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13 août 2017 7 13 /08 /août /2017 05:58

 

La « dette verte » a des conséquences incommensurablement plus importantes et graves que les dettes comptables dont les libéraux nous rebattent les oreilles.

Notre planète se consume et la mise en œuvre des décisions de la conférence mondiale sur le climat est d'une extrême lenteur, quand elle n'est pas contrecarrée par le président nord-américain et les grands groupes capitalistes transnationaux. Le 2 août dernier fut le jour dit du « dépassement », celui ou l'humanite a fini de consommer l'ensemble des ressources que la nature peut renouveler en une annee. En 1985, ce jour etait le 5 novembre. Ainsi, ce que l'on peut qualifier de « dette verte » équivaut a cinq mois de reproduction des ressources naturelles. Elle a des conséquences incommensurablement plus importantes et graves que les dettes comptables dont les libéraux nous rebattent les oreilles. Ce dont il s'agit ici, c'est de savoir si la Terre restera une planète habitable, capable de garantir l'avenir de nos enfants, et de toutes les générations a venir. Quel monde leur laisserions-nous si la biodiversité s'éteint, si le niveau des eaux continue de monter sous l'effet de la fonte de glaciers, si les abeilles indispensables a la production alimentaire continuent de disparaitre, comme les paysans d'ailleurs, si les sécheresses épuisent sans cesse les réserves en eau ? Que produiraient les migrations forcées de populations provoquées par la montée des niveaux des mers aux abords des zones côtières ou vit un être humain sur deux ? Celles dues à la sécheresse et aux pénuries d'eau ? Autant de conditions génératrices de nouveaux conflits, de nouvelles guerres qui rendent dérisoires bien des débats qui trop souvent occupent le devant de la scène médiatique.

Or, l'impact des mutations climatiques et environnementales est déjà à l'œuvre. Les saisons apparaissent comme déréglées, les vignobles sont plus précoces et on peut désormais les cultiver plus au nord, le niveau de la mer s'élève jusqu'a dix centimètres de plus a Marseille, une sécheresse des sols profonds, la perte de terres arables, davantage de grands incendies dévastateurs sont autant de faits incontestables qui partout devraient conduire a décréter l'état d'urgence absolue, avec de grandes initiatives d'informations et de débats populaires autour de ces enjeux. Elles devraient s'appuyer sur des expertises contradictoires pour affronter les immenses défis que pose l'incontournable processus de transformation de nos systèmes de production, d'échanges et de consommation, en les liant aux enjeux démographiques. Une telle démarche ne peut se frayer un chemin que par la participation et la coopération citoyennes planétaires, dans un cadre qui dépasse le système politique actuel dont la courte vue ne va pas au-delà de cinq ans, sauf pour la satisfaction des demandes des puissants. Surtout, elle ne peut s'accommoder d'un capitalisme financier dont les maitres mots sont la « productivité » et la « compétitivité », incompatibles avec les cycles de la nature. La reproduction naturelle de l'eau, de l'air pur, d'une part importante de l'énergie, de la fertilité des sols, des espèces sauvages indispensables a la vie humaine ne peut résister aux limites sans cesse repoussées d'un productivisme capitaliste a tous crins.

De ce point de vue, la fusion des groupes Bayer et Monsanto, il y a quelques mois, n'est pas une bonne nouvelle pour la nature, pas plus que l'alignement du gouvernement sur l'Allemagne dans l'acceptation d'un certain nombre de pesticides, ni les diminutions d'aides publiques a l'agriculture biologique. Le respect de la planète ne peut pas s'accommoder non plus de la destruction des services publics et de l'austérité. En témoignent les grands incendies, qui sont tout a la fois le résultat des modifications climatiques, du recul de la petite paysannerie et du nombre d'agents qui permettaient d'entretenir les forets, comme de la suppression de six mille postes de pompiers et du manque d'investissement dans nos moyens de lutte contre les incendies. Il est tout de même scandaleux que deux Canadair français soient cloues au sol faute de réparations confiées depuis quelques années à ... une société privée ! Les décisions du pouvoir de réduire les moyens publics et ceux des collectivités territoriales ne vont pas arranger les choses ! De même, pour que les états généraux de l'agriculture et de l'alimentation soient utiles a toute la société, il conviendrait d'y traiter de la rémunération du travail paysan comme des modes de production, de la qualité alimentaire et de la sante publique.

Aucun discours, aucune mesure ne sera crédible si en même temps sont signes des traites de « libre-échange libéral », comme celui avec le Canada que le Conseil constitutionnel vient de valider avec un argumentaire inquiétant. Notre planète ne pourra être vivable et durable que si on y promeut la coopération et le partage. Voila un chantier décisif que les citoyens de toute l'Europe devraient imposer aux institutions. Ce serait le chemin de nouveaux investissements utiles pour le bien commun pour un nouveau plein-emploi, le développement de la recherche et de la formation. La résorption de la dette verte appelle l'engagement dans un processus démocratique qui place au-dessus de toute autre considération l'intérêt des êtres humains et de leur environnement. Le temps presse.

 

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13 août 2017 7 13 /08 /août /2017 05:57
Sébastien Jumel, Pierre Darhéville, Elsa Faucillon, trois nouveaux députés du PCF résolus à en découdre contre la politique ultra-libérale de Macron

Sébastien Jumel, Pierre Darhéville, Elsa Faucillon, trois nouveaux députés du PCF résolus à en découdre contre la politique ultra-libérale de Macron

L'ancien maire de Dieppe, nouveau député communiste de Seine-Maritime et co-porte parole du groupe communiste à l'Assemblée Nationale, Sébastien Jumel, exprime avec beaucoup de force et de conviction dans L'Humanité dimanche des 11-13 août en quoi la poursuite d'une volonté méthodique d'assèchement des moyens des collectivités aura des conséquences désastreuses sur la vie démocratique et la vie quotidienne des citoyens dans les territoires, approfondissant encore les inégalités sociales et territoriales. 

 

Sébastien Jumel:

"Il y a de l'intelligence dans les communes. Elles sont le symbole vivant d'une démocratie réelle qui se fait dans la proximité. C'est un échelon où les liens sont directs entre les élus et les citoyens qui s'y investissent quotidiennement. Les territoires font souvent preuve d'innovation, de bon sens, et expérimentent des pratiques collectives et des solidarités nouvelles qui peuvent servir d'exemple. Ils s'emparent de nombreuses questions. Tout cela peut être mis en miettes avec les 13 milliards d'euros de coupe annoncés par Emmanuel Macron. A Dieppe (Seine-Maritime), nous avons profité de la réforme des rythmes scolaires pour proposer un accès gratuit au théâtre, aux sciences et au sport. Nous avons aussi fait de notre projet pour la petite enfance une véritable question politique. Nous allons au-delà de nos compétences pour mieux prendre en compte les questions de culture et d'éducation, avec l'apprentissage d'un instrument pour chaque élève. Nous nous occupons de nos aînés avec de l'aide à domicile, des chorales, des cours de natation et des transports gratuits. Dans les communes rurales aussi, les élus sont des bénévoles, des militants du quotidien qui se battent pour un aménagement vertueux. Notre rôle est concret, aux prises avec la réalité de nos territoires, et ne saurait se limiter à une gestion administrative et comptable déconnectée de l'humain".   

 

"Le gouvernement est aveugle sur ce que dit l'élection présidentielle. La France et les Français souffrent d'un éclatement du territoire et d'une diminution des services publics. Les investissements se concentrent sur les métropoles et le risque de fracture s'accentue. Nous souffrons aussi d'un déni de démocratie. Le gouvernement n'a pas remis en cause officiellement la clause de compétence générale, qui permet aux communes d'aller au-delà de leurs obligations... Mais s'il ne la remet pas en cause en droit, il le fait en coupant les moyens, en empêchant de fait les communes de développer de véritables politiques locales. Cet assèchement va mettre les technocrates aux décisions. On a vu ce que ça a donné dans les hôpitaux, avec des déficits structurels, des fermetures de services d'urgence ou de maternités, et même des fermetures d'établissement. Il se murmure que, comme pour les hôpitaux, le gouvernement veut soumettre les communes et les collectivités à des conventions d'objectifs et de moyens. Il souhaite conditionner les dotations aux efforts d'austérité réalisés par les communes. C'est une façon d'imposer la casse des services publics et d'éloigner les citoyens de la cité, et c'est une façon de ne laisser aucune marge de manoeuvre pour innover et mener des politiques de solidarité qui ont pourtant fait leurs preuves".   

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13 août 2017 7 13 /08 /août /2017 05:56

 

Le gouvernement vient d'annoncer que deux nouvelles sociétés françaises sont concernées par des œufs contaminés à l'insecticide Fipronil.

En provenance de Belgique et des Pays-Bas, cela porte à sept les transformateurs ayant importé ces produits à base d'œufs. Au pays du capitalisme européen, où cet insecticide est pourtant interdit sur les animaux destinés à la consommation humaine, quinze pays sont eux aussi confrontés à cette crise sanitaire.

Le PCF demande que les investigations aillent des producteurs jusqu'aux distributeurs, via les transformateurs. Des sanctions doivent être prises à l'encontre des entreprises commanditaires et complices dans cette chaîne de responsabilités.

Une nouvelle fois pour toujours plus de profit, l'assiette du consommateur se retrouve avec des pesticides au mépris des réglementations sanitaires.

En France, comme en Europe, les communistes exigent une alimentation de qualité, saine, accessible à tous et débarrassée des pesticides. Pour cela il faut rompre avec la PAC répondant aux intérêts financiers et construire une politique agricole et alimentaire qui lutte contre les spéculations.

L'Europe doit engager la transition écologique de son agriculture, promouvoir un mode de développement respectueux des hommes et des territoires, garantir la rémunération de l'agriculture paysanne. La France doit porter cette ambition.

 

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13 août 2017 7 13 /08 /août /2017 05:51

Plus de 1 200 CDI et 506 intérimaires : autant de salariés auxquels Alain Bruneel, député PCF de la circonscription, continuera de s'adresser.

 

Salaires à la baisse, fin illégale de mission intérimaire, menaces de licenciement individuel, bâton dans les roues des syndicalistes : à Douai (Nord), les pratiques managériales de la plateforme inaugurent celles dont la loi travail nous menace. 

Le 27 juillet, la CGT s'y est rendue pour, comme chaque jeudi aux quatre coins du département, préparer la mobilisation du 12 septembre et discuter. Y compris avec ceux qui n'ont rien à redire à la politique d'Amazon. Alain Bruneel, député PCF, était de la visite. Reportage.

« Cela fait deux ans que je suis ici, on ne m'a jamais rien reproché... » La jeune femme est en pleurs. Elle vient de recevoir ce qu'on appelle ici une « lettre de sensibilisation ». « Nous vous avons sensibilisé sur votre niveau d'activité en deçà des attentes d'Amazon (...). Malgré cela vos productivités restent en deçà des attentes de l'entreprise », prévient le courrier. Puis vient la conclusion, menaçante : « Nous vous demandons de vous ressaisir (...). À défaut et à regret, nous ne pourrions que tirer les conséquences de votre comportement. » Alain Bruneel, le député PCF du Douaisis qui a promis d'« entrer dans les boîtes », est atterré. Bienvenue chez Amazon à Douai (Nord). Gêné, un manager répond que « c'est la procédure » et qu'il n'a « pas de commentaire ».

 

« JOURNÉE PYJAMA » ET PETITS CADEAUX

La cafétéria fait le plein pour la pause du matin. Alain Bruneel engage la discussion : « Quelles revendications voudriez-vous que je porte à l'Assemblée nationale ? » « Un bon salaire ! » lance un salarié. Quelques tables plus loin, l'absence d'augmentations salariales est à nouveau mentionnée. « Ça fait quand même du bien à la région, Amazon, ça crée de l'emploi », nuance une salariée qui, elle, a reçu une lettre de félicitations pour sa productivité. « On ne peut pas nous donner 2 000 euros de salaire pour ramasser des articles dans des allées, estime-t-elle.

Pour celui qui n'est pas satisfait de son salaire, il y a des entreprises partout... En termes de bien-être au travail, on a une équipe managériale exceptionnelle. Mais ils surveillent certaines personnes qui abusent, qui se laissent aller. » Sa collègue vante la bonne humeur qui régnerait ici : « Il y a des animations. Par exemple, une journée pyjama : si on vient en pyjama, on peut avoir des cadeaux. » Dans le hall, de grands panneaux d'affichage. « Félicitations à nos associates (les salariés, en langage Amazon ­ NDLR) de la semaine ! » proclame une des affiches. En dessous, trois photos et trois noms. « Ce sont les managers qui les désignent », décrypte Gérald Defauquet, délégué syndical CGT. Leur récompense ? Un bon d'achat de 40 euros, à dépenser sur Amazon bien sûr. Gérald Defauquet dénonce, derrière des sourires de façade, une entreprise « sans sentiments, ni dialogue social ».

Lui aussi vient de recevoir un « courrier de sensibilisation », pour avoir « généré un préjudice » en prenant « l'initiative de faire cesser le travail à une dizaine de salariés ». Le délégué syndical explique qu'un dimanche, « un exercice incendie a entraîné la fermeture automatique de portes coupe-feu ». Photos en main, il nous montre comment il les a retrouvées le lundi, bloquées par des cales en bois. Or elles desservent une réserve qui contient des produits dangereux : « Gaz sous pression », « Corrosif », « Inflammable », préviennent les panneaux, qu'il a également photographiés.

Pour imposer sa liste aux dernières élections à Amazon Douai, la CGT ­ qui a récolté 38 % des voix ­ a dû aller en justice. Et ce sont les prud'hommes qui trancheront un autre litige, avec une dizaine de caristes des sites d'Orléans (Loiret), Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire) et Montélimar (Drôme). Leur avocat, Lionel Thomasson, explique au téléphone que leur poste correspond au niveau 5 de la convention collective. Or, selon la transposition de cette dernière dans la grille de salaires propres à Amazon, les caristes devraient être au niveau T3 et non T1. La différence de salaire est conséquente : 2 254 euros brut, contre 1 671 euros.

Lionel Thomasson dénonce « une préfiguration de ce que permettra la loi Macron ». « Ce qu'on négocie au niveau national ne peut pas être arrangé localement », insiste-t-il. L'enjeu est important, puisque le groupe emploie « au moins 800 caristes en France », selon Alain Jeault, délégué central CGT, cariste à Amazon Chalon sur-Saône, présent ce jour-là à Douai. Autre signe qu'Amazon dicte ses règles : depuis le 1er juillet, le salaire d'embauche a été diminué d'un euro de l'heure.

 

« Vos productivités sont en deçà de (nos) attentes (...). À défaut, nous ne pourrions qu'en tirer les conséquences...» LETTRE À UNE SALARIÉE LA CGT SATISFAITE DE SON AUDIENCE.

 

La CGT du Nord et celle de Douai ne pouvaient donc choisir meilleur endroit pour alerter contre les « ordonnances du docteur Macron ». Au changement de poste du midi, le rond-point de la zone logistique est investi par une trentaine de militants. « Le 12 septembre 2017, toutes et tous en grève et dans la rue », invite leur tract, qui s'oppose à « moins de représentation du personnel » et à la « fin du Code du travail » et des conventions collectives. « Tous les jeudis, il y a des déploiements locaux, confie JeanPaul Delescaut, secrétaire général de la CGT du Nord. Nous avons commencé le 6 juillet et nous en sommes environ à 150 000 tracts distribués.

L'accueil est très bon ; les gens sont agacés par toutes les mesures que prend Macron concernant le privé, le public, les retraités... À nous de faire converger tout ça. » Au bord du rond-point, un couple d'intérimaires qui travaillait chez Amazon depuis fin juin et dont la mission a été interrompue la veille. On lui a signifié, par mail, une « mise à pied conservatoire », sans mentionner de motif. Évidemment illégal mais qu'importe...

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12 août 2017 6 12 /08 /août /2017 09:58
Bombe atomique. Trump et Kim Jong-un écartent l’ONU
GAËL DE SANTIS
JEUDI, 10 AOÛT, 2017
L'HUMANITÉ
Sur l’écran, un expert de la télé sud-coréenne montre la distance entre la Corée du Nord et l’île américaine de Guam. Jung Yeon-Je/AFP
Sur l’écran, un expert de la télé sud-coréenne montre la distance entre la Corée du Nord et l’île américaine de Guam. 
 

Alors que les Nations unies ont adopté une série de sanctions contre Pyongyang, les dirigeants des deux pays, par leurs déclarations, s’enferment dans un dangereux face-à-face.

Les mots sont lourds de sens dans la bouche de Donald Trump qui, le 7 avril dernier, a fait tirer 59 missiles sur l’armée syrienne et, le 15 avril, fait larguer sur l’Afghanistan la bombe la plus puissante jamais utilisée depuis l’attaque de Nagasaki en 1945. Mardi, le président des États-Unis a déclaré que Kim Jong-un, qui souhaite que la Corée du Nord acquière l’arme atomique, « a proféré des menaces bien trop graves. Il leur sera répondu par le feu, la colère et, franchement, avec une puissance telle que le monde n’en a jamais vu ». Dans la foulée, l’agence de presse du régime nord-coréen KCNA a informé que Pyongyang envisage d’envoyer une fusée balistique « sur les zones situées autour de Guam ». L’armée des États-Unis dispose de bases militaires dans cette colonie américaine du Pacifique, peuplée de 160 000 habitants et distante de 3 300 kilomètres de la péninsule coréenne. À rebours de son ministre des Affaires étrangères, Rex Tillerson, qui s’est voulu apaisant, jugeant que la situation n’avait pas « évolué de manière dramatique », Donald Trump a choisi hier de jeter à nouveau de l’huile sur le feu, fanfaronnant : « Mon premier ordre en tant que président a été de rénover et moderniser l’arsenal nucléaire. Il est maintenant plus fort et plus puissant que jamais. »

Cette montée des tensions intervient après que le Washington Post a, lundi, cité dans un article un rapport de la communauté du renseignement des États-Unis en date du 28 juillet, qui « estime que la Corée du Nord a produit des armes nucléaires qui peuvent être embarquées sur des missiles balistiques » et révèle qu’un rapport japonais juge que Pyongyang est désormais entré dans la « phase finale de son programme nucléaire ». Les spéculations vont bon train sur le fait que la Corée du Nord soit parvenue à développer une bombe atomique miniature. De nombreux experts atomiques estimaient pourtant, hier, que Pyongyang était encore loin d’avoir franchi ce cap technologique.

Sur le plan diplomatique, les vociférations de Trump sont désastreuses

Aux États-Unis, les déclarations de Donald Trump ont fait tout sauf l’unanimité. Ainsi, le représentant démocrate Eliot Engel a déclaré que « la sécurité de l’Amérique est basée non seulement sur la force de notre armée, mais aussi sur la crédibilité de notre commandant en chef ». John McCain, sénateur et figure importante du camp républicain, estime, lui, que des menaces telles que les a prononcées Donald Trump ne doivent pas être proférées à la légère. « Il faut être sûr de pouvoir faire ce que vous avez dit que vous feriez », a-t-il dit.

Or, quelle pourrait être une réaction de la part des États-Unis ? Un bombardement des installations nucléaires nord-coréennes est hasardeux, selon les experts militaires. Même si le système de défense antiaérien est obsolète, il n’est pas sûr que certaines installations nord-coréennes passent entre les mailles du filet, faute d’être identifiées par les services de renseignements.

Sur le plan diplomatique, les vociférations de Trump sont désastreuses. Elles dessaisissent l’Organisation des Nations unies (ONU), qui avait pris en charge le dossier. Samedi, de nouvelles sanctions ont été approuvées contre la Corée du Nord à l’unanimité du Conseil de sécurité. Même Pékin, allié de Pyongyang, a voté, et Wang Ming, ministre des Affaires étrangères, a assuré que « la Chine va assurément appliquer la nouvelle résolution à 100 % ». Il faut dire que les récentes activités de la Corée du Nord inquiètent. Après avoir procédé à six explosions nucléaires l’an dernier, Pyongyang a testé à deux reprises, courant juillet, des missiles intercontinentaux. Si Pyongyang clame être en capacité d’atteindre l’ouest des États-Unis, la fiabilité des engins est encore contestée.

Donald Trump s’enferme dans un tête-à-tête mortifère qui n’est pas sans plaire à Kim Jong-un, qui réclame de pouvoir parler d’égal à égal avec Washington et a, jusqu’ici, refusé le cadre de discussion « à six » proposé par Pékin (Corée du Nord, Corée du Sud, Chine, Japon, Russie, États-Unis). « La partie chinoise appelle toutes les parties à continuer sur la voie d’une résolution pacifique de la question nucléaire dans la péninsule coréenne, et à éviter les paroles et actions susceptibles d’intensifier les contradictions et d’aggraver la situation », a déclaré, hier, le ministère des Affaires étrangères dans une déclaration. Ce n’est pas le chemin qui est pris. À plusieurs reprises, ces derniers mois, Pékin s’est offert comme médiateur, invitant Washington à éloigner du Sud-Est asiatique sa marine, omniprésente au prétexte d’épauler son allié japonais, à stopper le déploiement du bouclier antimissiles Thaad.

La Corée du Sud se trouve, elle aussi, écartée des discussions. Pourtant, son nouveau président, Moon Jae-in, exige que, désormais, Séoul siège à la table des négociations, alors que les conservateurs précédemment avaient jusqu’alors choisi de laisser les mains libres aux États-Unis sur ce dossier.

journaliste
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11 août 2017 5 11 /08 /août /2017 05:45
Sébastien Jumel, un des deux porte-paroles du groupe de députés communistes avec Pierre Darhéville, groupe présidé par André Chassaigne et se composant de 12 députés communistes + 4 députés de gauche d'outre-Mer

Sébastien Jumel, un des deux porte-paroles du groupe de députés communistes avec Pierre Darhéville, groupe présidé par André Chassaigne et se composant de 12 députés communistes + 4 députés de gauche d'outre-Mer

Le Journal du Dimanche a publié un classement des groupes de députés en fonction de la durée totale de leurs interventions dans l'hémicycle de l Assemblée Nationale.

C'est le groupe des 16 députés communistes qui arrive en tête avec 4h41 d'interventions cumulées, devant les députés de la France Insoumise avec 4h40. Signalons que l 'armée mexicaine des 351 députés En Marche ne totalise que 2 heures: la rançon du régime ultra-présidentialiste et du manque d'indépendance et d'expérience de ces députés.

Et pourtant les médias dominants ne consacrent que très peu d' audience ou d' articles au groupe des députés communistes et à son opposition totale et farouche à la politique du gouvernement. 

Ça s 'appelle une ligne politique en lieu et place d une ligne éditoriale.

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11 août 2017 5 11 /08 /août /2017 04:55
En marche !. La casse sociale et démocratique comme si de rien n’était
LOLA RUSCIO ET AURÉLIEN SOUCHEYRE
VENDREDI, 4 AOÛT, 2017
L'HUMANITÉ
Laurent Pietraszewski (à gauche), lors d’un débat sur le projet de loi de moralisation de la vie polit ique, à l’Assemblée nationale, le 28 juillet dernier. Jacques Demarthon/AFP
Laurent Pietraszewski (à gauche), lors d’un débat sur le projet de loi de moralisation de la vie polit ique, à l’Assemblée nationale, le 28 juillet dernier. Jacques Demarthon/AFP
 

Les députés de la majorité, totalement soumis à l’exécutif, se sont signalés en multipliant les bourdes et en déroulant le tapis rouge aux mesures antisociales, liberticides et antidémocratiques. Le tout en été et avec précipitation.

La première session parlementaire du quinquennat doit s’achever la semaine prochaine. En seulement quelques semaines, les députés de la République en marche se sont déjà distingués, en votant au pas de charge des mesures antisociales et liberticides, entre ordonnances pour la casse du Code du travail et prorogation de l’état d’urgence (la loi de « confiance dans l’action publique », elle, épargne la finance qui phagocyte l’État). Loin de renouveler ou de rafraîchir le rôle du parlementaire, les élus de la majorité ont souvent voté comme un seul homme, en se soumettant complètement au gouvernement, sans oublier toute une série de couacs, de bourdes et d’errements qui ont parfois rendu les débats chaotiques, voire ridicules. « Ils sont en train de scier la branche sur laquelle ils sont assis en allant au-devant de la volonté d’Emmanuel Macron de bâillonner le Parlement », s’alarme le député PCF Stéphane Peu, qui dénonce aussi « la politique unilatérale, pour les plus riches », mise en place.

Tout est parti très vite en vrille. Mercredi 28 juin, la nouvelle Assemblée nationale vient à peine de se rassembler qu’un premier psychodrame frappe l’Hémicycle. La majorité au pouvoir, après des débats houleux, s’attribue tous les postes de vice-présidents de l’Assemblée nationale (cinq pour la République en marche – LREM –, un pour le Modem), alors que la coutume réserve des places à l’opposition. Les trois postes de questeurs, aussi, sont réservés à des soutiens de l’action gouvernementale (deux LREM et un « constructif »). L’opposition crie au déni de démocratie et l’Assemblée, déjà, convulse. Le pire est pourtant à venir.

« Je ne suis pas contre la justice sociale, ma grand-mère était couturière »

Les députés En marche !, dans la foulée, prolongent l’état d’urgence et promettent d’y mettre fin une fois qu’il sera inscrit dans la loi ordinaire… Présents en masse ce 6 juillet dans l’Hémicycle, seuls 150 parviennent à voter, à la plus grande surprise du président de l’Assemblée nationale, François de Rugy. « Vous n’avez pas eu le temps d’appuyer sur le bouton ? » interroge-t-il. En plein été, ce couac et cette mesure liberticide passent relativement inaperçus. Les nouveaux députés, plus jeunes, tout heureux du coup de balai qui les a portés, sont sur un nuage. « L’Assemblée est plus diverse : il y a plus de jeunes et de femmes et c’est tant mieux. Mais elle a perdu en diversité sociale. Les catégories les plus aisées sont plus présentes. Il n’y a jamais eu autant d’avocats, de chefs d’entreprise », mesure le député PCF Stéphane Peu. Et c’est cette troupe qui s’est attaquée, très vite, au premier grand chantier législatif du quinquennat : une nouvelle loi travail. « Un projet pire que le précédent, qui détruit le Code du travail aux dépens des salariés et au profit des actionnaires. Cela se fait par ordonnances, en signant un chèque en blanc à Macron. On assiste à une offensive antisociale et antidémocratique de grande ampleur », dénonce Pierre Dharréville (PCF).

Déterminés à imposer le débat, les députés communistes et insoumis, à force d’arguments, déstabilisent très vite une majorité monolithique qui n’a pas grand-chose à dire, et esquive la confrontation. « Je ne fais pas de commentaire sur la loi », « je préfère ne pas parler à la presse », lancent-ils régulièrement dans la salle des Quatre Colonnes. Dans l’Hémicycle, les arguments les plus improbables sortent du chapeau. Répondant à l’insoumis François Ruffin, la députée LREM Olivia Grégoire lance : « Je ne suis pas contre la justice sociale, ma grand-mère était couturière. » Une saillie qui est à la lutte des classes ce que l’argument « j’ai un ami noir » est au racisme. Les bourdes du genre s’accumulent alors, entre des députés indisponibles le mercredi matin, d’autres qui disent attendre d’être sollicités pour venir, ou encore une qui raconte apprécier « des cocktails chez des ministres et dans de beaux endroits. Ce que j’apprécie particulièrement, c’est qu’on nous sert essentiellement du vin et du champagne ». Autant de péripéties qui font dire à un assistant parlementaire : « On est quelque part entre la conjuration des libéraux et la conjuration des imbéciles. C’est très déroutant. » À se demander si ce n’est pas voulu. « L’incompétence est érigée en système de gouvernance », affirme même Sébastien Jumel, pour le PCF.

Mutiques, voire passifs, des députés LREM expliquent garder le silence dans « un souci d’efficacité ». « Ça ne sert à rien de prendre la parole pour répéter dix fois les mêmes choses ou d’essayer de convaincre l’opposition », lâchent certains. « Mes collègues ne souhaitent pas répondre de manière systématique, car c’est un dialogue de sourds », tranche Aurélien Taché (LREM). Se défendant d’être godillot, il estime qu’il n’y a pas « matière à amender » le projet de loi travail, au motif qu’il a déjà été « légitimé par l’élection d’Emmanuel Macron ». « Cet argument du “le président l’a dit”, cette manière d’affaiblir le Parlement est très inquiétante sur l’état de santé de notre République », prévient Pierre Dharréville. « Macron veut un Parlement aux ordres. Il ne veut pas de micro pour les députés, juste un tampon pour valider les lois », ajoute Adrien Quatennens (FI).

« La majorité a tendance à confondre la conduite du pays avec celle d’une start-up. Elle a peu d’appétence pour le débat démocratique, relève Stéphane Peu. Il y a un déni du rôle du parlementaire, avec très peu d’amendements déposés, et un mépris de l’opposition : quasiment tous ceux proposés par les autres groupes politiques sont rejetés. » C’est que le groupe LREM est soumis à un règlement de groupe très strict. Ses députés doivent avertir leur président, Richard Ferrand, s’ils « souhaitent déposer des propositions de lois, des questions écrites ou des questions d’actualité ». Pire, « les projets d’amendements » doivent être soumis à l’avis des responsables du groupe, alors qu’il s’agit d’un droit individuel propre à chaque député.

« On a un groupe qui dort, qui ne sait pas monter au créneau, qui est vautré »

Très soudés, parfois trop, les « marcheurs » finissent même par développer de drôles de réflexes. Le député Jean-Michel Fauvergue s’est agacé d’avoir été applaudi pendant qu’il se dirigeait vers la tribune. « Je n’ai encore rien dit », a-t-il sèchement lancé une fois au micro. Édouard Philippe, lors de son discours de confiance, a été applaudi 55 fois en une heure et cinq minutes. Pire, les députés LREM, très pavloviens, ont repoussé un article de leur propre loi de moralisation au motif que la France insoumise venait d’annoncer son soutien...

L’examen de la loi de « confiance dans la vie publique » a donné lieu à d’autres scènes invraisemblables. « On a un groupe qui dort, qui ne sait pas monter au créneau, qui est vautré. (…) On a une responsable de texte qui est inexistante, c’est comme si elle était à Nouméa sur une chaise longue », a soufflé la présidente LREM de la commission des Lois en pleine séance, sans se rendre compte que son micro était allumé. Comble de la confusion, trois votes ont parfois été convoqués, notamment pour sauver le verrou de Bercy, jusqu’à organiser des votes assis-debout pour réveiller et obliger l’assistance. Rouge d’émotion, le député PS Olivier Dussopt a taclé : « Lorsque le vote est appelé, si les députés de la majorité ne lèvent pas la main lorsque vous appelez les votes contre, l’amendement est adopté. Il n’y a pas lieu de recompter, et nous ne sommes pas là pour rappeler les uns et les autres à leurs obligations ou leur volonté de participer ou non à un vote. Ce mode de fonctionnement à l’occasion des votes est totalement inédit. » Reste que, justement sur le verrou de Bercy, plusieurs députés LREM ont pour la première fois montré les dents au gouvernement. « J’espère que cette volonté de faire respecter les prérogatives du Parlement va s’amplifier, conclut Stéphane Peu. Car pour l’instant, ils sont en train de brutaliser les plus pauvres, en plus de se soumettre complètement à Macron qui veut ligoter la représentation nationale. »

Pourquoi qualifie-t-on de « godillots » des députés qui soutiennent inconditionnellement leur gouvernement ?

Depuis leur élection, cet adjectif colle aux basques des parlementaires LREM. À l’origine, il s’agissait du nom du manufacturier qui inventa les souliers de l’armée française sous Napoléon III, utilisés d’abord durant la guerre de Crimée (1853) et jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. Depuis, il a désigné par extension tous les souliers de manière indifférenciée. Ce n’est qu’à la fin des années 1950 que les députés gaullistes revendiquent leur soutien inconditionnel à De Gaulle en se qualifiant eux-mêmes de « godillots », en référence au passé de résistant du général. Aujourd’hui, le terme désigne des députés qui votent systématiquement ce que propose le gouvernement.

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11 août 2017 5 11 /08 /août /2017 04:12
Jacques Morel : « Le nouveau chef d’état-major défendait les auteurs du génocide rwandais »
ENTRETIEN RÉALISÉ PAR LOLA RUSCIO
VENDREDI, 21 JUILLET, 2017
L'HUMANITÉ
Le 20 juillet, Emmanuel Macron aux côtés du général François Lecointre, lors d’une visite de la base militaire d’Istres . Jean-Paul Pelissier/Reuters
Le 20 juillet, Emmanuel Macron aux côtés du général François Lecointre, lors d’une visite de la base militaire d’Istres . Jean-Paul Pelissier/Reuters

Le chef de l’Etat a nommé François Lecointre chef d’état-major des armées, alors que celui-ci a fait partie de l’opération Turquoise au Rwanda. Le spécialiste de la politique française en Afrique, Jacques Morel, revient sur ses missions sur le terrain.

Emmanuel Macron a désigné François Lecointre nouveau chef d’état-major des armées. Quel a été son rôle dans l’opération Turquoise au Rwanda, en 1994, lors du génocide des Tutsis ?

Jacques Morel Il était capitaine d’infanterie de marine. François Lecointre était affecté au groupement Nord Turquoise, où il était responsable du secteur de la commune de Gisovu. Responsable des troupes, il collaborait avec le directeur de l’usine à thé, Alfred Musema, un des organisateurs du génocide dans la région de Bisesero. Nous en avons des preuves. Au moment de son procès au Tribunal pénal international pour le Rwanda (Tpir), où il a été condamné à perpétuité pour génocide, une pièce à conviction déposée par sa défense est une lettre du capitaine Lecointre adressée à Musema. Dans cette missive datée du 18 juillet 1994, il l’informe qu’il va changer de secteur et qu’il laisse la région à un subordonné. Ce document montre que leurs relations étaient cordiales. Au lieu d’enquêter et de l’arrêter, Lecointre a collaboré avec lui. Ce ne sont pas les seuls éléments. Dans une lettre rédigée dans l’Ancre d’or datée du 18 juillet, le capitaine évoque les sauvetages d’enfants tutsis cachés chez des Hutus. Il y décrit des opérations de sauvetage qui se déroulaient la nuit, sans lampe, pour ne pas être repérés par les miliciens, qui, dit-il, « poursuivent leurs patrouilles de nuit ». Preuve que les Français ont laissé les miliciens opérer librement dans la zone « humanitaire sûre » décrétée par l’Hexagone début juillet. Cette zone humanitaire était sûre pour les miliciens, car ils pouvaient continuer à opérer sans être attaqués par le Front patriotique rwandais (FPR). De fait, le nouveau chef d’état-major défendait les auteurs du génocide rwandais. 

Pendant sa campagne, Emmanuel Macron s’était engagé à « réconcilier les mémoires ». Avec la nomination de François Lecointre, dans quelle tradition idéologique s’inscrit-il ?

Jacques Morel Il poursuit la ligne de Jean-Yves Le Drian, ex-ministre de la Défense sous François Hollande. Ce professeur d’histoire-géographie couvrait sans cesse le génocide rwandais. Il disait notamment que la France devait être fière de ce qu’elle avait fait là-bas. Pourtant, les documents publiés par la mission d’information parlementaire de 1998 sont extrêmement compromettants. L’armée française est mouillée jusqu’au cou. On est dans le pire mensonge. D’ailleurs, l’actuel sous-chef d’état-major « opérations », Grégoire de Saint-Quentin, était l’un des premiers sur les lieux du crash de l’avion du président rwandais, Juvénal Habyarimana, lors de l’attentat du 6 avril 1994.

Quel signal cette nomination envoie-t-elle quant à la conception des missions de l’armée française, notamment en Afrique ?

Jacques Morel François Lecointre, un officier des troupes de marine, autrement dit des troupes coloniales, a été nommé à la tête des armées. Signe que l’armée française intervient pour contrôler des pays africains, motivée par des raisons de puissance et d’enjeux pétroliers. C’est une vision postcoloniale. Emmanuel Macron justifie les opérations françaises au Sahel, entre autres l’opération Barkhane commandée par le général Bruno Guilbert, ex-adjoint du colonel Hogard impliqué dans le génocide des Tutsis, au motif de lutter contre le terrorisme et d’assurer notre sécurité, alors que des commandants ont collaboré avec les pires assassins. La France se porterait mieux si elle rapatriait ses troupes d’Afrique.

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10 août 2017 4 10 /08 /août /2017 05:46
 

Dans une lettre adressée à la Ministre du travail, le député communiste du Nord, Alain Bruneel demande que soit clarifier le sort qui pourrait être réservé aux emplois aidés (CAE, CIE…). Le milieu associatif en alerte.  

Dans un courrier daté du 4 août, le député

du Nord, Alain Bruneel interpelle la Ministre du travail, Muriel Pénicaud quant au devenir des emplois aidés. « Ce lundi, vous avez déclaré vouloir lancer une réflexion sur l’avenir des contrats aidés. Vous avez également annoncé devant la commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale avoir « obtenu une rallonge budgétaire pour pouvoir continuer à avoir des contrats aidés pour les mois qui viennent », rappelle l’élu communiste à la Ministre. Des propos qui ont de quoi inquiéter le député qui relève que les choses se gâtent déjà dans le Douaisis : « Dans ma circonscription, des responsables associatifs se voient signifier par pôle emploi que l’agence de services et de paiement (A.S.P.) n’honorerait plus les aides financières accordées pour les contrats aidés à compter du 1 Août 2017, y compris pour les contrats déjà validés par l’état », explique celui-ci.

Une suite logique à la politique d'austérité choisie par Emmanuel Macron ? 

« Sans budget pour le second semestre, ce dispositif ne pourrait donc plus être débuté ni reconduit. Cela priverait de nombreuses associations de recrutements indispensables à leur fonctionnement. Déjà largement fragilisé financièrement par les baisses récurrentes de subventions de la part des collectivités - elles-mêmes victimes de l’austérité imposée par l’Etat, beaucoup devraient renoncer à leurs projets pourtant vitaux pour les habitants et les territoires », analyse Alain Bruneel.

L’élu communiste demande au Ministère de « clarifier au plus vite cette situation », sachant que « bien que le dispositif des contrats aidés ne soit pas idéal, il représente un outil important pour le secteur non-marchand dont les structures sont soumises à l’asphyxie financière ».

Plus d’un million et demi de personnes sont directement concernées. Dans un article daté du 1er juin qui a de quoi mettre la puce à l’oreille, Les Echos notent qu’ « Emmanuel Macron n'a pas fait, loin s'en faut, des contrats aidés la pierre angulaire de sa lutte contre le chômage ». 

 

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10 août 2017 4 10 /08 /août /2017 05:45

 

La guerre idéologique ne prend pas de vacances. Ainsi nous venons d'assister il y a quelques jours à un déferlement de commentaires et d'analyses où l'ignorance crasse était en compétition avec l'imbécillité pour faire adopter l'idée que ce 29 juillet était le jour de... la « libération fiscale ». Ce concept, aussi vieux que les contributions, a émergé aux États-Unis en 1948 et a été relancé ici par une sombre association dite « des contribuables associés ». Il a été repris en choeur par tous les médias bienpensants ayant en sainte horreur ce que nos concitoyens pourraient posséder en commun, qu'il s'agisse de la protection sociale, des hôpitaux, des écoles comme des chemins de fer. Même Wikipédia se croit obligé de reprendre ces balivernes relancées par des instituts économiques de droite.

De quoi s'agit-il au fond ? Ce jour dit de la « libération fiscale » serait le premier jour où les Français travailleraient enfin pour « eux » et non plus pour une pieuvre anonyme loin d'ici baptisée « l'État ». Ainsi, insidieusement, l'État devient « étranger » au pays, à celles et ceux qui y vivent. L'utilisation de ce mot « libération » est encore plus odieuse puisqu'il qualifie souvent la fin de l'occupation allemande. L'État est donc assimilé ici, par ces faussaires, à un corps étranger qui, contre notre gré, nous ponctionnerait impôt sur le revenu, impôt local, cotisations sociales. Aucun républicain ne peut laisser sans réagir et sans les combattre ces fausses thèses qui visent à glorifier le laisser-faire, l'individualisme et la loi de la jungle, qui écrasent d'abord les plus faibles.

Laisser prospérer cette folle idée selon laquelle les salariés et les entreprises ne travaillent pas pour eux quand une partie de la valeur créée ou du salaire sert à la société commune est extrêmement dangereux.

On n'a pas entendu ces perroquets de la pensée libérale se plaindre quand ce même État a répondu aux suppliques des institutions financières pour les sauver lors de la récente crise financière dont elles étaient elles-mêmes à l'origine. Ni non plus quand il transfère davantage de valeur issue du travail vers le capital avec les exonérations fiscales et sociales diverses ou des mécanismes comme le Cice ou le pacte de solidarité du précédent quinquennat, qui pourtant n'ont pas créé les emplois promis. Cette rengaine lancée la semaine même où la majorité de nos concitoyens protestaient contre le rabotage de l'aide personnalisée au logement ne doit évidemment rien au hasard. Le projet des libéraux droitiers est de détruire jusqu'à l'idée de « biens communs », voire de l'organisation des sociétés à partir de la justice et de la solidarité.

Il n'est pas question ici de défendre ce qui existe, d'approuver la manière dont l'argent public est utilisé, pas plus que l'injustice fiscale, autant d'enjeux qui appellent de profondes transformations progressistes. Mais elles ne pourraient voir le jour si nous laissions l'idéologie libérale transformer la participation de chacune et de chacun au bien commun, la cotisation ou l'impôt, en « prélèvements » et en « charges ». C'est l'inégale répartition des richesses, c'est l'injustice, c'est l'État de moins en moins social qui produisent des laissés-pour-compte que nous combattons. Suivre les officines de la pensée libérale voudrait dire moins d'infirmières pour soigner tout le monde dans des hôpitaux publics, pas d'enseignants pour éduquer, former nos enfants, plus de sapeurs-pompiers pour aller combattre les feux de forêt, ou pour se porter au devant d'un accident de la route, moins de magistrats pour rendre la justice, de policiers pour assurer la sûreté et moins de routes, moins de trains, moins de théâtres, d'écoles de musique ou de clubs de sport. Laisser prospérer cette folle idée selon laquelle les salariés et les entreprises ne travaillent pas pour eux quand une partie de la valeur créée ou du salaire sert à la société commune est extrêmement dangereux.

Certes, elle permet à ses promoteurs de se dispenser de poser la question cruciale de l'augmentation des salaires en ouvrant la voie à la grande béance des inégalités, à la destruction définitive d'un projet de nouveau contrat social et de nouveau pacte républicain.

Ce dernier devrait porter un processus de justice fiscale et sociale, la lutte contre l'évasion fiscale qui représente un manque à gagner de 80 milliards d'euros pour notre pays, 1 000 milliards pour l'Union européenne. On parle bien peu d'un prélèvement privé, celui des taux d'intérêt bancaires, qui, selon leur niveau, sont bien une entrave à l'investissement et à la satisfaction des attentes des particuliers. Or ces taux de prélèvements enrichissent les banques et les fonds financiers. Ils handicapent d'autant le développement des entreprises, qui, dans ces conditions, réduisent les rémunérations du travail ou l'emploi.

En vérité, il y a bien une « libération » à obtenir : celle du carcan vorace de l'argent roi contre nos concitoyens, leurs biens publics, leur travail, la production et la consommation. Telle serait la voie pour concilier le mieux-vivre, le projet individuel de chacun avec un grand projet commun de vie en société susceptible de remobiliser nos concitoyens.

 

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