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21 août 2017 1 21 /08 /août /2017 06:45
Béziers. Un carton rouge à Robert Ménard
OLIVIER MORIN
LUNDI, 21 AOÛT, 2017
L'HUMANITÉ
près de 150 manifestants qui ne sont pas passés inaperçus samedi... Anouchka Comushian
près de 150 manifestants qui ne sont pas passés inaperçus samedi... Anouchka Comushian
 

Rassemblés pour leur camp d’été, les jeunes communistes en ont profité pour mener une démonstration publique dans la ville dirigée par le maire d’extrême droite.

«Si j’avais 20 ans, je serai derrière la banderole avec ces jeunes », s’exclame une retraitée qui interrompt sa promenade dans Béziers, intriguée par un rassemblement massif de jeunes, drapeaux rouges déployés. Ce samedi, ils sont près de 150 militants du Mouvement jeunes communistes de France (MJCF) dans les rues de la ville dirigée par le maire d’extrême droite Robert Ménard. Un rassemblement, en marge du camp d’été organisé par le mouvement, pour alerter sur la destruction du Code du travail engagée à coups d’ordonnances par le gouvernement. « Avec le soutien du maire de Béziers et de sa femme (Emmanuelle Ménard – NDLR), élue récemment députée », précise Aimé Couquet, élu d’opposition (PCF) venu apporter son soutien au rassemblement. À deux pas de la place Jean-Jaurès en travaux, sous les oriflammes au graphisme des années 1930 encore en place annonçant les festivités du 15 août, le conseiller municipal rappelle qu’au printemps 2016, Robert Ménard s’est déclaré « pour la loi travail ».

le MJCF entend démasquer les mesures racistes des élus

Une position qui rend perplexe certains habitants. Fannie, qui se décrit comme « biterroise d’origine », parcourt le tract qu’un jeune communiste vient de lui donner. Tout en déclarant « ne pas faire de politique », celle-ci se félicite des « résultats » obtenus par Robert Ménard dans la ville… mais reste sans voix quand elle apprend que ce dernier s’accommode bien de la loi travail. Quant à Emmanuelle Ménard, devenue députée en juin dernier, elle ne se cache pas avoir une « attitude constructive vis-à-vis des réformes dont le pays a besoin », arguant, dans un entretien au Figaro, que « les entreprises n’en peuvent plus » et qu’« une réforme du Code du travail est nécessaire ». « S’il n’y avait pas eu la loi sur le cumul des mandats, c’est Robert Ménard qui serait député maire », souligne Aimé Couquet pour qui l’édile d’extrême droite l’est déjà, « par délégation ». Il ajoute que c’est bien « à la réunification des droites » que travaille le couple Ménard. Lui-même en a fait l’expérience au conseil municipal lorsqu’à sa proposition de motion pour dénoncer les coupes budgétaires aux collectivités ou encore à celle dénonçant la casse des droits des travailleurs, il s’est vu opposer le refus du maire. « La gestion de la ville par Ménard, c’est du tape-à-l’œil… Voire du trompe-l’œil ! » estime Aimé Couquet.

À la tête des jeunes militants qui, tout en se dirigeant vers l’esplanade du théâtre, s’arrêtent pour discuter avec la population en distribuant des tracts, Camille Lainé, secrétaire générale du MJCF, explique que, si les élus d’extrême droite s’illustrent fréquemment par des positions et des mesures racistes et xénophobes, ils n’en sont pas moins des libéraux « qui défendent des politiques favorables au capital ». Un positionnement que le MJCF entend démasquer à travers l’action menée à Béziers et dans les débats de son camp d’été, qui se tient à Coursan (Aude), à quelques kilomètres. Avec des délégués venant de 25 départements différents, l’initiative, qui allie formation politique, éducation populaire et droit aux vacances, veut être un catalyseur des luttes en faveur de la jeunesse. « La journée de mobilisation du 12 septembre contre les ordonnances de Macron et la loi travail XXL ainsi que la Fête de l’Humanité seront des temps forts de la rentrée pour aller à l’offensive », annonce Camille Lainé, en écho aux tracts qui appellent à se rendre aux deux initiatives. De retour au parc Louis-Aragon de Coursan, qui accueille les 150 participants, l’heure est à la discussion avec les militants locaux et au partage d’expériences.

Une extrême droite aux multiples facettes...

Parmi les jeunes communistes présents, certains, venus du Nord ou encore du Gard, évoquent une extrême droite aux multiples facettes. Des cinq députés FN élus dans le bassin minier du Pas-de-Calais aux mairies conquises par l’extrême droite dans les départements méridionaux, les militants décrivent tous une violence à l’égard des chômeurs, des précaires et des réfugiés qui, « si elle s’exprime différemment en prenant parfois des accents sociaux », n’est en fait qu’une droite libérale, « le mépris et la violence en plus », s’accordent-ils à dire.

Nicolas Cossange, secrétaire départemental de la fédération PCF de l’Hérault et habitant de Béziers, décrit une extrême droite locale qui s’impose « avec peu de militants », mais qui mène une « véritable bataille idéologique sur le temps long ». Et tant pis si l’honnêteté est laissée au placard. Dans les rues de Béziers, qui s’apprête à commémorer sa libération du joug nazi durant la Seconde Guerre mondiale, des panneaux montrent un résistant portant un brassard FTP (Francs-tireurs et partisans) et annoncent la Fête de la Libération qui veut honorer ceux qui « ont versé leur sang pour le peuple de Béziers ». Une reproduction d’affiche historique de 1945. Sauf que sur l’originale était inscrit : « Ceux qui ont versé leur sang pour le peuple de Paris… » Les rabougrissements identitaires de l’extrême droite ne semblent pas avoir de limites.

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21 août 2017 1 21 /08 /août /2017 06:35
Le Medef remercie Macron et lui tresse des lauriers (Robert Clément)

Le Medef remercie Macron et lui tresse des lauriers !
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Geoffroy Roux de Bézieux, vice-président du Medef, PDG d’Oliviers & Co, confirme qu’il y a un effet Macron indéniable, il est jeune, probusiness et donne une image attractive de la France, concède-t-il. Sur le paquet fiscal, entre la flat tax, la réforme de l’ISF et la baisse du taux d’impôt sur les sociétés, le gouvernement envoie des signaux positifs aux entrepreneurs, en leur disant 'vous êtes les bienvenus chez nous, investissez!' Sur le Code du travail, les différents chapitres des ordonnances sont de nature à lever les freins à l’embauche. Mais c’est sur la capacité à baisser les dépenses publiques pour diminuer les prélèvements et rendre nos entreprises compétitives que l’on analysera la réussite du quinquennat."

(Robert Clément, sur sa page Facebook) 

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21 août 2017 1 21 /08 /août /2017 06:27
Avec Macron, le spectre de futures privatisations
OLIVIER MORIN
MERCREDI, 16 AOÛT, 2017
L'HUMANITÉ
Bruno Le Maire (à droite) annonçait en juillet dernier que le gouvernement allait « céder les participations de l’État dans un certain nombre d’entreprises publiques ». Photo Thomas Samson/AFP Photo
 

Avec la perspective d’une nouvelle loi sur la transformation de l’économie, le gouvernement d’Édouard Philippe pourrait bien procéder à de nouvelles privatisations dans la droite ligne de la loi Macron et des politiques libérales précédentes.

Attention, sabordage en vue. En 2018, Emmanuel Macron et son gouvernement pourraient bien préparer une nouvelle loi sur « la transformation de l’économie ». Et son cortège de privatisations. C’est en tout cas ce qui se dit dans les couloirs du ministère de l’Économie et des Finances et que relève le Monde des 13 et 14 août. Bruno Le Maire, locataire de Bercy, souhaiterait en effet étendre sa loi-cadre censée aider les petites et moyennes entreprises (TPE-PME) à « toutes les sociétés, quelle que soit leur taille ». Avec un calendrier mené tambour battant comme le reste des mesures de ce gouvernement de la République en marche (LREM). Parlementaires, patrons et organisations de salariés seraient consultés en automne prochain, tandis que des start-up et des sociétés de conseil devraient collaborer avec le ministère de l’Économie pour « élaborer des propositions ». Le texte devrait quant à lui être transformé en projet de loi dans la foulée (premier trimestre 2018) par Bruno Le Maire et Benjamin ­Griveaux, son secrétaire d’État.

Dérégulations tous azimuts

Cette annonce de dérégulations tous azimuts n’est pas une surprise venant d’un gouvernement choisi sur mesure par Emmanuel Macron. Avant d’occuper les bureaux de Bercy sous le quinquennat Hollande, celui-ci avait déjà pointé les secteurs publics de l’économie et les acquis sociaux à démanteler lorsqu’il a rédigé le rapport de la commission Attali en 2008. Aux manettes de l’économie française de 2014 à 2016, il s’est empressé de joindre le geste à la parole en libéralisant le transport interurbain par autocar et en dérégulant le travail du dimanche. Avec la promesse de créer 22 000 emplois et de décupler la croissance dans les commerces désormais ouverts tout le week-end, on allait voir ce qu’on allait voir. Las, deux ans après la promulgation de la loi Macron à coup d’article 49-3, il serait pourtant bien hasardeux de défendre ces mesures pour justifier de poursuivre dans cette voie. L’horizon des 22 000 emplois créés s’éloigne de plus en plus avec à peine 1 500 nouveaux postes comptabilisés par les services ministériels. Les alléchants prix bas affichés pour concurrencer le rail se sont bien vite heurtés au mur de la rentabilité économique, qui a conduit deux sociétés de bus (sur les cinq présentes au moment de la libéralisation) à mettre rapidement la clé sous la porte. Quant au travail du dimanche, même les économistes libéraux étaient forcés d’admettre que son effet sur le chiffre d’affaires des commerçants était insignifiant, les dépenses de consommation se répartissant sur une durée plus longue sans pour autant augmenter.

Continuité idéologique

Sans efficacité prouvée, pourquoi alors s’obstiner à privatiser si ce n’est par continuité idéologique ? La réponse est sans doute à chercher dans ces libéralisations qui se profilent avec cette future loi sur la transformation de l’économie prévue pour l’an prochain. Une idée fixe d’Emmanuel Macron, qui, après avoir sorti discrètement par la fenêtre son projet #noé (« nouvelles opportunités économiques ») destiné à favoriser l’entreprise et mort-né face à la mobilisation contre la loi travail, s’apprête à le faire revenir par la porte. Plus ravageur encore puisque, en juillet dernier, dans une réponse à la question écrite de la sénatrice Fabienne Keller (LR), Bruno Le Maire annonçait déjà que le gouvernement allait « céder les participations de l’État dans un certain nombre d’entreprises publiques », avec des mesures prises, selon lui, dès le mois de septembre. Même si les secteurs concernés ne sont pas tous connus pour l’instant, des risques pèsent sur des activités comme les réseaux téléphoniques ou encore l’aviation civile. Là encore, on peut y voir la poursuite de mesures déjà prises sous le mandat de François Hollande puisque, dans la loi qui portait son nom, Emmanuel ­Macron avait déjà procédé à l’ouverture du capital d’aéroports régionaux tels que ­Toulouse, Nice ou Lyon. Au prétexte de dégager des fonds à hauteur de 10 milliards d’euros pour financer de « l’innovation », le gouvernement pourrait céder aux appétits de Vinci, qui lorgne depuis longtemps sur Paris Aéroport (anciennement Aéroports de Paris), dont la société est déjà actionnaire à hauteur de 8 %. 

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19 août 2017 6 19 /08 /août /2017 08:25
No pasaran!

Une croix gammée a été peinte sur la stèle d'un mémorial du camp tzigane de Saliers, un camp de concentration longtemps oublié en Camargue, près d'Arles. Il avait été inauguré en février 2006.De 1942 à 1944, le régime de Vichy avait organisé et géré ce camp de détention pour les Gitans, Tziganes et Roms.

Quand le racisme imbécile aux conséquences meurtrières bien connues se sent pousser des ailes.  

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19 août 2017 6 19 /08 /août /2017 08:09
Sébastien Jumel était l'invité de RTL le 17 août: il est revenu sur la suppression des Contrats Aidés pour des motifs d'économie et ses conséquences

Sébastien Jumel était l'invité de RTL le 17 août: il est revenu sur la suppression des Contrats Aidés pour des motifs d'économie et ses conséquences

http://www.rtl.fr/actu/politique/emplois-aides-c-est-une-double-peine-pour-la-vie-associative-estime-sebastien-jumel-7789739771

"Beaucoup de salariés seront pénalisés, souvent les plus précaires et les plus fragiles." Sébastien Jumel, député communiste de Seine-Maritime, fustige la décision du gouvernement de mettre fin aux emplois aidés. Ces contrats en partie financés par l'Étatpour favoriser l'insertion professionnelle des personnes les plus exclues du marché du travail, sont jugés par la ministre du Travail Muriel Pénicaud comme "coûteux" et "pas efficaces" dans la lutte contre le chômage.

Sébastien Jumel s'inquiète pour les associations, qui bénéficient le plus de ces emplois aidés. "Nombre d’associations ne savent pas comment appréhender la rentrée", explique-t-il au micro de RTL. Il prend l'exemple de La Réunion où les maires des 24 communes ont manifesté contre ce projet la semaine dernière et où la rentrée va "être décalée".

"Il est un fait que pour la vie associative et les publics les plus fragilisés et les plus loin de l'emploi ces emplois aidés étaient un véritable tremplin", résume-t-il.

"Une double-peine pour la vie associative"

Pour le député communiste, la fin des emplois aidés vient s'ajouter à la baisse de la dotation des collectivités territoriales destinée à économiser 13 milliards d'euros sur 5 ans. Une mesure annoncée par le gouvernement au début du mois d'août. "Je pronostique la mort des communes à la faveur de ce mauvais projet", avance-t-il, s'indignant de cette "double-peine pour la vie associative", dont la baisse des subventions est attendue. 

"J'ajoute que la droite en majorité dans les régions vient de remettre en cause les emplois tremplins", continue Sébastien Jumel. En Île-de-France, ces contrats également destinés à encourager l'insertion professionnelle ont vu leur budget réduit de 5 millions à 500.000 euros. 

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19 août 2017 6 19 /08 /août /2017 07:07
Lettre ouverte au Président de la République. Revenez sur l’annulation des crédits « politique de la ville » du budget 2017 de l’État
VENDREDI, 11 AOÛT, 2017
L'HUMANITÉ
L'annonce de l'annulation soudaine et immédiate des 46,5 millions d'euros de crédit dédiés à la politique de la ville fait réagir nombre d'élus locaux. (Photo AFP)

Cinquante maires sont les premiers signataires d'une lettre ouverte adressée à Emmanuel Macron dans les pages de l'Humanité. 

Monsieur le président de la République,

Élus communaux et intercommunaux, nous sommes stupéfaits et atterrés par l’annonce de l’annulation des 46,5 millions d’euros de crédits du programme 147 du budget 2017 de l’État non encore engagés au 1er juillet, destinés aux programmes d’actions des associations intervenant, dans le cadre des « contrats de ville », en faveur des populations les plus fragiles du pays résidant dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV).

Ces actions concourent à rétablir l’égalité républicaine par la fraternité solidaire de la nation, s’appuyant sur une stratégie de « cohésion des territoires » à laquelle vous avez choisi de dédier un ministère. Elles se déclinent en programmes vers l’économie et l’emploi, la formation, la lutte contre l’illettrisme, l’éducation scolaire et des temps libres, l’accès aux sports et à la culture, la solidarité, la prévention sanitaire et la santé, le vivre-ensemble dans la cité, les mobilités, la vie sociale de l’habitat, la prévention de la délinquance et des radicalisations, l’accès à la justice et au droit, l’aide aux victimes, la citoyenneté, notamment celle des conseils citoyens, et la démocratie de proximité.

En plein milieu d’exercice budgétaire, les conséquences du décret 2017-1182 du 20 juillet du ministre de l’Action et des Comptes publics, conduisant à la perte de 11 % des crédits découlant de l’engagement contractuel de l’État, peuvent être catastrophiques pour la survie des associations qui garantissent la cohésion sociale, pour les bénéficiaires de leurs actions, et plus globalement pour les 5 millions d’habitants des QPV, ainsi que, par voie de conséquence, pour les populations des territoires urbains qui les abritent.

Elles risquent en outre d’entraîner, dans certains territoires, un désengagement de collectivités cosignataires des « contrats de ville » qui accroîtra le danger de rupture grave du climat urbain.

Nous sommes d’autant plus préoccupés que, outre le programme 147, le même décret annule dangereusement les crédits de nombre d’autres missions de l’État indispensables à la prévention de la fracture sociale : l’embauche dans les petites et moyennes entreprises (– 80 millions d’euros), l’intégration et l’accès à la nationalité française (– 40,5 millions d’euros), la police nationale, dont les réservistes volontaires (– 110 millions d’euros), les concours financiers aux communes, dont la « dotation politique de la ville » destinée à soutenir les villes pauvres abritant des populations pauvres (– 209 millions d’euros), l’amélioration de l’habitat (– 130,5 millions d’euros), l’accès au droit et à la justice (– 10 millions), la protection judiciaire de la jeunesse (– 16,8 millions d’euros), l’égalité entre les femmes et les hommes (– 7,5 millions d’euros), la prévention, la sécurité sanitaire et l’offre de soins (– 24,5 millions d’euros), les politiques sanitaires, sociales, du sport, de la jeunesse et de la vie associative (– 69,7 millions d’euros), les services de transport (– 194,7 millions d’euros), la démocratisation de la culture (– 39 millions d’euros).

En cette année 2017, où l’État a chargé le commissariat général à l’Égalité des territoires (CGET) de célébrer le 40e anniversaire de la politique de la ville, nous tenons à vous rappeler que, la seule année, 2005, en quatre décennies où les quartiers populaires ont eu à subir pareil désengagement de la puissance publique, a été celle qui les a vus s’enflammer et connaître les violences urbaines sans précédent qui demeurent dans les mémoires.

Nous vous demandons donc solennellement de faire revenir dans l’urgence le gouvernement sur sa décision d’annulation de ces crédits indispensables à l’équilibre républicain des territoires.

Nous vous prions d’agréer, Monsieur le président de la République, l’expression de notre haute considération.

Les signataires :

Gérard Allard, maire de Rezé, Marie-Hélène Aimable, maire de Bagneux, Catherine Arenou, maire de Chanteloup-les-Vignes, François Asensi, maire de Tremblay-en-France, Françoise Baud, maire de Valenton, Patrice Bessac, maire de Montreuil, Jean-Pierre Bosino, sénateur maire de Montataire, Philippe Bouyssou, maire d’Ivry-sur-Seine, Patrick Braouezec, conseiller municipal de Saint-Denis, Damien Carême, maire de Grande-Synthe, Alain Cazabonne, maire de Talence, Gérard Cosme, maire du Pré-Saint-Gervais, Meriem Derkaoui, maire d’Aubervilliers, Patrick Douet, maire de Bonneuil-sur-Marne, Driss Ettazaoui, conseiller municipal d’Évreux, Patricia Fernandez-Pédinielli, maire de Port-de-Bouc,Michel Fourcade, maire de Pierrefitte-sur-Seine, Patrick Jarry, maire de Nanterre, Jean-Claude Kennedy, maire de Vitry-sur-Seine, Bertrand Kern,maire de Pantin, André Laignel, maire d’Issoudun, Patrice Leclerc, maire de Gennevilliers, Gilles Leproust, maire d’Allonnes, Jean-Michel Longueval, maire de Bron, Françoise Marhuenda, maire des Ulis, J ean-Louis Marsac, maire de Villiers-le-Bel, Christian Métairie, maire d’Arcueil, André Molino, maire de Septèmes-les-Vallons, Jean-Marc Nicolle, maire du Kremlin-Bicêtre, Michèle Picard, maire de Vénissieux, Marie-Line Pichery, maire de Savigny-le-Temple, Gilles Poux, maire de La Courneuve, Bernard Pasciuto, maire de Cournon-d’Auvergne, François Pupponi, député maire de Sarcelles , Marjolaine Rauze, maire de Morsang-sur-Orge, Philippe Rio, maire de Grigny, Clément Rossignol-Puech, maire de Bègles, Christophe Rouillon, maire de Coulaines, Laurent Russier, maire de Saint-Denis, Nicolas Sansu, maire de Vierzon, Renzo Sulli, maire d’Échirolles, Azzédine Taïbi, maire de Stains , Rodolphe Thomas, maire d’Hérouville-Saint-Clair, Frédéric Vigouroux, maire de Miramas, Jean-Claude Villemain, maire de Creil, Marc Vuillemot, maire de La Seyne-sur-Mer, Gérard Weyn, maire de Villers-Saint-Paul.

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18 août 2017 5 18 /08 /août /2017 06:16
PCF: cachez ces trois lettres que je ne saurais voir, dont je ne saurais parler, qu'il faut faire oublier...
PCF: cachez ces trois lettres que je ne saurais voir, dont je ne saurais parler, qu'il faut faire oublier...

Merci France 2 d'avoir réussi à taire pendant tout le reportage sur la vente directe de fruits et légumes à Bastille à l'initiative du Modef et du PCF, jusqu'au nom même du PCF dont les militants étaient à pied d'oeuvre depuis l'aube un peu partout en France ce matin. 

Merci à France Inter d'avoir fait un reportage de 2 minutes sympathiques sur des paysans vendant à prix coûtant leurs fruits et légumes place de La Bastille, et des acheteurs solidaires contents de cette opération "La Campagne à Paris" en omettant le fait que le PCF et le MODEF organisaient l'opération, avec notamment des paysans syndiqués du Tarn-et-Garonne, une opération qui se faisaient sur plusieurs dizaines de sites, en région parisienne notamment. 

Merci à C NEWS, à B FM TV à l'AFP qui se sont ingénié à occulter le Parti Communiste sur cette opération qu'ils ont pourtant relaté avec un point de vue singulièrement choisi pour ne témoigner que d'une partie de l'événement. 

Les communistes sont occultés de tout média: dans zone interdite sur M6, on parle des festivals de France en parlant des vieilles Charrues comme le plus gros festival et en oubliant complètement la fête de l'Humanité.

Dans l'émission C dans l'air sur la 5 avant-hier dont l'objectivité est bien connue, le débat portait en partie sur la descente de Macron dans les sondages: pas d'allusion au PCF comme force oppositionnelle (à l'assemblée notamment), seule la FI est présentée comme parti d'opposition au gouvernement, la seule, sur la loi travail, à avoir fait des interventions pertinentes. La CGT est citée tout en soulignant qu'elle n'a pas le pouvoir politique de la FI...   

Quand va t-on citer le PCF? 

Pour reprendre les propos d'Arno Klarsfeld sur les communistes ennemis de l'Etat d'Israël au moment de la venue de Netanyahou à l'invitation de Macron à Paris, pour rappeler que nous soutenons la démocratie bolivarienne de Maduro, pour parler des "trésors cachés du PCF" à colonel Fabien... Mais surtout rien qui témoigne d'une mobilisation militante forte, d'une combattivité des élus sur des sujets de politique nationale. 

Le PCF n'existe plus médiatiquement, et pourtant il est le premier parti de gauche en nombre d'adhérents, il compte 56 000 adhérents à jour de cotisation, des milliers d'élus, cent ans d'histoire, un groupe parlementaire à l'Assemblée Nationale. Cela occulte tout ce que la société française doit au PCF et aux luttes des travailleurs: grands services publics, Sécurité Sociale, droit du travail, culture et loisirs pour tous, combat contre le fascisme, le racisme et le colonialisme, pour l'émancipation des dominés et des exploités.  

L'an passé, à la fête de l'Huma, les médias n'en avaient que pour les bons mots de Mélenchon: c'était quand même pas les quelques centaines de militants du Parti de Gauche qui organisaient la fête de l'Huma! 

Cela pose la question sans doute de notre mode d'apparaître et de notre force électorale. 

Cela traduit l'anti-communisme persistant d'une grande partie des médias. 

Cela pose avec plus de force les exigences d'un service public d'information respectueux de la diversité et réellement dégagé des puissances financières, ayant des missions d'éducation populaire fondées sur des valeurs démocratiques.  

Heureusement qu'il y a encore  l'Huma , même si le nombre de lecteurs s'amenuise et si la survie du journal tient du jeu d'équilibriste, voire du "miracle permanent"...  Si vous ne lisez pas L'Humanité vous ne saurez jamais qu'hier 1000 militants du PCF ont tenu une centaine de points de vente pour vendre 17 tonnes de denrées alimentaires à prix modique. Pourtant les drapeaux et badges du PCF sont bien visibles, mais l'AFP les à ignorés.

Mélenchon va t-il vouloir la racheter elle aussi comme "La Marseillaise" pour s'offrir le journal de Jaurès comme il convoitait le siège de Jaurès à l'Assemblée?  

 

Les points de vente solidaire de fruits et légumes le 17 août dans de nombreuses villes d’Ile de France
MERCREDI, 16 AOÛT, 2017
HUMANITE
Chaque année, au coeur de l'été, la vente solidaire de plusieurs tonnes de fruits et légumes nourrit le débat à l'initiative du PCF et du Modef. (Capture d'écran)

La vente solidaire de fruits et légumes organisée annuellement et conjointement par le PCF et le Modef (Confédération syndicale agricole des exploitants familiaux), c’est jeudi et c'est « pour le pouvoir d'achat, des prix justes et une agriculture rémunératrice responsable ». La liste de tous les points de vente. 

« L'ouverture des États généraux de l'alimentation a eu lieu en grandes pompes, avec une volonté de grand battage médiatique. Pour diversion ? Les dernières décisions gouvernementales ne laissent en effet entrevoir aucune volonté de répondre à la nécessaire augmentation du pouvoir d'achat des citoyens. Elles ne s'attaquent pas plus aux chantiers urgents de la rémunération du travail paysan et des salarié-e-s. », juge le Parti communiste français dans un communiqué qui annonce l’initiative qui se déroule jeudi 17 août toute la journée.

Il s’agira de proposer des fruits et légumes directement du producteur au consommateur, dans des dizaines de villes d’Ile de France (voir liste des points de vente ci-dessous). « Moins cher pour les consommateurs, plus rémunérateur pour les producteurs, le circuit court à prix juste, la population est invitée à en discuter... et à en bénéficier », commente le PCF dont une délégation sera reçue à 11h à Matignon.

Une initiative identique aura aussi lieu  les 1er et 2 septembre dans le Territoire de Belfort, dans le Jura, les 22, 23 et 24 septembre en Isère…

Les points de vente solidaire en Ile de France de ce jeudi 17 août

Paris

8h. Place de la Bastille

Hauts-de-Seine

Bagneux. 10h rond-point de la Fontaine Gueffier.

Gennevilliers.  9h30 parking Victor Hugo.  10h45 Place du marché du Luth.  12h Ferme de l'horloge. 14h45, Grésillons face à l'Espace. 16h mairie.

Nanterre.  9h, Petit Nanterre (5 allée des Iris).  11h : Esplanade Charles de Gaulle.

Val de Marne

Alfortville. 10H30 PCF, 1 Square Véron.

Boissy Saint Léger. 10h, Halle Griselle, rue Gaston Roulleau.

Bonneuil-sur-Marne.  10h : pharmacie de Fabien, laboratoire de Verdun, République (place des Libertés). 12h, mairie.

Champigny-sur-Marne. 10h : place Rodin et MPT  Gagarine. 12h : Mairie. 14h30 : parking avenue de Coeuilly. 14h30 gare des Boullereaux. 17h au Maroc (centre Jean Villar).

Chevilly-Larue. 18H30 : Maison pour tous ( 23 rue du Béarn ). 19H15 Quartier Anatole France.

Choisy le Roi. 16h30 place Jean Jaurès (Marché)

Fontenay sous Bois. 10H Hôtel de Ville.

Gentilly. 12H parvis du gymnase Carmen Lerou. 17H30 Mairie.

Ivry-sur-seine. 9h, Mairie.

Kremlin-Bicêtre. 17h45, 48 avenue Charles Gide (piscine).

La Queue-en-Brie. 9h30 Mairie, avenue Martier (Parking du centre commercial)

Nogent-Le Perreux. 10h, angle des rues Losserand et Anquetil.

Orly Ville. 10h, Espace Gérard Philipe.

Orly aéroport. 10h, section PCF de l’aéroport, 2 rue Georges Baudelaire.

Valenton. 18h, place du marché.

Villejuif. 10h, face à la Mairie. 17h, Marché Auguste Delaune.

Villeneuve-Le-Roi. 10 h, cité Paul Bert, cité Raguet Lépine.

Vitry-sur-Seine. 11h, Hôtel de Ville. 14h, Section PCF place de l’église. 18h Cité Colonel Fabien et

Place du 8 mai.

Seine Saint-Denis

Bagnolet. 10h30 Place du 17 octobre 1961, 78 rue Robespierre. 12h Hôtel de Ville. 17h30 Centre de santé rue Sadi Carnot.

Bobigny. 10h Espace citoyen 160 Avenue Jean Jaurès.

Drancy. 18h Quartier Salengro, ancien marché.

Epinay. 18h30 Section PCF 39 avenue de la Marne.

La Courneuve. 18h Franprix centre ville.

Le Blanc-Mesnil. 17h30 Section PCF 8b rue Claude Terrasse

Montreuil 17h. Section PCF 10 rue Victor Hugo, La Noue (Barrière de l'AFUL), Morillons (Leader Price) Bel Air (Château d'eau).

Noisy-le-Sec. 17h30 Maison des communistes 27 rue Henri Barbusse.

Pantin. 17H30 Ciné 104 Avenue Jean Lolive.

Pierrefitte 10h, Place de la mairie.

Saint-Denis.  18h, Floréal (promenade de la basilique). Francs-Moisins (La Poste), Square Fabien. 18h30 Place du 8 mai 1945.

Saint-Ouen. 17h vieux Saint-Ouen, boulangerie du haut. 18h30 Docks, parvis des bateliers et Place de la mairie.

Stains. 10h, 38 rue Paul Vaillant-Couturier.

Villepinte. 16h Quartier Pasteur (Espace Prévert) et quartier Fontaine Mallet (face pharmacie). 

Alimentation. Paysans et citoyens n’avalent plus les salades du libéralisme
OLIVIER MORIN
JEUDI, 17 AOÛT, 2017
L'HUMANITÉ
Paris, 18 août 2016. « Cinq/euros, c’est le montant de la baisse des APL que défend le gouvernement. Cinq euros, cela peut permettre l’accès de temps en temps à une cagette de fruits ou de légumes de qualité pour bien se nourrir. » B. Arbesu
 

La vente de fruits et légumes organisée aujourd’hui par le Modef et le PCF en Île-de-France démontre que des prix justes pour les consommateurs et les producteurs sont possibles. À condition d’en finir avec les dérégulations de la politique européenne agricole.

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17 août 2017 4 17 /08 /août /2017 06:17
Le devoir d’hospitalité
 PAR 

Tandis qu’en France la solidarité est devenue un délit, sanctionné par les tribunaux, l’Union européenne laisse l’Italie criminaliser les ONG qui viennent au secours des migrants en Méditerranée. Cette politique de rejet et d’indifférence est aussi irréaliste qu’elle est inhumaine.

 

Un jour, on se souviendra avec honte qu’en France, au début du XXIe siècle, une démocratie, son État, ses gouvernants et ses juges, ont criminalisé ce geste élémentaire d’humanité : la solidarité. Et qu’ils l’ont fait alors que notre continent, face à un défi humanitaire sans précédent depuis les catastrophes européennes du siècle passé, avait rendez-vous avec son âme, pour reprendre la forte formule du président de SOS Méditerranée, Francis Vallat, ancien armateur fidèle aux solidarités élémentaires, comme tout marin l’a appris de la mer : « À un moment donné, quand quelqu’un coule, vous le sauvez… Nous, on essaie de sauver notre âme, celle de l’Europe » (lire ici notre entretien).

Pour l’heure, on se demande comment, lors de la prochaine rentrée des classes, les enseignants s’en sortiront face aux élèves qui les interrogeront sur la condamnation en appel de l’agriculteur Cédric Herrou à quatre mois de prison avec sursis pour avoir aidé des migrants, avec cette motivation jugée aggravante par les magistrats d’« une démarche d’action militante ». Une peine qui ne témoigne d’aucune mansuétude puisque, de nouveau mis en examen pour des faits similaires et n’ayant aucune intention de renoncer à son engagement avec tous les solidaires de la vallée de la Roya (Alpes-Maritimes), Cédric Herrou risque désormais la prison ferme à sa prochaine récidive.

Car la « solidarité » figure explicitement aux programmes de l’enseignement moral et civique (voir ici), dispensé aussi bien en école élémentaire qu’au collège et au lycée. En bonne place, ce mot venant juste après les trois de la devise républicaine (liberté, égalité, fraternité) et celui de laïcité, il fait partie des « principes » et des « valeurs » que l’éducation nationale est supposée transmettre à notre jeunesse afin que son « aptitude à vivre ensemble » soit portée par « une même exigence d’humanisme ». Selon son énoncé officiel (les programmes sont ici et ), cet enseignement prévoit même d’éduquer les élèves à« la sensibilité » comme « composante essentielle de la vie morale et civique : il n’y a pas de conscience morale qui ne s’émeuve, ne s’enthousiasme ou ne s’indigne ».

Dès l’école primaire, le « secours à autrui » est cité comme exemple de ce nécessaire « engagement » dans les affaires de la cité et la marche de l’humanité auquel préparent ces leçons, invitation à « agir individuellement et collectivement » afin de « s’impliquer dans la vie collective ». Quand on arrive au lycée, le refrain se fait encore plus insistant, ambitionnant « la formation d’une conscience morale », vantant « l’exercice du jugement critique » et plaidant pour « le sens de l’engagement ». L’affaire Cédric Herrou est donc bien, littéralement, un cas d’école qui illustre le divorce entre des gouvernants ayant renoncé aux principes dont notre République se réclame et des individus qui s’efforcent de les sauver en les faisant vivre, au-delà des grands discours(par exemple ici celui tenu par Emmanuel Macron, à confronter à la réalité expliquée).

Tout comme le maire de Grande-Synthe, Damien Carême, qui a refusé de se dérober face au devoir d’hospitalité (voir son blog sur Mediapart), Cédric Herrou est une figure morale, incarnant cette résistance éternelle à la raison d’État, à son cynisme froid et à son égoïsme imprévoyant. Les tenants de celle-ci ont coutume de ricaner au seul énoncé de ce mot, « morale », oubliant que l’État dont ils se prétendent les gardiens l’enseigne aux générations à venir, lui conférant une dimension civique en refusant de la reléguer au seul domaine de l’intime ou du spirituel. C’est pourquoi la désobéissance éthique (lireici et ) que revendiquent les militants solidaires des migrants et des réfugiés restera comme l’exemple même des combats par lesquels l’humanité s’est grandie quand les noms de ceux qui les ont méprisés ou réprimés seront définitivement oubliés.

Inventeur du concept de « désobéissance civile » en 1849, l’Américain Henry David Thoreau refusa de payer ses impôts pour empêcher qu’ils financent l’injuste guerre de conquête des États-Unis au Mexique, tout comme la féministe Hubertine Auclert fit de même en 1879 afin de revendiquer le droit de vote si longtemps refusé aux femmes. Qui ne convient, aujourd’hui, que l’une comme l’autre furent précurseurs et visionnaires quand les politiciens et les administrations auxquels ils s’opposaient ne voyaient pas plus loin que leur pouvoir immédiat, borné et limité, sans imagination ni anticipation ? Ainsi l’attitude des désobéissants d’hier et d’aujourd’hui est-elle autant politique que morale : en prenant leur risque, en s’indignant et en résistant, ils font de la démocratie un chantier toujours ouvert, en construction permanente.

« Le citoyen, demandait Thoreau, doit-il un seul instant, dans quelque mesure que ce soit, abandonner sa conscience au législateur ? Pourquoi, alors, chacun aurait-il une conscience ? Je pense que nous devons d’abord être des hommes, des sujets ensuite. » Un peu plus d’un demi-siècle auparavant, la Déclaration des droits de l’homme de 1789 ne disait pas autre chose en énonçant, dès son article 2, la « résistance à l’oppression »parmi « les droits naturels et imprescriptibles de l’Homme » (voir ici). Or, sauf à ignorer tout principe d’humanité, qui ne voit, parmi nous, qu’il y a en effet oppression quand des États se refusent à aider des hommes, des femmes et des enfants en détresse ou en péril, ne les secourent pas quand ils risquent la mort dans le simple espoir de survivre, ne les accueillent pas alors qu’ils fuient guerres et misères, violences et sécheresses, désordres économiques, dénis démocratiques et dérèglements climatiques, ne les nourrissent ni ne les hébergent, ne leur accordant même pas le minimum vital ? 

Loin de relever de pétitions de principe abstraites, ces mots, qui fondent une éthique de la solidarité, sont concrètement inscrits dans une foultitude de textes internationaux et européens – traités, conventions, résolutions, déclarations, directives, etc. – qui, depuis la Seconde Guerre mondiale, font obligation aux États de les respecter. Quand ces derniers les bafouent, avec la complicité active de gouvernants incapables d’être au rendez-vous de leur responsabilité historique, flattant les égoïsmes nationaux et jouant sur les replis identitaires, il revient donc à la société de les défendre. Tel est le sens de l’action de Cédric Herrou ainsi que de tant d’autres militant-e-s associatifs. Et c’est bien parce qu’elle dévoile l’injustice et la lâcheté des politiques officielles, de tri entre migrants et de fermeture des frontières, qu’elle devient insupportable au pouvoir en place.

Le réalisme est du côté des solidarités

Car, contrairement à ce que nous serine depuis des années la vulgate politicienne et médiatique, le réalisme est du côté de ce monde associatif et militant. Réalisme des principes, évidemment, qui, à force d’être piétinés par les administrations étatiques et les gouvernements en place, deviennent des mots vidés de leur sens et, pour le coup, des digues immensément fragiles face aux régressions xénophobes, autoritaires et identitaires. Ainsi, comment ne pas être alarmé par le fossé abyssal qui s’est creusé entre le monde unanime des défenseurs des droits humains et les politiques mises en œuvre, sous cette présidence comme sous les deux précédentes, à l’encontre des migrants ? Leur expertise, nourrie de l’expérience vécue, est tenue pour négligeable par un État qui ne raisonne qu’en termes de flux, de stocks et de chiffres, sans jamais prêter attention aux réalités humaines qu’ils recouvrent et à ce qu’elles pourraient lui apprendre.

Le très indépendant et fort respecté Défenseur des droits (ici et aussi là), la Commission consultative des droits de l’homme, à l’unanimité de la soixantaine d’associations qu’elle regroupe (), des ONG aussi diverses qu’Amnesty International, la Cimade, Médecins du monde, Médecins sans frontières et le Secours catholique (), tous ont beau avoir pris position contre cette criminalisation de la solidarité, proclamant qu’elle n’est que la mise en pratique de la défense des droits humains fondamentaux, rien n’y fait !

L’État continue son aveugle et irresponsable bonhomme de chemin, contrôle, réprime, interpelle, garde à vue, poursuit, met en examen, traduit en justice, condamne… « Ni trafiquants ni délinquants, lui ont récemment rétorqué plusieurs ONG et associations,ces personnes [qui viennent en aide aux migrants], inquiétées, intimidées, poursuivies et désormais condamnées, sont avant tout des défenseurs des droits humains. Car il s’agit bien de protéger les droits violés des personnes migrantes et réfugiées, qui sont confrontées à l’inaction, aux défaillances et même aux atteintes à ces droits portées par les autorités françaises. »

Mais ce que donne à voir ce divorce entre un État, qui parie sur une indifférence collective qu’il entretient, et des militants, dont les actes individuels s’efforcent de réveiller les consciences, c’est aussi l’irréalisme inopérant des politiques officielles quand, au contraire, le monde associatif fait preuve d’un pragmatisme efficace. Car qu’ont fait nos gouvernants depuis que l’accentuation interdépendante de crises démocratiques, humanitaires, sécuritaires, sociales, écologiques, etc., a accéléré la mise en branle d’une humanité en quête de survie et de dignité, venue du monde arabe et du continent africain ? Ils n’ont rien voulu comprendre ni entendre. Au lieu de prendre la mesure durable et persistante de cet ébranlement, ils s’entêtent à fuir le monde nouveau qu’il dessine, où réfugiés politiques et migrants économiques sont emmêlés, où les désastres guerriers et les désordres climatiques avancent de concert, où l’Europe est définitivement requise par un devoir d’hospitalité.

La même Union européenne qui impose à ses peuples des politiques économiques uniformes, sur lesquelles ils n’ont guère prise, a été incapable d’élaborer des réponses communes, solidairement partagées par ses États membres, sur les questions migratoires. Impuissante à inventer des solutions à la hauteur d’un défi historique, elle a préféré se défausser, écarter, repousser, mettre à distance, etc., cette réalité humaine qui la bouscule et la dérange. C’est ainsi qu’en 2015, elle a pressé le gouvernement italien de mettre fin à l’opération de secours en mer Mare Nostrum, pour donner la priorité, avec Frontex, à la surveillance de ses frontières. Puis, en 2016, elle a conclu cet accord de la honte avec la Turquie (lire ici), sous-traitant à Ankara le blocage des réfugiés, moyennant finances – les migrants ne sont plus qu’une monnaie d’échange – et silences – la dérive autoritaire du régime a continué de plus belle.

Or c’est ce même accord qu’avec le concours zélé de la France, l’UE veut aujourd’hui reproduire en Libye (lire là), dans un pays encore plus instable, dévasté et déchiré, où les violences et sévices subis par les migrants sont attestés. Comment ne pas redouter que cette promotion de la Libye en auxiliaire des politiques de contrôle migratoire ne s’accompagne d’une tolérance coupable envers les atteintes aux droits humains et aux principes démocratiques subies par son peuple ? Et d’autant plus que le semblant d’autorités libyennes et les autorités italiennes paraissent soudain s’être donné le mot, les premières pourchassant les navires de sauvetage en mer (lire ici), les secondes criminalisant les ONG qui les affrètent (lire ici l’alerte de Migreurop et là le rapport de Forensic Oceanography). C’est comme si, pour guérir une maladie, on s’en prenait aux médecins qui, vaille que vaille, tentent de la soigner. 

Le repli sur nous-mêmes, nos frontières, nos nations, nos conforts, nos indifférences, est une dangereuse illusion qui ne nous protégera pas des bouleversements de ce nouveau monde où « nous ne sommes plus seuls », selon la pertinente formule de Bertrand Badie qui aimerait trouver des gouvernants capables de voir loin, de penser large et d’agir au-delà du court terme (lire ici). Politistes, géographes, historiens, démographes, etc., nombreux sont les chercheurs qui documentent cette complexité inédite de la question migratoire qu’une politique digne de ce nom devrait oser prendre à bras-le-corps. S’ils étaient lus, mieux écoutés, nous entendrions cette pédagogie qui manque, capable à la fois de dire les difficultés objectives de l’accueil et de l’intégration tout en énonçant cette vérité que nous n’avons plus le choix, sauf à nous couper du mouvement du monde et de l’exigence d’humanité.

François Gemenne est l’un des plus notables d’entre eux qui, dans un appel lumineux à « ouvrir les frontières » (lire ici, accès payant), a mis en évidence le « vide politique abyssal » des réponses européennes à une crise qui, souligne-t-il, « n’est pas celle des réfugiés » : « Cette crise est d’abord celle de l’Europe. Parce qu’elle révèle son incapacité à répondre de façon digne et cohérente à l’une des plus graves crises humanitaires qu’elle ait connues à ses portes. » Europe, on le sait, fut une divinité de la mythologie grecque. Il y a un quart de siècle, le philosophe René Schérer exhumait l’une des figures qu’y prend Zeus, le dieu des dieux : Zeus hospitalier, dieu de l’hospitalité (voir ici). Ce Zeus que l’on retrouve dans l’Odyssée, lors du retour final du pérégrinant Ulysse à Ithaque.

Déguisé en mendiant, crasseux et misérable, Ulysse, méprisé des puissants dont il fut, est accueilli de bonne grâce par un humble porcher qui, à ses remerciements, réplique :« Étranger, je n’ai pas le droit, quand même viendrait quelqu’un de plus miséreux que toi, de manquer de respect envers un hôte. Ils sont tous envoyés de Zeus, étrangers et mendiants. » Lui-même helléniste, Jean-Pierre Vernant, cette haute figure de résistance démocratique et d’exigence intellectuelle, creusait ce sillon, où se mêlent antiques sagesses et compassions spirituelles, en nous invitant à jeter des ponts, à faire lien, à tendre la main, bref à être solidaires : « Pour qu’il y ait véritablement un dedans, encore faut-il qu’il s’ouvre sur le dehors pour le recevoir en son sein. Pour être soi, il faut se projeter vers ce qui est étranger, se prolonger dans et par lui. Demeurer enclos dans son identité, c’est se perdre et cesser d’être. On se connaît, on se construit par le contact, l’échange, le commerce avec l’autre. Entre les rives du même et de l’autre, l’homme est un pont. » 

Cédric Herrou et ses semblables sont de ces hommes qui, jetant des ponts, sauvent l’âme de l’Europe.

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17 août 2017 4 17 /08 /août /2017 06:13

Le président nouvellement élu a cru devoir à l'occasion de la commémoration de la rafle du Vel' d'Hiv inviter M. Netanyahou et dans le même mouvement prononcer une condamnation ex cathedra contre l'antisionisme identifié à l'antisémitisme. 

Ce comportement est inconcevable pour plusieurs raisons: en premier lieu parce que le premier ministre israélien est coupable de crimes de guerre, qu'il pratique une politique non seulement contraire à toutes les résolutions de l'ONU relatives au règlement pacifique juste et négocié du conflit au Proche-Orient mais en outre traite la déclaration d'indépendance d'Israël comme un chiffon de papier; celle-ci ne permet à aucun gouvernement israélien de faire fi des résolutions dont l'engagement à les respecter a conduit à la création de l'Etat d'Israël. 

En second lieu, cette invitation du premier ministre israélien pour la commémoration de la rafle du Vel d'Hiv conforte les propagandes - notamment celle d'Israël, répercutée par le Crif en France - qui veulent faire admettre à l'opinion publique qu'Israël est légitime pour parler au nom de tous les juifs, comme si toutes les victimes de la rafle, tous les survivants du génocide et leurs successeurs se reconnaissaient dans "le" sionisme. 

En troisième lieu, l'identification de l'antisionisme à l'antisémitisme est scandaleuse: il est notoire que "le" sionisme n'existe pas, ses variantes sont multiples; rappelons que Ben Gourion, qui se réclamait du "sionisme", considéra M. Begin comme un nouvel Hitler jusqu'à la guerre des Six-Jours; la politique israélienne subit ensuite de profondes inflexions jusqu'à aujourd'hui, où la version du "sionisme" de Jabotinsky, version d'ultradroite et quasi fascisante, l'inspire. Il n'existe et ne peut exister de définition univoque de ce courant idéologique traversé d'influences multiples et de contradictions considérables. 

Pour cette même raison, l'"antisionisme" est une terminologie qui n'admet aucune définition univoque. Celles et ceux qui éventuellement s'en réclament sont constitués par au moins deux courants distincts et opposés; le premier est d'inspiration démocratique, ne conteste pas la légitimité de l'Etat d'Israël au terme des résolutions de l'ONU et à ce titre entend protester globalement contre la politique de l'Etat d'Israël. Ignorer qu'en Israël même nombre de voix de progressistes se réclament de l'"antisionisme" révèle ou bien l'ignorance coupable du chef de l'Etat ou sa complicité avec la politique actuelle de l'Etat d'Israël. 

Un second courant se réclamant de "l'antisionisme" ne fait aucun mystère de son rejet des résolutions de l'ONU, considère globalement l'Etat d'Israël comme illégitime, sa création comme une erreur, et suspecte tout compatriote "juif", qu'il se déclare tel ou non, comme suspect de "sionisme"; ce courant est ouvertement antisémite et il se pare d'"antisionisme" pour éviter d'être traduit en justice; en France l'antisémitisme est un délit. 

Entretenir la confusion est gravissime et vise à empêcher la critique démocratique de la politique du gouvernement israélien, à criminaliser celles et ceux qui n'hésitent pas à la combattre en utilisant une terminologie sujette à caution mais dont le contexte de l'expression ne laisse aucune place à aucune interprétation équivoque. 

Enfin, c'est le plus grave, cette identification entre un délit et une terminologie discutable crée un précédent inadmissible: c'est le courant démocratique qui est seul visé et qui se trouve sous le coup d'un procès inquisitorial. Une autre voix juive a constamment refusé de placer son action sous le signe de "l'antisionisme" mais combattra avec résolution toute tentative d'intimidation de nos compatriotes qui tout en voulant à bon droit protester contre la politique israélienne ne mesurent pas les ambiguïtés de cette terminologie. 

 

Pascal Lederer et Olivier Gebuhrer

Coanimateurs d'Une autre voix juive  

http://uavj.free.fr 

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17 août 2017 4 17 /08 /août /2017 05:56

 

Moins d'une décennie après la grande crise de 2008, la finance mondiale est de retour sur un volcan. D'énormes masses financières se sont de nouveau accumulées, mettant le système sous pression. Les chiffres cités dans nos pages parlent d'eux-mêmes. 23 milliards de profits en 2016 pour les banques françaises. 75 milliards pour les groupes du CAC 40. 1 145 milliards de dividendes versés dans le monde avec, toujours pour la France, quasiment championne d'Europe et aux premiers rangs dans le monde en la matière, une hausse de 11 % au profit des actionnaires. Malgré les déclarations des États, les repentirs et les larmes de crocodile des grands organismes financiers qui n'avaient rien vu venir ou rien voulu voir, malgré les engagements des sommets internationaux promettant une régulation toujours reportée au lendemain, la fin des paradis fiscaux pour la saint-glinglin, toutes les conditions sont réunies pour une explosion de plus grande ampleur encore qu'en 2008.

Cela pour une raison simple. La clé de la crise de 2008, c'est une suraccumulation financière telle que les capitaux en concurrence sont amenés, pour se rentabiliser, à prendre des risques de plus en plus importants. Cela en les reportant en cascade sur d'autres organismes financiers par des jeux sophistiqués dont la multiplication des produits dérivés. Parmi ces risques, prêter de l'argent à des gens qui n'en ont pas. C'est de l'argent virtuel, du sable. Qu'ils cessent de rembourser, et la machine saute. C'est la crise des subprimes.

Les masses financières d'aujourd'hui se retrouvent dans une situation de véritable guerre financière dont les pauvres, les couches moyennes sont la chair à canon et les États les champs de bataille. En France, Emmanuel Macron est à la manœuvre. La mobilité et la flexibilité annoncées comme autant d'objectifs de la loi travail sont les accélérateurs d'une économie de prédation, volatile, orientée vers le profit à court terme et en quête permanente de rentabilité dans cette concurrence mondiale sans frein. C'est « danser » sur le volcan.

 

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