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29 mai 2015 5 29 /05 /mai /2015 14:23
Face aux dégâts du libéralisme et au danger populiste l’urgence est de refaire de l’art et de la culture l’outil essentiel du seul combat qui vaille, celui de l’émancipation humaine.

Suicide culturel… et démission politique

Suicide collectif, c’est par ce qualificatif que plusieurs artistes désignent désormais la situation de l’art et de la culture dans notre pays :

► Disparition massive de festivals, de structures et de lieux.

► Baisse drastique des budgets de l’État et des collectivités territoriales.

► Plan social qui ne dit pas son nom, dans l’emploi artistique et culturel…

Mais la métaphore du suicide renvoie aussi à la démission des plus hautes autorités de l’État. Leur renoncement à porter une politique sociale et émancipatrice pour notre peuple les conduits parallèlement à abandonner toute ambition pour l’art et la culture.

Nous vivons le temps de l’imposture.

Voilà, en effet, que le Président de la République, le Premier ministre, la Ministre de la culture, la main sur le cœur, ne cessent depuis le 11 janvier de proclamer leur attachement à la culture et leur volonté de sanctuariser ses moyens. Voilà même le Premier ministre qui se livre à une autocritique publique : les baisses opérées en 2013 et 2014 ont été une erreur ! Que ne rétablisse-t-il pas les crédits ? Car c’est exactement le contraire qui se passe : le maintien du budget du ministère est fictif. On a déshabillé Pierre pour habiller Paul. De plus, les baisses regrettées par Manuel Valls s'ajoutent à celles déjà opérées sous Nicolas Sarkozy. Sanctuarisé ou pas, le budget consacré à l’art et la culture est aujourd’hui exsangue.

L'art et la culture ont besoin des collectivités territoriales

Les collectivités assument 70 % des crédits publics consacrés à la culture. Quand la Ministre tente de se défausser sur le dos des élus locaux, elle oublie simplement la baisse globale des dotations de l’État aux collectivités (- 11 milliards sur 3 ans !!!). Cela ne peut pas ne pas toucher la culture comme l’ensemble des politiques publiques dont les collectivités sont responsables.

En outre, Fleur Pellerin pratique l’amalgame entre, d'une part, les élus qui refusent, à juste titre, de faire des choix de coupe entre la culture, la santé, le logement, le sport, l’aide sociale ou l’école et, d'autre part, les élus, pour l’essentiel de droite et d’extrême droite, qui s'appuient sur l’austérité gouvernementale, qu’ils approuvent, pour en finir avec les politiques publiques de l’art et de la culture dans leurs collectivités. La Ministre serait mieux inspirée de lutter contre ce populisme culturel, au lieu de l’instrumentaliser pour dresser un rideau de fumée masquant l’irresponsabilité de l’État vis-à-vis de l’art et de la culture.

La République se nie quand elle abandonne la création artistique aux marchands, quand elle ne fait plus des droits culturels, au même titre que les droits sociaux, le socle de l’égalité, quand elle ne permet pas de promouvoir sa propre diversité culturelle.

Une telle posture politique est suicidaire pour la gauche et pour ce pouvoir qui s’en réclame encore. Or la symbolique est meurtrière que de déclarer l’armée prioritaire contre le social et la culture.

Mobilisons-nous pour la culture sans l’opposer aux autres priorités sociales.

Le combat pour la culture doit participer des luttes générales contre l’austérité et contre le démantèlement des services publics.

Mobilisons-nous contre les dogmes libéraux dominants au gouvernement comme à droite et à l’extrême droite.

Ils réduisent l’art à l’état de produit et s’accordent pour réserver la création contemporaine à une « élite », pendant que le peuple est livré aux armes de distraction massive qui sont autant d’armes d’aliénation.

Agissons pour refonder le service public de la culture, dans une compétence et des moyens partagés entre l’État et les collectivités.

Agissons pour rétablir un lien étroit entre la culture et l’éducation nationale avec l’ambition de renouer la rencontre entre l’art, les artistes et l’éducation populaire à l’école, dans la cité et dans l’entreprise.

Face aux dégâts du libéralisme et au danger populiste, l’urgence est de refaire de l’art et de la culture l’outil essentiel du seul combat qui vaille, celui de l’émancipation humaine.

ART ET CULTURE - Le temps de l’imposture
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29 mai 2015 5 29 /05 /mai /2015 14:17

Déclaration de Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, président du Parti de la gauche européenne

Après les Grecs, ce sont les Espagnols qui viennent d'exprimer avec force le besoin de changement politique dans leur pays.

Les résultats des élections régionales et municipales en Espagne sont un signal pour toute l'Europe. Le PP (droite) perd 40 % de ses votes et le PSOE (socialiste) 12,5 % : les politiques d'austérité sont sanctionnées une nouvelle fois.

C'est la fin d'une époque, celle de la transition post-franquiste, celle du règne du néolibéralisme flanqué d'un système politique bipartisan et corrompu.

Les citoyens espagnols ont placé les questions sociales et démocratiques au cœur de leur choix. C'est à la mode en Europe et tant mieux !

Je me réjouis des bons résultats des coalitions de gauche, incluant Izquierda Unida, Podemos et des représentants-es des forces sociales en mouvement contre l'austérité. Elles sont en passe de l'emporter à Madrid, Barcelone et dans de nombreuses villes.

Elles sont le signe qu'une alternative de gauche est non seulement souhaitée par des centaines de milliers d'Espagnols, mais surtout possible.

J'invite toutes celles et ceux qui veulent en savoir plus, rencontrer nos amis européens et construire un projet solidaire et démocratique pour l'Europe de demain, à se rendre au Forum européen des alternatives.

_______________________________________________________________________

La gauche européenne anti-austérité vous donne rendez-vous à Paris les 30 et 31 mai pour un grand forum des alternatives

• FAIRE RESPECTER LES PEUPLES SUR LA SCÈNE EUROPÉENNE

• LUTTER ET RASSEMBLER POUR UNE ALTERNATIVE À L'AUSTÉRITÉ

• OUVRIR UN ESPACE DE DIALOGUE, RENDRE VISIBLE LES SOLUTIONS

Avec les politiques d’austérité, l’Europe libérale n’en finit plus de nier la démocratie, les besoins sociaux et le développement écologique, provoquant à juste titre un fort rejet populaire.

Si nous refusons cette Europe, nous ne voyons pas de solution dans le repli nationaliste du FN. L’avenir de l’Europe dépend de notre capacité à nous unir autour de solutions communes. Comme l’a prouvé la victoire de Syriza, nous sommes des peuples dignes et des citoyens capables de préparer le changement en construisant une issue positive, un nouvel espoir de progrès social en France et en Europe !

3 plénières, 30 ateliers dans divers lieux parisiens, autour de 6 blocs :dire adieu à l’austérité pour des politiques solidaires en Europe. Reprendre le pouvoir sur l’argent. Quel modèle productif écologique et émancipateur ? Pour une démocratie réelle, pour une Europe des libertés. Une autre mondialisation. Faire gagner les peuples d’Europe : passer à l’offensive !

Des centaines d’européens venus débattre avec vous : militants de la gauche européenne, écologistes, socialistes, ministres grecs et parlementaires de tous les pays, militants syndicaux, associatifs, des mouvements sociaux, intellectuels et chercheurs.

Samedi 30 mai au soir, grand concert Place de la République autour du thème "Peuples debout".

La gauche européenne anti-austérité vous donne rendez-vous à Paris les 30 et 31 mai place de la République

Le Forum européen des alternatives, initié par le Parti de la gauche européenne et « Transform ! », ouvrira un espace de dialogue entre 2000 personnes françaises et européennes, des personnalités dont des ministres du nouveau gouvernement grec, des parlementaires, des militants politiques, syndicaux, des mouvements sociaux, des intellectuels...

Ouvert à tous

Elections en Espagne - Un signal pour toute l'Europe
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29 mai 2015 5 29 /05 /mai /2015 13:49
Pierre Laurent : « En France comme en Europe, un même besoin d’alternative »

Entretien réalisé par Julia Hamlaoui et Sébastien Crépel

L'Humanité - Jeudi, 21 Mai, 2015

Élections régionales de décembre, construction d’un nouveau projet de gauche pour la France, tenue du Forum européen des alternatives des 30 et 31 mai à Paris… Le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, trace les pistes pour répondre à « l’urgence de débloquer la situation politique ».

Vous avez lancé hier un appel à construire dans toute la société un nouveau projet d’émancipation humaine. Pourquoi cet objectif alors que tant d’urgences assaillent le pays ?

Pierre Laurent

Justement pour répondre à une urgence : débloquer la situation politique. Nous avons rendu public hier un texte important baptisé « la France en commun ». C’est une invitation à ouvrir dans tout le pays un débat sur le projet de société qui peut sortir la France de l’impasse dans laquelle elle s’enfonce. Je constate, dans toutes mes rencontres, que des forces immenses existent pour inventer une nouvelle société, un nouveau modèle productif, une nouvelle manière de vivre ensemble plus respectueuse et plus coopérative. Mais celles-ci doutent de leur pouvoir. Nous voulons leur dire que nous ne sommes pas impuissants à changer la société. Des idées innovantes sont là. Des forces sont disponibles. Elles doivent agir ensemble pour un nouveau projet d’émancipation humaine. La direction actuelle du Parti socialiste a abandonné cette ambition, face à une offensive toujours plus déterminée de la droite et de l’extrême droite. Une clarification et une visibilité nouvelle de ce projet sont nécessaires pour refonder une perspective de changement. Le texte que nous rendons public est notre contribution. Il vise à impulser la mobilisation en y associant les forces citoyennes disponibles et d’autres parmi les écologistes, les socialistes, les citoyens déçus par le gouvernement, ceux inquiets de l’évolution du monde.

À l’heure où la parole politique n’a plus de crédit, ne prenez-vous pas le risque de vous heurter au scepticisme des citoyens sur ce qu’ils pourraient estimer n’être qu’un projet de plus ?

Pierre Laurent

Le scepticisme existe, c’est évident. Créer les conditions de la confiance passe donc nécessairement par la mobilisation et l’implication des citoyens eux-mêmes. C’est un travail participatif, collaboratif que nous voulons engager. Notre texte trace une perspective de société nouvelle, avec la volonté d’inventer un autre modèle productif qui allie émancipation sociale et écologie, de faire de la culture une ambition centrale, de considérer comme des enjeux structurants la reconstruction démocratique et la refondation de la République. En même temps, pour être crédible, il faut montrer quel chemin emprunter. C’est pourquoi nous mettons également en débat quinze chantiers d’actions prioritaires et quinze mesures d’urgence. Sur le logement, la réindustrialisation, par exemple. Nous avons besoin à la fois de regarder en haut de l’échelle, le sens de la société que nous voulons construire, mais aussi de montrer où mettre les pieds sur les premiers barreaux.

Les dernières élections départementales ont donné des résultats contrastés, avec une bonne tenue des scores du Front de gauche et de ses alliés dans un contexte de très grave recul pour la gauche dans son ensemble. Dans ces circonstances, comment abordez-vous les échéances régionales ?

Pierre Laurent

Les treize nouvelles grandes régions ont été créées pour servir la compétitivité et la mise en concurrence des territoires. Le pouvoir régional sera de plus en plus structurant dans l’organisation de la République. Nous voulons le disputer. Ces élections seront cruciales. Elles seront les dernières avant 2017. Les enjeux du pouvoir régional sont de portée nationale. Nous abordons ces élections avec une double ambition indissociable : pas question de laisser la droite et l’extrême droite s’emparer de nouveaux pouvoirs qui seraient mis au service de politiques régressives. Nous voulons des majorités de gauche pour mener des politiques régionales ambitieuses en matière d’investissement et de développement des services publics, des politiques concrètes d’égalité dans la vie quotidienne.

Vous avez rencontré les dirigeants de différents partis de gauche. Sur quoi ces discussions peuvent-elles déboucher dans un contexte de profondes divisions de la gauche ? Et avec les autres membres du Front de gauche, où en sont les échanges ?

Pierre Laurent

À toutes ces forces, nous faisons partager cette double ambition : écarter le danger réactionnaire et construire des projets régionaux de gauche. La direction actuelle du Parti socialiste s’obstine à coller à la politique gouvernementale et n’a évoqué pour les régionales que des alliances minimales défensives pour résister à la droite et à l’extrême droite. Cela risque de se révéler n’être qu’une ligne Maginot illusoire. Pour nous, cela n’est pas à la hauteur. La gauche a besoin de politiques régionales offensives. De son côté, Europe écologie-les Verts semble privilégier des listes autonomes mais laisse le débat ouvert. Dans ces conditions, nous lançons un appel à toutes les forces disponibles, dans la société, dans les régions, y compris aux écologistes, aux socialistes qui veulent une autre orientation que celle de leur direction actuelle, à engager avec nous la construction citoyenne de listes de premier tour qui portent une haute ambition publique pour les régions. Un bon score de ces listes sera la meilleure garantie pour battre la droite et l’extrême droite et pour mettre en œuvre les politiques de solidarité attendues. Nous proposons à nos partenaires du Front de gauche de nous engager ensemble et sans ambiguïté dans cette démarche pour être les initiateurs de la constitution de ces listes de large rassemblement au premier tour.

Certains présidents de région socialistes se disent favorables à un accord avec le PCF dès le premier tour. Cette hypothèse est-elle sur la table de votre côté ?

Pierre Laurent

S’il s’agit de reconnaître qu’aucune victoire n’est possible sans les forces du Front de gauche et les communistes, nous sommes d’accord. La victoire de la gauche n’est toutefois pas qu’une question d’addition. Nous rencontrons toutes les formations, mais je suis pour ma part convaincu que la meilleure manière d’instruire ce débat n’est pas de s’en tenir aux rencontres entre formations politiques mais de lancer dès maintenant des appels publics adressés à l’ensemble des citoyens, des forces sociales et des personnalités disponibles pour élargir le champ de la construction des projets régionaux et des listes. Nous prendrons nos décisions démocratiquement en juin. Jusqu’aux conférences régionales et au vote des communistes, toutes les options seront sur la table. Tous les éléments du débat seront donnés aux adhérents pour qu’ils puissent prendre leur décision en connaissance de cause.

Vous mettez en avant l’idée de pacte pour des régions solidaires, citoyennes, écologiques. En quoi cela consiste-t-il ?

Pierre Laurent

Ces pactes doivent se construire dans le débat public et citoyen. Nous voulons des régions qui s’engagent pour accroître leur capacité de réponse aux besoins des citoyens, avec l’égalité au cœur de ces projets. Par exemple, de nombreuses régions ont développé, souvent sous notre impulsion, des politiques tarifaires sociales ambitieuses en matière de transport. Nous voulons préserver et amplifier ces politiques, tout en développant l’investissement public pour un maillage de transports publics de qualité dans les zones denses. Nous voulons des régions qui n’organisent pas la métropolisation d’un côté et la désertification de l’autre ou la mise en concurrence des territoires, mais qui défendent une vision équilibrée des territoires, en conjuguant développement agricole, économique et urbain, recul de la discrimination sociale et territoriale et respect de l’environnement. Tout cela nécessite davantage d’investissement public et non des politiques d’austérité. Ce sont ces exigences que nous voulons mettre au cœur de la construction des pactes et des listes pour rassembler dès le premier tour l’ensemble de ceux prêts à s’engager pour les défendre.

Dix ans après la victoire du non au référendum du 29 mai 2005, les forces libérales ont si bien cadenassé l’Europe que les Grecs ont toutes les peines du monde à faire respecter le suffrage de leur peuple. Comment reprendre la main face à ces forces ?

Pierre Laurent

En unissant dans l’action toutes les forces qui ont intérêt à la fin des politiques d’austérité. Nous allons vivre à Paris, les 30 et 31 mai, avec le Forum européen des alternatives initié par le Parti de la gauche européenne (PGE), un événement majeur. Ce sera l’événement le plus positif qu’aura connu notre pays depuis le début de l’année. L’ensemble des forces de la gauche européenne, politiques, syndicales, associatives, qui souhaitent travailler ensemble pour des alternatives à l’austérité et soutiennent l’expérience engagée par le gouvernement grec seront présentes à ce rendez-vous. Ce forum en plein air, ouvert à tous sur la place de la République, interviendra à un moment crucial pour l’expérience grecque. Le nouveau secrétaire général de Syriza, Tassos Koronakis, sera présent. Il vient de lancer un appel à toutes les forces démocratiques européennes, à tous les acteurs sociaux progressistes du continent pour aider le gouvernement grec dans ce moment. Le bras de fer continue avec les autorités européennes qui veulent que le gouvernement d’Alexis Tsipras abandonne des pans essentiels de son mandat populaire. Celui-ci s’y refuse, mais il a besoin de la solidarité la plus large possible pour faire respecter la souveraineté du peuple grec. Le Forum européen sera un élément décisif du rapport de forces. Tous ceux qui veulent dire non aux politiques d’austérité, qui sont solidaires du peuple grec, qui refusent cette Europe égoïste qui laisse mourir les migrants en Méditerranée, tous ceux qui pensent que la réponse au défi climatique passe par un nouveau type de développement en Europe, ont rendez-vous à Paris les 30 et 31 mai. J’appelle les communistes à investir toute leur énergie dans la réussite la plus spectaculaire possible de ce forum, où je lancerai un appel en tant que président du PGE pour amplifier durant tout le mois de juin la mobilisation aux côtés du gouvernement grec.

Quel sera le message de ce Forum européen des alternatives ?

Pierre Laurent

Nous avons le devoir de faire prévaloir une solution de solidarité en Europe contre toutes les tentations xénophobes. Cette solution ne peut être que sociale et écologique. Pour y parvenir, le Forum européen des alternatives va poser une question centrale, celle de la démocratie des peuples contre le pouvoir confisqué par les financiers. Si nous le leur laissons, la tentation du repli ou de l’explosion de l’Europe l’emportera avec tous les risques que cela comporte. Construire des politiques de solidarité en Europe impose de reprendre la main sur les immenses richesses de ce continent. Plus de 1 600 milliards d’euros sont détenus en dépôt par les banques françaises, cet argent doit servir au développement social et à la solidarité. Pour ce faire, nous devons conjuguer les batailles nationales pour décider de l’utilisation de cet argent et la bataille pour changer le rôle de la Banque centrale européenne. Le Forum européen des alternatives va permettre de poser une question commune à tous les peuples européens, la reconquête du pouvoir citoyen. Le gouvernement grec a la légitimité démocratique, mais les puissances financières prétendent le priver de l’exercice de ce pouvoir. L’aider à gagner, c’est se donner de la force pour toutes nos batailles actuelles et futures.

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25 mai 2015 1 25 /05 /mai /2015 19:09

A PROPOS DE LA CREATION DE LA SECURITE SOCIALE, D’URGENCE RETABLIR L’HISTOIRE

Prenons les devants….

Lors de l’hommage national du 70ème anniversaire de la sécu ( si jamais il est rendu!!!!!…), attendez vous encore et ceci malgré l’énorme travail fait pour rétablir l’histoire, à ce que les medias disent que la sécurité sociale a été fondée par Pierre Laroque. Ainsi qu’il est répété et enseigné constamment….

Ce qui est curieux c’est que lorsque l’on évoque une loi, on lui donne toujours généralement le nom du ministre qui l’a promulguée et non du fonctionnaire qui a participé à sa mise en place: Ainsi dit-on : Loi Macron, Loi Juppé ou Loi Veil par exemple.

Et bien non, là on vous dira loi Laroque qui n’était que le fonctionnaire de Croizat (directeur de la sécurité sociale ). On ne va évidemment pas donner à une institution enviée dans le monde entier et que socialistes, patrons et droite s’évertuent à casser, le nom d’un ministre communiste.

Et pourtant c’est lui, lui le bâtisseur de ce beau conquis social de Novembre 1945 à juillet 1946 alors qu’il est ministre du travail et de la Sécurité Sociale (jusqu’au 4 mai 1947). D’autres y verront encore une création de De Gaulle… oui mais, voilà, De Gaulle avait déjà démissionné ( 15 janvier 1946) lorsque Croizat, après avoir conçu les lois ( de création de la sécu), mit en place les 138 caisses avec la CGT et le peuple de France (malgré l’opposition violente de la droite, des assurances privées, des médecins, des patrons, des notables mutualistes, de la CFTC).

De plus De Gaulle sera le premier à la casser en octobre 1967 par le biais des ordonnances Jeanneney qui suppriment les élections démocratiques des caisses, divisent la sécu en trois branches et établissent le paritarisme qui donne la gestion aux patrons. Juste une petite vérité à rétablir: Pierre Laroque n’est que le commis d’écriture, je le répète: le fonctionnaire, qui mit en forme l’ordonnance portant création de la sécurité sociale du 4 octobre 1945.

Cette ordonnance est une émanation directe du Conseil National de la Résistance et de la réflexion et conception collective menées sous la maîtrise d’œuvre de Croizat dès sa nomination comme président de la Commission du Travail à l’assemblée consultative (juin 1943) du Gouvernement provisoire à Alger.

Et ceci en lien très étroit avec les services du ministère de la Santé dirigé par François Billoux, autre ministre communiste ( de septembre 1944 à novembre 1945) jamais cité lorsque l’on parle de la sécurité sociale (là encore si l’on devait attribuer la paternité de l’ordonnance, c’est à François Billoux qu’il faudrait la donner).

Pierre Laroque ne prendra d’ailleurs ses fonctions qu’en septembre 1944, comme fonctionnaire de… François Billoux…Rappelons encore utilement qu'il n'y aurait jamais eu de sécurité sociale ( ou autres grandes reformes sociales de la libération) s'il n'y a avait pas eu un rapport de force pour l'imposer:: 29 % des voix au PCF, 5 millions d’Adhérents à la CGT, une classe ouvrière grandie par sa résistance héroïque, un patronat sali par sa collaboration. . Il est difficile d’admettre la réalité de l’Histoire et surtout l’actualité brûlante et la modernité d’un homme comme Ambroise Croizat à l’heure où droite, patronat et socialistes veulent privatiser ce bien national qu’est notre belle sécurité sociale.

Le meilleur hommage que nous pouvons rendre à celui que l’on baptisa justement « le ministre des travailleurs » pour ce 70eme anniversaire est de nous battre sans cesse partout pour que la sécurité sociale ne soit pas une coquille vide livrée au privé mais qu’elle reste ce que Croizat et le peuple de France qui l’ont bâtie ont voulu qu’elle soit : un vrai lieu de solidarités, un rempart au rejet, à la souffrance et à l’exclusion MICHEL ETIEVENT

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25 mai 2015 1 25 /05 /mai /2015 14:48

La semaine dernière, ceux qui croyaient que le salut pour la gauche et le mandat présidentiel de Hollande viendrait de l'intérieur du PS et d'une exigence de réorientation de la politique gouvernementale venue des militants socialistes, en colère contre les orientations droitières de Hollande et Valls, ont dû déchanter avec le résultat de la consultation des adhérents sur les motions, puisque la motion Cambadélis, défendant la politique sociale-libérale du gouvernement et le cap présidentiel, avec le soutien remarqué de Martine Aubry, a obtenu 60% des suffrages des militants, contre 30% à la motion de Christian Paul, celle soutenue par les "frondeurs" réclamant une réorientation à gauche, pour la relance de l'activité, la lutte contre le chômage et les inégalités, de la politique du gouvernement.

Le PS n'est pas pour autant rassemblé et serein derrière la politique du gouvernement: il a perdu 40 000 adhérents depuis 2012, et 30% des adhérents qui veulent d'un parti plus fidèle à ses valeurs historiques et moins orienté sur l'agenda politique du Medef, ce n'est pas rien non plus.

Ceux qui ont voté Cambadélis ont pour certains manifesté leur accord avec la politique de l'offre, "réaliste et de rigueur" , diront-ils, du gouvernement et de Hollande, complètement arrimée aux orientations de la finance et du libéralisme en Europe. D'autres ont sans doute privilégié avant tout comme d'habitude l'unité derrière les chefs et "la gagne" (ne pas fragiliser encore plus l'exécutif), la cohérence de l'action. Car il faut donner du temps au temps et attendre de voir les résultats... Il y a au PS comme à l'UMP et dans d'autres partis une culture "suiviste" d'un certain nombre de militants qui placent le culte du résultat et la confiance vis à vis de la personne des dirigeants avant la préoccupation pour le contenu politique.

Ce résultat qui est tout de même préoccupant pour l'avenir du PS quand on connaît l'ampleur du rejet pour sa politique aux conséquences dramatiques pour le pays et pour les gens (plus d'un million de chômeurs et de pauvres en plus depuis 2012, des inégalités qui s'accroissent, des collectivités en difficulté...). Il traduit aussi le fait que désormais, les thèses de centre-droit, de la "réconciliation" avec le monde patronal et le marché, au nom de l'efficacité économique et de la croissance, sont en grande partie rentrées dans les têtes des adhérents, dont la culture politique et le profil sociologique en partie aussi a changé depuis les années 70 et le début des années 80. Il n'y a d'ailleurs plus beaucoup d'ouvriers, d'employés, de syndicalistes au PS, mais beaucoup de cadres, de professions intellectuelles du secteur public ou libéral, beaucoup d'élus et de personnes qui travaillent pour les élus aussi, qui sont donc souvent assez éloignés des problèmes que rencontrent les classes populaires et de leurs préoccupations, qui conçoivent parfois la politique comme un gagne-pain et un match plus que comme un moyen d'améliorer la vie des gens et de construire un rapport de force pour plus de justice, d'égalité.

Il ne faut pas sous-estimer le rôle de l'opportunisme de beaucoup de cadres intermédiaires et d' élus ambitieux qui veulent garder places et influence et qui se rangent du côté du vainqueur annoncé, et souvent officiellement toujours pour faire avancer les choses en interne...

Dans le livre "La Gauche bouge", écrit en 1985 sous le pseudonyme de Jean-François Trans par les trans-courants François Hollande, Jean-Pierre Jouyet (alors conseiller technique de Mitterrand à l'Elysée avant de travailler pour Sarkozy, et de décéder en 2005), Jean-Yves Le Drian, Jean-Pierre Mignard. On y lit: "Finis les rêves, enterrés les illusions, évanouies les chimères. Le réel envahit tout. Les comptes doivent forcément être équilibrés, les prélèvements obligatoires abaissés, les entreprises modernisées, l'initiative libérée". Ou encore: "Ce n'est pas par calcul ou par malignité que la gauche a accepté de laisser fermer les entreprises ou d'entamer le pouvoir d'achat des Français. C'est par lucidité. Refuser les évolutions et c'en aurait été fait de la perspective d'une gestion régulière du pays par la gauche".

La droite du PS qui conjugue la modernité avec la renonciation avec toutes les vieilles lunes marxistes de la lutte des classes, de la régulation économique et de la redistribution sociale, a gagné en interne, là où le rapport de force entre la gauche et la droite du PS était beaucoup plus équilibré encore en 1993, en 2005.

La direction du PS se réclame d'un nouveau compromis social-démocrate, alors que la social-démocratie n'existe déjà plus en Europe dans les faits, à part peut-être dans les pays nordiques, et imite en réalité la conversion au libéralisme économique et à l'Etat fort pour les faibles du New Labour, du SPD, des socialistes espagnols ou grecs, appareils d'Etat complètement infiltrés par "les élites" et la haute bourgeoisie, qui travaillent pour les intérêts des classes possédantes.

Seulement, pour gagner des élections autres que locales, cette "gauche officielle" qui n'a plus rien de socialiste et plus grand chose de gauche ne peut plus compter désormais, dans une situation d'opposition, que sur la brutalité et l'impopularité de son adversaire de droite au pouvoir ou sur les numéros d'illusionnistes, incapable d'obtenir une majorité à gauche sur la politique qu'elle promeut en réalité.

Hollande a été élu sur une mystification et un malentendu en 2012: ce n'est pas sûr qu'on y reprennent les Français de sitôt.

Nous sommes convaincus pour notre part qu'il faut que cette désillusion s'opère pour que des forces vraiment de gauche soient perçues comme une alternative possible par les électeurs qui ont des convictions de gauche solide, mais cette condition nécessaire est loin d'être suffisante. Et la dérive du PS menace dans les franges majoritairement peu politisées de la gauche l'idée et le crédit même de la gauche, de ses valeurs et de sa politique.

L'électorat traditionnel du PS reste un électorat de gauche, certains de ses militants ont aussi des valeurs qui nous sont communes. Nous ne pourrons pas construire une force de gauche volontariste et majoritaire en excluant l'électorat et même les sympathisants et militants du PS. Mais cette perspective ne sera attractive pour eux que si la gauche authentique a une prise sur le réel et est dans une dynamique unitaire et ascendante, ce qui ne sera possible qu'en refusant les compromis électoraux, en clarifiant nos différences en théorie et en les exemplifiant en pratique.

On le sait, l'électorat du PS est plus à gauche que ses cadres dirigeants.

Car contrairement à ce qu'il se dit traditionnellement, la droitisation des esprits n'est pas si évidente que cela.

C'est que montre le volume 3 des Cahiers du LEM , la revue intellectuelle d'étude politique du PCF: " D'une domination sans partage des valeurs de droite (hostilité à l'action collective, faveur marquée pour le libéralisme) voire d'extrême-droite (puissance de la xénophobie en particulier) dans les années 1990, on est passé à une prédominance des principes de gauche. Ainsi, "bourse" connoté négativement à hauteur de 29% en 1988, l'est à 74% en 2012! Pour "privatisation", on est passé de 36% d'opinions négatives en 1988 à 62%! Pour "capitalisme" même, l'évolution reste notable: de 50% de rejet en 1988 à 64%!". A l'inverse, les marqueurs de gauche progressent: volonté d'un contrôle public de l'activité économique (29% en 1988; 55% en 2012), influence des syndicats de salariés dans la politique du gouvernement (20% la jugeaient insuffisante dans les années 1980; 52% maintenant...).... Mêmes évolutions du côté des questions de mœurs ou de migrations -homophobie et xénophobie demeurent mais ont perdu grosso modo la moitié de leurs bataillons en 20 ans".

C'est que les ravages du capitalisme financier et mondialisé et des politiques libérales sont passés par là.

Le problème est que la déception vis à vis du PS et de Hollande ne se traduit pas encore en France, à l'inverse de l'Espagne ou de la Grèce par exemple, par une montée en puissance de la gauche authentique. L'histoire l'explique, une gravité moindre de la régression sociale et de la perte de souveraineté politico-économique aussi, une classe politique peut-être moins corrompue dans son ensemble, et surtout un mouvement social et un climat de luttes moins vivace. La gauche de la gauche en France à l'heure actuelle, surtout, peine à entraîner les jeunes et les catégories populaires, qui "préfèrent" l'abstention parce qu'elle ne nous trouve sans doute pas assez capable d'inverser le cours des choses, ou pas assez crédible.

Si une partie significative, diplômée, active de la population, bien que plus à gauche souvent dans ses valeurs que le PS de Valls, considère toujours néanmoins le PS comme le référent de la gauche et continue à voter pour lui comme premier acteur crédible et à vocation majoritaire de la gauche, l'électorat ouvrier et populaire est le plus souvent désenchanté et dégoûté, à raison d'ailleurs. Beaucoup d'électeurs ne croient plus en la politique, mettent les partis de gauche et de droite dans le même sac, et s'abstiennent ou vote sur un registre contestataire ou d'adhésion pour le parti qui actuellement menace le plus sérieusement le bipartisme installé depuis 40 ans au moins: le FN. C'est une menace inédite, d'autant que le FN, on le voit, reprend depuis quelques années, quelque soit par ailleurs le socle de son identité idéologique, des thèmes sociaux et anti-libéraux qui séduisent le monde ouvrier et les victimes de la crise. Ce n'est pas la division à gauche qui renforce le FN, c'est les démissions de la gauche, ou de la prétendue gauche au pouvoir.

Si les médias nous ignorent ou nous caricaturent, la gauche de gauche a aussi ses responsabilités dans ce manque de perspectives pour une relève à vocation majoritaire à la gauche du PS. Discours et communication ne sont pas toujours très lisibles, nous souffrons d'un manque d'unité et de cohérence électorale, nous avons du mal à trouver une plateforme de revendications et de reconnaissance commune à tous les dominés, les exploités, les laissés pour compte, les opposants du système. Divisions et personnalités qui ne rassemblent pas suffisamment, partis vieillissants et affaiblis, syndicats souffrant des mêmes maux, manque de dynamique de lutte sociale et politique offensive, sont d'autres handicaps.

La violence des politiques libérales et de la crise vécue par les gens à cause du renforcement de la domination capitaliste fait que la situation politique est très mouvante et qu'un réveil de la gauche de gauche n'est pas exclu, même si l'extrême-droite a pris plusieurs longueurs d'avance pour se poser en recours possible au bipartisme qui gère les intérêts de la bourgeoisie et du grand capital.

Toutefois, cela ne se fera pas du jour au lendemain sans travail militant de fourmi pour recréer des réseaux et du commun à l'intérieur du monde social, sans travail idéologique pour crédibiliser les solutions de transformation sociale et de dépassement des logiques capitalistes ni sans redynamisation des luttes contre l'ordre inégalitaire et l'exploitation partout dans le pays, à l'instar de ce qui se passe dans d'autres pays européens.

La lutte, la proposition, l'esprit de rassemblement et de conquête, l'exigence politique et idéologique mais le refus du sectarisme, la participation et l'implication citoyennes, l'explication du possible pour lutter contre toutes les résignations doivent être nos ambitions pour les années à venir.

Ismaël Dupont

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25 mai 2015 1 25 /05 /mai /2015 13:33

Comme l'an prochain, les Jeunes Communistes du Finistère et l'Association France Palestine Solidarité du pays de Brest devraient organiser un tournoi de foot au profit de Gaza et en lien avec une information sur le sort des habitants de la bande de Gaza et la politique coloniale du gouvernement israélien le dimanche 21 juin, sans doute au stade de Pen Helen à Brest.

Nous vous en dirons après la réunion de concertation qui aura lieu le 28 mai.

En attendant, préparez vos crampons, vos shorts et vos maillots! Constituez vos équipes.

Pour voir un résumé de la tenue de l'événement l'an passé:

21 juin: un tournoi de foot solidaire pour Gaza organisé par les Jeunesses Communistes et l'AFPS à Brest

Tournoi de foot de solidarité pour Gaza le 21 juin 2014 à Brest

Tournoi de foot de solidarité pour Gaza le 21 juin 2014 à Brest

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25 mai 2015 1 25 /05 /mai /2015 06:55

L'Humanité, vendredi 22 mai, entretien réalisé par Pierre Chaillan:

Les militants du PCF ont joué un rôle important au sein de la Résistance. Jeune cheminot engagé dans la lutte clandestine, Roland Leroy revient sur ce combat libérateur qui a vu de nombreux résistants internés, tués.

Le président de la République a décidé d’honorer la Résistance au travers de Pierre Brossolette, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Germaine Tillion et Jean Zay. N’y a-t-il pas une forme d’injustice de ne pas avoir fait entrer toute la Résistance au Panthéon ?

ROLAND LEROY Il est impossible d’évoquer convenablement la Résistance en omettant le rôle des communistes. Aucun d’entre eux n’a été choisi pour figurer au Panthéon. Le choix aurait pourtant été facile parmi Guy Môquet, Henri Rol-Tanguy, Marie-Claude Vaillant-Couturier, Gabriel Péri, Missak Manouchian et tant d’autres… Ce n’est pas seulement une grave injustice. C’est une falsification profonde de l’histoire nationale.

Pourquoi les communistes ont-ils été les moteurs du combat clandestin en de nombreux endroits ?

ROLAND LEROY Le PCF avait combattu la venue du fascisme en Italie, puis en Allemagne, sa poussée en Espagne. Il avait été à l’initiative de la création du Front populaire en France dès 1934-1935 pour faire barrage au fascisme ; il avait dénoncé et combattu vigoureusement la politique de non-intervention en Espagne et l’odieuse capitulation de Munich. Il avait enfin préconisé la conclusion d’une véritable alliance de la France et de la Grande-Bretagne avec l’Union soviétique, contre Hitler et Mussolini, ce qui aurait rendu impossible le traité de non-agression germano-soviétique. C’est donc tout naturellement que ses membres ont été parmi les premiers et les plus actifs combattants de la résistance anti-hitlérienne.

Vous avez participé à cette lutte dans l’ombre. Quelle forme a pris cet engagement ?

ROLAND LEROY Ma famille était engagée dans la lutte antifasciste avant la guerre. Elle a, dans la région d’Elbeuf, participé à l’organisation du soutien aux républicains espagnols, de la condamnation de l’accord de Munich. Jeune cheminot, j’ai d’abord été, dès le début 1940, un des premiers organisateurs de la jeunesse communiste clandestine dans la région. À cette époque, j’ai participé à la réalisation de déraillements de trains et d’attentats contre des soldats allemands. Un de mes cousins germains, Maurice Boulet, a été fusillé comme sanction à un des attentats auxquels j’avais pris part. Le responsable interrégional, qu’on appelait Guillou et dont le vrai nom était Jean Collet (devenu après-guerre adjoint au maire à Vitry-sur-Seine), me demanda de devenir un des dirigeants illégaux de la Jeunesse communiste. Je quittai donc mon activité cheminote et devins secrétaire régional d’organisation de la Jeunesse communiste pour la Seine-Inférieure, puis premier secrétaire de la Jeunesse communiste clandestine dans le département de l’Oise, ensuite premier secrétaire pour la Seine-Inférieure, puis, enfin, peu de temps avant le débarquement allié, responsable interrégional adjoint. Avec Jean Collet, nous assumions la direction de la Jeunesse communiste pour huit départements (la Normandie, plus l’Oise, la Somme et l’Eure-et-Loir). La densité énorme de l’occupation hitlérienne dans la région rendait impossible l’organisation de maquis. Nous fîmes cependant deux tentatives (l’une près de La Bouille, l’autre à côté de Fleury-sur-Andelle). Nous n’avions pour armes que celles que nous prenions aux ennemis hitlériens et vichyssois, souvent grâce à des attentats car les parachutages étaient réservés aux organisations gaullistes. Il nous fallut, dans la Somme, faire pénétrer une organisation par une camarade afin de « bénéficier » ainsi d’un parachutage.

Quelle place originale les communistes tenaient-ils au sein de la Résistance ?

ROLAND LEROY Il n’est pas sans importance de signaler que les troupes américaines étaient munies d’une monnaie de guerre destinée à la population française après le débarquement. Le général de Gaulle réagissait avec rapidité et fermeté, patriotiquement, pour empêcher les Américains de déposséder les Français de leur pouvoir national. Ce fut le sens de son discours de Bayeux. Il faisait installer les commissaires régionaux de la République et les préfets, et la valeur de la monnaie française. On peut rapprocher de cela la percée du détachement français sous les ordres du général Leclercq qui contribua, avec les Forces françaises de l’intérieur (FFI) de la capitale, à la libération de Paris. Les communistes tenaient leur place dans les FFI. Le PCF associé à de nombreuses organisations (le Front national de lutte pour la libération et l’indépendance de la France, les FTP, l’UFF…) participaient, dans le Conseil national de la Résistance (CNR) et les comités départementaux de la libération, à l’union de la Résistance. Avançant lentement, détruisant par bombardements aériens les villes de Normandie (Le Havre, Rouen et sa banlieue, Caen, Argentan, etc.), les troupes anglo-américaines piétinaient et ainsi ne soulageaient pas le front de l’est tenu par les Soviétiques. Le général de Gaulle ne participa jamais dans les années suivantes aux commémorations anglo-américaines du débarquement. Il avait – dès décembre 1944 – fait le voyage de Moscou pour y conclure le pacte d’alliance franco-soviétique. Ce qui eut pour conséquence, parmi d’autres, l’insistance mise par les Soviétiques pour que le gouvernement français participe aux négociations du traité de paix à Berlin.

Les artisans du dictionnaire les Fusillés, 1940-1944 (Éditions de l’Atelier) parlent de 20 000 fusillés, exécutés et morts au combat, et jusqu’à 30 000 hors du territoire national. À la Libération, le PCF, « parti des fusillés », donne un chiffre que les manuels d’histoire réfutent. Quel est votre sentiment ?

ROLAND LEROY Un chiffre de 75 000 fut avancé par la direction communiste dès la Libération. Certes, il était supérieur à la réalité. La vérité s’établit, selon moi, entre les deux chiffres que vous citez. Il n’en reste pas moins que le peuple français a payé lourd sa libération et que les communistes ont donné leur part importante. Il demeure aussi que – dès la Libération et grâce à la clairvoyance et à la fermeté du général de Gaulle – un gouvernement d’union patriotique fut constitué, les ministres communistes y tenaient une place décisive pour de grandes questions (par exemple, le statut des fonctionnaires réalisé par Maurice Thorez ; la Sécurité sociale et la retraite, grâce à Ambroise Croizat ; EDF-GDF, due à Marcel Paul…). Ils s’appuyèrent sur le programme du CNR. Les leçons de cette histoire sont toujours d’actualité.

La « résistance unie » au Panthéon et place du Colonel-Fabien. Le 27 mai, Journée nationale de la Résistance, date anniversaire de la création du CNR unifiant la Résistance, quatre héros de la Résistance feront leur entrée au Panthéon. François Hollande, qui a fait le choix de quatre noms, a pris soin de rassembler toutes les familles politiques (gaulliste, socialiste, radicale et sans parti) sauf une : les communistes. Ce choix partial a suscité une vive émotion. Des campagnes pour soutenir la candidature de figures majeures de résistants communistes, étrangers de la MOI, issus de la classe ouvrière, se sont développées dans plusieurs régions. Le 27 mai, le PCF organisera partout en France des hommages sur le thème : « Célébrons la Résistance unie ». Une soirée est prévue au siège national 2, place du Colonel-Fabien à Paris à partir de 19 h 30.

Georges Guingouin libérateur de Limoges, chef de la résistance FTP dans le Limousin

Georges Guingouin libérateur de Limoges, chef de la résistance FTP dans le Limousin

Groupe FTP en dordogne. Les francs-tireurs et partisans étaient l’organisation de résistance armée créée par le PCF. Photo : Lapi/Roger-Viollet

Groupe FTP en dordogne. Les francs-tireurs et partisans étaient l’organisation de résistance armée créée par le PCF. Photo : Lapi/Roger-Viollet

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24 mai 2015 7 24 /05 /mai /2015 07:54

Le PS a une nouvelle majorité. Elle est nette, j'en prends acte, mais elle est aussi hétéroclite et affaiblie. Il y a dans le résultat des votes une mauvaise et une bonne nouvelle. La mauvaise, c'est l'encouragement donné à la politique social-libérale gouvernementale. Le couple exécutif Hollande-Valls va utiliser ce vote comme un feu vert pour amplifier des choix néfastes pour la gauche et pour notre peuple. La bonne, c'est que des dizaines de milliers de socialistes contestent ces choix.

Le PS reconnaît la perte de 40 000 adhérents depuis 2012, et environ 15 000 votants en moins. Le résultat de la motion majoritaire est de plus de 15 points inférieur à celui de 2012. Les motions d'opposition progressent. Je continuerai à appeler tous les socialistes qui veulent d'autres choix à joindre leurs forces aux nôtres pour reconstruire un nouveau projet de gauche alternatif aux choix Valls-Hollande.

Pierre Laurent, secrétaire national du PCF

Vote des militants du PS sur les motions: 60% des militants d'un parti affaibli et divisé pour la motion pro-gouvernementale et social-libérale. Déclaration de Pierre Laurent
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24 mai 2015 7 24 /05 /mai /2015 07:33

Marche contre Monsanto. Entre 900 et 1000 manifestants à Carhaix
http://www.ouest-france.fr/marche-contre-monsanto-entre-900-et-1-000-manifestants-carhaix-3422557

Marche contre Monsanto. 1 500 manfestants défilent à Rennes
http://www.ouest-france.fr/marche-contre-monsanto-1-500-manfestants-defilent-rennes-3422527

Marche contre Monsanto: entre 900 et 1000 manifestants à Carhaix, 1500 manifestants à Rennes (Ouest-France et Télégramme)
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22 mai 2015 5 22 /05 /mai /2015 19:50

Encore une nouvelle réforme ! Une réforme « au service des élèves » dit la ministre laissant penser que tous ceux qui marquent leur désaccord sont rétrogrades ou élitistes.

En réalité, cette réforme, contrairement aux dires du gouvernement ne réglera pas les problèmes dont souffrent le collège et l’éducation aujourd’hui.

Sans permettre aux élèves de tous les milieux de trouver un collège les accueillant à égalité, elle risque de se traduire par la mise en péril du service public d’éducation.

En effet, ce décret confirme la volonté de faire éclater l’égalité républicaine au sein des établissements en instaurant une différence entre des enseignements « communs » et d’autres « complémentaires » dont le contenu est « défini dans chaque établissement »

Sous la houlette du chef d’établissement, au nom de l’autonomie, les parcours scolaires seront donc différents d’un collège à l’autre et au sein d’un même collège. Ainsi, l’école sera de plus en plus à la carte avec une mise en concurrence des établissements aggravée par la politique de réduction des dépenses publiques.

Les postes supprimé par la droite, dont les cris d’orfraie sont plutôt malvenus, n’ont toujours pas été recréés, les élèves arrivent plus nombreux au collège, les classes sont surchargées, les professeurs absents ne sont plus remplacés.

Comme dans tous les services publics, la politique d’austérité accroit les inégalités. Le gouvernement répond par un déni de démocratie en publiant au JO le décret sur la réforme des collèges au lendemain de la mobilisation des enseignants. L’autoritarisme et le mépris ne la rendront pas meilleure.

Aujourd’hui, il faut au contraire rattraper les inégalités face à la scolarité dont souffrent de nombreux élèves.

Une autre réforme est nécessaire et possible qui passe par une véritable écoute des personnels et qui en se dégageant des politiques d’austérité donnent les moyens à tous et toutes de réussir.

Collèges: une réforme oui, mais pas celle là! Communiqué du Front de Gauche pays de Morlaix
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