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3 mars 2019 7 03 /03 /mars /2019 06:49
La proposition de loi communiste pour le rétablissement de l'ISF rejetée par la Commission des lois de l'Assemblée reviendra le 7 mars en débat à l'Assemblée Nationale

"Rejetée en commission, la proposition de loi des @deputesPCF pour rétablir l'ISF et améliorer la progressivité de l'impôt sera débattue jeudi 7 mars dans l'hémicycle. On compte sur vous pour relayer ! #InitiativesPCF"

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3 mars 2019 7 03 /03 /mars /2019 06:00

(Communiqué de la Coordination nationale Solidarité Kurdistan – CNSK)

Le Conseil Démocratique Kurde en France appelle à un rassemblement le samedi 2 mars 2019 à 14h, Place de la République, à Paris, pour alerter l’opinion publique et les gouvernements européens sur le message que portent, depuis plus de trois mois, les grévistes de la faim kurdes. Parmi eux, des centaines de prisonniers politiques ainsi que la députée Leyla Güven qui a dépassé les 113 jours. A Strasbourg, 14 kurdes sont également engagé-e-s dans ce mouvement devant le Parlement Européen, la vie d’un certain nombre d’entre eux est aujourd’hui gravement en danger, il en est de même pour celle de Mme Leyla Güven.

Ces femmes et hommes demandent la fin de l’isolement du leader kurde Abdullah Öcalan et la libération de tous les prisonniers politiques. Le régime d’isolement auquel est soumis M. Öcalan est contraire aux conventions internationales régissant le respect des conditions d’incarcération des détenu-e-s. La Turquie doit respecter ce droit comme elle doit respecter les droits du peuple kurde à faire valoir son identité, sa culture et ses choix politiques dans un pays membre du Conseil de l’Europe et de l’Union douanière européenne.

A ce titre la Turquie n’est pas exempte de respecter les principes fondamentaux de la démocratie, des droits des minorités, de la liberté d’expression individuelle et collective.

La Coordination Nationale Solidarité Kurdistan appelle à une large mobilisation le 2 mars 2019 à Paris et dans toutes les villes où des rassemblements se tiendront.

Joignons nos voix à celles des grévistes de la faim pour exiger, ensemble, la fin de l’isolement de M. Abdullah Öcalan et la libération de tous les prisonnier-e-s politiques en Turquie.

2 MARS À PARIS 14H PLACE DE LA REPUBLIQUE

Paris le 27/02/2019

_________________________________
Alternative Libertaire – Amis du Peuple Kurde en Alsace – Amitiés Corse Kurdistan –  Amitiés Kurdes de Bretagne (AKB) – Amitiés Kurdes de Lyon Rhône Alpes –  Association Iséroise des Amis des Kurdes (AIAK)  Association Solidarité France Kurdistan –Centre d’Information du Kurdistan (CIK) – Collectif Amitiés Kurde Vendée – Conseil Démocratique Kurde de France (CDKF) – Ensemble – Mouvement de la Jeunesse Communiste de France – Mouvement de la Paix –  Mouvement des Femmes Kurdes en France (TJK-F)- MRAP (Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié́ entre les Peuples) –  Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) – Parti Communiste Français (PCF) – Réseau Sortir du Colonialisme – Union Démocratique Bretonne (UDB)) – Union Syndicale Solidaire – Solidarité́ et Liberté́ (Marseille)

 
["Conseil Démocratique Kurde en France"]
 
 
Appel urgent à la mobilisation pour les grévistes de la faim

Samedi 2 mars 2019,
Paris-Place de la République, 14h


BRISER L’ISOLEMENT
Pour en finir avec la dictature et le fascisme en Turquie !
 
 
Chèr(e)s ami(e)s,
 
L'état de santé des grévistes de la faim qui luttent au Kurdistan, à Strasbourg et ailleurs pour rompre l'isolement d'Ocalan et dénoncer le fascisme en Turquie se dégrade de plus en plus et dangereusement. La député kurde Leyla Güven a atteint aujourd'hui son 107ème jour de grève de la faim, tandis que les 14 grévistes de la faim à Strasbourg en sont à leur 68ème jour. Mais la communauté internationale, l'Europe en particulier, reste sourde à leur revendication.
 
Il est urgent de se mobiliser pour porter plus haut la voix des grévistes de la faim, pour faire pression afin que leurs revendications justes et légitimes soient entendues, pour éviter toute mort. C'est pourquoi, les organisations kurdes en Europe appellent à une grande mobilisation samedi 2 mars.
 
Nous vous appelons à signer cet appel (ci-dessous et ci-joint) et comptons sur vous pour manifester en grand nombre votre solidarité avec les grévistes de la faim, le 2 mars, à Paris-Place de la République.
 
Votre solidarité peut sauver des vies!
 
 
Depuis plusieurs années, le leader kurde Abdullah Öcalan est soumis à un isolement sévère sur l'île-prison d'Imrali. Déjà privé de la visite de ses avocats depuis 2011, il n'a eu droit qu'à deux visites des membres de sa famille entre avril 2015 et aujourd'hui. Par cette pratique qui est en passe de s'étendre à tous les prisonniers politiques, la Turquie viole les conventions internationales et européennes des droits humains auxquelles elle est partie, en particulier la Convention européenne des Droits de l'Homme.
 
Depuis avril 2015, moment où la Turquie a mis fin, de façon unilatérale, aux pourparlers de paix menés avec le mouvement kurde représenté par M. Öcalan, elle s'est engagé dans une guerre anti-kurde, même au-delà de ses frontières territoriales. La répression, les violations des droits humains, voire les massacres, sont devenus le terrible quotidien des Kurdes et de l'opposition au Président turc Erdogan.
 
Le 7 novembre 2018, la députée kurde du HDP (Parti démocratiques des Peuples) Leyla Güven a entamé une grève de la faim dans la prison de Diyarbakir où elle était détenue depuis janvier 2018. Elle a voulu, à travers cette action, dénoncer la montée de la dictature et du fascisme en Turquie, et rompre l'isolement carcéral imposé à Abdullah Öcalan, car, sans celui-ci, une reprise du processus de paix est impossible en Turquie. Grâce à la solidarité internationale qu’elle a suscitée par son action de résistance, Leyla Güven a été libérée le 25 janvier. Cependant, elle a annoncé qu’elle poursuivrait son action jusqu’à ce que sa revendication soit satisfaite. Aujourd’hui, après plus de trois mois de jeûne, elle se trouve au seuil de la mort.
 
A l'instar des plus de 300 prisonniers politiques qui ont rejoint progressivement le mouvement lancé par Leyla Güven, un groupe de 14 personnes a entamé une grève de la faim à Strasbourg, le 17 décembre 2018. Il y a, dans ce groupe, une ancienne Députée du HDP, des dirigeants d'organisations représentatives des Kurdes en Europe, une journaliste, un juriste, des universitaires et des activistes associatifs.
 
Ils ont choisi de mener leur action à Strasbourg, car c'est là que se trouve le siège du Conseil de l'Europe et de son Comité pour la Prévention de la Torture (CPT).
 
La revendication des Grévistes de la faim est aussi la nôtre.
 
  • Ainsi, nous demandons aux États et aux institutions européennes, en particulier au Conseil de l’Europe et à son Comité pour la Prévention de la Torture (CPT), d'intervenir pour que la Turquie, membre fondateur du Conseil de l’Europe, respecte les principes et les valeurs mêmes sur lesquelles est assise la construction européenne.
  • Nous les appelons à contribuer ainsi à la paix et à la démocratie dans un pays qui en manque dangereusement.
  • Nous les interpellons pour empêcher la mort d'une Députée, de prisonnières et prisonniers politiques, de militantes et militants kurdes qui résistent avec le seul moyen de lutte qui leur reste, leur vie, pour défendre ces mêmes valeurs.
  • L’Europe doit répondre à Leyla Güven et à tous les grévistes de la faim engagés dans ce combat pour les droits humains, la paix et la démocratie! Il en va des fondements et de la crédibilité des institutions européennes!
 
Premiers signataires : Conseil démocratique kurde en France (CDKF), Mouvement des Femmes kurdes, Union des Etudiants kurdes en France (UEKF)

 

A l'attention de l'opinion publique mondiale,
 
Nous vous interpellons afin de vous informer au sujet d'une situation très critique et urgente.
 
En Avril 2015, inquiet de la poussée du HDP ( Parti Démocratique des Peuples ) le gouvernement turc d'Erdogan a rompu les pourparlers en rétablissant l'isolement totale à l'encontre du leader du mouvement de libération , Abdullah Ocalan, avant de se lancer dans une guerre anti-kurde et anti-démocratique. L'isolement est une pratique illégale et inhumaine. Cet isolement s'est suivi par l'arrestation de plus de 20 000 opposants au gouvernement dont 2800 enfants et 9 000 femmes souvent sans procès ou avec parodies de procès. Parmi elles, 3 502 détenues sont dans un état de santé grave.
 
L'action de grève de la faim illimitée engagée par Leyla Güven le 8 Novembre 2018 de la prison de Diyarbakir, a déclenché un grand mouvement de solidarité, qui parti des prisons turques, s'est répandu dans la société civile.
Aujourd'hui plus de 300 prisonniers politiques sont en grève de la faim illimitée en Turquie.
 
A la date du 17 Décembre 2018, 14 militants kurdes ont entamé une grève de la faim illimitée à Strasbourg, afin de dénoncer les conditions carcérales des prisonniers politiques en Turquie notamment d' Abdullah Ocalan.
 
Cette action est menée dans le but de briser le silence autour des violations des Droits de l'Homme en Turquie. Il n' y a plus d'espaces démocratiques en Turquie pour militer et revendiquer les droits humains. C'est pourquoi, des militants, élu.e.s, intellectuel.les, journalistes, activistes, avocats , syndicalistes, étudiants.. ont décidé de faire entendre leur cri en mettant leur vie en danger afin que cesse ce régime d'oppression.
 
Parmi ces grévistes, se trouvent Dilek Ocalan, ancienne députée kurde forcée à l'exil, Gulistan Ike, journaliste, Yuksel Koç, Co-président KCDK-E ( Fédération des associations kurdes en Europe ).
 
Ils ont choisi de mener cette action à Strasbourg, car c'est là que se trouve le Conseil de l'Europe et de son Comité pour la Prévention de la Torture.
 
Des vies sont en danger ici, à Strasbourg. Les grévistes sont au 75 ème jour de grève de faim. 
Leur état de santé se dégradent. 
 
Il est important de réagir face aux violations des Droits de l'Homme et face au régime dictatorial en Turquie. Les revendications des grévistes de la faim sont légitimes et légales car elles peuvent apporter des contributions concrètes et directes à la Paix et à la stabilité en Turquie, en Syrie et en Europe.
 
Pourrions-nous convenir d'une visite auprès des grévistes de la faim à Strasbourg afin que nous puissions vous exprimer nos préoccupations?
 
Ci-joint : le témoignage d'une journaliste en grève de faim à Strasbourg.
 
 

Communiqué du PCF le 1er février 2019

Depuis près de 50 jours, quatorze militants kurdes de Strasbourg sont en grève de la faim pour exiger la fin de l’isolement de leur leader Abdullah Ocalan emprisonné sur l’île d’Imrali (Turquie). En violation du droit international, il ne peut recevoir aucune visite ni de sa famille, ni de ses avocats.

Les parlementaires communistes Laurence Cohen, Patrick Le Hyaric et du Front de gauche Marie Christine Vergiat ainsi que la sécrétaire fédérale du Bas-Rhin du PCF Hülliya Turan, leur ont apporté leur soutien actif.
L’un d’entre-eux, co-président des associations kurdes d’Europe, vient d’être hospitalisé dans un état grave.

Le combat de ces militants courageux s’inscrit dans un mouvement plus large qui mobilise près de 300 prisonniers politiques dont la parlementaire HDP Leyla Güven.

Le Parti communiste français (PCF) apporte à nouveau tout son soutien aux grévistes de la faim de Strasbourg et de Turquie. Il appelle le gouvernement français ainsi que les autorités de l’Union européenne à intervenir auprès d’Ankara pour faire respecter la légalité internationale et ainsi contribuer à mettre un terme à des drames humains. Les Kurdes constituent une force de paix au Moyen-Orient.

Le PCF est indéfectiblement à leurs côtés.

Parti communiste français
Le 1er février 2019

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1 mars 2019 5 01 /03 /mars /2019 17:36

Ford Blanquefort : l’impuissance du gouvernement et la nécessaire reconquête industrielle
Finies les déclarations tonitruantes de Bruno Le Maire : Celui qui accusait en décembre le constructeur américain de « mensonge » et de « trahison » vient de valider la fermeture du site.

Emmanuel Macron peut bien parler du « cynisme » de l’entreprise, non content d’entériner les destructions d’emplois, son gouvernement indique également qu’il est impossible de réclamer à Ford le remboursement des aides publiques perçues.
Entre 2009 et 2017, Ford a perçu 50 millions d’aides publiques cumulées. Autant d’agent public utilisé aujourd’hui pour licencier.
Ce que dit le dossier Ford, c’est l’abandon de la vocation industrielle du pays, c’est le renoncement de l’État à agir contre les destructions d’emplois et les fermetures de sites.

Un repreneur était disponible, le site est viable, rien n’impose la fermeture.
Le Parti Communiste français et ses parlementaires exigent la réquisition du site afin de permettre la poursuite de l’activité avec le repreneur Punch et le remboursement de l’intégralité des aides publics perçus.

Nous continuerons d’agir pour :
- Le contrôle et la conditionnalité des aides publiques afin qu’elles soient utiles à l’emploi, aux investissements, à la transition écologique.
- Une Sécurité d’Emploi et de Formation protégeant les salariés et leur ouvrant un pouvoir d’intervention dans les entreprises.
- L’interdiction des licenciements boursiers.
- Un pole public bancaire permettant l’accès au crédit pour favoriser les investissements et les relocalisations industrielles.


Parti communiste français
Paris le 1er mars

Ford Blanquefort : l’impuissance du gouvernement et la nécessaire reconquête industrielle (PCF, 1er mars)
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1 mars 2019 5 01 /03 /mars /2019 06:44
Au Proche-Orient, Paris vend des armes et de la surveillance (le chercheur Tony Fortin interviewé par Stéphane Aubouard, L'Humanité, 27 février 2019)

Il faut prendre la mesure de l'énormité de ce que nous rappelle Tony Fortin, spécialiste de l'industrie d'armement: la France alimente l'appareil répressif et impérialiste des régimes les plus réactionnaires et répressifs, en donnant ensuite des leçons de démocratie et de droit de l'homme à un des seuls gouvernements de gauche d'Amérique Latine, au Venezuela, assailli par les Américains et les gouvernements de droite du continent: 

" Le fait est que Paris est déjà dans une position de dépendance vis-à-vis de ces pays (du Golfe), qui, en 2018, représentaient quelque 60 % de son marché de l’armement. Cela entraîne de facto une complicité d’ordre politique qui débouche sur une perte réelle de souveraineté. Ces arrangements industrialo-financiers ont abouti à l’apparition de réseaux d’initiés. Par exemple, Luc Vigneron, ancien dirigeant de Thales, se trouve aujourd’hui à la tête du principal groupe émirati de défense, Emirates Defense Industries Company (Edic), qui s’est manifesté par le rachat de Manurhin, fleuron alsacien de l’armement français spécialisé dans la fabrication de machines pour la production de munitions. L’an dernier, les banques françaises et européennes ne se sont pas positionnées quand l’entreprise a été mise en redressement judiciaire, laissant la voix ouverte à Edic. En échange de tout cela, la France pense pouvoir gagner sa place dans le golfe d’Aden, qui est une zone stratégique majeure de transit de marchandises. « Je t’arme et tu me donnes accès à la mer Rouge… » Il s’agit donc d’un deal très construit. On comprend mieux aussi l’enchaînement de la guerre au Yémen, avec non seulement des ventes d’armes à l’Arabie saoudite qui se sont poursuivies malgré les appels d’ONG ou des Nations unies sur leur utilisation contre la population civile, mais aussi avec des contrats ad hoc dont on peut penser qu’ils ont été montés en vue de cette guerre au Yémen. On sait qu’on a demandé à des entreprises françaises d’adapter, en 2014-2015, les composants d’armes commandés vers 2011 aux EAU et à l’Arabie saoudite en fonction des conditions climatologiques du Yémen… Il y a donc un marché de la guerre pensé et réfléchi en amont et à peine caché, dans lequel l’Élysée a su s’engouffrer. On parle aujourd’hui de 16 références d’armes françaises utilisées par la coalition militaire arabe au Yémen" .

"Avec l’Égypte, il y a eu une augmentation exponentielle des ventes d’armes. On est passé de 40 millions d’euros de commandes en 2010 à 1,4 milliard d’euros en 2017 ! Il est aussi notable de remarquer – comme pour l’exemple des armes utilisées au Yémen – la très grande capacité des industriels français à s’adapter aux besoins de leurs clients. Par exemple, aujourd’hui, on ne fabrique plus de chars Leclerc parce qu’ils ne peuvent pas circuler dans les rues arabes. On a donc privilégié la fabrication de blindés Sherpa, qui ont été testés dans les rues du Caire lors des manifestations réprimées par le régime d’Al Sissi depuis sa prise de pouvoir après le coup d’État de juillet 2013. C’est aussi pour avoir su s’adapter à cela que les Français ont supplanté les Américains sur ce marché. La France a littéralement co-construit l’architecture du régime répressif d’Al Sissi et ce au moment même où le président égyptien subissait des critiques de la part des États-Unis. La France y a vu une opportunité. La même chose s’est produite avec Riyad. C’est au moment où Obama refusait de donner les images satellitaires du Yémen à l’Arabie saoudite que la France a profité de cette faille pour donner des photos au royaume wahhabite et s’ouvrir un espace qui dépasse le seul marché de l’armement."

Avec MACRON, comme avec HOLLANDE et SARKOZY, LE DRIAN étant peut-être le trait d'union entre tous ces hommes de la finance, le droit des peuples à la liberté, à la dignité, les droits de l'homme ne sont rien face à l'intérêt des multinationales de l'armement et de leurs amis de la finance. Aujourd'hui Sarkozy est devenu propriétaire du plus grand casino et du plus grand complexe hôtelier au Maroc de Mohammed VI: retour à l'envoyeur. La politique internationale de la France se fait à la corbeille, des intérêts de l'industrie d'armement. 

Diplomatie. « Au Proche-Orient, Paris vend des armes et de la surveillance »
Mercredi, 27 Février, 2019

Pour Tony Fortin, spécialiste de l’industrie de l’armement, les profits immédiats générés par les entreprises françaises du secteur en Égypte et dans le Golfe participent aux morts d’aujourd’hui, comme ils préparent les guerres de demain.

La France est aujourd’hui l’un des principaux fournisseurs d’armes de l’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis, deux États qui, depuis 2015, mènent une guerre meurtrière au Yémen. Depuis quand remonte cette relation entre l’industrie de l’armement française et les pays du Golfe ?

Tony Fortin Le rapprochement entre la France et les pays du Golfe a été graduel. Il y a eu quelques contacts après la Seconde Guerre mondiale, puis une première accélération s’est produite sous les présidences de Giscard et de Mitterrand. Le déploiement du GIGN à La Mecque en 1979, lors de la prise d’otages dans la grande mosquée, ouvre une brèche. Dans la foulée de cet événement, les ventes d’armes françaises augmentent de manière substantielle, avant que cela ne se tasse au milieu des années 1990 et ce, jusqu’à la fin des années 2000. En 2008, sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy, un nouveau coup d’accélérateur est donné. Ce dernier met en pratique la réflexion menée en amont lorsqu’il était ministre de l’Intérieur, puis de l’Économie de Jacques Chirac. L’idée consiste à s’aligner sur les pays du Moyen-Orient en deux temps : tout d’abord, en installant une base militaire à Abu Dhabi en 2009 – base qui deviendra la vitrine de l’armement français au Moyen-Orient –, puis en faisant venir des entreprises directement sur place.

Quel intérêt ces entreprises françaises ont-elles à venir s’installer dans les pays du Golfe ?

Tony Fortin L’intérêt est d’abord d’ordre commercial. Être présent dans un pays qui s’affirme comme la puissance militaire la plus avancée de tout le Proche-Orient rapporte gros. Il y a un effet domino immédiat. Par exemple, quand Abu Dhabi achète à la France des Mark 3 Crotale – système antiaérien nouvelle génération –, Riyad s’est aussitôt positionné pour en acquérir. Thales, Airbus, Construction mécanique de Normandie ou encore Safran ont de suite compris l’intérêt d’avoir pignon sur rue. Cela se fait aussi sous forme de joint-venture. Thales vient récemment d’en créer un en Arabie saoudite avec CMI Defence, une entreprise belge spécialisée dans la construction de tourelles de tir pour de nouveaux blindés. On trouve aussi des sous-traitants, des petites boîtes peu connues mais essentielles au processus de construction, principalement des fabricants de composants, qui viennent aussi s’agréger aux grands groupes. L’autre avantage de cette délocalisation, c’est de produire le plus possible, de manière à échapper aux législations des pays européens dont les obligations de transparence sont théoriquement contraignantes. C’est le cas de l’entreprise Amesis, qui s’est installée à Abu Dhabi pour vendre ses technologies de surveillance à l’Égypte du maréchal Sissi. Lorsque vous possédez une filiale aux EAU, cela permet de vendre discrètement sans avoir besoin de demander l’autorisation de l’État français pour produire un élément ou une arme dans sa totalité. Vous dépendez des législations du pays dans lequel vous êtes implanté et, concernant l’Arabie saoudite et ou les Émirats, ce genre de législation est quasi nulle, voire absente. Du point de vue fiscal, enfin, l’opération est très intéressante, car vous n’avez pas non plus à vous soumettre au régime français.

Cette politique basée sur le profit immédiat ne peut-elle avoir à terme des conséquences sur l’indépendance de la France vis-à-vis de ces pays ?

Tony Fortin Le fait est que Paris est déjà dans une position de dépendance vis-à-vis de ces pays, qui, en 2018, représentaient quelque 60 % de son marché de l’armement. Cela entraîne de facto une complicité d’ordre politique qui débouche sur une perte réelle de souveraineté. Ces arrangements industrialo-financiers ont abouti à l’apparition de réseaux d’initiés. Par exemple, Luc Vigneron, ancien dirigeant de Thales, se trouve aujourd’hui à la tête du principal groupe émirati de défense, Emirates Defense Industries Company (Edic), qui s’est manifesté par le rachat de Manurhin, fleuron alsacien de l’armement français spécialisé dans la fabrication de machines pour la production de munitions. L’an dernier, les banques françaises et européennes ne se sont pas positionnées quand l’entreprise a été mise en redressement judiciaire, laissant la voix ouverte à Edic. En échange de tout cela, la France pense pouvoir gagner sa place dans le golfe d’Aden, qui est une zone stratégique majeure de transit de marchandises. « Je t’arme et tu me donnes accès à la mer Rouge… » Il s’agit donc d’un deal très construit. On comprend mieux aussi l’enchaînement de la guerre au Yémen, avec non seulement des ventes d’armes à l’Arabie saoudite qui se sont poursuivies malgré les appels d’ONG ou des Nations unies sur leur utilisation contre la population civile, mais aussi avec des contrats ad hoc dont on peut penser qu’ils ont été montés en vue de cette guerre au Yémen. On sait qu’on a demandé à des entreprises françaises d’adapter, en 2014-2015, les composants d’armes commandés vers 2011 aux EAU et à l’Arabie saoudite en fonction des conditions climatologiques du Yémen… Il y a donc un marché de la guerre pensé et réfléchi en amont et à peine caché, dans lequel l’Élysée a su s’engouffrer. On parle aujourd’hui de 16 références d’armes françaises utilisées par la coalition militaire arabe au Yémen.

L’industrie française de l’armement semble aussi s’être remarquablement adaptée – au mépris des valeurs de la République et des droits de l’homme – à un autre « marché » basé sur le flou d’une frontière de plus en plus ténue entre besoins militaires et policiers…

Tony Fortin La relation Paris-Le Caire est en cela un exemple frappant de ce business hybride. En 2012, à Eurosatory (Salon international de l’armement, voir l’Humanité du 13 juin 2018), lors d’une conférence de presse, les organisateurs ont expliqué sans rougir qu’il y avait une demande forte des polices du Moyen-Orient pour s’équiper en matériel militaire. Avec l’Égypte, il y a eu une augmentation exponentielle des ventes d’armes. On est passé de 40 millions d’euros de commandes en 2010 à 1,4 milliard d’euros en 2017 ! Il est aussi notable de remarquer – comme pour l’exemple des armes utilisées au Yémen – la très grande capacité des industriels français à s’adapter aux besoins de leurs clients. Par exemple, aujourd’hui, on ne fabrique plus de chars Leclerc parce qu’ils ne peuvent pas circuler dans les rues arabes. On a donc privilégié la fabrication de blindés Sherpa, qui ont été testés dans les rues du Caire lors des manifestations réprimées par le régime d’Al Sissi depuis sa prise de pouvoir après le coup d’État de juillet 2013. C’est aussi pour avoir su s’adapter à cela que les Français ont supplanté les Américains sur ce marché. La France a littéralement co-construit l’architecture du régime répressif d’Al Sissi et ce au moment même où le président égyptien subissait des critiques de la part des États-Unis. La France y a vu une opportunité. La même chose s’est produite avec Riyad. C’est au moment où Obama refusait de donner les images satellitaires du Yémen à l’Arabie saoudite que la France a profité de cette faille pour donner des photos au royaume wahhabite et s’ouvrir un espace qui dépasse le seul marché de l’armement. Pourquoi ? Parce que, lorsque vous achetez des chars à la France, vous achetez aussi un système de contrôle. Ces chars ne sont pas que des véhicules de destruction. Ils sont aussi munis de caméras qui permettent de voir à 8 kilomètres. Ils peuvent être reliés via une liaison numérique à un poste de commandement, recevoir des données numériques, des vidéos, des images de la population. Il s’agit donc d’outils de renseignement, de surveillance et de répression. La France a sciemment vendu à l’Égypte du matériel fabriqué par Amesis qui a permis de capter les conversations téléphoniques d’opposants au régime. Morpho, une autre entreprise française, a elle aussi vendu un système de fichage, de collecte et d’analyse biométrique à l’État égyptien qui constitue une interface de surveillance des populations. Paris a par ailleurs traité pour des satellites qui déclenchent des alertes chez les opérateurs de renseignement. Des contrats liés à la vente de drones de surveillance, qui peuvent aussi être armés, existent également. Mais l’Égypte n’est pas le seul pays à profiter du « savoir-faire » à la française. Des échanges extrêmement approfondis sur le sujet sécuritaire ont cours entre les États du Golfe et la France. Notre pays ne fait d’ailleurs pas que renseigner, il enseigne aussi. Des CRS sont régulièrement dépêchés en Arabie saoudite pour former les forces de police saoudiennes, de même que des forces spéciales pour des entraînements conjoints.

Cette politique opportuniste peut-elle durer encore longtemps ?

Tony Fortin Il est bien sûr difficile de se prononcer sur la durée de ce genre de relations bilatérales. Ce qui est sûr, en revanche, c’est que cette politique de vente d’armes contribue d’abord et avant tout à la déstabilisation de régions entières, à la mort de dizaines de milliers de civils et au déplacement de millions d’autres. Ce genre de politique peut aussi fabriquer les guerres de demain, notamment dans la Corne de l’Afrique que les pays du Golfe tentent d’occuper avec l’aval de la France. L’Arabie saoudite, qui investit très fortement dans les ports de la mer Rouge, ne vient-elle pas d’installer une petite base militaire à Djibouti ? Dans un futur proche, un territoire allant de la mer Rouge au golfe de Guinée peut devenir le terrain de jeu meurtrier de pays aux intérêts divergents. Cette course à l’armement nous mène donc dans une impasse, où la France s’expose à des accusations de complicité liées à des crimes de guerre. Ce qui ne semble pas affecter l’Élysée qui, malgré l’arrivée d’un nouveau président, persiste et signe sur sa politique à court terme dans le Golfe, avec néanmoins des nuances notables concernant les acteurs. Qui sait, par exemple, que depuis 2017 le Koweït est devenu le premier client de la France en matière d’armement ? Un contrat pour des blindés Sherpa est en cours, de même qu’une commande pour des hélicoptères Caracal. Ce nouveau marché koweïtien est une manière discrète de continuer à pourvoir du matériel de guerre à la coalition arabe via la plateforme des pays du Golfe. Cela met en lumière un système de mutualisation qui sert au même objectif. Ce matériel militaire pourra être prêté aux Émirats arabes unis ou à l’Arabie saoudite dans le cas de conflits à venir et ce au nom de leurs propres objectifs militaires. Pour la France, le marché koweïtien est donc une manière d’aménager des sas par lesquels elle peut vendre ses armes sans que cela éveille les soupçons des quelques rares institutions qui tentent de réguler ce marché. En outre, le Koweït est, en plus d’Abu Dhabi, une base arrière des Forces spéciales engagées au Yémen.

Des contre-feux en France peuvent-ils encore freiner cette machine infernale ?

Tony Fortin C’est peut-être cela le plus inquiétant. La classe dirigeante française refuse de faire naître tout débat sur le sujet. On a un système très centralisé qui tourne autour de la figure du président de la République, qui concentre tous les pouvoirs. C’est lui qui donne le « la » dans le domaine des ventes d’armes, comme dans celui des opérations françaises extérieures (opex). Créer les conditions du débat pour infléchir cette politique mortifère serait pourtant salutaire. En ce sens, le combat des gilets jaunes est révélateur du manque de démocratie qui étouffe notre pays. Nous sommes dans un contexte où tout le monde est conscient du déficit démocratique lié au fonctionnement d’une Ve République à bout de souffle. Dans le cas de la France, seule une démocratisation de la vie publique et de l’État pourra permettre de revenir à un peu plus de raison en matière de diplomatie de l’armement.

Tony Fortin

Chercheur à l’Observatoire des armements

Entretien réalisé par Stéphane Aubouard
Au Proche-Orient, Paris vend des armes et de la surveillance (le chercheur Tony Fortin interviewé par Stéphane Aubouard, L'Humanité, 27 février 2019)
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28 février 2019 4 28 /02 /février /2019 19:15
Centre de rétention administrative de Rennes : visite de la sénatrice Christine Prunaud

Visite politique ce jeudi, au Centre de rétention administrative de Rennes. La sénatrice communiste des Côtes-d'Armor, Christine Prunaud a profité de son statut de parlementaire pour pousser les portes de ce centre, où sont "retenus" les étrangers en situation irrégulière.

Par Krystell Veillard


Le centre de rétention administrative de Rennes, ouvert en 2008, avec 56 places, est un des 24 centres du genre en France. C'est la première fois, que Christine Prunaud, la sénatrice des Côtes d'Armor pénètre dans ce type d'établissement. Elle y rencontre un homme, arrêté le matin à l'aéroport de Lorient. Pour avoir refusé de retourner en Guinée, il a été placé au centre de rétention adminstrative. 
 

De plus en plus d'étrangers à passer par le Cra de Rennes


La moyenne d'âge est de 28 ans dans le centre, où beaucoup des étrangers présents, sont originaires d'Afrique du nord. En 2018, 1179 personnes sont passés dans ce centre, c'est 10% de plus que l'année précédente ; et depuis fin 2017, les chiffres sont en augmentation. Selon la Cimade, l'Etat aurait donné des instructions pour renforcer les placements, après le double meutre à la gare Marseille -Saint-Charles en octobre 2017.
 

Durée plus longue des rétentions


Le nombre d'expulsions des personnes placées dans le Centre, tourne effectivement autour de 20 %. Ce pourcentage reste stable en revanche l'allongement de la durée de rétention est passée de 45 à 90 jours.
 

A quoi servent ces centres ?


A la fin de la visite la sénatrice s'interroge toujours, sur la raison d'être de ces centres.  Une visite qui la conforte dans son idée de leur suppression. "Il faut simplement qu'il y ait un accueil plus large, plus digne au niveau du gouvernement, organisé par les départements, les régions, mais bon sang, on est capable d'accueillir tous ces réfugiés !" conclut-elle. Elle va désormais pouvoir compléter son rapport sur les migrants.
 

Le reportage à Saint-Jacques de la Lande (35) de Catherine Carlier, Lionel Bonis et Jean-François Barré


A la fin de la visite la sénatrice s'interroge toujours, sur la raison d'être de ces centres.  Une visite qui la conforte dans son idée de leur suppression. "Il faut simplement qu'il y ait un accueil plus large, plus digne au niveau du gouvernement, organisé par les départements, les régions, mais bon sang, on est capable d'accueillir tous ces réfugiés !" conclut-elle. Elle va désormais pouvoir compléter son rapport sur les migrants.

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28 février 2019 4 28 /02 /février /2019 16:31
Avec Ian Brossat, taxons les grosses fortunes!

Les 8 personnes les plus riches de France possèdent autant que les 30% des français les plus pauvres.

Trop c’est trop.

Ian Brossat a décidé de proposer une taxe ‘Robin des Bois’ pour taxer à 80% les revenus qui excèdent 10.000€ par mois.

Le montant cumulé des 500 plus grosses fortunes de France atteint cette année le record de 650 milliards d'euros! 

Mais ce sont les aides sociales des pauvres qui leur coûtent un pognon dingue. 

"C'est de l'enfer des pauvres qu'est fait le paradis des riches"

(Victor Hugo, L'homme qui rit)

Le Figaro, Guillaume Poingt, 27 février:

" Adjoint d'Anne Hidalgo à la mairie de Paris et tête de liste communiste aux élections européennes, Ian Brossat propose une nouvelle tranche d'imposition, à 80%, pour les Français gagnant plus de 10.000 euros par mois.

Revenue sur le devant de la scène avec la crise des «gilets jaunes», la question de la fiscalité donne lieu à des propositions tous azimuts. Dernière en date: une taxe «Robin des bois», proposée par l'élu communiste Ian Brossat. Dans une tribune publiée mardi par Libération , l'adjoint à la maire de Paris - et tête de liste communiste aux élections européennes -, propose une tranche d'imposition à 80% pour les Français gagnant plus de 10.000 euros par mois, c'est-à-dire les 1% des Français les plus riches. Invoquant la justice fiscale, il explique: «Lorsqu'on gagne gros, on paye gros; lorsqu'on gagne petit, on paye petit».

Plus spécifiquement, l'élu communiste propose de créer quatre nouvelles tranches d'imposition supplémentaires. Objectif: «alléger le poids fiscal aujourd'hui supporté par les classes moyennes» et «faire davantage contribuer les Français les plus fortunés à la République». Parmi ces quatre nouvelles tranches de l'impôt sur le revenu, il y aurait donc une tranche «Robin des bois», avec un taux à 80% qui s'appliquerait sur la partie des revenus qui excède 10.000 euros (et non pas sur la totalité des revenus). Concrètement, si cette proposition était appliquée, une personne gagnant par exemple 15.000 euros par mois serait taxée à 80% sur la somme de 5.000 euros: elle devrait ainsi payer 4.000 euros d'impôts sur cette somme.

La proposition de Ian Brossat reprend les arguments d'une tribune de l'économiste Thomas Piketty parue en 2009. Dans cette tribune, l'économiste expliquait que «la taxation confiscatoire des revenus exorbitants est non seulement possible économiquement, mais souhaitable». Thomas Piketty citait notamment l'exemple des États-Unis où le taux de l'impôt fédéral sur le revenu applicable aux plus riches avait atteint 91% en 1941, sous la présidence de Roosevelt, ou encore l'exemple de la France où le taux supérieur a atteint 90% pendant l'entre-deux-guerres, avant de se stabiliser à 70% durant les Trente Glorieuses."

Avec Ian Brossat, taxons les grosses fortunes!
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28 février 2019 4 28 /02 /février /2019 05:34
Le texte s’accompagne d’un volet de 120 000 suppressions de postes, un projet contre lequel les fonctionnaires avaient déjà manifesté, il y a un an, comme ici, à Lorient.
Le texte s’accompagne d’un volet de 120 000 suppressions de postes, un projet contre lequel les fonctionnaires avaient déjà manifesté, il y a un an, comme ici, à Lorient. (Photo d’archives François Destoc)

La quasi-totalité des syndicats de fonctionnaires prévoient de boycotter, mercredi, le premier des « conseils supérieurs » qui doivent se réunir pour évoquer d’éventuels amendements à un projet de loi sur la fonction publique présenté, selon eux, « à la hussarde ».

Avant un passage en Conseil des ministres, fin mars ou début avril, en vue d’une adoption prévue avant l’été, le texte, qui s’accompagne d’un volet de 120 000 suppressions de postes, doit encore passer devant les trois conseils supérieurs de la fonction publique (territoriale mercredi, hospitalière, le 4 mars, de l’État, le 5 mars) et en « conseil commun », le 6 mars.

« Un boycott nous semble plus fort qu’un vote contre »

Cinq syndicats (CGT, FA-FPT, FO, UNSA, Sud) sur six de la « territoriale » ont prévu de boycotter la première réunion. Tous protestent, selon un communiqué commun, contre un projet de loi qui « constitue une attaque d’ampleur contre la fonction publique », même si leur avis lors de ces réunions peut être contourné par le gouvernement, qui n’a pas besoin d’un vote positif pour valider son texte.

Un jeu «dangereux»

« Un boycott nous semble plus fort qu’un vote contre », résume Johann Laurency, de la branche territoriale de FO-Fonction publique, qui dénonce un « ersatz de dialogue social ».

À Bercy, on s’attend à ce que le quorum ne soit pas rempli mercredi, tout en constatant qu’il « n’y a pas de forte mobilisation » chez les syndicats. Ces derniers, par exemple, n’appellent pas à la grève contre le texte, qui notamment étend le recours aux contractuels.

La stratégie syndicale consistant à ne pas déposer d’amendements à ce stade, poursuit-on dans l’entourage d’Olivier Dussopt, secrétaire d’État en charge de la réforme, est « dangereuse ». Car Olivier Dussopt peut, ou non, reconvoquer une instance dans les jours suivants, mais potentiellement, « ils ne pourront plus déposer du tout d’amendements ».

https://www.letelegramme.fr/france/fonctionnaires-boycott-syndical-contre-un-projet-mene-a-la-hussarde-26-02-2019-12218279.php

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28 février 2019 4 28 /02 /février /2019 05:27
Accord commercial avec Singapour - les scandales induits par le libre-échange par Ian Brossat, tête de liste du PCF aux élections européennes (L'Humanité, En débat, 27 février 2019)

Les scandales induits par le libre-échange par Ian Brossat, tête de liste du PCF aux élections européennes

25 novembre 2018 Ivry sur Seine . 38e Congrès du PCF. / MARIE-HELENE BOULARD IAN BROSSAT , @Julien Jaulin/hanslucasLe 13 février, en toute discrétion, le Parlement européen a validé un accord commercial avec le paradis fiscal Singapour. Peu importe que ce pays autoritaire n’ait même pas signé certaines conventions fondamentales de l’Organisation internationale du travail… Ce traité de libre-échange donnera les coudées franches aux multinationales, qui pourront recourir à un tribunal arbitral pour attaquer les législations des pays membres de l’Union européenne. Ces mêmes multinationales qui s’assoient allégrement sur le fisc et utilisent la fraude et l’évasion fiscales à hauteur de milliards d’euros !

La justice privée mise en place par ces traités semble tout droit sortie d’une utopie ultralibérale : les grands groupes peuvent ainsi obtenir des millions de dédommagements de la part des États qui ne leur ouvrent pas leurs portes. En mars 2018, un assureur néerlandais attaquait ainsi la Slovaquie pour ne pas avoir privatisé son assurance-maladie… Et que dire de la fiabilité de ces organismes, dont les jugements sont rendus par des experts la plupart du temps issus du monde de l’entreprise et rétribués à prix d’or ?

Au début du mois, c’était un traité entre l’Union européenne et le Japon qui entrait en vigueur. États-Unis, Canada, Australie… des accords de ce type, l’Union européenne en négocie (dans la plus grande opacité) et en conclut de nombreux. Le but est toujours le même : maximiser les profits des grands groupes. Moins de contrôles douaniers, moins de normes sanitaires ou environnementales, et des marchandises qui font le tour de la terre pour être déversées à des milliers de kilomètres de leur lieu de production.

Pourtant, les scandales induits par le libre-échange à tous crins ne manquent pas. Prenons le cas de l’industrie agroalimentaire : steaks hachés à la bactérie E. Coli, œufs au fipronil, viande de cheval dans nos lasagnes… Ces mêmes groupes qui contestent la moindre intervention des États et veulent en finir avec les normes n’hésitent pas à vendre des aliments dangereux pour la santé, produits dans des conditions terribles par des ouvriers et des employés sous-payés, à l’autre bout de l’Europe ou de la planète. Le tout sur un marché mondial fortement dérégulé et en proie à la spéculation la plus folle.

Un cinquième des flux de transport sont aujourd’hui destinés aux denrées alimentaires. Les traités de libre-échange sont de véritables bombes en matière d’émissions de gaz à effet de serre. Et ceux qui les dégoupillent sont les mêmes qui promettent la main sur le cœur de « rendre notre planète meilleure »… Il faut en finir avec cette logique absurde et destructrice. L’Europe ne peut plus être façonnée par et pour les multinationales. Ce dont nous avons besoin, ce n’est pas de plus de libre-échange, mais de renforcer les circuits courts et de soutenir l’agriculture paysanne.

Je propose une idée simple : une taxe sur tous les produits alimentaires qui ont parcouru plus de 1 000 kilomètres avant d’arriver dans nos assiettes. Pourquoi importer des denrées de l’autre bout du monde quand on produit les mêmes – et souvent en meilleure qualité – dans nos propres régions ? Chaque euro récupéré grâce à cette taxe sera investi dans la transition écologique et alimentaire, et le soutien aux agriculteurs. La course à la compétitivité accroît les profits des grands groupes et garnit les comptes en banque des plus riches. Elle détruit nos emplois, abîme la planète et coûte des milliards aux peuples. Changeons de logique, vite !

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28 février 2019 4 28 /02 /février /2019 05:12

Magnifique Cédric Herrou, militant solidaire de la vallée de la Roya, qui soutient ici l'Humanité avec des mots simples et vrais!

22 février: Revivez la Grande soirée de mobilisation pour l'Humanité: 4000 personnes et un plateau exceptionnel d'intervenants pour défendre le journal de la défense des classes populaires, de l'internationalisme, de l'exigence critique et culturelle

ils étaient là pour dire haut et fort leur soutien
Lundi, 25 Février, 2019

Monique Pinçon-Charlot, sociologue

« Face à une oligarchie de milliardaires qui possèdent plus que de 90 % des médias dominants et qui contrôlent l’idéologie, nous ne pouvons pas dissocier le combat pour l’Humanité de tous les autres combats que les riches mènent contre les pauvres, classe contre classe. »

Éliane Assassi, présidente du groupe CRCE au Sénat

« L’Humanité ne transige pas, elle donne des points de vue. Journal d’opinion, bienveillant, de confrontation, engagé et engageant, il est utile pour protéger les valeurs de notre République, bien trop souvent malmenées. »

Pierre Audin, fils de Maurice Audin

« Deux photos de mon père, faites par ma mère, sont célèbres. Sur l’une, il est en train de lire l’Huma, dont le titre est très reconnaissable : “Paix en Algérie” (…) Le journal a accompagné notre lutte, après l’assassinat de mon père, pendant soixante et un ans. »

Nicolas Devers-Dreyfus, président de la Société des lecteurs de l’Humanité

« Des milliers de lectrices et lecteurs tissent dans tout le pays un exceptionnel réseau de protection et de promotion de leur journal. Plus d’un million d’euros ont été réunis en quelques semaines. Les abonnements réalisés montrent que la mobilisation s’amplifie. »

Bernard Thibault, ancien secrétaire général de la CGT

« S’il fallait retenir une seule raison, et il y en a mille, pour laquelle il faut se battre pour la survie du journal, c’est qu’il n’y a que dans ce quotidien que le terme de progrès social est encore utilisé régulièrement. »

Kamel Guemari, délégué syndical McDonald’s

« Quand j’ai commencé cette lutte avec les salariés du McDonald’s de Marseille, je croyais que j’étais seul. Grâce à ce journal, j’ai découvert que d’autres personnes menaient les mêmes luttes, j'ai pu prendre contact et construire avec elles. »

Fabien Roussel, secrétaire national du PCF

« Tous les jours, je lis deux quotidiens nationaux indispensables à la réflexion : l’Humanité et le Figaro. Deux journaux de classe, deux visions du monde. (…). Mais comment seraient la France, nos débats politiques, sans l’Humanité ? Nous exigeons qu’il ne disparaisse pas, nous nous battons tous ensemble pour qu’il gagne des lecteurs et de l’audience, car c’est utile à la lutte que nous devons mener pour transformer cette société. L’Humanité doit vivre, l’Humanité vivra ! »

Olivier Besancenot, porte-parole du NPA

« Quand j’ai appris la possible disparition de l’Humanité, j’ai de suite été révolté. On ne peut pas imaginer une seconde qu’une telle disparition puisse s’organiser à bas bruit. Tout le monde est concerné ! C’est la liberté de la presse, la liberté d’information qui est remise en cause. »

Sandra Regol, porte-parole d’EELV

« On partage l’essentiel : des valeurs d’humanité, d’émancipation. Et on a au cœur de notre conscience l’idée que ceux qui oppriment la nature, les humains et tout particulièrement les plus défavorisés, sont les mêmes. »

Dominique Sopo, président de SOS Racisme

« L’Humanité nous rappelle que les combats contre les discriminations se mènent toujours dans la durée. Si ce n’est l’Huma, qui parlera, qui donnera la voix avec intelligence à ces luttes qui sont souvent méprisées comme étant le combat de ceux qui ne valent plus rien ? »

Mathilde Larrère, historienne

« Il y a peu, je cherchais à faire une histoire du groupe Manouchian, une histoire de Jules Durand, une histoire du 17 octobre 1961. Où est-ce que je trouve des articles historiques là-dessus ? Dans l’Huma ! Je défends une histoire populaire. Celle des sans-grade, des sans-voix, des sans-culottes, des gilets jaunes. Cette histoire, elle n’est pas dans les manuels scolaires, elle n’est pas dans les médias principaux : elle est dans l’Huma. C’est l’histoire de ceux que l’on prend pour des vaincus et qui sont souvent des vainqueurs. »

Patrice Bessac, maire PCF de Montreuil

« Je pense aux journalistes de l’Humanité, à celles et ceux qui se battent dans un conteste épouvantable pour les médias, où la pensée critique est sans cesse remise en cause par la pensée du clash. »

Clémentine Autain, députée FI

« Les fascistes se sont beaucoup battus contre l’Huma, ils n’ont pas eu sa peau. Il est hors de question que le néolibéralisme, le monde de l’argent et la loi du profit aient aujourd’hui la peau de l’Humanité ! »

Benoît Hamon, fondateur de Génération.s

« Les plus pauvres parmi les plus pauvres, les plus persécutés parmi les persécutés, les migrants qui meurent en Méditerranée, si on voit leur corps, leur colère, leur parole, c’est souvent d’abord et seulement dans l’Huma. (...) Dans l’Humanité, on regarde dans les yeux la détresse là où elle est. »

Laurence De Cock, historienne

« Je veux rendre hommage à l’Huma pour avoir alerté et relayé la parole des élèves du lycée Arago arrêtés l’an dernier. »

Cédric Villani, mathématicien et député LaREM

« Perdre l’Humanité, ça serait perdre un élément indispensable de la biodiversité des idées qui font la nation. »

Aurélie Trouvé, membre d’Attac

« L’Humanité fait le lien entre les grévistes pour le climat et les gilets jaunes qui montrent que la fin du monde et la fin du mois sont un même combat. Comme agroéconomiste, je suis heureuse de pouvoir y lire une critique acerbe de l’agriculture productiviste et des dégâts du néolibéralisme. »

Vikash Dhorasoo, ancien footballeur international

« C’est une évidence de soutenir l’Humanité, qui représente mes opinions politiques. J’espère qu’il existera encore longtemps, je serai là pour aider et soutenir. »

Anne Eydoux, des Économistes atterrés

« En tant qu’économistes atterrés, ce journal porte notre voix. »

Jean-Jacques Aillagon, ancien ministre de la Culture

« J’ai été ministre de Chirac, alors pourquoi soutenir l’Humanité ? Parce que c’est un bon journal, que je lis quotidiennement. (…) J’appelle l’État, le ministère de la Culture, à mobiliser toutes ses possibilités, toutes ses réserves de crédit disponibles pour assurer la pérennité de la presse en France. »

Erik Orsenna, écrivain et académicien

« Puisque la CGT était là, il fallait que l’Académie française soit là aussi ! (…) Qu’est-ce que ça veut dire, humanité ? Ça veut dire à la fois le genre humain et la bienveillance, qui sont en train de disparaître. (…) Abonnez-vous à l’Humanité, c’est bon pour votre humanité ! »

Anousone Um, délégué syndical chez Free

« Lorsque la direction de Free et tous les acolytes de M. Niel ont souhaité vendre mon entreprise, l’Humanité était là pour couvrir l’événement. C’est lui qui a permis de lever l’omerta. »

Hervé Le Treut, climatologue, académicien des sciences

« L’Humanité a relayé ces sujets sur le climat avec une grande objectivité, une grande précision, un grand respect de la complexité des problèmes posés, et puis aussi un grand engagement, et je pense que ça va avec. »

Yvan Le Bolloc’h, artiste

« Si Jaurès a su sortir le journal l’Huma de l’ornière, nous le ferons aussi ! Je suis abonné depuis hier, une bonne nouvelle ! À très bientôt ! »

Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT

« L’Humanité, c’est la lecture importante de tous les jours pour bon nombre de militants CGT, tant pour les arguments que pour l’écho des luttes et la reconnaissance du mouvement social. (…) Être un journal à contre-courant des idées dominantes, c’est un label de qualité. »

Élisabeth Roudinesco, historienne, psychanalyste

« Je voudrais saluer ses formidables pages culturelles qui ont défendu magnifiquement et sans sectarisme la psychanalyse contre toutes les attaques immondes de ces dernières années. »

« Enfants de l'invincible espoir

Nous continuons sans faiblesse

Du petit matin au grand soir

Ils ne tueront jamais Jaurès  »

HK Chanteur

Sébastien Crépel, Audrey Loussouarn, Lola Ruscio et Aurélien Soucheyre
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27 février 2019 3 27 /02 /février /2019 20:31
Salon de l'agriculture. Les politiques sommés de sortir les paysans de l'ornière (Olivier Morin, L'Humanité, Jeudi 28 février)
Salon de l’agriculture. Les politiques sommés de sortir les paysans de l’ornière
Jeudi, 28 Février, 2019

Au rendez-vous annuel de la porte de Versailles à Paris, les agriculteurs oscillent entre amertume et volonté de se saisir des prochaines échéances pour changer la politique agricole.

Tout ne va pas pour le mieux dans le meilleur des mondes agricoles. Les allées du Salon résonnent, cette année encore, de l’écho des attentes et des revendications des travailleurs de la terre et de ceux, moins visibles, de la mer. Si les curieux peuvent parfois s’en rendre compte au fur et à mesure des rencontres, c’est surtout à destination des décideurs politiques que les agriculteurs veulent faire passer leurs messages. D’autant que, après le discours de Rungis d’Emmanuel Macron en 2017 et la tenue d’états généraux de l’alimentation censés calmer la guerre des prix menée par la distribution et l’industrie, les attentes sont loin d’être comblées.

Sur le stand de la Confédération paysanne, on attend toujours la venue d’Édouard Philippe. Nicolas Girod, éleveur de vaches de race montbéliarde et secrétaire national du syndicat, lui a malgré tout fait part de sa déception, lors d’une rencontre qui a eu lieu en début de semaine, au sujet de la loi agriculture et alimentation. « On a basculé sur la création de valeur, mais sans répondre à la question de la répartition de celle-ci », note-t-il. Si le paysan salue l’annonce par Emmanuel Macron d’une commission d’enquête parlementaire sur les négociations commerciales, il souligne que celles-ci « sont déjà terminées » et que, dans le cadre d’une loi sans contraintes, il y a tout lieu de penser qu’elles continueront à être en défaveur des producteurs.

double enjeu de souveraineté et de démocratie alimentaire

Trois mois avant les élections européennes, la politique agricole commune (PAC) post-2020 agite les conversations. La Confédération paysanne milite pour des politiques agricole et alimentaire communes qui répondent au double enjeu de souveraineté et de démocratie alimentaire. Dans la délégation que conduisait hier Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, cette proposition faisait d’autant plus écho qu’elle figure dans le programme défendu par Ian Brossat, tête de liste aux élections européennes et également membre de la délégation. Auprès des organisations syndicales agricoles auxquelles ils ont rendu visite, ils ont exprimé leur refus de voir diminuer le budget de la PAC actuelle et leur volonté de garantir les revenus par des prix planchers. Pour le président du Mouvement de défense des exploitants familiaux (Modef), cette mesure va dans le bon sens et pourrait être prise rapidement. « Des prix minimums garantis dans chaque pays et pour chaque produit, on sait faire », assure l’éleveur corrézien, dont la bataille pour des prix rémunérateurs est la marque de fabrique du syndicat. Pointant l’abstention qui a marqué le scrutin aux chambres d’agriculture, alors que celui-ci en était traditionnellement épargné, il craint que les agriculteurs boudent les urnes aussi aux européennes. Même crainte du côté de la Coordination rurale. Son président, Bernard Lannes, dénonce un chef de l’État qui se montre pendant des heures au Salon de l’agriculture, « mais qui ne fera campagne que comme rempart aux extrêmes lors des élections ». Il pointe un écœurement des agriculteurs, nourri par des prix bas dans toutes les productions. Arpentant lui aussi les allées du Salon, Benoît Hamon s’interroge sur la mise en place d’un prix minimum d’entrée, pour faire face à un dumping fiscal, social et environnemental. Une disposition qui nécessite de sortir du cadre de la « concurrence libre et non faussée » imposée par le dogme libéral de l’UE et qui impose de mettre fin aux négociations ou aux ratifications d’accords de libre-échange. Des mesures fortes que se propose de mettre en œuvre le PCF, mais qui rencontrent un écho mitigé auprès de la FNSEA (majoritaire) et du syndicat Jeunes agriculteurs (JA). Ces deux organisations persistent à nourrir encore des espoirs dans la loi agriculture et alimentation, issue des états généraux, pour que les prix à la production soient rehaussés. « Pour y parvenir, il faudra nécessairement développer le rapport de forces », reprend André Chassaigne, député communiste. Reste que si elle est prise avec plus ou moins de vigueur selon les syndicats, la question de la rémunération du travail paysan monte dans les campagnes. Elle nécessitera du courage politique pour en tirer les résultats attendus.

Olivier Morin
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