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17 août 2017 4 17 /08 /août /2017 05:51

Dix ans. Un « jeudi noir », un krach, le premier d’une longue série, s’abattait sur la planète finance. Pourtant ce jour-là, la ministre de l’Économie, Christine Lagarde – actuelle directrice du FMI –, affirmait dans les colonnes du Parisien que ceci « n’était pas un krach », tout juste « un ajustement » aux « gros excès » américains, « une correction brutale » mais « prévisible ». Et d’appeler les Français à garder « la tête froide ». Le système financier s’effondrait, entraînant avec lui la plus grave crise financière depuis la Grande Dépression. Fini le capitalisme triomphant, les ravages de la financiarisation éclatent à la face du monde, révélés par le scandale des subprimes. Créés au début des années 2000, ces crédits immobiliers à taux variables octroyés aux Américains les moins aisés les ont contraints à s’endetter pour se loger. La remontée des taux d’intérêt et la chute du marché immobilier auront raison de la capacité des ménages à honorer leurs échéances. La bulle éclate.

«LE BARIL DE POUDRE, QUI N'A PAS ENCORE EXPLOSÉ, EST TROIS OU QUATRE FOIS PLUS GRAND QU'EN 2007.» DENIS DURAND ÉCONOMISTE MEMBRE DU PCF

 

Dix ans après, la planète finance toujours en surchauffe

 

Dès août 2007, le scandale des subprimes plongeait l'économie mondiale dans une crise financière majeure. Une décennie plus tard, le monde de la finance, soutenu par les politiques néolibérales au pouvoir, continue de dicter sa loi.

Les images ont fait le tour du monde. Cartons sous le bras, les salariés de Lehman Brothers quittent leurs bureaux new-yorkais. 25 000 licenciements en une seule journée. La chute de la quatrième banque d'affaires américaine fait les gros titres. Une faillite symbole de la globalisation financière planétaire. Le ver est dans le fruit et les subprimes, actifs immobiliers pourris, sont partout. Avec la création de produits financiers complexes, les fonds d'investissement, de pension et l'ensemble des banques ­ y compris en France BNP Paribas ou Crédit agricole ­ en ont les caisses pleines. Des produits financiers qui désormais, ne valent plus rien. Tout le monde soupçonne tout le monde. Le marché est grippé. Mais il ne cède pas. Contrairement à 1929, les banques centrales volent au secours du système. Elles injectent des liquidités, rachètent les titres qui n'ont plus aucune valeur. Les entreprises, les ménages n'accèdent plus aux crédits. La récession est inévitable. Le vocabulaire économico-financier devient connu de tous. Les États dépensent, s'endettent pour empêcher que la récession ne se transforme en dépression.

 

LES BANQUES ONT RENOUÉ AVEC LES SUPERPROFITS

Dix ans plus tard, tous les décideurs politiques, « experts économiques » invités sur les plateaux télé s'enorgueillissent de la reprise économique. Sortie des lignes rouges, la croissance de la zone euro est positive depuis seize trimestres. Les banques ont renoué avec les superprofits et sont certifiées « solides » par nos institutions financières qui, chaque année, réalisent des krach-tests, appelés stress-tests. En 2016, les six premiers groupes bancaires français ont dégagé plus de 23 milliards d'euros de profits. Un record, loin cependant des 27,8 milliards de dollars de la première banque américaine, J.P. Morgan. Les multinationales exultent aussi. En 2016, celles du CAC 40 ont engrangé 75 milliards d'euros de profits (+ 32 % par rapport à 2015). Couchés sur une montagne de liquidités, les fonds d'investissement prospèrent : les affaires reprennent. En 2016, les levées de fonds ont atteint 14,7 milliards d'euros, selon l'Association française des investisseurs pour la croissance (Afic). Encore un record. À l'échelle mondiale, le capital-investissement a collecté 379 milliards de dollars l'an passé, dont près de 220 milliards dédiés aux LBO (leveraged buy-out, ce rachat à crédit d'entreprises en contrepartie duquel sont exigés des taux de rentabilité insupportables). Et 1 154,5 milliards de dollars de dividendes émanant des 1 200 plus importantes sociétés ont été versés. À cela s'ajoute la finance de l'ombre, celle des fonds spéculatifs, des filiales de banques basées dans les paradis fiscaux qui, en 2016, ont échangé pas moins de 84 500 milliards d'euros, soit l'équivalent de 150 % du PIB mondial.

La planète finance s'emballe. En voulant sauver le système, « en prolongeant comme elles l'ont fait l'injection massive de liquidités dans l'économie mondiale », les banques centrales « ont créé une source d'instabilité et de spéculation qui risque de se traduire par une nouvelle crise financière », note Dominique Plihon, économiste d'Attac.

« Le baril de poudre, qui n'a pas encore explosé, est trois ou quatre fois plus grand qu'en 2007 », alerte pour sa part l'économiste membre du PCF Denis Durand. Si « tout va bien », du moins pour une partie de la population, pour les 99 % autres citoyens du monde, la crise est toujours là, bien présente. Le chômage de masse perdure. Et la crise a exacerbé inégalités et risques environnementaux. En France, si les 1 % les plus riches détiennent 25 % du patrimoine national, aux États-Unis et en Chine, ces taux grimpent respectivement à 42,1 % et 43,8 %. Pour subvenir à leurs besoins, dix ans après la crise, les classes moyennes, paupérisées, continuent de s'endetter.

Globalement, « le problème de la dette n'a pas été résolu dans le monde, celle-ci s'est aggravée », note Dominique Plihon. Selon la Banque des règlements internationaux (BRI), les 44 plus grands pays affichent aujourd'hui une dette cumulée de 160 000 milliards de dollars, soit 235 % du PIB mondial. Lorsque la banque Lehman Brothers a fait faillite, la dette était inférieure à 200 % du PIB. « Nous sommes à un moment historique où jamais nous n'avons eu un montant de dettes aussi élevé et globalisé. Si en 2007 la dette concernait les ménages américains, espagnols et anglais..., des pays avancés, cette fois le surendettement touche aussi les pays émergents, comme la Chine. »

 

UN ENDETTEMENT ABSOLUMENT VERTIGEUX

Aux États-Unis, les étudiants, pour payer leurs études, ont accumulé une montagne de dettes pour atteindre 1 300 milliards de dollars, montant multiplié par deux en dix ans. Alors que pour l'ensemble du monde, la dette ­ publique ou privée ­ est passée de 190 % à 230 % du produit intérieur brut entre 2001 et aujourd'hui. En Chine, par exemple, l'endettement des entreprises a été multiplié par deux depuis 2008, avoisinant désormais 160 % du PIB.

Pis, explique l'économiste, « ce qui est catastrophique c'est que, avec les élections de Donald Trump et d'Emmanuel Macron, nous sommes entrés dans une nouvelle phase de déréglementation qui va remettre en cause les timides réformes financières qui ont été mises en place après la crise ». Aux États-Unis, le président milliardaire a engagé une réflexion sur la loi Dodd-Frank de 2010, qui régule le secteur bancaire, estimant que celle-ci avait « échoué à rendre les banques de Wall Street responsables, a-t-il déclaré au printemps dernier. Dans certains cas, elle produit même des effets totalement opposés (...), et consacre l'idée que les banques sont trop grosses pour faire faillite ».

 

LES SOLUTIONS POUR SORTIR DE LA CRISE SONT NOMBREUSES ET CONNUES

Il n'en fallait pas plus à Emmanuel Macron, alors candidat, pour affirmer devant les patrons de la CGPME que « les instances prudentielles veulent de la prudence et n'ont qu'un objectif de réduction du risque. Elles ont donc désincité les banques et les assurances à financer l'économie ». Et de souhaiter que « les grands ratios de solvabilité de liquidité et de fonds propres des banques et des assurances puissent être discutés au niveau européen à l'Ecofin chaque année ». Une détermination au timing parfait, juste avant le Brexit, qui va alimenter une course à la déréglementation sur les places européennes afin de concurrencer Londres, explique Dominique Plihon. En parallèle, les plans d'investissements publics promis pour relancer l'activité et la transition écologique sont abandonnés et ne figurent plus dans les budgets prévisionnels. Les lobbies de la finance ont trouvé leurs gouvernants.

Pourtant, les solutions pour sortir de la crise sont nombreuses et connues. Séparation des banques de dépôt et d'affaires, nationalisation de la Société générale et de la BNP création d'un pôle public bancaire, , fin des paradis fiscaux, taxation des transactions financières. Et surtout la mise en place d'une tout autre politique monétaire, qui sanctionne les activités spéculatives. Car, « il ne faut pas attendre des marchés financiers qu'ils financent le développement des services publics et l'emploi », rappelle Denis Durand. Face à la logique des dominants, « l'opposition ne peut être que frontale », ajoute Dominique Plihon.

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17 août 2017 4 17 /08 /août /2017 05:49

Lancée le 13 avril 2016 et destinée à élargir le socle du PS, la Belle Alliance populaire affiche aujourd’hui un bilan calamiteux et plusieurs de ses fondateurs ont déserté pour filer chez Macron. Son avenir sera scellé ces prochaines semaines lors de l'élaboration de la « nouvelle feuille de route » du PS. 

C’était le bébé de Jean-Christophe Cambadélis et de quelques-uns de ses proches. Il devait être le mouvement qui allait « dépasser le PS » pour « fondre un mouvement qui nous dépasse » et « construire une nouvelle fraternité ». Et puis… rien. Nada. Néant. La Belle Alliance populaire (BAP) n’a jamais dépassé, en plus d’un an d’existence, le statut de coquille vide. Certes, la primaire organisée par le PS s’est bien faite sous l’égide de la BAP et les partis satellites qui s'y étaient joints rapidement – PRG, Front démocrate, Parti écologiste, notamment – ont pu participer au scrutin. Mais le résultat n'en demeure pas moins catastrophique.

François de Rugy, par exemple, qui avait au nom du Parti écologiste candidaté à la candidature, a vite tourné casaque pour rejoindre Emmanuel Macron, et devenir président de l’Assemblée nationale en juin. Au PRG, ce n’est pas mieux : après avoir hésité à participer à la primaire, celui-ci s’est éloigné du PS sans un regard, et réfléchit même à fusionner avec les radicaux valoisiens. Quant à Manuel Valls, il s'est totalement affranchi des règles de la primaire, en soutenant Macron avant même le premier tour

Il fallait pourtant les voir, le 13 avril 2016, Jean-Christophe Cambadélis, mais aussi Julien Dray, le secrétaire d’État ex-EELV Jean-Vincent Placé, l’ancienne ministre PRG Sylvia Pinel, les écologistes François de Rugy et Denis Baupin, ainsi que quelques « représentants syndicaux et de la société civile », lancer à coups de grandes déclarations la Belle Alliance. L’opération avait commencé en septembre 2015, quand Cambadélis s’était fendu d’une lettre ouverte à la gauche et aux écologistes. Il écrivait alors : « Il ne s’agit pas de nous unir entre nous, entre appareils, dans un cartel. Il s’agit de nous unir avec le peuple de gauche, d’aller re-puiser notre légitimité et notre énergie, nos idées aussi, dans le peuple de gauche. Oui, cette alliance d’un nouveau type est une alliance populaire: la belle alliance, parce qu’elle dépasse nos propres formations. » 

Tout à leur optimisme, Cambadélis et ses proches croyaient même que cette BAP pourrait ensuite essaimer dans chaque département. Pour forcer la chance, l’université d’été du PS devait être celle de la Belle Alliance. Mais la BAP n’a pas jamais connu son heure de gloire nationale : en 2016, l’université d’été a été annulée in extremis, au vu de la mobilisation contre sa tenue à Nantes, dans la foulée du mouvement de contestation de la loi sur le travail de Myriam El Khomri et à quelques kilomètres de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. Elle avait été remplacée par une série de rendez-vous en région courant septembre, tous plus poussifs les uns que les autres.

Pis, le seul événement national, la convention nationale, a eu lieu dans une ambiance particulièrement lugubre, le 3 décembre 2016. En cause : le renoncement, quelques jours plus tôt, du président François Hollande à se représenter. Le centre de congrès de la Villette, à Paris, a vite paru surdimensionné. Il faut rappeler que le parti pariait sur la venue de 10 000 personnes (le chiffre de 15 000 avait même été avancé), avant de revenir à 5 000, puis 4 000, pour finalement n’annoncer que 3 000 personnes le jour même. Ce jour-là, lorsque nous interrogions le frondeur Christian Paul sur son absence à Paris, il nous répondait : « Nous n’avons jamais vraiment considéré la BAP comme une initiative opportune… la moitié du PS n’y est pas. »

Le meeting n’en a pas moins coûté au moins un million d’euros, selon un permanent du parti. Cette source, qui a demandé l'anonymat, pointe notamment le prestataire externe pour les bus : ils partaient de Paris le matin, allaient chercher les militants mais ne faisaient qu’un arrêt par département, avant, le soir, de les ramener et de revenir à Paris. Deux allers-retours dans la journée, parfois avec moins de 20 militants à bord… Autre exemple, cité par ce salarié de Solférino : un TGV privatisé pour ramener des militants de PACA, pour un coût d’au moins 150 000 euros. La direction du PS refuse pour l'instant de commenter ces chiffres, le coût de la BAP étant « en cours de consolidation » par la direction, qui s'engage à livrer le résultat au CE du 7 septembre. Ce qui est certain, c'est que le CDD du salarié chargé de s'occuper de la BAP a pris fin en avril et n'a pas été renouvelé. 

Interrogé sur l'avenir de la Belle Alliance, un de ses artisans, Rachid Temal, proche de Cambadélis et membre de la nouvelle direction collective du PS, refuse de se prononcer. « La BAP comme beaucoup d'autres questions seront débattues dans les semaines qui viennent par les adhérents, par les militants, par les fédéraux. Ce sera à la fin de ce processus qu'on saura ce qu'elle devient. » Luc Carvounas, député et membre lui aussi de la direction collégiale, se fait plus tranchant : « La BAP, c'était une belle idée, mais son démarrage a déjà été un peu bancal… Je l'avais dit à Cambadélis et Julien Dray. En réalité, elle reposait à l'époque de son lancement sur des réseaux style SOS Racisme, des réseaux qui ne portaient pas dans la société. » Tout est dit. Au passé.

 

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16 août 2017 3 16 /08 /août /2017 04:10
Œufs contaminés : la sécurité alimentaire doit être une priorité.
PATRICK LE HYARIC
SAMEDI, 12 AOÛT, 2017
HUMANITE
 

Par Patrick Le Hyaric : "Ce  scandale des œufs contaminés amène à reposer la question des perturbateurs endocriniens et celle de  l’actuelle position de la Commission européenne sur ce sujet. Le principe de précaution doit être appliqué strictement. L’opinion des scientifiques doit être prise en compte.   Priorité doit être donné à la santé ! "

Après les scandales de la vache folle, des lasagnes à la viande de cheval, c’est le tour d’un nouveau scandale alimentaire et sanitaire. Des millions d’œufs ont été contaminés avec du Fipronil, un produit insecticide interdit dans la chaine alimentaire. Cet antiparasitaire est strictement interdit dans l’Union européenne. Pourtant il a été proposé et vendu au grand jour dans une foire agricole de Venray en Belgique, puis présenté comme un produit miracle dans plusieurs pays du nord de l’Europe. Des dizaines de super marchés, des entreprises spécialisées dans les produits transformés à base d’œufs sont concernés.   Il a été classé par l’Organisation mondiale de la santé comme « moyennement dangereux pour l’homme ». Il est déclaré « dangereux pour les reins, le foie et la thyroïde » par l’agence néerlandaise pour la sécurité alimentaire, la NVWA, qui ajoute que : « c’est également un perturbateur endocrinien ». La chose est donc plus sérieuse qu’on essaie de nous le dire !  De surcroit, il semble que dans certains ministères de l’agriculture de pays européens, on ait tenté de cacher le problème et sa gravité, selon plusieurs sources, depuis plus d’un an. 
 
Déjà une douzaine de  pays européens déclarent avoir été victimes de cette contamination de la chaine alimentaire. 
Il y a bien au sein de l’Union européenne une question  de confiance et de transparence entre gouvernements mus par la sacro-sainte loi de la concurrence de tous contre tous. Les coordinations entre mécanismes de contrôle et de sécurité ne semblent en tout cas pas efficaces. 
 La solidarité  entre les pays au nom de l’intérêt général et humain doit enfin prendre le pas sur les appétits de  profits et l’austérité faisant  fi de la santé. 
L’agence néerlandaise NVWA de sécurité sanitaire,  placée sous la tutelle du ministère de l’économie et non de la santé,  a vu ses effectifs baisser de moitié depuis 2003. Autant dire que le contrôle de la sécurité alimentaire est considérée comme secondaire au regard des dogmes européens  des critères de déficits public.
 
Ce  scandale des œufs contaminés amène à reposer la question des perturbateurs endocriniens et celle de  l’actuelle position de la Commission européenne sur ce sujet. Le principe de précaution doit être appliqué strictement. L’opinion des scientifiques doit être prise en compte.   Priorité doit être donné à la santé ! 
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15 août 2017 2 15 /08 /août /2017 08:14

A l’occasion de la commémoration du 72ème anniversaire des bombardements de Hiroshima et Nagasaki, le Parti communiste français tient à rappeler son engagement pour l’élimination des armes nucléaires, deux ans après la participation du PCF et de Pierre Laurent aux cérémonies du 70ème anniversaire au Japon.

Depuis, l’action conjointe d'associations, d'institutions internationales et de certains États a permis l'adoption par 122 pays d'un Traité d’Interdiction des Armes Nucléaires sous l'égide de l'ONU le 7 juillet dernier.
 En fournissant l’instrument juridique permettant d’aller vers la fin des armes nucléaires, ce traité représente une avancée considérable sur le chemin de leur élimination.

Les puissances dotées de l’arme nucléaire, signataires du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, se sont jusqu’à présent tenues à l’écart des négociations. En revanche, elles ne sont pas en mesure d’empêcher la poursuite du processus ainsi enclenché ; elles ne pourront pas indéfiniment ignorer l’aspiration des peuples au désarmement et à la paix.

La France peut s'investir sur la scène internationale en impulsant une nouvelle politique étrangère et de sécurité au service de la paix, du désarmement et du développement durable. Pour commencer, la France doit renoncer à la prétendue « modernisation » de son arsenal nucléaire et se retirer des structures militaires de l’OTAN, organisation issue de la guerre froide qui entretient les tensions en Europe.

Le PCF en appelle aux français pour que notre pays rompe avec la logique du surarmement et de la guerre puis rejoigne le camp de la paix.

A l'appel du Mouvement de la paix, les communistes participeront nombreux aux marches de la paix organisées partout en France le 23 septembre prochain, à l’occasion de la Journée Internationale de la Paix.

 

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15 août 2017 2 15 /08 /août /2017 08:13

Dix millions d’œufs contenant des traces d’un insecticide toxique, le Fipronil, ont été disséminés sur les étals européens. Retour sur l’éclosion d’une affaire où le manque de transparence des gouvernements impliqués inquiète.

Martin V.d.B et Mathijs I. avaient cru trouver la poule aux œufs d'or, ils ont finalement provoqué le scandale des œufs contaminés. Comme le raconte Marc Metdepenningen sur Le Soir, site d’information de Belgique francophone, les deux chefs d’entreprise néerlandais de la société Chickfriend avaient séduit leurs premiers clients lors des « Journées agricoles de Venray », une foire consacrée aux techniques de l’élevage intensif. Ils proposaient aux éleveurs avicoles un produit révolutionnaire, débarrassant les poules de leurs poux rouges pendant huit mois, quand les meilleurs insecticides leur promettaient au maximum trois mois de tranquillité. Avec en plus, une odeur de menthol et d’eucalyptus qui couvrait les effluves de l’insecticide traditionnellement utilisé. 

Potion magique

Car les poux rouges sont les ennemis jurés des éleveurs et de leurs poules. L'invasion des parasites qui se nourrissent du sang des poules perturbe la ponte, et peuvent même mener les volailles jusqu’à une mort par épuisement. Les petites bêtes, très colonisatrices, se reproduisent en une semaine. Leur élimination, et l'utilisation fréquente d'un insecticide, est indispensable à la vie du cheptel. La nouvelle de l’apparition de ce produit se répand donc chez les éleveurs de volaille de la région, et Chickfriend conquiert une grande partie du marché néerlandais (180 élevages), ainsi que cinquante élevages belges. Les deux entrepreneurs refusent de révéler la recette de leur potion magique aux éleveurs qui la leur demandent.

Le pot aux roses est découvert outre-Quiévrain le 2 juin, à l’occasion d’un contrôle de routine de l’agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (AFSCA) dans un pondoir : le produit miraculeux, appelé DEGA16, est en fait un insecticide traditionnel allongé au Fipronil. Cette molécule, apprend-on dans un article du Monde, est un insecticide synthétisé par Rhône-Poulenc, et commercialisé depuis 1993 sous la marque Régent. Mais en 2003, le produit est soumis à un moratoire européen, mis en cause pour sa toxicité pour les abeilles.

 

10 millions d’œufs 

D’où vient ce poison ? L’enquête des inspecteurs de l'Afsca les mène sur la piste de Poultry Vision, une société basée à Weelde, en Belgique toujours, qui fournissait à Chickfriend le produit miraculeux. Poultry Vision se ravitaillait auprès de la Societatea Nationala Institutul Pasteur, située en Roumanie. Si l’on ne sait pas encore si Chickfriend était consciente de la dangerosité du DEGA16, les factures retrouvées à la Poultry Vision attestent du fait que la société agissait en connaissance de cause, explique De Telegraaf. Les 3 000 litres d’insecticides, acquis pour 108 000 euros, y apparaissent sous le nom de « Fypro-rein ».

Le 19 juin, l’Afsca belge avertit son homologue néerlandais. Les Pays-Bas bloquent leur production avicole le 22 juillet, après l’identification de quatre élevages suspects. Entretemps, le 20 juillet, les autorités belges informent les États membres et la Commission européenne au travers du réseau d’alerte européen (RASFF). Trop tard. Dix millions d’œufs potentiellement contaminés sont disséminés majoritairement entre les Pays-Bas, la Suisse, la Belgique, l’Allemagne ou encore la Suède. Les Échos indiquent que la grande surface Aldi a retiré tous ses œufs de la vente en Allemagne, quand Lidl, Rewe et Penny ont choisi de ne détruire que les œufs néerlandais. Les deux principaux supermarchés de Suisse les ont imités, tout comme quatre chaînes en Belgique.

 

Affaire européenne

En France, seulement cinq établissements d'ovoproduits ont reçu des œufs contaminés. Un seul éleveur du Pas-de-Calais a utilisé le fameux insecticide dans ses poulaillers, et les œufs qui en sont issus ont été interceptés avant leur mise sur le marché. « L'Union européenne estime qu'il n'y a aucun risque pour le consommateur s'il ingère moins de 0,009 mg/kg au cours d'un repas ou d'une journée. Pour une personne pesant 60 kg, cela représente 0,54 mg, soit environ huit des œufs présentant la plus forte concentration de Fipronil », indique Le Courrier Picard dans un article détaillé sur les effets de la molécule. Ainsi, seule l’ingestion d’œufs par des enfants pourrait leur faire dépasser le seuil réglementaire, sans que cela soit automatiquement synonyme d’empoisonnement.

Cette affaire d’œufs contaminés est néanmoins prise très au sérieux par les dirigeants européens. Les députés écologistes belges, et notamment Georges Gilkinet, se sont retournés contre leur nouveau ministre de l’agriculture Denis Ducarme, lui reprochant de n’avoir pas tiré la sonnette d’alarme dès juin, plutôt que d’attendre jusqu’à fin juillet. Les responsables belges se sont d’abord défendus en expliquant qu’ils préservaient ainsi le secret de l’instruction. Mais surtout, le ministre de l’agriculture belge a produit dans la matinée du 8 août un rapport de l’Afsca indiquant que les Pays-Bas avaient connaissance depuis novembre 2016 de traces de Fipronil dans les œufs de certaines de leurs exploitations, explique Le Parisien. « Quand un pays comme les Pays-Bas, un des plus gros exportateurs d’œufs au monde, ne transmet pas ce genre d’information, ça pose vraiment problème », a déclaré Denis Ducarme lors d’une audition publique extraordinaire devant des députés belges à Bruxelles. Christian Schmidt, le ministre de l'agriculture allemand, furieux, a déclaré dans un entretien avec le quotidien Bild : « Au regard de ce que l'on sait, quelqu'un a clairement procédé avec une énergie criminelle pour frelater [des œufs] avec un produit interdit. (...) J'attends des autorités compétentes qu'elles élucident [ce dossier] rapidement et minutieusement. En particulier la Belgique et les Pays-Bas en ont ici l'obligation. »

 

« Quid des pizzas et de la mayonnaise ? »

Le député Jean-Marc Nollet, peu convaincu par les explications de son ministre de l'agriculture, a répliqué en produisant la facture de « Fypro-rein » datant de mai 2016. « Potentiellement depuis le mois de mai 2016, le Fipronil est présent dans nos exploitations agricoles. Dire comme le ministre Ducarme le fait qu'il n'y a plus de problème parce que les exploitations ont été fermées, c'est faux. C'est vrai pour juillet 2017 mais pas pour avant », dénonce le parlementaire selon la RTBF, avant d’interroger : « L'entreprise en question, qui a été livrée, est actuellement bloquée mais elle a effectué nombre d'opérations dans des exploitations agricoles depuis mai 2016. Pour l'instant, on ne discute que de la partie visible de l'iceberg. Quid des produits dérivés, les pizzas, la mayonnaise ?»

La faible toxicité du Fipronil est une chance au vu de l’étendue de la catastrophe que cela aurait pu être avec un produit plus nocif. Mais cette affaire met en lumière la lenteur des autorités sanitaires à déceler les anomalies dans la production, le manque de transparence des gouvernements impliqués quand il s’agit de rendre public un scandale sanitaire susceptible de mettre en difficulté leurs entreprises, quand bien même la santé de leurs populations pourrait être en jeu. Ce qui n’est pas très rassurant.

Quant aux deux chefs d'entreprise, ils auraient peut-être dû réviser « La poule aux œufs d'or », de Jean de La Fontaine, dans le texte : 

L’avarice perd tout en voulant tout gagner,
Je ne veux, pour le témoigner,
Que celui dont la Poule, à ce que dit la Fable,
Pondait tous les jours un œuf d’or.
Il crut que dans son corps, elle avait un trésor.
Il la tua, l’ouvrit, et la trouva semblable
A celles dont les œufs ne lui rapportaient rien.
S’étant lui-même ôté le plus beau de son bien.
Belle leçon pour les gens chiches :
Pendant ces derniers temps, combien en a-t-on vus,
Qui du soir au matin sont pauvres devenus
Pour vouloir trop tôt être riches ?

 

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14 août 2017 1 14 /08 /août /2017 05:40

 

L'ouverture des États généraux de l'alimentation a eu lieu en grandes pompes, avec une volonté de grand battage médiatique. Pour diversion ? Les dernières décisions gouvernementales ne laissent en effet entrevoir aucune volonté de répondre à la nécessaire augmentation du pouvoir d'achat des citoyens. Elles ne s'attaquent pas plus aux chantiers urgents de la rémunération du travail paysan et des salarié-e-s.

Marchés, investissements, compétitivité semblent seuls préoccuper le Ministre de l'agriculture, alors que les producteurs manifestent et revendiquent massivement, depuis des années, pour une juste rémunération de leurs produits. La nouvelle répartition des aides européennes annoncée par le ministère, déjà en contradiction avec l'objectif affiché par les États généraux, ne fait même qu’accroître la mise en danger des exploitations familiales et paysannes.

De son côté le Président de la République annonce tout haut ce que les pouvoirs précèdents n'ont pas osé « Le monde agricole doit se transformer, le monde de la distribution doit l'accompagner »

Le PCF considère, lui, que l'encadrement des marges de la grande distribution est un des premiers leviers majeurs et prioritaires d'une nouvelle ambition pour un véritable modèle agricole repensé.

Produire une alimentation saine, accessible à tous pour rompre ainsi la fracture alimentaire, tout en vivant dignement de son travail, engager la transition écologique de l'agriculture, et promouvoir un aménagement équilibré des territoires, nous pensons que c'est possible et urgent !

Moins cher pour les consommateurs, plus rémunérateur pour les producteurs, le circuit court à prix juste, 
la population est invitée à en discuter... et à en bénéficier lors de la grande vente solidaire de fruits et légumes organisée, comme chaque année, par les communistes et par les agriculteurs de MODEF (Confédération syndicale agricole des exploitants familiaux).

Cette année rendez-vous est donné, à toutes et tous, à partir de 8h,

Jeudi 17 août, place de la Bastille à Paris, et dans beaucoup de villes d'Ile-de-France, chacune ayant souvent plusieurs points de vente

 

Mais aussi les 1er et 2 septembre dans le Territoire de Belfort, dans le Jura, les 22, 23 et 24 septembre en Isère…(programme complet sur demande )

Au total une centaine de points de vente solidaire, d'août à septembre, seront ainsi organisés en France, des initiatives de solidarité concrète du PCF et l'occasion pour le monde agricole, les salariés, les citoyens, consommateurs de se rencontrer pour échanger des idées, des projets et construire le nouveau modèle agricole et alimentaire responsable et solidaire dont nous avons besoin.

 

 

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13 août 2017 7 13 /08 /août /2017 05:58

 

La « dette verte » a des conséquences incommensurablement plus importantes et graves que les dettes comptables dont les libéraux nous rebattent les oreilles.

Notre planète se consume et la mise en œuvre des décisions de la conférence mondiale sur le climat est d'une extrême lenteur, quand elle n'est pas contrecarrée par le président nord-américain et les grands groupes capitalistes transnationaux. Le 2 août dernier fut le jour dit du « dépassement », celui ou l'humanite a fini de consommer l'ensemble des ressources que la nature peut renouveler en une annee. En 1985, ce jour etait le 5 novembre. Ainsi, ce que l'on peut qualifier de « dette verte » équivaut a cinq mois de reproduction des ressources naturelles. Elle a des conséquences incommensurablement plus importantes et graves que les dettes comptables dont les libéraux nous rebattent les oreilles. Ce dont il s'agit ici, c'est de savoir si la Terre restera une planète habitable, capable de garantir l'avenir de nos enfants, et de toutes les générations a venir. Quel monde leur laisserions-nous si la biodiversité s'éteint, si le niveau des eaux continue de monter sous l'effet de la fonte de glaciers, si les abeilles indispensables a la production alimentaire continuent de disparaitre, comme les paysans d'ailleurs, si les sécheresses épuisent sans cesse les réserves en eau ? Que produiraient les migrations forcées de populations provoquées par la montée des niveaux des mers aux abords des zones côtières ou vit un être humain sur deux ? Celles dues à la sécheresse et aux pénuries d'eau ? Autant de conditions génératrices de nouveaux conflits, de nouvelles guerres qui rendent dérisoires bien des débats qui trop souvent occupent le devant de la scène médiatique.

Or, l'impact des mutations climatiques et environnementales est déjà à l'œuvre. Les saisons apparaissent comme déréglées, les vignobles sont plus précoces et on peut désormais les cultiver plus au nord, le niveau de la mer s'élève jusqu'a dix centimètres de plus a Marseille, une sécheresse des sols profonds, la perte de terres arables, davantage de grands incendies dévastateurs sont autant de faits incontestables qui partout devraient conduire a décréter l'état d'urgence absolue, avec de grandes initiatives d'informations et de débats populaires autour de ces enjeux. Elles devraient s'appuyer sur des expertises contradictoires pour affronter les immenses défis que pose l'incontournable processus de transformation de nos systèmes de production, d'échanges et de consommation, en les liant aux enjeux démographiques. Une telle démarche ne peut se frayer un chemin que par la participation et la coopération citoyennes planétaires, dans un cadre qui dépasse le système politique actuel dont la courte vue ne va pas au-delà de cinq ans, sauf pour la satisfaction des demandes des puissants. Surtout, elle ne peut s'accommoder d'un capitalisme financier dont les maitres mots sont la « productivité » et la « compétitivité », incompatibles avec les cycles de la nature. La reproduction naturelle de l'eau, de l'air pur, d'une part importante de l'énergie, de la fertilité des sols, des espèces sauvages indispensables a la vie humaine ne peut résister aux limites sans cesse repoussées d'un productivisme capitaliste a tous crins.

De ce point de vue, la fusion des groupes Bayer et Monsanto, il y a quelques mois, n'est pas une bonne nouvelle pour la nature, pas plus que l'alignement du gouvernement sur l'Allemagne dans l'acceptation d'un certain nombre de pesticides, ni les diminutions d'aides publiques a l'agriculture biologique. Le respect de la planète ne peut pas s'accommoder non plus de la destruction des services publics et de l'austérité. En témoignent les grands incendies, qui sont tout a la fois le résultat des modifications climatiques, du recul de la petite paysannerie et du nombre d'agents qui permettaient d'entretenir les forets, comme de la suppression de six mille postes de pompiers et du manque d'investissement dans nos moyens de lutte contre les incendies. Il est tout de même scandaleux que deux Canadair français soient cloues au sol faute de réparations confiées depuis quelques années à ... une société privée ! Les décisions du pouvoir de réduire les moyens publics et ceux des collectivités territoriales ne vont pas arranger les choses ! De même, pour que les états généraux de l'agriculture et de l'alimentation soient utiles a toute la société, il conviendrait d'y traiter de la rémunération du travail paysan comme des modes de production, de la qualité alimentaire et de la sante publique.

Aucun discours, aucune mesure ne sera crédible si en même temps sont signes des traites de « libre-échange libéral », comme celui avec le Canada que le Conseil constitutionnel vient de valider avec un argumentaire inquiétant. Notre planète ne pourra être vivable et durable que si on y promeut la coopération et le partage. Voila un chantier décisif que les citoyens de toute l'Europe devraient imposer aux institutions. Ce serait le chemin de nouveaux investissements utiles pour le bien commun pour un nouveau plein-emploi, le développement de la recherche et de la formation. La résorption de la dette verte appelle l'engagement dans un processus démocratique qui place au-dessus de toute autre considération l'intérêt des êtres humains et de leur environnement. Le temps presse.

 

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13 août 2017 7 13 /08 /août /2017 05:57
Sébastien Jumel, Pierre Darhéville, Elsa Faucillon, trois nouveaux députés du PCF résolus à en découdre contre la politique ultra-libérale de Macron

Sébastien Jumel, Pierre Darhéville, Elsa Faucillon, trois nouveaux députés du PCF résolus à en découdre contre la politique ultra-libérale de Macron

L'ancien maire de Dieppe, nouveau député communiste de Seine-Maritime et co-porte parole du groupe communiste à l'Assemblée Nationale, Sébastien Jumel, exprime avec beaucoup de force et de conviction dans L'Humanité dimanche des 11-13 août en quoi la poursuite d'une volonté méthodique d'assèchement des moyens des collectivités aura des conséquences désastreuses sur la vie démocratique et la vie quotidienne des citoyens dans les territoires, approfondissant encore les inégalités sociales et territoriales. 

 

Sébastien Jumel:

"Il y a de l'intelligence dans les communes. Elles sont le symbole vivant d'une démocratie réelle qui se fait dans la proximité. C'est un échelon où les liens sont directs entre les élus et les citoyens qui s'y investissent quotidiennement. Les territoires font souvent preuve d'innovation, de bon sens, et expérimentent des pratiques collectives et des solidarités nouvelles qui peuvent servir d'exemple. Ils s'emparent de nombreuses questions. Tout cela peut être mis en miettes avec les 13 milliards d'euros de coupe annoncés par Emmanuel Macron. A Dieppe (Seine-Maritime), nous avons profité de la réforme des rythmes scolaires pour proposer un accès gratuit au théâtre, aux sciences et au sport. Nous avons aussi fait de notre projet pour la petite enfance une véritable question politique. Nous allons au-delà de nos compétences pour mieux prendre en compte les questions de culture et d'éducation, avec l'apprentissage d'un instrument pour chaque élève. Nous nous occupons de nos aînés avec de l'aide à domicile, des chorales, des cours de natation et des transports gratuits. Dans les communes rurales aussi, les élus sont des bénévoles, des militants du quotidien qui se battent pour un aménagement vertueux. Notre rôle est concret, aux prises avec la réalité de nos territoires, et ne saurait se limiter à une gestion administrative et comptable déconnectée de l'humain".   

 

"Le gouvernement est aveugle sur ce que dit l'élection présidentielle. La France et les Français souffrent d'un éclatement du territoire et d'une diminution des services publics. Les investissements se concentrent sur les métropoles et le risque de fracture s'accentue. Nous souffrons aussi d'un déni de démocratie. Le gouvernement n'a pas remis en cause officiellement la clause de compétence générale, qui permet aux communes d'aller au-delà de leurs obligations... Mais s'il ne la remet pas en cause en droit, il le fait en coupant les moyens, en empêchant de fait les communes de développer de véritables politiques locales. Cet assèchement va mettre les technocrates aux décisions. On a vu ce que ça a donné dans les hôpitaux, avec des déficits structurels, des fermetures de services d'urgence ou de maternités, et même des fermetures d'établissement. Il se murmure que, comme pour les hôpitaux, le gouvernement veut soumettre les communes et les collectivités à des conventions d'objectifs et de moyens. Il souhaite conditionner les dotations aux efforts d'austérité réalisés par les communes. C'est une façon d'imposer la casse des services publics et d'éloigner les citoyens de la cité, et c'est une façon de ne laisser aucune marge de manoeuvre pour innover et mener des politiques de solidarité qui ont pourtant fait leurs preuves".   

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13 août 2017 7 13 /08 /août /2017 05:56

 

Le gouvernement vient d'annoncer que deux nouvelles sociétés françaises sont concernées par des œufs contaminés à l'insecticide Fipronil.

En provenance de Belgique et des Pays-Bas, cela porte à sept les transformateurs ayant importé ces produits à base d'œufs. Au pays du capitalisme européen, où cet insecticide est pourtant interdit sur les animaux destinés à la consommation humaine, quinze pays sont eux aussi confrontés à cette crise sanitaire.

Le PCF demande que les investigations aillent des producteurs jusqu'aux distributeurs, via les transformateurs. Des sanctions doivent être prises à l'encontre des entreprises commanditaires et complices dans cette chaîne de responsabilités.

Une nouvelle fois pour toujours plus de profit, l'assiette du consommateur se retrouve avec des pesticides au mépris des réglementations sanitaires.

En France, comme en Europe, les communistes exigent une alimentation de qualité, saine, accessible à tous et débarrassée des pesticides. Pour cela il faut rompre avec la PAC répondant aux intérêts financiers et construire une politique agricole et alimentaire qui lutte contre les spéculations.

L'Europe doit engager la transition écologique de son agriculture, promouvoir un mode de développement respectueux des hommes et des territoires, garantir la rémunération de l'agriculture paysanne. La France doit porter cette ambition.

 

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13 août 2017 7 13 /08 /août /2017 05:51

Plus de 1 200 CDI et 506 intérimaires : autant de salariés auxquels Alain Bruneel, député PCF de la circonscription, continuera de s'adresser.

 

Salaires à la baisse, fin illégale de mission intérimaire, menaces de licenciement individuel, bâton dans les roues des syndicalistes : à Douai (Nord), les pratiques managériales de la plateforme inaugurent celles dont la loi travail nous menace. 

Le 27 juillet, la CGT s'y est rendue pour, comme chaque jeudi aux quatre coins du département, préparer la mobilisation du 12 septembre et discuter. Y compris avec ceux qui n'ont rien à redire à la politique d'Amazon. Alain Bruneel, député PCF, était de la visite. Reportage.

« Cela fait deux ans que je suis ici, on ne m'a jamais rien reproché... » La jeune femme est en pleurs. Elle vient de recevoir ce qu'on appelle ici une « lettre de sensibilisation ». « Nous vous avons sensibilisé sur votre niveau d'activité en deçà des attentes d'Amazon (...). Malgré cela vos productivités restent en deçà des attentes de l'entreprise », prévient le courrier. Puis vient la conclusion, menaçante : « Nous vous demandons de vous ressaisir (...). À défaut et à regret, nous ne pourrions que tirer les conséquences de votre comportement. » Alain Bruneel, le député PCF du Douaisis qui a promis d'« entrer dans les boîtes », est atterré. Bienvenue chez Amazon à Douai (Nord). Gêné, un manager répond que « c'est la procédure » et qu'il n'a « pas de commentaire ».

 

« JOURNÉE PYJAMA » ET PETITS CADEAUX

La cafétéria fait le plein pour la pause du matin. Alain Bruneel engage la discussion : « Quelles revendications voudriez-vous que je porte à l'Assemblée nationale ? » « Un bon salaire ! » lance un salarié. Quelques tables plus loin, l'absence d'augmentations salariales est à nouveau mentionnée. « Ça fait quand même du bien à la région, Amazon, ça crée de l'emploi », nuance une salariée qui, elle, a reçu une lettre de félicitations pour sa productivité. « On ne peut pas nous donner 2 000 euros de salaire pour ramasser des articles dans des allées, estime-t-elle.

Pour celui qui n'est pas satisfait de son salaire, il y a des entreprises partout... En termes de bien-être au travail, on a une équipe managériale exceptionnelle. Mais ils surveillent certaines personnes qui abusent, qui se laissent aller. » Sa collègue vante la bonne humeur qui régnerait ici : « Il y a des animations. Par exemple, une journée pyjama : si on vient en pyjama, on peut avoir des cadeaux. » Dans le hall, de grands panneaux d'affichage. « Félicitations à nos associates (les salariés, en langage Amazon ­ NDLR) de la semaine ! » proclame une des affiches. En dessous, trois photos et trois noms. « Ce sont les managers qui les désignent », décrypte Gérald Defauquet, délégué syndical CGT. Leur récompense ? Un bon d'achat de 40 euros, à dépenser sur Amazon bien sûr. Gérald Defauquet dénonce, derrière des sourires de façade, une entreprise « sans sentiments, ni dialogue social ».

Lui aussi vient de recevoir un « courrier de sensibilisation », pour avoir « généré un préjudice » en prenant « l'initiative de faire cesser le travail à une dizaine de salariés ». Le délégué syndical explique qu'un dimanche, « un exercice incendie a entraîné la fermeture automatique de portes coupe-feu ». Photos en main, il nous montre comment il les a retrouvées le lundi, bloquées par des cales en bois. Or elles desservent une réserve qui contient des produits dangereux : « Gaz sous pression », « Corrosif », « Inflammable », préviennent les panneaux, qu'il a également photographiés.

Pour imposer sa liste aux dernières élections à Amazon Douai, la CGT ­ qui a récolté 38 % des voix ­ a dû aller en justice. Et ce sont les prud'hommes qui trancheront un autre litige, avec une dizaine de caristes des sites d'Orléans (Loiret), Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire) et Montélimar (Drôme). Leur avocat, Lionel Thomasson, explique au téléphone que leur poste correspond au niveau 5 de la convention collective. Or, selon la transposition de cette dernière dans la grille de salaires propres à Amazon, les caristes devraient être au niveau T3 et non T1. La différence de salaire est conséquente : 2 254 euros brut, contre 1 671 euros.

Lionel Thomasson dénonce « une préfiguration de ce que permettra la loi Macron ». « Ce qu'on négocie au niveau national ne peut pas être arrangé localement », insiste-t-il. L'enjeu est important, puisque le groupe emploie « au moins 800 caristes en France », selon Alain Jeault, délégué central CGT, cariste à Amazon Chalon sur-Saône, présent ce jour-là à Douai. Autre signe qu'Amazon dicte ses règles : depuis le 1er juillet, le salaire d'embauche a été diminué d'un euro de l'heure.

 

« Vos productivités sont en deçà de (nos) attentes (...). À défaut, nous ne pourrions qu'en tirer les conséquences...» LETTRE À UNE SALARIÉE LA CGT SATISFAITE DE SON AUDIENCE.

 

La CGT du Nord et celle de Douai ne pouvaient donc choisir meilleur endroit pour alerter contre les « ordonnances du docteur Macron ». Au changement de poste du midi, le rond-point de la zone logistique est investi par une trentaine de militants. « Le 12 septembre 2017, toutes et tous en grève et dans la rue », invite leur tract, qui s'oppose à « moins de représentation du personnel » et à la « fin du Code du travail » et des conventions collectives. « Tous les jeudis, il y a des déploiements locaux, confie JeanPaul Delescaut, secrétaire général de la CGT du Nord. Nous avons commencé le 6 juillet et nous en sommes environ à 150 000 tracts distribués.

L'accueil est très bon ; les gens sont agacés par toutes les mesures que prend Macron concernant le privé, le public, les retraités... À nous de faire converger tout ça. » Au bord du rond-point, un couple d'intérimaires qui travaillait chez Amazon depuis fin juin et dont la mission a été interrompue la veille. On lui a signifié, par mail, une « mise à pied conservatoire », sans mentionner de motif. Évidemment illégal mais qu'importe...

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