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26 septembre 2017 2 26 /09 /septembre /2017 16:43
Le député communiste du Nord Alain Bruneel interpelle le président Macron sur la situation des Retraités
Le député communiste du Nord Alain Bruneel interpelle le président Macron sur la situation des Retraités
Alain Bruneel interpelle le Président sur la situation des retraités

mardi 26 septembre 2017[]

A quelques jours de la mobilisation des retraités, Alain BRUNEEL, député du Nord, interpelle le Président de la République sur la situation des retraités et retraitées du pays et leur pouvoir d’achat en berne.

Trois questions sont posées au Président :

Monsieur le Président, plutôt que de réformer l’ISF au profit des grandes fortunes, ne serait-il pas moins cynique de revaloriser les pensions afin d’obtenir que celles-ci soient au minimum égales au SMIC revalorisé ?

Ne serait-ce pas faire preuve de justice sociale que de revenir à la revalorisation annuelle de toutes les pensions et retraites au 1er janvier ?

La vraie modernité n’est-elle pas dans la capacité à redonner des moyens de financement issus des cotisations sociales à notre système solidaire et intergénérationnel de sécurité sociale ?

Il lui demande également de bien vouloir répondre favorablement à l’audience sollicitée par les 9 organisations à l’initiative de la mobilisation de ce jeudi

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26 septembre 2017 2 26 /09 /septembre /2017 16:24
À propos de la CSG.
Par Gérard Le Puill,retraité de l’agriculture, de l’industrie et de la presse

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dans l’entretien sur 21 pages publié dans le Point du 31 août dernier, Emmanuel Macron déclare que « la maladie et le chômage » sont « des risques sociétaux qui justifient la solidarité nationale. Il faut donc les financer par l’impôt, la contribution sociale généralisée (CSG), et non par les cotisations sur le travail ». Après quoi, il justifie la suppression de « 3,15 points de cotisations sur les salaires pour les transférer sur la CSG. Ce sera un gain de pouvoir d’achat pour tous les salariés et les indépendants », dit-il, avant d’ajouter : « Les contributeurs nets seront les 60 % de retraités les plus aisés. »

Il ne précise pas que le prélèvement supplémentaire de 1,7 % au titre de la CSG concerne tous les retraités dont la pension nette est supérieure à 1 200 euros par mois. Il occulte le fait que son statut de pensionné interdit à tout retraité de bénéficier des indemnités versées par l’Unedic. Voilà qui rend incongru et peut-être même illégal le transfert de la cotisation chômage à la charge des retraités via la CSG.

Mais la méthode Macron est porteuse de dangers supplémentaires. Dans la mesure où quelque 10 millions de retraités sont les seuls « contributeurs nets », dixit Marcon, via ce nouveau prélèvement à la source, nous assistons à une remise en cause, détournée mais pernicieuse, des droits de chacun à une retraite stable et connue d’avance, acquise par les cotisations versées durant une vie de travail.

Tous les retraités savent que leurs pensions n’ont pratiquement pas progressé depuis quatre ans et qu’il en résulte une importante perte de pouvoir d’achat. Mais, avec l’augmentation de la CSG, sans compensation pour les seuls retraités, Emmanuel Macron et le gouvernement d’Édouard Philippe se livrent à une extorsion de fonds, doublée d’une escroquerie. En mettant en place cette première dont on peut penser qu’ils voudront la renouveler s’il n’y a pas trop de protestations, le président de la République et son gouvernement inaugurent un processus qui peut réduire de manière illégale les droits acquis par les retraités d’aujourd’hui et de demain. Ces rabotages successifs feront de sorte que le niveau des pensions correspondra de moins en moins aux droits acquis par les cotisations de retraite.

On aimerait connaître ce que le Conseil constitutionnel, présidé par Laurent Fabius, aura à dire sur cette façon de spolier les retraités de leurs droits. Si toutefois il parvient à sortir de sa somnolence estivale pour examiner cette décision qui introduit un traitement inégalitaire et discriminatoire au détriment des retraités par rapport aux autres citoyens.

Cette spoliation est d’autant plus scandaleuse que le président de la République annonce dans le même entretien sa décision de faire passer l’impôt sur les bénéfices des sociétés de 33 % à 25 % et fait également savoir que l’argent des super-riches, qui préfèrent la spéculation boursière au patrimoine immobilier, sera exonéré de l’impôt de solidarité sur la fortune.

Gérard Le Puill

Journaliste et auteur

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26 septembre 2017 2 26 /09 /septembre /2017 05:21
 
Nous vous transférons en pièce jointe le rapport publié hier par l’Oxfam. (cf aussi l’article en page 9 de l’Huma hier)
 
L’ONG indique que les seuls gagnants des réformes fiscales sont les 1% les plus riches et les grands groupes.
 
- les 16 milliards d’euros de baisse de dépenses publiques viennent compenser les cadeaux faits aux plus riches;
 
- la réforme de l’ISF fait gagner 15 000 € par million possédé;
 
- moins on impose le capital plus on taxe le travail (CSG, TVA...);
 
- les recettes de l’impôt sur les sociétés ont chuté de 9 milliards en 10 ans;
 
- l’évasion fiscale reste estimée à plus de 20 milliards par an au bénéfice des grands groupes;
 
etc...
 

"Les inégalités atteignent des sommets partout dans le monde et la France n’échappe pas à la tendance. Le fossé entre les riches et les pauvres est aujourd’hui profond et continue de se creuser :

• En 2016, les 10 % des Français-e-s les plus riches détiennent plus de 56% des richesses quand les 50 % les plus pauvres se partagent à peine moins de 5 % du gâteau.1

• 21 milliardaires français possèdent autant que les 40 % les plus pauvres de la population 

• En 20 ans, la fortune totale des dix plus grandes fortunes françaises a été multipliée par 123 pendant que le nombre de pauvres augmentait de 1,2 millions de personnes

 Pourtant, les inégalités ne sont pas une fatalité et le système fiscal est l’un des outils les plus efficaces à disposition des Etats pour réduire les écarts de richesse.

Une politique fiscale progressive permet ainsi de redistribuer les richesses entre les plus riches et les plus pauvres et de financer des services publics de qualité, indispensables dans la lutte contre les inégalités. Au contraire, la réforme fiscale annoncée par le Gouvernement dans le cadre du prochain projet de loi de finances favorise largement les plus riches au détriment des plus pauvres et risque de creuser encore plus les inégalités. Ce rapport analyse l’impact sur les inégalités des principales réformes fiscales envisagées par le gouvernement.

Et le constat est sans appel : les ménages les plus riches en sortent les grands gagnants :

• Les 10 % les plus riches bénéficieront d’une hausse de revenus 18 fois plus importante que les 10% les plus pauvres5 . Si l’on prend en compte l’impact des baisses de prestations sociales liées à ces baisses d’impôt, seuls les 10 % les plus riches verraient leurs revenus augmenter avec 1 193€ de gains annuels contre une baisse de 337€ pour les 10 % les plus pauvres .

• La transformation de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) en Impôt sur la fortune immobilière permettra aux 1 % les plus riches d’économiser 3,6 milliards d’euros , une somme qui pourrait permettre de doubler les crédits budgétaires français destinés à lutter contre l'extrême pauvreté et le changement climatique dans le monde. En pratique, pour une fortune estimée à 46,1 milliards d’euros (soit 2,6 millions d’années de SMIC ) équivalente à celle de Bernard Arnault en tête du classement des milliardaires français, cette mesure fiscale pourrait représenter un cadeau de 553,2 millions d’euros .

Soit 3 un manque à gagner pour l’Etat qui représente déjà près de 1,5 fois le montant de la baisse annoncée des APL de 5 € par mois10 qui touchera 6,5 millions de foyers.

• La mise en place d’un prélèvement forfaitaire unique (PFU) sur le capital devrait coûter 4 milliards d’euros à l’Etat11 , soit presque autant que la baisse prévue par an dans le budget du logement à l’horizon 201912 . Ce cadeau fiscal devrait permettre aux 1 % les plus riches d’économiser 4 225 euros par ménage .

• A l’inverse, les impôts les plus régressifs qui touchent en plus forte proportion les ménages les plus pauvres n’ont cessé d’augmenter ces 20 dernières années : les recettes de la CSG ont été multipliées par 6,714 et celles de la TVA ont augmenté de 73 % au cours de la même période.

Les cadeaux fiscaux ne sont pas limités aux plus riches et les entreprises devraient également en sortir les grandes gagnantes : La baisse de l’impôt sur les sociétés de 33 % à 25 % pourrait à terme diviser par deux les recettes de l’impôt sur les sociétés et coûter entre 15 et 17 milliards d’euros par an à l’Etat français16 , dans un contexte où les recettes de l’impôt sur les sociétés ont déjà baissé de 40 % ces dix dernières années (20 milliards d’euros). 

Une tendance en décalage avec l’évolution des bénéfices des entreprises qui ont augmenté de 10 % sur la même période (57 milliards d’euros).

Les crédits d’impôt en faveur des entreprises ne cessent d’augmenter et ont été multipliés par deux ces 10 dernières années. Pourtant, aucune mesure de transparence ni de contrôle de leur efficacité n’a été introduite. Dans un contexte de dividendes record, la suppression de la taxe sur les dividendes devrait coûter 2 milliards de plus chaque année à l’Etat français , soit presque l’équivalent du budget finançant des contrats aidés pour l’année 2017 .

Dans le même temps, la France est le pays de la zone euro qui perd le plus du fait de l’évasion fiscale des grandes entreprises (plus de 20 milliards d’euros par an). Malgré une timide initiative de taxation sur le numérique, les outils de lutte contre l’évasion fiscale demeurent insuffisants pour mettre un terme à l’hémorragie fiscale. Le Gouvernement se trouve désormais à un tournant et doit faire le choix d’une politique fiscale au service de la majorité et non d’une minorité.

 UN FOSSÉ QUI SE CREUSE

" Les inégalités s’aggravent dans le monde et en Europe, et le fossé entre les plus riches et les plus pauvres se creuse toujours davantage. Oxfam a révélé en début d’année 2017 qu’à elles seules, les huit personnes les plus riches au monde possèdent autant que les 3,6 milliards les plus pauvres23. La France est loin d’être préservée par cette augmentation mondiale des inégalités. Une tendance qui se vérifie depuis le milieu des années 1990 après plusieurs décennies de réduction significative des inégalités. Le résultat est sans appel : en 2016, les 10 % des Français-es les plus riches détiennent plus de 56 % des richesses quand les 50 % les plus pauvres se partagent à peine moins de 5 % du gâteau. Au sommet de la pyramide, les 1 % les plus riches détiennent déjà près d’un quart des richesses nationales."

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24 septembre 2017 7 24 /09 /septembre /2017 18:31
Eliane Assassi, présidente du groupe communiste, républicain, citoyen

Eliane Assassi, présidente du groupe communiste, républicain, citoyen

Fabien Gay, nouveau sénateur communiste en Seine St Denis

Fabien Gay, nouveau sénateur communiste en Seine St Denis

Eric Bocquet, le sénateur du Nord qui s'attaque aux multinationales et à l'évasion fiscale

Eric Bocquet, le sénateur du Nord qui s'attaque aux multinationales et à l'évasion fiscale

Laurence Cohen, notre camarade sénatrice du Val-de-Marne, bien connue des morlaisiens

Laurence Cohen, notre camarade sénatrice du Val-de-Marne, bien connue des morlaisiens

Cécile Cukierman, sénatrice communiste de la Loire

Cécile Cukierman, sénatrice communiste de la Loire

Pierre Ouzoulias, sénateur communiste des Haut-de-Seine

Pierre Ouzoulias, sénateur communiste des Haut-de-Seine

Pascal Salvodelli, sénateur communiste du Val-de-Marne

Pascal Salvodelli, sénateur communiste du Val-de-Marne

Christine Prunaud, sénatrice communiste des Côtes d'Armor

Christine Prunaud, sénatrice communiste des Côtes d'Armor

Pierre Laurent, sénateur communiste de Paris

Pierre Laurent, sénateur communiste de Paris

 

Déclaration du Parti communiste français

 

Cette élection a une valeur nationale.

 

Avec 13 sénatrices, sénateurs élu-e-s sur les listes soutenues ou présentées par le PCF, le groupe CRC devient au Sénat le principal groupe d’opposition de gauche à la politique Macron. Ont été élu-e-s:

 

Pierre Laurent, secrétaire national du PCF à Paris, Eliane Assassi, présidente du groupe CRC (Seine-Saint-Denis), Eric Bocquet (Nord), Dominique Watrin (Pas-de-Calais), Cécile Cukierman (Loire), Laurence Cohen (Val-de-Marne), Pascal Savoldelli (Val-de-Marne), Guillaume Gontard (Isère, DVG), Fabien Gay (Seine-Saint-Denis), Pierre Ouzoulias (Haut-de-Seine), Michelle Greaume (Nord). Ils siégeront avec Christine Prunaud (Côtes D’Armor) et Thierry Foucaud (Seine-Maritime), dont les sièges n’étaient pas renouvelables.

 

Les candidat-e-s présenté-e-s et soutenu-e-s par le PCF ont rassemblé bien au-delà de leur rang, les grand-e-s électeurs, électrices, qui sont issus pour l’essentiel du rapport de force des élections municipales de 2014. Sans surprise malheureusement la droite conserve donc la majorité au Sénat. La République en Marche est stoppée dans ses ambitions. Le FN ne gagne aucun élu.

 

A gauche, Europe Ecologie les verts n’a pas suffisamment d’élus pour constituer un groupe. La France Insoumise ne présentait pas de candidat. Le parti socialiste va continuer de vivre avec de nombreuses contradictions, certains soutenant le gouvernement, d’autres s’y opposant. Dans ces conditions, le groupe Communiste Républicain et Citoyen est le seul groupe d’opposition de gauche à Macron au Sénat. Il travaillera à rassembler le maximum de parlementaires de gauche face aux mauvais coups du gouvernement. Seul le groupe communiste, républicain et citoyen oppose au gouvernement une voix cohérente et combative, défendant des choix alternatifs aux logiques d’austérité. Demain, seul ce groupe, qui pourrait s’élargir à tous ceux et toutes celles qui veulent une opposition claire et porteuse de choix nouveaux, portera une telle voix au Sénat.

Sans lui, le Sénat ne serait plus qu’une chambre de négociations entre la droite et le Président. Négociations qui ont un objectif : déconstruire le modèle social français et chercher les 3/5ème des parlementaires pour changer la Constitution en faveur de l’ultra-libéralisme.

 

Les 13 élu-e-s auront à cœur de porter haut et fort les aspirations de celles et ceux qui luttent contre les réformes Macron, pour la qualité des services publics, pour la création d’une COP21 contre l’évasion fiscale, pour d’autres choix environnementaux et écologistes, pour promouvoir l’action des collectivités territoriales et leurs politiques publiques, faire vivre la démocratie, contre la loi de l’argent et pour d’autres modèles économiques prenant en compte le programme l’Humain d’abord et la France en commun.

 

Les sénatrices et sénateurs communistes se mettent sans attendre à la disposition des collectivités, des syndicats, des associations de solidarité, culturelles, sportives, d’élu-e-s, des citoyens pour faire barrage dans l’unité aux mauvais coups, préparer des amendements, des textes de lois... Les communistes et les citoyens peuvent s’appuyer sur leurs élu-e-s pour poursuivre et amplifier les mobilisations contre la politique libérale et droitière de Macron et ouvrir l’espoir.

 

Paris, le 24 septembre 2017

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24 septembre 2017 7 24 /09 /septembre /2017 07:18
Manif à BREST, stop TAFTA-CETA

Manif à BREST, stop TAFTA-CETA

Emmanuel Macron veut-il la mort des paysans ?
VENDREDI, 22 SEPTEMBRE, 2017
HUMANITE.FR
Ce matin sur les Champs Élysées, des manifestants protestent contre la possibilité d’importer des produits agricoles traités à des herbicides comme le glyphosate, Photo : Jacques Demarthon/AFP

En acceptant l’entrée en vigueur du traité de libre échange entre l’Union européenne et le Canada à partir du 21 septembre 2017 alors que la France ne l’a pas encore ratifié, le président de la République milite objectivement pour la baisse des prix payés aux paysans. Il le fait au moment où, à sa demande, l’intitulé de l’atelier numéro 5 des Etats généraux de l’alimentation parle de « rendre les prix d’achat des produits agricoles plus rémunérateurs pour les agriculteurs ».

Hier l’accord de libre échange négocié entre l’Union européenne et le Canada est entré en vigueur, bien que ratifié par seulement 5 pays sur 28 au sein de l’Union européenne comme nous l’avons rappelé ici même le 20 septembre. Le même jour paraissait une note de conjoncture de l’INSEE sur l’évolution des prix des matières premières en août 2017, mais aussi sur les trois derniers mois et sur un an. Sur douze mois, les principales matières premières agricoles que l’on transforme en produits alimentaires sont en baisse. Cette baisse moyenne et de 3,3% en août 2017, de  9,6% sur trois mois et de 14% sur un an. Sur un an, les oléagineux sont en baisse de 8,6%  et le prix du sucre a chuté de 37,1% durant la même période. Les céréales sont au même prix qu’un an plus tôt mais ce prix est trop bas depuis plus de deux ans. Selon l’analyste Michel Portier, qui s’exprime dans la France Agricole de cette semaine, « depuis la mi-juillet, les cours du blé ont perdu 30€ par tonne ». Alors que le prix de la tonne de blé rendue au port de Rouen pour l’exportation plafonne à 153€, le prix payé aux producteurs ne dépasse guère 130€. Or, selon Michel Portier, les coûts moyens de productions pour les céréaliers français « sont de 164€ la tonne ».

Selon l’INSEE, le prix de la viande bovine payée aux éleveurs a chuté de 9,2%  sur un an mais de 20,8% sur les trois derniers mois. Il en va de même pour le prix du cuir, qui provient essentiellement des peaux de bovins avec une chute des cours de 20,5% sur un an. Même le prix du bois scié issu des conifères a chuté de 13% ces trois derniers mois. Alors que le prix du kilo de carcasse du porc charcutier était passé de 1,30€ au début du mois de janvier à plus de 1,45€ avec des pointes à 1,50€  entre mars et juillet, il baisse régulièrement depuis, au point d’être tombé à 1,32€ cette semaine. Il a suffit pour cela d’une légère diminution des importations de porcs européens par la Chine.

Comme l’accord de libre échange entre l’Europe et le Canada permet à ce pays de nous vendre plus de céréales, d’oléagineux, de viande bovine, de viande porcine et de bois de conifères, cette concurrence plus vive sera utilisée par les firmes importatrices pour peser sur les prix à la production en France et en Europe en réduisant les débouchés de la production européenne par des importations accrues. Du coup, des craintes de même nature se sont exprimées mercredi dernier dans les communiquées de plusieurs syndicats paysans.

Quand les syndicats font le même constat

La Confédération paysanne note que « le président Macron a pris la décision de valider l’entrée en vigueur anticipée de ce traité, et ce malgré les profondes inquiétudes qui subsistent pour l’agriculture française ». Le syndicat fait état du rapport commandé par le gouvernement, dans lequel  « la commission chargée d’évaluer de conséquences sanitaires et environnementales du CETA avait noté que ce traité ne fournit pas les conditions favorables aux objectifs de la transition agricole. Plus grave, il indiquait les risques pour les élevages bovins allaitants, déjà en difficulté depuis plusieurs années ».

Dans un communiqué commun, la FNSEA et Jeunes Agriculteurs notent qu’avec l’entrée en vigueur de cet accord, « demain l’Europe, la France , importeront des produits alimentaires ayant bénéficié, dans leur mode de production, de 46 molécules interdites aujourd’hui sur le territoire européen (…) C’est la double peine pour les paysans français qui subissent interdictions et importations. Non seulement la France veut leur imposer de réduire leurs possibilités de traitement phytosanitaire mais dans le même temps, elle ouvre grand la porte aux produits interdits. A l’heure des Etats généraux de l’alimentation, cet accord vient balayer d’un revers de main la transition écologique menée par les agriculteurs français depuis de nombreuses années ».

Ces deux syndicats, tout comme la Confédération paysanne, soulignent aussi que l’acceptation de cet accord cadre mal avec les objectifs affichés par le gouvernement dans le cadre des Etats généraux de l’alimentation qui ont débuté le 29 août et vont se poursuivre jusqu’à la fin du mois de novembre tandis que le président de la République doit s’exprimer sur le sujet le 12 octobre prochain.

Importer de l’huile de soja met en cause la production de colza

Il y a deux jours, nous indiquions ici que la reprise  des exportations d’huile de soja  en provenance d’Argentine pour produire des biocarburants en Europe, faisait baisser le prix de colza européen dont une partie est également  transformée en diester tandis que les restes de graines triturées à cette fin sont transformés en tourteaux pour le bétail. Tôt ce matin, 250 agriculteurs à l’appel de la FNSEA et Jeunes Agriculteurs ont bloqué l’accès aux Champs Elysées pour protester contre les importations abusives de produits traités par des molécules interdites en Europe. «Soja argentin : OGM », pouvait-on lire sur un conteneur placé à l’entrée de l’avenue.

On nous dit que les Etats généraux de l’alimentation qui ont mis en place 14 ateliers de débats sont la concrétisation d’une promesse électorale d’Emmanuel Macron. Il est écrit que les travaux de l’atelier 5 doivent aboutir à  « rendre les prix  d’achat des produits agricoles plus rémunérateurs pour les agriculteurs », tandis que ceux de l’atelier 7 sont destinés à « améliorer les relations commerciales et contractuelles entre les producteurs, les transformateurs et les distributeurs ». Or, qu’il s’agisse de l’entrée en vigueur du CETA ou de la reprise des inportations sans le moindre droit de douane d’huile de soja en provenance d’Argentine, on crée les conditions pour le maintien d’une baisse durable des prix agricoles en France.

Faut-il voir la le résultat de ce que certains appellent « la pensée complexe » d’Emmanuel Macron ? Ne s’agit-il pas plutôt d’une pensée à la fois perverse et machiavélique de l’ancien rapporteur de la Commission Attali qui en 2008, donnait un mode opératoire visant à ruiner les paysans en ces termes : «Instaurer le principe de la liberté tarifaire dans la distribution et le commerce de détail en levant les interdictions dites de « revente à perte » et de discrimination tarifaire ». C’est la reprise de ce principe dans la Loi de modernisation économique  votée en 2008 qui sert depuis près de dix ans à maintenir une pression permanente sur les prix agricoles à la production  pour alimenter la guerre des prix entre les enseignes de la grande distribution, chaque enseigne espérant ainsi augmenter ses parts de marché. Ce qui, au final, n’aboutit qu’à détruire de la valeur !

Voilà pourquoi il n’est pas exagéré de parler de perversité et de machiavélisme à propos de la « pensée complexe » d’Emmanuel Macron.

A lire :

- le communiqué du MODEF

- le communiqué de la Confédération payasanne

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24 septembre 2017 7 24 /09 /septembre /2017 07:07
Sénatoriales: l'enjeu de conserver un groupe communiste au Sénat, le seul groupe d'opposition cohérente à la politique de Macron

Aujourd'hui on vote dans la moitié des départements aux sénatoriales. Un seul groupe s'oppose à la politique du gouvernement au Sénat, c'est le groupe communiste, républicain, citoyen, qui compte actuellement 20 sénateurs. 

Bonne chance à nos camarades !

Contrairement à ce que prétend la propagande gouvernementale, l’adoption en Conseil des ministres des ordonnances réformant le Code du travail, ne signifiera pas la fin de la mobilisation sociale, au contraire !

Si le calendrier prévu par le gouvernement est tenu, les ordonnances seront publiées au journal officiel d’ici le 24 septembre. A partir de ce jour, le gouvernement aura l’obligation de présenter dans les trois mois devant le Parlement un projet de loi de ratification des ordonnances. L’adoption définitive de ce projet de loi ne pourra donc avoir lieu avant début 2018.

Sans le vote du Parlement, les ordonnances deviennent caduques et n’auront pas force de lois.

La mobilisation sociale qui s’étend chaque jour à de nouveaux secteurs (SNCF, transports routiers, retraités, fonction publique...) peut donc être victorieuse !
Pour y arriver, il faudra aussi compter sur les groupes politiques au Parlement qui s’opposeront réellement au vote de la loi de ratification.

Au Sénat, les élections ce dimanche seront cruciales pour renforcer le seul groupe politique qui porte la voix de la mobilisation sociale contre les projets régressifs du gouvernement.

Après le 24 septembre vous pouvez compter sur les sénatrices et sénateurs du groupe Communiste républicain et citoyen pour s’opposer radicalement au vote de la ratification des ordonnances !

Les Insoumis refusent d'appeler à voter pour les candidats communistes aux Sénatoriales: un refus de renforcer le seul groupe qui s'oppose à Macron au Sénat

Éliane Assassi : « Soit on renforce Macron, soit on vote pour le seul groupe d’opposition »
ENTRETIEN RÉALISÉ PAR AURÉLIEN SOUCHEYRE
VENDREDI, 22 SEPTEMBRE, 2017
L'HUMANITÉ
Le 11 janvier 2017, Éliane Assassi proposait, au Sénat, l’abrogation de la loi travail. Arnaud Robin/Divergence

La moitié des 348 sièges du Sénat sera renouvelée dimanche. Éliane Assassi, présidente du groupe CRC, estime que les communistes ont été les seuls à s’opposer à Emmanuel Macron et les seuls à défendre les collectivités locales.

Que retenez-vous de la campagne des sénatoriales sur le point de s’achever ?

Éliane Assassi Elle a été rythmée par les coups du gouvernement. Le sort réservé aux collectivités locales inquiète les élus. Emmanuel Macron veut retirer 13 milliards d’euros à des territoires déjà asphyxiées par Hollande. À cela s’ajoutent la coupe par décret de 300 millions d’euros pour 2017, l’attaque sur la taxe d’habitation qui menace l’autonomie fiscale et donc la libre administration des communes, et enfin le jeu de massacre mené contre les contrats aidés. Il y a une vraie colère sur le terrain, une grande préoccupation car tout ce qui touche aux collectivités touche au service public et à la mission même des élus locaux. Mercredi, lors d’une réunion à Saint-Denis, le projet de loi logement de Macron était au centre des débats, car il constitue une violente attaque contre la définition même du logement social, contre les villes populaires, les classes moyennes et les familles modestes.

La réforme du Parlement inquiète-t-elle les élus locaux ?

Éliane Assassi Le sujet qui revient systématiquement, et c’est nouveau, est de ne pas élire des sénateurs qui permettront à Macron d’obtenir les 3/5es des voix lors d’un congrès. Les grands électeurs se rendent compte que le président pourrait alors modifier la Constitution et réduire le nombre de parlementaires et d’élus locaux. Il s’attaque à tous les échelons de la démocratie, de la commune jusqu’au pouvoir législatif. Il veut faire voter la loi en commission, à huis clos entre technocrates. Le Sénat a déjà essayé de le faire. J’ai à chaque fois mis mon droit de veto en tant que présidente de groupe. Il faut à l’évidence réformer nos institutions qui souffrent d’un déficit démocratique, changer le scrutin du Sénat et ouvrir cette chambre aux syndicats et au monde associatif pour être en symbiose avec la société. Mais le but doit être de renforcer le Parlement et les collectivités locales, au lieu de les attaquer.

Comment est perçue l’action des élus PCF ?

Éliane Assassi Tout le monde fait campagne contre l’asphyxie des communes. Mais la très grande majorité de ceux qui poussent des cris d’orfraie chez LR et au PS ont voté toutes les lois d’austérité précédentes, ainsi que les lois de réforme territoriale qui ont éloigné les citoyens des centres de décision. Les seuls qui ont résisté sont les élus communistes. Notre constance dans le combat pour la démocratie locale, les collectivités et les services publics est reconnue sur le terrain. Nous sommes aujourd’hui le seul groupe d’opposition à Macron au Sénat et il en sera de même, demain, en cas de renouvellement du groupe. Je préviens que, sans le PCF, les débats risquent d’être monocordes. Le président du groupe LREM, François Patriat lui-même, a annoncé qu’il pourra compter sur les voix d’En marche ! et du Modem, mais aussi sur celles des constructifs et d’une partie du PS, voire de certains LR. Seul le PCF s’opposera aux mauvais coups qui vont pleuvoir.

Que permet la création d’un groupe ?

Éliane Assassi D’être audible et d’exister. Cela assure une intervention dans l’Hémicycle : explications de vote, motions de rejet et propositions de lois. Nous avons, par exemple, défendu le droit de vote des étrangers aux élections locales, la lutte contre le contrôle au faciès, la renationalisation des autoroutes, la suppression du verrou de Bercy, le retour d’une police de proximité… Nous sommes en tête des sénateurs les plus actifs, selon le site Nossénateurs.fr. Avoir un groupe permet aussi de créer des missions d’information et des commissions d’enquête. Nous l’avons fait sur la fraude fiscale, qui coûte 80 milliards d’euros par an à l’État, et sur l’arnaque du Cice et du CIR. Nos révélations montrent que les richesses ne sont pas utilisées pour répondre à l’intérêt général, mais qu’elles sont accaparées par quelques-uns avec la complicité des derniers gouvernements.

La recomposition politique en cours peut-elle bousculer le Sénat ? 

Éliane Assassi Le vote n’est pas fléché. La situation politique est cette année très différente. Les années Sarkozy et Hollande ont amené à une décomposition de la droite et à une implosion du PS. Au milieu de tout cela, Macron, qui méprise et insulte les Français, s’est aussi mis les maires à dos. Cette élection ne va pas se gagner avec la calculette. Nous menons une grande campagne de proximité et nombre de grands électeurs nous disent ne plus s’y retrouver avec le PS. Ils disent avoir besoin d’une vraie gauche de combat, que nous incarnons. Des maires de droite ont le sentiment d’avoir été abandonnés par les gouvernements successifs et sont sensibles à notre constance pour la survie et le développement des communes et des services publics. Nous allons chercher chaque voix avec les dents. À la fin, le choix est simple : soit on renforce le pouvoir du président de la République, soit on soutient l’action du seul groupe d’opposition à Macron au Sénat.

 
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23 septembre 2017 6 23 /09 /septembre /2017 06:52

La référence à la fameuse "tambouille", utilisée à tout bout de champ est bien pratique pour ne pas appeler à voter pour le seul groupe d'opposition qu'est le groupe communiste au Sénat. Pourtant soit on renforce Macron soit on vote pour le groupe qui est le seul à défendre les collectivités locales. Nous avons pourtant pourtant lu ici ou là que l'heure devait être au rassemblement...Derrière qui, je vous laisse deviner. Bien triste tout çà. Au nom de la cohérence ??????

En Corse, les insoumis locaux voulaient faire alliance avec les communistes, mais le grand chef Mélenchon a bloqué tout au nom de son refus de la "tambouille". Pourtant, l'ex-professionnel de la politique du PS est mal placé pour donner des leçons dans ce domaine, surtout si ce terme infamant renvoie à une volonté de rassemblement pour gagner des positions au service des intérêts populaires.  

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Les Insoumis du Val-de-Marne ne donneront pas de consigne de vote aux sénatoriales.

« En accord avec le programme que nous avons défendu et que nous continuons à défendre, et face à une élection faite de tambouille et sans participation du peuple, nous ne donnerons aucune consigne de vote mais accomplirons néanmoins notre devoir de grand.e électeur-trice. Au-delà de toutes polémiques ou arrangements entre appareils politiques, nous avons fait le choix de la cohérence« , signent des élus LFI du Val-de-Marne, qui se réunissaient ce mercredi 20 septembre pour évoquer la question.

Liste des signataires
Mourad Tagzout, Ivry
Maryvonne Rocheteau, Arcueil
Juila Moro, Villneuve-Saint-Georges,
Nicolas Georges, Boissy-Saint-Léger
Delphine Fenasse, Fontenay-sous-Bois
Martial Prouhèze, La Queue-en-Brie
Frédéric Sans, Chevilly Larue
Thérèse Lefevre, Boissy-Saint-Léger
Mirabelle Lemaire, Le Plessis Trévise

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20 septembre 2017 3 20 /09 /septembre /2017 18:24
Manif du 26 mai 2016 à Morlaix

Manif du 26 mai 2016 à Morlaix

Fonction publique : mobilisé.e.s le mardi 10 octobre

mercredi 20 septembre 2017

Depuis l’arrivée du nouveau gouvernement, les mesures négatives s’accumulent pour les agent.e.s de la Fonction publique : gel de la valeur du point indice, rétablissement de la journée de carence, perspective de 120 000 suppressions d’emplois sur les 3 versants de la Fonction publique...

Et contrairement à l’engagement fait aux agent.e.s public.que.s par Emmanuel Macron dans le cadre de sa campagne présidentielle : “J’augmenterai votre pouvoir d’achat, comme celui des salariés des entreprises : vous paierez moins de cotisations et votre salaire net sera augmenté d’autant”, la hausse de la Csg se traduira au mieux par une simple compensation dans la Fonction publique, c’est
à dire sans gain de pouvoir d’achat pour les agent.e.s !

Ainsi, toutes ces mesures vont impacter fortement et négativement le pouvoir d’achat de plus de 5,4 millions d’agent.e.s public.que.s et fragilisent les services publics rendus aux usagers. C’est inacceptable.

C’est totalement injuste pour les agent.e.s, et c’est totalement inefficace pour une Fonction publique de moins en moins attractive dans de nombreux secteurs.

Ces mesures ne contribuent en rien à l’amélioration de la qualité des services publics. Services publics au sujet desquels nos organisations syndicales rappellent leur demande d’un débat de fond sur ses missions s’appuyant sur le bilan des réformes déjà engagées.

Enfin, nos organisations rappellent leur attachement au code des pensions civiles et militaires et seront très vigilantes sur la future réforme des retraites annoncée pour l’ensemble des agent.e.s public.que.s. 

C’est pour faire entendre ces profonds désaccords que les organisations syndicales appellent toutes et tous les agent.e.s à la grève, aux manifestations ou rassemblements (selon des modalités définies par les différents secteurs) pour se mobiliser le mardi 10 octobre prochain, date choisie par le ministre pour la tenue d’un rendez-vous salarial. Elles exigent une véritable négociation salariale qui aboutisse à une réelle reconnaissance du travail, des missions et de l’engagement professionnel des agent.e.s par une augmentation du pouvoir d’achat et la revalorisation des carrières, le non rétablissement de la journée de carence et les moyens nécessaires pour permettre aux agent.e.s d’exercer leurs missions de services publics.

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20 septembre 2017 3 20 /09 /septembre /2017 18:18
Jean-Paul Lecoq, député communiste de Seine-Maritime, demande l'accord entre l'Etat et les concessionnaires des autoroutes qui se gavent sur le dos du citoyen
Jean-Paul Lecoq demande l’accord entre l’Etat et les concessionnaires des autoroutes

mercredi 20 septembre 2017

Jean-Paul LECOQ, Député de Seine-Maritime, vient de demander par courrier à la Ministre des Transports de lui transmettre copie de l’accord signé entre l’Etat et les sociétés concessionnaires d’autoroute (SCA).

D’après des informations reprises récemment par France 2 et par la presse, par cet accord "secret", l’Etat se serait engagé à maintenir une stabilité fiscale au profit des sociétés concessionnaires, à leur consentir un allongement de la durée des concessions et à compenser le blocage des tarifs qu’il leur avait imposé en 2015 par une autorisation de procéder à de larges augmentations annuelles des péages jusqu’en 2023.

Tout cela en échange de 3,2 milliards d’euros de travaux sur dix ans financés par ces concessionnaires.

Le courrier de JP Lecoq

 

Jean-Paul Lecoq, député communiste de Seine-Maritime, demande l'accord entre l'Etat et les concessionnaires des autoroutes qui se gavent sur le dos du citoyen
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19 septembre 2017 2 19 /09 /septembre /2017 19:19
Salah Hamouri, détenu en Israël, se heurte au silence de la France (Chloé Démoulin, Médiapart - 19 septembre 2017)
Salah Hamouri, détenu en Israël, se heurte au silence de la France
 PAR 

Le maintien en détention du Franco-Palestinien a été confirmé par un tribunal de Jérusalem. Ses soutiens réclament une demande de libération officielle de la part de la France. Sa compagne redoute que les autorités françaises n’aient « acté qu’il va rester en prison ».

Jérusalem (Israël), de notre correspondante.- « Le silence des autorités françaises est pesant. S’ils nous disaient : “oui, on va faire quelque chose pour Salah”, ou “non, on ne fera rien”, au moins on saurait à quoi s’en tenir », s’impatiente Elsa Lefort. Son mari, le Franco-Palestinien de 32 ans Salah Hamouri, a été arrêté par la police israélienne à son domicile de Jérusalem-Est, le 23 août dernier. Ce lundi 18 septembre, un tribunal de district de Jérusalem a confirmé son maintien en « détention administrative », pour une durée de six mois, soit jusqu’au 28 février 2018. Ce régime de détention qui permet à Israël de maintenir arbitrairement des personnes en prison pendant plusieurs mois, sans inculpation ni jugement, est condamné par la France. Mais à l’heure où cet article est publié, ni le président de la République Emmanuel Macron, ni le ministre des affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, ni le consulat de France à Jérusalem n’ont dénoncé le placement de Salah Hamouri sous ce régime, ni même réclamé officiellement sa libération.

« Les autorités israéliennes disent que Salah Hamouri constitue une menace pour la sécurité d’Israël », explique Sahar Francis, avocate palestinienne et directrice de l’association Addameer pour la défense des droits des prisonniers palestiniens, dans laquelle est également engagé le Franco-Palestinien. Mais selon elle, Salah Hamouri « a été arrêté pour son activisme », car il défendait « les droits humains dans différents endroits, y compris à Jérusalem-Est ». Trois jours avant son arrestation, il avait réussi son examen d’avocat. « Les autorités israéliennes utilisent la détention administrative quand elles veulent, quand il y a des tensions politiques (...) Il y a actuellement plus de 450 détenus administratifs, y compris des enfants », rappelle l’avocate.

Officiellement, le ministère de la défense israélien reproche à Salah Hamouri d’avoir renoué avec le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), une organisation considérée comme terroriste par l’État hébreu. Accusé d’avoir été membre d’une cellule qui projetait d'assassiner le rabbin Ovadia Yossef, chef du parti ultraorthodoxe Shass, Salah Hamouri avait déjà été arrêté par les autorités israéliennes en mai 2005. Le Franco-Palestinien avait été condamné en 2008 à sept ans de prison, après avoir accepté un accord de « plaider coupable » pour échapper à une peine de 14 ans. L’activiste a néanmoins toujours clamé son innocence. Il avait finalement été libéré en 2011, en même temps que 550 autres prisonniers palestiniens dans le cadre de la première phase d’échange contre Gilad Shalit, ce soldat franco-israélien capturé par un commando palestinien en juin 2006 au sud de la bande de Gaza.

« Après sa libération de prison, il est retourné travailler au sein de l’organisation terroriste du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) et, malgré les avertissements qu’il a reçus des forces de sécurité, Hamouri a continué à opérer dans le cadre de l’organisation », justifie le Shin Bet (les services intérieurs israéliens) dans un courrier électronique relayé par le bureau du premier ministre israélien Benjamin Netanyahou et publié par le journal Times of Israel. « Je ne sais pas ce qu’ils veulent dire par là, explique Elsa Lefort. Salah n’a jamais reçu un coup de téléphone de la part de quelqu’un qui lui a dit : “Si tu fais telle chose, tu vas finir en prison.” Par contre, les autorités israéliennes se sont pas mal acharnées sur lui : le fait qu’il ait reçu des ordres lui interdisant d’aller en Cisjordanie alors que son université y était ; le fait que j’ai été expulsée et que du coup, il est séparé de sa femme et de son enfant ; il a aussi été convoqué régulièrement pour des interrogatoires. » En janvier 2016, la jeune femme, alors employée au consulat général de France à Jérusalem et enceinte de six mois, avait été expulsée par Israël, accusée elle aussi de représenter un danger pour la sécurité du pays.

Lors d’un point presse le 4 septembre, la porte-parole du ministère des affaires étrangères a assuré que le Quai d’Orsay suivait « la situation » de Salah Hamouri « avec beaucoup d’attention ». « [Nous] exerçons à son égard la protection consulaire. Notre consul général à Jérusalem lui a rendu visite (...) Nous demandons aux autorités israéliennes de permettre à M. Hamouri de recevoir la visite de son épouse et de leur enfant comme sa famille en a exprimé le souhait », a-t-elle précisé. Une information contestée par Elsa Lefort, dont la « seule revendication », rectifie-t-elle, est « que [s]on mari soit libéré ». « “Suivre la situation”, cela ne veut pas dire grand-chose, ce n’est pas plus engageant que ça, déplore-t-elle, doutant qu’Israël revienne sur sa décision et lui permette de séjourner sur son territoire. Si les autorités françaises demandent que j’aie un droit de visite, dans le cadre du droit des familles, du droit humanitaire, c’est parce que visiblement ils font une croix sur une demande de libération, ils ont acté qu’il va rester en prison. »

Interrogée par Mediapart, une source diplomatique française à Jérusalem admet que la formulation de la demande du ministère des affaires étrangères peut prêter à confusion. « L’épouse de Salah Hamouri souhaitait pouvoir rejoindre son mari à Jérusalem en temps normal avant même qu’il soit à nouveau arrêté », précise-t-elle. En février 2016, la jeune femme avait en effet lancé un appel aux autorités françaises pour faire valoir ses droits et retrouver son mari à Jérusalem. Selon cette même source, il serait illusoire d’attendre une demande de libération de la part du consulat de France à Jérusalem : « Dans le cas d’un compatriote, quel qu’il soit, qui fait l'objet d’une procédure judiciaire à l’étranger, le consulat n’est fondé à intervenir que dans le cadre de la protection consulaire. » Depuis l’arrestation de Salah Hamouri le 22 août, assure-t-elle, « le consulat général s’est présenté à l’ensemble des audiences et rendez-vous fixés par les juridictions israéliennes le concernant ».

La mobilisation prend corps, le PCF en première ligne

Si elle a « des contacts » avec le consulat de France à Jérusalem, Elsa Lefort s’étonne de n’avoir reçu aucune réponse directe de la part de la présidence de la République ou du ministère des affaires étrangères, qu’elle a tous deux contactés. Dans le cas d’autres Français détenus à l’étranger, par exemple celui du journaliste Loup Bureau, finalement libéré par la Turquie il y a quelques jours, « les familles sont reçues soit à la présidence, soit au ministère des affaires étrangères, et j’imagine qu’il y a, en plus de tout ce qui est visible et officiel, des contacts directs avec les autorités à l’étranger », souligne-t-elle.

Salah Hamouri, détenu en Israël, se heurte au silence de la France (Chloé Démoulin, Médiapart - 19 septembre 2017)

Avant la libération de Salah Hamouri en 2011, les autorités françaises, et notamment le président de l’époque Nicolas Sarkozy, avaient pourtant intercédé officiellement et à plusieurs reprises auprès du gouvernement israélien en faveur du Franco-Palestinien. Alors ministre des affaires étrangères, Alain Juppé avait également reçu les parents de Salah Hamouri. Alors pourquoi un traitement différent aujourd’hui ? « La France veut sûrement entretenir de bonnes relations avec Israël et ne pas chagriner les autorités israéliennes en parlant du cas d’un Franco-Palestinien », estime Elsa Lefort, dénonçant un « silence global » face à « l’impunité » de l’État hébreu. « C’est une volonté de la part du gouvernement de ne pas se mettre mal avec le gouvernement israélien », acquiesce la députée PCF Elsa Faucillon (Hauts-de-Seine), qui a envoyé une lettre à Emmanuel Macron dès le 23 août pour lui demander d’exiger la libération de Salah Hamouri. Pour l’élue, le silence du président de la République est « un choix, une ligne de relation internationale ». « S’exprimer, ce serait demander à Israël de respecter le droit international donc de lutter contre son impunité. Et je crois que ce gouvernement ne souhaite pas le faire », tranche-t-elle.

 

La chancellerie française pourrait-elle faire passer au second plan le sort de Hamouri pour privilégier ses relations avec Israël, en termes de renseignements en Syrie par exemple ? « Sans éléments, c’est compliqué de pouvoir juger. Mais c’est une question qu’on se pose dans les réseaux de soutien à Salah », admet Elsa Faucillon. Elle se pose d'autant plus qu'Emmanuel Macron a déroulé le tapis rouge lors de la visite à Paris du premier ministre Benjamin Netanyahou mi-juillet, à l'occasion de la commémoration de la rafle du Vél’ d’Hiv. Si tel était le cas, « la vie de ce jeune homme, de sa famille, ne peut pas être bradée en faveur de perspectives dont on ne connaît pas l’issue et dont on a du mal à croire qu’elles seraient équivalentes », poursuit la députée communiste. À ses yeux, « c’est justement parce que la France sera déterminée dans ce dossier, qu’elle se mettra en position politique plus forte, qu’elle pourra aboutir sur d’autres sujets ailleurs ».

Le 15 septembre, les députés du Parti communiste ont collectivement de nouveau adressé une lettre au président de la République. « Comment croire en votre discours, et en votre volonté infaillible de faire de la France un pays qui compte à nouveau dans le concert des nations si, à la première occasion, la diplomatie française reste bloquée alors qu’un ressortissant franco-palestinien de 32 ans, Salah Hamouri, est victime d’un acharnement judiciaire tout à fait insupportable en Israël », dénoncent-ils. Et de poursuivre : « Vous l’avez dit vous-même, “il est fondamental que la France continue à peser sur la question israélo-palestinienne” dans le cadre d’une indépendance assumée. Peut-être serait-il temps d’assumer l’indépendance de la France par rapport à Israël qui est un État comme les autres : ni au-dessus, ni au-dessous des autres. »

D’autres élus ont également interpellé les autorités françaises, dont le parti Europe Écologie-Les Verts, qui a publié un communiqué le 26 août pour dénoncer un « acharnement injustifié sur la famille de Salah Hamouri » et réclamer sa libération. Plusieurs manifestations de soutien au Franco-Palestinien, notamment à l’initiative de l’Association France Palestine Solidarité, ont par ailleurs eu lieu ces derniers jours à travers la France, comme à Quimper jeudi dernier, ou à Agen ce dimanche. Des cartes pétitions à renvoyer directement à Emmanuel Macron ont été distribuées. « Tant que Salah ne sera pas libre, nous continuerons d’interpeller les autorités, car c’est leur devoir d’agir (...) ça finira par bouger », veut croire Elsa Lefort.

En attendant, l’avocate de Salah Hamouri entend faire appel devant la Cour suprême israélienne. Mais une grande période de vacances pour la célébration des fêtes juives vient de s’ouvrir en Israël. Aucune audience ne sera donc possible avant la fin du mois d’octobre.

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