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15 février 2016 1 15 /02 /février /2016 06:59

Ah Valls ça c'est pas bon! On en a déjà goûté de la sauce hollandaise, mais elle n'avait jamais eu un goût aussi dégueulasse.

Mercredi 10 février, 119 députés socialistes - soit près de la moitié du groupe - ont refusé d'approuver un projet de loi majeur du quinquennat, et 83 députés ont même voté clairement contre le texte qui prévoit d'inscrire l'état d'urgence et la déchéance de nationalité dans la Constitution.

Le texte a tout de même été approuvé par 317 voix contre 199 grâce à l'appui de la majorité des députés de droite (111 pour, 74 contre, 8 abstentions) et des ex-EELV François de Rugy et Barbara Pompili, reconvertis dans l'écolo-pétainisme de carrière.

Le vote, le mardi, de 92 députés socialistes, dont Gwenegan Bui, contre l'article 2 sur la déchéance de nationalité avait été un avertissement, mais il était difficile de savoir combien approuverait l'ensemble du texte le lendemain, en soutien à l'article 1 sur l'état d'urgence. Les 3/4 de ces 92 élus n'ont pas fait de concession et ont voté contre tout le texte quand les autres se sont presque tous abstenus.

La contestation va bien au-delà des habituels fraudeurs, 30 à 40 députés socialistes opposés à la politique économique néo-libérale et de régression sociale du gouvernement.

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15 février 2016 1 15 /02 /février /2016 05:47

Turquie : l'escalade meurtrière contre le peuple kurde doit cesser. Communiqué de Marie-Christine Vergiat

Depuis plus d'un mois maintenant, les opérations de l'armée et des forces spéciales de police sur la partie kurde du territoire turc se renforcent et le bilan humain ne cesse de s'alourdir. Les villes de Sur, Diyarbakir et Cizre sont particulièrement touchées par ces affrontements.

Alors que Cizre est sous le coup d'un couvre-feu depuis le 14 décembre et que ces derniers habitants tentent de se protéger comme ils le peuvent, c'est avec horreur que nous avons appris que 28 personnes, dont des élus, bloquées depuis le 23 janvier dernier, dans la cave d'un bâtiment, avaient été pris pour cible et que plusieurs d'entre eux avaient été tués et lourdement blessés.

Alors que mon groupe, la GUE/NGL, aux côtés de plusieurs parlementaires d'autres groupes politiques, avait interpellé la semaine dernière Frederica Mogherini pour qu'elle fasse pression sur les autorités turques sur le désastre humanitaire de Cizre, nous assistons à une escalade de violence sans limite de la part des autorités turques.

Il y a urgence à faire pression sur les autorités turques pour qu'elles cessent de prendre en otage les populations civiles qui payent un lourd tribu dans ces opérations.

Les autorités turques doivent respecter les normes internationales en matière de droit humanitaire et cela vaut aussi pour les dizaines de milliers de syriens qui se massent à la frontière turque, aujourd'hui toujours fermée, alors même qu'ils fuient les combats qui ont lieu à Alep notamment, et cherchent à trouver refuge vers Afrin situé dans la partie kurde du territoire turc. Ces réfugiés sont aujourd'hui pris en étau au milieu de ces opérations et n’ont plus que seule voie de repli les routes qui mènent à la Turquie.

Il n'est pas acceptable que l'UE ferme les yeux sur l'ensemble des violations des droits de l'Homme commises par la Turquie sous couvert d'espérer pouvoir sous-traiter avec les autorités turques sa politique migratoire mortifère. Ce silence ne peut plus durer.

Marie-Christine Vergiat

Marie-Christine Vergiat

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15 février 2016 1 15 /02 /février /2016 05:25

Jacqueline Fraysse (députée Ensemble-Front de Gauche), le 8 février: sur la dégressivité des allocations chômage, question au ministre du travail:

Madame la ministre du travail, les règles d’indemnisation du chômage seront renégociées dans les prochains jours par les syndicats de salariés et le patronat. Début 2014, le Président de la République avait affirmé : « Ce n’est pas à un moment où il y a un taux de chômage élevé qu’il faut réduire les droits des chômeurs ». C’était une bonne intention. Mais alors, la courbe du chômage se serait-elle inversée à notre insu pour que vous plaidiez en faveur de la dégressivité des allocations chômage ?

Hélas non ! Au contraire, le chômage a atteint depuis le début de ce quinquennat un niveau record, et ne cesse d’augmenter. L’argument selon lequel la dégressivité des allocations chômage encouragerait les chômeurs à chercher un emploi est faux. Vous l’avez vous-même reconnu, et toutes les études le démontrent.

Si le but recherché par le Gouvernement est uniquement de réduire les déficits sur le dos des demandeurs d’emploi, ne faites pas croire à nos concitoyens qu’il s’agit de faire baisser le chômage !

Et s’il s’agit de réaliser des économies, pourquoi ne pas remettre en cause le CICE, qui a largement démontré son inefficacité et qui coûte chaque année 20 milliards d’euros d’argent public, sans que la promesse patronale de créer un million d’emplois ait jamais été tenue ?

Vous avez beau demander que l’on regarde les choses de manière dépassionnée, il n’en reste pas moins qu’avec cette mesure, vous cultivez l’idée inacceptable qu’une partie de nos concitoyens bénéficieraient d’une assurance chômage trop généreuse quand, je le rappelle, un demandeur d’emploi qui gagnait le SMIC perçoit 890 euros par mois pour vivre.

Madame la ministre, allez-vous abandonner l’hypothèse de la dégressivité des allocations chômage, inefficace en matière de retour à l’emploi et extrêmement pénalisante pour les intéressés ? (Applaudissements sur les bancs du groupe de la Gauche démocrate et républicaine et sur quelques bancs du groupe écologiste.)

M. le président. La parole est à Mme la ministre du travail, de l’emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social.

Mme Myriam El Khomri, ministre du travail, de l’emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social. Monsieur le président, mesdames et messieurs les députés, madame la députée, comme vous l’avez dit, la négociation sur l’assurance chômage relève des partenaires sociaux. La convention qui a été signée en 2014 arrivera à son terme le 30 juin, et c’est aux partenaires sociaux, qui commenceront les négociations à la fin du mois, qu’il reviendra de fixer les conditions d’affiliation et d’indemnisation des demandeurs d’emploi.

Il est important de rappeler ici qu’il n’y a pas de coupable désigné. Depuis le début de la crise en 2008, les recettes diminuent tandis que les dépenses d’indemnisation augmentent. Cette situation financière est connue de tous, y compris des partenaires sociaux. Je leur fais pleinement confiance pour trouver des modalités permettant d’assurer la pérennité financière du système. Mais la logique budgétaire ou financière ne saurait être la seule à guider la négociation. Je souhaite, et je le répète devant vous, que le dialogue social débouche sur un accord.

Permettez-moi aussi de dire à cette assemblée qu’en 2014, les partenaires sociaux ont réussi à faire des économies en matière d’assurance chômage tout en accomplissant une avancée sociale, avec les droits rechargeables, conjuguée à l’accélération du retour à l’emploi. C’est aussi cela le dialogue social, et il est important de le souligner.

Quelles sont les attentes en ce qui concerne la convention d’assurance chômage ? Le premier objectif est de maintenir la fonction protectrice de l’assurance chômage : les chômeurs doivent conserver un niveau de vie décent. Le deuxième objectif est d’accélérer le retour à l’emploi et d’encourager les comportements favorables à l’emploi des employeurs. Vous l’avez dit, la dégressivité n’a pas apporté satisfaction.

Question au gouvernement de Jacqueline Fraysse, députée Front de Gauche, sur la dégressivité des allocations chômage
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14 février 2016 7 14 /02 /février /2016 07:32
Patrick Rambaud

Patrick Rambaud

Patrick Rambaud avait utilisé la satire entre 2007 et 2012 pour décrire le règne de "Nicolas 1er"."François le petit" est un ouvrage réjouissant sur la forme mais implacable sur le fond, dépeignant une vie politique qui glisse inexorablement vers la médiocrité.

En refermant votre livre, on hésite entre le rire et la consternation.

C'est justement parce que j'étais consterné que j'ai recommencé. Quand Sarkozy a été élu, je me suis dit "C'est pas possible, il faut faire quelque chose!" J'ai fait un livre (Chronique du règne de Nicolas 1er) et puis finalement, j'en ai écrit six. Au-delà de la chronique politique, ces bouquins sont aussi des panoramas de l'époque. Et il faut bien reconnaître que notre époque, en plus des horreurs qu'elle charrie, est passablement ridicule.

Pourquoi avoir choisi cette forme littéraire si particulière?

C'est de la satire, dans la vieille tradition latine qui existe depuis des siècles, depuis Horace en fait. Si vous lisez Horace aujourd'hui, vous allez être étonnés. A 21 siècles de distance, il est capable de vous dresser le portrait d'un emmerdeur comme on en connaît tous. C'est exactement le même! Le type qui vous accroche et dont on ne peut plus se dépêtrer. C'est ce que dira plus tard La Bruyère, en expliquant que les gens sont tous les mêmes, qu'on les retrouve partout, de tout temps.

Vous décrivez François Hollande comme quelqu'un de froid et calculateur, ce que l'on savait déjà. Mais vous évoquez aussi son absence totale de culture littéraire, son désintérêt pour le roman. Qu'est-ce que cela veut dire de lui?

Léon Blum travaillait le matin au ministère. L'après-midi, il lisait. Mitterrand était un homme cultivé. Avant lui, Giscard lisait Maupassant. De Gaulle aussi était un grand lecteur. Certes, c'était une autre époque, mais quand même... Depuis Sarkozy, on a des analphabètes? Hollande, en plus, est un énarque. Or, il y a deux choses qui n'intéressent absolument pas les énarques: l'histoire et la littérature. Alors que ce sont quand même les deux sujets qui font un bonhomme, qui lui donnent du volume, une possibilité de mieux comprendre les choses.

C'est vrai que les énarques en prennent pour leur grade dans votre livre...

On parle de gamins de 25 ans qui n'ont jamais bossé et qui décrochent tout de suite de gros postes dans l'administration alors qu'ils n'ont jamais rien vécu. C'est terrible! Pour moi, ce sont des zombies. Et il y en a partout, dans tous les couloirs...

On sent que vous prenez énormément de plaisir à brosser des portraits. Par exemple, celui de Laurent Wauquiez, énarque lui aussi, qui apparaît comme l'archétype du félon...

Ce n'est pas moi qui le dis. Ce sont ses amis! Quand je regarde le dossier que j'ai sur Wauquiez, toutes ces coupures de journaux, tout le monde dit que c'est un traître! Pour faire un portrait, il faut un trait de caractère. Là, je l'avais.

Vous attendiez-vous à ce que François Hollande soit un aussi bon sujet de livre?

Au début, je me suis dit: "On en a fini avec Sarkozy, je vais pouvoir passer à autre chose". Et puis, en voyant le résultat catastrophique des débuts de Hollande, je me suis dit: "C'est pas possible, il est trop con!". En fait, tous ces gens ne pensent qu'à leur réélection.

Vous dites qu'il s'inspire du "Bréviaire des politiciens" du cardinal Mazarin. N'est-ce pas là la marque d'un profond cynisme?

Hollande ressemble à Mazarin d'une façon tragique. Dans son Bréviaire, Mazarin dit notamment que, pour régner, il faut s'entourer de caractères complètement différents. Hollande ne fait que ça. Il prend comme conseillers Aquilino Morelle et Emmanuel Macron, qui n'ont absolument rien à voir, il associe dans son gouvernement Valls et Taubira... On appelle ça la synthèse? Je n'y vois que du calcul.

François Mitterrand aussi était comparé à Mazarin...

Oui, mais Mitterrand avait du charisme, de la hauteur, une épaisseur réelle. On le sentait quand il entrait dans une pièce. Aujourd'hui, ils n'ont plus que la carcasse.

L'omniprésence de la vie privée nourrit aussi votre livre. Comment voyez-vous cette évolution?

Cela a commencé avec Giscard, qui a fait entrer la vie privée à l'Elysée. Avec Sarkozy, c'est Closer qui y est entré... Et Hollande continue. Cela commence avec le premier tweet de Valérie Trierweiler, à peine un mois après son élection. Après ça, on poursuit sur le mode grotesque, avec la Vespa et le casque... C'est complètement tocard!

L'environnement a aussi beaucoup changé...

Bien sûr! La pression populaire est énorme. Il y a internet, les chaînes d'info en continu, les sondages. Vous avez quinze sondages tous les jours. Ces gens nous disent qu'ils ne les regardent pas mais c'est faux: ils passent leur temps à les interpréter pour savoir comment manœuvrer en vue de gagner les prochaines élections. Cela devient un jeu de société mais ce n'est plus une méthode de gouvernement.

Derrière la forme, votre livre contient aussi une fine analyse politique. Comment travaillez-vous?

Je lis les journaux tous les matins, du Monde à Closer. Une documentaliste m'aide également en constituant des dossiers. Une fois qu'on a tout ça, on prend un grand tamis, on secoue au-dessus et on voit ce qu'il reste. Le livre sur Hollande ne s'est pas fait sur le même rythme que les chroniques de la présidence Sarkozy. Sarkozy, c'était à chaque fois sur un an. Là, c'est sur deux ans et demi, il y a donc beaucoup plus de choses à brasser. Et il y en aura encore dans deux ans.

D'autant que ça repart fort, avec, par exemple, le débat sur la déchéance de nationalité...

Alors ça, c'est un fumigène absolument génial. Tu jettes ça et derrière, on ne voit plus rien. Alors que c'est complètement idiot, c'est un sujet complètement con. S'empailler là-dessus, c'est ridicule... Ce ne sont que des calculs, des manœuvres, des manipulations qu'on voit venir à 300 mètres.

Propos de Patrick Rambaud recueillis par Samuel Ribot, ALP.

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14 février 2016 7 14 /02 /février /2016 06:35

L'HUMANITE

Mercredi 10 Février 2016

Pierre IVORRA

Dans la pensée de certaines des forces à la recherche d'une alternative à la politique actuelle, il y a des tabous qu'elles doivent parvenir à lever afin de construire des réponses permettant de sortir du capitalisme. Il y a notamment l'idée, qui paraît puérile mais a une certaine vitalité, que la crise serait une « invention » des capitalistes, ils la créeraient pour pouvoir licencier, précariser à souhait et ainsi porter la rentabilité de leurs capitaux à son zénith. Il y a certes chez les cadors du CAC 40 une volonté inédite de baisser le coût du travail, d'augmenter leurs profits, d'accumuler comme jamais, et c'est là une part de la réalité de la crise de leur système. Il y a dans ce déni de la réalité des crises du capitalisme une méconnaissance des acquis de la pensée économique. La réflexion sur cette question est déjà ancienne. Au milieu du XIXe siècle, le Français Clément Juglar a mis en valeur la succession de mouvements d'expansion et de contraction de l'activité d'une durée de huit à dix ans. Marx lui-même, dans le Capital, poussera plus en avant ces analyses.

Par la suite, le Russe Kondratieff mettra en valeur des cycles plus longs, avec des périodes d'expansion et de crise allant bien au-delà de dix ans. Parallèlement, un homme comme Joseph Schumpeter mettra en relation ces crises avec les mouvements de l'innovation technologique.

Aujourd'hui, c'est l'ensemble du système capitaliste qui est en crise, un système à la fois mondialisé et financiarisé. Il y a simultanément crise au niveau économique et crise du système non économique, concernant les relations humaines autres qu'économiques, celles touchant à la famille, à la politique, aux moeurs, aux valeurs... Crise donc de ce que Paul Boccara appelle le « système anthroponomique » et, enfin, crise de la relation des hommes avec la nature, crise environnementale.

Les capitalistes essaient de s'attaquer à cette crise systémique, mais leurs tentatives ne font que l'aggraver. Il y a pour autant dans ces efforts matière à réflexion, comme en témoigne le rôle majeur joué en Europe par la BCE afin d'essayer de relancer les marchés financiers et l'activité. Cela donne idée de ce qu'elle pourrait faire si elle mobilisait ses ressources en faveur de l'emploi, du développement humain et de la préservation de la nature. Dans l'action contre la crise du capitalisme, s'il nous faut être très attentif aux dégâts sociaux, il s'agit aussi de saisir le « nouveau » sous-jacent pour le pousser à son terme. Un projet politique qui se voudrait alternatif et ne partirait pas de cette ambivalence serait voué à l'échec.

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14 février 2016 7 14 /02 /février /2016 06:26

L'HUMANITE

Mercredi 10 Février

Notre modèle d'agriculture est-il à bout de souffle?

MOBILISATIONS PAYSANNES, ABUS DANS LA GRANDE DISTRIBUTION...

LA CONCURRENCE DU LIBRE MARCHÉ ÉRIGÉE EN DOGME

Jean MOUZAT – Président du MODEF national

Nous connaissons depuis plusieurs années une crise agricole sans précédent. Nous sommes à la croisée des chemins entre un système agricole libéral, basé sur des fermes-usines appartenant à des investisseurs extérieurs qui ont pour but de casser les coûts de production pour augmenter la charge de travail des agriculteurs, et un système agricole familial, basé sur des exploitations à taille humaine où les agriculteurs sont maîtres de leur outil de production et s'insèrent dans la vie d'un territoire.

L'élément clef entre ces deux systèmes est le prix. Voulons-nous que les agriculteurs puissent vivre de leur travail en obtenant un prix qui les rémunère ou cherchons-nous à ce que les agriculteurs s'adaptent à un marché mondial ultralibéral qui fait la course au moins-disant ?

Sans vision sur l'avenir proche, nombre d'exploitants familiaux cessent leur activité. Selon la MSA, en 2014, le nombre de départs d'exploitants en retraite anticipée (qui font valoir leurs droits avant de pouvoir bénéficier d'une retraite à taux plein) a bondi de 25 % en moyenne. On peut imaginer que, en 2015, ce mouvement s'est accéléré, tout comme les cessations d'activité d'exploitants plus jeunes qui rejoignent les rangs des demandeurs d'emploi. Aujourd'hui, les agriculteurs sont unanimes et demandent des prix rémunérateurs, comme le revendique le Modef depuis des décennies. La PAC 2014-2020 a abandonné, a démantelé la quasi-totalité des outils de régulation des prix et des marchés, au nom du libre marché et de la libre concurrence. Or, pour agir sur les prix, il faut enfreindre les règles de la libre concurrence et du libre marché érigées en dogmes car le libre marché est incompatible avec la production agricole: sur les marchés à terme, moins de 3 % des contrats aboutissent à une transaction physique. La spéculation boursière sur les matières premières agricoles a pris le pas sur les marchés physiques, il n'est plus un indicateur fiable. Le marché réagit à la vitesse des liaisons Internet. La production a des contraintes de saison, de durée de culture ou d'élevage, de capacité des sols à produire, de maturité... L'agriculture n'est pas une usine où on peut appuyer sur un bouton pour augmenter ou ralentir la cadence de production. L'exemple de la crise de la grippe aviaire est saisissant. La mise en place d'un vide sanitaire de 21 jours a pour effet de cesser la production de foie gras durant plus de 120 jours. Les produits agricoles sont des produits stratégiques puisqu'ils sont destinés à satisfaire les besoins vitaux des êtres humains. Pour un pays, maîtriser son alimentation est une garantie d'indépendance. Le marché est dirigé par les multinationales de l'agroalimentaire et de la grande distribution. Du fait de leur taille et des volumes traités, elles imposent aux exploitants leurs prix et leurs conditions d'achat.

La table ronde de juin 2015 initiée par le ministre de l'Agriculture s'était conclue par un accord sur des augmentations de prix. Mais, sitôt l'accord obtenu, les acteurs de la filière, à tour de rôle, déclaraient au fil des jours qu'ils ne le respecteraient pas. Ainsi est démontré qu'il est complètement illusoire de compter sur la solidarité de la filière pour obtenir un juste partage des marges. Le plan de sauvegarde de l'élevage mis en œuvre par le gouvernement était nécessaire pour passer le cap de l'année dans l'attente d'un redressement des cours. Mais ces aides, aussi importantes soient elles, ne règlent pas le problème de fond qui est celui du prix. Le gouvernement français, s'il veut qu'il y ait encore demain une agriculture diversifiée, riche en emplois, répartie sur le territoire national, n'a pas d'autre choix que de prendre des mesures de sauvegarde de notre agriculture. Il faut obtenir du Conseil européen et de la Commission une exemption des règles de la libre concurrence pour les produits agricoles afin de pouvoir réguler le prix.

MOBILISATIONS PAYSANNES, ABUS DANS LA GRANDE DISTRIBUTION...

L'AGROBUSINESS SE PORTE BIEN, TRÈS BIEN MÊME

Laurent PINATEL – Porte parole de la confédération paysanne

Et si on arrêtait de prendre les paysans pour des imbéciles? Oui, notre modèle agricole est à bout de souffle. Alors pourquoi vouloir le cacher? Y aurait-il des intérêts supérieurs au devenir des paysans qui justifieraient qu'on continue cette course vers toujours plus de litres de lait par vache, plus de kilos de viande par animal, plus de quintaux de céréales par hectare? Et toujours moins de paysans et de paysannes...

Dans les années 1960, les politiques publiques ont encouragé les paysans à produire plus pour nourrir une Europe balbutiante et pas encore autosuffisante. Bons élèves, les travailleurs de la terre ont rapidement atteint les objectifs : produire plus, moderniser, agrandir les fermes... et mettre en place un transfert de main-d’œuvre de la campagne vers la ville. Si la modernisation a d'abord fait du bien dans les fermes (il y a peu de regrets aujourd'hui pour la traite ou la fauche à la main), elle s'est ensuite emballée au point de créer une rupture entre le paysan et son métier. Le système libéral a profité de ces moyens mis à disposition pour la nécessaire modernisation de l'agriculture pour financiariser le secteur et priver les paysans de l'exercice même de leur métier. Depuis des décennies, on promet un métier moins harassant physiquement, des récoltes plus sûres, des débouchés assurés, mais à une condition: il faut investir, moderniser, industrialiser en fait... inexorablement. Nous devons acquérir du matériel, des semences, des engrais, des pesticides, passer des contrats, et aller voir la banque, souvent, trop souvent... Mais nulle inquiétude à avoir, tout devait bien se passer...

Pourquoi avoir menti à ce point ? Pourquoi industriels et pouvoirs publics se sont-ils donné la main pour s'assurer de la disparition de centaines de milliers de paysans ? Ce processus d'industrialisation de l'agriculture s'est déroulé dans un cadre de cogestion de l'agriculture par la FNSEA et le ministère, et le pluralisme syndical instauré dans les années 1980 n'y a rien changé. Rendez-vous présidentiel à la veille des annonces sur la politique agricole commune, rallonge au plan de soutien à l'élevage annoncée sur le perron de Matignon... Les exemples ne manquent pas ces dernières années où Xavier Beulin, président de la FNSEA, semblait prendre les décisions pour l'avenir de l'agriculture, ou du moins les souffler sans discrétion aucune aux oreilles de nos dirigeants. Mais souffle-t-il des demandes pour l'avenir des paysans, ou pour l'avenir de son business, lui le président de Sofiprotéol-Avril ?

Tout le secteur agricole n'est pas en crise aujourd'hui. L'agrobusiness se porte bien, très bien même. Nous vendons des semences au monde entier, nous exportons du lait en Chine et de la viande en Turquie, et notre gastronomie est inscrite au patrimoine mondial de l'humanité ! En fait, tout va bien, sauf pour les paysans qui disparaissent, sauf pour l'alimentation qui se dégrade, sauf pour les territoires qui se vident, sauf pour les sols qui s'épuisent, sauf pour le climat qui se dérègle. On s'est servi des paysans pour faire de l'agriculture un énorme business rentable, un de ceux avec lequel on peut se battre contre des superpuissances en négociant des accords de libre-échange. Maintenant, on n'a plus besoin de paysans, juste de travailleurs à façon pour l'agro-industrie. Mais, on peut encore se battre, les pouvoirs publics peuvent encore prendre leurs responsabilités pour renverser la balance, les citoyens peuvent se mobiliser pour leur alimentation. Nous n'avons pas besoin de milliards en plus pour stopper la crise et l'empêcher de se reproduire, nous avons besoin d'une réelle politique agricole et alimentaire. L'agriculture n'est pas l'affaire des paysans face aux agrobusinessmen. C'est une affaire de démocratie.

MOBILISATIONS PAYSANNES, ABUS DANS LA GRANDE DISTRIBUTION...

UN VASTE PLAN SOCIAL QUI N'EN PORTE PAS LE NOM

Xavier COMPAIN

Membre du Conseil National du PCF chargé de l’agriculture

Un mois que les éleveurs français mobilisés expriment leurs colère et inquiétudes. Un vaste plan social qui n'en porte pas le nom guette les producteurs et plus globalement l'élevage français. Le diagnostic est connu, démantèlement des outils de régulation, libéralisation des marchés, dumping social, concentration de l'agriculture au profit des géants de l'agroalimentaire et de la grande distribution. Faute d'affronter le sujet de prix agricoles rémunérateurs, comme celui des travailleurs détachés en Europe, les mesures gouvernementales de l'été dernier n'auront été qu'incantatoires ! C'est donc vers un autre chemin, celui du progrès humain, de l'appropriation sociale, des biens communs, qu'il faut faire route à gauche et avec courage. Face aux défis est posée l'émergence d'un nouveau mode de développement social et écologique. L'enjeu alimentaire interpelle nos civilisations.

Notre combat est celui d'en finir avec la faim. Notre croissance est celle d'un développement en faveur d'une alimentation de qualité, saine et accessible à toutes et tous, assise sur des productions relocalisées. Pour répondre au défi climatique, un nouveau modèle agricole, rémunérateur pour ces travailleurs, doit promouvoir la valorisation, la transformation et la vente au plus près des consommateurs. À tous les niveaux, monde, Europe, France, les politiques agricoles et alimentaires doivent planifier la production, se réapproprier la régulation des marchés et accompagner la transition écologique de l'agriculture. En France, repenser le territoire est devenu indispensable. À l'inverse des logiques capitalistes actuelles qui concentrent et marginalisent, la ruralité doit devenir attractive. Il est urgent de réinvestir les départements ruraux en faisant le pari de l'agriculture paysanne, de la pêche artisanale, de l'artisanat, du développement des savoir-faire. Le redéploiement du transport et de services publics au service des territoires et populations en est la condition. Les communistes font des propositions dans leur texte de projet intitulé « La France en commun ». À travers une série de chantiers prioritaires, nous tentons de dire ce qu'il nous semble essentiel de porter, de confronter, et devrait s'engager en actions de gouvernement de gauche. En ce sens, nous voulons reconstruire une production nationale qui réponde aux besoins. Nous proposons la création de fonds au soutien de l'agriculture paysanne, aux filières alimentaires relocalisées, à l'installation de jeunes paysans, à la transition écologique du modèle de production agricole.

Ces mesures sont pour nombre d'entre elles au cœur des programmes, mandatures des élu(e)s PCF. Il nous est posé l'exigence de vulgariser ces expériences de relocalisation menées, de développer les ventes paysans/consommateurs aux prix justes, montrer comment nous sommes écocommunistes en partant de l'alimentation et du projet agricole que nous proposons.

Avec « la France du commun », ces mesures d'urgence, si nous étions en responsabilité dans un gouvernement de gauche, font écho dans l'actualité. Parce que nous sommes communistes, nous ne remettons pas à demain pour (tout) changer mais voulons agir dès maintenant dans l'intérêt général. En effet, la proposition de loi déposée en septembre 2015 par nos parlementaires est à disposition pour apporter de vraies solutions aux éleveurs. Nous proposons de légiférer sur la réduction des marges et pratiques abusives dans la grande distribution. Les prix agricoles doivent faire l'objet de négociations annuelles et pluralistes à travers des conférences sur les prix. L'indication d'origine des produits agricoles et de la mer, transformés ou non, doit être appliquée. Face aux crises climatiques et sanitaires, les activités du vivant doivent être protégées par un régime mutuel. Pour affirmer sa souveraineté alimentaire, l'Europe doit se doter d'outils de gestion, réaffirmer le besoin de planification (stocks de sécurité alimentaire), mettre en place des prix indicatifs, conquérir de nouveaux droits sociaux pour les travailleurs de l'agriculture. Ce qui sera au cœur des batailles et initiatives menées en 2016 avec le Parti de la gauche européenne. Oui, un nouveau modèle agricole est possible. Intervention populaire, renforcement et convergence des luttes, conquête électorale et majorité d'idées sont les conditions de son émergence.

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14 février 2016 7 14 /02 /février /2016 05:15
Dominique Cap (photo Le Telegramme) Plougastel-Daoulas va t-il changer de Cap?

Dominique Cap (photo Le Telegramme) Plougastel-Daoulas va t-il changer de Cap?

Des notes de frais suspectes

12 février 2016 - Hervé Chambonnière

Au cœur de la plainte, des frais de bouche et d'essence de la mairie jugés suspects par un habitant de Plougastel. Dominique Cap (ci-contre) dénonce de son côté une « vengeance politique » et menace de porter plainte à son tour.

« Détournements de fonds publics ».

C'est l'accusation que lance à Dominique Cap, maire de Plougastel-Daoulas et président des maires du Finistère, un contribuable qui a épluché les comptes de sa commune. Après plusieurs classements sans suite, une nouvelle plainte a été déposée.

Cinq années de frais de bouche de la mairie de Plougastel-Daoulas, entre 2008 et 2013, passées au peigne fin. Et, au final, 79 factures jugées « suspectes », pour un montant total qui pourrait avoisiner les 6.000 €.

C'est ce qu'assure Bernard Mahéo, contribuable de cette commune de 14.000 habitants de l'agglomération brestoise, et membre de l'association Anticor qui milite pour l'éthique en politique. Ce « retraité actif », comme il se définit, a déposé une plainte contre X, avec constitution de partie civile pour « détournement de fonds publics », le 29 janvier dernier.

Mister Freeze et Saint-Valentin

« Les dates de ces repas, des jours fériés, le week-end ou tard en soirée, ou encore la nature des plats, ont de quoi intriguer », relève l'avocat du plaignant, Me David Rajjou. Parmi eux, un repas avec un autre maire un soir de Saint-Valentin, des glaces pour enfants Mister Freeze lors d'un déjeuner dominical avec des élus d'une autre commune, ou encore des tarifs trahissant, selon lui, des menus enfants.

Le plaignant suspecte également des frais d'essence indus. « La voiture du maire a un réservoir de 60 litres de gazole. Plusieurs notes indiquent des pleins supérieurs à cette capacité, ou pour de l'essence ! ».

« Des erreurs »

Pointé du doigt, le maire divers-droite Dominique Cap réplique : « Pour les pleins, il s'agit d'erreurs commises par mes services techniques. Pour le reste, j'ai pu moi-même me tromper. Je rédige mes notes de frais très tardivement et parfois je ne sais plus avec qui j'ai déjeuné ou dîné ».

Le maire fait également valoir qu'une enquête de la police a déjà conclu « qu'il n'y avait rien » et que le parquet de Brest a classé deux plaintes sans suite. Le parquet a effectivement rejeté un signalement et une plainte, après avoir déclenché une enquête de police judiciaire qui « a démontré que les faits n'étaient pas établis ».

Dans une analyse juridique différente de celle portée par Me Rajjou, le parquet ajoutait que les faits, « à les supposer avérés », seraient dans leur quasi-totalité prescrits (trois ans). « J'ai eu le plus grand mal à obtenir les documents publics pour les années 2008 à 2013, plaide Bernard Mahéo. Et nous allons enfin bientôt recevoir les notes de frais de l'année 2014 ».

Au moins huit maires contestent

Le maire de Plougastel dénonce de son côté une « vengeance politique », et menace de porter plainte à son tour : « J'ai écarté M. Mahéo de la gestion d'un port de la commune, il y a quelques années et, depuis, il ne cesse de vouloir m'abattre. Quant à son avocat, il était sur une liste d'opposition aux dernières élections municipales de Plougastel-Daoulas ».

« Ce stratagème de défense est grossier, rétorque l'avocat. Je n'étais pas en position éligible sur cette liste sans étiquette, et je ne mélange pas les genres. Je ne m'intéresse qu'aux faits. Il n'y a pas eu de vraie enquête. C'est mon client qui a dû mener ses propres investigations. Et plusieurs maires lui ont indiqué qu'ils n'avaient pas rencontré Dominique Cap. Ces nouveaux éléments ont été portés à la connaissance du parquet dans la nouvelle plainte que nous avons déposée le 29 janvier ».

Le Télégramme a pu consulter trois réponses écrites d'élus de communes finistériennes et d'un autre département breton, adressées au plaignant, certifiant qu'ils n'avaient pas partagé les repas mentionnés par Dominique Cap. Nous avons également sollicité cinq autres élus mentionnés dans les notes de frais contestées. Tous réfutent leur présence aux repas en question. Plusieurs, que la police judiciaire n'a manifestement pas interrogés, ont depuis officiellement signalé les faits aux services locaux de police et de gendarmerie.

La plainte avec constitution de partie civile pourrait déboucher sur l'ouverture d'une information judiciaire. Entre les mains du doyen des juges d'instruction de Brest, cette décision ne devrait pas, selon nos informations, intervenir avant quinze jours.

© Le Télégramme - Plus d’information sur http://www.letelegramme.fr/bretagne/justice-des-notes-de-frais-suspectes-12-02-2016-10955267.php

Dominique Cap visé par la plainte d'un contribuable (Ouest-France)

Dominique Cap visé par la plainte d'un contribuable (Ouest-France)

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13 février 2016 6 13 /02 /février /2016 09:03
Jean Gadrey - Portrait Alter eco plus

Jean Gadrey - Portrait Alter eco plus

Voici une tribune que nous a signalée notre camarade Jean Dréan qui montre bien que la réduction du chômage n'est qu'affaire de volontarisme politique et de renonciation aux politiques libérales de préservation des intérêts de la finance pour mettre l'humain au centre des choix économiques. Seul le peuple peut imposer cette réorientation.

Contre le chômage, "ils" essaient tout sauf... ce qui le réduirait vraiment. La raison est simple: "Ils" restent dans la logique de la mondialisation néolibérale, de la course effrénée à la compétitivité par les bas coûts salariaux et les bas coûts de l'Etat, de l'austérité pour le plus grand nombre.

Cette course est un mauvais jeu à somme négative pour l'emploi, et même les pays ou le chômage semble faible voient croître la pauvreté salariale et la pauvreté tout court, parce qu'on y encourage les petits et mauvais boulots en détruisant des protections sociales.

On peut pourtant créer et sauvegarder des millions d'emplois utiles et décents en France dans la période à venir en menant des politiques réalistes, répondant aux besoins urgents, pour lesquelles les moyens existent, sans qu'il y ait besoin d'attendre pour cela le retour d'une croissance qui ne reviendra probablement pas, ou seulement à de faibles niveaux. Plusieurs volets doivent être combinés, chacun correspondant à un potentiel d'emplois utiles.

Le premier est celui des besoins de services du bien-vivre associés à des droits actuellement en deshérence: pour les personnes âgées ayant besoin d'accompagnement, pour la petite enfance, pour les personnes handicapées, pour l'éducation, la santé, la culture et les services publics qui souffrent de l'austérité alors que l'évasion fiscale fait perdre chaque année des dizaines de milliards d'euros aux recettes publiques.

Le second volet est celui de la RTT sans perte de revenu pour 90% des personnes: le partage du travail lié à celui des revenus (la réduction des inégalités). Pas seulement la réduction hebdomadaire (par exemple les 32 heures), mais aussi la RTT tout au long de la vie. Le mouvement historique de RTT a permis dans le passé de créer ou sauvegarder des millions d'emplois. Si on en était encore aux 1900 heures moyennes annuelles des années 1960, on aurait environ 5 millions de chômeurs s'ajoutant aux 5 millions actuels! Or, ce mouvement historique a pris fin en 2002, ce qui a amplifié la hausse du chômage.

Le troisième volet est celui des emplois d'une transition écologique socialement juste. On commence à disposer de scénarios solides. L'enjeu, de type humanitaire, est urgent, pour le climat, la biodiversité, etc. Des centaines de milliers d'emplois, dans leur grande majorité non délocalisables, peuvent - et doivent - être ajoutés pour y faire face.

Dans l'agriculture et dans l'industrie, la chute dramatique des emplois depuis plusieurs décennies pourrait être stoppée ou au moins fortement ralentie si le productivisme était battu en brèche au bénéfice d'une transition vers la qualité et la soutenabilité écologiques, si cette transition s'appuyait sur une sécurité sociale professionnelle, et sur un vrai droit de préemption des salariés lorsque le capital déserte des entreprises viables. Lorsqu'on fait le bilan chiffré de ces volets de création et sauvegarde d'emplois répondant à des besoins d'avenir, on s'aperçoit, comme nous avons pu le faire dans la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie dans un "manifeste" pour l'emploi, que le chômage pourrait être réduit d'un tiers en 5 ans et de plus de la moitié en 10 ans.

Cela implique toutefois d'en finir avec une politique économique plus ou moins dictée par le Medef et les lobbies bancaires.

Pour aller plus loin, le blog de Jean Gadrey: http://alternatives-economiques.fr/blogs/gadrey

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13 février 2016 6 13 /02 /février /2016 08:40

VŒUX DES ELUS COMMUNISTES ET DE PROGRES 2016

Chers amis, chers camarades,

Nous sommes très heureux de vous accueillir ce matin pour vous présenter les vœux des élus communistes et de progrès. Nous sommes certainement les derniers à le faire et il nous semblait important de nous retrouver dans cette Maison du Peuple, lieu ô combien symbolique en ces temps de crises, de renoncements et de luttes nécessaires, en ces temps où des syndicalistes sont poursuivis pour avoir défendu leur emploi, ou des syndicalistes sont condamnés à de la prison ferme pour 30 h de séquestration et alors même que la direction avait retiré sa plainte. Alors oui, notre place est aujourd’hui ici.

La tradition veut que je vous adresse tous nos vœux de bonheur et je le fais avec beaucoup de sincérité. Saint-Just, pendant la révolution française, disait que le bonheur était une idée neuve en Europe. Il semblerait qu’il reste encore à conquérir.

L’année 2015 s’est ouverte dans une tragédie et s’est terminée dans un bain de sang. C’est sans regret que nous lui tournons le dos. C’est sans regret que nous tournons le dos à une année qui a vu un gouvernement se disant de gauche concrétiser les rêves de la droite : 40 milliards pour des patrons qui n’ont pas créé d’emplois, le travail du dimanche, l’allongement de l’âge de départ à la retraite, le pilonnage du code du travail, la criminalisation de l’action syndicale, 8 millions de pauvres, des millions de mal-logés, un chômage qui ne fait que croître et des chômeurs montrés du doigt…. La liste est longue, trop longue pour que j’en fasse l’énumération ici.

C’est sans regret que nous tournons le dos à cette année terrible où la violence terroriste a semé la terreur sur notre territoire mais aussi au Liban, en Turquie, en Afrique. En ce début d’année 2016, nous devons avoir les yeux ouverts sur la réalité du monde. La France peut sortir de cette épreuve par le haut en s’appuyant sur les valeurs de la République. Notre devise « Liberté, Egalité, Fraternité » ne doit pas être qu’un slogan. Ses valeurs doivent s’incarner dans un Etat de droit et de justice plutôt que dans les politiques d’exception.

Ses valeurs doivent s’incarner dans le message que la France doit délivrer au monde en étant aux côtés des Kurdes, des Palestiniens, des démocrates de Turquie et d’Israël, des centaines de petits Aylan qui se noient en Méditerranée… Ses valeurs s’incarnent dans la solidarité avec les réfugiés qui fuient la guerre et l’obscurantisme.

La Liberté, ce n’est pas l’inscription de l’état d’urgence dans la constitution.

La Fraternité, ce n’est pas Calais ou Grande Synthe.

L’Egalité, ce n’est pas la déchéance de nationalité. Que l’on soit né de parents d’ici ou d’ailleurs, le droit du sol fait que nous sommes tous filles et fils de France. Nous devons refuser et lutter contre tout ce qui nous divise et sème la suspicion. Ce serait donner raison aux terroristes. La République est grande lorsqu’elle protège l’ensemble de ses enfants. Pas lorsqu’elle crée un statut de citoyen de seconde zone.

Dans ce contexte, les communistes ont, plus que jamais, un rôle à jouer. C’est ce que les élus communistes font sur le territoire métropolitain, à Brest et au Relecq Kerhuon. Tout en dénonçant la baisse des aides de l’Etat et la politique gouvernementale qui tourne le dos aux promesses du candidat Hollande, les élu-e-s sont dans les majorités municipales pour être forces de propositions.

Eric Guellec, tout d’abord, notre vice-président chargé de la mise en œuvre de la politique de proximité territoriale. Vous savez, celui qui est chargé de resserrer les liens au sein du territoire métropolitain en améliorant la collaboration entre les quartiers, les communes et la métropole. Une politique de proximité qui touche les domaines de la voirie, des déplacements, des espaces verts et de l’écologie urbaine et qui assure un service public de qualité.

Gaëlle Abily, adjointe chargée des affaires culturelles à Brest. Parce que la culture est au cœur du vivre-ensemble, elle inscrit la ville de Brest, et au-delà la métropole, dans une dynamique culturelle durable et structurante avec le plateau des Capucins et sa médiathèque, les fêtes maritimes, l’obtention du label « Brest ville d’art et d’histoire » ainsi que l’organisation de nombreux festivals. Les nombreux équipements (Le Quartz, la Maison du théâtre, le Mac Orlan, le centre d’art Passerelle…) participent au rayonnement métropolitain.

Jacqueline Héré, adjointe sur le quartier de Bellevue, suit, en concertation avec la population, des projets destinés à améliorer le quotidien des habitants. L’agence nationale de rénovation urbaine a reconnu le quartier de Bellevue comme quartier d’intérêt national. L’année 2016 sera mise à profit pour travailler en concertation avec les habitants sur le Bergot et le centre commercial Bahamas, mais aussi plus largement sur Bellevue avec l’aménagement de certains espaces publics ou équipements publics.

Claude Bellec, elle, poursuit le travail entamé en 2015 sur le projet d’épicerie solidaire, projet qui a pour but de venir compléter les dispositifs d’aide alimentaire aux personnes en situation de précarité. A Brest métropole habitat, elle continue à œuvrer afin de permettre l’accès à l’habitat social pour une population dont les besoins en termes d’hébergement, de logement, sont de plus en plus pressants.

Au niveau de la métropole, l’action des élu-e-s communistes s’est faite sur l’accord, pendant ce nouveau mandat, de ne pas augmenter la pression fiscale. Nous serons attentifs aux politiques contractuelles menées. Nous pouvons citer, sans être exhaustifs, la tarification sociale de l’eau, les renouvellements de délégations de services publics de la restauration en 2017 et des transports en commun en 2018. Certaines de nos propositions ont été entendues, comme le titre intermédiaire TANGO chez Bibus et la desserte des nouveaux quartiers. D’autres, comme l’évolution de la taxe sur les hôtels et campings « grand standing », par exemple, n’ont pas encore trouvé l’écho escompté. Mais nous ne désespérons pas d’y arriver….

Nous réagissons également sur l’approche et le traitement de certains dossiers comme la baisse des subventions aux équipements de quartiers et aux associations. L’échange et le dialogue doivent prévaloir afin d’arriver à un accord et ainsi, permettre aux structures qui s’engagent dans la ville de continuer à créer du lien social et développer des actions innovantes reconnues sur notre territoire.

Vous le voyez, nous sommes attachés à être utiles, à travailler dans l’intérêt collectif. Nous poursuivrons avec détermination.

Cette année, nous fêterons les 80 ans du Front Populaire et les 70 ans de la mise en œuvre du programme du Conseil National de la Résistance. Profitons-en pour rappeler que la volonté et l’unité peuvent, malgré la crise, faire bouger des montagnes. Philippe Torreton, en réponse à Manuel Valls, écrivait dans l’Humanité : « Nous allons nous battre, nous autres les égarés, car notre espoir est grand et nos valeurs sont grandes… Notre espoir, cela pourrait être le nom de notre rassemblement, le nom de ce déclic salutaire du peuple de gauche. »

Il a raison. Il n’y aura d’avenir que si nous élargissons le cercle de ceux aux côtés de qui nous réaffirmerons nos valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité. Puisons nos forces dans le partage de nos valeurs humanistes, dans l’internationalisme, dans nos combats et nos résistances.

2016 devra être une année de luttes. Qu’elles nous apportent, qu’elles vous apportent, chers amis, chers camarades, bonheur et dignité.

Voeux des élus communistes et de progrès de la métropole brestoise: discours d'Isabelle Mazelin
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13 février 2016 6 13 /02 /février /2016 08:12
Paris - Le Parti communiste a dénoncé vendredi la disparition d'un secrétariat d'Etat aux Droits des femmes à part entière, désormais rattaché au ministère de la Famille et de l'Enfance à l'occasion du remaniement ministériel de jeudi.

Dans un communiqué, le PCF a qualifié cette nouvelle appellation de "goutte d'eau supplémentaire contre les droits des femmes et de faute politique". "Comment le gouvernement peut-il renoncer à l'égalité pleine et entière des femmes dans tous les domaines de la vie '" s'est interrogé le parti.

"Après avoir en début de quinquennat créé un ministère des Droits des femmes, de plein exercice, puis avoir au milieu de mandat réduit ce ministère à un secrétariat d'État, voici à présent le retour des stéréotypes les plus rétrogrades", a fustigé Laurence Cohen, responsable nationale Droits des femmes/féminisme du PCF, qui signe le communiqué.

"Le champ de la famille et de l'enfance est-il donc définitivement et exclusivement l'apanage des femmes'" a-t-elle demandé, s'indignant d'un "retour en arrière" et d'un "affront fait aux femmes".

"À quelles sirènes le gouvernement est-il sensible, si ce n'est à celles des partisan-e-s de la manif pour tous '" a-t-elle regretté.

Le PCF a averti: "À quelques semaines du 8 mars, journée internationale des droits des femmes, les communistes continueront à montrer que les combats féministes sont toujours d'actualité".

Jeudi, l'ex-ministre communiste des Sports Marie-Georges Buffet s'était déjà émue sur Facebook: "On croit rêver", avait-elle écrit après l'annonce du remaniement ministériel.

La députée LR Nathalie Kosciusko-Morizet a également dénoncé le rattachement du secrétariat d'Etat aux Droits des femmes à la Famille et à l'Enfance: "Création d'un ministère de la Famille de l'Enfance et des Droits des femmes: Hollande a oublié la couture et le repassage", a-t-elle ironisé dans un tweet.

(site Internet de l'express)

le communiqué complet de Laurence Cohen, pour le PCF:

Ministère Droits des femmes, Famille et Enfance : renoncements et stéréotypes !

Goutte d’eau supplémentaire contre les droits des femmes et faute politique ! Comment le gouvernement peut-il renoncer à l'égalité pleine et entière des femmes dans tous les domaines de la vie? Après avoir en début de quinquennat, créé un ministère des Droits des femmes, de plein exercice, puis avoir au milieu de mandat, réduit ce ministère à un secrétariat d’État, voici à présent le retour des stéréotypes les plus rétrogrades.

Droits des femmes = famille = enfance ! Le champ de la famille et de l’enfance est-il donc définitivement et exclusivement l’apanage des femmes ? Quel retour en arrière, quel affront fait aux femmes qui luttent au quotidien pour changer la société, pour en finir avec le patriarcat. À quelles sirènes le gouvernement est-il sensible, si ce n'est à celles des partisan-ne-s de la manif pour tous ?

À quelques semaines du 8 mars, journée internationale des droits des femmes, les communistes continueront à montrer que les combats féministes sont toujours d’actualité, pour libérer la société des aliénations qui empêchent l’émancipation humaine.

Laurence Cohen, responsable nationale Droits des femmes/féminisme du PCF

Laurence Cohen, sénatrice communiste, animatrice du pôle égalité femmes-homme

Laurence Cohen, sénatrice communiste, animatrice du pôle égalité femmes-homme

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