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14 mai 2015 4 14 /05 /mai /2015 15:59

Attention!

En raison d'un cas de force majeure indépendant de la volonté de Michel Etiévent comme de la section PCF de Morlaix, la conférence débat prévue le mardi 19 mai 2015 sur Ambroise Croizat et la naissance de la Sécurité Sociale et du système des Retraites est annulée!

Veuillez nous en excuser.

Nous allons tenter de faire venir Michel Etiévent et Gilles Perret à l'occasion de la sortie de leur film sur "La Sociale" - Ambroise Croizat et la naissance de la Sécurité Sociale - en décembre 2015.

http://www.lasociale.fr/

« Le modèle social français est le pur produit du Conseil national de la Résistance. Un compromis entre gaullistes et communistes. Il est grand temps de le réformer, et le gouvernement s'y emploie. Les annonces successives des différentes réformes par le gouvernement peuvent donner une impression de patchwork, tant elles paraissent variées, d’importance inégale, et de portées diverses : statut de la fonction publique, régimes spéciaux de retraite, refonte de la Sécurité sociale, paritarisme... A y regarder de plus près, on constate qu'il y a une profonde unité à ce programme ambitieux. La liste des réformes ? C'est simple, prenez tout ce qui a été mis en place entre 1944 et 1952, sans exception. Elle est là. Il s'agit aujourd'hui de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance ! »

citation parue dans le magazine Challenges en 2010 de Denis Kessler, alors vice-président du Medef...

depuis, avec les Sarkozy, Fillon, Hollande, Valls, Macron et consorts, ce chantier de déconstruction est en cours d'exécution accélérée. Jusqu'à quand ?

***

Michel Etiévent Ecrivain, historien,journaliste. Auteur d’une quarantaine d’ouvrages (documentaires, essais, contes…). Concepteur et maître d’oeuvre de projets d’écriture collective en collaboration avec les milieux universitaire, scolaire, urbain, hospitalier, carcéral, en lien avec les ministères de l’Education nationale, de la Culture, de la Justice, de la Santé.

A écrit "Ambroise Croizat et l'invention sociale" (nouvelle édition en 2012 chez GAP), collaboré avec le haut-savoyard Gilles Perret pour la réalisation des films "Les jours heureux", "De mémoire d'ouvriers".

Michel Etiévent écrivait sur un blog militant le 3 décembre dernier:

" A VOUS MES AMIS...

Quand je vois la crise s'approfondir, les usines tomber, grossir le flot des pauvres, le racisme ravager l'avenir, la haine sourdre, quand je vois des copains fatigués déserter le front de résistances, des intellos bidons faire du fric avec du vide, prêcher le renoncement ou la ringardise à longueur de livres ou d'antenne, quand je vois le décor de nos vies s'enfoncer dans la télé "déréalité", des fois moi aussi j’aurais envie de tout laisser tomber, de sauter du train de la résistance, de m'effondrer dans mon canapé chaud, une pile de livres aimés comme futur, ou me perdre à tout jamais sur la beauté de mes sentiers, ne plus rien voir, ne plus rien entendre, "jouir de la vie" comme ils disent!

Et bien non, ça ne dure jamais longtemps, parce qu' aussitôt je repense à tous ces copains de misère, ces traîne la faim de dignité qui, au long des siècles, malgré les désespérances les plus noires, ne se sont jamais laissé aller, ces enfants des mines qui nous livraient l'énergie du syndicalisme, ces communards écrasés qui se relevaient et montaient pour nous à "l'assaut du ciel", ces copains comme Croizat, Paul , Semard tous ces anonymes des luttes qui se faisaient casser la gueule dans une Europe minée par le fascisme, qui désespéraient eux aussi devant l'allongement des files de chômeurs, d'affamés aux crises de 29, mais qui se relevaient sans cesse, nous livrant nos grands conquis du front populaire...

Quand je repense à tous ces jeunes Moquet, à tous ces résistants qui auraient pu eux aussi déserter le combat clandestin ou les maquis et se réfugier dans le confort d'une France collabo ou indifférente, ces jeunes du CNR qui réalisaient une fabuleuse utopie dans une France assaillie par la répression et les ruines et nous livraient la sécurité sociale, la retraite et un héritage social considérable.. oui quand je pense à tout cela... alors je me relève, certes je chancelle, mais je suis debout et je repars sur le chemin des luttes et des conférences, gonflé de l'espoir de ceux qui ont nourri mon Histoire de dignité. Michel Etievent"

Biographie d'Ambroise Croizat

Ambroise Croizat est né en 1901 dans la vallée de la Tarentaise, en Savoie. Son père, originaire de Chambéry, est ferblantier dans la métallurgie et « travaille douze heures par jour, face à l'éclat des fours, sept jours sur sept (la loi sur l'attribution du congé hebdomadaire ne date que du 13 juillet 1906), le visage et les mains brûlés par les ébarbures de métal en fusion ».

Ambroise Croizat commence à travailler à treize ans comme apprenti ajusteur-outilleur dans une usine de Lyon. A 19 ans, au sortir de la guerre, il prend des responsabilités dans le Syndicat CGTU des Métaux. Dans les années 1920, il milite contre le militarisme, pour une paix plus juste avec l'Allemagne, contre le colonialisme et la guerre du Rif au Maroc. En 1926, il devient permanent du PCF à Paris, puis secrétaire général de la Fédération CGTU des métaux, pour laquelle il organise des grèves partout en France pour les salaires, la réduction du temps de travail, contre le chômage. En 1934, le PCF et la CGTU lancent une stratégie de Front Populaire face à la montée de la menace fasciste et la tentative de coup d'état du 6 février 1934. Les mots d'ordre de la gauche unifiés sont « Pain, Paix, Liberté ». L'unité de la CGT sera finalement réalisée le 1er mars 1936, deux mois avant l'arrivée du Front Populaire au pouvoir. Aux élections législatives du 28 avril 1936, Croizat est élu député du 14e arrondissement de Paris. Il figure parmi les organisateurs des grèves de mai-juin 1936 sous le Front Populaire qui aboutisse à une flambée des adhésions syndicales. Depuis mai 1936, Croizat siège à la « Commission spéciale » du gouvernement qui a été chargée d'élaborer les réformes et veille à leur application sur le terrain. En 1937, il inaugure des maisons de repas, des parcs de loisirs, des colonies de vacances pour la classe ouvrière.

Mais dès février 1937, le gouvernement, sous la pression du patronat, décide d'une pause dans les réformes. La guerre civile en Espagne, et le refus de Blum et du gouvernement, sous la pression anglaise notamment, de venir en aide à la République espagnole assiégée par les fascistes, éloigne les communistes de leurs alliés socialistes et radicaux. Le 12 novembre 1938, le gouvernement Daladier publie une série de décrets-lois qui instaurent la baisse des salaires, déjà fortement grignotés par l'inflation (50% en 2 ans), des impôts nouveaux et surtout la fin de la semaine des 40 heures, qualifiée pour l'occasion de « loi de paresse et de trahison nationale ». Daladier le capitulard s'écrie: « Cette loi est responsable de tous les maux de l'économie. On ne peut avoir une classe ouvrière à deux dimanches et un patronat qui s'étrangle pour faire vivre le pays ».

En novembre 1938, suite à de grandes grèves ouvrières suivies de licenciements arbitraires et d'états de sièges policiers, le gouvernement envoie les troupes devant les entreprises. Le 1er décembre 1938, 36 000 ouvriers sont licenciés dans l'aéronautique et les arsenaux, 8000 dans la chime et l'automobile. Plus de la moitié sont des responsables syndicaux CGT.

Dans son modeste appartement du 79, rue Daguerre où il vit depuis 1936, Croizat rédige son édito: « Le 30 novembre, le patronat a opéré le savant triage qu'il attendait. Il tient sa revanche sociale sur 1936. Des femmes ont faim, des enfants ont froid. L'homme n'est plus au travail. Partout, les consignes ont été données par les patrons revanchards. Des listes noires circulent. Les sous-traitants des grandes entreprises ont été sommés de ne pas embaucher des ouvriers licenciés sous peine de voir leurs commandes supprimées. La haine est partout. Ils ont défendu leurs outils parce qu'ils croyaient en la grandeur de la France, en ses traditions de dignité, en cet espoir que mai 1936 avait fait éclore. Plus que jamais, nos solidarités vont vers eux. C'est eux, la France. Cette France bafouée par ceux qui ne rêvaient que de revanche ».

Le mouvement ouvrier est décapité. Début 1939, avec l'aval de Daladier, Hitler s'empare de la Tchécoslovaquie.

Le pacte germano-soviétique signé à l'été 1939, les communistes, contre lesquels on avait déjà prévus des mesures de rétorsion en cas de conflit avant la connaissance du pacte, sont jetés en pâture. Le 27 août, l'ensemble de la presse communiste est interdite. Le 26 septembre, le PCF est dissous. 666 élus sont déchus.

Le 7 octobre 1939, Croizat est arrêté sur les marches de l'Assemblée Nationale, puis enfermé à la Prison de la Santé avec d'autres députés communistes, dont Prosper Môquet, le père de Guy, le jeune homme bientôt fusillé à Chateaubriand. L'extrême-droite réclame purement et simplement la loi martiale pour les communistes. En Janvier 1940, Croizat fait parti des 36 députés communistes condamnés à 5 ans de prison au terme d'un simulacre de procès, sous l'impulsion des anciens collègues de l'Assemblée Nationale, dont certains appartenaient à la majorité du Front Populaire.

En avril 1941, Croizat et ses camarades communistes sont envoyés en prison en Algérie, où ils vivent dans des conditions de détention très dures. Le débarquement allié à Alger a lieu le 8 novembre 1942 mais les députés communistes ne sont libérés que le 5 février 1943, après trois ans d'enfermement. Les Américains craignent qu'une fois libérés, ils ne deviennent vite les principaux animateurs de la politique anti-vichyste et soulèvent entre autre le problème du droit à la Liberté des pays du Maghreb. Et de fait, une fois libéré, Ambroise Croizat contribue à réorganiser le mouvement communiste et le syndicat au Maghreb, à tel point qu'en janvier 1944, la CGT affiche 120 000 adhérents en Afrique du Nord. Dès août 1943, dans un discours devant un public d'ouvriers, il parle de cette France nouvelle qui naîtra de la Libération: « Redonner à la Nation sa grandeur et aux travailleurs la place qu'ils méritent par leur effort et leur sang versé sera notre tâche. Les larmes et la mort n'auront pas été vaines. Elles accoucheront d'une France nouvelle, celles des nationalisations et de la Sécurité Sociale ».

« En septembre 1943, Ambroise Croizat rejoint, au titre de la CGT clandestine, l'Assemblée Consultative instaurée autour du Conseil National de la Résistance créé par De Gaulle à Alger le 3 juin 1943. Il préside la commission du Travail. C'est là que va prendre vie le programme du Conseil National de la Résistance. «Véritable déclaration des droits nouveaux, charte des futures grandes réformes nées dans la nuit et le feu du maquis ».

Le Conseil National de la Résistance, né le 27 mai 1943 trace les contours de son programme révolutionnaire par l'ampleur et le caractère structurel des réformes proposés, même s'il ne met pas à bas le capitalisme, se contentant de le neutraliser en partie et de créer de nombreuses espaces de socialisation des richesses. Le programme du CNR, qui paraît en zone sud sous le titre "Les jours heureux" est arrêté le 15 mars 1944.

L'invention sociale est en marche: « Instaurer une véritable démocratie économique et sociale impliquant l'éviction des féodalités économiques et financières de la direction de l'économie... Retour à la Nation des grands moyens de production monopolisés, fruit du travail commun, des sources d'énergie, des richesses du sol-sol, des compagnies d'assurance et des grandes banques... Droit d'accès dans le cadre de l'entreprise aux fonctions de direction et d'administration pour les ouvriers et participation des travailleurs à la direction de l'économie... Droit au travail... Liberté de pensée et d'expression ».

Le chantier s'ouvre à la Libération avec une classe ouvrière grandie par engagement dans la résistance, une CGT à cinq millions d'adhérents, un parti communiste à 27% des voix... Le « Parti des Fusillés », premier parti de France, a acquis le prestige et l'autorité d'un parti national, d'autant que les groupes FTP ont accepté de rendre les armes pour que s'installent les commissaires de la République et l'autorité des lois plutôt que celles des maquis. En Octobre 1945, 5 millions de voix se portent aux législatives sur les communistes, qui obtiennent 151 députés à l'Assemblée Nationale. Le 13 novembre 1945, De Gaulle, chef du gouvernement provisoire, fait appel à cinq communistes. Aucun grand ministère régalien mais Charles Tillon au ministère de l'armement, François Billoux à l'Economie Nationale, Marcel Paul à la Production Industrielle, tandis que Maurice Thorez se voit confier un ministère d'état et qu'Ambroise Croizat hérite du travail et de la Sécurité Sociale.

L'ordonnance qui crée la Sécurité Sociale paraît le 4 octobre 1945. La protection sociale, qui relevait jusque là des « Assurances sociales » (loi du 5 avril 1928, combattue par les patrons d'entreprises jusqu'à la nouvelle loi du 1er juillet 1930), ne protégeait contre la maladie qu'une faible partie des salariés et de leurs ayant droit. A peine un tiers de la population française... Le système était anarchique, avec une multitude de caisses patronales, confessionnelles, syndicales, mutuelles, concurrentes entre elles et n'offrant pour la plupart qu'une protection aléatoire. Pour les retraites (loi de 1910), la couverture est dérisoire ou inexistante. Pas plus d'un million de Français en bénéficient, alors que 5 millions d'entre eux pourraient y prétendre et n'ont pour seuls recours que la charité et leurs économies.

Désormais, la sécurité sociale devient un droit fondamental, universel, obligatoire et solidaire et non un mécanisme d'assurance couvrant un risque. Dans l'esprit d'Ambroize Croizat, la Sécurité Sociale devait couvrir tous les travailleurs, salariés ou non (loi du 22 mars 1946). Les non-salariés (petits commerçants, professions libérales et artisans notamment) refusèrent par la voix de leurs responsables, qui n'acceptaient pas de se laisser assimiler à de "vulgaires prolétaires". Beaucoup le regretteront.

Le nouveau système va organiser l'ensemble de la protection sociale autour de quatre mots clefs:

L'unicité: une institution unique, obligatoire, couvrira désormais l'ensemble des domaines de la protection sociale, des "risques sociaux", dit-on à l'époque (maladie, vieillesse, décès, invalidité ainsi que les accidents du travail, gérés jusque-là par les assurances privées). "L'ambition, déclarait Croizat à l'Assemblée, le 20 mars 1946, est d'assurer le bien-être de tous, de la naissance à la mort. De faire enfin de la vie autre chose qu'une charge ou qu'un calvaire".

L'universalité: la couverture est étendue à tous les citoyens, avec la volonté de généraliser à court terme le nouveau système. Et ceci malgré l'opposition de certaines professions qui refuseront de s'y intégrer....

La solidarité: c'est la pierre angulaire du système. Solidarité inter-générations, solidarité actifs-inactifs, malades bien-portants. Le tout financé par les richesses créées dans l'entreprise. En ce qui concerne le financement de l'institution, les propos de Croizat sont d'une modernité brûlante: "Outre le fait que cela grèverait fortement les contribuables, disait-il, faire appel au budget de l'Etat serait subordonner l'efficacité de la politique sociale à des considérations purement financières qui paralyseraient les efforts accomplis".

Démocratie enfin, et c'est là "l'exception française" car seule une gestion par les intéressés eux-mêmes peut garantir que la santé restera un droit fondamental pour tous. Là encore, les mots du ministre sont novateurs: "Pour la première fois, l'appareil nouveau met la gestion de l'intérêt des travailleurs dans les mains des travailleurs eux-mêmes. Ceci est d'autant plus important car l'assurance (et particulièrement pour les accidents du travail) relevait jusqu'à ce jour de compagnies commerciales et, pour les allocations familiales, d'une gestion purement patronale".

En mai 1946, grâce aux efforts d'Ambroise Croizat, une loi accorde une pension de retraite à tous les salariés âgés de plus de 65 ans.

Quand Croizat quittera le gouvernement en mai 1947, le montant des retraites sera majoré de 130 à plus de 200%. 4 millions de français bénéficient de la retraite.

Croizat présente ainsi dans un discours à l'Assemblée Nationale le 4 août 1946 le sens de son action gouvernementale:

"La sécurité sociale, née de la terrible épreuve que nous venons de traverser, appartient et doit appartenir à tous les Français et à toutes les Françaises, sans considération politique, philosophique ou religieuse. Ce qu'elle donne aux Français ne résulte pas de la compassion ou de la charité, elle est un droit profond de la nature humaine. Elle sera, nous en sommes sûrs, d'une portée considérable à long terme. Elle permet d'espérer, en raison des perfectionnements postérieurs qui pourront lui être apportés, voir la France et la République se placer au premier rang des nations du point de vue du progrès social...".

Le travail de Croizat au ministère du travail ne s'arrête pas là. Le 25 février 1946, il fait voter la loi sur la majoration des heures supplémentaires (25% entre 40 et 45h, 50% au-delà, 100% les dimanches et jours fériés). Il fit de même pour l'augmentation des primes et le travail de nuit et du dimanche. C'est également Croizat qui fixe la durée des congés payés à un mois pour les jeunes de moins de 18 ans et à 3 semaines pour la classe d'âge entre 18 et 21 ans. Il est également à l'origine d'un vrai service public de l'emploi, de la refonte d'une grande partie du Code du Travail, de la revalorisation des rentes des mutilés du Travail et des vieux mineurs, de la création d'un Conseil national du Travail chargé d'examiner les projets relatifs à la législation sociale, mais également d'innover en la matière.

Il engage un vaste chantier dans le domaine de la formation professionnelle pour libérer l'enseignement technique de la tutelle patronale ou confessionnelle. Grâce à ses efforts et à ceux de Maurice Thorez, de nouveaux statuts de la fonction publique sont adoptées. "On y trouve des avancées extraordinaires comme la reconnaissance intégrale du droit syndical, la participation des syndicats à la gestion du personnel, la démocratisation du recrutement, l'égalité des sexes pour l'accès à la promotion dans les services publics". On développe la prévention des accidents et des maladies du travail en créant la médecine du travail, les ancêtres des comités hygiène et sécurité. On attribue pour la première fois un rôle économique et décisionnel aux comités d'entreprise.

En avril 1946, Croizat propose d'instituer l'égalité de salaire entre homme et femme: "Si l'égalité politique est une victoire partielle, l'égalité économique est une victoire complète" dit-il alors.

En 1946, le patronat redresse la tête, sabote l'application du programme du CNR. Les tensions au sein du gouvernement croissent. Droite et socialistes freinent les nationalisations ou remettent en cause les statuts des mineurs, des gaziers et électriciens, des cheminots et des travailleurs de chez Renault... Ils entament la guerre d'Indochine. Le blocage des salaires et la flambée des prix créent un climat social tendu. Les pressions des Américains sur le gouvernement s'accentue pour faire sortir les communistes.

L'éviction a lieu le 5 mai 1947. Le motif est la solidarité trop voyante des communistes aux revendications des ouvriers de Renault. En réalité, dans un contexte de début de guerre froide, les Américains monnayent leur aide à la France contre une marginalisation des communistes.

Evincé du gouvernement, Croizat reprend à plein temps la tête de la Fédération CGT de la métallurgie.

En juillet 1950, Croizat, déjà éprouvé par un cancer du poumon, perd son fils, ouvrier électricien de 26 ans, dans un accident du travail à Lyon. Il meurt le 12 février 1951. Son cortège funèbre, le 17 février 1951, rassemble des centaines de milliers de personnes venus lui rendre hommage.

A lire aussi sur le Blog Le Chiffon Rouge:

A l'origine du système des Retraites, de la Sécurité Sociale: "Ambroise Croizat ou l'invention sociale" par Michel Etiévent

Michel Etiévent

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Ambroise Croizat

Ambroise Croizat

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14 mai 2015 4 14 /05 /mai /2015 13:26

Le Ouest-France a publié le communiqué du PCF Morlaix ce jeudi 14 mai 2015:

Le PCF Morlaix est solidaire des dockers de Ouistreham

Dans un communiqué, la section locale du Parti Communiste français (PCF) dénonce un "acte de piraterie" perpétré par les "dirigeants patronaux du lobby agricole de la zone légumière du Nord-Finistère", dimanche matin, en pleine nuit, contre les dockers grévistes à Ouistreham.

Ils évoquent un acte "scandaleux et parfaitement inacceptable". "Ce sont les mêmes qui sont responsables de l'incendie, le 19 septembre 2014, des locaux de la MSA à Saint Martin des Champs et du centre des Finances Publiques de Morlaix" écrivent-ils. Ils dénoncent un "mépris" à l'égard des salariés et une volonté "de remettre en cause tout ce qui constitue des garanties collectives du monde du travail". Ils affirment leur "solidarité aux salariés dockers de Ouistreham" et condamnent des "agissements patronaux de type mafieux".

A lire aussi dans le Télégramme, Marc Coatanéa, secrétaire fédéral du PS dans le Finistère qui souhaite que Jean-Yves Le Drian, leur ministre de la guerre et de l'industrie d'armement, partisan de longue date d'une ligne trans-courants à la droite du PS et proche de François Hollande, soit le chef de file des socialistes aux Régionales sur une liste qu'il dirigera dans le Finistère et qui est composée d'une "dream-team" pro-gouvernementale avec Marylise Lebranchu et Jean-Jacques Urvoas (en queue de liste dans le Finistère), Richard Ferrand (rapporteur de la loi Macron) et Gwenegan Bui.

"La liste des candidats socialistes finistériens, dit Marc Coatanea au Télégramme, ne comprend pour l'instant que 19 noms sur 27 places. Les huit dernières ( Chouette! Les "partenaires" vont apprécier...) sont laissées vierges afin que puissent s'y insérer, dès le premier tour, les éventuels alliés d'autres formations de gauche. A ce stade, rien n'est réglé, admet la tête de liste départementale, Marc Coatanea: "La situation est difficile. J'ai bien noté les déclarations d'Ismaël Dupont, du PC, mais aussi celles de l'UDB ou d'EELV qui annoncent leurs propres listes. Pour l'instant, nos discussions ont principalement lieu avec le PRG (Parti radical de gauche), notre allié au gouvernement.

Un dossier comme celui de la centrale à gaz pourrait peser lourd dans ces négociations. "Sur le fond, il faudra de la cohérence. Au-delà de la gauche, il s'agit de rassembler en Bretagne autour des vrais enjeux. Dans un dossier comme celui-là, on parle tout de même de la capacité de la Bretagne à assurer son autonomie énergétique! Il faut sortir des postures politiciennes. Si l'extrême-gauche vient à se tromper d'échéance, c'est dommage...".

L'extrême-gauche irresponsable et prisonnière des postures, c'est nous je suppose!

La ficelle est grosse.

Nous sommes, nous, fidèles à la gauche, celle qui se prononce à l'examen des faits, appuyée sur ses principes et ses objectifs de justice sociale, d'égalité, de démocratie, de réponse aux besoins sociaux. Une toute autre attitude il me semble que celle de Marc Coatanea qui au lendemain des départementales, après la nouvelle défaite écrasante du PS au soir du second tour, encourageait Hollande, Valls et leur gouvernement à conserver leur ligne politique libérale et austéritaire, en se souciant peu du désaveu populaire et de la très dangereuse montée en puissance de l'extrême-droite et de la droite.

La position du Front de Gauche du pays de Morlaix contre la Centrale à Gaz de Landivisiau n'est pas une posture politicienne. Elle est naturelle pour qui examine les faits sans souci de discipline partisane, et qui perçoit le déficit criant de démocratie, d'indépendance vis à vis des intérêts des groupes financiers, de justification sociale, économique et environnementale dans ce dossier.

L'honnêteté, ce n'est certainement pas en tout cas ce qui caractérise le discours du préfet qui cette semaine a donné le feu vert pour laconstruction de la Centrale à Gaz en vendant une prétendue "acceptation de la centrale" par les finistériens fondée sur un énorme mensonge: la seule liste ouvertement hostile à la Centrale à Gaz aurait réuni moins de 5% aux départementales...

Pour qui voudrait prendre connaissance à nouveau de nos arguments contre cette centrale à gaz de Landivisiau, les voici, présentés dans la presse, le Chiffon Rouge, les assemblées d'élus et les réunions publiques depuis début 2012:

Centrale à Gaz de Landivisiau: motion présentée par Ismaël Dupont au Conseil Communautaire du lundi 6 octobre

1 mars 2012

Centrale à gaz de Landivisiau: exigeons un moratoire et une consultation de la population

Voici le communiqué adressé à la presse le 1er mars 2014 qui enregistre les positions faisant l'objet d'un consensus au sein du collectif citoyen du Front de Gauche à l'issue du débat d'hier soir à Morlaix.

Communiqué Front de Gauche Morlaix: pour un moratoire sur le projet de centrale à gaz.

Le Front de Gauche propose la planification écologique comme moyen de redéfinir nos modes de production, de consommation et d’échange. Nous devons tenir compte de l’impact des activités humaines et économiques sur l’écosystéme afin de préserver l’intérêt général de l’humanité. Ainsi , pour ce qui concerne les choix énergétiques en Bretagne et dans le Finistère, le Front de Gauche réclame un débat démocratique associant la population à la réflexion sur les besoins énergétiques et les solutions alternatives à la centrale à gaz préconisée par le pacte électrique breton .

Le risque de rupture de distribution de l'électricité en période hivernale n'est-il pas surestimé pour dire qu'il n'y a pas d'alternative et imposer plus rapidement la construction de cette centrale à gaz finistérienne, intégrant un projet de construction de 40 centrales à gaz porté par l'Etat au niveau national sur lequel des lobbys ont pu avoir une influence? On s'alarme soudainement du fait que la Bretagne ne produise actuellement que 10% de l'électricité qu'elle consomme, mais les circuits de production et de distribution de l'électricité sont organisés au niveau national par grands secteurs qui n'épousent pas les frontières régionales.

De plus, la volonté de tendre vers plus d'autonomie énergétique n'impose pas le recours privilégié à une centrale à gaz. Ce choix coûteux pour la collectivité qui nous engage sur le long terme est de nature à retarder et réduire les investissements nécessaires dans des énergies renouvelables (éolien terrestre et offshore, utilisation des courants marins, pompage de l'eau par Step, filière bois, photovoltaïque...) mais aussi les encouragements à la maîtrise de la consommation d'énergie et à la modernisation des réseaux de distribution pour réduire les pertes en ligne. Le gaz naturel nous vient de l'étranger et constitue une énergie fossile non renouvelable et en voie de raréfaction, ce qui l'expose à des logiques spéculatives augmentant son coût: en quoi faire appel à lui renforce t-il vraiment notre indépendance énergétique?

Le coût d'installation et la capacité de production de 450 MW de cette centrale à gaz gérée par le consortium privé Siemens-Direct-Energie que l'on veut installer à Landivisiau sont excessifs pour n'en faire qu'une centrale d'appoint destinée à fonctionner lors des pics de consommation d'électricité: en réalité, la demande de profitabilité pour l'actionnaire sera telle qu'on l'utilisera bien au-delà des besoins hivernaux et que l'on produira ainsi des tonnes de CO2 contribuant au dérèglement climatique. Or, la priorité du Front de Gauche est de remplacer le plus rapidement possible les énergies carbonées. Dès lors, accepter cette centrale extrêmement polluante et coûteuse, n'est-ce pas compromettre une nécessaire orientation résolument tournée vers les énergies renouvelables et freiner les choix politiques favorisant les économies d’énergies? Nous regrettons le recours systématique à la délégation de pouvoir qui conduit les élus à décider d'affecter des sites à cette centrale sans consultation des populations concernées et nous demandons un moratoire afin de rendre possible une véritable information de la population et un débat dépassionné sur la globalité des choix énergétiques aboutissant, pourquoi pas, à un référendum sur cette centrale à gaz.

28 février 2012

Centrale à gaz dans le Finistère: est-ce vraiment une solution raisonnable?

Emile Turlan un des représentants du collectif « Landivisiau doit dire non à la centrale », candidat aux municipales et aux départementales à Landivisiau)- aux Rencontres Départementales du Front de Gauche Finistère, en 2014 à Pont de Buis

" La Centrale à cycle combiné Gaz de Landi s'inscrit dans le service public de l'électricité, relève d'une décision de l'Etat. Le plan pluri-annuel d'investissement de l'Etat définissant les infrastructures d'ensemble à prévoir jusqu'en 2020 ne prévoyait pas cependant cette Centrale à Gaz à la pointe bretonne mais seulement une centrale de 200 MGW dans l'ère de Saint Brieuc.

Ce n'était pas lié tellement au manque de production d'électricité en Bretagne mais à un diagnostic de RTE sur des difficultés d'acheminement de l'électricité dans la zone Saint Brieuc-Saint Malo.

L'idée invoquée de la menace d'un « black out » ou d'un « break down » probable lié à un pic de consommation en Bretagne est une affabulation ne s'appuyant sur aucun précédent, sur aucun argument sérieux.

D'ailleurs, les pics de consommation en Bretagne, c'est quelques dizaines d'heures ou centaines d'heures par avant, et là on a une centrale profilée pour produire de l'électricité toute ou la moitié de l'année.

La France est un très gros exportateur d'électricité: elle exporte plus de 12-13% de son électricité. Si elle en produit davantage, ce sera pour l'exporter. On essaye de culpabiliser les bretons en disant qu'ils ne produisent pas assez d'électricité. Mais en réalité on ne leur demandait pas de produire du charbon au XIXe et début XXe, ni aux parisiens de produire du poisson.

Les régions sont interdépendantes et complémentaires: ça ne date pas d'hier. Il n'y a pas de besoin d'un gros outil de production en Bretagne. En plus, la circulation de l'électricité qui sortirait de cette centrale est aberrante: elle serait acheminée dans le Morbihan avant de revenir dans les Côtes d'Armor: pour approvisionner la Centrale, on construirait sur 110 km un gazoduc à 1 millions d'euros le km, soit 120 millions d'euros d'investissements.

Ce projet de centrale repose sur des mensonges d'Etat.

Sciemment, l'Etat sarkozyste via les ministres de tutelle Borloo et Besson a favorisé le PDG de Direct Energie, un financier au passé louche et un ami du Fouquet's, qui cherche à faire des profits juteux grâce à la libéralisation du secteur de l'énergie imposée par l'Europe qui permet aux distributeurs, purs groupes financiers, de gagner de l'argent sur l'électricité produite par EDF grâce aux investissements du contribuable et vendue plus chère.

Depuis le départ, la démocratie, le débat public ont été refusé. On a écarté les habitants des sujets qui les concernent.

En tant qu'élus, on doit intervenir dans les Conseils Municipaux pour exiger le débat, la consultation des habitants. On a écarté le développement plus important de l'éolien, de l'hydrolien, qui sont les atouts de la Bretagne.

L'énergie fossile, c'est fini: on continue à l'exploiter alors qu'elle provoque avec le méthane des perturbations climatiques aux conséquences incalculables et que la France va accueillir la conférence mondiale sur le Climat en 2015. Le gaz carbonique et le méthane: deux principaux gaz à effet de serre. La demande auprès de la Commission Nationale du Débat Public a pourtant été refusée.Cette centrale a été attribuée à Direct Energie pour des raisons louches, car Direct Energie n'a pas d'expertise technique, n'a jamais produit de Centrale fonctionnant en France.

Trois candidats s'étaient présenté à l'appel d'offre de l'Etat: EDF sur Brennilis, les Allemands de Siemens sur Guipavas, Direct Energie sur Landivisiau. Eric Besson a accordé cette centrale à la seule compagnie qui n'a jamais construit une centrale dans le pays.

Dans l'Oise, le projet de Verberie, géré par Direct Energie, a été annulé par le tribunal suite à la mobilisation citoyenne, en Alsace, le projet de Hambach a connu le même sort, annulé par le tribunal administratif de Strasbourg. La juridiction administrative nous donne raison: Direct Energie n'est pas crédible financièrement, techniquement. Stephane Courbit, actionnaire principal de Direct Energie et de LOV Group, gravitant dans les milieux de l'extrême-droite, proche de Sarkozy, faisait partie des invités du Fouquets. Il a aussi fait partie de ceux qui ont extorqué des fonds à Liliane Bettencourt.

Ce chantier ne créera pas beaucoup d'emplois sur la région: ces grosses boîtes font appel à des sous-traitants, dont beaucoup ne craignent pas de faire appel à des travailleurs détachés.

Fonctionnant, la Centrale emploierait une trentaine de salariés tout au plus.

Direct Energie donnerait soi-disant 4 millions d'euros par an aux collectivités territoriales (les 19 communes de la Communauté de Commune). Mais la contribution financière se divise en une part fixe, bénéficiant à la commune de résidence, et en une part variable, sur la valeur ajoutée de l'entreprise, bénéficiant à toute la communauté d'agglo, et qui est versée à condition qu'il y ait valeur ajoutée, ce qui n'est pas certain.

Pour exemple, la centrale de Toul a rapporté combien de millions, produit combien de KWH: zéro!

La ressource fiscale, c'est aussi un véritable leurre.

Et quand bien même ça serait effectif, il faut voir les conditions: 42 millions d'€ d'argent public par an, prélevés sur la contribution des usagers, sur leur facture d'électricité!

Dans le cas de Verberie dans l'Oise, d'Hambach en Moselle: il n'y avait pas d'engagement de l'Etat a versé une prime à l'opérateur, car il n'y avait pas d'appel d'offre de l'État. Il en est tout autrement pour Landivisiau. Au nom de quoi ce passage d'argent public à un opérateur financier privé?

Le déficit électrique, c'est de la flûte. La seule chose qui compte pour Direct Energie, avoir la prime!

Des propositions alternatives ont été faites alors qu'on essaie de faire passer les opposants à la centrale pour des « anti-tout ». Ils sont, nous sommes pour une vraie mutation, mais pas celle-ci"".

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14 mai 2015 4 14 /05 /mai /2015 12:54

Bruxelles (AFP) – Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a présenté mercredi un plan d’action pour l’immigration et l’asile, immédiatement rejeté par la Grande-Bretagne, opposée à toute solidarité pour la prise en charge des migrants et des réfugiés.

« Les migrants qui tentent de gagner l’Union européenne en traversant la Méditerranée devraient être renvoyés », a affirmé dans les médias britanniques la ministre de l’Intérieur, Theresa May, reconduite dans ses fonctions par David Cameron après sa victoire aux législatives.

« Je suis en désaccord avec Federica Mogherini (la chef de la diplomatie européenne) quand elle soutient qu’aucun migrant ou réfugié intercepté en mer ne sera renvoyé contre son gré », a insisté Mme May, quelques heures avant la présentation du plan de Jean-Claude Juncker. « Une telle approche ne peut qu’encourager plus de gens à risquer leur vie », a-t-elle estimé.

Le plan d’action adopté mercredi par la Commission européenne veut éviter les embarquements, secourir les migrants qui ont pris la mer et gérer leur accueil à leur arrivée dans l’Union européenne.

Il détaille une série d’actions immédiates et des stratégies à plus long terme, comme la création d’un centre d’accueil au Niger, sur la route empruntée par les migrants sub-sahariens.

Certaines dispositions, notamment l’instauration de quotas pour répartir entre pays européens les réfugiés et l’immigration légale, suscitent l’hostilité. La Grande-Bretagne n’est pas isolée. Le Premier ministre conservateur hongrois Viktor Orban s’est insurgé contre les quotas, qu’il a qualifiés de folie.

« Ces réactions sont désespérantes », a confié à l’AFP un haut responsable de l’exécutif bruxellois sous couvert de l’anonymat.

Les arrivées par la mer ne sont qu’une fraction du phénomène de l’immigration, mais elles sont les plus dramatiques. La principale voie arrive en Libye, à destination du sud de l’Italie. Elle est empruntée par des migrants venus des pays de la Corne de l’Afrique et des pays d’Afrique de l’ouest, notamment le Nigeria.

Le plan d’action présenté mercredi insiste sur la nécessité de combattre les passeurs et de détruire leurs bateaux. Ce combat impose l’emploi de la force, une mesure qui sera discutée par les ministres des Affaires étrangères lundi prochain.

Il préconise par ailleurs de renforcer les moyens de surveillance et de sauvetage en Méditerranée afin d’éviter les naufrages. C’est la mission assignée aux opérations Triton en Italie et Poséidon en Grèce, dont le budget et les moyens vont être accrus.

La troisième partie du plan est la plus controversée. Elle veut imposer la solidarité aux Etats et modifier la règle qui impose la prise en charge des demandeurs aux pays d’arrivée. La dernière tentative de la modifier a été rejetée par 24 des 28 gouvernements européens.

- Un plan « massacré » ? -

Le président de la Commission Jean-Claude Juncker veut à nouveau forcer les barrières. « L’Union européenne a besoin d’un système permanent qui permette le partage des demandeurs d’asile », soutient sa communication. En contrepartie, elle insiste sur l’accélération des renvois des migrants non autorisés à rester dans l’UE.

Plus de 360.000 demandes d’asile ont été traitées en 2014. La moitié seulement – 185.000 – ont été acceptées et six pays ont assumé l’essentiel de l’effort : Allemagne, Suède, France, Italie, Royaume-Uni et Pays-Bas.

La Commission propose l’instauration de quotas pour permettre une distribution plus équitable. La mesure concerne les réfugiés protégés par le Haut Commissariat des Nations unies, qui a demandé à l’UE d’accueillir chaque année 20.000 Syriens. Mais elle doit également permettre de soulager les pays de l’UE en cas d’afflux massifs d’arrivants.

L’Italie réclame cette solidarité. La France et l’Allemagne soutiennent le principe des quotas, sans toutefois se prononcer sur leur caractère obligatoire. Le Royaume-Uni et la Hongrie ont annoncé leur ferme opposition. Un vote à la majorité qualifiée peut permettre d’imposer les quotas, mais le recours à cette extrémité sera politiquement difficile.

Le plan sera discuté par les ministres de l’Intérieur de l’UE le 15 juin à Luxembourg, puis soumis aux dirigeants lors du sommet de Bruxelles du 30 juin. « Il est fort probable qu’il va être massacré, comme l’a été le dernier plan d’action présenté par la Commission européenne en décembre 2013 après un naufrage près de l’île italienne de Lampedusa », ont confié à l’AFP plusieurs responsables européens proches du dossier.

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14 mai 2015 4 14 /05 /mai /2015 07:35

185 000 demandes d'asile ont été admises l'an passé dans toute l'UE. L'Allemagne et la Suède sont les plus "généreux".

Alors que le débat fait rage, entre les capitales européennes, sur la répartition de l'assistance aux réfugiés, Eurostat publiait hier des chiffres officiels en matière d'asile. En 2014, 185 000 demandes (sur 385 000 présentées) ont reçu l'autorisation de bénéficier du droit d'asile. Cela représente 50% de plus qu'en 2013 mais l'effort par pays a été très inégal.

Les deux pays les plus "accueillants" auront été l'Allemagne (47 500) et la Suède (33 000). Suivis de la France et de l'Italie (20 600 chacune). Si on ajoute le Royaume Uni (14 000) et les Pays Bas (13 000), six pays ont fourni l'essentiel de l'accueil.

Le premier pays d'origine de ces demandes est la Syrie (68 000, soit plus du tiers), suivie de l'Erythrée (8%) et de l'Afghanistan. A noter que la France a donné l'asile à plus de Russes (2080) que de Syriens (2015).

Il est bon de préciser que ces chiffres concernent trois types de couverture juridique. 104 000 personnes se sont vu octroyer le statut de réfugié au regard de la Convention de Genève (56% de toutes les décisions positives), 61 000 la protection subsidiaire en raison des risques encourus en cas de rapatriement (33%) et 20 000 une autorisation de séjour pour des raisons humanitaires (11%). Ne sont pris en compte, dans ces statistiques, ni les migrants ayant obtenu des titres de séjour classiques, ni a fortiori les migrants clandestins.

Il est bon également de rappeler que 68 000 Syriens protégés par l'UE (essentiellement par Berlin et Stockholm) ne représentent que 2% des 4 millions de Syriens ayant dû quitter leur pays depuis le début de la guerre.

Tous les chiffres, pays par pays, sur http://international.blogsouest-france.fr

Géricault - Le radeau de la Méduse

Géricault - Le radeau de la Méduse

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14 mai 2015 4 14 /05 /mai /2015 07:25

L'association Calais Migrants Solidarité dénonce dans une vidéo de graves violences policière contre des migrants:

L'association "Calais Migrant Solidarité" qui soutient les migrants à Calais a publié ce lundi sur son blog une vidéo pour dénoncer "des violences policières". Les images ont été filmées selon l'association "le 5 mai 2015, dès 8h du matin et tout au long de la journée, sur la branche d'autoroute menant au port ferry de Calais". Soit le lendemain de la visite de Bernard Cazeneuve, ministre de l'Intérieur.

On y voit des CRS empêcher des migrants de monter dans des camions. En les projetant notamment de l'autre côté d'une barrière de sécurité. En les aspergeant de gaz lacrymogène. En les menaçant de coups de matraques... "Ce sont juste quelques exemples du quotidien : l’ordinaire de la brutalité policière à l’encontre des candidats au passage entre Calais et l’Angleterre, qui tentent de se dissimuler dans les camions, affirme l'association. Calais Migrants Solidarity entend aussi rappeler les conditions difficiles dans lesquelles ce travail peut être réalisé."

Les extraits de la vidéo sont entrecoupés de plusieurs déclarations de M. Cazeneuve, comme "Calais est pour moi le laboratoire de ce que la République peut produire de meilleur" ou encore "notre action porte ses fruits".

Selon une source policière, cette journée a été particulièrement chaude à Calais. Des centaines de camions étaient bloqués sur le port, notamment à cause d'une panne dans le Tunnel sous la Manche. Dans ces cas-là, les migrants en profitent pour tenter de monter dans les camions immobilisés. Une demi-compagnie de CRS supplémentaire a été nécessaire pour tenter de maintenir l'ordre.

"Provocation permanente"

« On demande aux collègues d’éloigner rapidement les migrants des camions pour éviter les accidents, a expliqué à Nord-Littoral Johann Cavallero, délégué régional CRS Alliance. Les CRS en poste ont fait leur travail, face à la provocation permanente des migrants et des militants. » "Il s'agit de bribes d'images", a de son côté estimé Ludovic Hochart, délégué pour la Côté d'Opale du syndicat Unsa-Police. "Il faudrait passer le film en entier" pour savoir si les policiers répondent à une agression, selon le syndicaliste. En revanche, "si ce sont des violences gratuites, il faut que ce soit sanctionné", a reconnu M. Hochart.

La DDSP du Pas-de-Calais s'est refusé à tout commentaire. La Préfecture du Pas-de-Calais dit préparer un communiqué. Le ministre de l'Intérieur, interrogé par Libération a affirmé : « Les forces de police et de gendarmerie incarnent la République, elles incarnent l’État, elles doivent être absolument exemplaires ». "Le directeur général de la police nationale a saisi dès lundi l'IGPN (Inspection générale de la police nationale)", a-t-on appris auprès de la Direction générale de la police nationale (DGPN). "Les circonstances précises de cette intervention seront examinées rapidement", selon cette source, qui précise que "tout manquement avéré aux règles déontologiques sera sanctionné".

En janvier, l'ONG Human Rights Watch avait déjà accusé dans un rapport la police à Calais de violences contre des migrants, se basant notamment sur des entretiens menés avec 44 migrants et demandeurs d'asile. CMS a indiqué son intention de transmettre "très prochainement au Défenseur des droits" les rushes de cette vidéo.

https://calaismigrantsolidarity.wordpress.com/fr/

A lire aussi, Dimanche 8 Avril

Communiqué de presse – urgent

Quatrième jour de grève de la faim pour un détenu du CRA de Calais (Coquelles)

Le 4 avril dernier, un iranien a commencé une grève de la faim au centre de rétention de Coquelles (Calais). Il doit être déporté en Hongrie1 – un pays où il n’a jamais été – selon les accords Dublin II. Il refuse de manger jusqu’à sa libération ou sa mort. Il demande justice.

Son état se détériore et jusque hier (7 avril) il refusait également de boire. Tandis que l’infirmière du CRA2 ne veut faire aucun commentaire sur son état de santé, les activistes de Calais Migrant Solidarity qui lui ont rendu visite disent qu’il est pale, faible et pris de vertiges.

Les officierEs de Coquelles refusent d’admettre que la grève de la faim est un acte politique. Ils la font passer pour de la folie. Ils ont également refusé que les visiteurEs le voient avec son ami anglophone (qui aide à la traduction). Sa liberté d’expression est donc entravée, oppression supplémentaire.

Il est détenu depuis 23 jours, mais cette détention peut durer jusqu’à 45 jours sans qu’aucune charge ne soit retenue contre lui (seulement sa situation administrative). Il décrit dans une lettre à celles et ceux qui se trouvent à l’extérieur du centre ce qu’est la rétention à Coquelles :

« Je vis les mêmes oppressions physiques et psychologiques qu’en Iran, bien qu’il[le gouvernement français] s’autoproclame défendeur des droits humains. Est-ce que ce sont des droits humains de nous mettre en prison et de nous traiter comme des animaux ?… »

Les autorités hongroises emprisonnent presque sans exception touTEs les demandeurEs d’asile qu’elles « reçoivent », pouvant les détenir jusqu’à 12 mois. Elles emprisonnent aussi ceux et celles qui ont été déportéEs en Hongrie selon les accords de Dublin II. Le comité Helsinki3 a rendu compte de cas d’automutilation et de violences policières récurrentes à l’intérieur des CRA4.

Cette grève de la faim n’est pas un cas isolé. Partout dans le monde des personnes sans papiers refusent de s’alimenter pour protester contre la répression et les détentions à répétition qu’ils subissent. En Belgique, 23 personnes sans papiers en sont à leur 83eme jour de grève de la faim5. Historiquement, les grèves de la faim ont souvent été utilisées comme des formes de protestations intéressantes pour mettre en lumière la répression et l’injustice.

L’oppression systématique des personnes sans papiers est une réalité quotidienne en Europe. Cette personne a fuit l’Iran pour rester en vie et a souffert en détention en France ; si il est déporté en Hongrie, il va continuer à vivre sans liberté. Son état de santé se détériore tant que sa grève de la faim continue. Il espère que les gens ne vont pas l’oublier.

Calais Migrant Solidarity

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14 mai 2015 4 14 /05 /mai /2015 06:22

Le prolongement de la LGV Paris-Rennes vers l'ouest armoricain coûtera 3,3 milliards d'euros dont un tiers supporté par l'Etat, un tiers par SNCF Réseau (ex-RFF) et un tiers par les collectivités. Sur cette somme la Région Bretagne acquitte 830 millions d'euros plus 34 millions d'euros pour la rénovation des gares et haltes TER et 56,2 millions d'euros pour la restructuration des Pôles d'échanges multimodaux.

Rennes ne sera plus qu'à 1h27 de Paris. Les TGV qui iront au-delà de Rennes vers Brest et Quimper seront sans arrêt entre Paris et Rennes (pas d'arrêt au Mans, Laval, Vitré). Ce sera un gain de 45 minutes entre Paris et Brest. La rançon de la vitesse, c'est la réduction des dessertes: entre Paris et Rennes, certes, mais aussi entre Rennes et Brest, Rennes et Quimper. Par contre, sur les trajets Paris-Brest, Paris-Quimper, et Paris-Rennes, ce seront deux aller-retours supplémentaires qui seront proposés normalement.

Au Conseil Régional, le groupe EELV a choisi l'abstention en dénonçant une politique ferroviaire qui fait la part trop belle au TGV au détriment des trains de proximité. Faut-il opposer les deux? Ce n'est pas sûr. L'intégration de la Bretagne à un territoire national et européen où les distances se réduisent avec la vitesse des moyens de transport et où les échanges se multiplient est très certainement un besoin économique.

Néanmoins, il est légitime de craindre pour les investissements dans les liaisons ferroviaires régionales. Ainsi, le projet de doubler la voie ferrée entre Quimper et Landerneau pour relier Quimper et Brest en moins d'une heure et proposer douze navettes aller et retour a été abandonné (la durée du trajet est actuellement de 1h30, la SNCF étant dans l'obligation de descendre la vitesse de 120 km/h à 60 km/h pour raison de sécurité sur 17 km entre Hanvec et Daoulas).

Le nouveau contrat de plan Etat-Région 2015-2020 a attribué 70 millions d'euros à la modernisation de la ligne Quimper-Brest pour une rénovation "a minima", essentiellement à cause du manque d'engagement financier de la SNCF. L'idée d'une liaison rapide et très régulière entre Quimper et Brest a été abandonnée. En 2014, la fréquentation de la ligne Quimper-Brest est en chute de 8% par rapport à 2013. L'association d'usagers TER Brest-Quimper pointe l'insuffisance d'un service qui "permet difficilement d'assurer un déplacement domicile-travail, qu'il s'agisse du nombre des navettes, de leurs horaires ou de la durée du trajet pour ceux qui voudraient se rendre d'un pôle à l'autre" (Le Télégramme - 14 avril 2015). Les incidents de service sont nombreux.

Comme c'est essentiellement l'est breton qui profitera sur un plan économique de l'investissement dans la LGV, on peut se poser des questions sur l'effort dirigé vers le développement de l'ouest et du centre de la Bretagne.

Le développement du frêt ferroviaire semble lui aussi au point mort.

Les trains inter-cités Quimper-Nantes et Quimper-Bordeaux (arrêts à Lorient, Vannes, Auray, Redon, Nantes, La Roche sur Yon, La Rochelle, Bordeaux) seraient abandonnés.

La politique de la SNCF et de l'Etat, c'est toujours et encore la Rentabilité. C'est ce qu'ont exprimé en exerçant leur droit d'alerte les cheminots CGT de Quimper il y a quelques jours dans le Télégramme:

" Dans les 10 prochaines années, 25 000 emplois vont être supprimés avec des fermetures de boutiques, de guichets... Il s'agirait de rendre le service plus efficace et plus accessible. Ces dernières années, il y a déjà eu 25 000 emplois supprimés et nous avons gagné 30% de productivité. Or, le prix du billet a encore augmenté de 2,6% au 1er janvier. Le discours de la direction est un mensonge... A Quimper, il y a actuellement cinq guichets ouverts tous les jours. Une suppression de poste est prévue qui s'accompagnerait d'une réduction des horaires d'ouverture. Il s'agit d'aller à marche forcée vers internet. Mais pour les agents ce ne sera pas tenable physiquement avec un poste en moins. Il y aura aussi de plus en plus de trains sans contrôleur... Ce qui pose des problèmes de sécurité et de prise en charge des passagers".

Dans la région de Morlaix, on ne peut qu'avoir des inquiétudes sur la volonté de développer et de maintenir la ligne TER Morlaix-Roscoff. On ne peut que constater que le centre rail-route et le projet de développement du frêt sont à l'arrêt.

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13 mai 2015 3 13 /05 /mai /2015 19:25

COMMUNIQUE DE PRESSE

La reconquête de notre bien commun, le Service Public,

ça commence le 13 juin à Guéret !

La Conférence de presse de la convergence du 12 mai 2015 a réuni de nombreux représentants syndicaux, associatifs et politiques. Etaient présents :

AGGOUNE Fatah (Trésorier de l’Association de Financement de Guéret 2015), BESANCENOT Olivier (NPA), BUCAS-FRANCAIS Anne (membre du Conseil d’Administration de l’UNRPA), COME Pierron (NPA), COQUEREL Eric (SN PG), CORMAND David (SN adjoint EELV), DEFAIX Bernard (Secrétaire de la Convergence), FLATREAUD Vivianne (CGT Serv Pub), FOUCAUD Edouard (Nouvelle Donne), GALEPIDES Nicolas (SG Sud PTT),HALLINGER Patrick (Convergence Tours), HOANG NOC Liem (fondateur des Socialistes atterrés), JALLAMION Michel (Président de la Convergence), LAADJ Nicolas (Sud Santé Sociaux), LANGLARD Laurent (porte-parole FNME-CGT), LARROUTUROU Pierre (co-fondateur Nouvelle Donne), LAURENT Pierre (SN PCF), LEMAIRE Arlette (SN FSU), LUXI Pascale (Solidaires Assemblée nationale), MARTET Michel (Ensemble),MATHURIN Isabelle (PCF), MENARD Pierre (Président Convergence Nationale Rail), NAY Françoise (Présidente Coord hôpitaux&maternité de proximité), N'GUYEN Christian (Convergence Creuse), PARIS Jean-Jacques (SG de l’ANECR), PARROT Evelyne (UGFF-CGT), PELISSIER Jean-François (co-porte-parole d’Ensemble), PETRIARTE Patrice (Solidaires Assemblée nationale), PIERREL Christian (porte-parole du PCOF), SULTANPhilippe (Copernic), TALBOT Baptiste (SG CGT Services Publics), THIBERVILLLE Marc (CGT Cheminots),THOMAS Denis (FSU), TURBET-DELOFDenis (SN Union Syndicale Solidaires).

L’ensemble des forces syndicales, associatives et politiques présentes ont confirmé leur volonté de mettre pleinement leurs forces en convergence pour mener la bataille pour des services publics pour toutes et tous sur l’ensemble du territoire, des services publics de qualités, accessibles, démocratisés. Elles souhaitent réussir à impliquer les citoyens dans la lutte pour la défense et le développement des services publics, les impliquer dans la définition de leurs besoins et dans la manière de pouvoir y répondre.

Ce rassemblement d’une diversité et d’une surface inédite est possible car nous nous trouvons au carrefour d’un choix de société à effectuer :

d’un côté le chacun pour soi, le marché libre et non faussé, le repli identitaire, le mépris des peuples et des salariés qui cache celui de la démocratie, la recherche du profit comme seul moteur, de l’autre celui de l’égalité, de la solidarité, de la République, du partage des richesses, de l’internationalisme.

Les forces présentes appellent à une grande manifestation militante, populaire et festive à portée nationale à Guéret le 13 juin 2015.

Elles attendent 10 000 personnes de toute la France : citoyens-usagers, professionnels élus ! Tous sont les bienvenus pour réussir cette mobilisation. De nombreux transports collectifs sont d’ores et déjà prévus au départ de: Angoulême, Ruffec, Sarlat, Quimper, Lille, Paris, Toulouse, Montaigu, Luçon, Nice, Lure, Bordeaux, Tarbes, Tours, Les Combrailles, etc. Une très forte mobilisation des habitantes et habitants du Limousin est attendue et a déjà commencé.

Cette grande mobilisation sera aussi pour nous l’occasion de débattre tout au long de la journée, de se réunir, de comparer les expériences, de créer des zones de rencontre et de partage entre militants et citoyens souhaitant se mobiliser pour LEUR service public, de prendre des renseignements, de rencontrer des délégations d’autres pays (Grèce, Espagne, Allemagne, etc.), mais aussi de faire la fête : un grand concert est prévu jusque tard dans la nuit.

Cette manifestation n’est pas un point d’orgue mais le commencement d’une mobilisation qui est appelée à prospérer. C’est pourquoi les militants des services publics poseront dès le lendemain dimanche 14 juin les jalons pour lancer les assises du service public du XXIème siècle sur l’ensemble du territoire qui permettront d’aboutir à la rédaction d’un nouveau manifeste en juin 2016 à Paris.

La reconquête de notre bien commun, le Service Public,

ça commence le 13 juin à Guéret !

Pour la Convergence des Services Publics,

Michel Jallamion, président.

facebook : Convergence Services Publics

site: www.convergence-sp.org

inscriptions Guéret 2015 : cliquez ici

07 81 58 32 16

La reconquête de notre bien commun, le service public: A Guéret, le 13 juin! Communiqué de la convergence des Services Publics
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13 mai 2015 3 13 /05 /mai /2015 16:11

Auréolé par son rôle dans la Résistance, le PCF atteint des sommets inégalés tant en nombre d'adhérents qu'en influence électorale. Aux élections municipales du printemps 1945, le "parti des fusillés" enlève deux mille communes, alors qu'il en dirigeait 317 en 1937.

Quand Paris est libéré, à la fin août 1944, le PCF sort d'une clandestinité qui a commencé pour lui avec son interdiction, le 26 septembre 1939. Il est un des premiers partis politiques à reprendre sa place et à s'exprimer au grand jour.

Il bénéficie très vite de son aura résistante. A l'été de 1939, quand éclate la Seconde Guerre mondiale, on compte environ 270 000 adhérents communistes. Ils ne sont plus que 5000 à la fin de cette même année 1939. En août 1944, ils sont déjà 60 000. Dès lors, le flot des adhésions va gonfler. A la fin de 1944, le "parti des fusillés" - comme il aime lui-même à se dénommer - atteint sans doute les 240 000 adhérents. Un an plus tard, le chiffre a encore doublé. Les demandes d'adhésion sont si nombreuses que la direction communiste ne parvient plus à les comptabiliser. En septembre 1945, les demandes de cartes venant des fédérations font rêver d'un parti "millionnaire". A la Fête de l'Humanité 1945, Maurice Thorez remet donc solennellement sa carte au millionième adhérent... un mineur du Pas-de-Calais. Très vite, les responsables doivent bien constater que l'écart est grand entre les cartes réclamées par les fédérations et celles qui sont effectivement remises aux adhérents. Combien de communistes en réalité? Vraisemblablement pas au-delà de 550 000. Mais ce chiffre fait du PCF un des partis communistes les plus puissants du monde et, en tout cas, le parti politique français aux effectifs les plus fournis.

Où se situent les adhérents communistes? Leur nombre triple en Bretagne, dans le Sud-Ouest et dans les Alpes. Dans l'ensemble, la période qui suit la Libération relève d'une double évolution. D'un côté, la Résistance a renforcé l'ancrage militant dans la France rurale marquée en longue durée par la tradition plébéienne révolutionnaire. En revanche, les départements les plus ouvriers sont ceux où la progression est la plus faible par rapport à l'avant-guerre. La part de la région parisienne se situe désormais entre 18% et 20%, contre un bon tiers à la fin de la guerre.

Au printemps 1945, les élections municipales font exploser la représentation territoriale du PC

Au printemps de 1945, les communistes ne constituent pas seulement un parti de masse. Ils sont en train de devenir, tout simplement, le premier parti de France. L'implication massive dans la Résistance a parachevé la lente imprégnation, à la fois dans les périphéries urbaines - la "banlieue rouge" - et dans les terres plus ruralisées, d'un vieux républicanisme coloré par la passion de la "sociale". Au printemps de 1945, les élections municipales font exploser la représentation territoriale du PC. Combien de maires communistes? Entre les 1462 dénombrés par le ministère de l'Intérieur et les 1999 comptabilisés par la direction du PC; dans tous les cas, bien au-delà des 317 municipalités de 1937. A l'automne, l'élection de l'Assemblée constituante viendra confirmer la percée électorale.

Le 21 octobre 1945, le PC dépasse les 5 millions de voix et obtient 26,2% des suffrages exprimés, contre 23,5% pour les socialistes et 23,9% pour le MRP. Le scrutin départemental à la proportionnelle lui assure 159 députés, deux fois plus qu'en 1936.

La carte électorale garde sa silhouette générale, mais elle se densifie. Les zones de force restent au nombre de trois: celle de la France du Nord, de la frontière belge à la région parisienne; celle du Centre, du Berry à l'Agenais, celle du Midi, surtout méditerranéen et rhodanien. Les zones de faiblesse n'ont pas changé elles non plus, départements réfractaires de l'ouest intérieur, du sud du Massif Central, de l'Est alsacien et, dans une moindre mesure, d'une large partie du Sud-Ouest. Mais cette faiblesse n'est plus que relative: en 1945, aucun département français ne met le PCF au-dessous de la barre des 5% et l’Île-de-France ne représente désormais qu'un peu moins de 20% du vote communiste.

Son expansion est-elle irréversible? Le parti, en tout cas, a des ministres depuis le printemps de 1944 et il se croit aux portes du pouvoir, comme ses équivalents de l'Europe centrale et orientale. En avril 1946, des sondages laissent espérer un score de 32% pour les législatives à venir. En fait, le maximum de l'influence sera atteint en nombre 1946: 28,6% des suffrages exprimés. Plus d'un électeur sur cinq s'est porté sur une liste présentée par les communistes et le PC compte 183 députés. En une décennie, de 1934 à la Libération, les communistes ont réussi à faire basculer le rapport des forces interne à la gauche.

L'impact de la Résistance aidant, la tradition révolutionnaire française, l'antifascisme et le communisme politique apparaissent comme des réalités superposables aux yeux de millions d'électeurs français, la garantie d'une mémoire qui ne s'efface pas. Le PCF de la Libération a conquis à la fois son image de représentant par excellence des classes subalternes ("le parti de la classe ouvrière") et le statut d'un parti national, devenu même un parti de gouvernement.

Roger Martelli

"1945, l'apogée du Parti communiste français" - Par Roger Martelli (L'humanité, "8 mai 1945 L'espoir")
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13 mai 2015 3 13 /05 /mai /2015 16:04

Seuls 86 députés, dont tous les députés du Front de Gauche, sauf un, ont voté contre le projet de loi renseignement, un texte liberticide, contraire aux Droits de l’homme, qui expose tous les citoyens à la surveillance des services de renseignement, quasiment sans contrôle, et met en danger toutes les mobilisations sociales et politiques.
Cette loi entérine les pratiques illégales des services et met en place, dans de vastes domaines de la vie sociale, des méthodes de surveillance lourdement intrusives. Le texte donne aux services de renseignement des moyens de surveillance généralisée, sans garantie pour les libertés individuelles et le respect de la vie privée.
Tous les citoyens sont concernés. La loi qui assoit encore davantage la criminalisation de l’action syndicale ou sociale est une menace directe pour les libertés politiques et les mobilisations à venir.
On n’ose imaginer ce qui adviendrait si une telle loi tombait demain entre les mains d’un pouvoir autoritaire. Pour être clair, la vie privée, et donc les libertés, sont atteintes.

Le PCF du Pays Bigouden (Journal Le Travailleur bigouden - mai 2015)

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13 mai 2015 3 13 /05 /mai /2015 15:47

http://www.humanite.fr/arlequin-573957

L'éditorial de Maurice Ulrich.

Sans doute l’entourage de François Hollande saura-t-il le féliciter de ses rôles des derniers jours. Voyage aux Antilles avec embrassades à tout-va, inauguration d’un mémorial de l’esclavage, visite à Cuba redevenue en odeur de sainteté et rencontre de Fidel Castro dont il serait sorti ému. Parcours sans faute, comme on aime à dire en média-langue. À croire, s’il l’avait jamais connu, ce qui n’est pas le cas, que le président aurait presque retrouvé un enthousiasme révolutionnaire de jeunesse. La séquence, il est vrai, suivait de près la vente de vingt-quatre Rafale au Qatar et une proximité affichée avec les monarchies du Golfe, avec qui, curieusement d’ailleurs, il n’est jamais question des droits de l’homme, et particulièrement de la femme. En somme, François Hollande semble avoir revêtu un costume d’Arlequin, à chacun de choisir la couleur qui lui convient. Mais la réalité est autre, car, pendant la représentation, les travaux continuent.

L’empressement avec lequel les sénateurs de droite ont appuyé la loi Macron, s’efforçant même d’en élargir encore la portée en matière de travail dominical, de passe-droits pour les entreprises, en fait la démonstration. La ligne libérale du président, du premier ministre et de son ministre de l’Économie est bien saluée comme telle, quelles que soient les précautions de langage et les figures de style destinées à l’électorat de chacun. On peut rappeler qu’il y a tout juste quelques jours Emmanuel Macron, dans une longue tribune, affirmait clairement ses choix au service des entreprises et des actionnaires pour « façonner un capitalisme à l’image de nos ambitions ». Voilà donc, si l’on peut dire, la couleur clairement annoncée, et il ne suffira pas du costume d’Arlequin du président pour faire illusion. On ne peut servir deux maîtres à la fois, les attentes populaires toujours insatisfaites et l’argent. Il est vrai que le choix semble fait, quelle que soit la mise en scène, mais ce qui est fait peut toujours être défait.

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