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21 mars 2019 4 21 /03 /mars /2019 16:33

E. Macron et le gouvernement comptent faire adopter au Parlement, d’ici au début de l’été, une loi dite de transformation de la fonction publique dont nombre de dispositions ont une portée très grave tant pour les agent.e.s et les citoyen.ne.s que pour l’avenir de la Fonction publique.

Depuis de nombreux mois, en dépit de leurs revendications et propositions, elles constatent que le pouvoir exécutif poursuit une politique néfaste pour la population, pour les missions publiques et pour les agent.e.s. Le gouvernement pratique le double langage en prônant la modernisation de la Fonction publique et le respect des agent.e.s public.que.s, alors même qu’il ne revalorise pas leur rémunération, qu’il supprime des postes et veut affaiblir leurs droits et garanties.

Dans un communiqué du 20 mars, les organisations syndicales CGT CFTC CGC FAFP FSU Solidaires UNSA de la Fonction publique appellent les agents publics  à se rassembler devant les préfectures le 27 mars, jour de la présentation du projet de loi au conseil des ministres. A Paris, le rassemble se tiendra place Chassaigne-Goyon entre 12 et 14h.

Elles proposent également de faire du 9 mai une étape forte par une journée d’action et de grève.

Voir aussi:

Morlaix - Belle mobilisation pour la fonction publique et une autre politique économique, sociale et écologique ce mardi 19 mars: 400 manifestants à l'appel de l'intersyndicale CGT, FO, SUD, FSU!

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20 mars 2019 3 20 /03 /mars /2019 08:40
Formation, hôpital, cabinets médicaux.... Quelles évolutions faut-il engager pour assurer un système de santé pour tous ?
Mardi, 19 Mars, 2019

Alors qu’un projet de loi est en débat au Parlement, de nombreux voyants s’allument au rouge et alertent sur une situation sanitaire difficile. Avec Pierre Dharréville, député PCF des Bouches-du-Rhône, Jacques Battistoni, médecin généraliste, président de MG France et Christophe Prudhomme, médecin urgentiste, syndicaliste hospitalier.

Une nouvelle phase de progrès par Pierre Dharréville, député PCF des Bouches-du-Rhône

Fête de l'Humanité 2018 / dimanche 16 septembre / @ Magali Bragard / Village du Livre / Pierre DharévilleOn ne peut aborder l’enjeu d’un système de santé pour tous sans évoquer la plus grande invention sociale de notre pays que représente la Sécurité sociale. Dans ce cadre, l’accès « de chacun selon ses besoins » au système de santé a constitué une avancée sociale majeure.

Or, depuis quelques années, l’accès aux soins se dégrade. Fermetures de lits ou de services dans les hôpitaux publics, déremboursement de médicaments, déserts médicaux ont pour conséquence des renoncements aux soins de plus en plus importants, qui touchent plus d’un quart des assurés sociaux – 30 % – et peuvent monter jusqu’à 50 % chez les jeunes.

Ce sont aussi les personnels qui souffrent dans leur travail. D’un trait, notre système de santé est malade de l’austérité et du libéralisme.

Le gouvernement estime qu’il s’agit d’abord d’un problème d’organisation et d’adoption de « bonnes pratiques ». Il faudrait donc continuer à fonctionner à la va-comme-je-te-pousse, à moyens compressés et surcompressés. Ainsi, le projet de loi examiné en ce moment à l’Assemblée constitue une nouvelle fuite en avant : extension des groupements hospitaliers de territoire (GHT), logique de gradation des hôpitaux, fin de la distinction entre public et privé… Cafi d’ordonnances, il donne le ton d’une démocratie sanitaire en berne.

Un. La santé, plus que toute autre chose, doit échapper à la marchandisation comme à la spéculation : il faut donc une ambition renouvelée pour la Sécurité sociale. Il faut la défendre comme un bien commun, un moteur puissant de la solidarité entre toutes et tous. Voilà pourquoi nous défendons un véritable système de protection pour tous. Bien évidemment, le système de santé doit évoluer, mais il doit surtout continuer de reposer sur ses principes fondateurs : la solidarité, l’universalité des prestations, la gestion démocratique et le financement par la cotisation sociale. Il ne faut plus tarder à généraliser le tiers payant intégral dans les structures de santé pour éviter aux patients les avances de frais. Et il faut engager une nouvelle phase de progrès vers le 100 % Sécu.

Deux. Cette ambition doit s’appuyer sur un financement à la hauteur des besoins en santé de notre siècle. Cela suppose l’arrêt des exonérations massives, mais aussi des mesures de maîtrise des prix du médicament ou des dispositifs médicaux…

Trois. Des mesures d’urgence sont à prendre comme l’arrêt des fermetures de lits et de services hospitaliers combiné à la création de 100 000 emplois dans les hôpitaux, ainsi que d’un dispositif vigoureux pour les Ehpad. Il convient également de soutenir fermement la mise en place de centres de santé, notamment comme l’un des outils face aux déserts médicaux.

Quatre. Sans attendre, un plan de formation des professionnels de santé doit être mis sur la table. Car la remise en cause du numerus clausus ne suffit pas à augmenter l’offre de formation dans les facultés de médecine. Il convient également de donner clairement la priorité au service public. Cette dynamique doit intégrer la création d’un pôle public du médicament, ou encore d’un laboratoire public des dispositifs médicaux.

Mais l’ensemble de ces quelques mesures sera insuffisant si l’on ne déploie pas une politique de prévention qui soit à la hauteur des enjeux et des besoins : changer ensemble nos modes de production, de consommation et de vie pour éviter le plus possible qu’adviennent les maladies et les accidents, qui ne frappent pas nécessairement au hasard…

Pierre Dharréville, député PCF des Bouches-du-Rhône

Répondre aux principaux besoins en proximité par Christophe Prudhomme, médecin urgentiste, syndicaliste hospitalier

Paris- Le 28 mars 2014 - Christophe Prudhomme, médecin urgentiste - Votation Citoyenne organisée par la CGT de l'AP-HP de l'Hotel Dieu, pour le maintien de cet hopital et du service des urgences au coeur de Paris - Photo Patrick NussbaumLe principe constitutionnel d’égalité de traitement du citoyen quel que soit son lieu de résidence sur le territoire exige la mise en place d’un véritable service public de santé intégrant l’ensemble de l’offre de soins de la ville à l’hôpital en passant par la prise en charge du maintien de l’autonomie.

Dans ce cadre, les deux piliers de la politique de santé doivent être la planification et l’aménagement du territoire

Tout doit commencer par la formation de professionnels de santé en nombre suffisant et avec les qualifications qui répondent aux besoins de la population. Le premier objectif est d’augmenter très fortement les effectifs dans les différentes formations qui pourraient être regroupées dans des universités de santé. Il est nécessaire de former proportionnellement beaucoup plus de généralistes que de spécialistes, tant pour la ville que pour l’hôpital, car les besoins ont évolué et la prise en charge de pathologies chroniques nécessite la présence de véritables médecins coordinateurs de la prise en charge des patients. Par ailleurs, l’élévation de la qualification des infirmières notamment, mais aussi des aides-soignantes, doit déboucher sur une véritable reconnaissance de diplômes universitaires avec des niveaux de rémunération correspondants.

Seul l’exercice de professionnels salariés dans des structures collectives intégrées que sont les centres de santé permet de répondre à trois exigences majeures des patients : trouver un médecin disponible à proximité de son domicile, bénéficier du tiers payant et ne plus être soumis aux dépassements d’honoraires. Ces centres doivent être implantés dans les territoires en fonction des besoins et travailler en lien avec les hôpitaux de proximité et les Ehpad.

La définition de l’hôpital de proximité tel que le conçoit la ministre de la Santé dans le cadre de la nouvelle loi en préparation n’est pas acceptable. Un hôpital doit répondre aux principaux besoins en proximité et ne pas se limiter à une structure d’accueil pour les personnes âgées. Il doit donc comprendre un service d’urgence ouvert 24 heures sur 24, une maternité de premier niveau, une activité de chirurgie principalement ambulatoire, des services de médecine avec des spécialistes référents. L’hôpital de proximité doit travailler en réseau sur son territoire avec les centres de santé, les Ehpad, les structures de soins de suite et de réadaptation, ainsi qu’avec la psychiatrie de secteur.

Les hôpitaux de proximité travaillent avec un hôpital de référence disposant d’un plateau technique plus important, notamment au niveau de la chirurgie, des soins intensifs et de la prise en charge des grossesses à risque. Par ailleurs, il est essentiel de s’opposer à la volonté de regrouper les CHU en dix entités, ce qui serait la porte ouverte à la concentration des moyens dans un nombre très limité de métropoles.

Enfin, l’essentiel reste la question du financement. Il faut rétablir une Sécurité sociale unique et universelle, assise sur des cotisations sociales et non financée par l’impôt. Le principe doit être un organisme unique à la fois collecteur et financeur, avec une seule ligne de cotisation sur la feuille de paye. Le niveau de la cotisation doit pouvoir être ajusté annuellement afin d’équilibrer les comptes et d’en finir avec les fameux « déficits » qui ne sont en fait qu’un défaut de financement. Le rôle du Parlement doit se limiter à fixer les bornes du niveau de cotisation. Le principe de ce système existe déjà pour le régime particulier Alsace-Moselle. Il est donc possible de s’en inspirer pour que les fondements initiaux de la Sécurité sociale issus du programme du Conseil national de la Résistance deviennent enfin une réalité.

Christophe Prudhomme, médecin urgentiste 

L'Humanité, pages débat, 19 mars 2019: Pierre Dharréville (député PCF) et Christophe Prudhomme (médecin urgentiste) dessinent les contours d'un système de santé plus juste
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20 mars 2019 3 20 /03 /mars /2019 06:31

Le président des ultrariches

La caste au pouvoir

Sociologues, spécialistes de la bourgeoisie et de l’oligarchie françaises, Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot publient une chronique sociale de la France de M. Emmanuel Macron. Leur synthèse jette une lumière crue sur le mépris de classe d’un président mal élu et sur l’accaparement du pouvoir par une caste — deux détonateurs du soulèvement français.

par Michel Pinçon & Monique Pinçon-Charlot 

Entre le résultat de M. Emmanuel Macron au premier tour de l’élection présidentielle, le 23 avril 2017, et le score de La République en marche (LRM) au premier tour des élections législatives, le 11 juin suivant, il y eut une érosion de plus de deux millions de voix.

Le raz de marée initialement promis fut d’autant moins au rendez-vous que l’abstention, elle, a battu des records au second tour des législatives : plus de vingt millions d’électeurs, soit plus de la moitié des inscrits, ont préféré ce jour-là aller à la pêche. LRM a ainsi réussi la prouesse d’obtenir, avec à peine 7 826 432 voix, 308 sièges à l’Assemblée — soit une majorité absolue permettant à M. Macron de faire entériner son programme néolibéral.

En juillet 2017, M. François Ruffin, nouvel élu de La France insoumise, a fait circuler un graphique montrant la composition socioprofessionnelle de la nouvelle Assemblée nationale. Celle-ci penche très nettement du côté des cadres et des professions intellectuelles supérieures, qui représentent 76 % des députés alors que cette catégorie socioprofessionnelle ne concerne, en 2017, que 18 % de la population active, selon l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee).

Sans surprise, à l’autre bout de l’échelle sociale, c’est l’inverse. Les 20,8 % d’ouvriers de la société française ne se retrouvent que 0,2 % dans l’Hémicycle. Même constat pour les employés, avec respectivement 27,2 % dans la population active et 4,58 % des députés, et pour les professions intermédiaires : 25,7 % des actifs et 6,3 % à l’Assemblée.

En 2017, M. Macron s’est d’emblée entouré d’un premier « gouvernement de riches », avec quinze ministres ou secrétaires d’État millionnaires sur trente-deux.

Des biens et des liens

Madame Muriel Pénicaud, ministre du travail, a déclaré le patrimoine le plus élevé, avec plus de 7,5 millions d’euros. Elle est propriétaire d’une maison dans les Hauts-de-Seine, estimée à 1,3 million d’euros, et d’une résidence secondaire de 340 000 euros dans la Somme. Mais comme il est d'usage dans les grandes fortunes, la plus grande partie de son patrimoine, 5,9 millions d'€, est constituée par des valeurs mobilières: actions, obligations, contrats d'assurance-vie... Gageons que celle qui, après Mme Myriam El Khomri, a détricoté le droit du travail en défaveur des salariés a apprécié la suppression de l'impôt de solidarité sur la fortune sur ce type de patrimoine - une des toutes premières mesures de M. Macron, dont le coût, rappelons-le, est estimé à 4,6 milliards d'euros par an pour les finances publiques. 

Ministre de la transition écologique et solidaire, M. Nicolas Hulot occupait la deuxième place de ce palmarès, avec un patrimoine de 7,2 millions d'euros, composé d'une maison de 300 m2 en Corse, évaluée à 1 million d'euros, et de plusieurs biens immobiliers en Savoie et dans les Côtes d'Armor, pour une valeur de 1,9 millions d'euros. Les valeurs mobilières représentent 1,2 million et la société Eole, qui encaisse ses droits d'auteur et ceux des produits dérivés Ushuaïa, a été estimée à 3,1 millions d'euros. Sa déclaration mentionne également six voitures, un bateau, une moto et un scooter électrique.

Ministre de la culture dans le premier gouvernement de M. Edouard Philippe et propriétaire des éditions Actes Sud, Mme Françoise Nyssen mentionnait plus de 600 000 euros de biens immobiliers et 4 millions d'euros pour sa société arlésienne. Mme Agnès Buzyn, ministre de la santé, est à la tête d'un patrimoine d'un peu plus de 3 millions d'euros. Mme Florence Parly, ministre des armées, revendique un patrimoine de plus de 2 millions d'euros, avec un appartement parisien de deux cent mètres carrés et une résidence secondaire dans le Loiret.

Si ces cinq ministres multimillionnaires formaient clairement la tête du peloton de ce premier gouvernement, leurs collègues étaient très loin d'être dans la misère. Quelques exemples: Mme Nathalie Loiseau, ministre chargée des affaires européennes, affichait un patrimoine de près de 1,9 million d'euros. M. Philippe est lui-même millionnaire, avec un patrimoine estimé à 1,7 million d'euros, composé d'un appartement à Paris (1,25 million d'euros) et d'un autre en Seine-Maritime, évalué à 400 000 euros. Les valeurs mobilières de son patrimoine stagnent autour de 56 000€. M. Bruno Le Maire, ministre de l'économie, a déclaré des parts d'une société civile évaluée à 1,5 million d'euros et quelque 168 000 euros de placements financiers. 

Venaient ensuite Christophe Castaner, porte-parole du gouvernement (1,34 millions d'euros), Mme Sophie Cluzel, secrétaire d'Etat chargée des personnes handicapées (1,33 millions d'euros), M. Mounir Mahjoubi, secrétaire d'Etat chargé du numérique (1,26 millions d'euros), Mme Jacqueline Gourault, ministre auprès du ministre de l'intérieur (1,27 millions d'euros), Mme Elisabeth Borne, ministre chargée des transports (1,22 millions d'euros), M. Jacques Mézard, ministre de la cohésion des territoires (1,14 million d'euros), et enfin M. Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Europe et des affaires étrangères (1 million d'euros). 

L'appartenance de classe ne se définit pas par la seule richesse économique. Outre les biens, il y a les liens. Les femmes et les hommes qui disposent aujourd'hui du pouvoir politique, bien loin de l'ancienne figure des "serviteurs de l'Etat", entretiennent des relations étroites avec une myriade d'intérêts privés dont ils sont trop souvent les obligés.

Avant de devenir premier ministre, M. Philippe a été, de 2007 à 2010, directeur des affaires publiques - autrement dit responsable du lobbying - du géant nucléaire Areva. M. Benjamin Griveaux, porte-parole du gouvernement, a exercé des fonctions de lobbyiste chez Unibail Rodamco. La secrétaire d'Etat à la transition écologique, Mme Brune Poirson, est une ancienne responsable de Véolia. Mme Pénicaud, ministre du travail, exerçait auparavant les fonctions de directrice des ressources humaines chez Danone. Quant à son directeur de cabinet chargé du social, M. Antoine Foucher, il officiait auparavant comme directeur adjoint du Mouvement des entreprises de France (Medef)... Sur 298 collaborateurs ministériels, 43 ont travaillé à un moment de leur carrière dans le lobbying.

Entre fonction publique et management privé, les interconnexions de ce personnel technocratique sont tellement denses que les conflits d'intérêts sont la règle plus que l'exception. Lorsqu'ils deviennent trop flagrants, de petits scandales éclatent dans la presse, mais l'arbre cache la forêt. (...)

Surdiplômé de l'ENA, de l'école supérieure des sciences économiques et commerciales (Essec), de Sciences-Po, fils d'un ancien haut fonctionnaire européen, M. Alexis Kohler occupe la fonction de secrétaire général de l'Elysée. Il a fait l'objet d'une plainte le 1er juin 2018, auprès du parquet national financier pour prise illégale d'intérêts et trafic d'influence de la part de l'association de lutte contre la corruption Anticor, annulée par l'avocat William Bourdon. En mai 2018, Mediapart a révélé les liens qui unissent par sa mère M. Kohler à la famille italienne Aponte, propriétaire de la Mediterranean Shipping Company (MSC), numéro deux mondial du transport de marchandises par navires porte-conteneurs. Cette entreprise est l'un des clients les plus importants des chantiers navals de Saint-Nazaire et du port du Havre. Or, M. Kohler qui avait la responsabilité des transports en 2010 à l'Agence des participations de l'Etat (APE), siégeait à ce titre au conseil de surveillance du port du Havre (en même temps que M. Philippe, alors maire de la ville). Sans faire état de ses liens familiaux avec l'armateur, il a pu influer sur des décisions qui en impactaient les intérêts.

Devenu par la suite directeur adjoint du cabinet du ministre de l'économie et des finances - sous Pierre Moscovici, de 2012 à 2014, puis sous M. Macron, d'août 2014 à août 2016, M. Kohler a occupé un poste clef à Bercy alors même que l'avenir des chantiers navals de Saint-Nazaire et du port du Havre y était régulièrement discuté. Cela ne l'empêcha pas de rejoindre en septembre 2016 le siège social de MSC à Genève en tant que directeur financier de ce groupe italien de droit suisse, dont le chiffre d'affaires dépasse 20 milliards d'euros. Dans le même temps, il s'impliquait activement dans la campagne de M. Macron.

L'écheveau est complexe et illustre bien l'étroite intrication des liens multidirectionnels que tisse le pouvoir oligarchique. Les multiples casquettes du personnage font qu'il est à la fois un ancien haut fonctionnaire de Bercy, ancien directeur financier d'un groupe familial qui a des intérêts dans des chantiers navals et l'un des plus proches collaborateurs du président de la République. Dans ces conditions, le parquet national financier va t-il donner une suite judiciaire à la plainte déposée par Anticor? On ne peut, en tout cas pour l'instant, que regretter l'exclusion des hauts fonctionnaires de la loi de moralisation de la vie publique votée en 2017. 

Par Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot, Le Monde Diplomatique, février 2019        

Lire aussi:

Recomposition politique et sociale - Lutte de classes en France - par Serge Halimi et Pierre Rimbert, Le Monde Diplomatique, février 2019

Le président des ultrariches - La caste au pouvoir, par Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot (Le Monde Diplomatique, février 2019)

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20 mars 2019 3 20 /03 /mars /2019 04:15
Portrait d'Anthony Gonçalvès, l'homme à la règle d'or, médecin hospitalier cancérologue, candidat sur la liste Européennes de Ian Brossat (L'Humanité, 19 mars 2019)
Portrait. Anthony Gonçalves, l’homme à la règle d’or
Mardi, 19 Mars, 2019

Le chef du service oncologie de l’institut Paoli-Calmettes de Marseille s’engage au sein de la liste européenne menée par Ian Brossat. Retour sur un parcours exceptionnel.

Il aurait voulu être journaliste « comme John Reed ». Il est devenu médecin « comme Che Guevara ». Chez Anthony Gonçalves, impossible de séparer l’engagement professionnel d’une certaine vision du monde. Presque d’un certain romantisme. Finalement, c’est une aptitude particulière pour les maths qui l’a éloigné du premier destin pour le faire bifurquer vers le second. Bac C, puis médecine. Comme un chemin bien balisé. « J’ai alors voulu faire une spécialité un peu cause perdue. Dans les années 1980, le cancer l’était. Il y avait tout à construire », se remémore-t-il autour d’un plat, entre midi et deux, près de l’institut Paoli-Calmettes, où il passe le plus clair de son temps. Depuis 2018, il y est chef du département oncologie de l’un des plus importants centres de traitement du cancer en France après Gustave-Roussy, à Villejuif. Il avoue même : « Je passe ma vie ici… » Et pour les besoins de la campagne européenne, il ne bousculera pas son agenda. Il s’en rajoutera juste un peu. « Je ferai campagne le soir. Je ne vais pas arrêter mon activité. On n’est pas des professionnels de la politique. »

Le médecin oncologue n’a jamais caché ses opinions

Car Anthony Gonçalves est candidat. Pas sur une liste de droite, échappant ainsi au déterminisme sociologique du milieu médical. À gauche toute, même : au PCF. Il n’a pas longuement hésité lorsque proposition lui a été faite. « J’avais trouvé le choix de Ian Brossat comme tête de liste intelligent. Lors du débat sur la “gauche anti-migrants”, sa réaction claire et rapide m’avait impressionné par sa clairvoyance », explique-t-il. La nouvelle n’a pas fait tomber à la renverse responsables et collègues. Le médecin oncologue n’a jamais caché ses opinions. Ne les a pas étalées non plus. Un entre-deux auquel il a mis fin il y a quelques années. Pour nous permettre de comprendre, il reprend le fil de l’histoire familiale, à partir de ses grands-parents. Trois sont immigrés (deux du Portugal, l’une d’Italie), le quatrième aïeul étant originaire de Corse. Son grand-père paternel est arrivé du Portugal. Il était coiffeur et militant communiste. Son fils est coiffeur. Encarté au PCF mais pas militant. « Depuis tout petit, j’ai été politisé. J’ai baigné dans la culture et la mythologie de l’engagement. À 15 ans, j’ai commencé à lire l’Huma. Le peu de culture que j’ai, je l’ai acquis dans l’Huma », expose-t-il entre deux coups de fourchette dans son escalope milanaise. D’où une appétence pour le journalisme, finalement contrariée par des dispositions en mathématiques.

La dédicace de sa thèse de médecine à « Jean-Jacques, Maximilien, Karl, Ernesto et Nelson » ne laissait déjà aucun doute sur sa philosophie politique. Son « coming out » politique se fera pourtant bien plus tard. Le terme proposé le fait sourire. C’en est un sans l’être vraiment. « Dans les discussions en soirée professionnelle, j’étais le “coco” de service », relate-t-il. Depuis quelques années, il est un « coco » au grand jour. Candidat en 2017 à l’élection législative dans la circonscription marseillaise dans laquelle il vit et travaille. Désormais candidat sur la liste de Ian Brossat pour le scrutin qui se tient le 26 mai. Quand on tente de comprendre cet engagement public tardif, il ne se dérobe pas : « C’est intervenu à un moment particulier dans ma vie. J’étais arrivé, d’une certaine façon, au terme d’un parcours professionnel, dans lequel je m’étais engagé après le bac. En devenant professeur des universités en 2013 puis chef de département. Je ne pouvais plus rien préparer d’autre. Cela a correspondu aussi avec la mort de mon père, en 2014. D’un cancer. Ici, à l’institut. Le pire pour un oncologue. » Reprise de flambeau ? « Il y a un peu de ça », admet-il. Et un peu aussi servir « d’exemple », de boussole, à de jeunes étudiants ou médecins, à l’image des « anciens » qui ont pu guider ses pas. Dans le service, il ne se donne évidemment pas des airs de mandarin et, portant le plus souvent des jeans, il apparaîtrait à un œil extérieur comme l’un des médecins. Primus inter pares.

Septième sur la liste communiste

Dans l’entourage professionnel, sa montée au front électoral a plutôt suscité des réactions positives. « On ne peut pas m’accuser d’opportunisme, s’amuse-t-il. Cela lève l’hypothèque. » Septième sur la liste communiste, il insiste, en bon connaisseur, sur le thème de la santé. « Je parle tous les jours avec l’industrie pharmaceutique afin d’élaborer de nouveaux médicaments qui correspondent aux nouveaux traitements que nous élaborons. Je n’ai pas de problème avec elle, je ne la diabolise pas, glisse-t-il. Mon problème est lié à l’absence de maîtrise publique. On ne peut laisser cette question essentielle à la seule industrie. Pour moi, l’Europe constitue la bonne échelle pour la mise en place d’un pôle public du médicament. Car, si on n’y prend garde, le prix des médicaments va devenir un réel problème, comme il l’est déjà aux États-Unis où l’explosion du prix de l’insuline menace les soins aux diabétiques. » Pour lui, la règle d’or doit être celle qui a présidé à la création de la Sécurité sociale : « À chacun selon ses besoins, à chacun selon ses capacités. » Il rêve même d’une extension de cette règle à l’ensemble des activités : logement, éducation. Il esquisse un sourire. Cela ne lui a pas échappé : « À la fin, cela porterait le nom de communisme. »

Christophe Deroubaix
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19 mars 2019 2 19 /03 /mars /2019 16:33

PCF is Back, maintenant c'est la remontada ! (Fabien Roussel) Fabien Roussel était l'invité de Audition publique, une émission en partenariat avec LCP, l'AFP, Public Sénat et le Figaro. Animation : Elisabeth Martichoux, lundi 18 mars.

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19 mars 2019 2 19 /03 /mars /2019 08:20
photo Pierre-Yvon Boisnard

photo Pierre-Yvon Boisnard

Le 19 mars, tous en lutte pour des réponses concrètes

Depuis plusieurs semaines, les questions de pouvoir d’achat (et donc des salaires), de justice fiscale, d’accès aux services publics sont clairement posées sous différentes formes d’expressions. Le gouvernement reste enfermé dans ce qu’il pense être un « véritable débat ». Ce dernier n’est en fait qu’une nouvelle déclinaison de la fameuse nécessité de faire et refaire de « la pédagogie » pour que les Françaises et les Français comprennent le bien-fondé de la politique menée.
Ainsi, alors qu’il ne cesse de présenter sa démarche comme un acte démocratique exceptionnel, le gouvernement n’a pas pour autant mis un frein aux mauvais coups :

• un projet de loi « anticasseurs » adopté en première lecture à l’Assemblée nationale : nous rappelons que ce projet permet notamment à un préfet de prononcer une interdiction de manifester à l’encontre de toute personne « à l’égard de laquelle il existe des raisons sérieuses de penser que son comportement constitue une menace d’une particulière gravité pour l’ordre public ». Ce projet de loi liberticide vise à empêcher, non pas les actes violents, mais les manifestations, portant ainsi gravement atteinte à la démocratie, et au droit constitutionnel ;

• un projet « ma santé 2022 » qui réduit l’accès aux soins de proximité ;

• une réforme de la fonction publique qui définit sa « modernisation » par la généralisation de la précarité.
Dans le même temps, le patronat (notamment le Medef, qui regroupe les grands groupes qualifiés de « donneurs d’ordre ») n’est toujours pas mis devant ses responsabilités pour répondre aux exigences de revalorisation des salaires, déroulement de carrière, participation à la solidarité fiscale… De plus, il mène une guerre quotidienne contre le modèle social français, en qualifiant les cotisations de « charges ». Or, les cotisations sont du salaire différé et permettent à la population de bénéficier de la Sécurité sociale, de l’assurance-chômage, d’un système de retraite.

Demain, si ces dispositions ne bénéficient plus de financements suffisants, il faudra avoir recours à des assurances privées, prévoir d’épargner pour supporter financièrement des périodes de chômage ou pour financer une retraite digne.

Alors que les expressions pointant le coût du travail ne cessent d’inonder les médias, il faut rappeler que, selon l’Insee, de 1980 à 2015, la part de dividendes est passée de 3 % de la richesse nationale à 10 %. En euros constants, sur la période, les dividendes ont augmenté de 200 % quand les salaires n’ont progressé que de 20 %. La part des salaires dans la valeur ajoutée des sociétés non financières est passée de 73,19 % en 1980 à 65,88 % en 2015. C’est bien le coût du capital qui pèse sur une distribution des richesses en direction du travail.

Puisque la parole nous est donnée en cette période de grand débat national mais que les sondages laissent apparaître que la population n’en attend pas grand-chose, la CGT compte placer le débat où il doit être ! La CGT invite toutes celles et tous ceux qui souhaitent porter leurs revendications à se saisir des débats organisés par la CGT dans les localités ou de remplir les cahiers d’expression revendicative populaire. Vous pouvez aussi retrouver les initiatives organisées par la CGT proche de chez vous via la carte interactive sur cgt.fr.
Le 19 mars, la CGT, FO et Solidaires, avec les organisations de jeunesse Unef-UNL-UNLSD, appellent à amplifier la mobilisation en participant aux actions dans l’entreprise et dans la rue et aux appels à la grève.

 

Tu trouveras ci-dessous les différents rassemblements prévus dans le département pour la journée de mobilisation nationale du mardi 19 mars prochain.

 

·         Brest                    10h30                  Place de la liberté

·         Quimper             10h30                   Place de la résistance

·         Morlaix                11h00                   Place des otages

·         Quimperlé          10h30                   Coat Kaer

·         Carhaix               11h00                   Place du champ de foire (UL)

 

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18 mars 2019 1 18 /03 /mars /2019 18:45
Ian Brossat: l'Europe peut être autre chose que cette machine à pourrir la vie (L'Humanité, 18 mars 2019)
Ian Brossat « L’Europe peut être autre chose que cette machine à pourrir la vie »
Lundi, 18 Mars, 2019

Vous avez lancé une grande mobilisation à la suite de votre éviction du débat télévisé de France 2 sur les élections européennes, programmé le 4 avril. Que révèle cette situation du débat démocratique en France ?

Ian Brossat Nous n’allons pas lâcher. Parce que ce sont les principes démocratiques qui sont foulés aux pieds. Rappelons dans quel contexte tout cela s’inscrit. Il y a deux mois, France 2 a organisé un débat sur les gilets jaunes et le lancement du grand débat national. Toutes les forces politiques étaient invitées. Toutes, sauf la nôtre. Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, avait alors protesté. Depuis sept ans, France 2 a invité onze fois Mme Le Pen en première partie de soirée. Aucun secrétaire national du PCF n’a eu un tel honneur, pas même une fois. La coupe est donc pleine, elle déborde même. France 2 nous traite plus mal que n’importe quelle chaîne privée. Le PCF exige le respect. On ne nous balaye pas d’un revers de main. Nous avons 7 000 élus, 800 maires, 3 groupes parlementaires à l’Assemblée nationale, au Sénat et au Parlement européen, nous avons plus de 50 000 adhérents à jour de cotisation. Ce n’est pas à une chaîne et à ses dirigeants de décider qui est le digne opposant à M. Macron. J’en appelle donc à tous ceux qui aiment le débat démocratique, qu’ils soient de gauche ou de droite. Je leur donne rendez-vous ce mardi à 18 heures, devant le siège de France Télévisions. Et vous verrez, à la fin, nous serons entendus.*

Le chef de l’État tente d’enfermer le débat dans un duel avec Marine Le Pen. Comment en sortir ?

Ian Brossat Toute sa stratégie est là. Lui ou Le Pen. Les libéraux ou les fachos. Les libéraux ou le chaos. Comme si les libéraux n’étaient pour rien dans le chaos actuel. Comme si l’Europe libérale et ses 86 millions de pauvres n’étaient pas à l’origine de la poussée nationaliste qui menace notre continent. Le rêve de Macron, c’est un « mano a mano » avec l’extrême droite. Ce scénario est périlleux. Car il revient à jeter dans les bras de l’extrême droite tous ceux qui refusent les politiques libérales. Il faut donc déjouer ce piège en menant une opération vérité sur ce qu’est réellement l’extrême droite. Elle n’est pas favorable à la hausse du Smic et des salaires. Pas davantage au rétablissement de l’ISF. Mme Le Pen a dit d’ailleurs qu’elle souhaitait exclure du calcul de l’ISF la résidence principale. Sans doute parce que la châtelaine de Montretout se sent elle-même concernée. Au Parlement européen, les députés du Rassemblement national n’ont rien fait pour défendre les droits sociaux. Ils ont voté la directive sur le secret des affaires, qui protège les grosses multinationales contre les investigations des journalistes sur l’évasion fiscale. Quant à ses alliés en Europe, que font-ils ? En Autriche, ils ont mis en place la semaine de 60 heures de travail ! Voilà qui sont les vrais amis de Mme Le Pen. Dès lors, il ne sortirait rien de bon d’une élection qui se limiterait à un tel affrontement. Les Français comme les Européens méritent mieux que ça !

Le président de la République est déjà en campagne. Sa « lettre aux Européens » a été fraîchement accueillie dans l’UE. Comment jugez-vous son bilan sur les enjeux européens ?

Ian Brossat Emmanuel Macron vante désormais une « Europe qui protège », sans qu’on sache très bien s’il parle de l’Europe telle qu’elle est ou de l’Europe telle qu’il la souhaite. Une chose est sûre en tout cas : sur l’Europe, il a beaucoup parlé et très peu fait. Il a multiplié les grands discours. Cinq en tout. La grandiloquence des paroles contraste singulièrement avec la petitesse des actions concrètes. Son bilan a l’épaisseur d’une feuille de papier à cigarette. Le fameux « budget de la zone euro » tant vanté au mois de juin va se résumer à quelques dizaines de milliards d’euros, soit une somme dérisoire à une telle échelle. Quant à sa « lettre aux citoyens d’Europe », elle est tellement truffée de contradictions qu’elle en devient risible. Comment prétend-il « protéger » en Europe après avoir tellement précarisé en France ? Comment ose-t-il proposer une « préférence européenne » dans les marchés publics tout en signant à tire-larigot des traités de libre-échange qui déversent chez nous des produits low cost venus de l’autre bout du monde, exposant nos travailleurs à une concurrence sauvage et déloyale ? Comment peut-il vanter une « Europe indépendante » tout en réaffirmant dans le même texte la soumission de la France à l’Otan, c’est-à-dire aux États-Unis de Trump ? Quelle farce ! Ce n’est pas une lettre, c’est une blague Carambar.

Brexit, poussée des nationalismes… En quoi ce scrutin, qui enregistre des records d’abstention, est-il pourtant décisif ?

Ian Brossat Parce que le contexte est inédit. Inédit en France, avec une montée de la colère partout. Inédit en Europe, car c’est l’existence même de l’Union européenne qui est en jeu. À force de se servir de l’Europe pour imposer partout des politiques de régression sociale, les libéraux ont fini par dégoûter les Européens de l’Europe. Si l’Europe, c’est la loi du fric et son cortège de malheurs – les délocalisations, le travail détaché, les services publics qu’on privatise pour les livrer aux marchands –, qui peut encore vouloir de l’Europe ? Dans un tel contexte, il n’est pas étonnant que les nationalismes progressent. Tout l’enjeu est de faire la démonstration que l’Europe pourrait être autre chose que cette machine à nous pourrir la vie. D’autant que, sur beaucoup de sujets, nous aurions besoin de batailler à une échelle plus grande que la seule échelle nationale. Face aux multinationales qui pratiquent l’évasion fiscale, nous aurions besoin d’Europe. Face au défi climatique, nous aurions besoin d’Europe. Face à la crise de l’accueil des réfugiés, nous aurions besoin d’Europe. Mais d’une Europe des gens, pas d’une Europe de l’argent.

La « marche du siècle », samedi, a rassemblé 350 000 personnes, avec une jeune génération qui refuse l’opposition entre « fin du monde » et « fin du mois ». Comment cet enjeu environnemental structurant se concrétise-t-il dans votre projet européen ?

Ian Brossat C’est une joie immense de voir autant de monde se mobiliser sur un tel sujet. La lutte contre le changement climatique passe, au même titre que le combat pour la justice sociale, par une rupture avec la loi de l’argent. Ces deux défis doivent être relevés conjointement. L’Union européenne actuelle ne permet d’en relever aucun des deux. Notre mot d’ordre est donc simple : changeons l’Europe, pas le climat. Et pour cela, deux propositions clés. La première, un service public européen dédié à la rénovation énergétique des bâtiments. La mauvaise isolation des bâtiments, c’est 40 % de nos dépenses énergétiques en Europe. Nous voulons un vaste programme de grands travaux pour y remédier. Et, quand on fait cela, on fait coup double, triple même : moins de dépenses énergétiques, des charges moins élevées, qui font du bien au pouvoir d’achat, et des emplois à la clé. Notre deuxième proposition phare : un investissement massif dans le ferroviaire public. De quoi bâtir une écologie sociale, loin de l’écologie punitive promue par le gouvernement.

Sur ce sujet notamment, le mouvement des gilets jaunes a permis de replacer les enjeux de justice sociale au cœur du débat public. Votre parti défend depuis de nombreuses années un grand nombre de leurs revendications. Pour autant, le chemin des ronds-points aux bulletins semble encore long…

Ian Brossat C’est vrai. Mais je dis une chose à ceux qui doutent ou s’interrogent sur leur vote. Les communistes ont peut-être des défauts, mais eux au moins n’ont pas découvert les injustices sociales au détour d’un rond-point. Nous sommes des combattants de la justice sociale, partout où nous sommes. Nous n’avons pas improvisé sur ce sujet parce qu’il était dans l’air du temps.

Au moins six listes de gauche sont en lice pour les européennes. Que répondez-vous aux électeurs qui déplorent et s’inquiètent de cette situation ?

Ian Brossat Je leur réponds trois choses. La première, c’est que je regrette cette division et que ce n’est pas faute d’avoir personnellement tendu la main aux autres forces de la gauche anti-austérité. La deuxième, c’est que cette division sur les questions européennes ne date pas d’hier. Cela fait longtemps que la gauche est traversée de débats sur ces enjeux. Je rappelle que le PCF est la seule force de gauche à avoir rejeté tous les traités européens. Vu la situation de l’Europe, les faits nous donnent raison. Nous avons donc sur ce sujet une voix originale. La troisième, c’est que, dans un contexte politique tel que celui-ci, il vaut mieux choisir ceux qui disent des choses claires, constantes, cohérentes. Nous, nous n’avons jamais raconté de salades sur l’Europe. Nous n’avons jamais fait croire qu’il est possible de faire l’Europe sociale avec des traités qui sanctuarisent l’Europe libérale.

Et quelle est concrètement la singularité du projet porté par votre liste ?

Ian Brossat Notre originalité est double. D’abord, nous portons au quotidien ce combat opiniâtre contre l’Europe libérale. Nos députés européens n’ont jamais été pris en défaut sur ce point. Nous avons croisé le fer à chaque fois que nécessaire, sur le quatrième paquet ferroviaire (seules 24 voix nous ont manqué pour y faire échec) comme plus récemment encore sur le « paquet mobilité », une directive qui porte sur les conditions de travail des chauffeurs routiers. Ensuite, notre originalité, c’est notre liste. Il y a une cohérence entre notre liste et notre programme. L’Europe des gens, c’est celle que vous retrouvez sur notre liste avec plus de 50 % d’ouvriers et d’employés, comme dans la société française. Nous serons les seuls à faire ce choix.

La sortie des traités budgétaires est au cœur des désaccords à gauche. Comment le PCF s’y prendrait-il pour rompre avec ces traités d’austérité sans quitter l’UE ?

Ian Brossat Ces traités sont mauvais. Ils nous plombent, en France comme en Europe. Ils sacrifient tout sur l’autel de deux dogmes intouchables : l’austérité, avec cette règle absurde des 3 % de déficit public qu’il serait interdit de dépasser, et la « concurrence libre et non faussée ». Tous les gouvernements qui se sont soumis à ces règles ont failli. Il faut donc s’en affranchir. C’est d’ailleurs la voie empruntée par le Portugal. Ils ont rompu avec l’austérité. L’Union européenne leur a tapé sur les doigts. Ils ont poursuivi leur politique malgré tout. Ils n’ont pas quitté l’UE pour autant. Et ça marche. Voilà la voie à suivre.

Entretien réalisé par Maud Vergnol
 
* Depuis nous avons su que France 2 aurait renoncé à son projet initial d'exclure Ian Brossat et France 2 du débat sur les élections européennes.  La mobilisation des communistes et sympathisants a payé!!!
 
VICTOIRE : LE PCF FINALEMENT INVITE PAR FRANCE 2 AU DEBAT DU 4 AVRIL
 
France 2 va finalement inviter la tête de liste du PCF à participer au débat entre candidats aux élections européennes le 4 avril, a-t-on appris lundi 18 mars auprès de Ian Brossat. "France 2 nous a confirmé ce matin" l'invitation, a indiqué Ian. Dans un courrier adressé à Delphine Ernotte et transmis à la presse mardi dernier, Ian Brossat avait souligné que l'"effacement du PCF serait, sur la première chaîne du service public, une véritable anomalie démocratique". Le parti est "présent dans les deux assemblées, avec plus de trente parlementaires", et a "plus de 7.000 élus locaux et nationaux", "plus de 800 maires et trois parlementaires européens", et est "le seul parti de gauche à avoir rejeté tous les traités européens libéraux depuis le début de la construction européenne", avait-il insisté. La campagne du PCF sur les réseaux sociaux, "#Pas sans nous", avait été notamment soutenue sur les réseaux sociaux par les sénateurs LR Roger Karoutchi et PS Rachid Temal. Les communistes avaient appelé à un rassemblement devant les locaux de France Télévisions, mardi 19 mars. L'Humanité a consacré plusieurs articles, dont un éditorial (signé de votre serviteur), lundi 18 mars. 
Jean-Emmanuel Ducoin, L'Humanité
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18 mars 2019 1 18 /03 /mars /2019 13:24

 

Urgence climatique. Ces mots raisonnent comme une évidence depuis plusieurs années. Pourtant, rien ne bouge. Pire, alors que les statistiques macabres s’accumulent sur les bureaux des décideurs politiques, les décisions prises vont à rebours de la gravité de la situation. Le compte à rebours a commencé.

La dernière étude publiée par la revue European Heart Journal indique que la pollution est responsable de 8,8 millions de morts prématurées chaque année dans le monde. La pollution tue plus que le tabac ! En France, les chiffres font froid dans le dos, on parle de 67.000 décès en 2018. Le taux de mortalité, en Europe, pour cause de pollution est de 133 décès pour 100.000 habitants, alors que la moyenne mondiale est de 120. Allons-nous continuer longtemps à regarder notre planète périr sans agir ?

Et la SNCF dans tout ça.

Qui de mieux placé qu’une entreprise publique de transport de marchandises pour mener une politique ambitieuse de lutte contre le réchauffement climatique en développant le fret ferroviaire ?

Pourtant, alors que le dernier rapport du GIEC (octobre 2018) indique que pour limiter la hausse des températures en deçà de 1,5 degrés il faut baisser les émissions de CO2 de 45% d’ici 2030, la SNCF fait le choix de sacrifier le fret ferroviaire au profit de sa filiale de transport routier Géodis. Irresponsable.

Lors de la réunion des managers de Géodis à Rotterdam, en février dernier, la filiale de la SNCF a révélé le montant de son chiffre d’affaires pour 2018 : 8,2 milliards d’euros, soit une hausse de 4% par rapport à l’année précédente. Pour les 5 prochaines années, Géodis se fixe comme objectif une croissance de 20% de son CA. Tant pis pour la planète !

Dans le même temps, le fret ferroviaire se meurt. En 10 ans, le nombre de cheminots a été divisé par deux, la part de marchandises transportée par rail est tombée sous la barre des 10% et les triages ferment les uns après les autres. Pas plus tard que cette semaine, la SNCF a démonté le dernier embranchement présent sur la ligne Troyes-Saint Florentin et qui permettait d’acheminer des céréales. Désormais le chargement sera fait par camions ! Pour rappel un camion de 35 wagons, c’est 55 camions de 32 tonnes !

Depuis des années, la SNCF, avec la complaisance des différents pouvoirs politiques, joue un jeu de dupes. Elle affiche un discours écolo en façade, mais multiplie les camions sur les routes en supprimant les trains de marchandises. Plus de 1,6 millions sont chaque année jetés sur nos routes !

La pollution n’est pas inéluctable. Rien n’est gravé dans le marbre, il est encore temps d’agir. Collectivement, nous pouvons changer les choses. Des choix s’imposent, à contre-courant des orientations libérales actuelles. C’est le prix à payer pour sauver notre planète et assurer aux générations futures une vie décente, dans un environnement sain.

Au court-termisme du profit, opposons une ambition de développement durable, qui protège nos ressources naturelles, et assure à l’intérêt général une prédominance sur l’argent de quelques-uns.

Il faut taper fort et vite. Le temps des demies mesures est révolu.

Thomas Portes, responsable national du PCF en charge du collectif des cheminots communiste

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18 mars 2019 1 18 /03 /mars /2019 13:21

La ministre de la santé a présenté son projet de loi. Cette réforme vise à parachever la démolition de l'hôpital public. Quelques chiffres : en 20 ans, 100 000 lits ont été supprimés. Le nombre de passage aux urgences est passé de 12 millions à 20 millions en 10 ans. La protection sociale sera ponctionnée de 300 milliards en 5 ans (loi de finances 2019) dont 3,8 milliards d'économie sur la sécurité sociale. 600 millions d'économies seront réalisées sur les médicaments, ce qui annonce un nouveau train de déremboursements. Pour les communistes, un hôpital, fut-il de proximité, doit disposer d'un service d’urgence, d'une maternité et d'un service de chirurgie fonctionnant 24h sur 24. Or, le gouvernement propose d'aggraver le détricotage déjà engagés en limitant drastiquement le nombre d’hôpitaux de plein exercice et en créant des groupements hospitaliers de territoire.

 

Les députés entament ce lundi l’examen du projet de loi réformant l’organisation du système de santé. Un texte bien loin de répondre aux besoins et aux urgences.

Le projet de loi santé est débattu ce matin à l’Assemblée nationale. Enfin, partiellement, puisque le texte qui promet la transformation en profondeur des études de médecine et de l’organisation du système de santé est truffé d’ordonnances. Ainsi, le gouvernement a décidé de se passer de l’avis des parlementaires pour six articles d’une loi qui n’en comporte que vingt-trois. Elles portent sur des sujets « sensibles », tels la carte des futurs hôpitaux de proximité, la réforme de l’attribution des autorisations d’activités pour des hôpitaux ou le renforcement des missions des agences régionales de santé (ARS). Du coup, les députés comme la plupart des acteurs de santé ont l’impression d’avancer dans le brouillard.

« Il faut que le projet de loi soit clair pour que les décrets qui vont en découler et les ordonnances soient aussi limpides », s’inquiétait lors d’un grand débat, fin janvier, Patrick Bouet, le président de l’ordre des médecins, pourtant franc partisan de la réforme mais irrité comme bien d’autres de l’inflation d’ordonnances. Le nombre d’amendements augmente également : 1 600 propositions de modification du projet de loi ont été demandées par les députés. Le gouvernement lui-même en a ajouté une dizaine à son propre texte lundi dernier, juste avant son examen par la commission des Affaires sociales.

Sur bien des points, dont l’accès aux soins et le maintien des services publics de proximité, et face à la grande souffrance des soignants, le gouvernement sait qu’il est attendu au tournant.

1 Une réforme de la formation des médecins

La fin des déserts médicaux passera-t-elle par la réforme des études de médecine et la suppression du numerus clausus ? La refonte de la formation des futurs médecins ouvre en tout cas le projet de loi. Et justifie la précipitation du gouvernement à proposer une réforme dont il souhaite qu’elle entre en vigueur dès la rentrée 2019-2020. La suppression du numerus clausus, qui, depuis 1970, limite le nombre d’étudiants (moins de 9 000 sont formés par an), est ainsi confirmée. De même que la fin des épreuves nationales classantes (ENC), qui déterminent l’orientation des futurs étudiants vers une spécialité en fonction de leur lieu de stage. 27 % seulement des étudiants réussissent à devenir médecin.

Si ces deux mesures reçoivent l’assentiment général, leurs conséquences sur les déserts médicaux suscitent de sérieux doutes, y compris parmi les députés LaREM, tel Gaël Le Bohec, élu de Bretagne, pour qui « jamais le numerus clausus n’a permis de réguler les professions médicales et leur installation sur le territoire et cela ne changera pas avec un numerus clausus décentralisé et augmenté », expliquait-il mardi devant la commission des Affaires sociales. Le projet du gouvernement donnera désormais quitus aux universités pour décider du nombre d’étudiants formés, en fonction de leurs capacités d’accueil, et après avis conforme des agences régionales de santé chargées de veiller aux besoins des territoires. Face aux députés, la ministre des Solidarités et de la Santé a démenti l’objectif de 20 % d’étudiants en plus. « Il y a une question budgétaire puisque c’est l’État qui paye les professeurs des universités et finance les stages via l’ARS », a précisé Agnès Buzyn.

2 Toujours plus de porosité public-privé

De la formation à l’exercice de la médecine en passant par les soignants du médico-social, le gouvernement veut gommer les frontières entre professionnels et établissements, entre les secteurs public et privé. Décloisonnement, c’est le mot clé du projet de loi. En matière de formation, toutes les barrières tombent. Les voies d’accès aux études sont « diversifiées » même si la formation restera « sélective ». De même que les lieux de stage, qui ne seront plus cantonnés aux seuls CHU et centres hospitaliers. Les établissements du secteur privé, les maisons de santé, le secteur ambulatoire pourront accueillir des internes.

Il faudra néanmoins attendre de nombreux décrets d’application pour que la mesure voie le jour. Les médecins en titre pourront, eux, avoir une activité mixte : privé et public. Le projet met fin à plusieurs statuts pouvant entraver la « fluidité », dont celui, emblématique, de praticien hospitalier rayé des cadres par ordonnance. Cette même logique s’appliquera aux 1 000 communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS), bras armé, via les médecins généralistes libéraux et le secteur médico-social notamment, de l’hospitalisation à domicile et des soins ambulatoires.

3 De la proximité, mais sans chirurgie ni maternité

Avec la réforme de la formation des médecins et la création des communautés professionnelles territoriales de santé, les nouveaux hôpitaux de proximité sont l’autre mesure phare du projet de loi. Celle qui inquiète le plus. Et pour cause. Ces 500 à 600 nouvelles structures annoncées par Emmanuel Macron, le 18 septembre dernier, lors de sa présentation du plan Ma santé 2022, constituent l’échelon de proximité de l’organisation du système hospitalier voulu par le gouvernement aux côtés des hôpitaux « spécialisés » et d’autres « hyper spécialisés ». « Dans une logique de filiales avec ses satellites spécialisés », estimait dans nos colonnes l’économiste de la santé Philippe Batifoulier (l’Humanité du 13 février 2019).

Dans un amendement de dernière minute, le gouvernement a précisé les missions de ces établissements, y excluant les activités de chirurgie et de maternité. Au bénéfice de la médecine de ville. Les organisations professionnelles de médecins libéraux se voient rassurées, elles qui craignaient que les hôpitaux prennent une place prépondérante dans la médecine de proximité. « La labellisation des hôpitaux de proximité laisse entrevoir de nombreuses restructurations hospitalières par la fermeture de services de chirurgie et de maternité dans nos territoires », s’est inquiété le député PCF Pierre Dharréville, dont le groupe parlementaire a demandé l’annulation de l’article de loi qui prévoit l’adoption par ordonnance de la future carte de l’hospitalisation après avoir demandé un moratoire sur les fermetures de services et de maternités. Le gouvernement a également décidé de recourir à une ordonnance pour réformer le régime des autorisations d’activités des hôpitaux, pourtant essentiel pour le maillage des établissements sur le territoire.

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18 mars 2019 1 18 /03 /mars /2019 13:13

Le Sénat a rejeté massivement la privatisation d’Aéroports de Paris, mais votre gouvernement s’entête à l’Assemblée nationale à brader ce bien public. Cet entêtement éveille bien des soupçons, tant vos arguments peinent à convaincre !

Le privé serait, selon vous, meilleur gestionnaire que le public. Faux ! ADP est le deuxième groupe aéroportuaire d’Europe, en passe de devenir le premier, selon de nombreuses études.

L’État n’aurait pas vocation à entrer dans le jeu concurrentiel. Pourtant, vous proposez de privatiser un service public national, doublé d’un monopole naturel.

Il faut 250 millions d’euros pour financer le Fonds pour l’innovation. Or les sociétés ADP, Engie et la Française des jeux, toutes privatisées par la loi Pacte, représentent plus de 700 millions d’euros de dividendes. Et que dire des recettes qui pourraient être attendues d’un rétablissement de l’ISF !

L’État gardera-t-il une part du capital d’ADP ? À la veille de la privatisation, rien n’est encore décidé !

Enfin, vous ne tirez pas la leçon de l’avis du rapporteur public de la cour administrative d’appel de Paris, qui préconise, après les critiques acerbes de la Cour des comptes, l’annulation de la privatisation, ô combien douteuse, de l’aéroport de Toulouse.

Dès lors, loin de la théorie du complot, il s’agit de donner des réponses claires à la représentation nationale et à nos concitoyens, qui ne comprennent pas qu’on puisse les spolier, dans la durée, d’un bien d’intérêt national stratégique, financé par l’argent du peuple. La vérité doit être dite !

Vinci n’a pas eu Notre-Dame-des-Landes, mais recevra une part de la somme de 1 milliard d’euros qui sera versée aux actuels actionnaires minoritaires. Oui ou non, Vinci utilisera-t-il l’argent public pour acheter les biens du peuple ?

M. le président. La parole est à M. le secrétaire d’État auprès du Premier ministre, porte-parole du Gouvernement.

M. Benjamin Griveaux, secrétaire d’État auprès du Premier ministre, porte-parole du Gouvernement. Madame la sénatrice, en cédant les participations publiques de l’État dans certaines grandes entreprises, le Gouvernement fait le choix – responsable – d’investir dans l’avenir. (Exclamations ironiques sur des travées du groupe socialiste et républicain et du groupe communiste républicain citoyen et écologiste.)

M. Martial Bourquin. On vend les bijoux de famille !

M. Benjamin Griveaux, secrétaire d’État. Les recettes attendues de ces différentes cessions, pour un montant total de 10 milliards d’euros, iront effectivement abonder le fonds pour l’innovation de rupture, destiné à financer les investissements dans la recherche, l’innovation, l’intelligence artificielle, afin que les Google, Facebook, Amazon et Tesla des années 2030 soient français et européens plutôt qu’américains. (Nouvelles exclamations ironiques sur les travées du groupe communiste républicain citoyen et écologiste.)

M. Pierre-Yves Collombat. Oh là là !

M. Benjamin Griveaux, secrétaire d’État. Vous le savez – c’est inscrit dans la loi –, cette cession de participations se fera non sans de nombreuses garanties. Je citerai tout d’abord les garanties financières.

L’État réalisera cette vente aux meilleures conditions de marché. Le produit de cession devra être très supérieur à la somme des dividendes actualisés nets futurs, sans quoi ladite cession n’aura pas lieu. Enfin, les acheteurs devront remplir des conditions strictes concernant les fonds propres et, également, se prévaloir d’une certaine expérience dans le secteur aérien.

M. Fabien Gay. Et la question de Vinci ?

M. Benjamin Griveaux, secrétaire d’État. Il y aura également des garanties en matière de contrôle et des sanctions renforcées, pour l’État, en ce qui concerne les investissements, les tarifs et la qualité du service.

M. Fabien Gay. Qu’en est-il de Vinci ?

M. Benjamin Griveaux, secrétaire d’État. S’y ajouteront des garanties sur la sécurité. Les fonctions régaliennes de l’État, qu’elles aient trait à la sécurité des biens ou à la sécurité des personnes, seront bien évidemment assurées par ce dernier.

Les garanties seront aussi d’ordre patrimonial. En effet, et vous le savez aussi puisque c’est inscrit dans le texte de loi, l’État récupérera l’ensemble des infrastructures des aéroports de Paris à l’issue d’une concession de soixante-dix ans. (Exclamations sur les travées du groupe communiste républicain citoyen et écologiste.)

Enfin, madame la sénatrice, puisque le Sénat est la chambre des territoires, sachez qu’il y aura aussi des garanties territoriales, pour les habitants des communes concernées ou des communes avoisinantes, en termes de qualité de la desserte ferroviaire de ce territoire, important pour l’Île-de-France et pour notre pays. (Applaudissements sur des travées du groupe La République En Marche.)

Mme Éliane Assassi. Et Vinci dans tout ça ?

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