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24 octobre 2016 1 24 /10 /octobre /2016 12:14
SUICIDES À LA POSTE : LE CLIMAT SOCIAL MIS EN CAUSE

Alors qu’une factrice de 34 ans a tenté de se suicider sur son lieu de travail en début de semaine, 8 cabinets d’experts en santé et travail dénoncent un climat social qui n’a cessé de se détériorer depuis 2012 au sein de La Poste et un refus du dialogue social par la direction. Ils ont adressé une lettre ouverte à Philippe Wahl, PDG du groupe, pour l’enjoindre à prendre ses responsabilités.

C'est une démarche pour le moins inhabituelle. Huit cabinets d'expertise en santé et travail agréés et indépendants (1) ont adressé, le 13 octobre, une lettre ouverte au PDG de La Poste, Philippe Wahl. Ils dénoncent une "dégradation rapide de l'état de santé des agents" et "un refus du dialogue social", évoquant même "des cas de suicide au travail".

Une façon de sonner l'alarme, alors que cette semaine encore, une factrice âgée de 34 ans a tenté de mettre fin à ses jours en avalant des médicaments dans le bureau de poste central de Montpellier. Elle faisait l'objet d'une procédure disciplinaire pour avoir pris sa pause déjeuner pendant sa tournée.

Avant elle, un postier de 53 ans s'était pendu cet été dans le Doubs, après 34 ans de bons et loyaux services. Il expliquait dans une lettre que La Poste avait "petit à petit détruit ses employés, les vrais postiers, ceux qui avaient le contact avec les gens".

 

"Une logique purement taylorienne"

 

Les experts qui mènent des études sur l'état des conditions de travail et les conséquences potentielles de réorganisations à la demande des CHSCT (comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail) critiquent les "réorganisations permanentes qui réduisent les effectifs et soumettent les agents à des cadences accélérées". Ils évoquent une "aggravation de la pénibilité physique dans une logique purement taylorienne", des "situations de détresse individuelle", de "fréquents conflits ouverts entre agents", "un climat social dégradé"et "un mépris vis-à-vis des instances représentatives du personnel".

"Les conséquences en termes de santé au travail sont d'ores et déjà dramatiques : le groupe La Poste continue de rencontrer des cas de suicide au travail", écrivent les cabinets d'expertise. Depuis la vague de suicides de 2012, neuf employés se seraient suicidés pour des raisons professionnelles. La direction n'en reconnaissant "que" trois.

Par ailleurs, les experts dénoncent des "entraves [...] à leur travail" et "une absence de prise en compte de leurs alertes".

 

66 expertises en 2015

 

Dans un communiqué daté du 19 octobre, La Poste annonce l'ouverture prochaine d'une négociation nationale sur les métiers et les conditions de travail des facteurs et des encadrants de la branche Services-Courrier-Colis. "L'enjeu de cette nouvelle négociation sera de travailler à l'amélioration des conditions de travail des facteurs et des agents courrier", peut-on lire.

Interrogé par l'AFP, le groupe dit avoir pris connaissance de cette lettre "avec beaucoup de sérieux" et vouloir proposer de rencontrer les experts. "La politique de La Poste est de contribuer à la bonne réalisation des expertises votées par les CHSCT et de tenir compte de leurs conclusions", explique La Poste, disant compter "748 CHSCT qui ont demandé la réalisation de 66 expertises en 2015 sur tout le territoire (il y en avait 103 en 2013)". Tout en précisant que "sur les huit cabinets d'expertise signataires de la lettre, quatre n'ont réalisé aucune expertise à La Poste en 2015. Les 4 autres ont réalisé 10 expertises locales à La Poste en 2015".

À Montpellier, un CHSCT extraordinaire s'est réuni et a décidé de diligenter une enquête.

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24 octobre 2016 1 24 /10 /octobre /2016 12:06
Photo Ouest-France Concarneau, 22 octobre 2016 : La seconde partie de la cérémonie s'est déroulée au lycée Pierre Guéguin. | Ouest-France

Photo Ouest-France Concarneau, 22 octobre 2016 : La seconde partie de la cérémonie s'est déroulée au lycée Pierre Guéguin. | Ouest-France

Il y a 75 ans, le 22 octobre 1941, le Concarnois Pierre Guéguin et le Tréguncois Marc Bourhis étaient, avec 25 autres otages, fusillés à Chateaubriant après l’assassinat d’un officier allemand par un jeune Nantais.

Un hommage matinal a été rendu samedi à Pierre Guéguin et à Marc Bourhis au cimetière de Concarneau et au lycée Pierre Guéguin. Élus, porte-drapeaux des associations patriotiques et Concarnois à l’issue du dépôt de gerbe se sont recueillis sur la tombe des fusillés.

Le 22 octobre 1941, 27 patriotes dont Pierre Guéguin, l’ancien maire de Concarneau et conseiller général, Marc Bourhis, instituteur à Trégunc, tombèrent sous les balles des nazis à Châteaubriant. Ces exécutions faisaient suite à la mort du responsable des troupes d’occupation de la région nantaise, le lieutenant-colonel Holtz, abattu, le 20 octobre, par deux jeunes résistants communistes. Parmi les fusillés de Châteaubriant, il y avait également Guy Môquet.

Une époque où « s’installait une nouvelle pratique barbare de la terreur nazie, un régime de terreur accompagné par l’état collaborateur de Vichy, a rappelé  Christian Colimard, du comité du souvenir des fusillés de Châteaubriant. Pierre Guéguin, Marc Bourhis en furent victimes au motif qu’ils étaient militants antifascistes d’avant même l’Occupation. Ce sont des dimensions qu’il faut garder à l’esprit en leur rendant hommage. Des dimensions à mettre en regard des tentatives de les extraire de nos mémoires, comme pour mieux effacer ces pages de l’histoire, jusqu’à en nier la leçon essentielle qu’incarnaient Pierre Guéguin et Marc Bourhis inscrite sur de nombreux monuments : maudite soit la guerre. Leçon à réapprendre en ces temps où les discours sont construits sur un registre de résurgence de soif d’autorité qui s’imposerait par tous les moyens, y compris militaires. La dimension pacifiste célébrée à travers cet hommage est une note discordante dans ce concert. Nous l’assumons. »

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24 octobre 2016 1 24 /10 /octobre /2016 12:00
Ceta: lettre ouverte de soutiens de parlementaires européens aux parlements de Wallonie et de Wallonie-Bruxelles
CETA : Lettre ouverte de soutien aux Parlements de Wallonie et de Wallonie-Bruxelles

lundi 24 octobre 2016

Quatre-vingt huit députés au Parlement européens, de gauche et écologiste, regroupés au sein de « Progressive Caucus » apportent leur soutien aux Parlements de Wallonie et de Wallonie-Bruxelles pour leur opposition au CETA.

 
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23 octobre 2016 7 23 /10 /octobre /2016 06:02

 

LA CHRONIQUE DE JEAN-CHRISTOPHE LE DUIGOU (*)

L’HUMANITE DIMANCHE

 

Manuel Valls a annoncé que le taux de l'impôt sur les sociétés (IS) serait ramené, en 2017, à 28 % pour les PME en fonction de l'importance du bénéfice taxé. Aujourd'hui, nous avons un système à deux étages. Le taux de l'IS est actuellement de 15 % sur les bénéfices jusqu'à 38 000 euros. Mais l'entreprise doit faire un chiffre d'affaires inférieur à 7,6 millions d'euros. Il est de 33,3 % au-delà de ce seuil. Le nouveau dispositif comprendra une tranche d'imposition intermédiaire à 28 % qui devrait bénéficier à plusieurs centaines de milliers d'entreprises de taille moyenne. Matignon précise, comme cela avait été promis au MEDEF dans le cadre du pacte de responsabilité, qu'il s'agit là d'un nouveau pas vers un passage à un taux de 28 % en 2020 pour toutes les entreprises.

On peut légitimement s'interroger sur la pertinence de la mesure pour 2017, comme de l'objectif 2020. Certes la compétition à la baisse du taux de l'IS entre pays européens bat son plein. En 15 ans, le taux moyen de l'impôt sur les bénéfices des sociétés a diminué d'un quart en Europe. Le mouvement avait été entamé par l'Allemagne au début des années 2000. Mais il s'est interrompu outre-Rhin avec la crise de 2008. Le Royaume-Uni a pour sa part utilisé massivement ce levier de baisse de l'imposition pour attirer des investisseurs et serait tenté d'aller plus loin à la suite du Brexit.

L'Espagne s'est à son tour lancée dans la compétition, programmant le passage à un taux de 25 %, en baisse de 5 points. Le Luxembourg annonce quant à lui un taux à 18 % pour 2018. L'Irlande, enfin, bat tous les records avec un taux d'IS de 12,5 %, au point d'être considérée comme un paradis fiscal. Mais ces taux affichés cachent la réalité. Chacun sait que l'imposition, ce qui compte finalement, est le résultat d'un taux appliqué à une assiette. Le taux de l'IS peut ainsi être élevé mais s'appliquer à un bénéfice fiscalement imposable réduit grâce à différents dispositifs : régime favorable d'amortissements, large gamme de provisions, régime extensif de charges déductibles...

La France a choisi ce modèle et applique un taux plutôt élevé à une assiette étroite. Le rendement de l'IS y est beaucoup plus faible qu'ailleurs dans les pays développés, 2,5 % du PIB contre une moyenne de 2,9 %, selon l'OCDE. Le problème des entreprises françaises n'est pas le montant de leurs bénéfices mais le fait qu'elles préfèrent distribuer des dividendes plutôt que d'investir. Au deuxième trimestre de cette année, elles ont distribué à leurs actionnaires 35 milliards d'euros, un montant supérieur de 10 % à celui de l'année passée, performance que seuls les Pays-Bas et la Corée du Sud ont surpassée. Une étude rendue publique par l'AGEFI souligne qu'en quinze ans le volume des investissements relativement aux profits distribués a été divisé par deux. La cupidité des actionnaires l'emporte sur le devenir des firmes !

Dans ces conditions, baisser l'IS est une erreur. C'est céder à la logique actionnariale. Il vaut mieux que l'argent demeure dans les caisses publiques plutôt que de gonfler la rémunération des financiers. Il faudrait en réalité un impôt sur les sociétés sélectif, favorisant le réinvestissement des bénéfices. Pourquoi pas un taux d'IS progressif qui soit plus faible lorsque l'entreprise fait un usage utile de ses ressources et qui soit plus élevé si elle spécule ou ne se préoccupe pas d'investir ?

(*) Économiste et syndicaliste.

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23 octobre 2016 7 23 /10 /octobre /2016 06:00

La France qui se lève tôt s’était donné rendez-vous à Amiens ce mercredi 19 octobre pour manifester son soutien aux huit anciens salariés de Goodyear, rejugés en appel, après leur condamnation en janvier de cette année, à 24 mois de prison dont neuf ferme.  Dès 8 h, au parc Saint Pierre, l’ancien représentant de la CGT de Goodyear  Mickaël Wamen, a pris la parole ainsi que son avocat avant de se rendre, escorté par la foule, au palais de justice. Venus de toutes les régions et même des pays voisins, syndicalistes, représentants politiques, artistes ou simples citoyens tous avaient voulu faire de cette événement un temps fort de la lutte contre la répression antisyndicale, la justice de classe et la violence du capitalisme financier. Même avant l’énoncé du jugement, l’ampleur de la mobilisation avait un goût de victoire.

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22 octobre 2016 6 22 /10 /octobre /2016 06:05

Les 8 de Goodyear sont jugés en appel après leur condamnation à de la prison ferme. Leur «crime»? Avoir retenu 30 heures, sans violence, deux dirigeants de l'entreprise qui procédaient à la fermeture du site et à 1200 suppressions d'emplois.

Les 8 de Goodyear ne sont pas un cas isolé.  Les parlementaires Front de gauche ont déposé un projet de loi exigeant l'amnistie de tous les syndicalistes injustement condamnés. Le gouvernement doit revenir sur son refus d'examen de ce projet de loi. Et il faut de nouveaux droits aux salariés pour lutter contre les plans de licenciements et la rapacité des actionnaires.

Relaxe pour les Goodyear ! Message de soutien de Pierre Laurent

Les 8 de Goodyear sont jugés en appel après leur condamnation à de la prison ferme. Leur «crime»? Avoir retenu 30 heures, sans violence, deux dirigeants de l'entreprise qui procédaient à la fermeture du site et à 1200 suppressions d'emplois. La riposte d’ampleur qui s'est manifestée cette semaine à Amiens est juste et nécessaire.

Les 8 de Goodyear ne sont pas un cas isolé

Dans des centaines d'entreprises en France, des salarié-e-s sont poursuivis ou sous pression pour avoir défendu les conditions de travail ou de rémunération, agi contre des plans de licenciements, lutté pour leur outil de travail. A Air France, après la mise en examen de 16 syndicalistes, la Ministre du travail a validé le licenciement de Vincent Martinez, délégué CGT, accusé d'avoir participé à l'épisode de la "chemise arrachée", alors même que l'Inspection du Travail avait pris une décision inverse en janvier. En fait, le tribunal n'est la place d'aucun de ces salariés qui n'ont en tête que l'intérêt général. Contester les choix stratégiques patronaux, avancer d’autres propositions doit-il conduire à la perte de son emploi et devenir un délit puni de prison ? C'est une atteinte insupportable aux droits des syndicalistes de défendre les salarié-e-s et l'entreprise, en défendant par là même l’intérêt de populations et de territoires saignés par les choix de grands groupes dont la seule boussole est la rémunération des actionnaires au détriment de l’intérêt général.

 

Hollande continue Sarkozy

Après Nicolas Sarkozy, le mandat de François Hollande et du gouvernement socialiste qui s'achève a été marqué par une criminalisation inédite du droit syndical. Avec les nouveaux dispositifs encadrant et limitant le droit de manifester, ce gouvernement décide d'intimider les salarié-e-s. Sa politique économique et sociale est un copié/collé des exigences du Medef : il fragilise les conditions de travail et de rémunération, il culpabilise les salariés du privé et du public, d'un côté ; et de l'autre, il subventionne les entreprises pour maintenir et augmenter les dividendes. Dernier exemple en date, PSA qui s'empresse de profiter des « accords offensifs » de la loi Travail et annonce 2000 suppressions d'emploi après avoir fermé son site d'Aulnay en 2013. Cette entreprise a réalisé pourtant 1,2 milliards de bénéfices en 2015, reçu 126 millions de l’État au titre du CICE. Et l’État est actionnaire de l'entreprise ! Toujours plus de cadeaux et d'exonérations de cotisations sociales, toujours plus de casse des droits !

Criminaliser l'action syndicale, c'est criminaliser la démocratie

Les communistes sont solidaires des Goodyear et de tous les salarié-e-s victimes au quotidien de tracasseries, de chantage et de répression dans leurs entreprises. Les parlementaires Front de gauche ont déposé un projet de loi exigeant l'amnistie de tous les syndicalistes injustement condamnés. Le gouvernement refuse son examen!

Pour une nouvelle ère de la citoyenneté à l'entreprise

Le PCF demande le remboursement immédiat des sommes versées par l’État, perçues par les entreprises qui licencient. Le PCF propose de reprendre le pouvoir sur les décisions économiques et politiques, c'est-à-dire sur les choix de gestion des entreprises, sur l'argent et son utilisation. Pour cela, il s'agit de renforcer la responsabilité sociale et territoriale de l'entreprise, en accroissant les pouvoirs d'intervention des salariés et des citoyens sur les choix de gestion des employeurs. C'est à dire donner de nouveaux droits aux salariés dans l'entreprise. Deux des premières mesures de ces nouveaux droits consisteraient dans le renforcement des missions et des moyens de l'Inspection du Travail et la reconnaissance légale d'un droit de veto des organisations syndicales aux projets des employeurs et de rendre obligatoire l'étude par l'employeur des contre-projets syndicaux.

Il est urgent que se lève dans ce pays l’espoir d’une alternative aux politiques d’austérité et à la mainmise de la finance sur les choix économiques et industriels du pays, l'espoir d'une extension des droits et des libertés.
 

 

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22 octobre 2016 6 22 /10 /octobre /2016 05:56

L'agriculture va mal sous l'effet du productivisme, de la pression des grands groupes agro-alimentaires, des politiques nationales et européennes… Il lui faut un autre chemin.

 

L'enseignement public agricole peut être un levier. Malheureusement, ses moyens ne sont pas à la hauteur des enjeux. L'Enseignement Agricole Public doit donc avoir les moyens de ses missions

 

 

 

L'agriculture est aujourd'hui en crise. En France, en Europe et ailleurs, le productivisme s'est accompagné d'un effondrement de l'emploi agricole, de la baisse des revenus des producteurs et de graves préjudices environnementaux et sanitaires.

Dans les pays en développement, un milliard de personnes souffrent de la faim, dont l'essentiel sont des petits paysans qui n'arrivent pas à vivre de leurs revenus. Les politiques libérales tentent d'imposer partout une concentration de l'agriculture sous le pouvoir de gros propriétaires et de multinationales de l'agro-industrie.

En Europe, pour « rester compétitif », réforme après réforme, la PAC a favorisé l'élimination des exploitations familiales, tout en favorisant la concentration des outils de production au service d'une alimentation industrielle et de la malbouffe. En France, un vaste plan social qui n'en porte pas le nom guette les producteurs et plus globalement l'élevage français... Le diagnostic est connu, démantèlement des outils de régulation, libéralisation des marchés, dumping social, concentration de l'agriculture au profit des géants de l'agroalimentaire et de la grande distribution. Faute d'affronter le sujet de prix agricoles rémunérateurs, comme celui des travailleurs détachés en Europe, les mesures n'auront été qu'incantatoires !

C'est donc vers un autre chemin, celui du progrès humain, de l'appropriation sociale, des biens communs qu'il faut faire route et avec courage.

Face aux défis est posée l'émergence d'un nouveau mode de développement social et écologique. Notre combat est celui de la souveraineté alimentaire. Pour répondre au défi climatique, un nouveau modèle agricole, rémunérateur pour les travailleurs doit promouvoir la valorisation, la transformation et la vente au plus près des consommateurs.

En France, repenser le territoire est devenu indispensable. A l'inverse des logiques capitalistes actuelles qui concentrent et marginalisent, la ruralité doit devenir attractive. Il est urgent de réinvestir les départements ruraux en faisant le pari de l'agriculture paysanne, de la pêche artisanale, de l'artisanat et du développement des savoir-faire. Le déploiement de services publics au service des territoires et populations en est la condition.

 

PRIORITE A L'ENSEIGNEMENT PUBLIC

Après les suppressions massives d'emplois survenues sous la présidence Sarkozy, il était impératif pour le Comité permanent de défense et de développement de l'Enseignement de redonner clairement la priorité aux établissements publics agricoles.

Or, force est de constater que les moyens demeurent encore insuffisants et que les pratiques de gestion de la pénurie se sont poursuivies sans prise en compte des besoins réels, avec le maintien des plafonnements d'effectifs des ouvertures de classes très réduites, des options facultatives non financées,..., et le tout au détriment de la dimension pédagogique à l'image du refus de la DGER d'expérimenter un parcours en 4 ans pour les élèves de la voie professionnelle en ayant le plus besoin.

Sortir de cette impasse est une nécessité plus grande encore à l'heure où la crise agricole n'a jamais été aussi vive et la promotion de nouveaux modèles de production respectueux de l'environnement aussi urgente. L'Enseignement agricole public, fort de ses exploitations agricoles et de ses 3 voies de formation, est seul à même de porter des politiques publiques audacieuses en faveur d'une formation professionnelle et technologique au service d'une agriculture relocalisée et paysanne. Cela nécessite que les freins au développement de l'EAP, notamment en terme de moyens, soient levés dans le cadre du budget 2017, tant en regard de la demande des familles que des enjeux de société.

L'Enseignement Agricole Public doit donc avoir les moyens de ses missionsdont la première d'entre elles reste de garantir l'égal accès à la formation de tous et toutes pour la réussite de tous et toutes.

Nous avons la conviction que nous ne pourrons porter collectivement un autre modèle d'agriculture, respectueux de l'environnement, au service des territoires et des citoyennes et citoyens qu'en donnant un nouveau souffle, un nouvel élan à l'enseignement agricole public. Il est plus que temps de porter et d'assumer politiquement cette priorité.

 

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22 octobre 2016 6 22 /10 /octobre /2016 05:52

LA CHRONIQUE DE JEAN-CHRISTOPHE LE DUIGOU (*)

L'HUMANITE DIMANCHE

 

 

 

 

On ne compte plus les précandidatures à l'élection présidentielle à gauche, à gauche de la gauche et maintenant à droite de la gauche ­ avec celle d'Emmanuel Macron ­, sans oublier celle implicite du président sortant. Il est vrai que la droite n'est pas en reste avec une bonne dizaine de prétendants avant la primaire qui est censée les départager. « Abondance de biens ne nuit pas », dit le proverbe. Sauf que cette multiplication de prétendants alimente avant tout une bataille de posture, plutôt qu'un véritable débat de fond. Chacun l'a remarqué, les prétendants parlent surtout « d'urgence », « de détermination », « d'engagement », « d'irrévocabilité », plutôt que de « projet » et de « programme ». Les faux débats pullulent.

On fait du problème de la sécurité une question coupée de ses racines sociales. De quoi nourrir un peu plus la perception de la crise politique dont Marine Le Pen, jour après jour, fait son miel. Pas question de se résigner ! Après la première phase de l'affrontement sur la loi travail, après le référendum britannique sur la sortie de l'Europe et alors que la croissance économique cale, il est urgent d'investir les trois questions économiques et sociales essentielles, celles dont dépend l'avenir du pays : le devenir de notre système social, la refondation de l'Europe et la sortie des politiques d'austérité. Il faut pour cela en finir avec la critique permanente de notre système social, qui, à en croire certains commentateurs, recélerait tous les vices de la Terre. Pierre Gattaz en a d'ailleurs remis une couche, la semaine dernière. Il n'est malheureusement pas le seul. C'est une impasse, au moment où il faut réfléchir à ce que serait un Code du travail du XXIe siècle ­ une protection sociale qui mette en avant la grande idée de prévention, que ce soit en matière de santé ou de chômage. Qu'on ne nous dise pas que c'est au-dessus de nos moyens ! Qu'aurait fait la génération de la Résistance si, en 1944, elle s'était arrêtée à cet argument ?

Il est de même indispensable d'éviter le piège tendu à propos de l'Europe. En sortir, à l'exemple des Britanniques, sachant que les salariés vont payer un lourd tribut, ou l'accepter telle qu'elle est, libérale et technocratique, assortie de quelques mesures de relance. En fait, l'Europe ne fonctionne plus. Elle ne cesse de produire des inégalités. Elle a besoin d'une refondation, notamment de son cœur financier et monétaire, qui donne la priorité aux dynamiques de solidarité et de coopération. Il faut, enfin, sortir de la spirale de l'austérité, qui n'a fait qu'alourdir le poids réel des dettes, publiques et privées. La priorité est à une relance par l'emploi en quantité et en qualité. C'est la condition pour que la demande intérieure puisse s'accroître après plus de deux décennies de restrictions. C'est pourquoi doit être élaborée une véritable politique industrielle. Il est indispensable d'organiser la maîtrise de l'épargne nationale. La véritable question, bien réelle, de la souveraineté est celle de l'efficacité des financements pour l'emploi, l'innovation, les besoins collectifs. On le voit, il est encore temps d'approfondir un véritable travail de diagnostic et de propositions afin de permettre aux citoyens de se projeter dans un avenir de long terme qui dépasse l'horizon de 2017. La question de l'homme ou de la femme apte à porter un projet offensif au printemps prochain viendra après.

(*) Économiste et syndicaliste.

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22 octobre 2016 6 22 /10 /octobre /2016 05:48

Gérard LE PUIL

L’HUMANITE DIMANCHE

 

 

La construction de lotissements ou de vastes zones commerciales bétonnent, chaque année, 70 000 hectares de terres fertiles.

 

Alors que les moissons de cet été ont donné une récolte décevante en raison du climat, il n'est pas vain de méditer sur la nécessaire préservation des terres agricoles. Ce fut souvent le dernier souci des gouvernants, de bon nombre de parlementaires, de présidents de région, d'élus départementaux, voire de certains maires depuis des décennies. Il suffit de voir les lotissements pavillonnaires et les vastes zones commerciales à la sortie des villes pendant que crèvent les commerces du centre pour comprendre comment on a bétonné quelque 70 000 hectares de terres fertiles chaque année pour peu d'utilité. Cela revient à soustraire la superficie d'un département tous les sept ans à l'agriculture, au détriment des générations futures.

Nous entrons progressivement dans un monde de rareté. Nous devons aussi diviser par quatre la consommation d'énergies fossiles d'ici à 2050 pour freiner le réchauffement climatique. D'ici la fin du siècle en cours, les terres agricoles et les forêts redeviendront les principales richesses disponibles. D'ailleurs, les prix des terres et des forêts augmentent désormais plus vite que l'inflation en France. Toutefois, le prix moyen d'un hectare est de 6 000 euros chez nous, contre 7 700 en Pologne et 55 000 aux Pays-Bas.

Le prix, désormais, croît plus que l'inflation. Ici 6 000 euros à l'hectare agricole et 55 000 aux Pays-Bas !

Nous connaissons une pause relative de la tendance haussière du prix de la terre dans la mesure où les récoltes mondiales de produits agricoles de base comme les céréales, les oléagineux et le sucre ont dépassé la demande solvable ces trois dernières années. Mais, quand un risque de pénurie mondiale apparaîtra, suite à une ou deux mauvaises récoltes, on verra flamber les prix de la nourriture et des terres arables.

Il faudra bientôt nourrir 9 milliards d'humains. Il sera alors dangereux de laisser la terre aux mains des détenteurs de capitaux spéculatifs. Elle doit devenir un bien commun au même titre que l'eau et l'air. Encore faut-il décider sous quelle forme. La France devrait légiférer dans un premier temps pour que ses terres agricoles ne deviennent pas propriété d'investisseurs étrangers, comme cela s'est récemment passé dans le département de l'Indre où, via une prise de participation de 98 % dans une société créée à cet effet, plusieurs centaines d'hectares sont passées sous la coupe d'investisseurs chinois.

Nationaliser le foncier en spoliant des paysans qui ont besoin de compléter leur maigre retraite par le revenu du fermage de quelques hectares ne peut être envisagé. Mais, alors que le livret A ne rapporte plus que 0,75 % d'intérêt, il doit être possible de canaliser une partie de l'épargne populaire pour l'acquisition de terre par une banque publique. Cette maîtrise progressive du foncier permettrait aussi d'installer des jeunes paysans, de développer du maraîchage et des circuits courts de distribution pour les citadins. Des pratiques voisines ont déjà cours grâce aux activités de l'association Terre de liens. Le moment est venu d'aller plus loin dans cette voie.

 

 

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21 octobre 2016 5 21 /10 /octobre /2016 08:54

Pierre Laurent, était à Calais, la ville symbole de la crise de l'accueil des migrants, pour rencontrer les acteurs économiques et associatifs. Le PCF propose de renouer avec « une politique d'accueil digne » et de « traiter en urgence le problème des mineurs isolés ». Il exige des «une autre réflexion sur le devenir des installations de Calais ainsi qu'une véritable politique d'accueil et d'accompagnement des réfugiés dans notre pays, en concertation avec l'ensemble des parties».

Marie-Christine Vergiat, députée européenne Front de gauche a déclaré au Parlement européen : « Les barbelés de Calais sont devenus le symbole des nouveaux murs érigés en Europe ». Loin des stigmatisations médiatiques, le PCF révèle les enjeux de Calais.

 

 

Pierre Laurent s'est rendu lundi 10 octobre à Calais, la ville symbole de la crise européenne de l'accueil des migrants. Au nom du PCF, son secrétaire national a proposé de renouer avec «une politique d'accueil digne» et de «traiter en urgence le problème des mineurs isolés». Lydia Samarbakhsh, responsable du secteur international du PCF, exige des «une autre réflexion sur le devenir des installations de Calais ainsi qu'une véritable politique d'accueil et d'accompagnement des réfugiés dans notre pays, en concertation avec l'ensemble des parties». Au diapason, les associations élèvent le ton : «Il est hors de question de collaborer avec (ce qui est) sous le vernis de la communication une opération plus policière qu'humanitaire» déclare le Secours Catholique. Emmaüs demande «le report de l'opération pour la prise en charge de chacun dans le respect et la dignité» contre ce qui pourrait devenir «une chasse aux migrants». Ci-dessous, loin des stigmatisations médiatiques, la vérité sur Calais.

Le camp de Calais

Il compte 10 000 réfugiés et migrants provenant du Soudan, d'Erythrée, d'Irak, de Syrie, d'Afghanistan, du Sénégal, de Centre Afrique, du Mali, du Sri Lanka… Le Haut Comité aux Réfugiés les nomme "le prix de la guerre". A l'origine, la persistance des conflits au Proche Orient et dans la corne de l'Afrique et la surpopulation des camps de réfugiés au Liban en Turquie en Jordanie. Parmi ces 9000 réfugiés, on compte un nombre grandissant de femmes et des enfants y compris isolés .

 

Le démantèlement du camp

Il a été annoncé par le gouvernement et devrait prendre effet à compter de mi octobre. Une répartition est prévue sur l'ensemble du territoire dans des centres d'accueil et d'orientation en direction des personnes ayant fait le choix de demander asile en France. De véritables mesures incitatives doivent être mises en place avec de vraies garanties en matière d'intégration : un accueil digne et humain dans les centres, l'accélération les instructions de dossiers de demandes d'asile, l''accès à l'emploi, l'apprentissage du français… Problème : le gouvernement se fixe comme objectif le démantèlement complet avant la trève hivernale et au moins 30 % des places nécessaires sont manquantes. Pour celles et ceux qui maintiennent leur choix d'aller en Angleterre, le centre Jules Ferry doit conserver un rôle de protection pour les populations les plus fragiles et de nouveaux centres doivent être ouverts dans la région pour éviter un nouvel éparpillement.

 

Changer les relations France /Angleterre

Nous ne sommes plus en 2003 au moment de la signature de l'accord du Touquet par Sarkozy alors Ministre de l'Intérieur, déplaçant de fait la frontière anglaise sur le territoire français dont la "sécurité" passe alors sous responsabilité du gouvernement français. Aujourd'hui les deux pays se doivent de coopérer non seulement pour la sécurisation du passage de la Manche mais aussi pour un partage des responsabilités dans l'instruction des demandeurs d'asile. A cet égardl'Angleterre se doit d'ouvrir sa frontière en faveur des mineurs ayant de la famille sur son territoire et des demandeurs d'asile....une solidarité partagée. A ce jour, seuls 63 mineurs sur le millier de mineurs isolés ont été admis en Angleterre pour rejoindre leur famille.

 

Les passeurs

La lutte contre ce trafic ne peut avoir de véritables effets qu'à condition de mettre en place de voies de passages sécurisées par les moyens de l'UE et des états membres concernés. Cela rendrait caduque le recours aux passeurs et donnerait une garantie pour la sécurité des migrants évitant les drames successifs et des tensions. Cette demande est celle du HCR et des grandes associations engagées.

 

Appel d'air ?

C'est l'argument souvent employé par les gouvernements successifs pour justifier l'absence de véritable politique d'accueil digne, exemple Calais. C'est un leurre.Malgré la précarité extrême des conditions de vie imposées, celles-ci n'ont jamais empêché réfugiés et migrants de venir sur Calais. L'attractivité de l'Angleterre et surtout les zones de conflits, les risques de mort, de faim, de maladies sont les véritables motivations de leur venue.

 

Opposer réfugiés et migrants économiques ?

Non. Aux réfugiés de la guerre, il faut ajouter les réfugiés de la faim, de la misère, de la maladie venant de pays déstabilisés au plan social, économique et politique, parfois d'anciennes colonies françaises. En France, à la différence d'autres pays européens comme l'Allemagne, ceux qui demandent l'asile n'ont pas le droit au travail, d'où l'accusation "d'assistance" à leur encontre. L'intégration passe par l'emploi, répondant souvent à des besoins non pourvus par les travailleurs nationaux. Elle encourage aussi la mobilité de ces derniers vers des emplois plus qualifiés. Le PCF se prononce en faveur de l'établissement d'un statut de réfugiés pour raisons économiques et climatiques.

 

Le Droit International

La Convention de Genève, de 1951, précise les critères d'attribution du statut de réfugié, faisant devoir pour les états signataires d'assurer la protection à "toute personne craignant avec raison d'être menacée du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un groupe social ou de ses opinions politiques" (article 1). "Les états n'appliqueront pas de sanctions pénales du fait de leur entrée ou de leur séjour irrégulier aux réfugiés arrivant directement du territoire où leur vie et liberté sont menacées au sens prévu à l'article premier" (article 31). Que signifie dès lors le sens de la qualification "d'entrée illégale", terme utilisé par les chefs de gouvernement lors du Sommet de Bratislava, appelant au renvoi des migrants dans leurs pays d'origine ? C'est le choix de l'Europe forteresse, abandonnant ainsi ses valeurs d'accueil et de solidarité.

 

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