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30 mars 2020 1 30 /03 /mars /2020 13:32
Mikhaïl Boulgakov

Mikhaïl Boulgakov

Tatiana Lappa, première épouse de Mikhaïl Boulgakov, dans les années 1910.

Tatiana Lappa, première épouse de Mikhaïl Boulgakov, dans les années 1910.

Littérature soviétique - Mikhaïl Boulgakov, l'auteur du Maître et Marguerite, un génie baroque à l'époque du Stalinisme (1891-1940)
Littérature soviétique - Mikhaïl Boulgakov, l'auteur du Maître et Marguerite, un génie baroque à l'époque du Stalinisme (1891-1940)

Génie bohème et indépendant, monstre de travail, homme d'humour, de culture et de courage, bravant la censure dans une société verrouillée par la sanglante dictature stalinienne, son univers kafkaïen et ses  contradictions étranges, Mikhaïl Boulgakov est principalement connu en France pour l'OVNI littéraire, longtemps censuré en URSS même s'il fut publié en partie en 67, le chef d’œuvre énigmatique et surréaliste, écrit sous l'influence de Gogol, de Goethe, et des mythes bibliques, Le Maître et Marguerite. Pendant plus de dix ans, Boulgakov travailla sans relâche à ce grand roman, qui représente 500 pages dactylographiées, qu'il continuait sans cesse à revoir et corriger, sans jamais nourrir d'espoir véritable de le voir publié un jour. 

Ce roman que Boulkagov n'avait pas achevé à sa mort en 1940, roman onirique, fantasmagorique et baroque, un texte halluciné, au symbolisme gothique, mais aussi avec beaucoup d'humour noir et d'esprit satirique, fut écrit en plusieurs étapes entre 1928 et 1940. L'action principale du livre a lieu dans le Moscou des années 30, où Satan se manifeste sous l'identité d'un mystérieux magicien nommé Woland, accompagné d'une troupe hétéroclite composée du fantaisiste cabotin Fagotto (ou Fahoth, selon les traductions), alias Koroviev, du chafouin et bavard chat noir Béhémoth, du tueur Azazello et de l'impudique sorcière rousse Hella. Ce groupe prend pour cible l'élite littéraire avec son syndicat officiel, le MASSOLIT, son restaurant-QG pour les privilégiés de la nomenkatura), ses bureaucrates et ses profiteurs, ainsi que les sceptiques et les mécréants. Maître, un auteur aigri, désespéré du rejet dont a fait l'objet son roman sur Ponce Pilate et le Christ, au point d'en avoir jeté au feu le manuscrit avant de se détourner du monde, y compris de son aimée Marguerite. Après une période de vagabondage, il se fait interner dans l'hôpital psychiatrique où échouera plus tard Bezdomny. Ladite maison de fous joue un rôle d'importance puisque, tout au long du roman, des victimes des farces de la troupe de Satan s'y trouveront enfermées. Le Maître recrée dans son roman l'histoire du jugement de Jésus, tandis que Satan fait le lien entre les deux époques. Dans la dernière partie du livre, Matthieu Lévi vient annoncer à Satan que Jésus a lu le roman du Maître, et qu'il lui demande d'accorder le repos éternel à ce dernier.On peut faire différentes lectures de l'œuvre : roman d'humour, allégorie philosophique ou socio-politique, satire du système soviétique, ou encore de la vanité de la vie moderne en général... Le roman est aussi un roman d'initiation dont Ivan est le personnage principal. Ce roman est, enfin, dans le contexte de la Russie soviétique, un manifeste pour la liberté des artistes et contre le conformisme. 

La troisième partie du livre voit le personnage de Marguerite prendre une grande importance. Satan donne un bal de minuit, qui coïncide avec la nuit du Vendredi saint. Il fait une offre à Marguerite, qu'elle accepte : devenir une sorcière douée de pouvoirs surnaturels le temps du bal, et servir à Satan de « maîtresse de maison » pour recevoir ses invités. Alors qu'elle apprend à voler et à contrôler ses passions débridées — non sans se venger avec violence des bureaucrates qui ont condamné son amant au désespoir — en entraînant avec elle sa servante Natacha, Marguerite pénètre nue dans le monde de la nuit, survole les forêts noires et les fleuves de la Mère Russie, se baigne et, purifiée, revient à Moscou pour être la reine du grand bal de Satan. Debout au côté de ce dernier, elle accueille les criminels les plus tristement fameux de l'histoire de l'humanité alors qu'ils se déversent en foule des portes de l'enfer.

Elle surmonte l'épreuve — laisser les pires brigands lui embrasser le genou et témoigner à chacun son amour de reine du bal. Pour la récompenser, Satan lui offre d'exaucer son vœu le plus cher : elle choisit de retrouver son amant le Maître et de vivre avec lui dans la misère et l'amour. Grâce au travail de Fagotto, le Maître sort de l'asile et retrouve une nouvelle vie grâce à la possession de documents administratifs conformes. Néanmoins, ni Satan ni Dieu ne jugent ce genre d'existence digne d'eux, et le couple est empoisonné par Azazello. Étant morts, les deux protagonistes sont libres de suivre Woland et quittent Moscou avec lui, alors que ses fenêtres et ses coupoles se consument dans le soleil couchant du dimanche de Pâques. L'avant-dernière scène est celle de la libération de Ponce Pilate, qui attendait depuis 2 000 ans de pouvoir rejoindre Jésus.

C'est vers la fin du texte que les trois actions du livre se rencontrent, puisque l'on retrouve les personnages initiaux, la fin du récit par le Maître de l'histoire de Ponce Pilate, et l'événement majeur qu'est le bal.

Né en 1890, petit-fils du côté de sa mère et de son père de prêtres renommés, fils d'un maître de conférence en histoire des religions, Mikhaïl Boulgakov est né à Kiev dans une famille bourgeoise, qui a sa datcha à Boutcha à 30 km de Kiev.  Pendant ses études secondaires, Boulgakov manifeste un goût prononcé de l'indépendance, des surnoms, de la mystification et de l'ironie: 

Sergueï Ermolinski, un camarade de Kiev de Boulgakov qui écrira une très belle introduction de Le maître et Marguerite restitue une anecdote que lui avait racontée l'écrivain à la fin de sa vie: "Au début des années 20, je rencontrai à Moscou un écrivain originaire de Kiev avec qui j'avais fait mes études au lycée. Nous n'étions pas vraiment amis, mais notre rencontre fut chaleureuse, comme il sied à des gens de Kiev qui aiment avec passion leur ville natale. Il s'écria: "Oh! je me souviens de vous, Boulgakov, vous étiez toujours un meneur. Je suis votre aîné, mais aujourd'hui encore, je crois entendre vos propos féroces. Si, si... Soubotch, le professeur de latin, vous vous souvenez, avait peur de vous. Vous faisiez trembler tout le lycée..." En racontant cela, Boulgakov haussait comiquement les épaules: "A mon avis, je ne faisais trembler personne. Je défendais mon indépendance, tout simplement. Mais ce qui est vrai, c'est que la direction du lycée n'était pas bienveillante à mon égard. Je ne sais pas pourquoi, mais ils me soupçonnaient toujours, moi si tranquille, de manigancer Dieu sait quoi. Dans l'ensemble, je n'ai jamais de ma vie eu de chance avec mes supérieurs (Il soupira.), moi qui aurait tellement voulu être un garçon exemplaire". 

En 1908 Boulgakov rencontre celle qui deviendra sa première épouse, Tatiana (Tassia) Lappa, fille du directeur des douanes de Saratov. Il l'épouse en 1913. L'année suivante, en vacances chez sa belle-famille à Saratov, au sud-est de Moscou, sur la Volga, quand éclate la guerre, il travaille durant tout l'été à l'hôpital de Secours, fondé dans la ville pour accueillir les blessés. En avril 1916, il est reçu avec mention aux examens terminaux, anticipés en raison de la guerre et s'enrôle immédiatement comme médecin volontaire dans la Croix-Rouge. Boulgakov termine en 1916 des études de médecine à l'Université de Kiev. En 1916, il est envoyé dans un village, à Nikolskoïe, dans la province de Smolensk (ouest de la Russie, non loin de l'actuelle frontière biélorusse), dont il devient le médecin de campagne pendant un an et demi. A cette époque, il devient dépendant à la morphine après avoir subi des injections pour soigner une allergie à un sérum antidiphtérique.

A l'automne 1917, quand survient la révolution bolchévique, Mikhaïl Boulgavov est muté à l'hôpital de Viazma, dans la province de Smolensk. Il a déjà commencé à écrire, notamment un récit qu'il intitule Maladie, première version de son Morphine.  Il commence Carnets d'un jeune médecin. En décembre 1917, Boulgakov fait partie des défenseurs de la ville de Kiev contre les Bolcheviks. Mais quand l'assemblée nationaliste ukrainienne, proclame la République populaire ukrainienne, Boulgakov est à Moscou, occupé par des démarches pour se faire libérer du service militaire, sans résultat. Installé avec sa femme, ses frères et ses sœurs au 13, descente Saint-André, la demeure familiale, qui servira de cadre à son roman sur la résistance des Russes Blancs, La Garde blanche , dont les personnages sont très inspirés par sa famille, jusqu'à leur patronyme, qui est aussi le sien. Il ouvre un cabinet médical. Sa mère, remariée avec le docteur Voskressenski, habite dans la même rue. Au printemps 1918, avec l'aide de sa femme et de son beau-père, Boulgakov parvient enfin à se libérer complètement de sa morphinomanie. À Kiev, il est témoin de l'évolution de la situation, entre le gouvernement de l'hetman Pavlo Skoropadsky, créature de l'occupant allemand, les nationalistes ukrainiens, dirigés par Simon Petlioura, l'Armée des volontaires (future Armée blanche) organisée en octobre 1918 par le général Dénikine pour arrêter l'avance des bolcheviks, et le corps expéditionnaire franco-britannique envoyé en novembre en mer Noire. Kiev, à l'époque, sert de centre de ralliement de tous les réfugiés du nord fuyant le gouvernement communiste.

Ces événements, et plus particulièrement la prise de Kiev par les troupes de Pelioura, constituent la toile de fond de La Garde blanche et des Jours des Tourbine. Mobilisé par le Directoire d'Ukraine, dont les Français se sont institués protecteurs, en s'entendant avec les généraux monarchistes Dénikine et Krasnov, Boulgakov assiste à des scènes sanglantes, notamment des crimes antisémites, et à l'évacuation de Kiev par Petlioura, menacé d'encerclement par les bolcheviks, le événements dont on trouve la trace dans La Garde blanche, Les Aventures extraordinaires du docteur N. et La Nuit du 2 au 3. Il parvient finalement à s'échapper de l'armée en déroute de Petlioura dans la nuit du 2 au 3 février 1919. Ces évènements de la guerre civile sont donc la toile de fond d'un des romans les plus célèbres de Boulgakov, La Garde blanche paru en 1926, d'abord sous forme de feuilleton dans la revue littéraire "Rossia". Le volume devait constituer la première partie d'une trilogie, mais sa publication a été interrompue par l'arrêt de la revue sur décision du gouvernement soviétique. Situé en Ukraine, à la fin de 1918, le roman raconte la destinée de la famille Tourbine — variation ironique de la « famille heureuse » des Rostov dans Guerre et Paix —, installée à Kiev pendant la guerre civile, au moment où l'hetman Pavlo Skoropadsky s'enfuit avec les troupes d'occupation allemandes, devant la menace des forces nationalistes ukrainiennes de Simon Petlioura, qui s'emparent de la ville. L'intrigue mêle donc éléments intimes autobiographiques, des éléments fictifs et éléments historiques.  La famille Tourbine est modelée d'après la propre famille des Boulgakov — Tourbine est d'ailleurs le nom de la grand-mère maternelle de l'auteur. Comme Boulgakov, l'aîné est médecin. De même, la description de la maison des Tourbine correspond exactement à la maison de la famille Boulgakov à Kiev, 13 descente Saint-André, qui est devenue le musée Boulgakov à Kiev. De plus, un passage décrit l'assassinat d'un juif par un soldat nationaliste auquel Boulgakov a réellement assisté, et qu'il a également décrit dans une nouvelle comme La Nuit du 2 au 3.

Le 1er septembre 1919, sous la double pression des nationalistes, qui organisent soulèvements et pogroms anti-juifs dans les campagnes ukrainiennes, et d'un corps de l'Armée des Volontaires, les bolcheviks évacuent Kiev, et Ivan et Nikolaï Boulgakov s'engagent dans l'armée de Dénikine. Boulgakov est hanté par les dangers que ses frères courent dans le Sud, hantise qui lui inspirera La Couronne rouge. Lui-même est réquisitionné par l'Armée blanche en tant que médecin, fin septembre ou début octobre, et rejoint Vladicaucase. A Vladicaucase, capitale de l'actuelle Ossétie du Nord, au nord de la Géorgie, au pied des montagnes du Caucase sur le fleuve Terek, alors que la ville est sous le contrôle de l'armée blanche de Dénékine (elle sera reprise par les soviétiques en mars 1920), Boulgakov décide de renoncer à la médecine pour devenir écrivain. Atteint du typhus au moment de la prise de Vladicaucase par les bolcheviks, Mikhaïl Boulgakov ne peut s'enfuir. Il va donc participer à l'aventure de la création du théâtre soviétique de Vladicaucase. Fin mars 1920, il se fait engager à la sous-section des Arts de la ville, dirigée par Iouri Sliozkine, un romancier à succès avant la Révolution, qui s'associe Boulgakov comme directeur du « Lito » (département « Littérature » de cet organisme). Le 1er mai, un Théâtre soviétique est inauguré ; Boulgakov y présente des spectacles, organise des soirées culturelles, anime des débats, assure la critique littéraire et théâtrale dans la presse locale. Entre janvier et mars 1921, il crée à Vladicaucase la pièce "Les communards de Paris". Mais, défendant Pouchkine face à un rédacteur du journal bolchevik local qui avait raillé le grand écrivain russe, il est qualifié d'élément "bourgeois" et de "blanc" et expulsé de la sous-section des Arts. Ne pouvant faire publier les récits qu'il écrit ni jouer sa comédie bouffe, Les Prétendants d'argile, il quitte Vladicaucase en mai 1921 et voyage entre Batoum (Batoumi sur la côte géorgienne de la Mer Noire), Bakou (capitale de l'actuel Azerbaïdjan) Tiflis (Tbilissi, la grande ville de Géorgie) où il fait la connaissance du poète Ossip Mandelstam qui vivait alors dans une grande pauvreté. Boulgakov apprécie le style de vie et la qualité des poèmes de Mandelstam mais la manière emphatique et appuyée dont le poète lisait ses propres vers lui donnait envie de rire. Nullement sympathisant sur le fond de la révolution bolchevique, il hésite à s'exiler à Constantinople, mais décide finalement de rejoindre Moscou sur les conseils de Mandelstam. À partir de son installation à Moscou, et jusqu'en 1925, il multiplie les travaux alimentaires et les petits emplois, tout en écrivant ou réécrivant ses premières nouvelles et un roman sur la guerre civile. Son ambition est de prendre place parmi les plus grands écrivains de la littérature russe.  Il est engagé comme journaliste dans un organe officiel du parti communiste, Rabotchi (« L'Ouvrier »), dirigé par Nadejda Kroupskaïa, la femme de Lénine.

En 1926, Boulgakov reçoit plusieurs visites de la Guépéou, après l'écriture de fictions suspectes d'un point de vue idéologique, dont Jours des Tourbine, adapté au Théâtre, qui plaisait beaucoup beaucoup à Staline.En 1927, le théâtre Vartangov représente L'Appartement de Zoïka, une satire de Moscou au temps de la N.E.P. Dans L'Ile pourpre, Boulgakov pousse l'audace jusqu'à inventer une parodie de pièce de théâtre pseudo-révolutionnaire. Ses deux pièces sont retirées rapidement du répertoire, avant de réapparaître trois ans plus tard à la suite d'un retour en grâce tenant au fait de prince, comme Les dernières journées de Tourbine

Interdit de vivre de son métier d'écrivain, Boulgakov adresse à Staline, au début de juillet 1929, une requête dans laquelle il demande l'autorisation de quitter, avec son épouse, l'URSS. Dans une lettre à son frère Nikolaï (qui a émigré à la fin de la guerre civile) datée du 24 août, il parle de son « anéantissement en tant qu'écrivain .En février 1929, Boulgakov fait la rencontre d'Elena Sergueïevna Chilovskaïa, épouse d'un officier supérieur de l'état-major général et mère de deux enfants ; ils s'éprennent immédiatement l'un de l'autre. Elle sera sa troisième épouse et le modèle de Marguerite dans Le Maître et Marguerite. Le même jour, le Guépéou enregistre une information selon laquelle Boulgakov aurait entrepris un nouveau roman. Il s'agit d'un « roman sur le diable », qui a été conçu en 1928, et dont Boulgakov a commencé la rédaction au début de l'année. Pendant l'été, Elena Sergueïevna part en cure à Iessentouki, et elle échange avec Boulgakov des lettres d'amour. De même, il écrit un récit inachevé, daté de et dédié à Elena Sergueïevna, intitulé À ma secrète amie.

En avril 1930, Boulgakov reçoit un coup de fil de Staline en personne, le lendemain du suicide de Maïakovski, et s'engage comme metteur en scène au théâtre d'art de Moscou, où il se lance dans une adaptation du roman de Gogol, "Les Âmes mortes". Grâce à l'intervention de Gorki, en 1931, il obtient l'autorisation de faire jouer une autre pièce, intitulée "Molière" (dont le nom était au départ "La cabale des Dévots"). Puis il se lance dans une adaptation scénique de Guerre et Paix en 1931. Sa Vie de Molière comme L'Extravagant M. Jourdain sont censurés en 1932 et 1933. 

Sa "Vie de Molière" sera finalement publiée en URSS en 1962, en période de déstalinisation.

A partir de 1932, le vide se crée autour de Boulgakov, qui n'est pas en odeur de sainteté et qui vit désormais solitaire, en proscrit, banni de la vie littéraire officielle. Il n'est pas invité au Congrès des écrivains de 1934. 

En 1934, Boulgakov emménage dans un immeuble coopératif d'écrivains. Dans le courant de mars, en visite au Théâtre d'art,  Staline s'enquiert de Boulgakov et déclare que Les Jours des Tourbine mettant en scène une famille de Russes blancs pendant la guerre civile est le meilleur spectacle du répertoire.  À partir de , Boulgakov se consacre aussi à la rédaction d'Alexandre Pouchkine, une pièce sur les derniers jours du grand écrivain russe, une pièce d'abord censurée puis autorisée en 1939. Boulgakov joua tous les rôles au théâtre, il fut auteur de pièces, conseiller littéraire, assistant metteur en scène, et même acteur dans sa pièce inspirée de Dickens, au Théâtre d'art de Moscou, Le Club de Mr. Pichwick

A partir de 1936, il travaille comme consultant indépendant pour le Bolchoï à l'écriture et la correction de livrets pour l'opéra. Il était content de travailler pour cette institution.

Durant l'année 1939, il travaille à une pièce sur Staline, Batoum, qui sera remise le 25 juillet. Le 14 août 1939, une délégation du Théâtre d'art incluant Boulgakov et sa nouvelle femme Léna part en repérage en Géorgie, mais, le 17, ils sont informés du veto imposé à la pièce par Staline et rentrent à Moscou.

À la fin de 1939, l'état de santé de Boulgakov, depuis longtemps des plus médiocres, s'aggrave. Le 11 septembre 1939, il connaît une baisse inquiétante de la vue. Les spécialistes consultés confirment bientôt le diagnostic de néphroangiosclérose, la maladie qui avait emporté son père. L Le 13 février 1940, il dicte encore à sa femme quelques corrections pour Le Maître et Marguerite (qu'il retravaille depuis le ). Pendant sa maladie, et jusqu'au début de mars, il reçoit la visite de la poétesse Anna Akhmatova et de Nikolaï Liamine (clandestinement, car ils sont interdits de séjour à Moscou). Le 10 mars Mikhaïl Boulgakov meurt et ce sera sa femme qui achèvera la troisième version de son œuvre maîtresse entre 1940 et 1941.  En URSS, une version censurée du livre (12 % du texte y est omis et une part plus grande encore altérée) est d'abord publiée dans le magazine Moscou (no 11, 1966, et no 1, 1967). En Union soviétique, la première édition complète, préparée par les soins d'Anna Saakyants et fondée sur la version datant de début 1940, paraît dans Khoudojestvennaïa Literatoura en 1978. Cette édition est demeurée celle de référence jusqu'en 1989, date de la dernière édition établie par la littératrice Lidiya Yanovskaïa sur la base de tous les manuscrits existants.

Sources:

Introduction au Maître et Marguerite de Serguei Ermolinski

Pages Wikipedia (Mikhaïl Boulgakov, Le Maître et Marguerite)

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