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24 février 2018 6 24 /02 /février /2018 07:48
« Asile-immigration » : Une loi indigne de la France
 

 

En effet, cette loi réduit les possibilités de demande d'asile, raccourcit les délais de recours, renforce les contrôles de manière à réduire le nombre de réfugiés et à augmenter le nombre d'expulsés. Ce projet de loi multiplie les obstacles dans le parcours du combattant des demandeurs d'asile, souvent livrés à eux-mêmes, en diminuant le temps pour l'examen de leur situation et leurs possibilités de recours s'en trouvent réduites. Par contre, le projet doublera la durée maximale de séjour en rétention dans la perspective de l'expulsion.
 
Ainsi, le gouvernement veut diviser par deux le temps pour la mise en œuvre des droits à l'asile, mais c'est deux fois plus pour la rétention en vue de l'expulsion.
 
A ces mesures régressives s'ajoutent les dispositions pour celles et ceux qui tombent sous le coup du règlement de Dublin, soit la grande majorité, qui interdirait à tout débouté du droit d'asile toute demande dans un autre pays. Ils seront ainsi renvoyés dans le pays de première arrivée où ils ont laissé leurs empreintes, les empêchant de demander l'asile en France ou dans le pays de leur choix. La Grèce et l'Italie, premiers pays d'arrivée, vont ainsi avoir la charge de reprendre ces migrants. De plus, ces migrants dits « dublinés » seraient placés en rétention pour être expulsés.
A cette logique répressive et absurde, s'ajoute, pour le gouvernement, la volonté d'opposer devant l'opinion publique, les « bons et les mauvais migrants », de stigmatiser et de criminaliser ceux qui fuient conflits, persécutions et pauvreté.
Les chiffres du ministère de l'Intérieur attestent pourtant qu'il n'y a aucune pression migratoire qui justifierait ces mesures.
Cette « menace » migratoire est montée de toutes pièces pour rassurer une partie de l'opinion inquiète, désorientée, après des années de campagne de la droite et de l'extrême droite contre les migrants, devenus des boucs émissaires depuis Sarkozy, Hollande et Macron.

La France, terre des droits de l'Homme, s'en trouve défigurée c'est ainsi que sont bradés valeurs, principes, droits de l'Homme et humanité.
Cette loi est indigne et doit être retirée.
Asile-immigration: Une loi indigne de la France (PCF)
Asile-immigration: Une loi indigne de la France (PCF)
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24 février 2018 6 24 /02 /février /2018 07:43
Rassemblement pour la défense des trois classes de Corentin Caër, Gambetta, Jean Jaurès le 9 février dernier devant la mairie, les représentants des parents témoignent après leur rencontre avec Agnès Le Brun (photo JL Le Calvez)

Rassemblement pour la défense des trois classes de Corentin Caër, Gambetta, Jean Jaurès le 9 février dernier devant la mairie, les représentants des parents témoignent après leur rencontre avec Agnès Le Brun (photo JL Le Calvez)

« On a été corrects, sympathiques... On pensait que nos arguments avaient porté, notamment sur nos spécificités sociales. Aujourd'hui, on a franchement l'impression d'avoir été roulés dans la farine... ». C'est peu de dire que Sébastien Portier, co-président de l'APE de l'école Gambetta, était remonté, ce vendredi, au lendemain de la publication de la carte scolaire 2018 dans le Finistère. À l'instar des écoles Corentin-Caër et Jean-Jaurès, l'établissement morlaisien perdra un poste à la rentrée.

« Des actions d'ampleur » à prévoir


« On pensait en sauver un ou deux sur les trois mais on fait face à une implacable logique comptable », s'agace-t-il. Et d'annoncer une rentrée mouvementée, avec des actions d'ampleur, à partir du 12 mars, après les vacances d'hiver. « Comme d'habitude, l'annonce a été faite la veille des vacances scolaires. C'est donc compliqué de mobiliser. Mais nous allons créer un collectif rassemblant toutes les écoles touchées du pays de Morlaix. Car c'est du jamais vu. Des occupations sont déjà prévues ».

 

 Au-delà des trois écoles morlaisiennes, Lanmeur (Les Quatre Vents) et Plouigneau (De Lannelvoëz), qui font partie de la circonscription de Morlaix, perdent aussi un poste. De même que Cléder (Pierre Jakez-Hélias) et Plouescat (Anita-Conti), de la circonscription de Landivisiau. Commana (La Pierre Bleue), de la circonscription de Landerneau, perd un demi-poste (dispositif « plus de maîtres que de classes »). Et Pleyber-Christ (Jules-Ferry), un demi-poste itinérant langues vivantes. Si on prend en compte le découpage électoral (4e circonscription de Morlaix) et non plus celui de l'Éducation nationale, on peut même ajouter la perte d'un demi-poste à La Roche-Maurice (école du Bourg).

« On ne peut pas laisser faire »


« Ça fait huit postes en tout. On ne peut pas laisser faire ça. Si on n'agit pas, il ne restera plus que les grandes villes », explique Sébastien Portier, qui continue de réclamer un poste « plus de maîtres que de classes » à Gambetta. Et d'indiquer qu'il a reçu le soutien de nombreux politiques, tous partis confondus. « Sauf la députée Le Feur. Nous sommes apolitiques mais là, on se demande vraiment ce qu'elle fait. Ce qui se passe dans sa circonscription, ça fait mal au coeur »
 

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24 février 2018 6 24 /02 /février /2018 07:38

Désormais, tout employeur pourra imposer le forfait jours à ses salariés. Avec l'aval du gouvernement, sénateurs et députés ont profité de l'adoption finale des ordonnances Macron sur le Code du travail pour introduire un amendement permettant à l'employeur d'annualiser le temps de travail d'un salarié sans son consentement. Jusqu'à présent, seul un "salarié volontaire" pouvait se voir appliquer ce régime. Dorénavant, en cas de refus, il pourra être licencié. Avec le forfait jours, le temps de travail est décompté en nombre de jours travaillés. Au maximum 218 par an mais à raison d'une durée journalière pouvant atteindre 11 heures, ce qui fait que la durée hebdomadaire excède les 35 heures. Selon les études de la Dares, elle atteint même la moyenne de 46h30. Sans payer d'heures sup...     

Le forfait jours: Loi travail, un amendement vicieux rajouté en douce (L'Humanité Dimanche, 22 février 2018)
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24 février 2018 6 24 /02 /février /2018 07:18

Un système de retraite doit garantir la solidarité entre les générations, mais aussi préserver l'égalité au sein de chaque génération. 

La "réforme Macron" qui a pour ambition de transformer le système des retraites ne répond pas à cette exigence. 

Certes, le système de retraite est aujourd'hui complexe, peu transparent. Il assure cependant une assez forte solidarité. Le président a mis en avant le besoin d'un système "plus lisible". Manière de cacher d'autres objectifs? En fait, en préconisant pour le calcul des droits à la retraite la généralisation du mécanisme par points, sur le modèle des retraites complémentaires du secteur privé, le gouvernement entérine le passage d'un mécanisme dit "à cotisations définies" qui fait porter tout le risque quant au niveau de la pension à l'assuré. Il tire les retraites vers une logique assurantielle.  Il fait un peu plus payer les retraités modestes, qui ont une espérance de vie plus courte, et proportionnellement, moins les retraités riches, qui ont une longue espérance de vie à la retraite. 

Certes, le temps n'est plus où l'âge de la retraite correspondait en moyenne à l'espérance de vie des ouvriers. Mais l'inégalité ne se réduit pas, comme le montre une récente étude de l'INSEE. 

Pour la période 2012-2016, les 5% d'hommes les plus aisés ont une espérance de vie à la naissance de 84,4 ans. A l'opposé, les 5% de personnes les plus modestes ont une espérance de vie de 71,7 ans. Les hommes les plus aisés vivent donc en moyenne 13 ans de plus que les plus modestes. Chez les femmes, cet écart est plus faible, mais il s'élève tout de même à 8 ans. 

Cette inégalité est d'autant plus insupportable que la retraite a changé de nature.   

Le développement de la protection sociale depuis la fin de la Seconde guerre mondiale, en transformant les conditions de vie et de travail, a complètement changé les perspectives de retraite. Les salariés attendent aujourd'hui de la retraite autre chose qu'une protection contre le risque de ne plus pouvoir travailler, donc de ne plus pouvoir subvenir à ses besoins élémentaires. C'est très différent des objectifs assignés en 1910 aux Retraites ouvrières et paysannes (ROP), les premières assurances sociales. L'allongement considérable de l'espérance de vie en bonne santé a fait que chacun peut espérer vivre une plus ou moins longue période de retraite sans handicap majeur. Ce qui relevait d'une préoccupation de survie, le plus souvent dans la pauvreté, devient une perspective plus sereine au cours de laquelle nombre de retraités s'engagent dans des activités d'intérêt général et social. 

Cette perspective d'une vraie retraite pour tous est un véritable changement dans l'organisation de la vie humaine. Elle fait de la retraite un projet personnel, commun à tous les salariés et citoyens, qu'il faut collectivement organiser. Mais l'égalisation des conditions au sein de chaque génération n'en devient que plus essentielle. 

Les réformes engagées du système de retraite pour le moment, loin d'apporter des réponses au problème posé, fragilisent le pacte solidaire autour de la retraite. Pour plus d'égalité en retraite, il faut permettre à ceux qui ont l'espérance de vie la plus courte de partir plus tôt. La gestion du système de retraite est complexe et demande en tout cas un débat social transparent sur lequel les salariés et les citoyens doivent avoir réellement prise.

Jean-Christophe Le Duigou, économiste et syndicaliste   

Retraités: les salariés modestes payent pour les riches (Jean-Christophe Le Duigou, L'Humanité Dimanche, 22 février - 7 mars 2018)
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24 février 2018 6 24 /02 /février /2018 07:05
Jean-Paul Vermot s'est excusé auprès des résidents pour la gêne occasionnée par les malfaçons dans leurs logements. Et s'est engagé à ce que les réparations soient rapidement effectuées.

Jean-Paul Vermot s'est excusé auprès des résidents pour la gêne occasionnée par les malfaçons dans leurs logements. Et s'est engagé à ce que les réparations soient rapidement effectuées.

Finistère Habitat a joué cartes sur table, ce vendredi, lors de la réunion à laquelle le bailleur avait convié les résidents de Pors-ar- Bayec. Oui, il y a des malfaçons. Mais elles vont vite être réparées. 

« Je vous présente mes excuses pour ces travaux insatisfaisants. On ne peut décemment pas considérer ce chantier comme terminé ». C'est ainsi que Jean-Paul Vermot, président de Finistère Habitat, a introduit la réunion d'information organisée vendredi après-midi, salle des Mille Clubs, rue Paul-Sérusier. Face à lui, une quinzaine de résidents des 168 logements de Pors-ar-Bayec qui ont fait l'objet, ces derniers mois, d'une réhabilitation d'un coût de 6,7 M€. Des habitants excédés par les nombreuses malfaçons constatées depuis la réception du chantier, en juillet dernier, et répertoriées dans un audit commandé par le bailleur : plafonds qui s'écaillent, meubles de cuisine défectueux et surtout infiltrations dans près de 60 % des salles de bains. Entre autres. Seuls 18 logements ont été considérés comme bien rénovés (12 n'ont pu être vérifiés pour l'instant). C'est peu...

 

 

Un mois et demi de travaux


En lieu et place d'une inauguration en grande pompe qui aurait été du plus mauvais effet dans ces circonstances, Finistère Habitat avait donc décidé de jouer la transparence. Après avoir reconnu l'étendue des dégâts, Laurent Prat, directeur du Patrimoine, a ainsi expliqué que la société Eiffage, chargée de la réalisation des travaux, allait rapidement prendre des mesures conservatoires afin de stopper les infiltrations. Après quoi, des réparations seront entreprises, suivies d'une expertise et du dépôt d'une déclaration de sinistre. Ce chantier démarrera dès lundi pour s'achever le 6 avril. Un planning sera affiché dans les parties communes. Et pendant toute la durée des travaux, une équipe de trois techniciens de Finistère Habitat sera présente pour recueillir les doléances des résidents. Des paroles qui ont eu tendance à les rassurer. Si bien que la réunion s'est déroulée dans une ambiance apaisée. Après quelques piques lancées à l'encontre de leur bailleur, les habitants ont même convenu qu'au niveau de l'isolation, cette rénovation était une réussite. « J'ai divisé ma facture de gaz par deux », a ainsi reconnu une locataire. « Depuis la rénovation, on a constaté une baisse de 30 à 60 % de la consommation énergétique », a rebondi un Jean-Paul Vermot satisfait. Histoire de finir sur une note positive.
 

Rue Pors-ar-Bayec: les habitants oubliés

Dépendant d'Armorique Habitat et non de Finistère Habitat, les habitants des 1, 1 bis, 3 et 3 bis, rue de Pors-ar-Bayec se sentent laissés pour compte dans la rénovation du quartier. Ils l'ont fait savoir en faisant circuler une pétition, remise à Jean-Paul Vermot (en sa qualité d'élu municipal), qui a recueilli 42 signatures sur la cinquantaine de familles qui vit dans ces bâtiments. L'objet de leur courroux : l'état des parkings, qui appartiennent à la ville. « Il y a des nids de poule partout, pas d'emplacements matérialisés. Sans compter les poubelles enterrées installées trop loin, tout au bout de la rue, commente une habitante. On nous avait dit que ces travaux étaient prévus dans la même enveloppe. Mais ça s'est arrêté juste devant chez nous. On a la sensation d'avoir été oubliés. Il y a la vitrine, rue Sérusier, où tout est propre, et puis nous, derrière. On fait pourtant partie du même quartier ».
© Le Télégrammehttp://www.letelegramme.fr/finistere/morlaix/residence-pors-ar-bayec-finistere-habitat-joue-la-transparence-24-02-2018-11864869.php#qefxpvWdV1i7Qccw.99

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24 février 2018 6 24 /02 /février /2018 06:48
Syrie : La Ghouta sous les bombes de Bachar-al-Assad: le carnage continue, discussions à l'Onu (Jean-Pierre Perron 23 février - Médiapart)
Ghouta sous les bombes: le carnage continue, discussions à l'Onu
 PAR 

Depuis le dimanche 18 février, au moins 450 civils ont été tués et quelque 2 000 autres blessés par les bombardements intensifs des forces gouvernementales syriennes dans la Ghouta orientale, en Syrie. Désuni, le Conseil de sécurité de l’Onu discute pour mettre fin au massacre.

Même le très prudent Staffan de Mistura, l’émissaire de l'Onu pour la Syrie, qui habituellement tourne cent fois sa langue dans sa bouche avant de lâcher quelques banalités, a fini par qualifier d’« atroces » les bombardements sur la Ghouta orientale.

Vendredi 23 février, alors que l’Onu discutait d’un projet de trêve humanitaire de 30 jours dans l’ensemble du pays, ils se sont encore intensifiés. De l’avis des ONG présentes dans l’enclave rebelle, ce sont les pires depuis le début de la nouvelle offensive du régime qui a commencé il y a six jours.

Depuis le dimanche 18 février, au moins 450 civils ont été tués et quelque 2 000 autres blessés, selon le décompte de l’Observatoire syrien des droits de l’homme, basé à Londres. Au moins 95 enfants sont morts depuis cette date, ce qui a aussi conduit l'Unicef, le Fonds des Nations unies pour l'enfance, à exprimer son indignation dans un communiqué vide. Même sentiment à Bruxelles chez les Vingt-Huit, qui ont appelé vendredi à un cessez-le-feu immédiat : « L'Union européenne est à court de mots pour décrire l'horreur vécue par les habitants dans la Ghouta orientale. »

« Que ce soit sous Hafez al-Assad ou son fils Bachar, le régime syrien use toujours de la même tactique, résume le politologue franco-syrien Salam Kawakibi, directeur adjoint du think tank ARI (Initiative arabe de réforme). Il tue d’abord tout le monde et, ensuite, il fait avancer ses forces. C’était déjà le cas en 1982, lors du siège de Hama [une partie de la ville s’était soulevée à l’instigation des Frères musulmans – ndlr]. Puis ce fut le cas à Hama, en 2012, et, dernièrement à Alep. »

Les bombardements sont le fait à la fois de l’aviation syrienne et russe, des hélicoptères du régime qui larguent des barils de poudre et tirent des roquettes et de l’artillerie lourde. « Il est tombé en trois jours autant de bombes qu’en quatre ans de guerre », indiquait dernièrement, sur Skype, un habitant de la petite enclave rebelle encerclée.

La localité de Hammouriyeh a été particulièrement frappée par les assauts aériens. La Défense civile de la Ghouta orientale a fait savoir que ses équipes de secours avaient dégagé des centaines de personnes, dans cette ville et dans d’autres, coincées sous les gravats.

Depuis plusieurs jours, ce sont les hôpitaux qui sont ciblés en priorité. Dans la seule journée du 22 février, 13 hôpitaux et établissements humanitaires ont été attaqués et, depuis le début de l’offensive aérienne, ce sont 22 hôpitaux qui ont été mis hors service, selon un décompte de l’Union des organisations de secours et soins médicaux(UOSSM), une ONG française et internationale qui est en contact permanent avec les médecins syriens sur place.

« L’état de dévastation dans lequel se trouve la Ghouta est indescriptible. En plus du nombre inimaginable de civils tués et blessés, il n’y a pratiquement plus d'installations médicales en fonctionnement. La crise humanitaire atteint des sommets », indique son président, le docteur Ziad Alissa.

« Dans les conflits militaires, morts et blessés méritent normalement respect, protection et soins, les droits de l’Onu les garantissent. Or les habitants de la Ghouta meurent dans l’indignité. Leurs écoles, leurs marchés sont détruits, ils meurent dans la souffrance et l’indifférence. Les femmes, les enfants et les hommes de la Ghouta meurent au milieu des décombres. Il faut que l’aide humanitaire ait un accès immédiat ! C’est une catastrophe ! », ajoute-t-il.  

Il n’y a pas que les bombardements qui accablent la population. La famine s’y est aussi déclarée dans la petite enclave de 30 km2 et plusieurs nourrissons en sont morts. De nombreux et graves cas de malnutrition sont aussi signalés. Pas d’électricité et plus d’eau, alors que l’hiver y est terrible. Des photos montrent des habitants qui, faute de bois de chauffage, ont installé des tentes dans des caves. Selon un rapport de l’Onu, dans certaines communes, 80 % de la population vit sous terre.

Après les bombardements, les habitants de la Ghouta s’attendent à une offensive terrestre de l’armée syrienne et de ses alliés. L’armée a commencé d’accumuler du matériel à proximité de l’enclave. Celle-ci est l’une des dernières zones contrôlées par les insurgés. Mais, différence essentielle avec la dernière autre grande enclave rebelle, la province d’Idlib, c’est une région encore plus stratégique.

Plaine bocagère, qui commence à la lisière de Damas, elle fut longtemps son verger avant de faire partie de sa banlieue. Densément peuplée – elle compte quelque 360 000 habitants –, elle a donc servi de bastion idéal pour les rebelles quand ils attaquaient la capitale syrienne. Depuis, ils ont perdu beaucoup de leur capacité offensive mais sont encore à même de frapper le centre de la ville, ce qu’ils font encore de temps à autre avec des mortiers.

D’où la priorité du régime et de ses alliés russes et iraniens de les chasser de cette région qu’ils contrôlent depuis 2012.

Reste que la nature bocagère du territoire rend difficile une offensive terrestre, d’autant que l’armée syrienne a, selon divers experts, perdu environ les deux tiers de ses effectifs pendant les six années de guerre et qu’elle doit rester mobilisée sur un front encore plus résilient, celui d’Idlib. Dès lors, la cible prioritaire des forces loyalistes devient la population de l’enclave, à laquelle le régime entend faire payer son soutien à la rébellion.

D’où des bombardements massifs contre les centres urbains, les villages, les hôpitaux et les dépôts de nourriture. Le 21 août 2013, les forces loyalistes avaient même employé le gaz sarin, une attaque qui avait fait plus d’un millier de victimes, en majorité des femmes et des enfants.

En principe, la Ghouta est censée bénéficier depuis dix mois d’un accord de désescalade, validé par la Russie, l’Iran et la Turquie, pour favoriser des trêves localisées en Syrie. En réalité, les combats n'y ont jamais cessé, Moscou et Damas faisant valoir que l’enclave est contrôlée par le Front Al-Nosra, la branche syrienne d’Al-Qaïda, organisation avec laquelle ils affirment refuser de discuter, et qu’ils accusent de bombarder la capitale syrienne.    

C’est le même argument que le ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a repris vendredi pour retarder le vote sur le projet de trêve de 30 jours en Syrie afin de permettre l'acheminement de l'aide humanitaire et l'évacuation des blessés et des malades de la Ghouta orientale. « Il n'y a aucune garantie que [les rebelles] ne vont pas continuer à bombarder les zones résidentielles de Damas », a insisté le ministre russe.

Cette désunion entre les membres du Conseil de sécurité témoigne bien de l'internationalisation de la guerre civile syrienne. Les États-Unis, via le porte-parole du département d'État, ont dénoncé la « responsabilité particulière » de Moscou dans les bombardements sur la zone rebelle : « Sans le soutien apporté par la Russie à la Syrie, cette dévastation et ces morts n'auraient pas eu lieu. » « Le massacre doit cesser », a enfin lancé Federica Mogherini, la haute-représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères.

L'ambassadeur français François Delattre a renchéri en dénonçant « les attaques contre les hôpitaux » et une « situation insoutenable » pour les civils. Emmanuel Macron et Angela Merkel ont, de leur côté, écrit à Vladimir Poutine pour lui demander de contribuer à l'adoption de cette résolution.

 

Finalement, Moscou a accepté de rediscuter la résolution, qu’il avait d’abord qualifié d’« irréaliste ». Mais il y a mis un certain nombre de conditions, ce qu’il appelle des « garanties », qui ont été longuement débattues. Ainsi, les groupes Al-Nosra et l’État islamique devront s’abstenir de bombarder Damas.

 

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24 février 2018 6 24 /02 /février /2018 06:09
A l'agenda du PCF Finistère, une année 2018 utile et animée avant le congrès!

Agenda PCF 29 :

 

Samedi 24 février – Banquet Républicain PCF Pays Bigouden au Guilvinec en l'honneur de Martha Desrumeaux

 

Lundi 26 février : rassemblement pour Salah Hamouri, 18h, place de la Liberté

 

Début mars – Sortie du Journal fédéral du PCF- Rouge Finistère n°2

 

 

Jeudi 1er mars: rassemblement pour le droit d'asile et contre le projet de loi asile-immigration de Gérard Collomb à l'appel de la LDH

 

Samedi 3 mars Soirée PCF - Couscous au Relecq Kerhuon

Contact réservation 06 87 34 93 79 - à partir de 18h30, au local de la section 5 Bd Gambetta. A l'issue de ce pot convivial, le Café Crème nous accueillera autour d'un couscous. Participation aux frais : 20€/personne

 

Jeudi 8 mars : réunion publique régionale du PCF sur les EHPAD, la situation des personnes âgées en perte d'autonomie à St Brieuc - avec Olivier Dartigolles, un philosophe, un directeur d'EHPAD, un responsable associatif

 

Mardi 13 mars : réunion de préparation de la Fête de l'Huma Paris à 17h30 à la fédération rue Berger à Brest.

 

Jeudi 15 mars: soutien à la nouvelle journée d'action dans les EHPAD à l'appel de l'intersyndicale CGT, CFDT, FO

 

Jeudi 15 mars, 18h au local du PCF rue Marcel Sembat : réunion plénière à Lanester pour l'édition 2018 de la Fête de l'Huma Bretagne

 

Samedi 17- dimanche 18 mars à Concarneau : formation régionale  avec Guillaume Roubaud Quashie, Olivier Mayer, Yann Le Pollotec, Florence Le Lieu une animation scientifique sur la bio-diversité: visite du Marinarium avec Stéphane Cadiou, son responsable   

 

Lundi 19 mars : prochain Conseil Départemental PCF Finistère à Pont de Buis  18h.

 

Mardi 27 mars, 18h: venue de Greg Oxley à Morlaix pour une conférence sur la Révolution Française  

 

Jeudi 12 avril : formation CIDEFE – ADECR avec Sébastien Jumel, député communiste de Seine Maritime sur les enjeux maritimes à Lorient avec visite des installations portuaires, échanges avec différents responsables des activités économiques du port de Lorient. Invitation à tous les élus pour s'y inscrire.

 

Samedi 14 avril : 6 heures pour la Palestine à Plourin-les-Morlaix avec Claude Léostic et peut-être Pierre Barbancey

 

Samedi 28 avril: venue de Patrick Le Hyaric, député européen PCF-Front de Gauche, à Carhaix. Compte rendu de son mandat de député européen et débat sur les enjeux européens et internationaux.  

 

Mardi 1er mai : fêtes du Viaduc (PCF Morlaix) place Allende à Morlaix (avec une exposition artistique autour des traces de 14-18, le chanteur Pol Huellou – musique irlandaise ) et fête du PCF à Brest.

 

Mardi 29 mai: Venue de Gérard Le Puill, journaliste à l'Humanité, dans la région de Morlaix pour une réunion publique sur:  Assurer notre souveraineté  alimentaire face au réchauffement climatique Quels enjeux pour l’agriculture  en Bretagne ?

 

Juillet-Août: 3 fêtes d'été du Pays Bigouden dont la fête de Loctudy en présence de Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF

 

 

En préparation, et en réflexion :

 

Réunions publiques :

 

Invitation d'André Chassaigne pour une réunion publique sur la Paix, la Défense, le budget et l'industrie d'armement à Brest

 

Proposition faite aux Parlementaires communistes engagés dans le tour de France des hôpitaux de faire une étape dans le Finistère à l'occasion d'une tournée bretonne

 

Culture-Formation :

 

Formation « prise de parole en public en public » avec le journaliste et ancien responsable du syndicat CGT des journalistes Jean-François Téaldi et intervention de celui-ci sur le pluralisme dans les médias

 

Réunion publique sur la Syrie, l'agression contre le peuple kurde à Afrin la signification de l'islamisme et du djihadisme, avec Maha Hassan, écrivaine syrienne d'origine kurde d'Alep, réfugiée politique, qui vit à Morlaix

 

Visite de la prochaine exposition d'art contemporain aux Capucins à Landerneau suivie d'une conférence de Renaud Faroux : au mois de juin, peut-être le 18 juin. 

 

Initiative culturelle - art et littérature autour de Ladislas Kinjo (www.kijno.com ) artiste proche du PCF, de Jean Grenier, Georges Perros - avec notamment Renaud Faroux

 

Initiative avec Valère Staraselski et les Amis d'Aragon et d'Elsa Triolet sur Aragon

 

 

Congrès extraordinaire du PCF :

 

des dates importantes à connaître :

 

2 - 3 juin : CN avec vote de la base commune du congrès

 

6 juillet : date de dépôt des textes alternatifs

 

4-5-6 octobre : vote base commune par tous les adhérents

 

Samedi 10 novembre : probablement à Plounéour Lanvern dans le Pays Bigouden (9h-19h) : Congrès Départemental du PCF

 

24-25 novembre : Congrès National du PCF

A l'agenda du PCF Finistère, une année 2018 utile et animée avant le congrès!
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23 février 2018 5 23 /02 /février /2018 17:27
Attaques antisémites ignobles contre Lucienne Nayet: communiqué des administrateurs du Musée de la Résistance Nationale, 23 février 2018

Association du Musée de la Résistance nationale
(Association Reconnue d’Utilité Publique)
Parc Vercors - 88 avenue Marx Dormoy – BP 135 – 94501 Champigny-sur-Marne Cédex
Téléphone : 01 48 81 53 80 – Télécopie : 01 48 81 33 36
www.musee-resistance.com / e-mail : administration@musee-resistance.com

Champigny-sur-Marne, le 23 février 2018


Lucienne Nayet, présidente du réseau des Musées de la Résistance nationale vient d’être victime d’une opération de propagande odieuse et violente sur un site négationniste et antisémite de la mouvance néo-nazie très active sur Internet.
Un rédacteur de ce site a piraté et détourné l’article de presse rendant compte d’une rencontre de Lucienne Nayet avec des collégiens. Cette intervention concernait l’histoire de son « enfance cachée » pendant la Seconde Guerre mondiale et de la persécution menée par les nazis et le régime de Vichy en France occupée.
Ce type d’opération s’inscrit dans une stratégie de provocation visant à donner le plus large écho possible à des discours de haine et de violence qui sans cela auraient du mal à trouver un auditoire en dehors des nostalgiques de l’ordre nazi et des adeptes d’une vision raciste du monde.
Tous les adhérents de l’association Musée de la Résistance nationale, reconnue d’utilité publique pour son action permanente sont indignés par l’opération dont a été victime leur présidente et l’assurent de leur totale solidarité et de leur amitié. Une plainte a été déposée, ils l’accompagneront dans toutes les démarches qu’elle a entreprises afin de faire interdire ce site et de faire condamner ses rédacteurs, ses hébergeurs, ses financeurs.
Face à la haine, il faut toujours trouver la force de résister. Le travail d’histoire reste le meilleur rempart face aux « assassins de la mémoire ». Le réseau du Musée de la Résistance nationale s’est engagé dans cette voie aux côtés de l’ensemble des associations, des fondations et des musées de la Résistance et de la Déportation.
Toutes et tous, défenseurs des droits humains, attachés aux valeurs démocratiques et aux principes républicains, nous devons demeurer vigilants et lutter contre la propagation de ces discours en France et dans le monde.

Les Administrateurs du MRN

 

Lire aussi la déclaration du PCF Finistère: 

Notre amie et camarade Lucienne Nayet, fille de déporté à Auschwitz et ex enfant cachée, militante de la mémoire, ciblée par un ignoble site antisémite et néo-nazi

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23 février 2018 5 23 /02 /février /2018 17:27
En l'honneur de Martha Desrumeaux, militante ouvrière, résistante, déportée - Repas républicain du PCF Pays Bigouden au Château de Kergoz du Guilvinec, samedi 24 février, à partir de 12h

Le traditionnel repas fraternel et républicain se tiendra

samedi 24 février 2018 à partir de 12 h.

au Château de Kergoz au Guilvinec.

A l’occasion de cette initiative politique, un hommage sera rendu à Martha Desrumeaux, militante syndicaliste et communiste dont la vie hors du commun a été dédiée tout entière à l’émancipation des classes laborieuses et particulièrement des femmes ouvrières.

A la suite de ses compagnes de la Résistance, la France s’honorerait de faire entrer au Panthéon « cette ouvrière ordinaire à l’existence extraordinaire »

(pétition http://fr-fr.facebook.com/marthadesrumaux/)

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Inscription pour le repas auprès de Etienne Le Bellec (02 98 11 27 38) ou auprès d'un militant qui transmettra. Relancer amis et connaissances !

MENU

Apéritif

Terrine de lapin au lard, compotée de pruneaux

Suprême de pintadeau farci aux champignons

Pommes de terre en cocotte

Salade

Fromage

Bavarois fruits rouges et son coulis

 

Café

Bordeaux blanc - Bordeaux rouge

Prix du repas fixé à 25 euros 

Avec la présence d'Ismaël Dupont, secrétaire départemental du Pcf.

Martha Desrumeaux: syndicaliste et communiste résistante et déportée. Pour que la classe ouvrière rentre au Panthéon!
Martha avec son mari Louis Manguine dans leur maison à Evenos dans le Sud. Tous deux en retraite bien méritée.  "Louis Manguine, tout d'abord dessinateur dans une entreprise métallurgique de Douai, est responsable des " métallos " du Nord en 1936. En septembre 1938, il épouse Martha Desrumaux, dirigeante du Parti Communiste. Prisonnier durant la guerre, il reprend ses fonctions en 1946. Après sa libération, il est élu :  de 1947 à 1959, au conseil municipal de Lille de 1950 à 1966, secrétaire général de l'UD-CGT du Nord1. 1950 correspond à l'année où sa femme, Martha Desrumaux, avait dû abandonner ses responsabilités dans cette organisation.  Il décède le 30 novembre 1982, le même jour que son épouse, âgé de 77 ans"

Martha avec son mari Louis Manguine dans leur maison à Evenos dans le Sud. Tous deux en retraite bien méritée. "Louis Manguine, tout d'abord dessinateur dans une entreprise métallurgique de Douai, est responsable des " métallos " du Nord en 1936. En septembre 1938, il épouse Martha Desrumaux, dirigeante du Parti Communiste. Prisonnier durant la guerre, il reprend ses fonctions en 1946. Après sa libération, il est élu : de 1947 à 1959, au conseil municipal de Lille de 1950 à 1966, secrétaire général de l'UD-CGT du Nord1. 1950 correspond à l'année où sa femme, Martha Desrumaux, avait dû abandonner ses responsabilités dans cette organisation. Il décède le 30 novembre 1982, le même jour que son épouse, âgé de 77 ans"

Martha Desrumeaux. La classe ouvrière au Panthéon
OLIVIER MORIN
MARDI, 26 DÉCEMBRE, 2017
L'HUMANITÉ
Une pétition via Facebook pour faire entrer Martha Desrumaux dans la nécropole rassemble des soutiens très larges. Baziz Chibane/La Voix du Nord/MaxPPP
 

Relancée par les Ami·e·s de Martha Desrumaux, la campagne pour que la « Pasionaria du Nord » soit reconnue, s’étend et sort de l’oubli une femme hors du commun.

En 1936. Après des mois de grève et de luttes acharnées, les patrons sont forcés de négocier avec les organisations de travailleurs. Face à eux, ce 7 juin à l’hôtel Matignon, aux côtés de Benoît Frachon et Léon Jouhaux, représentant la CGT, une seule femme est présente, Martha Desrumaux. Elle a apporté avec elle les fiches de paye d’ouvrières du textile du Nord, pour appuyer la satisfaction des revendications.

« Avec Martha Desrumaux, c’est toute la classe ouvrière qui serait honorée au Panthéon. » Laurence Dubois, présidente de l’association les Ami·e·s de Martha Desrumaux, est de celles et ceux qui ont relancé la campagne pour que cette ouvrière, élue du peuple et syndicaliste, ait enfin la reconnaissance de la patrie. À l’occasion du 35e anniversaire de sa mort et des 120 ans de sa naissance, le souhait de faire entrer Martha Desrumaux dans la nécropole revient avec vigueur, rassemblant des soutiens très larges à travers une pétition relayée par la page Facebook « Martha Desrumaux, une femme du Nord ». La sénatrice PCF Michelle Gréaume ou encore Martine Aubry, la maire PS de Lille, se sont notamment jointes à des milliers d’autres voix pour réclamer sa panthéonisation. Déjà en 2015, alors que François Hollande souhaitait faire entrer des femmes illustres au Panthéon, son nom avait été porté jusqu’à l’Élysée, notamment par la voix de la députée communiste Marie-George Buffet. Geneviève de Gaulle-Anthonioz et Germaine Tillion, qui furent déportées à Ravensbrück dans le même camp que Martha Desrumaux, eurent les honneurs de la nation. Mais la figure du mouvement ouvrier ne fut pas retenue.

En 1921, elle adhère au PCF « Elle est de toutes les luttes »

Pourtant, sa vie hors du commun, dédiée tout entière à l’émancipation des classes laborieuses et particulièrement des femmes ouvrières, mérite d’être honorée. Neuf ans seulement après sa naissance à Comines (Nord) en 1897, Martha devient brutalement orpheline de père. Elle part alors travailler dans une famille bourgeoise de la banlieue lilloise où elle est bonne à tout faire. Elle s’enfuit rapidement et retourne à Comines où elle se fait embaucher comme ouvrière à l’usine Cousin. En y travaillant le lin, elle découvre la dureté des conditions de travail et se syndique à la CGT à 13 ans. Éloignée de sa région à la suite de la déclaration de guerre en 1914, elle se retrouve ouvrière aux usine Hassebroucq de Lyon, où elle dirige sa première grève victorieuse, dès 20 ans.

En 1921, elle adhère au tout jeune Parti communiste français que le congrès de Tours a fait naître un an auparavant et contribue de manière déterminante à l’organisation des ouvrières du textile. « Elle est de toutes les luttes », explique l’historien Pierre Outteryck. « En 1920-1922 à Comines, en 1928-1929 à Halluin, en 1930 autour des assurances sociales, en 1931 contre le puissant patronat roubaisien, en 1933 à Armentières… » Pendant ce temps, l’inlassable militante rattrape l’écueil d’une vie happée trop tôt par le labeur et apprend à lire et à écrire. En 1927, l’année où elle rencontre Clara Zetkin, la fondatrice de la Journée internationale des droits des femmes, à Moscou, pour les 10 ans de la révolution d’Octobre, elle devient également la première femme élue au Comité central du PCF. Elle impulsera par la suite les premières marches des chômeurs vers Paris, dont « la marche de la faim » en 1933. « Le mouvement des chômeurs fut un embryon des conditions d’union de la classe ouvrière », précisait-elle avec son accent du Nord, parfois injustement moqué lorsqu’elle s’exprimait en dehors de sa région natale.

Fondatrice du journal l’Ouvrière, représentante de la CGTU au comité de fusion avec la CGT, puis aux côtés de Danielle Casanova lors de la création de l’Union des jeunes filles de France (UJFF)… Son engagement pour la dignité des femmes et sa présence lors de moments cruciaux comme les accords Matignon sont autant de pas en avant pour la lutte féministe.

Quand la guerre éclate, en 1939, Martha Desrumaux, réfugiée en Belgique, réorganise le PCF dans la clandestinité. Elle revient à Lille dès juin 1940 et participe activement à la grande grève patriotique des mineurs, en mai et juin 1941. Dénoncée par le préfet Carles, elle est enfermée à Loos puis déportée au camp de concentration de Ravensbrück. Là encore, elle organisera la résistance avec Marie-Claude Vaillant-Couturier et Geneviève de Gaulle-Anthonioz, ainsi que des déportées antifascistes tchèques, allemandes, polonaises et soviétiques, toujours avec fraternité et le souci des plus faibles. Lili Leignel, déportée à Ravensbrück à 11 ans, se rappelle d’une « femme simple » qui était « un exemple pour tous avec son amour du prochain incommensurable et sa grande conviction ». Dès la fin de la guerre, alors que les femmes n’ont le droit de vote que depuis un an, Martha Desrumaux est élue au conseil municipal de Lille et reprend ses fonctions à la CGT du Nord. À la Fédération nationale des déportés et internés, résistants et patriotes (FNDIRP), elle s’engage pour transmettre les valeurs et le souvenir des déportés et poursuit le combat pour l’émancipation des femmes à l’Union des femmes françaises (qui deviendra Femmes solidaires).

En 1982, Martha Desrumaux décède. Le même jour que son mari. À la suite de ses compagnes de la Résistance, la France s’honorerait à faire entrer au Panthéon « cette ouvrière ordinaire à l’existence extraordinaire ».

Martha Desrumeaux: syndicaliste et communiste résistante et déportée. Pour que la classe ouvrière rentre au Panthéon!

Martha à Ravensbrück
Les ami.e.s de Martha Desrumaux

19 déc. 2017 — Dans le périple de déshumanisation qui est imposé à chaque nouvelle arrivante, elle a retrouvé, en passant à la douche, Martha Desrumaux, militante communiste du Nord, membre du Comité central du parti et qu'elle connaissait d'avant-guerre de réputation. Martha est la déportée française la plus ancienne du camp. Elle est en contact avec des Allemandes et des Tchèques, Tchèques qui l’ont sauvée de la mort à l'arrivée en remplaçant sa carte rose d'inapte au travail par une carte jaune de travailleuse.

Le rôle (clandestin) de Martha Desrumaux, et de ses camarades de la « colonne n° 2 », qui est chargée de vérifier, aux douches, que les détenues n'ont ni poux, ni gale, est magnifié dans le livre du collectif de détenues sur Ravensbrück : « À chaque nouvelle arrivée de prisonnières, la colonne n° 2 était aux douches et l'une ou l’autre de ces anciennes, dans la mesure où elle arrivait à parler aux femmes, en dépit de la présence des SS, essayait de les aider à supporter le premier choc et de les avertir de ce qu'il fallait faire pour éviter l'extermination : ne pas se déclarer malade, ne pas montrer ses infirmités pour ne pas recevoir la carte rose, ne pas se dire juive. »
« Martha, dit Esther Brun, nous fut d'un grand secours. C'est elle qui par son travail aux douches nous procurait du linge propre, des bas, des chaussures et surtout cet hiver, des lainages, des robes et des manteaux... Martha était celle qui nous aidait le plus ; elle avait tant d'amies dans le camp, tant de sympathies chez les prisonnières de toutes les nationalités... »

Extrait de Marie-Claude Vaillant-Couturier, une femme engagée, du PCF au procès de Nuremberg, de Dominique Durand, Éditions Balland, 2012, p.260-261

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23 février 2018 5 23 /02 /février /2018 16:47
1848 est une révolution du peuple! - François Perche, écrivain (L'Humanité, 23 février 2018)

22, 23, 24, 25 février : « 1848 est une révolution du peuple » !


La grande trahison du peuple par la bourgeoisie.

Voilà comment on peut qualifier la révolution de 1848. Elle n’a jamais fait l’objet d’une quelconque commémoration. Comme on veut oublier le bain de sang dans lequel on l’a noyée.

En 1845 et 1846, les classes pauvres souffrent durement d’une disette due à de mauvaises récoltes. Les paysans se révoltent contre les « accapareurs de grains ». Les ouvriers multiplient des « sociétés de résistance ». Le chômage s’accroît, dû à la fermeture de petites et moyennes entreprises, conséquence d’une crise industrielle. Peu à peu on assiste à une prise de conscience révolutionnaire, chez les commerçants, puis chez les ouvriers.
On parle d’une réforma électorale. On pressent qu’elle va s’imposer par la violence. Pendant six mois, ses partisans, dont les républicains qui demandent le suffrage universel, organisent en France des banquets de mille convives environ où l’on signe une pétition en sa faveur. Louis-Philippe interdit le banquet du 22 février 1848 à Paris.
Une immense manifestation secoue la ville. Puis se transforme en véritable émeute. Le peuple est là. Des fabricants, des boutiquiers, des bourgeois, des ouvriers, des étudiants, des chômeurs, des miséreux, des traine-savates, des riens du tout. La haine conte Guizot, chef du gouvernement, est là, elle aussi. Guizot démissionne le 23. À cette nouvelle, le peuple de Paris réclame l’illumination des rues. Des barricades apparaissent un peu partout. Bientôt, la fusillade se fait entendre. Deux compagnies de ligne tirent sans sommation, à bout portant, sur un groupe d’ouvriers chantant la Marseillaise.

Cinquante-deux morts. On a parlé « d’épouvante muette ». Cinq cadavres sont hissés sur un chariot. Le peuple traîne ses morts toute la Nuit. Ce que l’on a appelé « la promenade des cadavres » est un appel aux armes. Thiers succède à Guizot. La foule marche vers les Tuileries. Les Tuileries sont mises à sac. Le roi s’enfuit en Angleterre. Le peuple, le 25 février, est maître de la rue. Pas un soldat, pas un gendarme, pas un garde national n’est visible. C’est la fête. On danse. C’est l’euphorie. La IIe République est proclamée.

Le peuple a gagné, oui, mais pas pour longtemps. Comme toujours, les bourgeois allaient lui ravir sa victoire. Se profile lentement, fortement, ce que l’on peut appeler une contre-révolution. Comme toujours, tout se passe chez les banquiers. La finance impose son ordre. Rien de nouveau. L’aristocratie financière s’associe à la bourgeoisie industrielle et commerçante. Puis la banque va dominer, élargir son pouvoir, et absorbera peu à peu le monde de l’industrie et du commerce. Le peuple qui vient lui aussi conscience qu’il existe, qui a beau crier « La liberté ou la mort », est sur le point de se faire « griller » par le gouvernement provisoire (adoubé par le banquier Goud-chaux). Dans celui-ci se trouvent des hommes tous bien ancrés à droite, comme Lamartine, Ledru-Rollin, Arago, Dupont-de l’Eure, qui vont éliminer l’opposition socialiste. Le 15 mai Blanqui, Barbès, Raspail, Leroux, notamment, sont arrêtés.

ON FUSILLE PARTOUT SANS SOMMATION. ON VA JUSQU’AU BOUT DE L’HORREUR !
Le 24 juin, l’Assemblée constituante, expurgée des républicains, transmet ses pouvoirs au ministre de la guerre, le général Cavaignac. L’Assemblée proclame la dictature et l’état de siège. Le 26 juin 1848, à midi, commence alors une répression méthodique. Pour dire les choses simplement ; douze mille prisonniers, trois mille morts, quatre mille personnes déportées aux colonies sans jugement. Pour s’en tenir aux chiffres officiels. On en avance beaucoup d’autres beaucoup plus importants.

On fusille partout sans sommation. On va jusqu’au bout de l’horreur. Les survivants de cette tuerie sont enfermés dans les souterrains des Tuileries, dans les caves de l’École militaire, et dans celles de l’Hôtel de Ville. Les prisonniers croupissent, entassés les uns sur les autres, affamés, étouffés, dans la boue et les ordures. Çà et là les gardes tirent sur eux par les lucarnes, pour rire un peu. En février, on a vu ensemble les ouvriers, les étudiants, les boutiquiers, les commerçants, la petite bourgeoisie. Mais après l'horreur des journées de juin, le peuple a compris qu'il avait été berné. Que la révolution lui a été confisquée au profit de ces gens-là, les nantis, les boutiquiers, la petite bourgeoise. Les étudiants également l'ont abandonné. Le peuple saigné, ne se mêlera plus de rien. Ils ne croient plus que les prolétaires soient liés à la République. Il ne bougera plus. Il a décidé qu'il ne serait plus le seul acteur de la révolution, et "qu'il ne la jouera qu'à son heure". Et ce sera bien plus tard la Commune.  

Friedrich ENGELS : Les journées de juin 1848 !
« Le peuple n’est point comme en février sur les barricades chantant – Mourir pour la patrie – les ouvriers du 23 juin luttent pour leur existence, la patrie a perdu pour eux toute signification. La révolution de juin est la révolution du désespoir et c’est avec la colère muette, avec le sang-froid sinistre du désespoir qu’on combat pour elle, les ouvriers savent qu’ils mènent une lutte à la vie et à la mort, et devant la gravité terrible de cette lutte le vif esprit français lui-même se tait. (…) L’unanimité de la révolution de février a disparu, cette unanimité poétique, pleine d’illusions éblouissantes, pleine de beaux mensonges et qui lui fut présentée si dignement par le le traître aux belles phrases, Lamartine.

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