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15 novembre 2020 7 15 /11 /novembre /2020 05:53

 

Lourd du symbole colonial, le franc CFA – le franc de la Communauté financière africaine – sera remplacé par l’eco. Mais ce changement de monnaie mettra-il réellement fin à la domination monétaire et coloniale de la France sur une partie importante du continent africain ?

*Ndongo Samba Sylla est économiste du développement sénégalais. Auteur avec Fanny Pigeaud de l’Arme invisible de la Françafrique. Une histoire du franc CFA.

DU DÉNI À LA RECONNAISSANCE ?

« Créé officiellement le 26 décembre 1945 par la France du général de Gaulle, le franc CFA était la dernière monnaie coloniale ayant cours », a souligné le journal le Monde à la suite de l’adoption, le 20 mai 2020, par le gouvernement français, du projet de loi relatif à la révision de l’accord de coopération monétaire entre la France et les huit pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).

Après des décennies de déni systématique, il est instructif de voir ce journal centriste reconnaître, enfin, que le franc CFA est une « monnaie coloniale » partagée par des pays formellement indépendants, depuis 1960 pour la plupart. Jusque-là, ce type de propos était tenu pour « extrémiste » par les médias français, et par le gouvernement français, qui a régulièrement affirmé que le franc CFA est une « monnaie africaine » et donc un « non-sujet » pour la France, comme le soutenait Emmanuel Macron en novembre 2017, à Ouagadougou. L’usage de l’imparfait dans la phrase précitée laisse penser, à tort, que la page du franc CFA a été définitivement tournée. En réalité, le déni du colonialisme monétaire et, plus généralement, des différentes facettes de l’impérialisme français en Afrique a été l’un des sports favoris de l’opinion publique hexagonale, à quelques exceptions près. Le franc CFA n’est pas encore mort. Et, il vaut la peine de le noter : ce n’est pas la « dernière monnaie coloniale ayant cours ». Le franc des colonies françaises du Pacifique (CFP), créé en même temps que le franc CFA et avec les mêmes principes de fonctionnement, est l’unité monétaire de trois ensembles territoriaux sous administration française. Sa dénomination originelle est demeurée inchangée.

LES NON-DITS D’UNE RÉFORME

Le projet de loi relatif au nouvel accord de coopération entre la France et les pays de l’UEMOA est la suite logique de la réforme du franc CFA annoncée à Abidjan, le 21 décembre 2019, par Emmanuel Macron, en compagnie de son homologue ivoirien, Alassane Ouattara. Pour le moment, celle-ci concerne uniquement le franc CFA utilisé en Afrique de l’Ouest, à l’exclusion du franc CFA utilisé par les six pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC). Trois changements principaux sont à l’ordre du jour. Le premier est la fermeture du compte d’opérations, c’est-à-dire du compte courant ouvert au nom de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) dans les livres du Trésor français. En contrepartie de la « garantie de convertibilité » du gouvernement français – sa promesse virtuelle de prêter des euros à la BCEAO en cas d’épuisement de ses réserves de change –, la BCEAO était jusque-là tenue de déposer au moins 50 % de ses réserves de change sur ce compte. Cela ne devrait plus être le cas : la BCEAO aura, en théorie, la possibilité de placer ses avoirs extérieurs où bon lui semble. Cette concession de la part du gouvernement français est une manière de couper court aux nombreuses spéculations et critiques, parfois infondées, autour du compte d’opérations. Elle s’explique également par des raisons financières : depuis quelques années, le taux d’intérêt nominal que le Trésor français offre à la BCEAO est supérieur aux taux quasi nuls auxquels il peut s’endetter sur les marchés internationaux. Il est à préciser que cela n’est pas ni n’a jamais été une faveur faite aux pays africains ; tout au contraire, les taux d’intérêt réels – les taux nominaux ajustés de l’inflation – ont souvent été négatifs. En d’autres termes, c’est comme si les pays africains, jusque-là, payaient la France pour qu’elle leur garde leurs réserves de change !

Le deuxième changement concerne le retrait des représentants français des instances techniques de la BCEAO. Là, également, l’objectif du gouvernement français est de faire taire les critiques récurrentes sur ce point. Mais il est peu probable qu’il y parvienne. Car, en lieu et place des représentants français, le nouvel accord propose la « présence au Comité de politique monétaire de la BCEAO d’une personnalité indépendante et qualifiée nommée intuitu personae par le Conseil des ministres [de l’UEMOA], en concertation avec la France ».

Le dernier changement envisagé consiste à renommer le franc CFA : il devient « eco ». Le souci du gouvernement français et de ses alliés africains de faire oublier au plus vite un sigle honni a justifié cette décision controversée. Au départ, eco est le nom qui a été collectivement retenu par les quinze pays de la CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest), dont les huit de l’UEMOA, pour leur projet de monnaie unique régionale qui remonte à 1983. Eco est d’ailleurs l’apocope d’ECOWAS (soit la traduction anglaise du sigle CEDEAO). Après de nombreux reports, l’eco de la CEDEAO était censé voir le jour en 2020. La feuille de route de la CEDEAO tablait sur un schéma, fort peu réaliste, d’intégration graduelle. Les pays qui rempliraient les critères de convergence – c’est-à-dire les critères d’entrée dans la future zone eco – devaient lancer l’eco en 2020. Apparemment, seul le Togo était dans ce cas. La question qui se pose maintenant est de savoir si les pays de la CEDEAO non membres de l’UEMOA, dont les anglophones, accepteront que ceux de l’UEMOA reprennent le nom eco sans autre forme de procès. En attendant, la rhétorique de la « fin » du franc CFA n’a aucune portée opérationnelle puisque l’eco fiduciaire – la circulation des billets de banque et pièces eco – devra attendre quelques années.

S’il est encore moins justifié de parler de « fin » du franc CFA en Afrique de l’Ouest, c’est parce que les mécanismes qui fondent ce dispositif monétaire colonial sont toujours en place. Une abolition du franc CFA aurait nécessité au moins, symboliquement, la fin de l’accord de coopération monétaire entre la France et les pays de l’UEMOA, c’est-à-dire l’abolition de tout lien formel de subordination monétaire de ces derniers vis-à-vis du Trésor français. Or cet accord a été renouvelé dans l’optique de rendre moins visible la domination monétaire française. La parité fixe avec l’euro, objet majeur de la critique des économistes, a ainsi été maintenue. De même, le Trésor français garde toujours un rôle de « garant », qu’il n’a jamais vraiment exercé, ainsi que le reconnaît, entre les lignes, le projet de loi.

L’esprit de la réforme du franc CFA est « tout changer pour que rien ne change ». C’est le principal enseignement que l’on peut tirer de l’audition de deux techniciens du Trésor français et de la Banque de France par la commission des finances de l’Assemblée nationale française, le 12 février 2020. De leur propre aveu, la réforme a pour objectif de sortir des « irritants politiques » sans affecter les « éléments essentiels »du système CFA, à savoir la parité fixe avec l’euro et la « garantie de convertibilité », une périphrase pour désigner un mécanisme de contrôle destiné à garantir les intérêts économiques français.

L'impérialisme monétaire s'étend sur plus de dix pays africains

L’AFROLIBÉRALISME COMME ALTERNATIVE ?

Avant l’annonce de décembre 2019, on pouvait identifier quatre positions sur la question de la réforme du franc CFA. La première est la perspective du « réformisme symbolique » : on se débarrasse des symboles gênants, mais on garde le cœur du système C’est la position du gouvernement français, c’est celle qui est reflétée dans le projet de loi.

La deuxième est la perspective de ce que l’on pourrait baptiser « réformisme adaptatif ». Elle consiste à sauvegarder le pré carré monétaire en l’adaptant à un contexte marqué par un déclin économique et géopolitique de la France. Les propositions comme celles visant à remplacer les représentants français par des Européens et à ancrer le franc CFA à un panier de monnaies (au lieu du seul euro) s’inscrivent dans cette optique. Mais elles tiennent plus du wishful thinking, d’une pensée magique. Le gouvernement français n’est pas prêt à céder volontairement son influence sur son pré carré et ne peut « octroyer » de garantie dans une monnaie tierce.

Tandis que ces deux premières positions émanent de l’intelligentsia françafricaine, la perspective dominante chez les panafricanistes est ce qu’on pourrait appeler celle de l’« abolitionnisme néolibéral ». De quoi s’agitil ? C’est un projet tout à fait paradoxal mais illustratif de la déshérence intellectuelle d’un panafricanisme contemporain noyé dans les eaux glacées de l’afrolibéralisme. Il consiste à dépasser le franc CFA, à mettre hors jeu la France viaune intégration monétaire d’essence néolibérale dans un cadre régional plus large. En effet, beaucoup d’intellectuels et de mouvements panafricanistes croient, à tort, que la monnaie unique CEDEAO, telle qu’elle a été envisagée jusque-là, est une alternative au franc CFA. Ils éludent le fait que la monnaie unique CEDEAO partage la même philosophie monétaire que le franc CFA, devenu euro CFA à partir de 1994, avec la transposition des critères de Maastricht aux pays de l’UEMOA et de la CEMAC. Or c’est un point que le gouvernement français et son allié ivoirien ont parfaitement compris : au jeu des critères de convergence, les pays de l’UEMOA pris collectivement pourront difficilement se faire battre par le reste des pays de la CEDEAO. La dernière position, qui est la nôtre, est celle de l’« abolitionnisme souverain ». Perspective minoritaire, elle met en avant le fait que les conditions politiques et économiques pour un partage mutuellement bénéfique d’une même monnaie ne sont pas remplies au sein de l’UEMOA, un ensemble qui n’a de justification que celle liée à l’histoire coloniale. Par conséquent, ces conditions seraient encore plus problématiques dans un cadre plus large, comme celui de la CEDEAO, où le commerce intracommunautaire est faible (environ 10 % du commerce total) et dont le PIB est dominé à près de deux tiers par le Nigeria, un des rares pays pétroliers de la zone.

Le franc CFA est une sorte de fossile vivant de la colonisation française

Pas plus que la monnaie coloniale aujourd’hui contestée, une monnaie sans souverain – l’euro tropicalisé que la CEDEAO entrevoit – ne peut être une réponse satisfaisante aux défis économiques de la région. Si les pays de la CEDEAO veulent une monnaie unique fonctionnelle et bénéfique pour tous, ils devraient d’abord travailler au plus vite à une union politique fédérale. Le mimétisme ne doit pas les pousser à mettre la charrue avant les bœufs comme les pays de la zone euro l’ont fait. Toutefois, au regard de la faible probabilité à court et moyen terme de l’avènement d’une union fédérale en Afrique de l’Ouest, un abolitionnisme souverain recommanderait plutôt la mise en place de monnaies nationales solidaires : chaque pays de la région doit avoir sa propre monnaie et les différentes monnaies nationales pourraient être rendues solidaires via un système de paiements régional, une unité de compte commune, la mise en place d’un fonds monétaire, la mise en commun d’une partie des réserves de change et l’adoption de politiques communes d’autosuffisance énergétique et alimentaire. Un tel système permet d’avoir tous les avantages attendus d’une monnaie unique sans les inconvénients notoires que la crise de la zone euro depuis 2008 et celle de long terme des pays CFA ont fait ressortir avec acuité.

L’impasse monétaire de l’Afrique de l’Ouest est, d’une certaine manière, l’expression de la contradiction à laquelle les pays francophones font face. D’un côté, leurs élites écartent toute idée d’une monnaie nationale : nombre de panafricanistes, prompts à critiquer leurs maîtres coloniaux, pensent paradoxalement comme eux que les pays de l’Afrique francophone ne sont pas capables, pour une raison ou une autre, de gérer avec succès une monnaie nationale; ce qui ne laisse que l’option d’une monnaie unique. Mais, d’un autre côté, ces pays peuvent difficilement sortir du statu quo monétaire colonial étant donné qu’ils n’ont montré aucune volonté de s’unir dans un cadre fédéral ni entre eux ni avec leurs voisins, un préalable à une intégration monétaire réussie. De ce point de vue, on pourra reconnaître une certaine cohérence politique à la position du gouvernement français. Pendant ce temps, la grande majorité des contempteurs africains de l’impérialisme occidental voient, hélas, dans les projets afro libéraux – monnaies uniques sans souverain, zone de libre-échange continentale, etc. – la réalisation des idéaux du panafricanisme originel. Espérons que la ratification du nouvel accord de coopération monétaire dans chacun des huit pays de l’UEMOA suscitera un débat clarificateur.

 

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14 novembre 2020 6 14 /11 /novembre /2020 13:00
Vaccin Covid-19 : Pas de géant - par Méline Le Gourrierec, commission internationale du PCF

L’annonce par les laboratoires américains, le "géant" Pfizer, et leur partenaire allemand BioNTech de la mise au point d’un vaccin performant contre la covid-19 à « 90 % d'efficacité » a fait la une de l'actualité en ce début de semaine faisant renaître l’espoir fou d’une sortie proche de la crise pandémique et sanitaire.

Depuis le début de la pandémie, une course de vitesse internationale est engagée pour la recherche d'un traitement et d'un vaccin. La communauté scientifique est sur tous les continents mobilisée à plein pour élaborer et tester en un temps record le vaccin que tous les peuples attendent impatiemment.

Nombre de chercheurs ont souligné l'importance de renforcer la coopération internationale pour atteindre cet objectif tant qualitatif que de délai. C'est d'ailleurs ainsi qu'en temps ordinaire, par la mise en commun et la communication de leurs recherches et résultats, que la médecine et la science franchissent des pas de géant mais cette exigence de coopération s'en trouve redoublée en période de pandémie de Covid19 étant données les l'étendue de la crise sanitaire dans les pays développés et les répercussions sociales de la crise dans un contexte économique déjà sinistré. Malgré l'ostracisme dont elles ont fait l'objet de la part de chefs d’État de grandes puissances, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et l'Organisation des Nations unies (ONU) n'ont eu de cesse d'appeler les États et gouvernements à inscrire résolument leur action médicale, sanitaire, scientifique dans un cadre commun et coopératif.

Pourtant, c'est bien, à cette heure, partout, la loi du marché et les logiques de compétition qui sont à l'œuvre – l'OMS recense 47 « candidats vaccins » en cours d'essais cliniques en cours –, quitte à laisser sur le banc de touche des centaines de millions d'êtres humains.

A la suite de l'annonce tonitruante de Pfizer, d'autres communiqués ont déferlé mettant en lumière les intérêts en jeu : les industries pharmaceutiques veulent toutes découvrir en premier ce « graal » qui leur apportera un maximum de profits, et aux États, un prestige au plan national et une assise au plan internationale.

Ce dont il s’agit, toutefois, c’est bien de santé publique. En un an, plus de 1,3 millions de femmes et d’hommes sont décédés de ce virus, plus de 34 millions ont survécu mais n'en sont pas sortis indemnes et il faudra encore attendre longtemps avant de bien connaître toutes les séquelles du coronavirus.

L’accès aux soins pour toutes et tous est un combat quotidien face à des systèmes de santé mal en point voire inexistants par endroit. La rentabilité et les intérêts économiques ont pris le dessus. Les soins et les médicaments atteignent, dans certains pays et selon les maladies, des prix exorbitants, excluant de fait des populations entières. Ce constat quotidien appelle des changements profonds, des ruptures de logique.

Nous ne sommes pas, les peuples ne sont pas, égaux face à la covid-19, ni même les individus. La pandémie et la crise sanitaire ont considérablement aggravé les inégalités déjà insupportables dans chaque pays et entre chaque région du monde.

Pour protéger les populations de chaque pays de la Covid19, il n'y a pas d'autres issues viables que de les protéger toutes, partout. L’enjeu est que nous soyons, que les peuples soient, égaux dans l’accès aux vaccins et aux traitements qui seront produits.

C'est là le cœur de la bataille politique du moment.

Il se trouve que la production du fameux vaccin Pfizer-BioNTech est coûteuse et que ses « conditions de conservation sont très contraignantes ». Autrement dit, une sélection par l'argent décidera de qui, où, sera vacciné-e. Or pour être efficace en cas de pandémie, une stratégie de vaccination mise en œuvre et coordonnée au niveau international est indispensable pour protéger les quelque 8 milliards d’êtres humains que nous sommes.

Tout bénéfice du vaccin doit d'abord être médical et humain.

C’est dans ce sens que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) participe au mécanisme Covax qui doit « favoriser un accès et une distribution équitables des vaccins, […] pour protéger les populations de tous les pays ».

Et c'est pourquoi, le Parti communiste français s'est engagé dans la campagne européenne pour un vaccin gratuit donc accessible à tous (#Right2Cure).

Il y a l'urgence à laquelle il est indispensable de répondre : protéger les populations, protéger les emplois, protéger les écosystèmes ; et il y a le tournant à prendre : sortir la santé, la médecine et le médicament, la protection sociale du domaine marchand. Rien ne sera plus déterminant que les mobilisations sociales, populaires, pour, là aussi, franchir, ensemble, des pas de géant.

Méline Le Gourriérec,
membre de la commission International du PCF

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14 novembre 2020 6 14 /11 /novembre /2020 11:48
Centenaire du PCF - Conférence de Adeline Blaszkiewicz-Maison, Fréderic Genevée, Jacques Girault sur le Congrès de Tours ce samedi 14 novembre

Le centenaire du PCF trouvera une traduction plus numérique que nous l'avions prévu.

A partir de ce samedi 14 novembre, nous vous donnerons rendez-vous tous les mardis et samedis à 18h pour des débats Facebook autour du centenaire du congrès de Tours. (Les vidéos seront ensuite disponibles sur la chaîne YouTube du parti.)

Ce samedi, c'est l'histoire du congrès de Tours qui est au programme. Avec Adeline Blaszkiewicz-Maison, doctorante à l'université Paris-1 Panthéon-Sorbonne, Frédérick Genevée, président du Musée de l'histoire vivante, Jacques Girault, professeur émérite à l'université Paris-XIII - Villetan

Mardi, ce sera Picasso et, au-delà, la relation du PCF et des artistes au milieu du XXe siècle.

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14 novembre 2020 6 14 /11 /novembre /2020 09:07
Néonicotinoïdes : Pour Hubert Wulfranc , "cette loi est emblématique d'une politique qui donne la primeur à l'économie libérale par rapport au vivant."  Lu dans l'Humanité et sur la page Facebook des Députés Communistes le 12 novembre

Néonicotinoïdes : Pour Hubert Wulfranc , "cette loi est emblématique d'une politique qui donne la primeur à l'économie libérale par rapport au vivant." Lu dans l'Humanité et sur la page Facebook des Députés Communistes le 12 novembre

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14 novembre 2020 6 14 /11 /novembre /2020 08:15
Massacres du 13 novembre 2015: il y 5 ans déjà, le massacre terroriste au Bataclan et à Paris, nous n'oublions pas...
Ni oubli ni pardon !
L'intégrisme religieux quel qu'il soit est source de haine, de division et de crime odieux ! Le projet islamiste djihadiste qui n'a rien à voir avec est un projet barbare, totalitaire et dément.
Il y a 5 ans, 130 hommes et femmes étaient tués.
130 vies fauchés, autant de familles endeuillées.
Tout cela pourquoi, parce qu'ils ou elles étaient journalistes, policiers, professeurs ? Non car ils assistaient à un match de foot, buvaient un verre en terrasse ou participaient à un concert.
5 ans après, notre pays reste endeuillé, reste marqué. Chacun de nous se souvient du lieu où il était à l'annonce de cette attaque, chacun de nous se souvient de ce tragique vendredi 13 novembre 2015.
Aujourd'hui, rendons hommage à ces 130 vies fauchés, aux 130 familles en deuils, à l'ensemble des victimes.
 
Enzo de Gregorio, militant du PCF Pays de Morlaix et du MJCF
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14 novembre 2020 6 14 /11 /novembre /2020 08:08

 

L'Humanité - Vendredi 13, Samedi 14, Dimanche 15 novembre 2020

Entretien de Fabien Roussel avec Julia Hamlaoui

Face aux crises qui frappent le pays, le PCF entend se donner les moyens de concourir à la présidentielle, explique son secrétaire national, Fabien Roussel. Une décision à laquelle il se prépare mais qui n’est pas encore prise. 

ENTRETIEN.

 

Cinq ans se sont écoulés depuis les attentats du 13 novembre 2015. Alors que la France est frappée par une série d’attaques, quel sens doit prendre cette commémoration ?

FABIEN ROUSSEL Les attentats du Bataclan, ces six attaques au cœur de Paris, leurs 130 morts et 413 blessés ont marqué le pays, et le marqueront pendant longtemps. Se remémorer cette date, c’est remettre en perspective les dizaines d’attaques qui ont eu lieu depuis jusqu’à celles qui ont frappé le professeur Samuel Paty et les trois personnes tuées dans la basilique de Nice. La menace terroriste existe, il est impossible de la nier, et il faut s’y attaquer. Mais la menace est double. Elle vient à la fois de ceux qui défendent l’islamisme, un véritable projet politique que nous combattons, et de l’extrême droite, car les deux théorisent la guerre des civilisations, des religions. Face à cela, la République est le meilleur des antidotes.

 

La réponse du gouvernement est-elle à la hauteur des valeurs de la République qu’il met sans cesse en avant ?

FABIEN ROUSSEL La bonne réponse ne peut être que globale et surtout pas la surenchère guerrière qui est extrêmement dangereuse. Oui, il faut punir les djihadistes, leurs complices, renforcer la sécurité de nos concitoyens, mais cela ne suffira pas à faire reculer toutes les formes de fascisme qui se développent. D’autres leviers doivent être actionnés et les amalgames soigneusement évités. Nous, communistes, appelons à l’unité du peuple de France, à l’heure où tout est fait pour nous diviser et nous opposer. Pour cela, certains n’hésitent pas à user de vieilles ficelles, comme le montrent les accusations d’islamo-gauchisme. Ce sont les mêmes qu’utilisaient ceux qui, à une autre époque, voulaient faire alliance avec Hitler et traitaient les communistes de « judéo-bolcheviques ».

 

Vous préconisez d’« assécher le terreau du terrorisme ». Avec quelles mesures ?

FABIEN ROUSSEL Une citation de Jaurès est encore aujourd’hui d’une justesse incroyable : « La République doit être laïque et sociale mais restera laïque parce qu’elle aura su être sociale. » Aujourd’hui, tout le monde veut plus de République. Mais, plus que des discours, il faut des moyens exceptionnels, restaurer nos services publics, en créer de nouveaux, bref, un plan global pour que tous les citoyens jouissent des mêmes droits au logement, à la santé, à l’emploi, à la culture. C’est loin d’être le cas aujourd’hui. La République a reculé dans trop d’endroits. À commencer par l’école, malgré l’engagement des enseignants. À force de dégraisser le mammouth, il n’a plus que la peau sur les os, il faut lui redonner chair. Car c’est ici que l’on peut faire vivre ces valeurs en cultivant l’esprit critique, en partageant les connaissances, en ouvrant l’accès à la culture, au sport… Le vivre- ensemble commence par là. C’est pourquoi nous voulons au plus vite des états généraux.

En décembre, un projet de loi contre le « séparatisme islamisme » doit être présenté avec l’objectif de renforcer la laïcité. L’équilibre des dispositions actuelles doit-il être modifié ?

FABIEN ROUSSEL Depuis 115 ans, la loi de 1905 fait vivre la laïcité, la liberté de conscience de chacun, dans un équilibre fragile, difficile, et qui pourrait basculer. Nous sommes favorables au renforcement de la transparence sur le financement du culte, à de nouvelles mesures de lutte contre les appels à la haine ou encore à la scolarisation à l’école de tous les enfants dès 3 ans. En revanche, si l’État va plus loin et se mêle de l’organisation de certains cultes, cela pourrait dynamiter le principe d’égalité de traitement entre toutes les religions. De même, il serait inadmissible que ce texte fasse l’amalgame entre une religion et les attentats dont nous sommes victimes.

 

Vous évoquez une surenchère sécuritaire, qui prend place aussi sur le terrain de la laïcité. La droite, par exemple, voudrait faire interdire le voile pour les mères accompagnant des sorties scolaires. Comment réagissez-vous ?

FABIEN ROUSSEL La droite tente d’opérer une récupération politique, d’opposer nos concitoyens en fonction de leurs croyances, et de stigmatiser certaines religions, en surfant sur les thématiques de l’extrême droite. Dans ces cas-là, l’original est toujours préféré à la copie. Ce jeu est extrêmement dangereux. Nous appelons à défendre les fondements de la laïcité, qui impliquent aussi de respecter ceux qui croient. Il faut défendre bec et ongles le principe d’égalité entre femmes et hommes, et donc refuser toutes les discriminations dont les femmes sont victimes. Mais il faut s’en tenir au respect des règles républicaines en vigueur sur le port des signes religieux. Elles ne concernent pas les mamans qui ­accompagnent les sorties.

 

Sur le terrain sécuritaire, la majorité prépare une loi dite de « sécurité globale ». Qu’y oppose le PCF ?

FABIEN ROUSSEL Nous voulons faire vivre le droit à la sécurité et à la tranquillité pour tous nos concitoyens. Nous menons en ce moment même un important travail et nous présenterons nos propositions d’ici à la fin de l’année. Je peux affirmer qu’elles seront en décalage avec celles faites par la majorité et la droite, qui parlent la même langue, entre privatisation de la sécurité et atteinte à la liberté de la presse.

Ces mesures porteront sur les moyens, les missions, le lien entre polices nationale et municipale. Combien de commissariats fermés ces quinze dernières années ? Pourquoi autant d’inégalités ? Certaines villes comptent un policier pour 100 habitants, d’autres un pour 400. Cela va également de pair avec le renforcement des moyens accordés à la justice. Si les robes noires ont manifesté, c’est bien parce qu’on les a privées des ressources pour exercer leurs missions dans de bonnes conditions au nom de l’austérité.

 

La France est durement frappée par la crise sanitaire. Vous avez interpellé le premier ministre cette semaine à propos du confinement. Pourquoi estimez-vous que des mesures plus strictes sont indispensables ?

FABIEN ROUSSEL Les personnels soignants que je rencontre tirent tous la sonnette d’alarme, car les services de réanimation sont déjà saturés. La responsabilité du gouvernement est immense alors que le président de la République avait assuré le 14 juillet que nous serions prêts pour la deuxième vague. L’exécutif perd pied, se replie sur lui-même. Faute de démocratie, les mesures qu’il prend ne sont ni comprises ni admises. Cela nous coûte cher : 42 000 morts du Covid en France, contre 11 000 en Allemagne. Il a fait le choix d’un confinement libéral, doux avec les gros et dur pour les petits. Nous demandons un confinement plus juste, plus cohérent, plus lisible et qui freine vraiment la circulation du virus. Il faut le décider collectivement, y compris avec les syndicats pour déterminer les activités indispensables ou non. Malgré les démentis de la ministre du Travail, un tiers des clusters sont dans les entreprises. Et la mise en place d’une campagne de tests systématiques et d’isolement des personnes infectées est la seule véritable solution, comme le montrent les expériences menées en Asie notamment.

 

Comment parer aux conséquences sociales ?

FABIEN ROUSSEL Les ouvriers qui vont à l’usine prennent le risque d’attraper le virus. Mais si elle est à l’arrêt, ils perdent 16 % de salaire. À quand un accompagnement plus juste de la crise ? Tout le monde doit être indemnisé à 100 %, du salarié aux PME. Le gouvernement prétexte que cela coûterait trop cher. Mais il refuse de mettre à contribution le capital. Axa a distribué, en 2020, 1,7 milliard d’euros de dividendes et fait partie des assureurs qui ont refusé de prendre en charge les pertes d’exploitation. Amazon est peut-être l’entreprise qui va gagner le plus sur la crise. Les parlementaires PCF proposent d’imposer davantage les Gafa, banques et assurances pour alimenter un fonds d’indemnisation de nos PME, de nos commerçants, de nos artisans (lire notre entretien avec Éric Bocquet).

 

Votre conseil national a, la semaine dernière, lancé les travaux du 39e congrès du PCF. Alors qu’il célèbre ses 100 ans, à quels défis devra-t-il répondre lors de ce rendez-vous ?

FABIEN ROUSSEL Avec cette pandémie, nous traversons une crise de civilisation. Le retour à la normale annoncé en 2022 par Bruno Le Maire est un mensonge. Le virus accélère et décuple une crise profonde, économique, sociale, démocratique. Le congrès du Parti communiste devra en prendre la mesure et construire des réponses à la hauteur, en actualisant son projet et ses propositions, à l’aune de ces crises. Besoin d’investir dans les services publics, la transition écologique, la réindustrialisation, éradiquer le chômage et la pauvreté… cela passe inévitablement par une rupture avec le système économique actuel. C’est à ce niveau que notre 39e congrès doit placer son ambition.

 

La question des échéances de 2022, présidentielle et législatives, sera aussi à l’ordre du jour. Comment l’abordez-vous ? Le PCF aura-t-il une candidature ?

FABIEN ROUSSEL La victoire aux États-Unis de nombreux candidats du courant socialiste de Bernie Sanders, le Chili, la Bolivie… Ce sont des lueurs d’espoir dans un monde pourtant au bord du gouffre. Dans cette crise, nous voulons nous aussi porter un espoir pour le monde du travail et de la création avec un projet communiste pour la France. Nombreux sont ceux qui voudraient que le pouvoir change juste de mains en 2022. Nous, nous voulons que les travailleurs du pays reprennent la main sur leur avenir. La question de porter fortement cette ambition à la présidentielle et aux législatives est pleinement posée. Il faut donc s’y préparer, consulter, interroger nos élus pour recueillir les 500 signatures. C’est ce à quoi nous devons dès maintenant nous atteler pour pouvoir faire un choix.

 

Comment accueillez-vous la candidature de Jean-Luc Mélenchon ?

FABIEN ROUSSEL Elle n’est pas une surprise. Et ce ne sera pas une surprise non plus si nous décidons collectivement de présenter un candidat communiste. Nos concitoyens doivent avoir le choix. Est-ce que les travailleurs – les hommes et souvent les femmes en première ligne dans cette crise sanitaire méprisés par l’exécutif, les actionnaires et le Medef – seront représentés lors de ces élections ? Cette crise appelle des réponses fortes mais surtout construites avec le monde du travail. C’est notre objectif. Nous voulons proposer un changement de société en rupture avec les logiques financières de ces dernières années, pour mettre l’être humain et la planète au cœur de tous les choix.

 

Vous avez rencontré Jean-Louis Debré, qui doit remettre ce vendredi ses travaux sur la tenue des élections régionales et départementales initialement prévues en mars. La piste d’un report en juin serait privilégiée. Partagez-vous cette option ? Les discussions se poursuivent-elles à gauche ?

FABIEN ROUSSEL Au-delà de la date de l’élection, nous sommes attachés au fait de pouvoir mener campagne, de parler aux gens, de les réunir, de leur présenter un programme. Si on organise un vote, sans campagne, on risque un taux d’abstention très élevé. Donc si ce n’est pas possible, il ne peut y avoir d’élection. Mais si on doit vivre avec le virus, on doit pouvoir faire vivre la démocratie. Des solutions pour faire campagne, même par petits groupes, doivent être trouvées.

Quant aux discussions à gauche, nous les poursuivons avec l’ensemble des forces. Notre objectif est, dans les régions comme les départements, de créer les conditions d’obtenir un maximum de représentants du peuple pour défendre nos propositions et mettre en place des politiques de gauche. Pauvreté, difficultés des retraités, activités économiques, transports, climat, emplois… Avec leurs compétences, ces collectivités détiennent une partie de la réponse face à la crise. À condition de faire gagner la gauche et donc de nous rassembler puisque ce mode de scrutin nous le permet.

 

À la présidentielle, la dispersion des candidatures ne fait-elle pas courir le risque d’une élimination de la gauche ?

FABIEN ROUSSEL La dispersion des candidatures ne doit pas cacher et ne peut résumer le problème majeur : l’abstention de millions de nos concitoyens ou le dévoiement de leurs exigences dans des votes qui ne débouchent sur aucune avancée réelle pour y répondre. La question clé est celle d’unir les travailleurs dans un projet de société en rupture avec ce système économique, qui doit donc être une alternative à l’exploitation capitaliste et aux dominations. À l’heure de la crise de civilisation, plus que jamais le Parti communiste a un rôle à jouer pour ce rassemblement.

 

Fabien Roussel : « Une candidature communiste en 2022 ne serait pas une surprise » (L’HUMANITE - Vendredi 13 Novembre 2020 - Julia Hamlaoui)
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14 novembre 2020 6 14 /11 /novembre /2020 07:00
Onfray. Négationniste - Carbone 14 - lu dans L'Humanité cette semaine

Celui qui s'acoquine avec l'extrême-droite nationaliste, xénophobe et souverainiste dans sa revue populiste si mal nommée "Front populaire", celui qui prétend démonter dans des vidéos, des livres conspirationnistes et des interviews la "légende d'un PCF résistant", alors que son évolution idéologique le conduirait tout droit dans les fourches caudines d'un neo-petainisme (la terre ne ment pas!!!?), vient encore une fois, il y a une semaine, invité dans une émission politique à la télé, de faire l'illustration de sa légèreté historique et politique et de son anticommunisme forcené en qualifiant les communistes d'habités par une tentation antisémite.

C'est insupportable et abject! C'est un contresens absolu sur toute l'histoire du mouvement communiste, fin de la période stalinienne exceptée en union soviétique où l'antisémitisme était il est vrai présent (même le stalinisme est une déviation monstrueuse du communisme).

 Si les ondes sont ouvertes à Michel Onfray, c'est que c'est un bon idiot utile du système, qui en profite d'ailleurs largement pour ses intérêts personnels.

Lire aussi:

MICHEL ONFRAY, DE LA DEROUTE A LA DERIVE... - Jean-Emmanuel Ducoin, L'Humanité

Michel Onfray ou l'enlisement de la pensée iconoclaste dans le poujadisme des néo-réactionnaires : "Ravi" - billet de Maurice Ulrich (L'Humanité, 15 novembre 2017)

Onfray falsifie l'histoire: les communistes n'auraient parait-il commencé à résister qu'après l'invasion de l'URSS: Léon Landini, ancien résistant FTP-MOI, remet les pendules à l'heure

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14 novembre 2020 6 14 /11 /novembre /2020 07:00
Anicet Le Pors publie La Trace :  Il reste à reconstruire une cohérence dans la continuité de la lutte des classes (Interview d'Aurélien Soucheyre, L'Humanité, 13 novembre 2020)
Anicet Le Pors : « Il reste à reconstruire une cohérence dans la continuité de la lutte des classes»
Vendredi 13 Novembre 2020 - L'Humanité

Dans son dernier livre, la Trace, l’ancien ministre de la Fonction publique revient sur une vie d’engagement et de combats pour l’émancipation. Tour à tour météorologiste, économiste, juge de l’asile, conseiller d’État, syndicaliste CGT et membre de la direction du PCF, il livre un témoignage utile à la poursuite de la lutte. Entretien.

Vous évoquez dans la Trace (1) le témoignage social que dessine chaque individu au cours de son existence. Quel regard portez-vous sur ce que vous avez tracé du XXe au XXIe siècle, de façon collective et individuelle ?

Anicet Le Pors Nous avons vécu un XXe siècle prométhéen, au cours duquel une part importante de l’humanité a cru pouvoir dominer la nature grâce à la science et forger le destin du genre humain par la volonté rationnelle des mouvements populaires. Les idéologies messianiques qui sous-tendaient ces démarches (théorie libérale néoclassique, réformisme redistributif, marxisme), tout en portant enseignements, se sont affaissées. Nous sommes aujourd’hui dans la phase de décomposition sociale d’une métamorphose incertaine. Époque ingrate sans espoir de paradis ni d’avènement soudain des jours heureux. Je tire de mon expérience professionnelle, syndicale et politique que deux solutions doivent être écartées. D’une part, ériger le but poursuivi en vérité dogmatique d’une nouvelle religion séculière. D’autre part, prétendre faire d’un pragmatisme aux choix idéologiques de faible densité le moyen de changer l’état actuel des choses. Pour les individus comme pour les peuples, ce qui compte, ce sont avant tout les efforts déployés pour l’émancipation, quand bien même ces parcours seraient balisés d’échecs. Ces derniers n’invalident pas les témoignages. L’important, c’est la trace, et le sens naît de la trace.

La laïcité est au cœur du débat public depuis l’attentat de Conflans. Plusieurs visions de ce principe fondamental s’opposent. Que défendez-vous ?

Anicet Le Pors L’odieux assassinat de ce professeur par un terroriste islamiste n’est pas une bonne manière d’aborder la question de la laïcité. Celle-ci doit être considérée dans la globalité de sa situation présente. Les deux premiers articles de la loi de 1905 concernant la séparation des Églises et de l’État en fixent les principes : d’une part, la République assure la liberté de conscience et garantit le libre exercice des cultes, d’autre part, elle ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte. Or, force est de reconnaître que ce dernier principe de neutralité de l’État est largement négligé en France et méconnu à l’étranger. En outre, de multiples dérogations sont intervenues au fil du temps concernant tant les dispositions juridiques que les financements. Mais le plus grave réside dans les atteintes portées à la cause de la laïcité par ceux-là mêmes qui ont pour mission de la défendre, les autorités publiques au niveau le plus haut : on se souvient du discours de Nicolas Sarkozy à Latran, déplorant que l’instituteur ne puisse « remplacer le curé ou le pasteur », ou d’Emmanuel Macron se proposant au collège des Bernardins de réparer « le lien abîmé entre l’Église catholique et l’État ». C’est encore les irrésolutions et les contradictions marquant les décisions et avis des juridictions. C’est surtout la confusion qui règne dans les mouvements des défenseurs traditionnels de la laïcité. Comment faire échec à l’islamisme politique dans de telles conditions ? Je m’efforce d’y répondre dans le livre. La laïcité est une condition déterminante de la paix dans le monde, de la régression des obscurantismes par le débat et de l’émancipation du genre humain.

L’immigration et le droit d’asile sont attaqués depuis cet attentat. Vous avez été président de chambre à la Cour nationale du droit d’asile. Que pensez-vous de ce droit ?

Anicet Le Pors J’ai pu constater comme praticien du droit d’asile combien la France demeurait aux yeux de nombreux étrangers la « patrie des droits de l’homme » et la « France terre d’asile ». Elle le doit à la Révolution française. On lit, par exemple, dans la Constitution de 1793 : « Le peuple français est l’ami et l’allié naturel des peuples libres », « Il donne asile aux étrangers bannis de leur patrie pour la cause de la liberté. Il le refuse aux tyrans ». Cet esprit s’est répercuté jusque dans notre actuelle Constitution, même si la France ne s’en est pas toujours montrée digne. La France accueille qui elle veut, mais la référence en la matière est la convention de Genève de 1951. Elle prévoit que la qualité de réfugié est reconnue à toute personne « craignant avec raison d’être persécutée du fait de sa race, de sa nationalité, de sa religion, de son appartenance à un certain groupe social (l’homosexualité souvent) ou de ses opinions politiques ». Comme juge, je n’ai jamais différencié demandeurs d’asile et migrants économiques, au double motif que les demandeurs d’asile reconnus sont toujours aussi maltraités dans leurs conditions de vie et de travail et que l’esclavage et d’autres sévices économiques existent encore dans le monde. Le droit d’asile avait à l’origine pour but la protection des personnes, il est aujourd’hui instrumentalisé comme moyen de contrôle des flux migratoires et d’actions sécuritaires. La plupart des régressions de ce droit ont pour origine l’Union européenne, mais la France les a souvent anticipées en droit interne.

Icon Quote Qu’attend-on pour nationaliser Veolia-Suez pour le service public du bien commun de l’eau ?

Vous avez été ministre de la Fonction publique. À l’heure où la France fait face à une crise sanitaire, économique et sociale, que permettent les services publics ?

Anicet Le Pors Dans la crise financière de 2008, nombreux ont été les observateurs pour considérer que la France disposait, avec un secteur public étendu et efficace, d’un puissant « amortisseur social » de la crise. Avec la présente épidémie, qui s’accompagne d’une violente crise économique et sociale, chacun a pu constater que les actions les plus efficaces ont été le fait, non des gouvernants et de l’exécutif, mais des collectifs de base, notamment dans la santé, à l’école, la recherche ou les collectivités territoriales. C’est un camouflet sévère aux propagandistes du « nouveau management public », une invalidation des théoriciens du néolibéralisme. Pour disposer d’une administration intègre, neutre et efficace, elle doit être servie par des fonctionnaires dotés de garanties les mettant à l’abri des pressions économiques, politiques et de l’arbitraire administratif. Tel a été le but du statut législatif fondateur de 1946 consacrant la notion de fonctionnaire-citoyen, puis du statut fédérateur de 1983 couvrant les agents publics des administrations de l’État, des collectivités territoriales et des établissements publics hospitaliers. Ce statut a été constamment attaqué et dénaturé, mais il est toujours en place. Le défaitisme serait une erreur stratégique. À l’échelle de la société, il n’y a pas de services publics sans secteur public, c’est-à-dire sans propriété publique. La propriété est un pouvoir, les capitalistes le savent bien et l’expérimentent tous les jours. À gauche, il n’en est plus question, sinon sous la forme de pôles financiers, objets politico-économiques non identifiés. De mon point de vue, c’est une grave erreur qui hypothèque tout programme de transformation sociale. Qu’attend-on pour nationaliser Veolia-Suez pour le service public du bien commun de l’eau ?

Icon Quote La conception d’Emmanuel Macron est claire : le culte de l’élitisme et du pouvoir hiérarchique, des collectivités publiques et territoriales sous contrainte, un Parlement réduit et conforme...

Quel regard portez-vous sur la Ve République et la gouvernance d’Emmanuel Macron ?

Anicet Le Pors La France est un véritable laboratoire institutionnel : quinze textes constitutionnels en deux cent trente ans. Seul, en tant que parti, le PCF s’était opposé à l’avènement de la Ve République en raison de son caractère présidentiel aggravé par l’instauration par référendum, en 1962, de l’élection du président de la République au suffrage universel. La Constitution a été rapetassée vingt-quatre fois, ce qui souligne son inadéquation. Pour marquer le bicentenaire de la Révolution française, le Comité central examina en décembre 1989, sur mon rapport, un projet constitutionnel complet qui, adopté, fut aussitôt oublié sans que disparaisse pour autant la question institutionnelle. Celle-ci ressurgit ailleurs, dix ans plus tard, sous le nom de VIe République, qui ne prit jamais de consistance sérieuse. Étant donné l’éclectisme des positions sur le sujet, la solution réaliste réside sans doute dans la réalisation de convergence des forces démocratiques sur des points essentiels tels que : le concept de souveraineté nationale et populaire dans la mondialisation, les modalités spécifiques de la démocratie directe, le système parlementaire et les modes de scrutin, la désignation de l’exécutif et ses compétences, notamment quant à l’usage du référendum, etc. En face, la conception d’Emmanuel Macron est claire : le culte de l’élitisme et du pouvoir hiérarchique, des collectivités publiques et territoriales sous contrainte, un Parlement réduit et conforme, un gouvernement aux ordres d’un pouvoir autoritaire qualifié par lui-même de jupitérien. Peut-être la chance d’une maturation conflictuelle favorable aux convergences précitées.

Le PCF célèbre cette année ses 100 ans d’existence. Quelle organisation partisane et citoyenne appelez-vous de vos vœux pour participer à transformer la société ?

Anicet Le Pors Le professeur Georges Lavau caractérisait la forme parti par sa fonction tribunicienne, la capacité à exprimer la voix du peuple, et sa fonction consulaire, la capacité à le représenter. J’y ai ajouté une fonction théoricienne, la capacité à analyser et à indiquer la voie. Le PCF répondait parfaitement à cette conception et on pouvait dire qu’à cet égard il était « le plus parti des partis ». Aussi n’est-il pas étonnant qu’il ait subi le plus tôt et le plus durement le déclin que connaissent tous les partis à des degrés divers. Si une refondation est possible, je pense qu’elle passe prioritairement par la fonction théoricienne. En ce qui me concerne, je suis cette voie dont ce livre est une expression. Je m’honore d’avoir été communiste et, on me pardonnera ce recours à l’humour – qui n’est pas suffisance – quand je dis que j’ai parfois l’impression que ce n’est pas moi qui ai quitté le parti, mais que c’est lui qui m’a quitté…

L’un des plus grands défis du XXIe siècle est celui du combat contre le réchauffement climatique. Pour autant, vous ne considérez pas l’écologie comme le nouveau paradigme de la pensée politique. Quel renouvellement théorique soutenez-vous ?

Anicet Le Pors Dans le vide idéologique qui caractérise, à notre époque, le débat politique se sont engouffrés, outre des charlatans, des promoteurs d’idéologies de substitution qui ont investi des causes le plus souvent justes et respectables, mais pour en donner une interprétation sectaire aspirant avec arrogance au statut de paradigme politique : écologisme, féminisme, multiculturalisme, compassionnisme, etc. Ce qu’il y a de nouveau, c’est que nous touchons aujourd’hui les limites de notre foi dans un progrès technique infini, ce qui appelle vigilance et maîtrise traduites dans des actions publiques adéquates et non la création d’une foi nouvelle. J’ai eu la chance de commencer ma vie professionnelle au niveau mondial de l’analyse de l’atmosphère et du climat. C’est aussi à la météo que j’ai engagé ma formation syndicale et politique. Cela m’a conduit à lier étroitement activité professionnelle et proposition politique et à rédiger à cet effet un avant-projet de loi de réforme du service de la météorologie nationale que les groupes communistes de l’Assemblée et du Sénat ont déposé en 1964. Ce projet a été l’occasion de publier mon premier article, en 1965, paru dans France nouvelle sous le titre « Le temps demain ». Rien qui puisse laisser penser que je pourrais sous-estimer les problèmes écologiques d’aujourd’hui, tout au contraire. J’accorde la plus grande attention aux diagnostics du Giec et aux avertissements de l’Organisation météorologique mondiale pour qui j’ai travaillé. Mais je pense qu’il faut tenir à distance l’instrumentalisation du climat par des acteurs en mal de notoriété ou avides de pouvoir. Reste à reconstruire une cohérence, un paradigme refondé dans la continuité d’une trace dominée par la lutte des classes et la promotion de valeurs universelles.

(1) La Trace, d’Anicet Le Pors. La Dispute, 224 pages, 20 euros.
 
Un parcours éclectique

Anicet Le Pors a été ministre de la Fonction publique de 1981 à 1984. Mais aussi ingénieur chez Météo France, économiste à Bercy, président de chambre à la Cour nationale du droit d’asile, conseiller d’État, syndicaliste CGT et membre de la direction du PCF. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages, dont les Béquilles du capital (Seuil, 1977), l’État efficace (Robert Laffont, 1985), Pendant la mue le serpent est aveugle (Albin Michel, 1993), le Nouvel Âge de la citoyenneté (l’Atelier, 1997), Éloge de l’échec (le Temps des cerises, 2001), et Juge de l’asile (Michel Houdiard, 2010)

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14 novembre 2020 6 14 /11 /novembre /2020 07:00
Le parti des communistes - Histoire du Parti communiste français de 1920 à nos jours - Julian Mishi, éditions Hors d'Atteinte, 2020, 24,50€

Le parti des communistes - Histoire du Parti communiste français de 1920 à nos jours - Julian Mishi, éditions Hors d'Atteinte, 2020, 24,50€

Essai. Cent ans d’histoire sous le prisme du communisme
Jeudi 12 Novembre 2020
Un siècle après le congrès de Tours, le sociologue Julian Mischi publie une histoire du PCF à partir de la pratique de ses militants.

Le 30 décembre 2020 marquera le centenaire du Parti communiste français. Plus exactement, ce sera l’anniversaire du dix-huitième congrès du Parti socialiste, section française de l’Internationale ouvrière (SFIO), réuni à Tours du 25 au 30 décembre 1920. Une large majorité des délégués y a approuvé les vingt et une conditions posées par Lénine aux partis ouvriers désireux d’adhérer à la nouvelle internationale, fondée à Moscou en 1919. À l’issue de ce congrès naît le Parti communiste (SFIC) , ce n’est qu’en 1926 qu’il adoptera son nom définitif de Parti communiste français.

Le congrès de Tours va fortement et durablement modifier le rapport de forces au sein de la gauche au profit des communistes et des couches populaires, en permettant notamment la constitution et la victoire du Front populaire en 1936. Plusieurs ouvrages paraissent en cet automne 2020, parmi lesquels cette histoire du PCF de Julian Mischi, le Parti des communistes. Chercheur en sociologie, il avait déjà publié deux essais sur le communisme français : Servir la classe ouvrière (PUR, 2010) et le Communisme désarmé. Le PCF et les classes populaires (Agone, 2014). Il continue de creuser le sillon. « Chercher à comprendre l’histoire du mouvement communiste, sa réalité populaire et ses apories tragiques résonne fortement avec les préoccupations politiques et théoriques de ceux qui ne se satisfont pas aujourd’hui de l’ordre des choses néolibéral. »

Les significations d’un mot plus que jamais diverses

La genèse de la naissance de ce parti, qui a dominé la gauche pendant un demi-siècle et fut même le premier parti de France au lendemain de la Libération, remonte à la Première Guerre mondiale et à la victoire des bolcheviks, en octobre 1917. Au nom de la défense du prolétariat, trahi par les élites socialistes qui votèrent les crédits de guerre et participèrent au gouvernement d’union sacrée, des militants progressistes donnent de la voix dans la SFIO et la CGT. Féministes, anarchistes, des socialistes et des syndicalistes forment le creuset de ce qui sera le courant communiste, qui constitue la majorité au congrès de Tours, derrière Marcel Cachin et Paul Vaillant-Couturier.

Entre espoirs et découragement, cette histoire du PCF couvre un siècle de combats politiques de la classe ouvrière et des peuples colonisés. Sous le prisme de l’histoire du Parti communiste, le livre parcourt l’histoire du XXe siècle. La dernière partie est consacrée à la période de déclin qui affecte le PCF depuis trois décennies. Et pourtant, la roue de l’histoire continue de tourner. Julian Mischi observe : « La faillite du socialisme autoritaire de type soviétique a jeté le doute sur l’idée de propriété sociale des moyens de production et les politiques de planification. Mais – pour ne prendre qu’un exemple –, à l’heure de l’urgence climatique, peut-on rejeter d’emblée toute idée de planification économique ? »

Les significations attribuées au mot « communiste » demeurent plus que jamais diverses, note l’auteur dans sa conclusion : « Il renvoie à une histoire tragique pour les peuples et les communistes eux-mêmes. Il est même associé, avec le cas de la Chine, à un acteur central de la mondialisation capitaliste. Mais il reste aussi, pour beaucoup de celles et ceux qui le revendiquent, lié à l’idée d’une alternative au capitalisme qui vise à l’égalité sociale et à l’établissement d’un pouvoir politique effectivement exercé par le plus grand nombre, non monopolisé par les élites sociales. »

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14 novembre 2020 6 14 /11 /novembre /2020 06:57
Face à la situation sanitaire grave que nous vivons dans notre pays, le système capitaliste est incapable d'apporter des réponses efficaces et d'assurer la santé et la sécurité de la population. D’ailleurs, ceci explique le manque de lisibilité et de cohérence des choix du gouvernement sur le terrain sanitaire. Le gouvernement et le patronat font le choix du capital au prix des vies humaines, alors que les profits et dividendes explosent. Ils organisent la casse des emplois, du potentiel industriel, des services publics et nationalisés,de notre système de santé. Ils baissent nos pensions, développent la précarité chez les retraités et bafouent nos libertés en essayant de nous confiner totalement. L’ensemble de ses éléments entraîne une détérioration
des conditions de vie des retraités sans précédent.
Même si le contexte ne facilite pas l’action syndicale, l’union confédérale des retraités Cgt a pris l’initiative de proposer une journée d’action le 17 novembre prochain, accompagnée d’une carte pétition pour exiger une revalorisation des pensions, avec pour 1ère mesure une augmentation immédiate de 100€ pour tous ! Ces 2 initiatives sont aujourd’hui partagées par l’ensemble des organisations syndicales et associations avec lesquels nous sommes engagés dans un processus
unitaire depuis 2014 !
L’intersyndicale des retraités du Finistère qui s’est réunie le 10 novembre a décidé au regard du confinement:
La fédération PCF du Finistère soutient l'action de l’intersyndicale des retraités du Finistère qui a décidé au regard du confinement:

1/ D’inviter tous les retraités à soutenir la motion (en pièce jointe) en direction des députés, en l’envoyant individuellement par messagerie électronique au député de leur circonscription. Merci de bien vouloir mettre en copie l’USR via l’adresse suivante : usrcgt29@wanadoo.fr
erwan.balanant@assemblee-nationale.fr
didier.legac@assemblee-nationale.fr
richard.ferrand@assemblee-nationale.fr
annaig.lemeur@assemblee-nationale.fr
jean-charles.larsonneur@assemblee-nationale.fr
graziella.melchior@assemblee-nationale.fr
sandrine.lefeur@assemblee-nationale.fr
liliana.tanguy@assemblee-nationale.fr
 
Motion des organisations syndicales et associatives de retraité/es du Finistère aux député/es du département
 
Pendant la 1ère vague de la pandémie de la Covid 19, plus de 80% des personnes décédées sont des retraité.e.s de plus de 65 ans. De cette hécatombe, un nombre significatif de décès témoigne des conséquences de plus de 15 ans de politiques d’austérité imposées par tous les gouvernements successifs à notre système de santé, qui est au bord de l’effondrement.
La 2ème vague en cours de la pandémie confirme que le gouvernement actuel a fait le choix de ne pas donner les moyens nécessaires en personnels, matériels, rémunérations et investissements pour préserver la vie des plus vulnérables. Contrairement aux promesses du Président après la première vague de Covid 19, les suppressions de lits à l'hôpital public se poursuivent au même rythme que les années précédentes.
Il est clair que les intérêts économiques sont privilégiés au détriment de la santé de la population au regard des choix effectués. Comme si ce bilan provisoire douloureux ne suffisait pas, une campagne de culpabilisation des retraité.e.s se développe. Certains médias insistent lourdement : « pendant la crise du Covid, les retraité.e.s ne voient pas leurs revenus diminuer contrairement à ceux/celles en chômage partiel ou ayant perdu leur emploi».
C’est oublier que, ces dernières années, les revenus des retraité.e.s ont largement été réduits par la hausse de la CSG, le gel des pensions et des complémentaires, leur sous-indexation par rapport à l’évolution du salaire moyen ou de l’inflation réelle : ces 12 dernières années, les prix ont augmenté de 13 % et les pensions nettes seulement de 8,60 %. D’après un rapport officiel, le niveau de vie moyen des retraité.e.s a diminué de plus de 3 % entre 2017 et 2018. En réalité, depuis l’arrivée au pouvoir du Président Macron, les pensions ont perdu 5,5 % de leur pouvoir d’achat. Une pension mensuelle sur 3 est inférieure à 1000 €.
Du fait de l’absence de revalorisation réelle depuis 7 ans, la pension nette de plusieurs millions de retraité.e.s est inférieure à celle qu’ils/elles percevaient au 01/04/2013, date de la dernière revalorisation. Ce ne sont pas les pseudos revalorisations de cette année de 0,3 % ou de 1 % (pour les pensions inférieures à 2000 €) ou encore celle hypothétique de 0,4 % de l’an prochain, qui vont compenser les pertes continues et successives du pouvoir d’achat des retraité.e.s !
Dans le cadre de la création de la 5ème branche de la Sécurité sociale dédiée à la perte d’autonomie des personnes âgées et handicapées, promulguée le 07/08/2020, Laurent Vachey a remis son rapport « La branche autonomie : périmètre, gouvernance et financement » le 14/09 au gouvernement, le 15/09 au parlement et le 17/09 l’a présenté à la télévision.
Pour le financement de cette branche, il préconise les mesures suivantes impactant directement les revenus des retraité.e.s :
1. augmentation de la CSG de plus de 10 %, de 8,3 % au niveau de celle des actifs soit 9.2 % ;
2. calcul de l’impôt sur le revenu = abattement de 10 % ramené à 5 % pour les retraité.e.s rendant des milliers de retraité.e.s imposables, leur supprimant l’accès à certaines dispositions réservées aux non imposables et augmentant l’impôt des déjà imposables ;
3. instauration d’une nouvelle « journée de solidarité » (1 jour de congé en moins pour les actifs) sous forme d’un doublement de la CASA (contribution additionnelle de solidarité autonomie passant de 0,3 à 0,6 %) prélevée sur les pensions ;
4. pour les plus de 70 ans ayant recours à une aide à domicile, application d’une cotisation patronale (fin de l’exonération actuelle) et limitation du crédit d’impôt à 6000 €, pénalisant les personnes ayant besoin de plus de 40 minutes d’aide par jour ;
5. abaissement du plafond de la réduction fiscale au titre des frais de dépendance et d’hébergement pour les personnes âgées accueillies en établissement ; 6. nouveau mode de calcul de l’APA (aide personnalisée pour l’autonomie) pour les personnes dépendantes bénéficiaires avec prise en compte du patrimoine, etc … Au total, ce serait environ 4,2 milliards pris aux retraité.e.s, soit 70 % des 6 milliards nécessaires à une future loi sur le « grand âge » par ailleurs renvoyée à la fin de la mandature actuelle !
Ces mesures seraient un véritable racket contre les salarié.e.s et surtout les retraité.e.s, qui devraient encore une fois payer la note, comme s’ils/elles étaient responsables de la crise sanitaire et du chômage ! Elles sont inacceptables, car elles remettent en cause nos droits fondamentaux, dont celui de percevoir une pension à la revalorisation régulière garantie, pour laquelle nous avons cotisé toute notre vie professionnelle.
Nous ne voulons pas qu’elle soit remplacée par une allocation ou prestation sociale évoluant selon les possibilités budgétaires édictées par le bon vouloir de nos gouvernants et le patronat. Non à la charité ! Oui à la dignité ! Parce qu’une fois de plus le gouvernement a l’intention de s’attaquer au pouvoir d’achat des retraité.e.s, sept de leurs organisations syndicales et associatives ont décidé de s’adresser à vous, ce 17 novembre 2020, dans les départements, sous des formes diverses dictées par ce deuxième confinement, en vous rappelant nos revendications : • Non à la perte du pouvoir d’achat • 100 euros tout de suite pour rattraper notre pouvoir d’achat • Revalorisation des pensions indexée sur le salaire moyen • Accès à la santé pour tous • Prise en charge de la perte d’autonomie à 100 % dans la branche maladie de la Sécurité sociale
 
Pour les organisations syndicales et associatives de retraité.e.s du Finistère :
UCR-CGT: Gilbert Phelep = gpcgt29@wanadoo.fr
FGR-FP : Michelle Lollier = michelle.lollier@wanadoo.fr
UCR-FO : Patrick Velin = velin.patrick@orange.fr SFR-FSU :
Christian Caradec = christian.caradec@gmail.com
LSR : Marcel Denes = marcel.denes@orange.fr
Solidaires-UNIRS : Raymond Biger = r-c-biger@orange.fr
 
Le 17 novembre 2020

2/ De signer massivement la pétition en ligne sur la plateforme chang.org en cliquant sur le lien: http://chng.it/nyRF6DWT4w
 
Le PCF propose une réforme pour une retraite à 60 ans avec un minimum garanti à 1500 euros. Ce que la France d’après-guerre et en pleine reconstruction, à réussi à faire avec la création de la Sécurité sociale sous l’impulsion du ministre communiste Ambroise Croizat, nous pouvons le faire . La France aujourd’hui est beaucoup plus riche. Mais il faut aller chercher ces richesses accaparées par la finance et les plus privilégiés. 
Mettre fin au régime spécial de la finance : pour une cotisation révolutionnaire ! Les revenus financiers perçus par les entreprises sont totalement exonérés de cotisation. Nous proposons de les taxer comme les autres revenus à hauteur de 10,45 %. Cela rapporterait 30 milliards à notre système de retraites. 
Supprimer les exonérations de cotisations patronales inutiles dans la lutte contre le chômage
Modulation des cotisations patronales en fonction de critères sociaux (emplois et salaire) et environnementaux Plus une entreprise investit dans l’emploi, augmente les salaires de ses salariés et respectent les normes environnementales et plus ses cotisations seront modulées à la baisse et inversement.
 
 
La fédération PCF du Finistère soutient l'action de l’intersyndicale des retraités du Finistère - interpellez les 8 députés LREM du Finistère et signez la pétition en ligne
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