La Ve République, issue, on l’oublie souvent, d’un coup d’état militaire, fête ses 60 ans. Au fil des décennies, elle a changé de modalités et l’hyperprésidentialisme insufflé par de Gaulle n’a fait que croître, y compris depuis la présidence Macron. Alors, à quand la VIe ?
Elle a 60 ans, toutes ses dents, et s’en est même rajouté quelques-unes au fil du temps. La Ve République est née le 4 octobre 1958, de la promulgation de la Constitution adoptée par référendum, une semaine plus tôt. Comme on oublie la douleur d’un accouchement, le fait qu’on doive la naissance de notre régime actuel à un coup d’État militaire est aujourd’hui largement occulté. « À bas la dictature militaire ! » écrivait pourtant « l’Humanité » sur sa une en mai 1958, quand de Gaulle parvient à revenir au pouvoir.
« Homme fort »
« En réalité, la Constitution de 2018 n’a plus grand-chose à voir avec celle de 1958 », explique Dominique Rousseau, constitutionnaliste. « À l’époque, le collège électoral est restreint à 80 000 personnes ; le mandat présidentiel est de sept ans ; la France est un État unitaire, aujourd’hui décentralisé ; la Ve est basée sur la souveraineté nationale, alors qu’une partie de nos décisions sont désormais soumises à l’Union européenne, comme l’indique notre Constitution actuelle, etc. » Pourtant, l’esprit de la Ve République – avec en surplomb la silhouette du général de Gaulle comme « homme fort » du régime –, lui, n’a pas bougé. Emmanuel Macron lui-même, pendant sa campagne, disait vouloir la « renforcer », ce qu’il s’apprête à faire avec « sa » réforme constitutionnelle, réduisant le nombre de parlementaires. Début septembre, lors du discours sur le plan pauvreté, l’Élysée a dévoilé son nouveau logo. Aux armoiries de la présidence, l’actuel locataire de l’Élysée a fait rajouter une discrète croix de Lorraine, signe d’une volonté d’inscrire son quinquennat dans les pas du général.
Rôle ambigu du premier ministre
Quelles que furent les 22 réformes constitutionnelles, ce que Dominique Rousseau appelle « l’équivoque constitutionnelle » a demeuré. « La dyarchie maintenue entre premier ministre et président n’existe nulle part ailleurs », constate le juriste. « La Constitution dit que c’est le gouvernement qui décide ; or, dans les faits, c’est le président. De ce point de vue, la Constitution n’a jamais été appliquée. » En 1969, Jacques Chaban-Delmas tente d’affirmer ses prérogatives constitutionnelles et « oublie » de faire lire son discours d’investiture sur la « nouvelle société » au président Pompidou. Comme pour reprendre la main, dans le quinquennat suivant, Valéry Giscard d’Estaing annoncera lui-même la composition de son gouvernement à la télévision. Si l’ambiguïté constitutionnelle perdure, « l’épisode Chaban » est désormais inimaginable. Certes, Sarkozy n’a pas réussi en 2010 à se séparer de son premier ministre, François Fillon, mais le bâton est tout de même tombé du côté de l’Élysée, qui a désormais plus que le dernier mot. « Emmanuel Macron est mon patron », dit aujourd’hui le premier ministre, le 27 septembre, sur le plateau de France 2.
En réalité, toutes les évolutions vont dans le sens du présidentialisme. En 1958, le positionnement vis-à-vis de la Ve ajoutait une frontière entre droite et gauche. C’était le temps du « Coup d’État permanent », publié par François Mitterrand en 1964 pour dénoncer le caractère antidémocratique des institutions. Sur ce sujet comme sur d’autres, la frontière a disparu. En se coulant dans les habits du monarque républicain, mieux que Pompidou et Giscard, François Mitterrand a légitimé les institutions, qui ne furent guère plus contestées que par le Parti communiste. En 2000, Lionel Jospin ira plus loin que son mentor en faisant voter le quinquennat et l’inversion du calendrier électoral, consacrant la présidentielle comme le seul moment vraiment important de la vie démocratique du pays. La succession présidentielle/législatives devient systématique et assure une large majorité (entre 60 et 70 % des sièges depuis 2002) au président. Calendrier et mode de scrutin verrouillent ainsi le présidentialisme. « Le scrutin majoritaire à deux tours (lors des législatives) conduit à ce que les différents courants politiques soient très mal représentés à l’Assemblée nationale. Les citoyens ne se reconnaissent pas dans cette Assemblée », constate Dominique Rousseau.
Cette malformation démocratique est de plus en plus insupportable. En 2017, l’idée d’une VIe République était l’un des piliers de la candidature Mélenchon, qui a recueilli presque 20 % des voix. Selon le dernier baromètre de la confiance politique du Cevipof, daté de janvier 2018, pas une seule institution ne recueille plus de 50 % de confiance. Les Français sont 47 % à faire confiance au conseil municipal, puis, plus on monte vers le niveau national, plus la confiance s’étiole. Au début de l’année, le président bénéficiait encore d’un certain état de grâce post-présidentielle : il ne rassemblait pourtant que 36 % des Français lui faisant confiance ! Le même taux de Français considère que la démocratie fonctionne bien en France !
Confiscation du pouvoir
« Je ne regarde pas les sondages », a déclaré le président lors de son récent voyage aux États-Unis. « J’ai un avantage sur Donald Trump, je n’ai pas d’élections de mi-mandat », a-t-il ajouté. Électoralement, les Français sont en effet prisonniers pendant cinq ans, et l’actuel président compte bien en profiter. « Notre priorité n’est pas de durer, mais de faire », a-t-il répété au « JDD », le 30 septembre. Comprenez : qu’importe ce qu’en pensent les Français, je ferai les réformes exigées par mes mandants. La finance se délecte et les citoyens sont impuissants.
Mettre la Ve République à la retraite exige donc de nouvelles institutions : « La domination des forces de l’argent sur les décisions politiques est immense », constate Pierre Dharréville, député PCF. « Le défi principal, c’est de faire pièce au pouvoir de l’argent, et donc repenser nos institutions à l’aune de ce défi. » La Ve agit comme un verrou pour les politiques libérales, la VIe devra redonner le pouvoir aux citoyens. « Il faut avancer vers une démocratie revivifiée, beaucoup plus délibérative, plus prise en commun et avec un processus d’élaboration beaucoup plus collectif. »
Outre le changement de mode du scrutin vers la proportionnelle, cette irruption citoyenne pourrait se traduire par quelques mesures concrètes. « Nous pourrions inscrire dans la loi l’obligation de réunir les citoyens avant l’arrivée de la loi à l’Assemblée ou encore la possibilité pour des citoyens de proposer une loi », décrit ainsi Dominique Rousseau. Une façon de donner au citoyen plus de pouvoirs face à une figure présidentielle que le constitutionnaliste estime « bien installée jusque dans la tête des Français ». Il faudra pourtant bien s’y attaquer, et « refonder la République autour de l’idée des biens communs », appelle de ses vœux le député communiste Pierre Dharréville. Macron, et sa fausse révolution démocratique, précipitera peut-être l’urgence d’un vrai changement institutionnel et provoquera, à son corps défendant, la mise à la retraite anticipée de la Ve République. À 60 ans il serait temps.
Le Parti communiste français appelle à participer à la nouvelle marche pour le climat organisée, le 13 octobre prochain, partout en France. Car le nombre et l'ampleur des événements climatiques se multiplient comme ces derniers temps encore en Indonésie, frappant très durement les populations pauvres et démunies.
Le rapport spécial du GIEC commandé par l'ONU qui a paru le 8 octobre vient nous le rappeler, si nécessaire. Il est encore possible d'éviter un enchaînement des catastrophes pour les décennies à venir. Toutefois, il y a urgence. Pour cela l'augmentation de la température à la surface du globe doit être limitée à 1,5°C, ce qui déjà ne sera pas sans conséquence. Pas d'autre alternative donc que de réduire de 45% nos émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030 et atteindre la neutralité carbone en 2050.
C'est vrai pour la France où l'on constate depuis 2015 la relance d'une augmentation de nos émissions due à une forte utilisation des énergies carbonées. L'accumulation de ces retards sont très préjudiciables à la qualité de la vie de toutes et tous. Le climat est une affaire trop sérieuse pour être laissée entre les mains de dirigeants, même les mieux intentionnés. Au contraire l'écologie, le climat ont besoin, au quotidien et dans tous les domaines (énergie, agriculture, forêts, océans, transports, industries et bâtiments...), de l'intervention solidaire de femmes et d'hommes, de citoyen·ne·s et de salarié·e·s toujours plus actifs et déterminés à mettre en cause le système productif dominant planétaire responsable du réchauffement climatique. Face aux bons mots de Macron sur la scène internationale, l'heure est à la mobilisation de tous les secteurs de la société. Or c'est pourtant le moment où l'homme désigné « champion de la Terre » ampute le ministère de l'Environnement de plus de 1300 fonctionnaires. C'est inconcevable !
Plus que jamais, la lutte contre le réchauffement climatique ici, en Europe et dans le monde exige la fin des politiques d'austérité. Contre l'égoïsme d'une minorité, notre place est dans la rue pour exiger une autre politique de progrès social et écologique. L'humanité n'attend plus, elle se mobilise !
"9 millions de pauvres, 1 million d'enfants qui vivent sous le seuil de pauvreté, 1 Français sur 5 qui n'a pas de quoi manger 3 repas équilibrés par jour. Que fait le gouvernement ? Il est occupé à jouer au jeu des petits chevaux depuis 1 semaine..."
Des milliers de tracts serviront de supports aux rencontres avec les patients, familles, personnels dans les semaines à venir dans le Finistère, en appui d'une pétition régionale et nationale.
Ne ratez pas l'émission"Gaza, une jeunesse blessée"demain soir sur France 2à partir de 21h. Il s'agit d'un reportage de l'émission "Envoyé spécial" (présentée par Élise Lucet).
Depuis six mois, des manifestations hebdomadaires à Gaza font des milliers de blessés, la plupart touchés aux jambes. S'agit-il d'une stratégie délibérée de l'armée israélienne ? A Tel Aviv, "Envoyé spécial" a posé la question à Nadav Weiman, un ancien soldat qui s'élève aujourd'hui contre ces méthodes.
"Nous, nous ne tirions pas sur des manifestants non armés,explique cet ancien spécialiste en élimination de l'armée israélienne,ce n'était pas autorisé. Mais ces dernières semaines, ces derniers mois, l'armée a tiré sur des dizaines, des centaines de Palestiniens non armés, et certains ont été tués."
Depuis six mois, selon Médecins sans frontières, 5 000 Palestiniens auraient été blessés par les balles de soldats israéliens lors des "marches du retour", ces manifestations hebdomadaires dans la bande de Gaza. La plupart ont été touchés aux jambes. S'agit-il d'une stratégie délibérée ? L'armée réfute tout abus. Mais en Israël, des voix s'élèvent contre ses méthodes. A Tel Aviv, "Envoyé spécial" a posé la question à Nadav Weiman, qui représente une organisation de 1 200 anciens soldats. Ancien sniper, il a eu à tirer sur des Palestiniens.
Des snipers postés à 60 ou 70 mètres
Le journaliste d'"Envoyé spécial"
lui montre des images tournées près des barbelés posés devant la grille qui sépare Israël de la bande de Gaza. On y voit un homme visiblement désarmé s'affaisser au sol, touché par une balle à la jambe."Depuis la butte, la ligne de tir est bien dégagée,commente-t-il.Un sniper, ça tire à 200, 300, 400, 500 mètres. Là, il tire à 60 ou 70 mètres. Ça veut dire que dans sa lunette, il peut choisir de tirer sur le genou, la cheville, le tibia... Il est tellement proche qu'il peut tirer où il veut. Ça veut dire aussi qu'il voit très clairement que cet homme n'a pas d'arme, que c'est juste un manifestant."
"Le meneur de la manifestation, on peut lui tirer dessus, dans la jambe"
Mais l'ancien soldat va plus loin."Dans nos règles d'engagement, il est dit que le meneur de la manifestation, on peut tirer dessus – dans la jambe. (...) Personne ne remet ça en cause, ce sont les instructions de l'armée."Les soldats israéliens seraient formés pour tirer sur le leader d'une manifestation, même s'il ne porte pas d'arme ?"Oui",affirme Nadav Weiman.
"Ces gens qui manifestent côté Gaza ne sont pas une menace,poursuit-il.Vous pourriez les éloigner avec des balles en caoutchouc, plus de gaz lacrymogène... les forces israéliennes auraient bien d'autres possibilités."
Extrait de "Gaza, une jeunesse blessée", un reportage à voir dans"Envoyé spécial"le 11 octobre 2018.
Dimanche 16 septembre 2018 à l'espace Bretagne de la fête de l'Humanité, organisé par Christiane Caro et l'atelier citoyen régional santé PCF-Front de Gauche Bretagne, un débat particulièrement intéressant sur l'exclusion sociale des anciens, l'âgisme, le droit à l'autonomie, la situation dans les EHPAD et l'aide à domicile, avec un très bon Olivier Dartigolles, Pascal Champvert, Bernard Spitz, Fabien Cohen, et de très nombreux autres intervenants. 2h de débat suivi par 70 personnes n'ont pas été de trop pour évoquer différents aspects de cette question sociale trop négligée qui concerne pourtant des millions de gens, personnes âgées, familles, aidants, personnels.
Christine Prunaud, sénatrice communiste des Côtes d'Armor
Les lieux d’accueil des femmes victimes de violence sont indispensables
mercredi 10 octobre 2018
Courrier de Christine Prunaud Sénatrice des Côtes-d’Armo à Marlène Schiappa sur la situation des lieux d’accueil et d’écoute des Femmes victimes de violence.
Madame la Secrétaire d’Etat,
Je souhaite attirer votre attention sur la situation des lieux d’accueil et d’écoute pour les Femmes victimes de violence, en Bretagne.
Ces structures subissent de plein fouet les baisses drastiques des financements publics. Les conséquences ne se font pas attendre à l’image de la fermeture du centre de Lorient dans le Morbihan. L’association en charge de cet espace associé au CIDFF a été contrainte de recentrer leurs activités sur le centre de Vannes. Tout cela en raison d’une baisse des financements.
Cet exemple est malheureusement loin d’être isolé, en Bretagne comme sur l’ensemble de notre territoire. Nombre de ces structures associatives se trouvent en difficulté faute de financements suffisants.
Pourtant, 1 femme meurt toujours tous les 3 jours sous les coups de son conjoint. Et ce n’est pas le seul chiffre alarmant puisque la plateforme d’écoute a enregistré près de 34.000 appels l’année dernière. Selon les différentes études, une écrasante majorité des femmes maltraitées a au moins un enfant, qui est également victime de violence : 33 enfants ont été tués en même temps que leur mère. 23 d’entre eux étaient sur les lieux du crime ou ont découvert le corps... Mais seules 39% des femmes qui ont appelé le 3919 ont effectué une démarche auprès de la gendarmerie ou de la police.
Les enjeux sont donc immenses. Une présence forte de ces lieux d’accueil et d’écoute dans nos régions est indispensable pour libérer et recueillir la parole de ces femmes. Il est urgent de les doter de moyens financiers et humains suffisants afin que ces structures puissent répondre dans de bonnes conditions à la détresse des femmes victimes de violence.
Je sais pouvoir compter sur votre bienveillance afin de veiller au bon fonctionnement de ces lieux d’écoute et d’accueil. Mais il est impératif de mobiliser des moyens concrets pour les accompagner. L’Etat doit prendre ses engagements.
Dans cette attente, je vous prie de croire, Madame la Secrétaire d’Etat, en l’assurance de mes sincères salutations.
La loi Pacte (plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises) qui a "pour but de transformer les entreprises", a été adopté en première lecture à l’Assemblée Nationale le 9 octobre. (361 ont voté pour, 84 ont voté contre et 103 se sont abstenus).
Avec humour, le député communiste Pierre Dharréville, a expliqué pourquoi son groupe n’a pas voté cette la loi Pacte dont il a résumé le fond au refrain "Chacun fait fait fait c’qui lui plait plaît plaît"...
Extraits :
Article 1, nouveau guichet : un employeur vient d’arriver, y’a plus personne pour lui parler, encore moins pour l’accompagner Article 3, faut simplifier : annonces dématérialisées. La presse écrite pourra pleurer. On a quoi de prévu pour l’aider ? Article 4 : plus obligé, pour l’artisan qui veut s’installer, de faire un stage, de se former. C’était pourtant bien indiqué. Article 6 : seuils réformés. Ils donnent des droits aux salariés, ces seuils sociaux si décriés, par le MEDEF et ses alliés. Article 9 : radars débranchés. Les comptes seront exonérés de devoir être certifiés. Sous 8 milliards, cinquante salariés Article 12 : c’est supprimé, l’obligation d’un compte dédié rien que pour leurs activités, pour les entrepreneurs isolés. Article 13 : modernisées, les CCI, ou dézinguées ? « Chacun fait, fait, fait, c’qui lui plaît, plaît, plaît ! » Article 20 : sur les marchés, l’épargne retraite sera plus placée. Pour l’employeur exonérée, pour la Sécu, volatilisée ! Articles suivants, débridés, pour plaire aux marchés financiers Article 30 : la CDC sera toute remodelée. Articles d’après : les brevets, les équilibres modifiés, privatisation d’ADP, la FDJ va y passer, d’Engie les parts seront cédées, le forfait social supprimé. On ne sait plus où on en est ! « Chacun fait, fait, fait, c’qui lui plaît, plaît, plaît ! »...
"On s’arrête là ; fini la soirée mousse ! On vous aura vus faire, en effet, beaucoup de mousse pour vanter la révolution à l’œuvre et ses immenses mérites, une révolution libérale, accompagnée de quelques faux-semblants. On l’aura entendu, ce refrain, cette injonction à arrêter d’empêcher, à libérer, à laisser chacun faire « c’qui lui plaît, plaît, plaît » – enfin, seuls ceux qui peuvent, évidemment."
"Concernant le coût de cette réforme : vous n’en savez vous-mêmes rien de précis, mais il s’élèvera au moins à 1 milliard d’euros, sans compter ce que coûteront les opérations de fusion-acquisition. Ensuite, de la fragilisation économique qui résultera de la suppression des règles et des garde-fous qui sécurisaient les échanges, les relations économiques et le développement des petites entreprises, qui en sortiront fragilisées."
"Quelques mots encore de la suppression de droits pour les salariés et du financement de ces droits – je pense au logement et à la Sécurité sociale. Vous encouragez le contournement du salaire, et vous avez vilipendé les augmentations – cette vilaine idée ! – et le salaire différé et socialisé – ce concept grossier ! Il va vous falloir quelques cours de rattrapage en pouvoir d’achat, je le crains".
"Quelques mots, enfin, des privatisations irresponsables des entreprises bien-portantes et stratégiques, chacune dans leur champ : la dérégulation du jeu, des transports et de l’énergie est au rendez-vous. Les tarifs réglementés seront rayés sans débat, d’un trait de plume."
"Nous vivons sous la pression du dumping social, fiscal, environnemental : le marché cherche en permanence à amoindrir les règles pour se livrer à cette guerre économique qui réduit toutes les dépenses, sauf la rémunération du capital. Votre projet de loi glorifie ce règne du dumping ; nous, nous voulons y mettre fin et changer de mode de développement, de production et de consommation, pour mieux respecter l’humain et la planète"...
Les inégalités en matière d'accès aux soins ont la peau dure. Ainsi, selon un sondage CSA réalisé pour Cofidis et publié mardi 9 octobre par Le Parisien-Aujourd'hui en France, à la question « au cours des 12 derniers mois, vous est-il arrivé de renoncer à vous faire soigner ?», trois personnes sur dix ont déclaré « oui ».
C'est encore plus vrai chez les ouvriers (avec 41 % de renoncement), les moins de 35 ans (avec 36 %). À l'inverse, 81 % des cadres et professions libérales, 78 % des retraités et 73 % des 35 ans et plus ont répondu non. Ce renoncement aux soins est dû dans plus de la moitié des cas (51 %) à un reste à charge « trop élevé ». C'est la réponse la plus donnée parmi plusieurs possibles, devant le manque de moyens pour avancer les honoraires ou les dépassements (38 %) et une « couverture mutuelle » insuffisante (29 %). Les soins dentaires sont les plus cités (67 %) par les personnes ayant renoncé à se faire soigner, devant les soins d'optique (34 %) et les actes pratiqués par des médecins spécialistes (16 %).
Un changement radical du modèle du logement social à la française est à l’œuvre. En quête de financements pour combler les coupes subies, et poussés à grossir,nombre de bailleurs sont tentés de se tourner vers des fonds privés et de se transformer en groupes immobiliers, avec l’obligation de dégager de la rentabilité pour verser des dividendes. « Ce sont des pans entiers du logement qui jusque-là échappaient au marché qui risquent d’être privatisés, prévient Ian Brossat. Avec comme conséquence, d’un côté, moins de logements sociaux et plus d’attente pour les demandeurs et, de l’autre, faute de moyens, le développement d’un logement low cost caractérisé par une dégradation du bâti et des services. »
LOGEMENT. COMMENT MACRON TENTE DE DÉMOLIR LE MODÈLE HLM
Alors que leur 79e congrès s’est ouvert hier, les bailleurs sociaux tentent de trouver des solutions pour faire face aux obligations de réorganisation et à la ponction financière imposée par le gouvernement.
Comment faire face au coup de massue budgétaire ? Réuni pour son congrès annuel à Marseille jusqu’à jeudi, le mouvement HLM se partage entre scepticisme et inquiétude. « Le secteur est pris en étau et on ne voit pas bien où sont les moyens pour s’en sortir », résume Marianne Louis, directrice générale de l’Union sociale pour l’habitat (USH), qui fédère plus de 700 organismes. Durant trois jours, bailleurs, locataires ou encore élus locaux vont témoigner des menaces qui pèsent sur ce secteur malmené comme jamais par le gouvernement. Pour beaucoup, loin de simples évolutions, c’est bien le modèle du logement social, dont 10 millions de personnes bénéficient en France, que l’exécutif tente d’abattre.
1,7 milliard de manque à gagner
En s’attaquant tout d’abord à son financement. Notamment avec la mesure phare de la loi de finances 2018 qui, histoire de faire des économies budgétaires, consiste à rogner l’aide personnalisée au logement (APL) versée aux locataires tout en exigeant des bailleurs une baisse des loyers équivalente. Un dispositif – baptisé réduction de loyers de solidarité (RLS) – qui devait coûter 800 millions d’euros au secteur en 2017 et en 2018. La réalité est pire. « Non seulement cette RLS coûtera cette année près de 850 millions, mais il faut y ajouter 700 millions de coûts supplémentaires liés à la hausse de la TVA dans le secteur, qui passe de 5 % à 10 %, et au gel des loyers », explique Dominique Hoorens, directeur des études économiques et financières à l’USH. Bilan : le manque à gagner en 2018 pour le logement social grimpe à 1,7 milliard d’euros. « Un artifice comptable qui permet à l’État de transférer sa dette sur celle des bailleurs HLM qui n’est pas comptabilisée dans les déficits publics », résume Manuel Domergue, directeur des études à la Fondation Abbé-Pierre (FAP).
Cette ponction se fait sur fond de désengagement complet de l’État. En baisse depuis des années, les aides à la pierre, ces subventions accordées au logement social, vont, pour la première fois en 2019, être supprimées. « Si nous sommes maintenant dans un système en vase clos, où seuls les HLM contribuent en abondant l’intégralité du Fonds national des aides à la pierre, c’est la notion même de solidarité nationale qui est remise en question », souligne Marianne Louis.
Les mesures de compensation proposées par le gouvernement ne font que repousser le problème. Le gouvernement a gelé le taux du livret A à un niveau bas (0,75 %). Cette épargne sert à financer la construction de HLM sous forme de prêt dont le taux est aligné sur celui du célèbre livret. Mais la mesure n’est prévue que pour deux ans et se paye sur le dos des petits épargnants. De même, la Caisse des dépôts et consignations, bras financier de l’État, a proposé au secteur HLM pour 2 milliards d’euros de prêts à taux zéro pendant les vingt premières années....
Logements : Des inégalités entre les territoires qui se renforcent
mercredi 10 octobre 2018[]
"Les effets combinés de la loi Elan et des ponctions financières vont accroître le déséquilibre, au détriment des zones affectées par la crise",dénonce l’Humanité dans un article du jour.
En effet, privés de subventions et mis à contribution pour réduire la dette publique, les organismes HLM devront s’autofinancer. Mais, pour ceux situés dans les quartiers populaires ou dans les localités en crise des zones rurales, l’équation risque d’être difficile à résoudre.
Pour éviter une dégradation du bâti et maintenir un rythme de construction, les collectivités locales devront mettre la main à la poche et compenser le désengagement de l’Étatécrit le quotidien.
L’effet est déjà patent sur les quartiers prioritaires de la politique de la ville. « Enthousiastes à s’engager dans le premier programme de rénovation urbaine (PNRU), les bailleurs freinent aujourd’hui des quatre fers », observe de son côté Anne-Katrin Le Doeuff, directrice générale déléguée de l’agence Espacité, qui a travaillé sur ces questions. L’augmentation du budget du nouveau PNRU, qui a atteint 10 milliards d’euros, en partie grâce au doublement de l’effort des HLM qui y ont versé 2 milliards d’euros, ne suffit pas. Pour mener à bien les opérations, un engagement financier complémentaire des organismes est nécessaire. Mais, avec la ponction déjà réalisée par l’État, cela devient compliqué. « Pour les organismes, il n’est pas évident d’investir dans ces programmes de restructuration de quartiers populaires, dont les habitants payent des loyers modérés, plutôt que dans le développement de nouveaux programmes plus rentables », ajoute Anne-Katrin Le Doeuff.
:
Favoriser l'expression des idées de transformation sociale du parti communiste.
Entretenir la mémoire des débats et des luttes de la gauche sociale.
Communiquer avec les habitants de la région de Morlaix.