Merci à Yves Jardin (AFPS pays de Douarnenez) pour la traduction et la transmission de cet article.
http://maki.org.il/en/?p=18953
Le Hadash et les partis arabes s’unissent à nouveau pour les prochaines élections générales
PCI / il y a 6 jours
Le Hadash (Le Front Démocratique pour la Paix et l’Egalité - Parti Communiste d’Israël) (1) et trois partis politiques représentant la minorité nationale arabo-palestinienne d’Israël, Ta’al (2), Ra’am (3) et Balad (4), ont annoncé qu’ils s’uniront à nouveau pour les prochaines élections à la Knesset.
Le député du Hadash, Ayman Odeh, et le Secrétaire Général du Parti Communiste d’Israël, Adel Amer, pendant un meeting à Haïfa (Enregistrement: page Facebook du Hadash)
Les quatre partis s’étaient unis une première fois en 2015 dans la campagne pour la 20ème Knesset, à la suite de la décision législative adoptée à l’initiative de l’extrême-droite pour relever le seuil électoral pour entrer à la Knesset (5) à 3,25% (un minimum de 4 sièges), qui était de façon précise dirigé contre la représentation des arabes à la Knesset, en formant la Liste Unie qui avait obtenu 13 sièges dans le parlement de 120 membres en devenant le troisième groupe politique.
Après leur prestation décevante aux élections d'avril, où les quatre partis, faisant campagne en deux blocs, ont obtenu 10 sièges au total, le mouvement actuel d’unification, comme en 2015, est destiné à amplifier la participation électorale et à améliorer la représentation de la minorité arabe et des forces progressistes juives au parlement d’Israël. Le pays se dirige vers ses deuxièmes élections générales cette année, le 17 septembre, après que le premier ministre d’extrême-droite, Benjamin Netanyahu, ait échoué à former une coalition de gouvernement majoritaire à la suite du scrutin d’avril.
Le député du Hadash, Ayman Odeh, l’éventuel chef du groupe, a déclaré jeudi, 20 juin, que cela avait été une erreur de faire campagne de façon séparée. Odeh a dit après l’annonce de la décision: «nos forces sont unifiées, nous avons des passés semblables, des vues semblables pour notre avenir, et, à partir d’aujourd’hui, une liste commune. Nous nous battrons pour les droits des Arabes dans ce pays, pour la paix, et pour la démocratie pour tous les citoyens d’Israël. » Le quotidien communiste Al Ittihad a rapporté qu’un forum commun se réunira dans les jours prochains pour décider de la constitution finale de la liste.
Les partis ont déclaré qu’une liste commune n’était pas moins importante aujourd’hui qu’elle ne l’était en 2015, compte tenu particulièrement de l’adoption l’an dernier de « la Loi raciste, coloniale de l’Etat-nation (6) et de ses conséquences, les politiques discriminatoires, le siège (de Gaza), la confiscation des terres dont les Arabes sont propriétaires, la pénurie de logements disponibles dans la communauté arabe, la volonté des pouvoirs établis de vider de tout son sens notre citoyenneté et de notre volonté de combattre la criminalité et la violence croissantes dans nos communautés.»
Le communiqué publié conjointement par les quatre partis a déclaré que les résultats des dernières élections – dans lesquelles ils ont perdu trois sièges – constituaient un « coup rude pour le travail politique » dans la communauté arabe. A ce titre, il était essentiel d’en tirer des conclusions et d’en retenir les enseignements.
Le communiqué a ajouté: «à cette fin, il y a de nouveaux défis au niveau diplomatique, particulièrement à la suite des démarches de l’administration des EU de mettre en oeuvre l’«Affaire du Siècle » en reconnaissant Jérusalem comme la capitale d’Israël et en y transférant l’Ambassade des EU, en reconnaissant l’annexion des Hauteurs du Golan, à la suite des attaques contre l’UNRWA (l’organisation des NU pour les réfugiés palestiniens, dont le budget a été coupé par les EU); et à la suite des inquiétantes «conversations régionales » qui ont lieu, telle que la prochaine conférence qui doit se tenir à Manama, la capitale de Bahreïn.”
(traduit de l’anglais par Yves Jardin, membre du GT de l’AFPS sur les prisonniers palestiniens)
(1) Le Hadash (= nouveau en hébreu), créé en 1977, réunit diverses organisations de gauche dont la plus importante est le Parti Communiste d’Israël, parti israélien binational, qui conserve son statut indépendant; le Hadash avait cinq sièges dans la Knesset élue en 2015);
(2) Ta'al (acronyme en hébreu pour le Mouvement arabe pour le renouveau), parti nationaliste arabe fondé en 1996; aux élections de janvier 2009, juste à la fin de la première attaque israélienne contre Gaza, l’alliance Ta’al- Ra’am fut interdite de se présenter aux élections.
(3) Ra’am (acronyme en hébreu pour la Liste arabe unie), parti créé en 1996, par l’union du Parti démocratique arabe et des éléments de la branche Sud du Mouvement islamique et du Front d’unité nationale.
(4) Balad (acronyme en hébreu pour la Ligue démocratique nationale), parti nationaliste arabe créé en 1995, progressiste et démocratique; comprend aussi des militants juifs.
(5) Knesset (= assemblée): parlement monocaméral de l’Etat d’israël, siégeant à Jérusalem; il compte 120 députés, élus à la proportionnelle avec un seuil électoral de 2 %, porté en 2014 à 3,25 %, pour une durée de 4 ans; mais sur 20 Knesset élus, 13 ont été dissoutes et les élections anticipées sont fréquentes en Israël.
(6) Le 19 juillet 2018, a été adoptée une loi fondamentale à valeur constitutionnelle (Israël n’a pas de constitution écrite), faisant d’Israël l’«Etat-nation du peuple juif »; cette loi officialise et aggrave un régime d’apartheid, qui existait déjà de fait en Israël.