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18 août 2015 2 18 /08 /août /2015 14:36
Crise porcine : Bigard et Cooperl veulent maintenir leurs marges

Olivier Morin

Mardi, 18 Août, 2015

L'Humanité

Les deux industriels de la filière refusent de payer le porc à 1,40 euro le kilo alors que son prix, plus élevé en 2012 et 2013, ne les a pas empêchés de réaliser de substantiels bénéfices.

Les deux géants de l’industrie de la viande ont-ils seulement pensé que leur refus de rémunérer le travail des éleveurs au prix convenu serait mis en porte à faux au regard de leurs bénéfices ? En jouant la montre pendant plus d’une semaine et en brandissant le prix de 1,40 euro le kilo de porc comme étant intenable pour leur équilibre financier, la Cooperl et Bigard ont tenté d’écraser encore davantage le coût des matières premières pour pérenniser et augmenter leurs marges. Dans le rapport complet officiel des comptes de la société Bigard que s’est procuré l’Humanité, on y apprend que son chiffre d’affaires s’élève à presque 1,5 milliard d’euros pour l’année 2013 et que l’excédent brut d’exploitation (les bénéfices avant amortissements et versement de dividendes aux actionnaires) est de 34 596 400 euros, soit 14 millions de plus qu’en 2012. L’approvisionnement en matières premières étant le premier poste de dépenses. Mais, durant ces deux années, le prix du porc n’est pas repassé au-dessous de 1,40 euro. La moyenne sur ces deux années était même supérieure à 1,45 euro, ce qui n’a pas empêché la société de dégager des bénéfices confortables, au point de racheter d’autres entreprises de la filière (voir notre édition du 17 août).

C’est donc bien la recherche de la plus-value tous azimuts qui guide la stratégie de Bigard, qui, selon Jocelyne Hacquemand, de la Fédération de l’agroalimentaire à la CGT, comprend aussi l’accélération des cadences dans les sites d’abattage et de découpe et une politique de bas salaires, qui plafonnent à 1,5 fois le Smic. Quant à comparer sa situation avec celle de ses concurrents européens qui seraient plus avantagés, Bigard se place là encore dans l’ambiguïté, puisque la société Vion, leader européen de la viande regroupant 16 500 éleveurs en Allemagne et aux Pays-Bas, fait face à plusieurs exercices déficitaires depuis 2012, avec une matière première constamment moins chère qu’en France et une utilisation massive de travailleurs détachés sous-payés. Vion, qui abat 18 millions de porcs par an et se glorifiait d’un chiffre d’affaires de 7 milliards d’euros, a dû céder une de ses filiales pour réduire un endettement massif et obtenir une ligne de crédit bancaire.

Les deux géants ont refusé de participer à la table ronde

La Cooperl a beau jeu, elle aussi, de simuler l’étouffement à l’annonce du prix de 1,40 euro au marché de Plérin, puisque cette coopérative, censée défendre un prix rémunérateur pour tous ses adhérents, a fait le curieux choix d’investir à l’international. C’est ainsi que, depuis 2013, son président Patrice Drillet (qui était alors vice-président) se félicite, dans d’autres cercles que celui du marché du porc breton (MPB), d’avoir investi dans un bureau en Chine et créé une société sur place. Sans crainte du grand écart, les dirigeants juraient à la fois que « la recherche de compétitivité sur notre territoire restait un souci permanent », tout en validant un investissement stratégique pour conquérir le gigantesque marché chinois. Est-ce un choix issu de la réflexion collective des adhérents ? Il est permis d’en douter, quand on lit, dans la revue spécialisée Réussir Porc d’août 2013, que ce sont « les dirigeants (qui) ont expliqué aux nombreux adhérents sur place » la nécessité stratégique d’un « développement à l’international ». S’acquittant, comme Bigard, d’un prix du porc supérieur à celui qu’elle refuse aujourd’hui, la Cooperl faisait état à la même époque d’un chiffre d’affaires qui avait doublé en cinq ans et d’une capacité d’autofinancement de 40 millions d’euros pour 2013, signe d’une structure financière solide qui permet à la coopérative « d’innover et d’investir », selon les termes de la direction.

Hier après-midi, la Cooperl et Bigard ont refusé de se rendre à la rencontre des acteurs de la filière porcine au ministère de l’Agriculture. Les deux entreprises d’abattage et de découpe seront reçues mardi et mercredi séparément au ministère. De leur côté, les fédérations départementales de syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA) des principales régions productrices de porc, réunies hier matin, ont exigé que les cotations reprennent dès mardi.

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D’autres choix en débat

La Confédération paysanne propose un plan de redressement en cinq axes. Celui-ci consisterait, selon le syndicat, à « travailler à une méthode de fixation des prix permettant une couverture des coûts de production ; réorienter les productions au plus près de la consommation ; mettre en place une stratégie de développement de la qualité des viandes ; mettre en place une stratégie de substitution aux importations (1,59 milliard d’euros de viande de porc importée en France) ; et, enfin, mettre en place des mesures de prévention des crises qui permettent un ajustement de l’offre à la demande ».

blocus contre lidl

Des agriculteurs ont bloqué, hier, une plate-forme logistique de l’enseigne Lidl, à Sailly-lez-Cambrai (Nord), pour dénoncer l’origine inconnue d’une grande partie de la viande et du lait dans une soixantaine de magasins de cette enseigne. Ce blocus fait suite à celui organisé de mercredi à samedi, la semaine dernière.

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18 août 2015 2 18 /08 /août /2015 14:23
Révisez vos leçons! Pierre Laurent interpelle Laurent Joffrin à propos de son analyse de la crise grecque

Tribune de Pierre Laurent dans Libération - lundi 17 août 2015

Révisez vos leçons !

Pierre Laurent interpelle Laurent Joffrin à propos de son analyse de la crise grecque.

En annonçant à la une de Libération du 11 août un grand dossier sur «les leçons de la crise grecque», votre journal a fait une promesse à ses lecteurs qu’il n’a absolument pas tenue. Votre dossier et l’analyse introductive que vous signez ne tirent aucune leçon de l’expérience grecque de ces huit derniers mois. En tout cas aucune de celles que devrait logiquement tirer quiconque se réclame de la gauche. Une fois de plus, vous faites totalement fi de la position réelle et maintes fois exprimée d’Aléxis Tsípras.

Cherchant en fait à justifier la politique d’austérité menée en France par François Hollande, vous présentez sa décision de signer l’accord qui lui a été imposé comme un reniement à ses promesses démagogiques, la reconnaissance par lui-même que rester dans l’euro vaut bien «une certaine dose d’austérité» et qu’il aurait mieux valu l’admettre tout de suite plutôt que de «jouer au poker avec l’avenir de la Grèce».

Ainsi, selon vous, Aléxis Tsípras pourrait maintenant être soutenu parce qu’il s’est converti au réalisme d’une austérité qu’il combattait hier.

Cette position est l’exact contraire de celle qu’a exprimée le Premier ministre grec, le 29 juillet dans une longue interview à la radio hellénique Sto Kokkino, dont seule l’Humanité a publié la traduction intégrale. Je cite : «Nous avons tenté, dans des conditions défavorables, avec un rapport de forces difficile en Europe et dans le monde, de faire valoir la raison d’un peuple et la possibilité d’une voie alternative. Au bout du compte, même si les puissants ont imposé leur volonté, ce qui reste c’est l’absolue confirmation, au niveau international, de l’impasse qu’est l’austérité.»Si réalisme il y a, on le voit, c’est celui de la lucidité face au rapport de forces et aux conditions draconiennes de l’accord qui a été imposé à la Grèce. La transparence avec laquelle Aléxis Tsípras conduit son combat est d’ailleurs une belle leçon de démocratie.

Alors, pourquoi avoir signé, quand vous nous dites, monsieur Joffrin, qu’il ne tenait qu’à Aléxis Tsípras d’écarter ce chantage «en négociant un Grexit temporaire et ordonné que lui proposaient ses interlocuteurs allemands» ? Précisément, parce que le Grexit, souhaité de bout en bout par le gouvernement allemand, aurait signifié une faillite catastrophique pour les couches populaires en Grèce. La décision revancharde de contraindre à la fermeture des banques, prise par l’Eurogroupe à la veille du référendum, préparait le terrain au Grexit et à la liquidation politique du gouvernement Tsípras. Sait-on suffisamment que les Allemands ont été les plus zélés à proposer un Grexit dit «ordonné» de la Grèce, en gros un accompagnement musclé vers la sortie ? Ceci dit, Aléxis Tsípras reconnaît lui-même que la Grèce a dès lors été enfermée dans un «dilemme coercitif».

En acceptant, contraint, les conditions draconiennes de l’accord, c’est donc en quelque sorte maintenu dans la prison de l’austérité que Tsípras a décidé de continuer à mener le combat, parce que le choix alternatif du Grexit n’était pas celui de la liberté mais celui du condamné à mort. Reconnaissant le caractère douloureux de ce compromis, il a souligné combien il s’agissait «d’une victoire à la Pyrrhus de nos partenaires européens et de nos créanciers». Nous sommes donc loin, convenez-en, d’un ralliement à l’austérité.

Dans ce combat inégal, la Grèce a également marqué des points. Au plan politique, en élevant le niveau du débat sur la viabilité des politiques d’austérité et la soutenabilité de la dette dans toute l’Europe. Le gouvernement grec a ouvert une voie vers laquelle nous devrions désormais tous pousser. Au plan économique, en obtenant 83 milliards de financement sur trois ans là où le compromis d’avant-référendum avec les mêmes mesures d’austérité n’assurait que 10 milliards sur cinq mois. Il y a quelques jours encore, les Allemands plaidaient plutôt pour un «prêt relais» qu’un accord de financement durable en échange du plan d’austérité.

Dans ces conditions, le devoir d’une gauche digne de ce nom n’est pas de prétendre soutenir Tsípras en vantant son imaginaire ralliement à l’austérité, ce qui reviendrait à le soutenir comme la corde soutient le pendu, mais de le soutenir vraiment en élargissant le front de lutte européen contre l’austérité, pour des financements allant à la création d’emplois et de richesses, aux services publics et non plus à l’enrichissement des créanciers, pour la restructuration européenne de la dette.

L’engagement de la France dans ce combat s’avérerait immédiatement décisif, quand on voit ce que celui de la Grèce, seule et isolée, a déjà fait bouger dans les consciences.

C’est là que votre responsabilité, cher Laurent Joffrin, et celle du gouvernement français sont gravement engagées.

Jusqu’à quand allez-vous plaider des vieilles lunes qui condamnent chaque jour un peu plus l’idée européenne dans la tête de millions d’Européens plutôt que de regarder vers l’avenir d’une nécessaire refondation démocratique et sociale en Europe ? Le débat sur la fédéralisation accrue de la zone euro est une fausse fenêtre car elle esquive encore une fois le fond du problème : la nature des politiques mises en œuvre. La voie ouverte par les Grecs place la barre plus haut : reconquérir le pouvoir confisqué en Europe par les marchés financiers avec la complicité des gouvernements de la zone euro pour le rendre aux peuples et à leurs choix souverains. Nations et Europe ne s’opposent pas si la règle démocratique d’une Europe à géométrie choisie remplace celle d’une Europe régie par la loi du plus fort.

Tout votre dossier est traversé une nouvelle fois par cette fausse opposition qui expliquerait tout : les pro-Européens d’un côté, les souverainistes de l’autre. Votre analyse date, cher Laurent Joffrin. Aujourd’hui, les tenants de l’ordre libéral en Europe et les partisans du retour au choc des nationalismes sont les deux protagonistes d’une même impasse mortifère. L’avenir appartient à ceux qui feront le choix d’une refondation sociale et démocratique de l’Europe. Aléxis Tsípras et les siens, avec les forces de la Gauche européenne que je préside, mènent ce combat. C’est le seul combat d’avenir pour les forces de gauche en Europe.

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17 août 2015 1 17 /08 /août /2015 13:55

Aurélien Soucheyre avec Grégory Marin

Vendredi, 14 Août, 2015

L'Humanité

La figure du chef du régime vichyste, soixante-dix ans après son procès, reste majoritairement taboue à droite. Des fondamentaux politiques et sociétaux de sa « Révolution nationale » ressurgissent pourtant de plus en plus dans les thématiques imposées par la droite et l’extrême droite.

Il y a soixante-dix ans, le 15 août 1945, Philippe Pétain était ¬reconnu coupable de haute trahison et d’intelligence avec l’ennemi par la Haute Cour de justice. Le numéro un du régime collaborationniste de Vichy était frappé d’indignité nationale, condamné à la confiscation de ses biens et à la peine de mort, qui sera commuée en emprisonnement à perpétuité par le général de Gaulle. Que reste-t-il de l’ancien maréchal, en 2015, en dehors de son passé ¬militaire et au-delà de ses adorateurs d’extrême droite, qui se réunissent marginalement le 23 juillet pour fleurir sa tombe sur l’île d’Yeu ? « Son héritage, issu de nombreuses familles de droite d’avant-guerre, se retrouve différemment aussi bien à l’extrême droite qu’à droite », mesure l’historien Alain Ruscio. Mais une tendance s’impose : une partie de la droite et son extrême convergent ensemble pour imposer à nouveau un vieux modèle défendu bien avant 1940, basé sur le travail, la famille et la patrie.

Qui reprend aujourd’hui le flambeau de Philippe Pétain ? Il y a d’une part ceux, minoritaires mais croissants, qui tentent de le réhabiliter ouvertement et dans toute sa dimension, des polémistes hallucinés Éric Zemmour et Renaud Camus au président d’honneur du Front national, Jean-Marie Le Pen, pour qui « Vichy est excusable ». Et puis il y a ceux qui condamnent sa collaboration avec l’Allemagne nazie, et dénoncent son antisémitisme, mais partagent des fondamentaux politiques et sociétaux avec le chef de l’État français. Avec ceux qui, à Vichy, avaient fait remplacer le « Liberté, égalité, fraternité » de la Révolution française par la devise « Travail, famille, patrie ».

De nombreux relents pétainistes chez Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen

« Cette maxime est en fait consubstantielle à la droite. Ce slogan serait ouvertement utilisé s’il n’était pas frappé d’interdit, car c’est cette idéologie qui guide aujourd’hui la droite française », estime l’historien Alain Ruscio. Il ne faut pas chercher longtemps pour retrouver chez Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen de nombreux relents pétainistes, à travers des positions traditionnelles de la droite qui exaltent le dur labeur pour vivre, la famille réunie sur des valeurs chrétiennes éternelles, et l’union sacrée autour d’une patrie placée au-dessus de tout. La création de 2007 à 2012 par Sarkozy d’un ministère commun autour de « l’identité nationale et de l’immigration », ses ambitions de remettre au goût du jour de possibles « dénaturalisations » pratiquées massivement sous Vichy, ses louanges pour « le rêve capétien réalisé » et le « long manteau de cathédrales », sa haine de « l’assistanat » et de « l’égalitarisme », ses appels au « vrai travail » – proches de « la terre qui ne ment pas » selon Pétain citant Barrès –, et ses cris d’amour pour « le travail et la famille » lors de la campagne de 2012 sont des exemples parmi d’autres. Sans oublier sa critique des syndicats, ces « corps intermédiaires qui s’interposent entre le peuple et le sommet de l’État » et « confisquent la parole aux Français ».

« Ce n’est pas parce que Pétain a un jour parlé de la famille, de la patrie et du travail que l’on doit s’interdire de le faire ! » s’énervait Henri Guaino, proche conseiller et plume de Nicolas Sarkozy en 2012. Ne pas s’interdire, c’est déjà fait. Il n’y a plus qu’à reconnaître la filiation, qui va au-delà d’un Pétain marqué au fer rouge de l’histoire. « Vichy a d’abord été l’émanation de toutes les couleurs de l’Assemblée nationale – hormis les communistes, déjà exclus – qui ont voté les pleins pouvoirs à Pétain. On trouvait aussi de nombreux socialistes et radicaux. Le régime va vraiment s’enfermer dans la droite revancharde avec la mise en place de la Révolution nationale, portée par tous ceux qui avaient considéré le Front populaire comme une abomination. On a tendance à oublier que la droite française était très puissante, très virulente et très réactionnaire pendant l’entre-deux-guerres », ajoute Alain Ruscio.

Le barrage sanitaire entre la droite et l’extrême droite est fissuré

Abreuvée par les idées de Maurice Barrès et Charles Maurras – qui considère l’ascension de Pétain comme une « divine surprise » –, la droite française va saisir l’occasion apportée par l’occupation nazie pour abroger la République et mettre en place un programme traditionaliste, contre-révolutionnaire, nationaliste, pro-patronat et anti-ouvrier, en interdisant les syndicats et le droit de grève. « Cette droite en réalité classique, issue de mouvements qui convergeaient déjà avant Vichy, se retrouve frappée d’interdit après la Libération. Elle a trempé dans la collaboration. Elle est souillée. Elle va se recomposer autour de ceux qui ont résisté, parmi lesquels les gaullistes sont les plus nombreux. Ce sont eux qui assurent alors le leadership sur la droite », reconstitue Alain Ruscio. Des slogans classiques, devenus slogans pétainistes, se font plus discrets pendant un temps. « Le septennat de Giscard sonne le début de leur retour, mais on les retrouve dans toute leur vigueur depuis Nicolas Sarkozy », lequel est conseillé par des idéologues d’extrême droite, de Patrick Buisson à Guillaume Peltier.

Le barrage sanitaire entre la droite et l’extrême droite, qui a tenu de de Gaulle à Chirac, est aujourd’hui sérieusement fissuré. Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen tiennent souvent des propos similaires entre bons et mauvais travailleurs, bons Français et mauvais étrangers, accusés de menacer la France à la fois d’un point de vue culturel et économique. Une manipulation grossière, qui tourne totalement le dos à l’idéal révolutionnaire et républicain, qu’ils détournent à loisir, tout comme ils tentent de détourner, à la manière de Pétain, la journée du 1er mai (voir encadré). « Il s’agit d’une sorte de retour à la nature de la droite. On assiste à la fin de la parenthèse gaulliste. Marine Le Pen l’a bien compris : elle cherche à éliminer toutes les scories de son père pour montrer toutes les convergences qu’il y a entre la droite de Nicolas Sarkozy et la sienne », prévient Alain Ruscio. Cette « droite décomplexée », face à quel passé si ce n’est celui de Vichy (hors collaboration), remet en cause les acquis sociaux du Conseil national de la Résistance, réhabilite le colonialisme et soutien les opposants au mariage homosexuel. Elle n’est plus antisémite, et n’a plus besoin de mettre fin à la République puisqu’elle a su la vider de son sens – jusqu’à se l’approprier à travers l’appellation « Les Républicains » – mais reste obsédée par l’islam et l’identité nationale.

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Mais Le riche n’est pas un étranger...

Dans les propos xénophobes de la droite ne sont pas visés les riches étrangers, même ceux liés aux dictatures. « Est étranger aujourd’hui celui qui n’est pas culturellement et économiquement calibré sur le parfaitement intégré », observait le militant du Gisti Jean-Pierre Alaux dans l’Humanité du 5 avril 2008, préférant parler de « “prolétariophobie” à l’échelle mondiale ».

« la terre ne ment pas », BIS

« Dans cette identité nationale française, il y a le rapport des Français avec la terre, avec leurs ancêtres. » Nicolas Sarkozy à Rennes, en 2007.

569

C’est le nombre de parlementaires, sur 846 inscrits, ayant voté les pleins pouvoirs à Pétain en 1940, autant à droite (283) qu’à la SFIO et au centre gauche (286).

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17 août 2015 1 17 /08 /août /2015 13:47
Turquie: il faut arrêter le bras de l’incendiaire Erdogan !

L'Humanité Dimanche

Francis WURTZ (*)

Le président turc est engagé depuis deux semaines dans une aventure criminelle de grande envergure. Et il bénéficie pour accomplir son forfait du soutien explicite des États- Unis et de l’OTAN, comme de l’incroyable « laisser-faire » des États européens, dont la France.

Un cri d’alarme s’impose de toute urgence! Tout d’abord, Erdogan vient de prendre la décision totalement irresponsable de mettre fin aux pourparlers de paix entamés depuis 2013 entre Ankara et le leader historique du PKK, Abdullah Öcalan. Celui-ci, emprisonné et isolé depuis plus de quinze ans, avait appelé les combattants de son organisation à cesser le feu et à quitter la Turquie avec leurs armes. Fort de son autorité, il avait obtenu gain de cause auprès de la majorité de ses partisans. La contrepartie devait être l’arrêt de la répression et la reconnaissance progressive des droits du peuple kurde. La poursuite des violences policières et militaires et l’absence de résultats significatifs – toujours reportés dans la perspective de l’élection présidentielle de 2014, puis de celle du scrutin législatif de 2015 – ont alimenté d’évidentes frustrations parmi la jeunesse kurde. La paix ne tenait que grâce aux appels répétés d’Öcalan à « rester patients » et à « garder espoir » dans les négociations en cours. C’est dans ce contexte qu’est intervenu le grave revers électoral d’Erdogan, le 7 juin dernier: pour la première fois, un parti « pro- Kurdes » entrait comme tel (et en force!) au Parlement, privant l’aspirant dictateur de sa majorité absolue, à plus forte raison de la majorité renforcée qu’il espérait pour établir un régime présidentiel.

Le « sultan » mégalomane a donc dû partir à la recherche d’un partenaire de coalition. Sans succès à ce jour. Dès lors, se préparant à des élections anticipées, et prêt à tout pour les gagner, Erdogan s’est lancé dans une campagne ultranationaliste. Dès lors, plus question de laisser planer le moindre espoir d’une reconnaissance des droits des Kurdes! Ce crime contre la démocratie se double d’un crime contre la paix. Car cette politique du pire porte en elle l’immense danger d’une reprise de la guerre civile qui a déjà coûté la vie à 45 000 personnes et trente années de malheur! Or, Erdogan s’engouffre dans cette sanglante impasse. Sa cible privilégiée n’est autre que le principal partisan d’une solution politique (et non militaire) du problème kurde: Selahattin Demirtas, le jeune et brillant coprésident du nouveau parti progressiste HDP, qui a réussi, lors du scrutin du 7 juin, à rassembler non seulement la majorité des Kurdes, mais nombre de démocrates turcs sur un programme résolument antinationaliste et pacifique. En tentant d’écarter Demirtas – celui-là même qui s’évertue à réduire les tensions en soulignant à l’adresse des militants kurdes exaspérés que « le sang ne peut être lavé par le sang » – et en redoublant de violence contre le peuple kurde, le tyran d’Ankara apporte la preuve qu’il préfère un conflit meurtrier qui lui assure les pleins pouvoirs à une démocratie apaisée qui l’obligerait à respecter les droits de chacune et de chacun. Enfin, en plus de mettre gravement en péril la démocratie et la paix en Turquie même, Erdogan torpille la lutte, unanimement saluée, des Kurdes en Syrie voisine contre le terrorisme de l ’« État islamique». Après avoir refusé tout soutien aux combattants et combattantes kurdes de Kobané dans leur résistance héroïque – et efficace! – à Daech, puis pactisant notoirement avec les djihadistes, Erdogan cherche ouvertement à empêcher les Kurdes de Syrie de libérer leur région, allant jusqu’à faire bombarder l’un de leurs villages! Il faut d’urgence arrêter le bras de cet incendiaire.

LE PRÉSIDENT TURC TORPILLE LA LUTTE DES KURDES DE SYRIE CONTRE « EI », ALLANT JUSQU’À FAIRE BOMBARDER L’UN DE LEURS VILLAGES!

On ne peut, pour cela, compter sur Washington, qui lui a donné, au contraire, son scandaleux et absurde feu vert. Quand Bruxelles, Berlin et Paris se décideront-ils à réagir ?

(*) Député honoraire du Parlement européen.

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17 août 2015 1 17 /08 /août /2015 13:37

L'humanité

Lundi 17 août 2015

EN L'ABSENCE DE COTATION AU MARCHÉ DE PLÉRIN (CÔTES-D'ARMOR), LES PRODUCTEURS SE RETROUVENT AVEC DES PORCS QU'ILS N'AVAIENT PAS PRÉVU DE GARDER DANS LEURS ÉLEVAGES.

La Cooperl et Bigard maintiennent toujours la pression sur les éleveurs de porcs, refusant pour la troisième fois un prix à 1,40 euro le kilo. L'argument de la distorsion de concurrence reste leur leitmotiv.

La situation de la filière porcine va-t-elle se régler lors de la table ronde cet après-midi au ministère de l'Agriculture ? Si un accord est trouvé, il n'en reste pas moins que la semaine qui vient de s'écouler sous la pression de l'industrie de la viande sera lourde d'impact pour les producteurs. Ni lundi, ni jeudi, ni vendredi où le marché de Plérin (Côtes-d'Armor) était exceptionnellement ouvert pour tenter d'établir une cotation, les éleveurs n'ont pu vendre de bêtes au Marché du porc breton (MPB). Alors que les producteurs se retrouvent avec des porcs qu'ils n'avaient pas prévu de garder et qui viennent déstabiliser leurs cycles d'élevage (voir notre édition du 14 août), les deux magnats de l'industrie de la viande, Bigard et la Cooperl réclament « un retour à un prix de marché libre ». Une revendication qui se nourrit de la prétendue asphyxie des industriels qui se disent fragilisés par des prix européens plus bas que ceux des producteurs français. La Cooperl évoque notamment le porc allemand, moins cher de 28 centimes, et le porc des Pays-Bas qui lui coûterait 38 centimes en moins.

4,57 millions d'euros d'amende pour les abatteurs bretons en 2013

Profitant de la confusion provoquée par l'embargo russe qui vient de s'élargir à cinq autres pays, les deux sociétés, dont les noms sont difficilement dissociables depuis une semaine, se plaignent de distorsion de concurrence. Car si c'est ensemble qu'ils refusent d'aller au marché de Plérin et si c'est ensemble qu'ils dénoncent une concurrence faussée en Europe, c'est également ensemble qu'ils ont eux-mêmes créé une distorsion de concurrence quand, avec d'autres abatteurs bretons en 2013, ils se sont concertés pour limiter leurs achats et faire baisser les prix aux producteurs. L'Autorité de la concurrence avait alors infligé une amende de 4,57 millions d'euros aux huit abatteurs concernés, Bigard s'étant acquitté de 1,75 million d'euros pour sa lourde implication dans l'affaire. La fédération de l'agroalimentaire de la CGT pose la question : « Comment Bigard a-t-il pu racheter en quelques années Socopa et Charal si ce n'est grâce à l'exploitation des salariés et à l'augmentation de la productivité, aux spéculations et opérations financières et fiscales multiples spoliant la nation, aux exonérations de cotisations sociales et autres CICE... et à la pression sur les prix payés aux éleveurs ? » Des points que même le gouvernement valide puisque lors de sa conférence de presse du 13 août, le ministère de l'Agriculture parlait d'un « coût du travail » (sic) en France égal à celui de l'Allemagne, assorti de 101,1 millions d'euros d'abaissement de « charges » pour le secteur de la transformation et de la conservation des viandes, dont 84,9 millions de CICE. Par contre, le document du ministère n'évoque nulle part la différence de productivité d'un pays à un autre, dont on sait qu'elle est souvent supérieure en France.

LE PCF ÉLÈVE LE DÉBAT AU NIVEAU EUROPÉEN

« La France doit faire entendre au niveau européen l'exigence de mécanismes de régulation des marchés agricoles, d'instauration de prix indicatif rémunérateur, de relocalisation des activités agricoles » et l'urgence d'une refonte de la PAC, a déclaré le PCF dans un communiqué.

Malgré cela, la Cooperl et Bigard osent encore demander « un allégement des charges sur le travail », feignant d'oublier que c'est le travail qui est à l'origine de leur plus-value, et qui participerait à « abolir les distorsions de concurrence intra-européennes ».

Réagissant à cet alignement par le bas, le Parti communiste français (PCF) propose de « poser fermement la répartition de la richesse au sein des filières, entre producteurs, transformateurs et distributeurs » au travers de « conférences sur les prix, comme l'ont proposé les parlementaires communistes ».

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16 août 2015 7 16 /08 /août /2015 08:00
François Hollande (en arrière-plan avec Ségolène Royal) a hérité de la duplicité et du penchant atlantiste de François Mitterrand, dont il était conseiller en 1981 (photo Ouest-France)

François Hollande (en arrière-plan avec Ségolène Royal) a hérité de la duplicité et du penchant atlantiste de François Mitterrand, dont il était conseiller en 1981 (photo Ouest-France)

Fureur à l'élysée...

Dans le quatrième acte de la pièce de Molière, Dom Juan reçoit un créancier impatient, M.Dimanche. Il a résolu d'user de grandes proclamations d'amitié afin de renvoyer le marchand satisfait dans ses pénates, mais sans lui avoir payé un sou. "Il me fait tant de civilités et tant de compliments, explique plus tard M. Dimanche, que je ne saurais jamais lui demander de l'argent". Le 24 juin dernier, M. Barak Obama a sans doute recouru à quelques civilités de son cru lorsqu'il a, une nouvelle fois, promis au président François Hollande qu'il n'espionnerait plus les conversations téléphoniques de son "partenaire indispensable".

Est-ce parce qu'il redoutait des poursuites judiciaires françaises, une amende de quelques milliards d'euros (comme celle que la BNP Paribas a réglée au Trésor américain), l'arrêt des négociations de libre-échange avec l'Europe, la mise en cause de l'Alliance atlantique?

Assurément pas.

Pour un président des Etats-Unis, rien n'est en effet plus malléable et moins redoutable qu'un socialiste français. D'ailleurs, peu après la révélation de l'espionnage par les services de renseignement américains de trois chefs d'Etat français successifs, M. Stephane Le Foll, porte-parole du gouvernement, a réagi avec une placidité admirable: "Il faut qu'on garde la mesure de tout cela, il faut qu'on cadre les choses. On n'est pas là pour déclencher des ruptures diplomatiques; il y a trop de liens". Puis il s'envola pour Washington afin d'y discuter du grand marché transatlantique. Ses interlocuteurs avaient sans doute déjà une petite idée de l'exposé qu'il ferait...

Une dizaine d'années plus tôt, ainsi que l'ont révélé d'autres documents de WikiLeaks, plusieurs dirigeants du Parti Socialiste (PS) avaient défilé à l'ambassade des Etats-Unis à Paris. Devant l'émissaire de M. George W. Bush, ils s'étaient plaints de l'opposition trop brutale du président Jacques Chirac à la guerre d'Irak. Le 29 mai 2006, M. Pierre Moscovici, chargé à l'époque des relations internationales du PS, promit qu'un gouvernement socialiste se montrerait plus proaméricain que celui de M.Dominique de Villepin. Quelques jours plus tard, le 8 juin, M.Hollande, alors premier secrétaire du PS, regrettait devant l'ambassade des Etats-Unis que M.Chirac ait fait de l'"obstruction gratuite" face au président américain.

Mais l'atlantisme des socialistes français peut évoquer un précédent encore plus éclatant. Le 24 juin 1981, François Mitterrand expliqua à M.George H. Bush, alors vice-président des Etats-Unis, pourquoi il venait de nommer quatre ministres communistes. "Les communistes ont accepté de s'humilier en échange de quatre postes gouvernementaux (...) Je peux parfaitement les renvoyer s'ils ne font pas l'affaire (...) Ils seront de force associés à ma politique économique et seront donc dans l'impossibilité de susciter des remous sur le plan social".

Le journaliste Philip Short, qui a consulté les comptes-rendus officiels de cette rencontre, estime que celui qui était alors le bras droit de Ronald Reagan repartit adouci par cette plaidoirie. "Grâce à vos explications, déclara-t-il à Mitterrand, nous y voyons beaucoup plus clair " (1).

Le président Reagan fut à son tour tout à fait rassuré quand, moins de deux ans plus tard, Paris expulsa d'un seul coup 47 diplomates soviétiques. Ils étaient soupçonnés d'espionner la France. "Les Russes doivent comprendre qu'ils n'ont pas affaire à un ventre mou. Dès qu'ils l'auront compris, cela marchera mieux", avait alors conclu le chef de l'Etat français.

Serge Halimi

(1) Philip Short, François Mitterrand. Portrait d'un ambigu, Nouveau monde Editions, Paris, 2015

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16 août 2015 7 16 /08 /août /2015 07:18

Un article d'analyse de la crise de l'élevage porcin actuelle par Médiapart, avec un lien avec un article du "Monde"

Les industriels du porc enfoncent la filière dans la crise

Toujours pas de cotation ce vendredi 14 août au marché du porc de Bretagne : les deux plus gros industriels du secteur contestent le prix de 1,40 euro le kilo, pourtant fixé par un accord entre les éleveurs et le gouvernement. Une réunion de crise doit avoir lieu lundi, au ministère de l’agriculture, à Paris.

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16 août 2015 7 16 /08 /août /2015 06:20
PCF: les militants bretons choisissent à une large majorité la ligne d'une gauche offensive et citoyenne, anti-libérale et anti-austérité avec le Front de Gauche pour les Régionales et choisissent Xavier Compain comme chef de file

Du 2 au 8 juillet 2015 avait lieu la consultation de tous les adhérents communistes sur les Régionales à partir du bulletin de vote adopté le 27 juin à Pontivy. Les adhérents des 4 départements de la Bretagne administrative ont validé à une très large majorité les choix de la conférence régionale du 27 juin: une liste de rassemblement anti-austérité avec le Front de Gauche mais ouverte à d'autres forces et citoyens qui veulent rompre avec les logiques libérales pour les élections Régionales du 6 et 13 décembre 2015 et le choix de Xavier Compain pour animer et diriger la liste et la campagne du côté des Communistes.

Voici les résultats de cette consultation interne des communistes département par département:

Vote 1, sur le positionnement pour le premier tour des élections régionales (« Pour une liste de transformation sociale, écologique, démocratique et féministe, et de large rassemblement antilibéral au premier tour des élections régionales de Décembre 2015, avec le front de gauche et toutes celles et ceux qui voudront agir contre l’austérité et pour des politiques régionales d’une gauche offensive et citoyenne ») :

Votants : 1038

Exprimés : 1020 soit 98,27% des votants

Pour : 893 soit 87,55% des exprimés

Contre : 78 soit 7,65% des exprimés

Abstentions : 49 soit 4,80% des exprimés

Vote 2, sur le chef de file (« Le chef de file des communistes pour les élections régionales de Décembre 2015 est Xavier Compain » :

Votants : 1040

Exprimés : 1027 soit 98,75% des votants

Pour : 906 soit 88,22% des exprimés

Contre : 62 soit 6,04% des exprimés

Abstentions : 60 soit 5,84% des exprimés

Au niveau des différentes fédérations, les résultats globaux donnent ceci:

Vote 1: le premier tour des élections régionales (« Pour une liste de transformation sociale, écologique, démocratique et féministe, et de large rassemblement antilibéral au premier tour des élections régionales de Décembre 2015, avec le front de gauche et toutes celles et ceux qui voudront agir contre l’austérité et pour des politiques régionales d’une gauche offensive et citoyenne »

Finistère:

votants: 313 (sur 590 adhérents à jour): 53% de participation

Pour: 256 (82,58%)

Contre: 27 (8,71%)

Abstention: 27 (8,71%)

Côtes d'Armor:

votants: 264 (sur 595 cotisants): 44,37% de participation

Pour: 218 (83,52%)

Contre: 32 (12,26%)

Abstention: 11 (4,21%)

Morbihan:

votants: 224 (sur 420 cotisants): 53,33% de participation

Pour: 213 (95,52%)

Contre: 5 (2,24%)

Abstention: 5 (2,24%)

Ille et Vilaine:

votants: 237 (sur 436 cotisants): 54,35% de participation

Pour: 206 (91,15%)

Contre: 14 (6,19%)

Abstention: 6 (2,66%)

Vote 2: sur le chef de file (« Le chef de file des communistes pour les élections régionales de Décembre 2015 est Xavier Compain » :

Finistère: 299 votants: 50,68% de participation

Pour: 269 (87,34%)

Contre: 14 (4,55%)

Abstention: 25 (8,12%)

Côtes d'Armor: 268 votants: 45% de participation
Pour: 216 (82,13%)

Contre: 34 (12,93%)

Abstention: 14 (5,3%)

Morbihan: 224 exprimés: 53,33% de participation

Pour: 213 (95%)

Contre: 4 (1,79%)

Abstention: 7 (3,13%)

Ille et Vilaine: 232 exprimés: 53 % de participation

Pour: 208 (89,65%)

Contre: 10 (4,31%)

Abstention: 14 (6%)

Voilà donc les informations qui nous sont parvenues après le 8 juillet 2015, date de clôture de la consultation interne des communistes à partir du bulletin de vote adopté le 27 juin à Pontivy.

Le 13 juillet, Denis Kermen, secrétaire départemental du PCF de l'Ille et Vilaine, a pu annoncer les résultats globaux du vote des communistes bretons pour les élections régionales.

Vote 1, sur le positionnement pour le premier tour des élections régionales (« Pour une liste de transformation sociale, écologique, démocratique et féministe, et de large rassemblement antilibéral au premier tour des élections régionales de Décembre 2015, avec le front de gauche et toutes celles et ceux qui voudront agir contre l’austérité et pour des politiques régionales d’une gauche offensive et citoyenne ») :

Votants : 1038

Exprimés : 1020 soit 98,27% des votants

Pour : 893 soit 87,55% des exprimés

Contre : 78 soit 7,65% des exprimés

Abstentions : 49 soit 4,80% des exprimés

Vote 2, sur le chef de file (« Le chef de file des communistes pour les élections régionales de Décembre 2015 est Xavier Compain » :

Votants : 1040

Exprimés : 1027 soit 98,75% des votants

Pour : 906 soit 88,22% des exprimés

Contre : 62 soit 6,04% des exprimés

Abstentions : 60 soit 5,84% des exprimés

Au niveau des différentes fédérations, les résultats globaux donnent ceci:

Vote 1: le premier tour des élections régionales (« Pour une liste de transformation sociale, écologique, démocratique et féministe, et de large rassemblement antilibéral au premier tour des élections régionales de Décembre 2015, avec le front de gauche et toutes celles et ceux qui voudront agir contre l’austérité et pour des politiques régionales d’une gauche offensive et citoyenne »

Finistère:

votants: 313 (sur 590 adhérents à jour): 53% de participation

Pour: 256 (82,58%)

Contre: 27 (8,71%)

Abstention: 27 (8,71%)

Côtes d'Armor:

votants: 264 (sur 595 cotisants): 44,37% de participation

Pour: 218 (83,52%)

Contre: 32 (12,26%)

Abstention: 11 (4,21%)

Morbihan:

votants: 224 (sur 420 cotisants): 53,33% de participation

Pour: 213 (95,52%)

Contre: 5 (2,24%)

Abstention: 5 (2,24%)

Ille et Vilaine:

votants: 237 (sur 436 cotisants): 54,35% de participation

Pour: 206 (91,15%)

Contre: 14 (6,19%)

Abstention: 6 (2,66%)

Vote 2: sur le chef de file (« Le chef de file des communistes pour les élections régionales de Décembre 2015 est Xavier Compain » :

Finistère: 299 votants: 50,68% de participation

Pour: 269 (87,34%)

Contre: 14 (4,55%)

Abstention: 25 (8,12%)

Côtes d'Armor: 268 votants: 45% de participation
Pour: 216 (82,13%)

Contre: 34 (12,93%)

Abstention: 14 (5,3%)

Morbihan: 224 exprimés: 53,33% de participation

Pour: 213 (95%)

Contre: 4 (1,79%)

Abstention: 7 (3,13%)

Ille et Vilaine: 232 exprimés: 53 % de participation

Pour: 208 (89,65%)

Contre: 10 (4,31%)

Abstention: 14 (6%)

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15 août 2015 6 15 /08 /août /2015 08:20
Photo Le Telegramme, 11 avril 2015

Photo Le Telegramme, 11 avril 2015

Une belle soirée sur le vieux port de la Forêt-Fouesnant: 150 à 200 convives pour la soirée crêpes (bien) organisée par les amis du PCF, avec la présence de nombreux camarades de Fouesnant, de Concarneau, de Rosporden, du pays Bigouden, mais aussi des habitués de ce rendez-vous traditionnel de l'été, des touristes.

Daniel Jouan, membre du conseil Départemental du PCF et de la section de Fouesnant, a pris d'abord la parole pour remercier les bénévoles, la mairie de la Forêt-Fouesnant, et souhaiter à tous une bonne soirée. Ismaël Dupont, secrétaire départemental du PCF Finistère lui a succédé avec le propos que voici, suivi de Xavier Compain, chef de file des Communistes de Bretagne pour les élections régionales, avec un discours très mobilisateur et "punchy". Xavier Compain a évoqué les 3 grands axes du projet pour les Régionales, les raisons de la crise agricole et les solutions que nous proposons, la nécessité de développer le transport public ferroviaire, les circuits courts, l'aide régionale aux plus démunis, l'engagement de la région dans la solidarité internationale, y compris avec Cuba. Notre volonté de faire du neuf et un rassemblement conquérant où chacun trouve sa place dans la diversité des expériences et des apports avec les citoyens, les syndicalistes qui luttent, à qui il a rendu un vibrant hommage.

Chers convives, chers amis, chers camarades,

Avant de permettre à Xavier Compain, membre de la direction nationale et chef de file des communistes pour les Régionales sur la liste du Front de Gauche, de présenter son point de vue de paysan et de spécialiste des questions agricoles sur les origines et les solutions de la crise agricole bretonne, et de développer bien sûr la logique de notre projet pour les Régionales, je voudrais dire quelques mots sur l'utilité et le sens de l'engagement communiste aujourd'hui.

Il est de bon ton depuis 1989 de dire que le communisme comme force politique motrice, espérance et idéal collectif est mort, enterré sous les cendres froides de l'Union Soviétique, condamné par l'histoire, l'évolution de la société et de l'économie.

Rien n'est plus faux !

Le point de départ de l'idée et de l'engagement communiste ne date pas de la révolution d'Octobre et cette idée n'est pas morte avec la disparition de l'URSS et des démocraties populaires.

L'histoire est faite de mouvements de flux et reflux, de mouvements de balancier, elle n'est pas linéaire, … L'excès même de domination sans partage des riches et du capitalisme, la nature invivable des injustices et du niveau d'exploitation et d'inégalités que nous vivons depuis des années, les instabilités financières générées par une économie prédatrice fondée sur la spéculation et le crédit qui se dévore elle-même, vont très certainement ouvrir de nouvelles opportunités pour remettre en cause le système.

La révolte et la colère sont très présentes chez nos concitoyens, même si elles sont souvent mal dirigées. C'est que les médias au service du capital et leur puissance d'intoxication veillent au grain.

Évidemment, depuis 30-40 ans, de grands changements sont intervenus, en partie à cause de l'affaiblissement du monde ouvrier organisé et du pôle de contestation du capitalisme, qui semblent valider cette idée. Les idéaux de coopération, de socialisation des richesses, d'égalité ont de moins en moins de prise sur le réel, le Communisme comme organisation politique décline.

A côté d'évolutions salutaires, comme la prise de conscience, dans les têtes plus que dans les faits, de la fragilité de notre Planète et des nécessaires efforts pour créer un développement humain compatible avec la préservation des ressources, de la terre et de la biodiversité, comme avec la préservation de la qualité de vie des générations futures, ces 40 dernières années auront été le moment d'une révolution conservatrice et libérale.

- La finance a pris le pouvoir sur les économies réelles : le volume des transactions de marché qui ne correspondent pas à des échanges de biens et de services réels est 100 fois plus important que le poids de l'économie réelle. Le volume des échanges d'actions 100 fois plus important que l'investissement.

- La division mondiale du travail est de plus en plus forte, les économies sont de plus en plus intégrées, spécialisées : la mondialisation libérale a détruit toute une partie des emplois de l'industrie, des services, de la recherche, de l'agriculture en France. La course au coût du travail le plus bas et au profit maximum génère une série de délocalisations.

- La classe ouvrière est éclatée, fragmentée, laminée par la désindustrialisation, le développement de la sous-traitance, du précariat, de l'intérim, des services au détriment de la production.

- La part du PIB consacrée aux salaires qui était de 70 % en 1980 est passée à 60 % en 2015. C'est à dire que les revenus du capital et de la finance ont augmenté de 10 points en proportion. Baisse des cotisations patronales, des salaires, hausse des profits des actionnaires, chantage au chômage.

- Les services publics et les entreprises publiques nationalisées sont progressivement et de plus en plus rapidement privatisés ou transformés pour répondre à des exigences de rentabilité et de « moins d’État »

- L'Europe contrôle la politique monétaire, budgétaire, économique et sociale de la France selon des règles libérales dogmatiques avec en ligne de mire principale les intérêts des banques et des rentiers.

- La dette publique augmente avec les intérêts versés aux banques (1,3 milliards sur 1,7 milliards de dette en 2013, 40 après la loi qui oblige l'Etat à se financer par emprunt auprès des banques privées au lieu de recourir à la banque de France).

La dette est on le sait un argument de poids dans leur jeu pour prêcher la résignation au moins-disant social. Et pourtant, la dette est un produit, non pas d'un Etat trop généreux, mais de 30 à 40 ans de politiques de classe, de politiques capitalistes. La dette est l'effet des politiques libérales et capitalistes et le moyen de les approfondir.

- Le pouvoir politique qui dans les pays occidentaux est à l'origine de ces transformations qui donnent les pleins pouvoir aux capitalistes et dégradent la condition des classes moyennes et populaires se dit souvent impuissant à changer le cadre de compétition et de régression qu'il a lui-même créé parfaitement consciemment.

- Résultat : les inégalités sont très fortes. En France, seuls les revenus des 10 % les plus riches ont augmenté depuis quelques années. Il y a plus de 8 millions de pauvres, plus de 5 millions de chômeurs. Au niveau mondial, les 40 plus grosses fortunes mondiales possèdent autant de richesses que la moitié de l'Humanité.

Les grands choix économiques ne sont pas mis en question par les grands partis de Gouvernement, d'accord pour servir la finance et le capital au nom du prétendu pragmatisme ou "réalisme économique", les différences se font sur des enjeux sociétaux, sur le rapport à l’État sécuritaire, à l'immigration, et encore... de moins en moins car le PS nouvelle manière, inspiré par le blairisme et son « réalisme » libéral-conservateur, marche dans les pas de la droite sur l'immigration, la recherche des boucs émissaires, la restriction des libertés, la chasse aux prétendus fraudeurs.

Dans ce contexte, quel est le sens et la raison d'être du combat communiste ?

1) Être communiste, c'est penser que la politique n'est pas seulement une affaire politicienne de conquête du pouvoir, de partage des postes à responsabilité, d'électoralisme, mais le lieu de la réappropriation de son pouvoir et de son destin par le peuple, la population elle-même.

Le Communisme, c'est le mouvement de réappropriation de ce que nous avons en commun, de notre existence sociale et politique. 90 % de la population a des intérêts convergents qui rentrent en contradiction avec les logiques du système capitaliste, comme consommateurs, citoyens, travailleurs : c'est aux communistes de le rappeler.

2) Être communiste, c'est se battre pour une société d'égalité et de coopération contre l'exploitation capitaliste : c'est refuser de penser que le principe de la concurrence des égoïsmes peut organiser seule au niveau des nations ou du monde la société et l'économie, c'est vouloir créer un environnement pour que le travail soit partagé, pour que les progrès techniques et de productivité permettent une réduction du temps de travail, et que tous aient un accès égal à des droits tels que la santé, le transport, l'éducation, la culture, le loisir...

Les progrès techniques et l'universalisation du statut de salarié offrent des conditions objectives pour travailler à la libération du travail: semaine de 30 h, augmentation des revenus suivant l'augmentation de la productivité... A condition d'en finir avec l'organisation par le capitalisme pour renforcer la profitabilité en contenant ou abaissant les salaires du chômage de masse.

Pour le Communisme, la liberté se vit comme démocratie et limitation du pouvoir de l’État - droit à exprimer et vivre selon ses opinions, à agir politiquement par le vote – mais aussi comme pouvoir d'agir : pouvoir de se loger, de travailler, de se soigner, de s'auto-organiser...

Quand les communistes mettent en avant les urgences sociales (loi-vieillissement, santé, précarité ...) c'est toujours avec l'idée, non pas simplement de mettre des emplâtres ou des pansements sur des jambes de bois, mais de gagner des conquêtes immédiates pour rendre la population moins souffrante, plus forte, plus consciente, pour changer le système.

3) Être communiste, c'est être citoyen du monde, internationaliste, construire la Paix dans le respect de l'indépendance des peuples, la construction de rapports économiques entre les nations délivrées de la domination, et promouvoir la fraternité concrète entre les hommes, quelles que soient leurs origines.

Cela nous renvoie en particulier à l'urgence humaine de lutter pour l'accueil des réfugiés et l'effectivité du droit d'asile, la fin de Dublin III et de l'approche sécuritaire. Arrêter de laisser mourir de manière criminelle les migrants fuyants les guerres en Méditerranée (2000 martyrs qui ont déjà sombré en Méditerranée, et combien d'enfants parmi eux ?), de les accueillir en France avec des chiens policiers et des bastonnades. Reprendre le fil de notre histoire faite d'accueil et d'intégration réussie de juifs d'Europe de l'est et d'Allemagne, d'arméniens, d'algériens, de polonais, d'espagnols, d'italiens... La France ne doit pas se figer dans la méfiance xénophobe: elle doit retrouver la voie de la solidarité humaine et internationale.

- Dénucléariser la Bretagne : en finir avec ces 300 têtes de missiles nucléaires de l'île Longue (avec une puissance de destruction de cent fois plus importante que la bombe de Hiroshima et de Nagasaki) qui sont une menace pour les Finistériens et les Bretons (on est pas à l'abri d'un accident ou d'un attentat...), qui coûtent chaque année plusieurs milliards qui seraient mieux investis dans la santé, l'éducation, et qui, quand on modernise et remplace cet arsenal atomique, justifient que l'on poursuive partout dans le monde la prolifération de l'arme nucléaire alors que la France a pris des engagements internationaux pour aller vers l'élimination des armes atomiques.

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14 août 2015 5 14 /08 /août /2015 08:09

Voici un article qui rappelle très clairement des vérités élémentaires et trop peu connues sur l'origine de la dette publique en France que nous a signalé notre camarade de Morlaix Michel Lespagnol:

Les politiques d'austérité en France et en Europe sont justifiées par les dettes publiques des Etats.

Effectivement, en 2013, chaque français se retrouve avec une dette de 30 000€ à la naissance. Il est aussi possesseur d'un patrimoine largement supérieur (pour l'instant). Or, en 1973, cette dette n'était que de 881€. Comment en est-on arrivé là?

En 1945, la dette représentait 300% du PIB (Produit Intérieur Brut) de la France, 40% en 1950 et 15% en 1973, pour être de 92% du PIB en 2013.

Il est facile de voir que de 1945 à 1973, la dette de la France a régulièrement baissé malgré la reconstruction du pays et les guerres d'Indochine et d'Algérie. De plus, pendant cette période, la France a augmenté son patrimoine commun de façon importante et constitué des services publics efficaces. En même temps, la part de rémunération du travail a augmenté jusqu'à représenter plus de 70% du PIB.

Depuis, nous avons assisté à un retournement de situation. En effet, 40 ans de cure d'austérité ont rétabli la rémunération du capital, la part du PIB consacrée aux salaires est repassée à 60%, les services publics et la sécurité sociale sont en cours de destruction sans pour autant régler le problème du chômage. De plus le patrimoine national est bradé à vil prix, comme les réseaux autoroutiers ou de télécommunications etc...

En fait, le changement est dû à la loi du 3 janvier 1973 qui oblige l'Etat à se financer par emprunt auprès des banques privées au lieu de recourir à la banque de France comme précédemment. Dès 1973, la première conséquence de cette loi a été la multiplication par 4 des intérêts payés par l'Etat.

Sur les 1 700 000 000 € de dette en 2013, 1 300 000 000 € sont le coût des intérêts générés par cette loi auprès des banques privées.

La charge de remboursement de cette dette et de ses intérêts est le premier poste des dépenses publiques supérieur au budget annuel de l'éducation nationale. La deuxième conséquence de cette loi est la soumission de l'Etat aux grands groupes financiers internationaux.

Par conséquent, la justification des politiques d'austérité qui rongent les emplois, les salaires, les retraites, et tous les services publics n'est que la conséquence de choix politiques faits pour rétablir la rémunération du capital avec pour conséquence l'abandon de l'indépendance nationale et de la capacité d'intervention politique.

En 2005, lors de la campagne contre le TCE qui imposa à l'Europe les mêmes règles, Raoul Marc Jennar avait parlé de "La Trahison des élites". En effet les valets de ceux qui s'enrichissent en dormant nous proposent de travailler plus pour gagner plus alors que les progrès techniques devraient nous permettre de travailler moins pour travailler tous et vivre mieux.

Cette loi dite "Pompidou Rothschild" a été élaborée en grande partie par Valéry Giscard d'Estaing. Dominique Strauss-Kahn était le négociateur français pour son extension à l'Europe dans le traité de Maastricht. Cette logique a été refusée par le Référendum sur la constitution européenne, puis validé par le gouvernement dans le traité de Lisbonne en 2008.

Pierre Chevrot (dans le journal Au fil du temps de la CGT).

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