigne les ennemis à combattre ou à abattre ».De nombreuses photographies apportent un éclairage concret de la réalité des camps et des extraits de documents et de lettres confiées aux chercheurs et historiens du collectif de rédaction.

Ainsi, l’exposition présentée en douze panneaux, évoque tour à tour le nazisme et ses idées, le péril juif, le racisme, les premiers camps hitlériens dès 1933, l’organisation des camps, déshumanisation, le chant des marais, les dénonciations du nazisme en Allemagne et en France, le transport des déportés et l’arrivée au camp, le génocide des juifs, la déportation des enfants, la vie quotidienne et le travail dans les camps. La dénonciation des camps avec un fil rouge, des extraits du livre Nuit et Brouillard sur chaque panneau.

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1 avril 2017 6 01 /04 /avril /2017 16:12
Decès de Jean Nedelec, vieux camarade communiste brestois, combattant infatigable de la Laïcité

C’est avec tristesse que nous faisons part du décès de notre camarade du PCF Jean Nédélec qui fut un combattant infatigable de la Laïcité en tant que responsable de la Fédération des Oeuvres Laïques. 

 

 Jean Paul CAM, secrétaire de section à Brest, et Ismaël Dupont, secrétaire départemental du PCF Finistère

 

Nous avons la tristesse de vous faire part du décès de

 

Jean NEDELEC

 

à l’âge de 97 ans.

 

Un dernier hommage lui sera rendu le mercredi 5 avril à 14h30

à la salle de cérémonie du Vern à Brest.

 

Jean repose à l’Ehpad de Kérampéré 15 rue Guillaume Kéraudy Brest chambre 217.

 

La famille

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1 avril 2017 6 01 /04 /avril /2017 15:44

VENUE DE L'AMBASSADRICE D'ISRAEL A L'IEP DE RENNES:  Aliza Bin Noun

Les étudiant.e.s de l'IEP de Rennes se sont mobilisés hier (30 mars 2017), avec notamment l'action des Jeunesses Communistes de Rennes, pour soutenir la Palestine et affirmer leur refus de voir s'exprimer Mme Aliza Bin Noun, ambassadrice d'Israël et représentante du gouvernement d'extrême-droite de Benyamin Netanayahou. 

Leur déclaration: 

Nous, étudiants de Sciences Po Rennes, déclarons que nous sommes fermement opposés à la tenue de cette conférence. Aliza Bin Noun s’est invitée au sein de notre établissement pour représenter l’Etat d’Israël, un état colonisateur gouverné par l’extrême droite. Israël, la soi-disant seule démocratie du Moyen-Orient, viole depuis des décennies le droit international et continue d’imposer un régime d’apartheid violent aux Palestiniens en dépit de l’indignation internationale. L’apartheid, nous le rappelons, désigne un régime où une partie de la population subit des discriminations et une exclusion fondée sur des critères de races, d'ethnies ou de religions. Ce mois-ci, l’Etat d’Israël ainsi que les Etat-Unis ont fait pression sur l’ONU pour supprimer un de ses rapports rédigé par deux américains spécialistes du droit international, Richard Falk et Virginia Tilley, concluant qu’« Israël est coupable de politique et de pratiques constitutives du crime d’apartheid ». Cela a conduit, en signe de protestation, à la démission de la secrétaire générale adjointe des Nations unies, Rima Khalaf.

Quotidiennement, en Israël et dans les territoires palestiniens occupés, les autorités israéliennes procèdent à des expulsions forcées ainsi qu’à des démolitions d’habitations palestiniennes en Cisjordanie alors qu’elles continuent d’y promouvoir ses colonies illégales. En 1974, on recensait 2019 colons israéliens en Cisjordanie. En 2013, ils étaient 500 000. L’extension incessante des colonies israéliennes ne cesse de faire reculer la possibilité pour les Palestiniens d’avoir leur propre Etat puisqu’elles induisent un morcellement de leur territoire, morcellement voulu par Israël. Cette dernière impose aussi des restrictions sévères à la liberté de circulation des Palestiniens et maintient depuis 10 ans un blocus militaire sur la bande de Gaza, imposant à 1,9 million d’habitants des conditions de vie inhumaines. Depuis de nombreuses années, l’armée israélienne assassinent des civils, y compris des enfants, et jettent en prison celles et ceux qui osent défier leur occupation. Elle use de la torture en toute impunité sur ses détenus. Fréquemment, Israël exerce des attaques massives à l’encontre des palestiniens sous couvert de légitime défense : en 2009, avec l’opération Plomb Durci à Gaza, 1300 palestiniens sont morts, 5000 ont été blessés, pour 13 morts du côté israéliens. En 2014, 1460 palestiniens à Gaza ont périt sous les bombardements israéliens. D’après le gouvernement israélien, 47% de ces morts étaient des terroristes. Le peuple palestinien est totalement démuni face à l’Etat israélien qui possède l’une des armées les plus puissantes du monde. Le budget annuel de l'armée israélienne en 2015 était de 18,6 milliards de dollars et il ne cesse d’augmenter.

Ces dernières semaines, l'ambassade d’Israël, que Madame Aliza Bin Noun dirige, a multiplié les pressions sur plusieurs universités dans le but d'empêcher la tenue des événements de l'International Apartheid Week qui devaient se tenir partout en France. Certains militants de l'Association France Palestine Solidarité à Rennes ont été par la suite menacés de mort et de viol par des militants d'extrême droites pro-Israël. Nous ne comprenons pas comment une représentante du gouvernement israélien peut s'octroyer le droit de parler au sein des universités françaises tout en niant celui des militants contre l’occupation israélienne à exprimer leur solidarité envers les Palestiniens.

C’est la campagne de boycott international qui a réussit à venir à bout du régime d’apartheid en Afrique du Sud. Ainsi, nous exigeons l’abrogation de la circulaire interdisant la campagne BDS en France et nous revendiquons la nécessité d’un boycott total envers l’Etat d’Israël afin que les palestiniens et les palestiniennes puisse enfin accéder à la liberté et à la dignité. Comme l’a dit Mandela « Notre liberté est incomplète sans la liberté du peuple palestinien ». Ainsi, pour protester contre la politique d’Israël, nous vous demandons à tous de bien vouloir quitter la salle pour faire en sorte que cette conférence n’ait pas lieu. Si vous hésitez encore, sachez que madame Aliza Bin Noun, ici présente, nie l’existence des colonies israélienne en Cisjordanie et a été la cheffe du Bureau politique du ministre israélien des Affaires étrangères Liberman en 2012 qui a de magnifiques citations dont celle-ci au sujet des prisonniers palestiniens « Je propose de les transporter en autocars jusqu’à la mer morte pour les noyer ».

Rennes. Des étudiants manifestent contre l’ambassadrice d’Israël (Ouest-France)

Rennes. Des étudiants manifestent contre l’ambassadrice d’Israël (Ouest-France)

30 mars: Liberté pour la Palestine: Contre la venue de l'ambassadrice d'Israël à l'Institut d'Etude Politique de Rennes: manifestation de protestation des Etudiants à Sciences-Po
30 mars: Liberté pour la Palestine: Contre la venue de l'ambassadrice d'Israël à l'Institut d'Etude Politique de Rennes: manifestation de protestation des Etudiants à Sciences-Po

Des étudiants de Sciences Po Rennes ont protesté, ce jeudi , contre la venue de l’ambassadrice d’Israël dans le cadre d’une rencontre avec les élèves de l’établissement.

« On manifeste contre la venue de l’ambassadrice d’Israël », explique Kevin, membre de l’association France Palestine solidarité. La venue, ce jeudi matin, de la diplomate israélienne d’Aliza Bin-Noun dans les locaux de l’Institut d’études politiques (IEP) de Rennes a déclenché une vague de protestations aux abords et à l’intérieur des locaux de l’IEP breton.

Arrivée dans le cours de la matinée à Sciences Po, l’ambassadrice devait rencontrer les étudiants puis se prêter à un exercice de questions-réponses. Toutefois, cette première visite de la diplomate à Sciences Po Rennes a rapidement été perturbée.

Des manifestants pro palestiniens présents

À l’extérieur, une vingtaine de manifestants se sont postés devant l’entrée de l’établissement avec des drapeaux palestiniens et des pancartes dénonçant la politique israélienne dans les territoires occupés. Les protestations ont ensuite continué à l’intérieur de l’amphithéâtre Érasme, où Aliza Bin-Noun devait prendre la parole.

Peu de temps après le début du discours de l’ambassadrice, une partie des étudiants se sont fermement opposés à la venue de la diplomate car selon ces étudiants « l’État d’Israël viole depuis des décennies le droit international. »

Une rencontre écourtée

Par la suite, plusieurs dizaines d’élèves ont quitté les lieux avant de déclencher l’alarme incendie en signe de protestation.

Après avoir laissé passer la bronca, l’ambassadrice d’Israël a remercié les élèves restés l’écouter.« On peut s’exprimer à l’université même si, parfois, c’est difficile. Merci à ceux qui sont toujours présents. »

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1 avril 2017 6 01 /04 /avril /2017 15:39
Conférence de presse d'Ismaël Dupont et Murielle Grimardias, candidats PCF-Front de Gauche aux élections législatives, au bar des Sports à Lanmeur avec les militants de la section communiste de Lanmeur ce 1er avril 2017
A gauche: Jean-Yves Daniel, Serge Puil, Jeremy Lainé, adjoint PCF à Guimaëc, Ismaël Dupont, Jean-Claude Postic, Michel Tudo - à droite de la table, André Bouget, élu PCF à Lanmeur, Zélinda Bouget, Muriel Grimardias, Mireille et Michel Dizès

A gauche: Jean-Yves Daniel, Serge Puil, Jeremy Lainé, adjoint PCF à Guimaëc, Ismaël Dupont, Jean-Claude Postic, Michel Tudo - à droite de la table, André Bouget, élu PCF à Lanmeur, Zélinda Bouget, Muriel Grimardias, Mireille et Michel Dizès

Conférence de presse d'Ismaël Dupont et Murielle Grimardias, candidats PCF-Front de Gauche aux élections législatives, au bar des Sports à Lanmeur avec les militants de la section communiste de Lanmeur ce 1er avril 2017

C'était cet après-midi, de 14h30 à 15h30, une conférence de presse pour annoncer la candidature de Muriel Grimardias, résidant à Lanmeur, comptable retraitée, bénévole d'une association humanitaire, à mes côtés, et pour présenter notre campagne actuelle du Parti Communiste: 

- Obtenir un maximum de suffrages pour Jean-Luc Mélenchon afin de tenter de qualifier un candidat de gauche pour les Présidentielles, tout en continuant à porter des objectifs de rassemblement de la gauche dans sa diversité sur la base d'une volonté de rupture avec le libéralisme, l'austérité, et la monarchie présidentielle incarnés par le quinquennat Hollande. Le Parti Communiste depuis un an et demi porte cet objectif de rassemblement pour faire gagner la gauche et une majorité de progrès, de transformation sociale, démocratique, écologique, aux présidentielles et aux législatives.

- Aux législatives, rassembler pour avoir un député vraiment à gauche dans la circonscription de Morlaix, engagé dans les luttes pour les services publics, la défense des travailleurs, l'écologie, les libertés et la solidarité. Un député de terrain, vivant au contact des citoyens, prêt à se montrer combatif à l'Assemblée comme l'ont été les 10 députés du Front de Gauche sous le mandat précédent. Ce sont les députés qui votent les lois, il est de la plus haute importance de se mettre en condition de constituer une majorité parlementaire qui sera forcément diverse, quelque soit le candidat de gauche élu, dans le meilleur des cas, et d'avoir des députés communistes qui porte tout un héritage de conquêtes sociales et de combats démocratiques ( la Sécurité Sociale, les services publics, les hausses de salaires, la taxation des revenus financiers et des profits, la culture et le sport pour tous, la lutte pour la décolonisation, pour le désarmement nucléaire). Même en cas de victoire des ultra-libéraux, la présence de députés communistes au Parlement sera précieuse pour mener le combat sur le terrain parlementaire et servir d'appui aux luttes dans la rue et les entreprises, pour constituer la colonne vertébrale d'une gauche qui doit retrouver ses couleurs et ses valeurs. 

- Avoir un député intègre et dévoué à des idéaux plus qu'à un plan de carrière qui s'engage dans sa circonscription et qui rende des comptes à la population.   

Ce sont ces objectifs que nous servons. 

Ismaël Dupont - 1er avril 2017 

Conférence de presse d'Ismaël Dupont et Murielle Grimardias, candidats PCF-Front de Gauche aux élections législatives, au bar des Sports à Lanmeur avec les militants de la section communiste de Lanmeur ce 1er avril 2017
Conférence de presse d'Ismaël Dupont et Murielle Grimardias, candidats PCF-Front de Gauche aux élections législatives, au bar des Sports à Lanmeur avec les militants de la section communiste de Lanmeur ce 1er avril 2017
Conférence de presse d'Ismaël Dupont et Murielle Grimardias, candidats PCF-Front de Gauche aux élections législatives, au bar des Sports à Lanmeur avec les militants de la section communiste de Lanmeur ce 1er avril 2017
Conférence de presse d'Ismaël Dupont et Murielle Grimardias, candidats PCF-Front de Gauche aux élections législatives, au bar des Sports à Lanmeur avec les militants de la section communiste de Lanmeur ce 1er avril 2017
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1 avril 2017 6 01 /04 /avril /2017 15:39
photo Ismaël Dupont: Marie-Hélène Le Guen, Jean-Luc Le Calvez, Jean-Marc Nayet, Martine Carn

photo Ismaël Dupont: Marie-Hélène Le Guen, Jean-Luc Le Calvez, Jean-Marc Nayet, Martine Carn

Les communistes de Morlaix distribuent des tracts sur le marché pour appeler à voter Jean-Luc Mélenchon et pour une majorité de progrès à l'Assemblée Nationale
Les communistes de Morlaix distribuent des tracts sur le marché pour appeler à voter Jean-Luc Mélenchon et pour une majorité de progrès à l'Assemblée Nationale
Les communistes de Morlaix distribuent des tracts sur le marché pour appeler à voter Jean-Luc Mélenchon et pour une majorité de progrès à l'Assemblée Nationale

Ce 1er avril, pour la troisième fois sur le marché de Morlaix depuis décembre 2016, 8 militants communistes morlaisiens distribuaient des tracts avec les propositions du programme "La France en Commun" du Parti Communiste appelant à voter Mélenchon pour un vrai changement social, économique, démocratique en France, et la constitution d'une majorité de progrès rompant avec les orientations néo-libérales des cinq ans de pouvoir Hollande. 

Demain, dimanche 2 avril, des militants communistes seront au marché de Saint-Martin-des-Champs. 

Et des tracts d'appel à voter Mélenchon sont aussi distribués dans les quartiers de Morlaix, St Martin des Champs, et Lanmeur. 

Il est encore temps de renforcer la dynamique du vote Mélenchon pour faire qualifier un candidat de gauche au second tour! 

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1 avril 2017 6 01 /04 /avril /2017 14:13
" Sous les cendres du quinquennat ", l'éditorial de Patrick Apel-Muller dans l'Humanité du 31 mars 2017
La dernière abjuration de Manuel Valls dit tout sur le quinquennat. Toute promesse reniée, l’ancien premier ministre se rallie au candidat de la finance branchée et prône même une coalition avec la droite de François Fillon. Cette fin de parcours  dit tout des étapes précédentes, de l’entreprise engagée dès juin 2012 par François Hollande et de la volonté de tuer le Parti socialiste trop réticent à une conversion complète au libéralisme.
À voir émigrer les marquis du régime, à assister au chemin de croix de Benoît Hamon, à entendre le petit cénacle qui gouvernait, on mesure l’état de décomposition d’un
Parti que François Mitterrand avait voulu hégémonique à gauche. Autre chose peut naître.
 
Ne nous y trompons pas : le courant social-démocrate, le réformisme ne disparaissent pas. le squelette politique se désagrège mais il reste une idéologie ancrée dans notre pays, qui cherche toujours le compromis entre changer et conserver, qui oscille d’un pôle à l’autre en fonction des rapports de force de la société ; quelques années après, le Parti socialiste ne s’était-il pas remis de la catastrophe de 1969, au prix d’une mue et de départs ? Ce n’est pas dans les confluences saumâtres d’Emmanuel Macron qu’il parviendra à se ressourcer. Certains élus peuvent y sauver leur mandat mais pas plus. L’électorat de la primaire – c’est-à dire le moteur socialiste – a choisi sans ambiguïté la censure du quinquennat et une option à gauche. Les soutiens de Benoît Hamon qui aspirent à relancer le socialisme n’y parviendront qu’en rejetant la camisole des solutions libérales et en acceptant de renouer avec modestie avec les forces de gauche aujourd’hui portées par la campagne dynamique de Jean-Luc Mélenchon. Ce chantier est esquissé. Il faudra du temps pour le mener à bien. Il est vital pour construire une gauche utile à notre peuple.
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