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25 juillet 2019 4 25 /07 /juillet /2019 06:21
Territoires palestiniens. Bulldozers israéliens contre droit des Palestiniens (Pierre Barbancey, L'Humanité, 25 juillet 2019)
Territoires palestiniens. Bulldozers israéliens contre droit des Palestiniens
Mercredi, 24 Juillet, 2019

Israël a détruit, lundi, des logements jugés illégaux au sud de Jérusalem, alors qu’ils sont sous l’administration de l’Autorité palestinienne. La communauté internationale condamne, mais n’agit pas.

 

Depuis lundi, les autorités israéliennes procèdent à la démolition de plusieurs immeubles à Wadi Houmous dans le village de Sur Baher, quartier résidentiel à cheval entre Jérusalem-Est et la Cisjordanie, territoires palestiniens occupés depuis 1967. Selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha), 10 bâtiments, dont la plupart sont encore en construction, sont concernés par l’opération israélienne de démolition. Un immeuble inachevé de huit étages a été partiellement détruit à l’explosif. Environ 350 personnes sont impactées et 17 autres seront déplacées, toujours selon l’Ocha. « Je veux mourir ici ! » criait un homme, après avoir été évacué de force.

A priori, malheureusement, rien de très nouveau, puisque, dans le cadre de sa politique de judaïsation de Jérusalem, Israël installe de force des colons dans la partie orientale, notamment dans les quartiers de Silwan et de Cheikh Jara’h, et refuse tout permis de construire aux familles palestiniennes, forcées de détruire elles-mêmes leurs maisons sous peine de devoir payer en plus l’utilisation des bulldozers par l’occupant.

Une opération « destinée à couper Jérusalem de Bethléem »

Ce qui se passe à Sur Baher est pourtant encore plus grave. Wadi Houmous a une situation administrative particulière : il se trouve à la fois dans les zones A, B, sous contrôle civil de l’Autorité palestinienne, et C, sous contrôle israélien comme défini par les accords d’Oslo. De plus, bien que considéré comme appartenant à la Cisjordanie, il se trouve du « bon » côté du mur de séparation construit par les Israéliens, c’est-à-dire que les habitants peuvent se rendre sans entrave à Jérusalem même. Ce que les Palestiniens considèrent comme un « mur de l’apartheid », constitué de barbelés, de clôtures électroniques et de blocs de béton atteignant jusqu’à neuf mètres de haut, est jugé illégal par la Cour internationale de justice et doit s’étendre sur 712 kilomètres. Son tracé se trouve à 85 % en Cisjordanie occupée et isole 9,4 % du territoire palestinien, selon les cartes de l’ONU.

Israël affirme maintenant que les immeubles visés ont été construits trop près du mur (sic). Les Palestiniens accusent de leur côté Tel-Aviv d’utiliser la sécurité comme prétexte pour les contraindre à abandonner la zone, ce qui semble totalement en adéquation avec les plans ­israéliens d’expulsion, voire de nettoyage ethnique dans le cadre d’une reconfiguration de la Cisjordanie (notamment l’annexion de la zone C) et de Jérusalem-Est. Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a condamné ces démolitions comme « une dangereuse escalade contre le peuple palestinien sans défense ». Pour sa part, le ministre palestinien chargé de la surveillance des colonies israéliennes, Walid Assaf, dénonce une opération « destinée à couper Jérusalem de Bethléem », dans le sud de la Cisjordanie.

Une vingtaine de diplomates, pour la plupart de pays européens, se sont bien rendus, le 16 juillet, dans le quartier touché, où des responsables palestiniens les avaient appelés à empêcher Israël de démolir ces habitations. Mais, visiblement, Benyamin Netanyahou et son gouvernement considèrent que les lois internationales n’existent que pour les autres pays (notamment l’Iran), tout comme les mesures coercitives. La question se pose pourtant avec acuité. À quoi sert, pour l’ONU, de déclarer que « la politique d’Israël de détruire une propriété palestinienne n’est pas compatible avec ses obligations au regard du droit humanitaire international », si rien n’est fait pour l’y contraindre ? Que vaut l’injonction de l’Union européenne à Israël d’« arrêter immédiatement les démolitions en cours », estimant que la politique israélienne « affaiblit la viabilité de la solution à deux États et les perspectives d’une paix durable », si elle ne se donne pas les moyens de faire cesser ce déni du droit du peuple palestinien ? Que vaut l’action de la France qui « condamne » ces démolitions, quand Emmanuel Macron reçoit en grande pompe Benyamin Netanyahou, et Anne Hidalgo, le maire israélien de la Jérusalem occupée ? Seuls des actes forts, politiques et économiques, comme la suspension de l’accord UE-Israël ou le développement de la campagne BDS, seront à même de faire plier le gouvernement israélien.

Pierre Barbancey
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19 juillet 2019 5 19 /07 /juillet /2019 07:26
Disparition. Johnny Clegg, guerrier pacifiste du combat anti-apartheid
Jeudi, 18 Juillet, 2019 -L'Humanité

Un riche legs musical et un engagement exemplaire. L’artiste activiste sud-africain est mort mardi à l’âge de 66 ans. Il nous laisse des souvenirs émouvants, comme ses concerts à la Fête de l’Humanité.

En 1990, la Fête de l’Humanité célébrait la libération de Nelson Mandela. En ce samedi soir du 15 septembre, la Grande Scène battait un de ses records. Nous étions au moins 100 000 mélomanes citoyens à écouter Johnny Clegg et son groupe Savuka (dont le nom signifie « Nous nous sommes réveillés », en zoulou)   Je me souviens de la clameur qui s’est élevée de la mer humaine, pour saluer l’arrivée, sur le plateau, du chanteur et de ses musiciens sud-africains. Frissons… Je me souviens de l’océan de briquets qui se sont allumés, quand ont retenti les premières notes de l’hymne Asimbonanga (« Nous ne l’avons pas vu »), que le leader avait dédié à Mandela, maintenu par le pouvoir dans ses geôles depuis 1962. Je me souviens que, lorsque Johnny a entonné le couplet en l’honneur de Nelson Mandela, Steve Biko et Victoria Mxenge, le peuple de la Fête de l’Humanité s’est transformé en gigantesque chœur. Certains et certaines d’entre nous, le poing levé, versaient des larmes d’émotion…

Le spectacle splendide de ce groupe, qui, sans peur et sans reproche, bravait la ségrégation raciale, entrait en résonance avec l’espoir porté par la libération de Mandela survenue en février 1990. Mais nous avions conscience que, pour le moment, n’était coupée qu’une seule tête de l’hydre apartheid. « Il ne faut pas encore interrompre les sanctions économiques, s’était exclamé le lucide Johnny Clegg, dans les coulisses. La lutte est loin d’être terminée. Il faudra énormément de temps pour réparer, ne serait-ce que partiellement, les ravages dus au racisme institutionnalisé en 1948 et la misère dans laquelle a été emmurée tout particulièrement la population noire. »

Le 16 juillet 2019, l’ancien professeur d’anthropologie à l’université à Johannesburg, devenu artiste activiste, est décédé d’un cancer à l’âge de 66 ans, à Johannesburg. Il est mort comme il a vécu : avec la lucidité, la simplicité et la générosité chevillées à l’âme. Nous adressons nos sincères condoléances à sa famille et à son équipe, en particulier à son manager français, Claude Six. « Je garderai de lui le souvenir d’un homme brillant, généreux, fidèle à son idéal de justice, mais aucunement naïf, Johnny avait un regard acéré sur le monde, nous souffle Claude Six, chamboulé, qui travaillait avec le regretté musicien depuis 1986. Il a été enterré hier, à Johannesburg, près de sa maman ». 1986, année où nous l’avons découvert en France, à Musiques métisses d’Angoulême, grâce au directeur du festival, Christian Mousset, qui l’avait programmé… Foudroyante a été la révélation de cet artiste révolutionnaire, dont la musique multicolore traversait les murailles de l’apartheid et qui, avec le danseur et percussionniste Dudu Zulu, faisaient la nique à l’apartheid au gré d’ancestrales danses guerrières zouloues. Dudu Zulu paiera de sa vie les spasmes du système, il sera assassiné le 4 mai 1992.

« Il a joué un rôle important pour la démocratie en Afrique »

Dans la musique de Savuka s’embrassaient rythmes africains, guitares rock, claviers électriques et, à la manière d’un pont entre toutes ces cultures, un accordéon puisant aux traditions sud-africaines et occidentales. Clegg s’était initié à la langue et aux rythmes zoulous auprès de Sipho Mchunu. En 1976, année des émeutes de Soweto, Clegg monte, à 23 ans, la formation Juluka (« sueur », en zoulou). Mais Sipho ayant décidé de retourner vivre au village, Johnny lance Savuka. La suite, on la connaît. En 1987, Asimbonanga offre à Clegg une gloire planétaire.

Dans notre édition du 13 septembre 1994, Patrick Apel-Muller et Zoé Lin écrivaient, après le second concert de Johnny Clegg à la Fête de l’Humanité, qui saluait l’élection de Mandela à la présidence de la République : « Ce devait être un concert, ce fut un hymne à la joie, à la liberté recouvrée, pour fêter en musique la nouvelle Afrique du Sud ». Pour Angélique Kidjo, qui a participé au dernier disque de Johnny Clegg, King of Time (2018), il n’y a aucun doute. « Johnny a joué un rôle important dans l’histoire de la musique, mais aussi pour la démocratie en Afrique. Ce qui me touchait, chez lui, c’était son authenticité. Un homme parmi les plus sincères que j’ai jamais rencontrés. »

Fara C.

King of Time, ultime album du Zoulou blanc

Se sachant condamné par le cancer, Johnny Clegg nous a gratifiés, fin 2018, d’une offrande : son album King of Time, abordant le thème du temps qui règne sur toute destinée. Sur le premier single, Color of My Skin, il a eu l’excellente idée d’inviter Angélique Kidjo, tandis que son fils Jesse, musicien de 29 ans, est convié dans I’ve Been Looking. De Johnny, on retrouve le mélange afro-rock reconnaissable entre tous. Sa chanson Oceanheart a été choisie par l’Unesco comme hymne pour la campagne de préservation des océans. CD King of Time (chez Oceanbeat/BMG) johnnycleggsa/

Johnny Clegg. « J’ai fait mon ­apprentissage d’homme à travers une autre culture »
Jeudi, 18 Juillet, 2019

Au fil des années, suivant la situation en Afrique du Sud, le chanteur nous a fait part dans l’Humanité de ses sentiments sur l’évolution de son art, la découverte de la langue zouloue, ses liens de fraternité avec le peuple et les changements politiques dans son pays.

 

21 juillet 1994 :

« La première danse zouloue que j’ai pratiquée, c’était la danse baka. Les employés noirs municipaux qui dégageaient les ordures dans les camions avaient l’habitude de la danser. J’ai appris auprès d’eux. Dès l’âge de 14 ans, j’étais fasciné par la culture zouloue. J’ai étudié le zoulou en autodidacte. J’avais rencontré un guitariste de rue. Il ne parlait pas l’anglais et je ne connaissais pas un mot de zoulou. J’ai appris avec lui en enregistrant ses chansons sur un magnétophone et en les répétant phonétiquement. Je ne savais pas ce que je chantais ! Mais dès que j’ai commencé à maîtriser la langue, je l’ai aimée. À l’âge de 16 ans, j’ai rencontré Sipho, avec lequel, plus tard, j’ai fondé le groupe Juluka. J’ai alors rejoint sa troupe de danse, qui était très cotée. Avec Sipho, j’ai vécu une amitié extraordinaire, une rare fraternité. Sans en être conscient, j’allais contre le système de l’apartheid. »

10 août 1994 :

« Quand vous grandissez dans trois pays d’Afrique différents, que vous êtes né en Angleterre, que votre mère est divorcée… J’ai eu une éducation totalement folle et, à un moment donné, j’ai commencé à m’intéresser aux sociétés ­traditionnelles, parce qu’elles m’apportaient un foyer, une identité (…). J’ai fait mon ­apprentissage d’homme à travers une autre culture, parce que celle qu’on m’offrait dans ma propre société était en pleine banqueroute. »

18 juillet 2007 :

« La Fête de l’Humanité est un symbole important, un événement que j’associe à des valeurs d’égalité. Très différent de tous les spectacles que je fais en tournée, d’autant plus que c’est un moment chargé d’histoire. La première fois que je me suis produit à la Fête de l’Humanité, c’était en 1987 ou 1988… Je garde de très bons souvenirs de cette époque. Nous étions très conscients de la situation en Afrique du Sud, de l’apartheid et de toutes les autres situations où perdurent des dictatures. »

9 décembre 2013 :

« Pour ma famille, pour moi, pour le peuple sud-africain, Nelson Mandela incarne la longue et persévérante pérégrination qui s’est avérée nécessaire pour que notre pays atteigne, enfin, la rive rêvée : celle de la démocratie et d’une Afrique du Sud délivrée de l’apartheid. La décennie 1990 a été secouée par des tourmentes, mais ni le massacre du 17 juin 1992 dans le township de Boipatong (perpétré par des membres armés de l’Inkatha Freedom Party – NDLR), ni l’assassinat, en 1994, de Chris Hani, secrétaire général du Parti communiste sud-africain, ni les autres atrocités qui ont pu être commises n’ont pu arrêter les négociations pour une Afrique du Sud libre et démocratique. Parfois, le doute ou la peur s’emparait de nous. Mais dès que Nelson Mandela s’exprimait à la radio ou à la télévision, sa voix, à la fois puissante et irradiante d’amour, nous redonnait courage. Madiba avait, en outre, un grand sens de l’humour, qu’il savait conjuguer avec les vertus de sa bravoure. Il accordait une oreille attentive et respectueuse à ses interlocuteurs, y compris à ses adversaires. Des qualités particulièrement précieuses dans un contexte où primaient le racisme et la démagogie. Nelson Mandela a été le capitaine qu’il fallait à notre Afrique du Sud malmenée par la tempête. Son héritage continuera de nous inspirer profondément. Au revoir, papa. Hamba kahle, Tata ! »

Disparition. Johnny Clegg, guerrier pacifiste du combat anti-apartheid (L'Humanité, 18 juillet 2019)
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19 juillet 2019 5 19 /07 /juillet /2019 07:11
États-unis. Les tweets de Trump dignes du Ku Klux Kan
États-unis. Les tweets de Trump dignes du Ku Klux Kan
Mercredi, 17 Juillet, 2019 -L'Humanité

Le président américain insulte des représentantes démocrates du Congrès. De gauche et issues de l’immigration, elles représentent tout ce qu’il exècre.

 

« On ne nous fera pas taire », a répliqué Ayanna Pressley, qui a accusé Donald Trump de manquer « de la grâce, de l’empathie, de la compassion et de l’intégrité qu’exige la fonction » présidentielle. « J’encourage néanmoins les Américains (…) à ne pas mordre à l’hameçon », a-t-elle ajouté, voyant dans les attaques du milliardaire républicain « une distraction » pour détourner l’attention « des problèmes affectant les Américains ». Celle qui est la benjamine du Congrès, Alexandria Ocasio-Cortez, a, elle, déclaré ne pas être « surprise » par la « rhétorique » de Trump. De son côté, Ilhan Omar a accusé Donald Trump, auteur d’une « attaque ouvertement raciste à l’encontre de quatre élues de couleur », de promouvoir les idées des nationalistes blancs. Enfin, l’élue de confession musulmane, Rashida Tlaib, a appelé à lancer une procédure de destitution contre Donald Trump.

« Est-ce que cela vous dérange que nombre de gens trouvent vos tweets racistes ? » a demandé un journaliste à Donald Trump. Réponse de ce dernier : « Cela ne me dérange pas car beaucoup de gens sont d’accord avec moi. » Pourtant, au sein du Parti républicain, certains élus lui ont demandé de retirer ses tweets et de s’excuser. Le président américain sait ce qu’il fait. Il alimente le racisme et veut conforter sa politique anti-immigrés. Ses attaques visent également à identifier le Parti démocrate avec ces quatre élues représentant la tendance la plus à gauche et en désaccord avec Nancy Pelosi, qui doit maintenant les défendre. Conclusion de Trump : « Cela signifie qu’ils soutiennent le socialisme, la haine d’Israël et des États-Unis ! » CQFD.

Pour Donald Trump, les tensions raciales sont une manne électorale qui lui sert à galvaniser sa base d’électeurs, très majoritairement blanche. Depuis dimanche, via ses fameux tweets, il déverse sa haine et sa xénophobie sur quatre élues démocrates : Alexandria Ocasio-Cortez (New York), Ilhan Omar (Minnesota), Ayanna Pressley (Massachusetts) et Rashida Tlaib (Michigan). Après avoir conseillé ce week-end aux quatre élues de « retourner » dans leur pays d’origine, le président américain a intensifié ses attaques, en début de semaine, les accusant de « haïr » l’Amérique. « Si vous n’êtes pas heureuses ici, vous pouvez partir ! » a-t-il lancé depuis les jardins de la Maison-Blanche alors même que trois de ces élues sont nées sur le sol états-unien. La veille, il avait suggéré à ces représentantes de retourner dans « ces endroits totalement défaillants et infestés par la criminalité dont elles viennent ».

Pierre Barbancey
États-unis. Les tweets de Trump dignes du Ku Klux Kan
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17 juillet 2019 3 17 /07 /juillet /2019 08:39
Le zoulou blanc, Johnny Clegg est décédé
Mardi, 16 Juillet, 2019 - L'Humanité

Le musicien sud-africain Johnny Clegg, surnommé le "Zoulou blanc", est décédé mardi des suites d'un cancer à l'âge de 66 ans.

 
"Johnny est décédé paisiblement aujourd'hui, entouré de sa famille à Johannesburg (...), après une bataille de quatre ans et demi contre le cancer", a déclaré son manager, Roddy Quin sur la chaîne de télévision publique SABC. "Il a joué un rôle majeur en Afrique du Sud en faisant découvrir aux gens différentes cultures et en les rapprochant", a-t-il ajouté dans un communiqué. "Il nous a montré ce que cela signifiait d'embrasser d'autres cultures sans perdre son identité".
Johnny Clegg a puisé dans la culture zoulou son inspiration pour concevoir une musique révolutionnaire où les rythmes africains endiablés cohabitent avec guitare, clavier électrique et accordéon. Son album "Scatterlings of Africa" en 1982 l'avait propulsé en tête des hit-parades en Grande-Bretagne et en France. L'un de ses plus grands tubes planétaires, "Asimbonanga" ("Nous ne l'avons pas vu", en langue zoulou), est dédié à Nelson Mandela, le héros de la lutte anti-apartheid. Le chanteur et danseur, qui souffrait d'un cancer du pancréas, avait récemment fait une tournée mondiale d'adieu.
Lorenzo Clément avec AFP.
 
Liens transmis par André Garçon:
 
Johnny Clegg, le Zoulou blanc
un film fort sur ce très grand artiste militant antiraciste et anti-apartheid :
 
En 2014, Johnny Clegg était aux Jeudis du Port à Brest :
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17 juillet 2019 3 17 /07 /juillet /2019 05:59
Glenn Le Saoût, Catherine Grall, Michel-Thierry Atangana, Ismaël Dupont, René Grall - Saint-Pol-de-Léon, 13 juillet 2019

Glenn Le Saoût, Catherine Grall, Michel-Thierry Atangana, Ismaël Dupont, René Grall - Saint-Pol-de-Léon, 13 juillet 2019

Abandonné par la France dans une cellule de 7 m2 sans fenêtre au Cameroun pendant 17 ans, Michel-Thierry Atangana réclame que la France le réhabilite en s'appuyant sur l'avis du Conseil des Droits de l'Homme de l'ONU et de la justice camerounaise, et qu'elle défende mieux ses ressortissants à l'étranger
Abandonné par la France dans une cellule de 7 m2 sans fenêtre au Cameroun pendant 17 ans, Michel-Thierry Atangana réclame que la France le réhabilite en s'appuyant sur l'avis du Conseil des Droits de l'Homme de l'ONU et de la justice camerounaise, et qu'elle défende mieux ses ressortissants à l'étranger
Abandonné par la France dans une cellule de 7 m2 sans fenêtre au Cameroun pendant 17 ans, Michel-Thierry Atangana réclame que la France le réhabilite en s'appuyant sur l'avis du Conseil des Droits de l'Homme de l'ONU et de la justice camerounaise, et qu'elle défende mieux ses ressortissants à l'étranger
Abandonné par la France dans une cellule de 7 m2 sans fenêtre au Cameroun pendant 17 ans, Michel-Thierry Atangana réclame que la France le réhabilite en s'appuyant sur l'avis du Conseil des Droits de l'Homme de l'ONU et de la justice camerounaise, et qu'elle défende mieux ses ressortissants à l'étranger
Abandonné par la France dans une cellule de 7 m2 sans fenêtre au Cameroun pendant 17 ans, Michel-Thierry Atangana réclame que la France le réhabilite en s'appuyant sur l'avis du Conseil des Droits de l'Homme de l'ONU et de la justice camerounaise, et qu'elle défende mieux ses ressortissants à l'étranger
Nous avons vécu une rencontre marquante et émouvante avec Michel Thierry Atangana, né en 1964 à Yaoundé au Cameroun, français depuis 1988, ce samedi 13 juillet à Saint-Pol-de-Léon, ville dont Michel Atangana est devenu le citoyen d'honneur. Il était accueilli au départ ado à Perharidy où il se faisait soigner au centre héliomarin pour des problèmes de dos et chez la famille Grall qui hébergeait des enfants en soins éloignés de leur famille pour leur apporter de la chaleur humaine. Catherine Grall travaillait à ce moment-là justement avec les enfants à Perharidy.
 
Glenn Le Saoût avait participé à l'émouvante cérémonie organisée par le maire de Saint-Pol-de-Léon Nicolas Floch durant laquelle Michel-Thierry Atangana a été fait citoyen d'honneur de la ville de Saint-Pol-de-Léon le samedi 29 juin dernier. Le chroniqueur Afrique du journal "Le Monde", Daniel Le Bigot, en a tiré un article très documenté au titre sans ambiguïté:
"La France doit se racheter d'avoir abandonné Michel-Thierry Atangana durant 17 ans" (Le Monde, 2 juillet).
 
RFI qui avait défendu Michel pendant son emprisonnement a aussi soutenu la demande de réhabilitation, comme d'autres grands médias africains comme "Jeune Afrique".
Glenn Le Saoût et moi avions rencontré déjà dans la semaine au local du PCF à Morlaix René et Catherine Grall. Ce sont les très courageux animateurs du comité de soutien de cet économiste et financier français travaillant pour des investisseurs internationaux emprisonné de manière arbitraire et inhumaine sous de faux prétexte et par cupidité par des ministres du président Biya, avec le soutien du dictateur, et laissé pendant 17 ans dans une cellule de 7m2 sans fenêtre, de 1997 à 2014, sans guère de soutien des politiques français malgré une condamnation du Cameroun par la commission d'enquête internationale de l'ONU dans cette affaire et le soutien d'ONG comme Amnesty international.
Catherine et René n'ont eu de cesse pendant des années, quand ils ont appris l'apprisonnement de Michel Thierry Atangana, d'interpeller l’État, les médias, l'opinion publique, pour que pression soit faite sur les autorités camerounaises, puis, à la libération de Michel, pour qu'il soit pleinement réhabilité. Il faut dire que jusqu'en 2013, Hollande, qui rencontrera plus tard Michel Thierry Atangana et sera impressionné par la valeur de cette homme et sa résolution, maintient encore officiellement sa croyance au "crime" de corruption et d'abus de bien public prétendument commis par l'économiste.
Manière de ne pas contrarier l'ami Paul Biya, chez lequel des groupes français, et en particulier Bolloré, ont tant d'intérêts?
Pourtant l'avis n°38 du groupe de travail sur la détention arbitraire du Conseil des droits de l'homme de l'Assemblée Générale de l'ONU (avis arrêté après aller-retour avec l’État concerné, à vrai dire sans réponse du Cameroun) est formel: 
"Le 12 mai 1997, M. Atangana a été interpellé, sans mandat d'arrêt, par des éléments des forces spéciales du Groupement spécial d'opération puis détenu par la police judiciaire à Yaoundé. M. Atangana est détenu depuis le jour de son arrestation... dans une cave du secrétariat d'Etat à la défense, en isolement total, sans accès aux soins et sans communication avec le monde extérieur et en particulier avec sa famille, mettant gravement en danger sa santé physique et mentale..." .
L'avis laisse entendre que le lien fait par le pouvoir entre l'administrateur financier chargé de piloter un gros projet d'investissement dans les routes camerounaises et un candidat d'opposition (lien toujours nié par Michel Atangana) n'est pas sans rapport avec son arrestation et que les procédures juridiques normales n'ont pas été respectées. En réalité, des ministres du président Biya ont saisi le prétexte d'un lien supposé avec un challenger politique pour faire main basse sur l'argent des sociétés dont Michel Thierry Atangana était le mandataire pour un gros projet d'investissement en travaux publics, et sur l'argent de Michel-Thierry Atangana, tout en l'accusant lui-même de corruption alors qu'il gérait des fonds privés, et non publics. 
Il a été condamné après plusieurs semaines de détention administrative après un procès expédié de nuit, sans avocat ni possibilité de se défendre, à 15 ans de prison. Malgré une ordonnance de non-lieu en 2008, il est resté en détention et a été à nouveau condamné pour les mêmes faits à 20 ans de prison en 2012.  Du côté des autorités françaises, il faudra attendre l'implication de Bruno Gain, ambassadeur de France au Cameroun (2009-2013) pour que Michel-Therry Atangana bénéficie enfin de la protection consulaire à laquelle tout citoyen français détenu à l'étranger a droit mais qu'aucun prédécesseur n'avait jugé utile de faire appliquer. Et c'est le président Hollande qui va obtenir sa libération, après des mois de silence et de tergiversations, le 24 février 2014. 
René et Catherine Grall, et Michel Thierry Atangana nous ont remis les dossiers d'une grande partie des démarches effectuées par le comité de soutien, des correspondances avec l'ex président Hollande, le ministre des affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, le rapport de l'ONU sur cette affaire, les preuves du caractère extrêmement tardif de la prise en compte par la France de l'innocence et de l'enfermement arbitraire de son ressortissant, Michel, français depuis 1988.
Michel Atangana réclame aujourd'hui un décret de réhabilitation, une indemnisation par l'état camerounais (aujourd'hui, ses biens ont été confisqués, ses comptes bancaires français bloqués suite à une commission rogatoire camerounaise) et une loi qui protège mieux les ressortissants français a l'étranger en créant notamment une possibilité d'alerte et de démarche auprès de la commission Droits de l'Homme de l'ONU pour leurs municipalités de résidence, afin que la protection diplomatique ne soit pas à géométrie variable et dépendant essentiellement des intérêts financiers et stratégiques de la France et de la seule realpolitik.
Nous allons travailler a ce que cette juste cause soit entendue et puisse aboutir.
Trois députés communistes de Seine Maritime s'associent déjà à un appel (pas encore publié) "pour que la France n'abandonne plus jamais les siens", comme Michel Atangana: Sébastien Jumel, Jean-Paul Lecoq, et Hubert Wulfranc.
Avec d'autres parlementaires de droite, du centre et de gauche... Une quarantaine en tout à ce stade.
Cet appel des parlementaires est le suivant:
"Pour que la France n'abandonne jamais plus les siens!
Il y a cinq ans, Michel-Thierry Atangana était libéré de sa geôle camerounaise. (...)
Malgré la décision prise à son profit par les Nations-Unies, Michel-Thierry Atangana a certes retrouvé sa liberté mais pas sa vie.
Sa réputation est entachée par une condamnation inique entravant sa carrière de financier de haut vol. Ses comptes bancaires français sont bloqués parce que notre pays n'applique pas les décisions de l'ONU et répond favorablement aux commissions rogatoires camerounaises visant à geler les avoirs de M. Atangana en France.
(...)
Le cas emblématique de Michel-Thierry Atangana doit servir de point de départ à une réflexion collégiale sur un renforcement de la protection juridique des Français à l'étranger.
(...)
Désormais, nous devons aller plus loin, plus vite.
- Prendre en commission des lois cet avis déclaratif qui consacrerait en droit interne l'Avis rendu par les Nations-Unies préconisant la réhabilitation et l'indemnisation intégrales de Michel-Thierry Atangana.
- Faire adopter la proposition de loi en cours de rédaction qui renforcerait la protection des Français à l'étranger contre l'arbitraire. Nous prémunissant de violation des droits de nos concitoyens par instrumentalisation judiciaire.
..."
 
Cette sombre affaire éclaire aussi certains aspects peu reluisants de la françafrique et des intérêts français qui y font bon ménage avec les dictatures.
Pour Michel-Thierry Atangana, il n'y a pas de pire ennemi pour l'homme et notre époque que l'indifférence qui nous fait tout accepter. "L'indifférence est un cancer qui tue la vie".
Lui aurait pu accepter un poste pépère "de dédommagement modique pour se taire", de la part du Cameroun (on lui a proposé un poste de ministre à sa libération!!!) ou de la France, mais Michel n'a qu'un souhait: que justice et réparation soient enfin effectuées, que les mêmes injustices contre des ressortissants français abandonnés par leur État ne puissent se reproduire aussi facilement.
 
Ismaël Dupont, le 14 juillet 2019
Abandonné par la France dans une cellule de 7 m2 sans fenêtre au Cameroun pendant 17 ans, Michel-Thierry Atangana réclame que la France le réhabilite en s'appuyant sur l'avis du Conseil des Droits de l'Homme de l'ONU et de la justice camerounaise, et qu'elle défende mieux ses ressortissants à l'étranger
Abandonné par la France dans une cellule de 7 m2 sans fenêtre au Cameroun pendant 17 ans, Michel-Thierry Atangana réclame que la France le réhabilite en s'appuyant sur l'avis du Conseil des Droits de l'Homme de l'ONU et de la justice camerounaise, et qu'elle défende mieux ses ressortissants à l'étranger
Abandonné par la France dans une cellule de 7 m2 sans fenêtre au Cameroun pendant 17 ans, Michel-Thierry Atangana réclame que la France le réhabilite en s'appuyant sur l'avis du Conseil des Droits de l'Homme de l'ONU et de la justice camerounaise, et qu'elle défende mieux ses ressortissants à l'étranger
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16 juillet 2019 2 16 /07 /juillet /2019 08:18
Nucléaire militaire - la sécurité des Français en danger - Jean-Marie Collin, porte-parole de l'ICAN France

Tribune de Jean-Marie Collin, porte-parole de l'ICAN France, publiée dans Ouest-France de lue sur le site internet du PCF Pays Bigouden, Le Travailleur Bigouden: http://pcbigouden.over-blog.com

 

Le risque de guerre et d'emploi d'arme nucléaire n'a jamais été aussi élevé. Les accords de contrôle des armes nucléaires s'érodent et perdent en crédibilité. Face à cette situation alarmante, la diplomatie française contribue avec les autres puissances nucléaires à déstabiliser la pierre angulaire du régime de non-prolifération nucléaire et, en même temps, les parlementaires sont aux abonnés absents !

Depuis 1945, les relations internationales sont fondées sur l'équilibre de la terreur. Autrement dit, sur le pari qu'aucun État ne va employer en premier l'arme nucléaire. Pendant combien de temps ce pari est-il tenable ?

Cet « ordre » nucléaire est principalement fondé sur le Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) qui vient de tenir son dernier comité préparatoire (28 avril-10 mai), avant la Conférence d'examen quinquennal de 2020. L'échec de ce comité, à se mettre d'accord sur le futur de ce traité, annonce la perte de crédibilité du régime de non-prolifération et donc d'une plus grande insécurité.

Alors à qui la faute ? Aux 186 États qui n'ont pas la bombe ou aux États qui ont adopté le Traité d'interdiction des armes nucléaires pour renforcer la norme internationale d'interdiction de cette arme de destruction massive ? Ces derniers estimant qu'il est de leur devoir d'agir contre le risque d'une utilisation – accidentelle, volontaire ou malveillante – de l'arme nucléaire aux conséquences catastrophiques pour l'ensemble de l'humanité. Évidemment non !

« Un petit gang »

L'ambassadeur sud-africain – dont l'État a volontairement éliminé son arsenal nucléaire – a apporté la réponse : « Certains États parties ne peuvent pas fonctionner comme un petit gang Ce « gang » est composé des États-Unis, de la Russie, du Royaume-Uni, de la France et de la Chine.

Ces cinq États, aux régimes politiques opposés, sont en effet dans une attitude des plus incohérentes qui risque d'entraîner le TNP vers sa fin. Tous ont refusé, avec des argumentaires communs, les recommandations exprimées par la majorité de ce comité qui constituaient pourtant un bon point de départ pour la conférence de 2020. Pire, ces cinq États renoncent à leurs obligations de désarmement (article 6 du TNP et multiples autres engagements acceptés en 1995, 2000, 2010) en poursuivant la modernisation et le renouvellement de leurs arsenaux nucléaires. La France, par exemple, augmente son budget nucléaire de 60 %, soit 37 milliards d'euros qui seront dépensés entre 2019 et 2025. Comme l'a clamé la ministre des Armées : « Nous affûtons nos armes, toutes nos armes ! »

Une menace constante

L'objectif du TNP est d'amener plus de sécurité. Or, par leur refus de mettre fin à leurs arsenaux nucléaires, ils renforcent l'insécurité mondiale. Le plus incompréhensible est qu'ils se menacent les uns les autres à travers des exercices simulant une frappe nucléaire !

Les parlementaires sont censés contrôler l'action du gouvernement (article 24 de la Constitution), mais, dans ce domaine, nous observons tout le contraire. Il est inquiétant de voir que la réflexion engagée l’an dernier, avec la mission des députés Fanget et Lecoq, a disparu. Cela fait en effet près d'une année que nous attendons la création de la « délégation permanente à la dissuasion nucléaire, à la non-prolifération, à la maîtrise de l'armement et au désarmement », adoptée à l'unanimité par la commission des Affaires étrangères. Pourquoi n'est-elle pas encore en place ? Il est largement temps que les parlementaires prennent leur responsabilité.

La France, qui possède le troisième arsenal nucléaire au monde, doit arrêter de fuir ses engagements. Oui, il est possible de la complimenter pour ses efforts passés. Mais ils ne servent à rien, si son discours et ses actions restent figés dans une politique de défense datant du siècle dernier.

Les armes nucléaires représentent un problème de sécurité qui doit trouver une fin définitive autre que celles de la menace constante et du risque de leur utilisation. Croire que nous échapperons éternellement à une détonation nucléaire est une vision stratégique naïve et une erreur politique grossière !

(Ican - Campagne Internationale pour Abolir les Armes Nucléaires)

Tribune publiée par Ouest-France

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16 juillet 2019 2 16 /07 /juillet /2019 08:10
Commandement militaire : Macron à la course aux armements et à la « guerre des étoiles » (PCF, 15 juillet 2019)
Commandement militaire : Macron à la course aux armements et à la « guerre des étoiles »

Ce 13 juillet, le discours aux armées du Président de la République a marqué un nouvel infléchissement guerrier et atlantiste de la politique militaire française.

Officiellement, la création en septembre prochain d’un « Grand commandement de l’espace », le renouvellement du parc des satellites français, ou le lancement du nouveau sous-marin nucléaire d’attaque s’inscrivent dans la perspective d’une future défense européenne. En pratique, celle-ci n’est que l’alibi d’une adaptation sans cesse plus poussée d’Emmanuel Macron à la course aux armements et à la « guerre des étoiles » initiées par Donald Trump.

La présence, le 14 juillet, au côté du chef de l’État, du secrétaire général de l’Otan, la nomination à la tête de la direction des affaires politiques et de sécurité du ministère des Affaires étrangères d’une figure du néoconservatisme à la française, les postures belliqueuses adoptées récemment à l’égard de la Russie ou de l’Iran, vont toutes dans ce sens.

De même, l’annonce de la constitution d’un commandement militaire dédié à l’espace ne fait qu’emboîter le pas à l’administration nord-américaine. Elle remet en cause le Traité international de l’espace, pourtant signé par la France et les États-Unis, lequel en son article 4 prohibe la mise en orbite d’armes nucléaires ou de destruction massive. À l’inverse, les annonces présidentielles s’inspirent de l’armée de l’espace chère à la Maison Blanche et elles aboutissent à laisser libre cours au Space Act de 2015, qui autorise les entreprises américaines à s’emparer des ressources de l’espace.

Non seulement la doctrine militaire de Monsieur Macron va amputer les finances publiques de 37 milliards d’euros rien que pour la modernisation de l’arme nucléaire (inscrits dans la loi de programmation militaire 2019-2025), alors que l’austérité saigne déjà à blanc les services publics et le pouvoir d’achat des Français. Mais elle entraîne notre pays dans la folle stratégie de tensions internationales mise en œuvre par Trump.

La France doit plutôt recouvrer son indépendance et se faire porteuse de propositions de paix. Ce qui implique qu’elle se désengage de l’Alliance atlantique, qu’elle agisse en défense du droit international, qu'elle signe et ratifie le Traité international d'interdiction des armes nucléaires (TIAN), pour le respect de tous les traités internationaux aujourd’hui violés par les États-Unis.

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16 juillet 2019 2 16 /07 /juillet /2019 07:50
Afrique. Affaire des missiles en Libye : le double jeu de Paris
Jeudi, 11 Juillet, 2019

Des armes achetées par la France aux États-Unis ont été retrouvées dans un camp abandonné par le maréchal Haftar, le chef de guerre qui attaque la capitale Tripoli.

 

L’affaire est pour le moins embarrassante pour le gouvernement français. Le New York Times vient de révéler que les quatre missiles antichars découverts par les forces loyales au gouvernement d’union nationale (GNA) sur une base reprise fin juin au maréchal Haftar (qui a lancé en avril une offensive sur la capitale) étaient la propriété de la France.

« Les missiles Javelin trouvés à Gharyan (ouest) appartiennent effectivement aux armées françaises, qui les avaient achetés aux États-Unis, a déclaré le ministère français des Armées, confirmant les assertions du quotidien américain. Ces armes étaient destinées à l’autoprotection d’un détachement français déployé à des fins de renseignement en matière de contre-terrorisme. » Toutefois, ces munitions, « endommagées et hors d’usage », étaient « temporairement stockées dans un dépôt en vue de leur destruction » et « n’ont pas été transférées à des forces locales », assure Paris, qui se défend de les avoir fournies aux troupes du maréchal Haftar, sans pour autant expliquer comment elles ont fini sur cette base. « Il n’a jamais été question ni de vendre, ni de céder, ni de prêter ou de transférer ces munitions à quiconque en Libye », insiste le ministère français des Armées, qui ne dit pas non plus pourquoi ces munitions, stockées dans un pays en guerre, n’ont pas été rapidement détruites.

Le nœud gordien libyen

En réalité, l’affaire aurait pu en rester là. Mais dans le dossier libyen, depuis la guerre menée en 2011 sur volonté de la France de Sarkozy entraînant avec elle les États-Unis d’Obama et bien d’autres pays dont le Royaume-Uni, mais également les Émirats arabes unis, les antagonismes sont forts. Emmanuel Macron cherche à être le deus ex machina pour trancher le nœud gordien de cette Libye déchirée, affirmant soutenir le GNA mais aidant, en sous-main, les forces du maréchal Haftar, ce que montre la découverte de ces missiles. Ce n’est pas du goût de Washington, qui appuie, comme Moscou, au grand jour le maréchal et n’apprécie pas le double jeu de Paris. D’autant que le GNA bénéficie de l’aide de Doha et d’Ankara. D’où les révélations du New York Times. Selon l’agence de coopération pour la défense et la sécurité du Pentagone, la France a bien donné son accord, en 2010, pour l’acquisition de 260 missiles Javelin de fabrication américaine et les éléments associés, pour un coût total estimé à 69 millions de dollars (soit au cours actuel un peu plus de 61 millions d’euros).

Ces missiles particulièrement efficaces ont été utilisés notamment lorsque le maréchal Haftar a lancé la bataille pour reprendre Benghazi (est) aux islamistes épaulés par le Qatar et la Turquie. Haftar était alors soutenu par les Émirats, l’Égypte et… la France, qui avait dépêché des forces spéciales, comme l’a révélé François Hollande après qu’un hélicoptère dans lequel se trouvaient trois soldats français d’élite a été abattu lors d’une « dangereuse opération de renseignement », selon ses propres paroles. C’était en juillet 2016.

Yémen même salade

Autre fait troublant, ces Javelin auraient été retrouvés dans des caisses sur lesquelles il était indiqué qu’ils avaient été vendus en 2008 aux Émirats, important partenaire militaire des États-Unis. Ce qu’a démenti Abou Dhabi. Volonté de dissimulation pour masquer l’aide de Paris ou imbroglio international comme les armes françaises utilisées au Yémen par l’Arabie saoudite et dont une partie était officiellement destinée (et payée par Riyad) à l’armée libanaise ? Dans ce domaine, tout est possible. Pour notre part, nous avions constaté en avril 2011 alors que les combats faisaient rage entre la rébellion et les troupes de Mouammar Kadhafi dans la localité de Ras Lanouf qu’avaient été abandonnés par les troupes gouvernementales des missiles rangés dans des caisses en provenance de Corée du Nord qui étaient censées renfermer des « pièces détachées pour bulldozer ».

La France a reconnu tardivement avoir apporté du renseignement au maréchal Haftar dans la lutte antidjihadiste dans l’est et le sud du pays mais continue à réfuter tout soutien militaire dans son offensive contre Tripoli lancée il y a trois mois, tuant plus de 1 000 personnes, dont plus d’une centaine de civils et, parmi eux, des dizaines de migrants.

Pierre Barbancey
Afrique. Affaire des missiles en Libye: le double jeu de Paris (L'Humanité, Pierre Barbancey, 11 juillet 2019)
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16 juillet 2019 2 16 /07 /juillet /2019 06:50
1970-1973 : Salvador Allende par Neruda (J'avoue que chez vécu)

Les mémoires en prose de Pablo Neruda (1904-1973), mises en forme de manière posthume par Miguel Otero Silva et Mathilde Urrutia, sous le titre "J'avoue que j'ai vécu", sont d'une richesse et d'une beauté bouleversante.

Elles s'achèvent par des portraits politiques, et notamment celui de Salvador Allende, le président socialiste qui au moment où Neruda écrit vient d'être liquidé par la junte d'extrême-droite appuyée par Nixon et la CIA. A Neruda lui-même, il ne reste plus que quelques heures à vivre.

Le diplomate poète Pablo Neruda a adhéré au Parti Communiste en 1945, après avoir joué un rôle important pour faciliter l'exil des républicains espagnols pendant la guerre d'Espagne. Il a été sénateur des provinces minières du nord du Chili, puis a dû rentrer dans la clandestinité et l'exil avec la dictature de Videla, radical populiste qui s'est retourné contre les populistes qui avaient contribué à son élection (1946). En 1970, Pablo Neruda est le candidat du Parti communiste aux élections présidentielles chiliennes, avec l'option partagée par le parti et par le poète mondialement connu, prix Nobel de littérature, et immensément populaire au Chili, de pouvoir se retirer si l'unité populaire est possible à réaliser entre les six ou sept partis qui peuvent défendre un projet et des intérêts communs à gauche et qui en 1969 encore avancent chacun dans leur couloir.

"La seule façon de précipiter l'unité, écrit Neruda trois ou quatre ans plus tard, était que les communistes désignent leur propre candidat. Quand j'acceptai la proposition, nous rendîmes public le point de vue du parti. Notre appui irait au candidat qui réunirait l'ensemble des suffrages. Si l'accord se révélait impossible, je maintiendrais ma candidature jusqu'aux élections. C'était un moyen héroïque d'obliger les autres partis à se mettre d'accord. En acceptant, je dis au camarade Corvalan qu'il allait de soi qu'on ne refuserait pas mon désistement futur, étant personnellement convaincu qu'il serait inévitable. Il était fort improbable que l'unité pût se faire autour d'un communiste. En termes clairs, tous avaient besoin de nos voix (y compris quelques candidats de la démocratie chrétienne) mais aucun n'entendait nous donner la sienne.

Pourtant, l'annonce de ma candidature, sortie de ce matin marin de l'Ile-Noire, se répandit comme une traînée de poudre. On me demandait partout. J'étais très ému de voir des centaines ou des milliers d'hommes et de femmes du peuple me serrer sur leur cœur, m'embrasser et pleurer. A tous, habitants des faubourgs de Santiago, mineurs de Coquimbo, hommes du cuivre et du désert, paysannes qui m'attendaient durant des heures avec leurs enfants dans les bras, travailleurs qui vivaient leur détresse du Bio-Bio jusqu'au détroit de Magellan, à tous je leur parlais ou lisais mes poèmes, sous la pluie battante, dans la boue des rues et des chemins, contre le vent austral qui fait grelotter les gens.

L'enthousiasme me gagne. Il y avait de plus en plus de monde à mes réunions, de plus en plus de femmes. Fasciné et terrorisé, je commençai à penser à ce que j'allais devenir si j'étais élu président de la république la plus farouche, la plus dramatiquement sans solutions, la plus endettée et, sans doute, la plus ingrate. On y acclamait les présidents le premier mois; puis, justement ou injustement, on les martyrisait durant les cinq ans et onze mois qui les séparaient de nouvelles élections. 

Par bonheur, la nouvelle arriva: Allende surgissait comme candidat unique possible de l'Unité populaire".

Neruda connaît déjà Allende et l'admire. Il admire sa santé, sa vigueur et sa résistance physique, sa capacité à supporter un rythme de vie et de campagne démentiel  Ils ont fait des campagnes électorales ensemble. Il a de la sympathie pour lui.

En 1958, Allende était déjà le candidat commun du FRAP (Front de l'action populaire, regroupant Parti socialiste et Parti communiste) contre Jorge Alessandri, fils de l'ancien président de la République, homme de l'affairisme, du libéralisme et de l'oligarchie. Il était arrivé en seconde position. Quand il se présente aux élections présidentielles de septembre 1970, Salvador Allende est âgé de 62 ans. Trapu, d'une rondeur trompeuse mais rassurante, le regard vif derrière de grosses lunettes d'écaille, le docteur Salvador Allende est une figure politique de premier plan depuis plus de 30 ans. Son style de vie bourgeois ne lui vaut pas que des sympathies. C'est un ami de jeunesse d'Edouardo Frei, le président de droite chrétienne modérée de 1964 à 1970. Il habite dans un des quartiers résidentiels cossus de Santiago. Il a possédé un yacht. Sa femme et ses deux filles élégantes fréquentent la bonne société. C'est un esthète collectionneur d’œuvres d'art. C'est la quatrième élection présidentielle de l'ancien médecin de l'Assistance publique et des hôpitaux de Valparaiso, qui fut élu député dès 1939 et organisa la campagne de Pedro Aguirre Cerda, le premier président de front populaire au Chili, à cette époque. Cet ancien ministre de la santé (1942), fondateur du Parti socialiste chilien (1943) est décrit par les conservateurs chiliens comme un "redoutable communiste prêt à transformer le Chili en démocratie populaire et à supprimer toutes les libertés". Kissinger et le département américain, avec la CIA et des compagnies capitalistes transnationales comme ITT (International Telegraph and Telephone), feront tout pour empêcher l'élection d'Allende, et ensuite pour faire chuter le gouvernement d'unité populaire.          

Le reste, laissons Neruda le raconter lui-même dans les dernières lignes de J'avoue que j'ai vécu, et de sa vie.

Pablo Neruda va mourir le 24 septembre 1973, 13 jours après le putsch militaire du 11 septembre, 13 jours après la mort de son "ami" Allende.

1970-1973 : Salvador Allende par Neruda (J'avoue que chez vécu)

 

Allende

Mon peuple a été le peuple le plus trahi de notre temps. Du fond des déserts du salpêtre, des mines du charbon creusées sous la mer, des hauteurs terribles où gît le cuivre qu'extraient en un labeur inhumain les mains de mon peuple, avait surgi un mouvement libérateur, grandiose et noble. Ce mouvement avait porté à la présidence du Chili un homme appelé Salvador Allende, pour qu'il réalise des réformes, prenne des mesures de justice urgentes et arrache nos richesses nationales des griffes étrangères.

Partout où je suis allé, dans les pays les plus lointains, les peuples admiraient Allende et vantaient l'extraordinaire pluralisme de notre gouvernement. Jamais, au siège des Nations unies à New York, on n'avait entendu une ovation comparable à celle que firent au président du Chili les délégués du monde entier. Dans ce pays, dans son pays, on était en train de construire, au milieu de difficultés immenses, une société vraiment équitable, élevée sur la base de notre indépendance, de notre fierté nationale, de l'héroïsme des meilleurs d'entre nous. De notre côté, du côté de la révolution chilienne, se trouvaient la constitution et la loi, la démocratie et l'espoir.

De l'autre côté il ne manquait rien. Ils avaient des arlequins et des polichinelles, des clowns à foison, des terroristes tueurs et geôliers, des frocs sans conscience et des militaires avilis. Tous tournaient dans le carroussel du mépris. Main dans la main s'avançaient le fasciste Jarpa et ses neveux de Patrie et Liberté, prêts à casser les reins et le coeur à tout ce qui existe, pourvu qu'on récupère l'énorme hacienda appelée Chili. A leur Côté, pour égayer la farandole, évoluait un grand banquier danseur, éclaboussé de sang. Gonzalez Videla, le roi de la rumba, lequel, rumba par-ci, rumba par-là, avait depuis belle lurette livré son parti aux ennemis du peuple. Maintenant c'était Frei qui livrait le sien aux mêmes ennemis, et qui dansait au son de leur orchestre, avec l'ex-colonel Viaux, son complice ès forfaiture. Ils étaient tous tètes d'affiche dans cette comédie. Ils avaient préparé le nécessaire pour tout accaparer, les miguelitos, les massues et les balles, ces balles qui hier encore avaient blessé notre peuple à mort à Iquique, Ranquil, Salvador, Puerto-Montt, José Maria Caro, Frutillar, Puente Alto et autres nombreux endroits. Les assassins d'Hernan Mery dansaient avec ceux qui auraient dû défendre sa mémoire. Ils dansaient avec naturel, avec leurs airs de bondieusards. Ils se sentaient offensés qu'on leur reproche ces «petits détails».

Le Chili a une longue histoire civile qui compte peu de révolutions et beaucoup de gouvernements stables, conservateurs et médiocres. De nombreux présidaillons et deux grands présidents : Balmaceda et Allende. Curieusement, l'un et l'autre sortent du même milieu: la bourgeoisie riche, qui se fait appeler chez nous «aristocratie». Hommes de principes, obstinés à rendre grand un pays amoindri par une oligarchie médiocre, ils eurent la même fin tragique. Balmaceda fut contraint au suicide parce qu'il refusait de livrer aux compagnies étrangères nos riches gisements de salpêtre. Allende fut assassiné pour avoir nationalisé l'autre richesse du sous-sol chilien : le cuivre. Dans les deux cas, les militaires pratiquèrent la curée. Les compagnies anglaises sous Balmaceda, les trusts nord-américains sous Allende, fomentèrent et soulèvements d'état-major.

Dans les deux cas, les domiciles des présidents furent mis à sac sur l'ordre de nos distingués «aristocrates». Les salons de Balmaceda furent détruits à coups de hache. La maison d'Allende, avec le progrès, fut bombardée par nos héroïques aviateurs.

Pourtant, les deux hommes se ressemblent peu. Balmaceda fut un orateur fascinant. Il avait une nature impérieuse qui le rapprochait chaque jour davantage du pouvoir personnel. Il était sûr de la noblesse de ses intentions. Les ennemis l'entouraient à chaque instant. Sa supériorité sur son entourage était si grande, et si grande sa solitude, qu'il finit par se replier sur lui-même. Le peuple qui aurait dû l'aider n'existait pas en tant que force, c'est-à-dire n'était pas organisé. Ce président était condamné à agir comme un illuminé, comme un rêveur : son rêve de grandeur resta à l'état de rêve. Après son assassinat, les trafiquants étrangers et les parlementaires du cru s'emparèrent du salpêtre , les étrangers, en concessions; les représentants du cru, en pots-de-vin. Les trente deniers perçus, tout rentra dans l'ordre. Le sang de quelques milliers d'hommes du peuple sécha vite sur les champs de bataille. Les ouvriers les plus exploités du monde, ceux des zones du nord du Chili, ne cessèrent plus de produire d'immenses quantités de livres sterling pour la City de Londres.

 

Allende ne fut jamais un grand orateur. Gouvernant, il ne prenait aucune décision sans consultations préalables. Il était l'incarnation de l'anti-dictateur, du démocrate respectueux des principes dans leur moindre détail. Le pays qu'il dirigeait n'était plus ce peuple novice de Balmaceda, mais une classe ouvrière puissante et bien informée. Allende était un président collectif; un homme qui, bien que n'étant pas issu des classes populaires, était un produit de leurs luttes contre la stagnation et la corruption des exploiteurs. C'est pourquoi l'oeuvre réalisée par Allende dans un temps si court est supérieure à celle de Balmaceda ; mieux, c'est la plus importante dans l'histoire du Chili. La nationalisation du cuivre fut une entreprise titanique. Sans compter la destruction des monopoles, la réforme agraire et beaucoup d'autres objectifs menés à terme sous son gouvernement d'inspiration collective.

Les œuvres et les actes d'Allende, d'une valeur nationale inappréciable, exaspérèrent les ennemis de notre libération. Le symbolisme tragique de cette crise se manifeste dans le bombardement du palais du gouvernement; on n'a pas oublié la Blitzkrieg de l'aviation nazie contre des villes étrangères sans défense, espagnoles, anglaises, russes; le même crime se reproduisait au Chili; des pilotes chiliens attaquaient en piqué le palais qui durant deux siècles avait été le centre de la vie civile du pays.

J'écris ces lignes hâtives pour mes Mémoires trois jours seulement après les faits inqualifiables qui ont emporté mon grand compagnon, le président Allende. On a fait le silence autour de son assassinat; on l'a inhumé en cachette et seule sa veuve a été autorisée à accompagner son cadavre immortel. La version des agresseurs est qu'ils l'ont découvert inanimé, avec des traces visibles de suicide. La version publiée à l'étranger est différente. Aussitôt après l'attaque aérienne, les tanks - beaucoup de tanks - sont entrés en action, pour combattre un seul homme : le président de la République du Chili, Salvador Allende, qui les attendait dans son bureau, sans autre compagnie que son cœur généreux, entouré de fumée et de flammes.

L'occasion était belle et il fallait en profiter. Il fallait mitrailler l'homme qui ne renoncerait pas â son devoir. Ce corps fut enterré secrètement dans un endroit quelconque. Ce cadavre qui partit vers sa tombe accompagné par une femme seule et qui portait toute la douleur du monde, cette glorieuse figure défunte s'en allait criblée, déchiquetée par les balles des mitrailleuses. Une nouvelle fois, les soldats du Chili avaient trahi leur patrie.


Neruda, J'avoue que j'ai vécu, traduction de Claude Couffon

 

 

La dernière photographie de Salvador Allende inspectant le Palacio de La Moneda.

La dernière photographie de Salvador Allende inspectant le Palacio de La Moneda.

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13 juillet 2019 6 13 /07 /juillet /2019 18:18
Marché de Morlaix, 13 juillet 2019: mobilisation contre le vote du traité de libre-échange UE-Canada CETA
Marché de Morlaix, 13 juillet 2019: mobilisation contre le vote du traité de libre-échange UE-Canada CETA
Marché de Morlaix, 13 juillet 2019: mobilisation contre le vote du traité de libre-échange UE-Canada CETA
Photo Pierre-Yvon Boisnard, 13 juillet 2019

Photo Pierre-Yvon Boisnard, 13 juillet 2019

Photo Pierre-Yvon Boisnard, 13 juillet 2019

Photo Pierre-Yvon Boisnard, 13 juillet 2019

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