Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
5 avril 2019 5 05 /04 /avril /2019 14:45
Européennes.  Ian Brossat de loin le meilleur à gauche (L'Humanité, vendredi 5 avril 2019)
Européennes. « Ian Brossat de loin le meilleur à gauche »
Vendredi, 5 Avril, 2019

Le candidat communiste a tiré son épingle du jeu hier soir, lors du premier débat télévisé consacré aux européennes. Nous avons suivi sa prestation auprès de militants communistes qui organisaient une écoute collective dans le 20ème arrondissement de Paris

« Ce soir, c’est le grand soir » s’enthousiasment des militants communistes du XXème arrondissement de Paris, quelques minutes avant le top départ d’un rendez-vous politique déterminant pour la tête de liste PCF. Devant leur poste, un brin anxieux, ils sont une dizaine à avoir voulu partager cette étape importante de la campagne, pour laquelle ils ont arraché la présence de leur candidat, dans un premier temps blacklisté du casting de France 2. Car si ce soir Ian Brossat se tient debout derrière son pupitre, aux côtés des autres têtes de liste, c’est aussi grâce à la mobilisation des militants communistes. Linda est l’une d’entre eux. « A force d’e-mails et de coup de fil, on a réussi à convaincre France 2 d’appliquer cette fameuse représentativité électorale qu’elle se targue d’incarner, raconte-t-elle. Si Ian n’avait pas été là ce soir, le service public aurait été directement complice de ce qu’il serait arrivé à l’Europe ». 
 
À leurs yeux, ce débat est avant tout un combat de « communication politique », très codé. Damien estime par exemple que l’enjeu pour son candidat est de se faire remarquer. Comment ? « En lâchant deux-trois punchlines. Il n’y a au fond que ça pour que les gens le retiennent, et que le parti fasse du bruit » pense-t-il. Alors quand son candidat interpelle Nathalie Loiseau, c’est l’ovation. «Si ne pas avoir accueilli l’Aquarius, c’est un modèle de fierté pour vous, nous ne devons pas avoir les mêmes valeurs», lâche-t-il.
 
Très vite, le candidat communiste s’impose par sa clarté, refusant de s’enfermer dans le piège du pugilat. Il ne s’adresse pas à ses adversaires politiques sur le plateau, mais aux classes populaires qui le regardent derrière l’écran. « On sent dans sa posture et sa façon de s’exprimer une volonté de ne pas entretenir l’hostilité à laquelle les autres candidats participent, en s'interpellant et en s'interrompant constamment », constate Emmanuel.
«En abordant les questions du travail à minuit, vous vous rendez compte que les principaux intéressés sont déjà couchés car ils travaillent demain?»
À cette sérénité s’ajoute une vraie maîtrise des dossiers. «  Il est le seul  à avancer des chiffres en rapport avec une réalité qu’il connaît, celle des ouvriers, se félicite le militant communiste. Il est aussi le seul à les mettre en perspective, en soulignant notamment le salaire de Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, qui gagne plus de 30 000 euros par mois et qui demande en même temps à la France de ne pas augmenter le SMIC. C’est là sa vraie force ». Car Ian Brossat aura été l’un des seuls candidats à remettre systématiquement dans le débat les urgences sociales et à formuler des propositions concrètes. Après un long volet sur le Brexit et l’immigration, il interpelle les journalistes : «En abordant les questions du travail à minuit, vous vous rendez compte que les principaux intéressés sont déjà couchés car ils travaillent demain?». Sur l’environnement, alors que les candidats Yannick Jadot et Benoit Hamon comptaient tirer leur épingle du jeu sur le sujet, là aussi le candidat communiste se démarque. « La pollution est un crime. 50 000 morts par an en France, 600 000 morts au niveau de l’Union européenne. Qui est le coupable ? interroge Ian Brossat. Pas l’ouvrier qui utilise sa voiture diesel. Mais les ménages les plus riches, qui polluent 40 fois plus que les modestes ». Une adresse aux gilets jaunes, et à tous ceux qui refusent d’opposer les fins des mois à la fin du monde.
 
À l’issue du débat flotte un parfum de satisfaction et de fierté dans les rangs militants. Revigorés par la prestation de leur candidat, tous ressortent encore plus déterminés à mener campagne. D’autant que la tête de liste de communiste séduit bien au-delà des rangs du PCF. « Plusieurs amis à moi, qui n’ont pourtant aucun engagement politique particulier, m’ont avoué trouver les arguments de Ian Brossat percutants. C’est encourageant », se réjouit Linda. Un sentiment confirmé par les commentaires sur les réseaux sociaux. Au point que la porte-parole de La République en marche, Aurore Berger a même twitté : « Brossat de loin le meilleur à gauche ». Les chaines privées, qui refusent toujours d’inviter les communistes à leur grand rendez-vous politiques de campagne, vont devoir revoir leur copie….
Martin Gosserand et Maud Vergnol
Partager cet article
Repost0
5 avril 2019 5 05 /04 /avril /2019 12:12
Débat France 2: la gauche se ressemble sur le fond, Ian Brossat se révèle sur la forme (Rachid Laïreiche, Libération, 5 avril 2019)
Débat: la gauche se ressemble sur le fond, Ian Brossat se révèle sur la forme

Un débat télévisé, premier du genre, a réuni jeudi douze têtes de liste pour les Européennes, dont, classés à gauche, Benoît Hamon, Yannick Jadot, Raphaël Glucksmann, voire Ian Brossat et Manon Aubry.

Jeudi soir, lors du premier grand débat pour les Européennes, on a eu le droit à du bruit, de la confusion, des interpellations et un constat sans surprise : sur le fond aucune grande différence entre Benoît Hamon, Yannick Jadot, Raphaël Glucksmann, voire Ian Brossat et Manon Aubry. Face à une droite très à droite, la gauche a défendu l’accueil des migrants et placé l’écologie au cœur de son projet. Le candidat Place Publique – PS, Raphaël Glucksmann, qui a répété à plusieurs reprises qu’il n’était pas un politique professionnel, a étonné son monde en conclusion. L’essayiste a tendu une nouvelle main à Hamon et Jadot : «J’ai eu du mal à rentrer dans le débat parce que depuis tout à l’heure je me demande pourquoi on n’est pas ensemble pour porter ce débat ! Nous ne sommes pas à la hauteur des périls et l’histoire nous jugera.» Les concernés ont regardé ailleurs.

A lire aussi

Européennes, le débat introuvable

Du coup, au milieu du brouhaha, on s’est amusé à guetter le comportement des uns et des autres candidats de gauche. Benoît Hamon ? Il a dégainé son air le plus sérieux afin de prouver son expérience et rassurer les électeurs de gauche. Yannick Jadot ? Facile à l’oral, précis sur le fonctionnement du parlement européen, il a tenté de tirer son épingle du jeu sur les questions écolos. Logique. Mais ce soir, sur le plateau, tout le monde a joué au vert, même le plus nationalistes des nationalistes. Pas simple. Raphaël Glucksmann ? Stressé au départ, hésitant à l’arrivée. Il n’a jamais réussi à s’imposer, imprimer un rythme. Le leader de Place publique a tout de même eu le temps de rappeler son amour pour l’Europe et sa sincérité dans son engagement.

Le communiste a surpris son monde

Manon Aubry ? La candidate de la France insoumise a elle aussi découvert l’exercice du débat. Habitués à voir ferrailler Jean-Luc Mélenchon, avec une certaine facilité, lors des débats, les insoumis ont découvert une candidate accrocheuse. On retiendra qu’elle a coincé au coin du mur la candidate de La République en marche, Nathalie Loiseau qui a voté en plateau pour l’interdiction du glyphosate. L’ancien porte-parole d’Oxfam lui a rappelé que le 15 mars, lorsque deux ministres «paradaient aux marches climat», les députés de la majorité votaient «pour la production de pesticides interdits en France pour les vendre ailleurs». Pas mal. Manon Aubry a ajouté: «Votre en même temps détruit notre planète.»

En fait, jeudi soir la surprise est venue de Ian Brossat. La tête de liste communiste n’était pas attendue. Ces derniers temps, il a tenté de se tenir à l’écart des embrouilles entre Jadot, Hamon et Glucksmann. Une manière de se démarquer. De prendre de la hauteur. Tout au long de la soirée, il a déroulé ses idées. Direct, clair. Le communiste a surpris son monde, même ses propres camarades. «Si ne pas avoir accueilli l’Aquarius, c’est un modèle de fierté pour vous, nous ne devons pas avoir les mêmes valeurs», a-t-il lâché. Ian Brossat a également défendu une politique écologique en rappelant que la pollution est un «crime» avec 50 000 morts par an en France et 600 000 en Europe. Les rouges se mettent chaque jour un peu plus au vert.

Certains endroits totalement inattendus

Le communiste n’a pas oublié de faire des bisous à ses électeurs et aux classes populaires. En seconde partie d’émission, après un long volet sur l’immigration, le maire adjoint de Paris a interpellé les journalistes subtilement : «En abordant les questions du travail à minuit, vous vous rendez compte que les principaux intéressés sont déjà couchés car ils travaillent demain?» Sa prestation a fait causer sur les réseaux sociaux. Certains ont découvert son existence. Les louanges sont tombées de partout, même de certains endroits totalement inattendus. La porte-parole de La République en marche, Aurore Bergé a tapoté sur Twitter : «Brossat de loin le meilleur à gauche.» Après un passage chez Sarkozy, Juppé, Fillon et aujourd’hui chez Macron, Ian Brossat a-t-il réussi à convertir Aurore Bergé au communisme ?

Rachid Laïreche 
Partager cet article
Repost0
4 avril 2019 4 04 /04 /avril /2019 10:23
Tribune libre convention unédic. Pas de culture sans droits sociaux ! - Tribune libre, par Pierre Darhéville, député PCF des Bouches-du-Rhône, L'Humanité, 4 avril 2019
Tribune libre convention unédic. Pas de culture sans droits sociaux !
Jeudi, 4 Avril, 2019

Pierre Dharréville
Député des Bouches-du-Rhône, responsable du PCF en charge de la culture

Le gouvernement, à la veille de l’ouverture des négociations de la convention Unédic pour les deux ans qui viennent, a, par le biais de « lettres de cadrage », invité les « partenaires sociaux » à effectuer 3,9 milliards d’économies sur trois ans. Ce qui frise l’indécence quand on sait que moins de 45 % des salariés privés d’emploi sont aujourd’hui indemnisés. C’est une aubaine pour le patronat, qui se voit ainsi conforté dans son refus obstiné d’augmenter les cotisations, refuse toute mesure dissuasive visant à réduire l’usage abusif des contrats courts et ne voit ces « économies » que dans le cadre d’une réduction drastique des prestations. Ce « cadrage », s’il devait advenir, se traduirait ainsi par une réduction massive des allocations-chômage pour tous les emplois précaires, notamment intermittents du spectacle. Ce n’est pas admissible ! Avec cette offensive idéologique, le gouvernement, qui prétend que 20 % des chômeurs gagneraient plus au chômage qu’en travaillant (chiffre immédiatement démenti par l’Unédic), tout en refusant de contraindre à une augmentation des cotisations, a décidé de « niveler par le bas ». Le 21 janvier 2019, toutes les organisations professionnelles du spectacle, de l’audiovisuel et du cinéma, syndicats de salariés comme d’employeurs, sont parvenues à un accord sur l’indemnisation spécifique des artistes et techniciens intermittents, dans le cadre des annexes 8 et 10 de la convention Unédic. Cet accord pérennise les acquis gagnés en 2016, en les améliorant. Cette unanimité, dans le contexte actuel, mérite d’être saluée. Ce que refusent le Medef et ses alliés ! À l’obstination de la partie patronale à revenir sur l’accord du 21 janvier s’ajoute la duplicité de ce gouvernement, qui d’une main prétend protéger l’indemnisation des intermittents et de l’autre entend leur faire payer les « économies » qu’il enjoint à l’Unédic de faire sur l’indemnisation des travailleurs privés d’emploi. Le régime des intermittents est indispensable à la défense du service public de la culture. Non seulement parce qu’il permet à plus de 100 000 travailleurs des arts du spectacle en situation d’emploi discontinu d’effectuer leur métier et d’en vivre, le plus souvent modestement, et qu’il est ainsi une des conditions du service public de la culture. Toute réduction supplémentaire de leurs droits sociaux aggraverait non seulement leur précarité, mais affaiblirait durablement le service public de la culture, déjà si menacé. À l’occasion des manifestations interprofessionnelles du 3 avril, où l’ensemble des salariés du spectacle, de l’audiovisuel et du cinéma, intermittents ou non, ont tenu toute leur place aux côtés des journalistes-pigistes, des intérimaires et de l’ensemble des travailleurs précaires, le Parti communiste rappelle que l’existence de nombreux artistes-interprètes et techniciens qualifiés, en situation d’intermittence ou non, est une condition majeure pour la reconstruction des politiques culturelles de notre pays. En cette année du 60 anniversaire du ministère de la Culture, l’actuel gouvernement poursuit son démantèlement, tout en remettant en cause le régime des subventions sans lesquelles les arts vivants seraient privés des moyens d’exister, déstabilise les dispositifs de formation et de transition professionnelle propres à ces secteurs…, tout en préparant une réforme drastique de l’audiovisuel public, un « plan de restructuration » de l’AFP, etc. C’est d’une refondation complète de ses missions, assortie des moyens correspondants, dont a besoin le service public des arts et de la culture, de la presse et des médias, et non d’une nouvelle casse des droits sociaux de ses acteurs.

Pierre Dharréville

Député des Bouches-du-Rhône, responsable du PCF en charge de la culture

Partager cet article
Repost0
4 avril 2019 4 04 /04 /avril /2019 10:20
OUI à l’Europe des gens, NON à l’Europe de l’argent - par Glenn Le Saoût (édito du Viaduc pour la fête du 1er mai du PCF, fête du Viaduc, place Allende)

OUI à l’Europe des gens, NON à l’Europe de l’argent - par Glenn Le Saoût

Dans une société où l'humain s'est fait surclasser par le capital où l'individualisme triomphe sur l'entraide et le partage, il existe sous cette ombre pesante une étonnante lumière. Cette lumière porte un nom, celui du communisme.

Nous voulons faire du commun, construire ensemble ce projet de société qui place l'être humain et notre planète au cœur de tous ses choix, c'est cela le communisme. Et le communisme, en ce 21e siècle, reste une idée neuve ! Nous continuerons à œuvrer pour les rassemblements les plus larges, pour l'union du peuple de France car c'est notre histoire, celle des communistes français, de ses élus et c'est certainement là, la grande différence avec toutes les autres forces politiques de gauche.

Dans cette année 2019 marquée par les élections européennes, le Parti Communiste Français présente une liste à l'image de la société. Rassemblant 50% d'ouvriers et de travailleurs, cette liste composée également d’étudiants, de retraités, d’une résistante, de novices, d’élus, etc.

C’est aussi une liste de personnes ordinaires ayant réalisé des choses extraordinaires à l'image de Loïc Pen (médecin urgentiste à l'hôpital de Creil), Arthur Hay (fondateur d'un syndicat de coursiers), Maryam Madjidi (Prix Goncourt du premier roman).

C'est en reprenant le pouvoir sur l'argent, sur la finance que nous réussirons à répondre aux besoins des peuples d'Europe, sans les mettre en concurrence. Voilà le beau défi que nous relèverons avec Ian Brossat à la tête d'une liste large et rassembleuse pour élire des communistes au Parlement européen.

Nous pouvons être extrêmement fiers de cette bataille que nous menons depuis bientôt un siècle face au capital.

Par exemple contre la dégradation de l'ensemble des services publics avec les fermetures de classes dans les établissements scolaires, de bureaux de postes de proximité, de tribunaux, de centres d'impôts ou bien encore des services dans les hôpitaux, avec localement, la maternité de Guingamp ou bien encore la cardiologie à Morlaix.

Ces problèmes de fermetures sont l’objet d'intenses batailles menées par les syndicats, les comités de défense des services publics, les citoyens et le personnel trop souvent oubliés mais partout sur le terrain avec les communistes eux-mêmes, œuvrant inlassablement et sans compter au coeur de toutes ces luttes.

Plus que jamais nous devons unir nos forces.

Partager cet article
Repost0
3 avril 2019 3 03 /04 /avril /2019 19:13
Élections européennes. Elina Dumont, ancienne SDF, candidate sur la liste de Ian Brossat, jamais plus invisible (Audrey Loussouarn, L'Humanité, mercredi 3 avril 2019)
Élections européennes. Elina Dumont, jamais plus invisible
Mercredi, 3 Avril, 2019

Ancienne sans-abri, Elina Dumont a intégré la liste PCF aux européennes. Portrait d’une femme au tempérament bien trempé qui a un unique objectif en tête : lutter contre les exclusions et avoir de la voix pour ceux qui n’en ont pas.

Peu de marques sur le visage d’Elina Dumont témoignent de son passé chargé. Pas même son grand sourire, résultat de quatre ans de soins dentaires après une plongée dans le crack. Seule, peut-être, la voix de cette petite brune tonique et volubile est teintée d’années d’alcool et de cigarettes. Quel âge a-t-elle ? Elle a passé le « demi-siècle », tranche-t-elle. Refus catégorique d’en dire plus, « comme Dalida, paraît-il », s’amuse celle qui revendique de « lutter contre toute forme d’exclusion, y compris celle de l’âge ».

Elina Dumont, ancienne sans-abri aujourd’hui engagée sur la liste PCF aux européennes, a toujours pris soin de son apparence. Au point d’avoir fait partie, dit-elle, des « sans-abri invisibles » qui usent d’astuces pour rester propres ou passer des nuits au chaud – comme les boîtes de nuit « gratuites pour les filles ». Une dignité héritée de sa famille d’accueil normande, sans le sou. Pupille de l’État, elle y est placée à l’âge de 2 ans. Celle qu’on cantonne à « la gamine de la Dass » est « abusée par tout le village ». Exclusion du système scolaire à 14 ans, fugues à répétition jusqu’à sa majorité… Et puis, « à 18 ans, la rue (l)’attendait ». Lâchée dans la nature, elle se rend à Paris, car « comme tous les sans-abri, il s’agit d’aller dans la grosse ville la plus proche ». Les premiers jours, elle « erre, la trouille au ventre », avant de rencontrer d’autres sans domicile fixe. Dès lors, elle développe des « combines » car « ce sont les plus roublards qui s’en sortent ». Elle a 19 ans quand elle commence à se provoquer des malaises pour profiter d’une douche, d’un plat chaud et d’un lit à l’hôpital. Noyée souvent dans l’alcool, elle alterne entre squats et centres d’hébergement – avec son lot de « violences, surtout quand on est une femme ». Et puis, elle fait des ménages chez les « bourgeois », se prostitue pour un lit… avant de rencontrer l’écrivaine Marie Desplechin, pour qui elle garde une infinie reconnaissance de lui avoir prêté une chambre de bonne. C’est le tremplin.

À 44 ans, elle obtient « enfin » son premier logement social. « Je rêvais d’un toit depuis tellement longtemps. » Seulement, difficile de se « l’approprier », elle se sent vite « en prison ». « J’ai fait une dépression de six mois, puis j’ai hébergé toute la rue. J’avais du mal à me retrouver seule dans une pièce, explique-t-elle. J’étais déboussolée, je me lavais même dans une bassine dans la cuisine. » Aujourd’hui, elle n’a « que ça », son 19 m 2, dans le quartier de Jaurès. Et son vécu pour cette « révolution sociale » qu’elle rêvait d’engager lorsqu’elle se voyait assistance sociale. Conférences, tribunes sur le sans-abrisme, engagement pour la protection de l’enfance… Elina, pile électrique, est partout. Avec une condition : s’assurer de ne pas « faire le pompon, la SDF la plus connue de France ».

Toutes les occasions sont bonnes à prendre. « Sinon, qui va parler des sans-abri qui meurent tous les jours ? » Ponctuellement, elle intervient dans les Grandes Gueules de RMC. Dans l’émission, comme sur les réseaux sociaux, elle se fait « secouer » pour ses maladresses. « L’exclusion commence par les mots », dit-elle. C’est là-bas qu’elle rencontre l’élu de Paris Ian Brossat, dont elle remarque l’engagement pour le logement social et les centres d’hébergement, notamment dans le 16 e arrondissement. Il lui propose de rejoindre la liste PCF qu’il mène pour les européennes. Elle hésite, beaucoup, ayant peur que « tout le monde (lui) tombe dessus », et puis demande à l’élu « s’il a quelque chose à cacher, comme un compte en Suisse », rit-elle. Et la liste ? « Elle est incroyable ! Ça change de l’entre-soi qui fait que la société ne change pas. J’ai rien contre le fait qu’il y ait un mec de l’ENA mais qu’il n’y ait pas que ça… ! Et puis, les autres partis, “l’humain d’abord”, ils ne connaissent pas. »

Avant cela, Elina a déjà eu l’occasion de porter son expérience aux yeux des autres. Elle raconte tout, librement, dans Longtemps, j’ai habité dehors (1), sorti en 2013. Avec une sincérité déconcertante, elle bouscule aussi les spectateurs sur les planches dans son spectacle Des quais à la scène . Seule, sans artifice, elle y raconte le quotidien d’une femme à la rue. « J’ai mis dix ans à l’écrire, à le jouer dans ma chambre. Au début c’était violent, ça cognait et ce n’était pas drôle. » Depuis, elle le retravaille sans cesse, « il évolue en même temps (qu’elle) ». Car passer de la « survie à la vie » a pris du temps, les cauchemars et les psychothérapies font encore partie de son quotidien. Elle prend encore des nouvelles de ses potes sans abri, pour ceux en vie. Ils se montrent parfois « durs » avec celle qui s’en est sortie. « Ce qui, et c’est grave, me fait honte. Mais on ne se sort jamais de rien. » Autour d’elle, beaucoup l’ont « condamnée », pensant qu’elle finirait « en prison ou prostituée à Nation ». « C’est drôle d’avoir été une fille à la rue et de se retrouver sur une liste aux européennes », lâche-t-elle de son grand sourire.

Audrey Loussouarn

(1) Longtemps, j’ai habité dehors, d’Elina Dumont. Flammarion, 18 euros.

Comité de soutien finistérien à la liste aux élections européennes du PCF conduite par Ian Brossat: rejoignez le comité de soutien!

Élections européennes. Elina Dumont, ancienne SDF, candidate sur la liste de Ian Brossat, jamais plus invisible (Audrey Loussouarn, L'Humanité, mercredi 3 avril 2019)

Candidatures Européennes:

1. Ian Brossat (38 ans)

Professeur de français, Maire adjoint de Paris chargé du logement et de l'hébergement d'urgence, auteur de plusieurs livres, dont le dernier sur la nouvelle économie "Airbnb, la ville ubérisée". Outre son combat pour la régulation des géants du numérique, Ian Brossat a ouvert le premier centre d'hébergement pour sans-abris dans le 16e arrondissement de Paris".

2. Marie-Hélène Bourlard (61 ans)

Ouvrière textile pendant 43 ans à Poix dans le Nord et figure du documentaire "Merci Patron!". Marie-Hélène Bourlard a été à la tête du combat face à Bernard Arnault, première fortune de France (57 milliards de patrimoine) afin d'éviter la délocalisation de son usine. Le 26 mai prochain, elle deviendra la première femme ouvrière à siéger au Parlement européen.

3. Patrick Le Hyaric (61 ans)

Directeur du journal L'Humanité, député européen sortant et conseiller municipal d'Aubervilliers.

4. Marie-Pierre Vieu (51 ans)

éditrice, mobilisée sur les sujets de culture et engagée dans sa ville de Tarbes, députée européenne.

5. Mamoudou Bassoum (35 ans)

"J'avais pris deux choses en partant: le drapeau français et mon gilet jaune". Médaillé d'or aux championnats d'Europe de Taekwendo, le 1er décembre dernier, Mamoudou Bassoum est monté sur le podium des championnats d'Europe avec son gilet jaune sur les épaules, en soutien au mouvement qu'il a rejoint dès les premières heures. Ingénieur dans le Loiret.

6. Julie Pontalba (40 ans)

Enseignante au collège à Saint-Leu (La Réunion), Julie Pontalba est membre du Parti Communiste réunionais (PCR). Elle a été candidate de rassemblement des forces de gauche, et militante pour la paix.

7. Anthony Gonçalves (47 ans)

Cancérologue et enseignant à la faculté de Médecine de Marseille. Il milite contre les fermetures d'hôpitaux de proximité. A l'échelle européenne, il plaide pour la création d'un pôle public du médicament.

8. Maryam Madjidi (38 ans)

Prix Goncourt du premier roman (2017) et Prix Ouest-France étonnants voyageurs (2017) pour "Marx et la poupée". D'origine iranienne, Maryam n'est pas seulement une écrivaine reconnue et nouvelle figure de la littérature française: elle est aussi bénévole dans une association d'apprentissage de la langue française pour les réfugiés. 

9. Arthur Hay (28 ans)

Livreur (Deliveroo), Arthur Hay est à l'initiative du premier syndicat de France des coursiers à vélo. Face à l'ubérisation de la société, il milite pour la régulation à l'échelle européenne et une protection des salariés de la nouvelle économie.

10. Barbara Filhol (45 ans)

Aide-soignante, secrétaire générale du syndicat des EHPAD du Val-de-Marne, investie pour l'amélioration des de l'accueil de nos aînés et des conditions de travail du personnel soignant. Dans un pays comptant 14 millions de retraités, il s'agit d'un sujet de société majeur. 

11. Franck Saillot

Ouvrier de la papeterie Arjowigins de Wizernes dans le Pas-de-Calais, il a occupé avec ses collègues durant 3 ans, jour et nuit, son usine pour en éviter la fermeture et la délocalisation. Grâce à leur lutte, Franck Saillot et ses collègues ont trouvé un repreneur à l'automne 2018, et sauvé une centaine d'emplois. 

12. Claire Cemile Renkliçay

Co-présidente du Conseil démocratique kurde de France, militante pour la paix et élue à Grigny. 

13. Michel Jallamion (44 ans)

Président de la Convergence nationale des services publics, conseiller régional d'Ile-de-France. Membre du mouvement République et Socialisme.

14. Sophia Hocini

Salariée de l'économie sociale et solidaire à Paris, militante associative dans les quartiers populaires.

15. Stanislas Baugé

Chauffeur routier à La Rochelle (17), Stanislas Baugé s'est mobilisé avec ses collègues devant le Parlement Européen pour défendre les conditions de travail des routiers et éviter le dumping social et le travail détaché. 

16. Manuela Dona (48 ans)

Douanière et syndicaliste au Havre. Militante pour la création d'une Douane européenne.

17. Michel Branchi

Économiste, élu à l'Assemblée de Martinique, dirigeant du Parti communiste martiniquais, conseiller territorial de Martinique.

18. Elina Dumont (50 ans)

SDF pendant 15 ans, Elina Dumont est de ceux qui plaident pour le retour de l'ISF et un meilleur partage des richesses en France et en Europe. Désormais comédienne et chroniqueuse régulière aux "Grandes gueules" (RMC), elle soutient le mouvement des Gilets Jaunes.

19. Benjamin Amar (42 ans)

Professeur d'histoire-géographie au lycée Gutemberg de Creteil, débatteur reconnu sur les plateaux télés, responsable syndical dans le Val-de-Marne

20. Sarah Chaussy

Paysanne, conseillère municipale à Sceautres, petit village de 150 habitants en Ardèche. 

21. Loïc Pen

Médecin à l'hôpital de Creil, il a démissionné de son poste de chef de service des urgences pour protester contre la fermeture de la maternité. Lanceur d'alerte.

22. Christine Mequignon

Cheminote en Auvergne-Rhônes-Alpes, représentante des salariés à la SNCF.

23. Pascal Pontac

Grutier au port de Saint-Nazaire, responsable du syndicat des ports et docks.

24. Michèle Picard (51 ans)

Restauratrice, maire de Vénissieux.

25. Ralph Blindauer

Avocat au barreau de Metz, il a défendu de nombreux salariés en lutte dans toute la France, comme les 300 salariés marseillais d'une chaîne de fastfood, les métallos dijonnais contre TRW, ou encore les embouteilleurs aux Pennes-Mirabeau. Il a contribué au film "En Guerre" présenté au dernier Festival de Cannes.

26. Anne Laure Perez

Artiste sculptrice, maire-adjointe à Gennevilliers.

27. Franck Merouze

Salarié de la grande distribution, il a également accompagné les salariés de la biscuiterie Jeannette dans leur combatr victorieux pour sauvegarder les emplois (Calvados)  

28. Marianne Journiac

Infirmière syndicaliste à l'Assistante publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP). Dirigeante de "République et Socialisme".

29. Belaïde Dedreddine

Vice-président du Conseil départemental de Seine St Denis en charge de l'écologie urbaine.

30. Amandine Miguel

Ancienne porte-parole de l'inter-LGBT, Amandine Miguel est militante féministe engagée contre l'homophobie? Paris.

31. Nacim Bardi

Ouvrier métallurgiste à Saint-Saulve et représentant syndicaliste.

32. Cinderella Bernard (40 ans)

éducatrice spécialisée, première adjointe de sa commune, présidente du groupe communiste au Conseil Départemental des Côtes d'Armor, militante associative

33. Jean Luc Bou

Enseignant, militant Droits Humains à SOS Méditerranée en Occitanie (34).

34. Isabelle Liron

Salariée à Pôle Emploi en Bourgogne Franche Comté, syndicaliste

35. Dominique Pani

Employé dans le secteur de l'énergie (26).

36. Hulliya Turan

Assistante sociale, militante des droits humains à Strasbourg.

37. Khaled Bouchajra

Employé chez Amazon. Syndicaliste sur le site de Saran dans le Loiret

38. Katja Krüger (43 ans)

comédienne-chanteuse franco-allemande, ancienne syndicaliste et socialiste ouvrière allemande, élue à la Petite Enfance à Rennes

39. Pierre Lacaze (53 ans)

Infirmier, élu à la Métropole de Toulouse

40. Aicha Dabale

Militante féministe et altermondialiste vivant à Bagnolet (93), Aïcha Dabale est engagée sur la scène internationale dans la lutte contre les violences faites aux femmes

41. Jean Mouzat

Paysan, président du Modef (Mouvement de Défense des Exploitants Familiaux). Elu à Tulle

42. Delphine Pietu (48 ans)

Directrice de l'école primaire de la commune de Thénioux où elle est maire-adjointe (18)

43. Denis Lanoy

Metteur en scène de théâtre à Nîmes. militant des droits sociaux des artistes, des écrivains et intermittents du spectacle.

44. Charlotte Blandiot-Faride (37 ans)

Maire de Mitry-Mory (77)

45. Arnaud Petit

Ouvrier métallurgiste, maire de Woincourt dans la Somme

46. Virginie Neumayer (44 ans)

Technicienne, syndicaliste à EDF

47. Aurélien Gall (36 ans)

Représentant des salariés de l'agriculture. Conseiller prud'homal. Président de la Fédération colombophile de Picardie.

48. Patricia Tejas

Agent administratif des Finances Publiques. Secrétaire générale d'une fédération des Finances. Militante auprès des sans-papiers (67)

49. Aurélien Aramini

Professeur de philosophie au Lycée Gustave Courbet à Belfort

50. Sandrine Macigno

Travailleuse de l'Etat sur la base navale de Cuers dans le Var, syndicaliste (83)

51. Cyrille Bonnefoy

Infirmier, maire de la Ricamarie (42)

52. Emilie Lecroq (37 ans)

Militante de l'éducation populaire à Saint-Ouen (93).

53. Emmanuel Trigo (44 ans)

Enseignant et responsable syndical dans le Var (83

54. Cathy Apourceau Poly

Attachée territoriale, sénatrice du Pas-de-Calais

55. Michel Stefani

Conseiller à l'Assemblée de Corse (20)

56. Lucie Martin (18 ans)

Étudiante syndicaliste à Sciences-Po Grenoble.

57. Youssef Benamar

éducateur spécialisé, artiste et élu de la ville d'Allonnes (72)

58. Christelle Dumont

Aide-soignante de l'hôpital Yves Lanco à Belle-Ile-en Mer (Morbihan), syndicaliste, qui a fait une grève de la faim pour protester contre les conditions de travail dans l'hôpital public

59. Sébastien Nugou

Cheminot dans le Loiret. Secrétaire régional syndicat SNCF

60. Laëtitia Maure

Aide à domicile dans les Pyrénées-Orientales

61. David Blaise

Ouvrier métallurgiste et syndicaliste en Meurthe-et-Moselle

62. Lamya Kirouani

Fonctionnaire territoriale. Vice-présidente du Conseil Départemental du Val-de-Marne (94)

63. Aurélien Crifo (37 ans)

Auteur et interprète. Gilet Jaune (68)

64. Maryline Lucas

Maire de Guesnain (59)

65. Yves Dedevec

Salarié Airbus en Loire-Atlantique

66. Mina Idir (43 ans)

Responsable d'exploitation dans le transport de marchandise, secrétaire départementale PCF Vaucluse, militante associative

67. Glenn Le Saout (20 ans)

étudiant, ancien président de la FIDL Bretagne (syndicat lycéen), bénévole dans une association sportive 

68. Geneviève de Gouveia (56 ans)

Militante au Secours Populaire à Montluçon, conseillère départementale de l'Allier

69. Alain Pagano

Enseignant chercheur en écologie et biologie à l'université d'Angers, conseiller municipal à Angers

70. Sandra Blaise (45 ans)

Formatrice, syndicaliste (88)

71. Edmond Baudouin (76 ans)

Dessinateur de BD et écrivain. Alpes-Maritimes

72. Ghislaine Noirault

 Ouvrière retraitée à Trimouille (86)

73. Florian Monteil

Ingénieur agronome. Syndicaliste agricole du Lot-et-Garonne

74. Nathalie Fabre (45 ans)

Présidente d'un club de Rugby en Dordogne et du club Agenais. Maire de Beaumont-du-Périgord

75. Fréderic Boulanger

Psychiatre à Nancy

76. Cécile Cukierman (42 ans)

Professeur d'histoire-géographie, sénatrice de la Loire, porte-parole du PCF avec Ian Brossat

77. Gilbert Garrel

Cheminot syndicaliste, président de l'Institut d'Histoire Sociale

78. Odette Nilès (94 ans)

 Grande résistante française arrêtée par les Nazis en août 1941. Fiancée de Guy Môquet. Doyenne de la liste

79. André Chassaigne (68 ans)

Principal de collège, président du groupe communiste GDR à l'Assemblée Nationale

Partager cet article
Repost0
3 avril 2019 3 03 /04 /avril /2019 19:06
Hubert Wulfranc (photo L'Humanité)

Hubert Wulfranc (photo L'Humanité)

Hubert Wulfranc présente les propositions communistes pour relever le défi de la transition écologique.

Dans le cadre du Grand Débat discuté à l'Assemblée Nationale depuis hier, Hubert Wulfranc a présenté les propositions communistes pour relever le défi de la transition écologique. En premier lieu, le domaine de la mobilité des personnes, à l’origine du mouvement social, suppose un effort sans précédent pour garantir une plus grande accessibilité à des transports en commun plus propres (transports ferroviaires, autoroutes, bus, tramways....) En second lieu, les députés communistes demandent de respecter dès 2020 l’objectif de 500 000 logements par an en rénovation thermique dans le parc social et privé...Lire le détail des propositions 

 

M. Hubert Wulfranc. Les actions et débats sur la transition écologique livrent une exigence claire : celle-ci doit être menée dans un impératif de justice. C’était déjà la conclusion majeure de la Commission nationale du débat public sur la programmation pluriannuelle de l’énergie, la PPE. Vous l’avez totalement négligée.

L’enjeu est donc bien de conjuguer l’accès de tous aux besoins et droits essentiels et la réduction de l’empreinte écologique.

Le mouvement des gilets jaunes et la mobilisation pour le climat rassemblent cette même aspiration. Elle remet en cause le cœur même du système de production et d’échanges capitaliste et ses tares originelles : l’exploitation des hommes et des ressources dans une logique de profit maximum à court terme, qui gâche le travail et sa rémunération et liquide le bien commun, qu’il soit social ou écologique.

Tel est le diagnostic des députés communistes, qui ne vous surprendra pas. De la même façon, les propositions que je ferai, tout en restant très pragmatiques, sont empreintes de cette conviction.

En premier lieu, et sans ordre de priorité, le domaine de la mobilité des personnes, à l’origine du mouvement social, suppose un effort sans précédent pour garantir une plus grande accessibilité à des transports en commun plus propres.

La dimension des transports ferroviaires, notamment pour les lignes régionales qui desservent les résidents des territoires périurbains et ruraux, est totalement réactualisée par le mouvement social.

Vous pensiez être quittes après l’été en ayant fait passer votre réforme, mais, comme je l’avais prédit ici même, vous en êtes déjà à devoir rendre des comptes, car des réductions de service sur les lignes ont été mises en œuvre sans attendre. Usagers et élus sont de plus en plus nombreux à protester. Ici même, notre collègue Nicolas Forissier relève, partout en France, les décisions accablantes qui détériorent le transport de voyageurs SNCF.

Il vous appartient donc, dès maintenant, d’écouter la voix des territoires et de consentir au travers des régions un effort financier pour la pérennité de ces lignes de vie. Car derrière, c’est le lobby des grands groupes liés aux travaux et au transport routier des voyageurs qui guette, celui-là même qui claque la porte au nez de votre gouvernement en refusant purement et simplement une négociation sur une contribution fiscale plus conforme à leur responsabilité environnementale.

Dans le même temps est enfin porté à la connaissance des Français le contrat que les ministres Ségolène Royal et Emmanuel Macron ont signé en 2015 avec les sociétés d’autoroutes, contrat qui autorise celles-ci à augmenter les tarifs des péages entre 2019 et 2023 et consolide la clause qui les rembourse en cas de taxes ou d’impôts nouveaux !

Les Français vous demandent dans leur majorité de retirer cette rente autoroutière à ces faiseurs de fric et de pollution sur le dos des Français en renationalisant ces infrastructures de mobilité. (Applaudissements sur les bancs des groupes GDR et FI.)

Il s’agirait là d’une décision majeure faisant levier pour relancer le fret ferroviaire. De la même manière, il vous est demandé d’instaurer une fiscalité sur les carburants du transport maritime et aérien. Une telle mesure serait juste et écologique, tout en apportant des recettes à l’État.

Pour les transports urbains, nous demandons que les tarifs préférentiels soient généralisés, voire que la gratuité soit instaurée sur les réseaux de bus et de tramways. Cette revendication interpelle directement l’État et les autorités organisatrices de transport – régions et métropoles.

Une décision ramenant à 5,5 % le taux de la TVA sur les transports publics bus et tramways, contre 10 % aujourd’hui, ferait automatiquement baisser le prix des billets. Enfin, le déplafonnement du versement transport acquitté par les entreprises en situation privilégiée permettrait de majorer les fonds publics affectés aux transports en commun.

La loi d’orientation sur les mobilités, que nous examinerons prochainement, doit être remaniée à cet égard.

Voilà des propositions concrètes, qui vont dans le sens de la justice sociale et de la transition écologique. Pour les usagers contraints d’utiliser leurs véhicules légers, la hausse de la taxe carbone devant être derrière nous, nous demandons, outre les aides déjà mises en œuvre, l’instauration d’un prêt à taux zéro permettant de financer le reste à charge lors d’un changement de véhicule léger, petit véhicule urbain et véhicule cœur de gamme, au simple titre de l’amélioration de la performance énergétique, sans que la nature de la source d’énergie soit un préalable.

L’important, c’est le pouvoir d’achat et la baisse des émissions de dioxyde de carbone. La motorisation essence et diesel continue d’enregistrer d’importants progrès techniques, alors que le tout électrique, très coûteux, ne présente pas, à court terme, les garanties nécessaires en termes de capacité de production, d’infrastructures de fonctionnement et – il faut le dire aux Français – d’empreinte écologique.

En second lieu, nous vous demandons de respecter dès 2020 l’objectif de 500 000 logements par an en rénovation thermique dans le parc social et privé. Le budget national de 2020 doit tout d’abord intégrer une hausse sensible des subventions de l’Agence nationale de l’habitat, et spécialement du programme « Habiter mieux », prioritairement à destination des petits propriétaires occupants, modestes et très modestes.

La réévaluation de ces subventions directes sur un ensemble de travaux techniquement cohérents est, avant tout autre dispositif, le meilleur des leviers pour appuyer l’extinction à bon rythme des passoires thermiques. Pour cela, nous préconisons d’harmoniser par le haut les taux des subventions à tous les petits propriétaires, ceux dont le revenu fiscal de référence est inférieur à 45 000 euros pour un couple avec deux enfants, ce qui revient à relever le plafond actuel.

Le budget des familles est directement concerné, compte tenu du coût du logement dans le budget global des ménages. Mieux isolé, le logement consomme moins d’énergie et les charges baissent. C’est juste et écologique.

Pour accompagner ce plan, le ministère doit s’attaquer dans les mois qui viennent au chantier de la généralisation sur tout le territoire du service public de la performance énergétique, prévue par la loi de 2015, afin que ces services puissent rapidement être mis à la disposition des petits propriétaires. Nous demandons, dans ce cadre, la gratuité des diagnostics préalables aux travaux que font les opérateurs.

Concernant le logement social, ce secteur est aujourd’hui sous forte tension. Le patrimoine locatif social est toujours sous le coup des décisions gouvernementales qui pillent les caisses des organismes HLM.

Parallèlement à la baisse des mises en chantier de logements neufs, qui sont mécaniquement moins énergivores, ce sont les opérations de rénovation thermique qui connaissent un ralentissement – moins 3 % au dernier trimestre 2018 – et ce sur l’ensemble du patrimoine à l’échelle nationale. Or, vous aviez annoncé, au début de l’année 2018, des crédits supplémentaires à hauteur de 1 milliard d’euros par le biais de la Caisse des dépôts et consignations. Comment expliquez-vous ce recul ?

Il est urgent que l’État et la Caisse des dépôts et consignations dégagent des moyens nouveaux en faveur de la rénovation thermique et de l’efficacité énergétique des logements sociaux dans lesquels résident des Français dont les charges, après travaux, peuvent baisser de 15 à 20 %. C’est juste et écologique.

En matière de consommation, nous proposons d’abaisser le taux de la TVA de 5,5 % à 3 % sur les produits et services de première nécessité, parmi lesquels les produits alimentaires, bruts ou transformés, labellisés bio ou provenant de circuits courts français.

Parallèlement, nous demandons l’instauration d’un taux de TVA à 33,3 % sur les produits de luxe dont la fabrication, la commercialisation et l’utilisation donnent lieu à une empreinte carbone sans commune mesure avec leur usage. Vous êtes mandatés pour agir en ce sens à Bruxelles.

Dans le domaine agricole et industriel, nous demandons le gel des traités de libre-échange qui, à l’instar des accords avec le Canada, l’Argentine ou le Japon, déversent sur le marché français des produits dont le coût social et écologique est exorbitant là-bas et ici. Parallèlement, vous handicapez les capacités de notre pays à réorienter ses productions vers des modes de production plus écologiques, débarrassés des pesticides et des matériaux dangereux. Rien dans votre loi EGALIM – loi pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et une alimentation saine et durable – ne fait d’ailleurs baisser la facture du panier de la ménagère, bien au contraire.

Enfin, en matière d’énergie, les politiques libérales ont largement démembré le service public français d’énergie. Les outils industriels et d’approvisionnement des usagers ont été progressivement disloqués et ouverts au privé. La privatisation d’Engie est en cours et les barrages hydrauliques sont sous la menace d’une ouverture à la concurrence.

Parallèlement, pour le développement des énergies renouvelables – éolien, solaire, biomasse –, vous laissez une véritable jungle s’installer en arrosant les entreprises privées de subventions publiques. Le risque est grand de faire définitivement basculer la production, la distribution, la qualité et le coût de l’énergie dans l’anarchie de la concurrence la plus totale. Nous proposons donc de rétablir un service public de production et de distribution d’énergie unifié, élargi à la structuration d’une filière d’énergies renouvelables.

Voilà les propositions que les députés communistes soumettent au débat dans cette première intervention. (Applaudissements sur les bancs des groupes GDR et FI.)

Partager cet article
Repost0
3 avril 2019 3 03 /04 /avril /2019 19:02
Remaniement. Un pouvoir macroniste rabougri
Mardi, 2 Avril, 2019

En nommant une députée LaREM issue de la droite et deux de ses conseillers à l’Élysée, le président confirme son isolement et le rétrécissement politique de sa majorité.

Le signal est terrible. Alors qu’Emmanuel Macron peine à faire atterrir le grand débat, le casting du remaniement laisse peu de doute sur l’isolement politique du chef de l’État, qui cherche à resserrer les rangs autour de lui. Ce sont ainsi deux conseillers de l’Élysée, Sibeth Ndiaye, 39 ans, actuelle conseillère presse et communication du chef de l’État, et son conseiller économique de 37 ans, Cédric O, qui ont pris hier leurs fonctions de secrétaires d’État, la première comme porte-parole du gouvernement, le second au Numérique. Tous deux font partie du club des orphelins de DSK, qui après la chute du patron du FMI, ont participé dès fin 2015 à la création du phénomène Macron, bien avant que celui-ci n’affiche publiquement ses ambitions présidentielles. Fille d’un ex-député et d’une haute magistrate sénégalais, la communicante, passée par les rangs de l’Unef puis du PS, n’a pas bonne presse dans les médias. « Nous (les) appelons quotidiennement quand on a des divergences d’interprétation », confiait-elle en 2017 à l’Express, affirmant « a ssumer parfaitement de mentir pour protéger le président ». Elle s’était également illustrée lors de la disparition de Simone Veil, le 30 juin 2017. Le Canard enchaîné avait alors dévoilé le texto que la responsable presse aurait envoyé à un journaliste : « Yes, la meuf est dead. » C’est elle aussi qui avait cru bon de diffuser, en juin 2018, la courte vidéo où Emmanuel Macron, en pleine préparation du futur « plan pauvreté », déplorait que les aides sociales coûtent « un pognon de dingue ». Un coup de com ravageur pour le président des très très riches, qui avait pourtant été pensé par le service com de l’Élysée comme un excellent storytelling... «  C’est la technocratie et l’arrogance au pouvoir. Moi, je suis sidéré qu’on place dans un gouvernement autant de personnes qui n’ont rien vu de l’état de la France, qui n’ont pas vu la fracture territoriale, sociale, ces zones rurales et ces quartiers qui se sentent abandonnés  !  » a fustigé hier l’écologiste Yannick Jadot.

Autre choix qui fait grincer des dents, même au sein de la majorité : celui d’Amélie de Montchalin, diplômée d’HEC et d’Harvard, soutien d’Alain Juppé pendant la primaire de la droite en 2017, ultralibérale convaincue, qui sera donc chargée de l’épineux secrétariat d’État aux Affaires européennes, au moment où l’UE traverse la pire crise politique de son histoire, avec le risque imminent d’un Brexit sans accord. La députée de l’Essonne de 33 ans s’était fait remarquer au début du quinquennat en prenant en main le vote du premier budget, défendant avec zèle la suppression de l’ISF, avant de diriger d’une main de fer les députés de LaREM aux côtés de Gilles Le Gendre. Amélie de Montchalin n’avait pas non plus ménagé sa peine pour justifier la hausse de la CSG. Nommer «  celle dont le plus grand fait d’armes est la suppression de l’ISF » constitue «  un signal terrible envoyé à la mobilisation des gilets jaunes », a dénoncé hier la maire de Lille, Martine Aubry. «  J’ai cru que ces nominations étaient un poisson d’avril »,  a également réagi Fabien Roussel. Le secrétaire national du PCF juge comme une provocation la nomination d’une députée qui a défendu bec et ongles la suppression de l’ISF «  au moment même où les Français réclament son rétablissement » et regrette la nomination de conseillers technocratiques «  hors sol et coupés de la réalité ».  «  Ce remaniement est un remaniement technique qui met l’église au milieu du village », a tenté de justifier hier le ministre des Comptes publics, Gérald Darmanin. Reste le symbole d’un pouvoir hyperconcentré à l’Élysée, où le chef de l’État, fragilisé par le départ de ses fidèles, apparaît plus isolé que jamais.

Maud Vergnol
Remaniement. Un pouvoir macroniste rabougri (L'Humanité, Maud Vergnol, Mardi 2 Avril)
Partager cet article
Repost0
3 avril 2019 3 03 /04 /avril /2019 18:54
Éducation. Une fronde inédite bouscule les réformes Blanquer
Mercredi, 3 Avril, 2019

Semaine après semaine, la colère monte dans l’éducation nationale. De la maternelle au lycée, des profs aux parents, tous cherchent des voies originales de contestation et se retrouveront demain pour une journée de grève nationale.

Le bon élève de la Macronie, si gourmand de l’école « à l’ancienne », va-t-il finir avec un bonnet d’âne vissé sur le crâne ? Voilà deux ans que Jean-Michel Blanquer avance ses pions, de la maternelle au supérieur. Deux ans qu’il surfe entre séduction du grand public et faible mobilisation du monde enseignant. Mais voilà que l’appel intersyndical à la grève (SNUipp-FSU, Snep-FSU, Snes-FSU, Snuep-FSU, Fnec-FO, CGT Educ’Action et SUD éducation) de demain, jeudi, apparaît comme une étape importante dans la manifestation d’une colère qui monte depuis des semaines. On a pu en observer les premiers signes d’ampleur lors de la journée d’action des fonctionnaires, le 19 mars, puis lors de celle de mobilisation pour l’éducation, samedi dernier, 30 mars –, où de nombreux parents d’élèves ont été vus dans les cortèges.

« On n’avait pas vu les enseignants remontés comme ça depuis des années », note la secrétaire générale du SNUipp-FSU (premier syndicat du primaire), Francette Popineau. On a surtout le sentiment que ces événements nationaux ponctuent l’ébullition qui monte à tous les étages de l’éducation nationale et qui emprunte des formes très souvent originales, témoignant du besoin de renouvellement des méthodes d’action « traditionnelles ». Professeure d’anglais au lycée Blanqui de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), Sophie Mazet le formule sans prendre de gants : « La plupart des collègues disent qu’une journée de grève de temps en temps ne sert à rien. »

Du coup, à Blanqui, ils ont cherché. La démission des professeurs principaux – que la réforme du lycée et la désorganisation des CIO (Centres d’information et d’orientation) ont placés en première ligne de l’orientation des futurs bacheliers – a été une première étape. Un mode d’action choisi aussi par d’autres établissements. Puis, on est passé à l’étape supérieure : l’équipe enseignante a organisé de véritables happenings pédagogico-théâtraux devant l’établissement. Un « conseil de classe du futur », le 21 février, pour illustrer concrètement les effets de la réforme sur le quotidien et l’avenir des élèves (voir l’Humanité du 22 février). Puis, la semaine dernière, « l’enterrement » en grande pompe de l’article 1 de la loi Blanquer (celui qui tente d’imposer un devoir de réserve aux enseignants), avec cercueil et tout le décorum. Mais, s’il n’est pas unique, cet exemple est presque extrême – et il peut être à double tranchant, l’investissement considérable de l’équipe, en travail et en temps passé, pouvant vite entraîner une forme de découragement si les résultats, au moins en termes de retombées médiatiques, ne suivent pas immédiatement.

Partout ailleurs, on a choisi des formes de lutte certes originales mais moins lourdes à mettre en œuvre. « Si on n’est pas un tant soit peu originaux, on ne se fait pas entendre », confirme Caroline, enseignante au collège Albert-Camus du Plessis-Trévise (Val-de-Marne). Dans ce gros établissement (765 élèves), on est en pleine surcharge, avec des sixièmes à 30 élèves : « Intenable ! » juge la professeure. Tout aussi intenable est la réponse de la DSDEN (Direction des services départementaux de l’éducation nationale, ex-inspection académique) : « Quand on demande d’ouvrir une classe pour faire baisser les effectifs, on nous répond que, de toute façon, si cela arrivait, il faudrait qu’elle soit aussi remplie avec 30 élèves ! » Une pétition a recueilli plus de 500 signatures. La seule réponse a été cette mesure de la loi Blanquer qui, prétendant « en même temps » répondre au problème du pouvoir d’achat des profs, veut leur imposer deux heures supplémentaires par semaine : « Mais on n’en veut pas de ces heures supplémentaires ! » clame Caroline. « Ça insinue qu’on ne travaille pas assez, qu’on n’a pas de préparation de cours, de corrections… c’est méprisant ! » Du coup, une « opération sardines » a été lancée. Élèves et enseignants ont collecté des boîtes de sardines (qui, in fine, seront remises aux Restos du cœur), rassemblées le 20 mars lors d’un rendez-vous avec la DSDEN afin… « d’apporter des sardines aux huiles » ! Comme quoi la volonté de se faire entendre n’empêche pas la bonne humeur…

On peut multiplier les exemples. Occupation ironiquement rebaptisée « Nuit de la confiance » au lycée Eugène-Delacroix de Drancy (Seine-Saint-Denis), qui cumulera grève et blocage de l’établissement, jeudi. Au lycée Sophie-Germain, à Paris, un vote contre la réforme du bac a été organisé. Résultat : 91 % des enseignants sont contre. Au premier rang des impacts de la réforme qu’ils dénoncent : l’inégalité scolaire et l’impossibilité du libre choix de ses spécialités (qui remplacent les filières L, ES et S dès la rentrée prochaine pour les élèves qui seront en première) parce que, faute de moyens à la hauteur des ambitions affichées, celles-ci sont inéquitablement réparties sur le territoire. Une « liberté de choix » pourtant vantée hier encore par le ministre sur France 2, sur le ton d’une victime de fake news diffusées par des malfaisants… Du coup, une bonne partie des profs s’est engagée dans un mode d’action qui se développe comme une traînée de poudre : ils ont décidé de mettre 20 sur 20 à tous les élèves au deuxième trimestre – qui, pour les élèves de seconde, est le moment où ils doivent choisir leurs futures spécialités.

Bien entendu, comme dans tous les établissements qui ont choisi ce mode d’action, les « vraies » notes existent (et sont éventuellement communiquées aux élèves), mais elles ne sont pas transmises à l’administration. Ce qui provoque la colère de celle-ci. Ainsi, selon France Info, dans un lycée de Nantes (Loire-Atlantique) où le mouvement est suivi par 60 % des profs, ceux-ci ont reçu une lettre de leur proviseur les accusant de « faute professionnelle » et laissant même entendre que le mode d’action choisi pourrait être constitutif d’un délit ! Et il ne s’agit pas de l’initiative d’un proviseur trop zélé puisque le responsable des ressources humaines du ministère, Édouard Geffray, a déclaré que « mettre 20 sur 20 à un élève (…), cela ne lui permet pas d’identifier ses points faibles. Donc, c’est tout simplement contraire aux obligations professionnelles du professeur. Et c’est pour cela que cela mérite un rappel à l’ordre ».

Une manifestation tout à la fois de surdité et d’autoritarisme qui sonne « très ancien monde », ironise Francette Popineau qui, dans le primaire, a déjà expérimenté la méthode lorsque les enseignants ont contesté la valeur pédagogique des fameuses évaluations de CP, jugées à la fois anxiogènes et inutiles. Certains d’entre eux, raconte-t-elle, ont subi des pressions de la part des inspecteurs. Égrainant les mesures prises par Jean-Michel Blanquer depuis son arrivée, en commençant par la révision des programmes jugée injustifiée après seulement deux ans jusqu’à la loi Blanquer, la syndicaliste résume : « Cette loi sortie de nulle part pose des questions nouvelles à l’école, mais ne résout aucun des problèmes connus. Elle témoigne du fossé qui s’est creusé entre l’école vécue par celles et ceux qui la font et l’école vue depuis la Rue de Grenelle. » Elle réclame l’abandon de ce texte et estime que la multiplication du ministre en pompier de service dans les médias montre qu’il a compris que « les années de la toute-puissance sont derrière lui ». Comme dans les cortèges de samedi dernier, elle rejoint Rodrigo Arenas, co-président de la FCPE (principale fédération de parents d’élèves), qui juge que « ce gouvernement ne comprend que le rapport de forces ». « Nous avons besoin, conclut-il, d’une mobilisation générale pour dire l’école que nous voulons » et non d’une réforme qui, au lycée, « ne donne pas aux jeunes les moyens de s’inventer un avenir ».

Olivier Chartrain
Éducation. Une fronde inédite bouscule les réformes Blanquer (L'Humanité, mercredi 3 avril 2019, Olivier Chartrain)
Partager cet article
Repost0
2 avril 2019 2 02 /04 /avril /2019 14:45
Rêve de printemps chez les communistes - Libération, interview de Marie-Hélène Bourlard et Maryam Madjidi (mardi 2 avril, Rachid Lareïche)
Partager cet article
Repost0
2 avril 2019 2 02 /04 /avril /2019 13:09

 

Intéressante enquête du CREDOC (Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie) intitulée « Consommation durable : l’engagement de façade des classes supérieures », publiée à la mi-mars. En clair, plus on est riche, plus on est au courant des enjeux écologiques et plus on pollue ! « Il y a un fort décalage entre les discours très théoriques sur la planète et la réalité des pratiques », dit l’étude.

PCF - C’est le riche qui pollue (27 mars 2019)

L’impact d’un consommateur sur l’environnement, son « empreinte écologique », notamment à travers ses émissions de gaz à effet de serre, dépend du revenu et des diplômes : plus la personne est riche et diplômée (CSP+), plus son score d’empreinte écologique est élevé. Le privilégié, souvent le mieux au fait des enjeux environnementaux, est en même temps celui qui pollue le plus. Il a beau se procurer ses poireaux bios et freiner sur la viande, il accumule les équipements numériques gourmands en énergie - et polluants -, et il multiplie les voyages en avion (un AR Paris-New York égale la consommation annuelle en chauffage d’une personne). Dernier enseignement de l’enquête : plus on est positionné à gauche, plus la conscience écologique est forte, plus on va vers le FN, plus elle chute.

Gérard Streiff

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Le chiffon rouge - PCF Morlaix/Montroulez
  • : Favoriser l'expression des idées de transformation sociale du parti communiste. Entretenir la mémoire des débats et des luttes de la gauche sociale. Communiquer avec les habitants de la région de Morlaix.
  • Contact

Visites

Compteur Global

En réalité depuis Janvier 2011