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5 août 2015 3 05 /08 /août /2015 13:16
Pierre Laurent: "L'amalgame fait par la Turquie entre le PKK et Daesh est inacceptable"

Le secrétaire national du Parti communiste français, Pierre Laurent, a écrit à François Hollande, l’enjoignant à agir "pour que la Turquie stoppe ses opérations contre le PKK et revienne à la table des négociations".

Monsieur le Président,

Je souhaitais vous faire part de mes plus vives inquiétudes suscitées par les opérations militaires turques engagées par le Président R.T. Erdogan ces dix derniers jours.

Sous la pression évidente des États-Unis, le président Erdogan a lancé des frappes contre les positions de Daesh en Syrie mais les a accompagnées dans le même temps de frappes contre les positions du PKK en Irak et en Turquie, brisant le cessez-le-feu décrété en 2013 à l'initiative du PKK. Le chef de l'État turc a annoncé qu'il rompait le processus de négociations avec Abdullah Öcalan.

Ces actions sont inacceptables et doivent être condamnées fermement.

Depuis l'attentat du 20 juillet à Suruç tuant 32 jeunes et faisant des centaines de blessés, attentat qui n'a toujours pas été revendiqué par Daesh, ces opérations militaires hors du territoire turc s'accompagnent en Turquie même de l'installation d'un climat de terreur et de répression contre la population, avec l'utilisation de balles réelles contre des manifestants et plus de 1 500 arrestations – pour l'essentiel des membres et élus du HDP, des syndicalistes, des militantes féministes, et des jeunes.

Qui plus est, des poursuites « pour soutien à la rébellion » sont engagées contre Selahattin Demirtaş et Figen Yüksekdag, co-présidents du HDP qui vient de recueillir 13,1% des suffrages aux législatives du 7 juin et qui est désormais le 4e groupe parlementaire avec 80 députés offrant à la Turquie un espoir de paix et de démocratie longtemps attendu.

Je vous demande instamment d'intervenir en faveur de la protection des co-présidents du HDP, Selahattin Demirtaş et Figen Yüksekdag. Selahattin Demirtaş a réagi à ces accusations par des paroles fortes de paix, affirmant qu'il ne laisserait pas le pays plonger dans la guerre et en lançant un appel à l'union et à la responsabilité.

Mais le chef de l'État turc fait la démonstration que sa priorité n'est pas la lutte contre l'État islamique ni la « lutte contre le terrorisme ».

Le président Erdogan, contrarié dans son projet de nature dictatoriale, veut aujourd'hui se débarrasser par la force d'une opposition démocratique dotée d'un projet d'avenir pour le pays et qui bénéficie du soutien populaire. Nous ne pouvons rester indifférents à ces atteintes à la démocratie ni à la violence qui les accompagne.

La politique du président Erdogan est lourde de dangers pour la démocratie, pour la paix et pour toute la population de Turquie, de même que pour les populations du nord de la Syrie et du Rojava, ainsi que celles du Kurdistan irakien dont le ministre des relations extérieures a exigé, vendredi, l'arrêt des bombardements. L'action militaire et répressive de la Turquie est de nature à précipiter la région, déjà en guerre, dans un embrasement dont nul ne peut, vous le reconnaîtrez, prévoir l'issue.

Nombreux reconnaissent aujourd'hui ce que je dénonçais depuis longtemps pour l'avoir constaté lors de ma visite à Suruç en octobre dernier. Les forces de Daesh ont largement bénéficié du soutien de la Turquie, passant aisément la frontière turco-syrienne pour s'approvisionner en armes, matériels et combattants alors que les volontaires kurdes se portant au secours de la population de Kobanê étaient empêchés de passer. J'ai pu constater aussi à quel point les autorités turques ont fait peser sur les seules municipalités dirigées par le HDP (les villes de Diyarbakir, Suruç, Nusayibin, Cisré, Mârdin) la responsabilité et le poids de l'accueil et de l'aide aux dizaines de milliers de réfugiés irakiens et syriens, notamment Yézidis et ceux arrivés de Kobanê, autrement dit ceux sauvés et aidés par le PKK.

Vous qui, à titre personnel, avez reçu la commandante des forces YPG de Kobanê en février dernier en soulignant l'action majeure des YPG qui ont infligé leur première défaite militaire et politique aux obscurantistes de Daesh, vous n'êtes pas sans savoir le rôle incontournable que joue le PKK pour la paix, la liberté, le progrès et la démocratie dans la région.

La France ne peut donc rester silencieuse et doit activement oeuvrer au retour de la paix et de la démocratie, à un cessez-le-feu et à la reprise des négociations avec le PKK que son dirigeant A. Öcalan engageait, en mars dernier, dans l'étape historique du désarmement, étape saluée par le président Erdogan lui-même.

Il est du devoir de la France de se démarquer nettement des soutiens, en particulier américains, apportés à la Turquie au cours de la réunion de l'OTAN du 28 juillet dernier. Cela signifie la suspension de toute coopération militaire, policière ou judiciaire avec le régime d'Ankara qui a fait le choix d'une répression brutale contre quiconque s'oppose à sa politique. La France ne peut, de près ou de loin, se trouver complice d'une telle politique ni de telles atteintes aux droits humains.

Notre devoir est également de mettre tous les moyens politiques et diplomatiques en oeuvre pour obtenir un cessez-le-feu avec les forces du PKK et pour une initiative de relance du processus de paix en Turquie qui doit être placée sous les auspices de la « communauté internationale ».

L'avancée dramatique de l'État islamique en Irak et en Syrie ne peut être stoppée en frappant les rares forces de progrès qui résistent avec courage, et succès, contre Daesh. Je réitère ici ma demande solennelle de voir la France prendre l'initiative pour que l'Union européenne sorte le PKK de la liste des organisations terroristes. Le courage politique de la France doit être à la hauteur du courage de ces femmes et hommes qui, sans moyen adéquat, vont au feu contre une force, l'État islamique, largement mieux équipée et soutenue, directement et indirectement, par des puissances régionales.

L'amalgame fait par la Turquie entre le PKK et Daesh est inacceptable et doit être dénoncé. Notre pays ne peut cautionner les bombardements turcs et doit agir pour que la Turquie stoppe ses opérations contre le PKK et revienne à la table des négociations.

L'avenir du Proche et du Moyen-Orient ne peut en aucun cas se dessiner dans l'appui, même implicite, d'une puissance membre du Conseil de sécurité de l'ONU comme la France à la stratégie autoritaire opportuniste du président turc.

Je vous prie d'agréer, Monsieur le Président, l'expression de ma haute considération.

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5 août 2015 3 05 /08 /août /2015 07:05

communiqué du Front de Gauche du Pays de Douarnenez sur la crise agricole.

CRISE AGRICOLE : CHANGER DE MODELE

Trois ans après les soubresauts de l'empire Doux, moins de 2 ans après la liquidation de l'entreprise Gad, le secteur agricole connaît une nouvelle crise d'une gravité rarement atteinte.

Ce sont toutes les filières d'élevage qui sont entrées dans la tourmente avec un effondrement des cours qui risque de conduire à la disparition de milliers d'exploitations agricoles avec de probables et graves conséquences pour l'emploi dans les entreprises d'amont et d'aval (fournisseurs, transformateurs...).

Le plan d'urgence en faveur de l'élevage que vient de présenter le Gouvernement peut momentanément circonscrire l'incendie et apaiser les tensions.

Il ne répond au problème que par des mesures financières à court terme sans mesures politiques dignes de ce nom; c’est finalement une forme d’aumône qui ne changera pas les règles du jeu.

De ce point de vue, ce plan n'est pas de nature à résoudre durablement la crise en cours.

Pour le Front de Gauche, ce qui est en cause, c'est la poursuite d'un modèle agricole à bout de souffle où les agriculteurs deviennent des fournisseurs de matière première à bas prix.

Ce modèle est directement percuté par la logique libérale d'une Europe où il n'y a plus d'autre instrument de régulation que la « main invisible » du marché dominé par les oligopoles de la distribution ; un marché où règne le dumping social et environnemental pratiqué par certains Etats.

La suppression des quotas laitiers en est le triste symbole.

Et si le prix du boeuf payé à l'éleveur n'a quasiment pas bougé depuis des décennies, il a augmenté de 35 % pour le consommateur sur les 10 dernières années !

La question fondamentale qui est posée, c'est de savoir quel type d'agriculture on veut pour l'avenir :

Soit une agriculture hyper industrialisée,avec une concentration des exploitations de type « fermes des 1000 vaches » et un accroissement des importations d'aliment pour le bétail, se situant dans la logique concurrentielle du marché mondial et conduisant à une désertification rapide des territoires ruraux.

Soit une agriculture en rupture avec le modèle productiviste et libéral,basé sur les principes de souveraineté alimentaire et de coopération internationale :

Elevage lié au sol, maîtrise des productions et régulation dynamique à l'échelle européenne, partage des droits à produire, prix garantis et rémunérateurs permettant aux agriculteurs de vivre décemment de leur travail, soutien clair aux pratiques agricoles respectueuses de l'environnement, aménagement équilibré du territoire.

Et çà, c'est un véritable choix de société.

Crise agricole: changer de modèle. Communiqué du Front de Gauche du Pays de Douarnenez
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3 août 2015 1 03 /08 /août /2015 06:44

« Nous voulons l’internationale de la liberté, de la paix, de la justice et du droit ouvrier ». Ces paroles de Jean Jaurès ont été rappelées par Patrick Le Hyaric, directeur de l’Humanité et député au Parlement européen, lors de la commémoration du 101ème anniversaire de l'assassinat du fondateur de l'Humanité. Entouré d'élus, de lecteurs et de personnels du journal venus pour cet hommage au Café du Croissant à Paris, il a déclaré : « Jaurès, c’est la clairvoyance pour que la politique, la coopération et la diplomatie prennent en permanence le pas sur la guerre économique et militaire ».

Réalisation : Abrahim Saravaki

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3 août 2015 1 03 /08 /août /2015 05:52
Du bon usage, ou pas, de la taxe carbone

Gérard Le Puill

Dimanche, 26 Juillet, 2015

Humanite.fr

Alors qu’il était de 14,50€ jusqu’à présent, les députés socialistes et écologistes ont décidé que le prix de la taxe carbone passera à 22€ en 2016, puis à 56€ en 2020 avant de s’envoler à 100€ en 2030. Il reste à voir comment seront utilisées ces nouvelles recettes.

Le projet de loi sur la « transition énergétique » avait été présenté le 18 juin 2014, par Ségolène Royal, la ministre de l’Ecologie également en charge de l’Energie. La loi a été votée le 22 juillet dernier, soit 13 mois plus tard. Alors que les députés du parti de Sarkozy ont voté contre et que ceux du Front de gauche se sont abstenus, les parlementaires du Parti socialiste et d’Europe Ecologie Les Verts qui ont voté le texte, se sont entendus pour alourdir la « taxe carbone » pour les prochaines années. Son prix de 14,50€ la tonne jusqu’à présent passera 22€ en 2016, 56€ en 2020 pour atteindre 100€ en 2030.

On sait peu de choses sur la manière dont sera payé cet impôt indirect par les contribuables. On peut penser que le prix des carburants que chacun met dans son réservoir pour aller travailler augmentera en conséquence. Il reste à savoir si cela se traduira par une réduction sensible de la circulation automobile en France, laquelle ne baissera que si les gens se voient proposer des alternatives praticables. On peut penser qu’il y aurait de grandes possibilités de développer le covoiturage domicile-travail si des mesures financières incitatives étaient mises en place en utilisant pour cela une partie des ressources fournies par la taxe carbone comme je le suggère dans mon dernier livre(1).

Si pour économiser de l’essence ou du gazole, trois ou quatre personnes s’associent pour aller au travail dans la même zone avec la même voiture, cette initiative mérite une récompense financière supplémentaire. Elle peut prendre la forme d’une prime mensuelle pour stimuler une démarche collective qui met moins de voitures sur les routes chaque jour, rend de ce fait la circulation plus fluide et contribue à réduire nos importations de pétrole tout en émettant moins de gaz à effet de serre. Cette utilisation des ressources financières issues de la taxe carbone débouchera sur du gagnant-gagnant. Si, en revanche, cet argent est utilisé pour équilibrer le budget de l’Etat, voire pour faire de nouveaux cadeaux au grand patronat comme avec le CICE, on aura imposé au peuple cette écologique punitive et inefficace dont Ségolène Royal disait ne pas vouloir avant de céder le dernier jour face aux partisans de l’alourdissement de la taxe carbone.

Si maintenant une autre partie du produit de la taxe et réservée aux bailleurs sociaux et aux propriétaires de logements qui ont des revenus moyens et modestes pour les aider à financer les travaux d’isolation des immeubles et des maisons afin de réduire la facture énergétique et les émissions de gaz à effet de serre qui vont avec, les recettes fiscales générées par la taxe carbone auront été utilisées de manière utile. Mettre en place une telle taxe ne peut avoir de résultat positif que si le produit de la taxe permet aux ménages qui la paient de réduire d’autres dépenses, avec surcroît, un freinage du réchauffement climatique.

Mais la taxe carbone portée à 100€ la tonne en 2030 pourrait devenir une nouvelle forme de racket si on continue de confier le non aménagement du territoire aux promoteurs immobiliers, aux grands patrons et aux barons que l’on installera à la tête des nouvelles régions dont les prétendus pôles de compétitivité sont des pôles de concentration des emplois et des ressources au cœur des agglomérations alors que le lieu de résidence des travailleurs s’éloigne chaque année de leur lieu de travail. Surtout que la voiture individuelle est trop souvent l’unique solution pour se rendre au travail dans ces cas là.

On ne peut pas séparer le montant prévu de cette la taxe carbone à 100€ en 2030 des objectifs rappelés dans le cadre de la loi votée mardi sur la transition énergétique qui est de réduire les émissions de gaz à effets de serre de 40% en 2030 par rapport à 1990 et de les diviser par quatre en 2050. Cela ne se fera pas sans réduire considérablement la circulation sur les routes et sans avoir d’ci là des millions de logements économes en énergie.

(1) « L’Ecologie peut encore sauver l’économie » , de Gérard Le Puill ,une coédition de Pascal Galodé et de l’Humanité, 312 pages 22€

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3 août 2015 1 03 /08 /août /2015 05:49
Cécile Rousseau
Vendredi, 31 Juillet, 2015
L'Humanité

La Poste a présenté jeudi des résultats en progression au premier semestre 2015, réalisés au prix de 5 098 suppressions d’emplois.

La Poste persiste dans son obsession du chiffre. Le groupe a présenté jeudi des bénéfices en hausse de 31,7 % au premier semestre 2015, à 424 millions d’euros, un chiffre d’affaires en augmentation de 4,5 % et un résultat d’exploitation qui s’élève à 616 millions d’euros, soit + 44,3 %. Dans un communiqué, la direction de l’entreprise s’est félicitée que les « résultats du groupe enregistrent une progression, illustrant les premières réalisations du plan stratégique “La Poste 2020 : conquérir l’avenir” ».

Sauf que derrière les discours triomphants, l’austérité s’amplifie pour les agents. Les bénéfices des six derniers mois reposent en partie sur 5 098 suppressions d’emplois, laissant présager au moins 10 000 disparitions de postes d’ici la fin de l’année. Avec 90 000 emplois passés à la trappe en dix ans, un malaise social toujours aussi fort, les limites sont atteintes. Pour Bernard Dupin, administrateur CGT, « cette politique de suppressions de postes ne pourra pas durer encore longtemps. Nous ne supportons plus cette logique gestionnaire. La seule chose qui intéresse Philippe Wahl, PDG du groupe, c’est d’obtenir des résultats rapidement ! La Poste est l’entreprise qui touche le plus de crédit impôt compétitivité emploi (CICE), avec 341 millions d’euros prévus en 2015 » ! L’entreprise se débarrasse des emplois, mais amplifie l’externalisation. Comme le note la CGT, « les services extérieurs et la sous-traitance générale ont augmenté de 51 millions, soit 7,41 % », celle des transports a, elle, « progressé de 237 millions, soit 14,55 % ».

L’autre levier expliquant les résultats du groupe est la hausse du prix du timbre. L’augmentation historique de 7 % en janvier 2015 sera bientôt suivie par un nouveau renchérissement de 3,6 % en janvier 2016. La lettre à timbre vert grimpera de 0,68 à 0,70 euro tandis que celle à timbre rouge passera de 0,76 à 0,80 euro. Une aberration pour Régis Blanchot, administrateur SUD PTT : « On n’a même pas encore mesuré tout l’impact de cette première augmentation sur le courrier qu’on en prévoit déjà une autre ! On assiste à une accélération de la baisse du trafic, à cause des accumulations des hausses de tarifs qui font fuir les utilisateurs ! La Poste a déjà utilisé la moitié des augmentations autorisées par l’Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques et des Postes – NDLR), quelle stratégie va-t-elle trouver après ? »

Le service public continue de faiblir

La Poste justifie cette énième revalorisation des prix par la nécessité de maintenir le volume de courrier, alors que ce sont précisément ces tarifs élevés qui organisent leur chute, argument propice aux restructurations incessantes dans les centres de tri et de distribution. Pendant ce temps-là, le service public continue de faiblir. Régis Blanchot rappelle que « l’Arcep a informé La Poste qu’elle ne remplissait plus son obligation de qualité de service à J + 2 (courrier qui arrive bien deux jours après l’envoi – NDLR) alors que la norme avant était à J +1 ! La Poste ne rend plus le service correctement et veut demander aux gens de payer plus cher » ! Mais La Poste persiste dans cette logique. Elle espère ainsi atteindre ses objectifs de hausse de 3 % du chiffre d’affaires pour l’année 2015. En tondant la laine sur le dos des usagers et des salariés.

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3 août 2015 1 03 /08 /août /2015 05:42
Dimanche 9 août : ensemble marchons pour la paix
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1 août 2015 6 01 /08 /août /2015 08:52

Front de gauche : Brit Air doit rester à Morlaix
http://www.ouest-france.fr/front-de-gauche-brit-air-doit-rester-morlaix-3584445

« Hop ! Brit Air, doit maintenir tous les emplois à Morlaix. » Tel est le souhait du Front de gauche du pays de Morlaix à la suite de l'annonce du projet de fusion présenté le 16 juillet par la direction de Hop ! qui « menace clairement le maintien de l'emploi des 350 salariés de l'entreprise morlaisienne ».

Le Front de gauche rappelle que la restructuration voulue par la direction pour « optimiser les coûts et rendre l'entreprise plus agile et plus compétitive, l'amène à estimer un sureffectif de 245 postes dans les trois antennes régionales de la société dont une centaine à Morlaix. »

La fusion annoncée entraîne une délocalisation de certains services et de postes vers Nantes ou Paris-Rungis. « Cette situation inacceptable pour les personnels est en outre une bien mauvaise nouvelle pour la situation de l'emploi en Pays de Morlaix », poursuit le parti. Qui demande aux élus du territoire « d'agir pour refuser qu'une fois de plus la seule logique de rentabilité ne l'emporte sur la préservation des conditions de vie et de travail des salariés d'une entreprise de notre région. »

Casse sociale à Hop! Brit'Air, le Front de Gauche du pays de Morlaix interpelle (Ouest-France)
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31 juillet 2015 5 31 /07 /juillet /2015 14:06
Alexis Tsipras : « L’austérité est une impasse »

Entretien réalisé par Kostas Arvanitis (STO kokkino)

Traduction Théo Koutsaftis

Vendredi, 31 Juillet, 2015

L'Humanité

Mercredi, Sto Kokkino, radio proche de Syriza, diffusait un long entretien avec le premier ministre grec. Avec l’autorisation de nos confrères, nous en publions ici de larges extraits. Un éclairage inédit sur les rudes négociations entre Athènes et créanciers et sur le coup d’État financier dirigé contre le gouvernement de gauche. Parlons de ces six mois de négociations.

Quel bilan en tirez-vous ?

Alexis Tsipras

Il faudra en tirer les conclusions de façon objective, sans s’avilir ni s’autoflageller, car ce semestre a été un semestre de grandes tensions et de fortes émotions. Nous avons vu remonter à la surface des sentiments de joie, de fierté, de dynamisme, de détermination et de tristesse, tous les sentiments. Mais je crois qu’au bout du compte si nous essayons de regarder objectivement ce parcours, nous ne pouvons qu’être fiers, parce que nous avons mené ce combat. Nous avons tenté, dans des conditions défavorables, avec un rapport de forces difficile en Europe et dans le monde, de faire valoir la raison d’un peuple et la possibilité d’une voie alternative. Au bout du compte, même si les puissants ont imposé leur volonté, ce qui reste c’est l’absolue confirmation, au niveau international, de l’impasse qu’est l’austérité. Cette évolution façonne un tout nouveau paysage en Europe.

Qu’en est-il aujourd’hui du mandat populaire donné à Syriza ? Les memoranda n’ont pas été déchirés. L’accord est particulièrement dur…

Alexis Tsipras

Le mandat que nous avons reçu du peuple grec était de faire tout notre possible afin de créer les conditions, quel qu’en soit le coût politique, pour que le peuple grec cesse d’être saigné.

Vous aviez dit que les memoranda seraient supprimés avec une seule loi.

Alexis Tsipras

Ne vous référez pas à l’un de mes discours de 2012. Avant les élections, je n’ai pas dit que les memoranda pouvaient être supprimés avec une seule loi. Personne ne disait cela. Nous n’avons jamais promis au peuple grec une balade de santé. C’est pour cela que le peuple grec a conscience et connaissance des difficultés que nous avons rencontrées, auxquelles lui-même fait face, avec beaucoup de sang-froid. Nous avons dit que nous mènerions le combat pour sortir de ce cadre d’asphyxie imposé au pays à cause de décisions politiques prises avant 2008 générant déficits et dettes, et après 2008, nous liant les mains. Nous avions un programme et nous avons demandé au peuple de nous soutenir afin de négocier dans des conditions difficiles pour pouvoir le réaliser. Nous avons négocié durement, dans des conditions d’asphyxie financière jamais vues auparavant. Pendant six mois, nous avons négocié et en même temps réalisé une grande partie de notre programme électoral. Pendant six mois, avec l’angoisse constante de savoir si à la fin du mois nous pourrions payer les salaires et les retraites, faire face à nos obligations à l’intérieur du pays, envers ceux qui travaillent. C’était cela notre angoisse constante. Et, dans ce cadre, nous avons réussi à voter une loi sur la crise humanitaire. Des milliers de nos concitoyens, en ce moment, bénéficient de cette loi. Nous avons réussi à réparer de grandes injustices, comme celles faites aux femmes de ménage du ministère des Finances, aux gardiens d’école, aux employés de la radiotélévision publique ERT, qui a rouvert. Sans essayer d’enjoliver les choses, n’assombrissons pas tout. Si quelqu’un a le sentiment que la lutte des classes est une évolution linéaire, qu’elle se remporte en une élection et que ce n’est pas un combat constant, qu’on soit au gouvernement ou dans l’opposition, qu’il vienne nous l’expliquer et qu’il nous donne des exemples. Nous sommes devant l’expérience inédite d’un gouvernement de gauche radicale dans les conditions de l’Europe néolibérale. Mais nous avons aussi, à gauche, d’autres expériences de gouvernement et nous savons que gagner les élections ne signifie pas, du jour au lendemain, disposer des leviers du pouvoir. Mener le combat au niveau gouvernemental ne suffit pas. Il faut le mener, aussi, sur le terrain des luttes sociales.

Pourquoi avez-vous pris cette décision de convoquer un référendum ?

Alexis Tsipras

Je n’avais pas d’autre choix. Il faut garder en tête ce que j’avais avec le gouvernement grec entre les mains le 25 juin, quel accord on nous proposait. Je dois admettre que c’était un choix à haut risque. La volonté du gouvernement grec n’était pas seulement contraire aux exigences des créanciers, elle se heurtait au système financier international, au système politique et médiatique grec. Ils étaient tous contre nous. La probabilité que nous perdions le référendum était d’autant plus élevée que nos partenaires européens ont poussé cette logique jusqu’au bout en décidant de fermer les banques. Mais c’était pour nous la seule voie, puisqu’ils nous proposaient un accord avec des mesures très difficiles, un peu comme celles que nous avons dans l’accord actuel, voire légèrement pires, mais dans tous les cas des mesures difficiles et à mon avis inefficaces. En même temps, ils n’offraient aucune possibilité de survie. Car, pour ces mesures, ils offraient 10,6 milliards sur cinq mois. Ils voulaient que la Grèce prenne, une fois ses engagements tenus, ce qui restait du programme précédent en termes de financements, sans un euro en plus, parce que telle était l’exigence des Néerlandais, des Finlandais, des Allemands. Le problème politique principal des gouvernements du Nord était qu’ils ne voulaient absolument pas aller devant leurs Parlements pour donner ne serait-ce qu’un euro d’argent « frais » à la Grèce, car ils s’étaient eux-mêmes enfermés dans un climat populiste selon lequel leurs peuples payaient pour ces paresseux de Grecs. Tout ceci est bien sûr faux, puisqu’ils paient pour les banques, pas pour les Grecs. Qu’a apporté la position forte tenue contre vents et marées par le peuple grec au référendum ? Elle a réussi à internationaliser le problème, à le faire sortir des frontières, à dévoiler le dur visage des partenaires européens et des créanciers. Elle a réussi à donner à l’opinion internationale l’image, non pas d’un peuple de fainéants, mais d’un peuple qui résiste et qui demande justice et perspective. Nous avons testé les limites de résistance de la zone euro. Nous avons fait bouger les rapports de forces. La France, l’Italie, les pays du Nord avaient tous des positions très différentes. Le résultat, bien sûr, est très difficile mais, d’un autre côté, la zone euro est arrivée aux limites de sa résistance et de sa cohésion. Les six prochains mois seront critiques et les rapports de forces qui vont se construire durant cette période seront tout aussi cruciaux. En ce moment, le destin et la stratégie de la zone euro sont remis en question. Il y a plusieurs versions. Ceux qui disaient « pas un euro d’argent frais » ont finalement décidé non pas seulement un euro mais 83 milliards. Donc de 10,6 milliards sur cinq mois on est passé à 83 milliards sur trois ans, en plus du point crucial qu’est l’engagement sur la dépréciation de la dette, à discuter en novembre. C’est un point clé pour que la Grèce puisse, ou non, entrer dans une trajectoire de sortie de la crise. Il faut cesser avec les contes de messieurs Samaras et Venizelos, qui prétendaient sortir des memoranda. La réalité est que ce conte avait un loup, ce loup c’est la dette. Avec une dette à 180-200 % du PIB, on ne peut pas avoir une économie stable. Le seul chemin que nous pouvons suivre est celui de la dépréciation, de l’annulation, de l’allégement de la dette. La condition pour que le pays puisse retrouver une marge financière, c’est qu’il ne soit plus obligé de dégager des excédents budgétaires monstrueux, destinés au remboursement d’une dette impossible à rembourser.

Le non au référendum était un non à l’austérité…

Alexis Tsipras

Il y avait deux parties dans la question posée au référendum. Il y avait la partie A qui concernait les mesures prérequises et la partie B qui concernait le calendrier de financement. Si nous voulons être tout à fait honnêtes et ne pas enjoliver les choses, par rapport à la partie A, l’accord qui a suivi le référendum est similaire à celui que le peuple grec a rejeté. En ce qui concerne la partie B par contre, et là nous devons être honnêtes, c’est le jour et la nuit. Nous avions cinq mois, 10,6 milliards, cinq « revues ». Nous avons 83 milliards – c’est-à-dire une couverture totale des besoins financiers sur le moyen terme (2015-2018), dont 47 milliards pour les paiements externes, 4,5 milliards pour les arriérés du secteur public et 20 milliards pour la recapitalisation des banques et, enfin, l’engagement crucial sur la question de la dette. Il y a donc un recul sur la partie A de la part du gouvernement grec, mais sur la partie B il y a une amélioration : le référendum a joué son rôle. Le mercredi soir précédent le scrutin, certains avaient créé les conditions d’un coup d’État dans le pays, en proclamant qu’il fallait envahir Maximou (le Matignon grec – NDLR), que le gouvernement emmenait le pays vers une terrible catastrophe économique, en parlant de files d’attente devant les banques. Je dois dire que le peuple grec a su garder son sang-froid, au point que les télévisions avaient du mal à trouver du monde pour se plaindre de la situation, ce sang-froid était incroyable. Ce soir-là, je me suis adressé au peuple grec et j’ai dit la vérité. Je n’ai pas dit : « Je fais un référendum pour vous sortir de l’euro. » J’ai dit : « Je fais un référendum pour gagner une dynamique de négociation. » Le non au mauvais accord n’était pas un non à l’euro, un oui à la drachme. On peut m’accuser d’avoir fait de mauvais calculs, d’avoir eu des illusions, mais à chaque moment, j’ai dit les choses clairement, j’ai informé deux fois le Parlement, j’ai dit la vérité au peuple grec.

Avec dans vos mains, les 61,2 % que vous a donnés le peuple grec, quel aurait été l’accord qui vous aurait satisfait lors de votre retour de Bruxelles ?

Alexis Tsipras

Le référendum a été décidé le jour de l’ultimatum, le 25 juin, vendredi matin, lors d’une réunion que nous avons tenue à Bruxelles, avec, devant nous, la perspective d’une humiliation sans sortie possible. C’était, pour eux, à prendre ou à laisser. « The game is over », répétait le président du Conseil européen, Donald Tusk. Ils ne s’en cachaient pas, ils voulaient des changements politiques en Grèce. Nous n’avions pas d’autre choix, nous avons choisi la voie démocratique, nous avons donné la parole au peuple. Le soir même en rentrant d’Athènes, j’ai réuni le Conseil gouvernemental où nous avons pris la décision. J’ai interrompu la séance pour communiquer avec Angela Merkel et François Hollande. Je leur ai fait part de ma décision ; le matin même, je leur avais expliqué que ce qu’ils proposaient n’était pas une solution honnête. Ils m’ont demandé ce que j’allais conseiller au peuple grec et je leur ai répondu que je conseillerai le non, pas dans le sens d’une confrontation mais comme un choix de renforcement de la position de négociation grecque. Et je leur ai demandé de m’aider à mener à bien ce processus, calmement, de m’aider afin que soit accordé par l’Eurogroupe, qui devait se réunir quarante-huit heures plus tard, une extension d’une semaine du programme afin que le référendum ait lieu dans des conditions de sécurité et non pas dans des conditions d’asphyxie, avec les banques fermées. Ils m’ont tous les deux assuré à ce moment-là, qu’ils feraient tout leur possible dans cette direction. Seule la chancelière m’a prévenu qu’elle s’exprimerait publiquement sur le référendum, en présentant son enjeu comme celui du maintien ou non dans l’euro. Je lui ai répondu que j’étais en absolu désaccord, que la question n’était pas euro ou drachme, mais qu’elle était libre de dire ce qu’elle voulait. Là, la conversation s’est arrêtée. Cette promesse n’a pas été tenue. Quarante-huit heures plus tard, l’Eurogroupe a pris une décision très différente. Cette décision a été prise au moment où le Parlement grec votait le référendum. La décision de l’Eurogroupe a mené en vingt-quatre heures à la décision de la BCE de ne pas augmenter le plafond ELA (mécanisme de liquidités d’urgence dont dépendent les banques grecques – NDLR) ce qui nous a obligés à instaurer un contrôle de capitaux pour éviter l’effondrement du système bancaire. La décision de fermer les banques, était, je le pense, une décision revancharde, contre le choix d’un gouvernement de s’en remettre au peuple.

Vous attendiez-vous à ce résultat ?

Alexis Tsipras

J’avoue que jusqu’au mercredi (précédent le scrutin – NDLR) j’avais l’impression que ce serait un combat indécis. À partir du jeudi, j’ai commencé à réaliser que le non allait l’emporter, et le vendredi j’en étais convaincu. Dans cette victoire, la promesse que j’ai faite au peuple grec de ne pas jouer à pile ou face la catastrophe humanitaire a pesé. Je ne jouais pas à pile ou face la survie du pays et des couches populaires. À Bruxelles, par la suite, sont tombés sur la table plusieurs scénarios terrifiants. Je savais durant les dix-sept heures où j’ai mené ce combat, seul, dans des conditions difficiles, que si je faisais ce que me dictait mon cœur – me lever, taper du poing sur la table et partir – le jour même, les succursales des banques grecques à l’étranger allaient s’effondrer. En quarante-huit heures, les liquidités qui permettaient le retrait de 60 euros par jour se seraient taries et pis, la BCE aurait décidé d’une décote des collatéraux des banques grecques, voire aurait exigé des remboursements qui auraient conduit à l’effondrement de l’ensemble du système bancaire. Or un effondrement se serait traduit non pas par une décote des épargnes mais par leur disparition. Malgré tout j’ai mené ce combat en essayant de concilier logique et volonté. Je savais que si je partais j’aurais probablement dû revenir, dans des conditions plus défavorables encore. J’étais devant un dilemme. L’opinion publique mondiale clamait « #ThisIsACoup », au point que c’est devenu cette nuit-là sur Twitter le premier hashtag au niveau mondial. D’un côté, il y a avait la logique, de l’autre la sensibilité politique. Après réflexion, je reste convaincu que le choix le plus juste était de faire prévaloir la protection des couches populaires. Dans le cas contraire, de dures représailles auraient pu détruire le pays. J’ai fait un choix de responsabilité.

Vous ne croyez pas à cet accord et pourtant vous avez appelé les députés à le voter. Qu’avez-vous en tête ?

Alexis Tsipras

Je considère, et je l’ai dit au Parlement, que c’est une victoire à la Pyrrhus de nos partenaires européens et de nos créanciers, en même temps qu’une grande victoire morale pour la Grèce et son gouvernement de gauche. C’est un compromis douloureux, sur le terrain économique comme sur le plan politique. Vous savez, le compromis est un élément de la réalité politique et un élément de la tactique révolutionnaire. Lénine est le premier à parler de compromis dans son livre la Maladie infantile du communisme (le « gauchisme ») et il y consacre plusieurs pages pour expliquer que les compromis font partie des tactiques révolutionnaires. Il prend dans un passage l’exemple d’un bandit pointant sur vous son arme en vous demandant l’argent ou la vie. Qu’est censé faire un révolutionnaire ? Lui donner sa vie ? Non, il doit lui donner l’argent, afin de revendiquer le droit de vivre et de continuer la lutte. Nous nous sommes retrouvés devant un dilemme coercitif. Aujourd’hui, les partis de l’opposition et les médias du système font un boucan impressionnant, allant jusqu’à demander des procédures pénales contre Yanis Varoufakis. Nous sommes tout à fait conscients que nous menons un combat, en mettant en jeu notre tête, à un niveau politique. Mais nous menons ce combat en ayant à nos côtés la grande majorité du peuple grec. C’est ce qui nous donne de la force.

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31 juillet 2015 5 31 /07 /juillet /2015 13:59
Sortir de l’impuissance

Lundi, 27 Juillet, 2015

L'Humanité

Les mobilisations positives se font sur des propositions alternatives par Bernard Friot sociologue et économiste professeur émérite à l’université Paris-Ouest Nanterre- La Défense

La base de la solidarité avec le peuple grec ne peut être que l’organisation de l’autonomie populaire. Le coup de force de l’exécutif européen vient une fois de plus de montrer l’impuissance de la CES et de la Gauche unie européenne. Car la globalisation financière du capital donne à la classe dirigeante la possibilité de dicter sa loi dans l’Union européenne et l’Eurozone, dans les exécutifs et parlements nationaux, régionaux, métropolitains, dans les négociations professionnelles, à quelque niveau qu’elles se situent, dès lors qu’elles ne sont pas imposées par des salariés en position de force. Nous y dépensons en vain une énergie et des militants qui ne sont plus disponibles pour construire nos pratiques et nos agendas à nous.

Nos pratiques et nos agendas à nous ne peuvent se construire que sur la base de l’autonomie populaire. Les « Non à l’austérité », « Non à l’Europe allemande », « Taxons le capital » organisent des mobilisations illusoires. Les mobilisations positives se font sur des pratiques et des propositions alternatives aux pratiques capitalistes, et il y en a de considérables en Europe, au niveau micro comme au niveau macrosocial :

- la production de la recherche, des soins, d’une partie de l’urbanisme et des transports, de l’éducation, se fait en socialisant la valeur non par la centralisation du profit capitaliste mais par l’impôt et la cotisation : organisons-nous (par exemple, avec les travailleurs néerlandais et suédois qui ont plus que nous socialisé la production du logement) pour étendre ce financement des salaires et de l’investissement par cotisation à toute la production afin que les peuples sortent du chantage à la dette ;

- le marché du travail est déjà supprimé pour les fonctionnaires et les retraités, qui touchent un salaire lié à leur personne et non pas à leur poste de travail : organisons-nous (par exemple, avec les travailleurs belges, qui ont conquis l’indemnisation à durée indéterminée du chômage ; avec les travailleurs italiens, dont le contrat de travail est maintenu quand ils sont au chômage) pour généraliser le salaire comme droit politique lié à la personne, de sa majorité à sa mort, afin que les peuples sortent du chantage à l’emploi ;

- les administrations et les entreprises publiques, les coopératives et les associations, les entreprises de travailleurs indépendants inventent des formes non capitalistes de propriété : organisons-nous (par exemple, avec les fonctionnaires autrichiens, les paysans polonais, avec les médecins et les cheminots allemands, avec les coopérateurs espagnols) pour que tous les travailleurs deviennent les propriétaires d’usage de leur outil de travail ;

- chaque année, des centaines de milliers d’entreprises ou d’établissements en Europe sont abandonnés ou délocalisés par leurs propriétaires capitalistes : organisons-nous dans les fédérations syndicales européennes pour la reprise systématique de ces outils de travail par leurs salariés dans des conditions économiques viables.

Nous bénéficions de deux siècles d’organisation populaire sur des bases anticapitalistes avec leurs énormes acquis en matière de sécurité sociale, de salaire à la qualification, de fonction publique, de socialisation salariale de la valeur par l’impôt et la cotisation, d’équipes syndicales connaissant parfaitement le fonctionnement de l’entreprise. Nous pouvons nous appuyer sur la force croissante de trentenaires éduqués, décidés à produire autrement, de cadres qui ne veulent plus jouer le jeu, de travailleurs indépendants qui ont compris que leur intérêt n’est plus du côté du capital. Nous pouvons nous adresser à des tas de patrons de petites et moyennes entreprises sur qui pèsent la fonction d’employeur et la propriété d’un patrimoine dont ils pourraient être libérés par une organisation non capitaliste de la production. Arrêtons la plainte, arrêtons la dénonciation, cessons de nous poser en défenseurs de victimes. Tout cela ne sert à rien. Ressaisissons-nous.

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31 juillet 2015 5 31 /07 /juillet /2015 13:52
Le plan B de Varoufakis est édifiant, mais celui de Schäuble est terrifiant

Thomas Lemahieu

Mercredi, 29 Juillet, 2015

L'Humanité

L’ex-ministre des Finances a constitué un groupe de travail chargé d’imaginer un « plan B » en cas d’échec des négociations. La démarche, révélée par la diffusion partiale, dans la presse conservatrice, des propos tenus lors d’une téléconférence, scandalise la droite grecque.

Un escroc de haut vol manigançant un plan rocambolesque pour pirater sa propre administration fiscale et mettre en place un système bancaire parallèle en Grèce… Si vous pensiez que Yanis Varoufakis avait été ministre des Finances jusqu’à sa démission le 6 juillet dernier au lendemain de la victoire retentissante du « non » au référendum et qu’à ce titre il avait cherché à déjouer le coup d’État financier visant à contraindre la Grèce à avaler une nouvelle potion austéritaire, la presse « de référence » va vous ouvrir les yeux ! Depuis la révélation par le quotidien conservateur grec Kathimerini de quelques extraits d’une téléconférence au cours de laquelle, le 16 juillet, l’ex-ministre a livré des indications sur le « plan B » élaboré pour le compte du gouvernement Tsipras, c’est la curée dans les médias européens : de personnage fantasque administrant des leçons d’économie à ses homologues médusés lors des réunions de l’Eurogroupe, Varoufakis est transformé en magouilleur de bas étage. Une caricature grossière à partir d’extraits tronqués.

Cela devait permettre de déjouer le piège de l’asphyxie financière

Au cours de cette téléconférence dont l’intégralité a été mise en ligne avec son autorisation, après sa divulgation partielle et partiale, l’ex-ministre des Finances raconte comment, après avoir reçu le feu vert d’Alexis Tsipras avant même la victoire de Syriza aux législatives du 25 janvier, il a constitué un petit groupe de travail très discret chargé d’imaginer un plan B en cas d’échec des négociations avec la troïka. Selon lui, le travail « était plus ou moins terminé », mais « la difficulté était de passer des cinq personnes qui l’avaient élaboré aux 1 000 qui allaient devoir le mettre en œuvre ». Tout devait être préparé dans la plus grande discrétion. C’est là l’élément le moins souligné par la presse « de référence » mais le plus choquant pourtant, le ministère grec des Finances n’a pas la main sur l’administration fiscale. « Le secrétariat général aux Recettes publiques est contrôlé directement par la troïka », explique-t-il. D’après Varoufakis, il s’agissait de « créer sans le dire à personne des comptes secrets liés au numéro fiscal » attribué à chaque contribuable. Cela devait permettre de déjouer le piège de l’asphyxie financière en mettant en place une « espèce de mécanisme de paiement parallèle par lequel les citoyens peuvent verser de l’argent à ceux à qui ils en doivent ou payer leurs taxes à l’État ». Selon Varoufakis, ce « système bancaire parallèle » destiné à répondre à « l’action agressive de la BCE » ayant conduit à la fermeture des banques, et rendu possible par le piratage du logiciel utilisé par l’administration fiscale grecque sous le contrôle direct de la troïka, devait « donner un peu d’air » au gouvernement Tsipras.

La révélation de ce plan B attise encore la hargne de la droite grecque et indigne à Bruxelles. Mais derrière le caractère spectaculaire de l’opération, Yanis Varoufakis livre une série d’autres éléments dans cette téléconférence, et ceux-ci ont été largement passés sous silence dans les médias dominants. Wolfgang Schäuble, le ministre des Finances allemand, et le FMI ont, comme l’avait déjà pointé Yanis Varoufakis, un « intérêt commun » dans l’échec programmé du plan imposé à la Grèce qui la poussera hors de la zone euro. Mais, ajoute-t-il, et c’est ce qui devrait nous éclairer dans notre pays, « les Français sont terrifiés car ils savent que s’ils devaient réduire leur déficit budgétaire aux niveaux exigés par Berlin, le gouvernement français tomberait certainement. (…) Schäuble m’a dit explicitement qu’un grexit lui octroierait un pouvoir de négociation suffisant pour terroriser Paris et imposer à la France un nouveau transfert des compétences budgétaires de Paris à Bruxelles ». De quoi voir que, si le plan B de Yanis Varoufakis ressemble à un « roman noir », celui de Wolfgang Schäuble tient du cauchemar, et hélas, ça n’est pas de la science-fiction

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