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22 juillet 2014 2 22 /07 /juillet /2014 05:48

ACRIMED

ulien Salingue, le 18 juillet 2014

 

Depuis le 8 juillet 2014, une offensive militaire israélienne est en cours contre la bande de Gaza. Au moment où nous écrivons, plus de 240 Palestiniens sont morts sous les bombes israéliennes, tandis qu’un Israélien a été tué par un tir de roquette. Ces événements donnent lieu à une large couverture médiatique, et nous ne prétendons pas fournir ici un article traitant de manière exhaustive de cette couverture. Dans la presse écrite comme à la radio et à la télévision, certains journalistes font au mieux leur travail et produisent, comme nous le rappellerons parfois, exemples à l’appui, une information de qualité.


Force est toutefois de constater que le traitement médiatique dominant de cette nouvelle séquence du conflit opposant Israël aux Palestiniens demeure prisonnier de bien des travers que nous avons déjà eu l’occasion d’identifier. Il existe ainsi un « bruit médiatique » largement critiquable, qui ne résume pas l’ensemble du travail journalistique mais qui malheureusement l’étouffe ou le fait quasiment disparaître. C’est à ce bruit médiatique et à la tonalité générale qu’il donne à la couverture des événements que nous nous intéresserons ici, en nous concentrant notamment sur les titres de presse écrite et leurs sites internet, tout en allant également parfois chercher des exemples du côté des télévisions.


Nous l’avions déjà souligné dans un précédent article traitant de l’information concernant le Proche-Orient : l’un des principaux biais du traitement médiatique du conflit opposant Israël aux Palestiniens est l’injonction permanente à un traitement « équilibré ». Or cette recherche d’un improbable « équilibre » entre Israël et les Palestiniens, quelles que soient les intentions des uns ou des autres, conduit nécessairement à la production d’une information biaisée, incomplète, dépolitisée et, volontairement ou non, orientée.

Une information biaisée

Le biais principal, qui en conditionne bien d’autres, consiste à traiter sur un pied d’égalité, d’une part, un État doté d’institutions stables, d’une économie moderne et comparable à celle des pays occidentaux, d’une armée parmi les plus puissantes et les plus équipées au monde et, d’autre part, un peuple qui ne possède ni État, ni économie viable, ni armée régulière. Ce pseudo-équilibre entretient l’illusion d’un « conflit » entre deux entités qui seraient quasi-équivalentes, alors que ce n’est évidemment pas le cas.

Information biaisée car traiter sur un pied d’égalité un État qui, au regard du droit international, est une puissance occupante – et est régulièrement condamnée comme telle – et un peuple en lutte depuis des décennies pour la satisfaction de ses droits nationaux – consacrés par les résolutions de l’ONU – entretient l’illusion d’un « conflit » entre deux « parties » dont la légitimité, du point de vue du droit, serait quasi-équivalente, alors que ce n’est évidemment pas le cas.

On en arrive ainsi à placer sur un pied d’égalité « Israël » et « Palestine » (parfois « Gaza », ou « le Hamas », nous y reviendrons »), et à oublier totalement le déséquilibre des forces et des légitimités :

 

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21 juillet 2014 1 21 /07 /juillet /2014 17:58

pierre laurent

Voici la lettre adressé par Pierre Laurent au Ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve

 "Monsieur le Ministre,

L'intervention militaire israélienne à Gaza suscite une vague d'indignation en France et
dans de nombreux pays. Partout dans le monde, des rassemblements et des marches citoyennes
sont organisés pour dénoncer la violence de cette opération, réclamer un cessez-le-feu et soutenir
une issue politique, pacifiste et juste à ce conflit.

En France, plusieurs dizaines de manifestations de solidarité au peuple palestinien se sont
déroulées sur l'ensemble du territoire. Dans la quasi totalité des cas, ces marches ont eu lieu dans
un climat pacifique, sans aucun incident. A Paris, des heurts ont opposés les forces de police à une
minorité de groupes extrémistes. L'interdiction du rassemblement parisien par la Préfecture de
police, décision unique dans le monde, a largement contribué à attiser les tensions et à encourager
les comportements inacceptables de quelques individus isolés.

Le « collectif pour une paix juste et durable entre Israéliens et Palestiniens » auquel
participe le Parti communiste français appelle à une nouvelle manifestation de solidarité ce
mercredi 23 juillet. Dans ce contexte, il est indispensable que l'ensemble des acteurs œuvre au bon
déroulement de cette marche. Le Parti communiste français mettra pour sa part ses équipes
d'accueil sécurité au service de l'encadrement de la manifestation. Celles-ci ne sauraient
cependant en aucun cas remplir les missions fondamentales des forces de police. Il est, en effet, de
votre seule compétence et de votre devoir, Monsieur le Ministre, de mobiliser l'ensemble des
moyens disponibles pour garantir la sécurité de ce rassemblement et assurer ainsi le droit
fondamental de manifester. C'est une des fonctions régaliennes de l’État.

Par ailleurs, il serait sage, que les représentants politiques notamment parmi les plus hauts
responsables du gouvernement, n'attisent pas les tensions par des déclarations hâtives et
caricaturales à l'encontre des manifestants. Les désaccords de fond sur la situation ne peuvent en
effet justifier les amalgames et autre raccourcis qui ne font qu'entretenir un climat délétère. Il en
va de l'intérêt de tous.

Recevez, Monsieur le Ministre, l'expression de mes salutations distinguées

 

 

 

 

 

 

 

 

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21 juillet 2014 1 21 /07 /juillet /2014 17:57

Pierre Dharréville

 responsable du PCF (République, démocratie et institutions)

 

 

Nous avons été choqués de voir le Premier ministre utiliser la commémoration de la rafle du Vel d'Hiv pour justifier les interdictions de manifestations pacifistes projetées par des  organisations politiques, syndicales et associatives. La lutte contre l'antisémitisme, avec Jaurès, est devenue un essentiel  pour le mouvement ouvrier et les progressistes.

 Nous condamnons  fermement tout amalgame entre le gouvernement israélien et la  population juive, nous condamnons les attaques contre les synagogues  et toute agression antisémite, nous refusons l'affrontement  identitaire que certains essayent d'installer dans notre pays.  L'antisémitisme est une abjection qui doit être combattue avec la plus  forte des énergies, comme doivent également l'être tous les racismes,  sur lesquels prospère l'extrême droite.

 Par son attitude, le Premier ministre porte la division et la zizanie. Il contribue à produire des amalgames qui n'ont pas lieu d'être et à accréditer la thèse d'un affrontement communautaire ou religieux. Après avoir encouragé l'agression perpétrée par le gouvernement  israélien, le gouvernement français a voulu interdire les  manifestations qui s'y opposent ici. C'est une provocation  irresponsable et un geste gravissime pour la République française. 

La voix des peuples pour la paix doit pouvoir s'exprimer pleinement. Le  drame qui se joue en Palestine depuis si longtemps révolte une large  part de l'opinion française et internationale. Y sont posées des  questions de droit international et de droits de l'homme. Ce sont des  questions politiques que l'on ne peut escamoter en rejetant de façon  insidieuse celles et ceux qui les posent à une sorte de complaisance  envers l'antisémitisme. Il s'agit là d'une manipulation insupportable,  aggravée lorsqu'elle s'ajoute à la stigmatisation globalisante des  jeunes des quartiers populaires. Parce que nous sommes des humains  nous sommes sensibles au sort de nos semblables quelle que soit leur  religion, leur culture, leur terre ou leur origine et nous pensons que  c'est là une dimension essentielle de la politique.

C'est en défendant le droit universel, c'est en défendant la justice  et la paix que l'on fera reculer vraiment toutes les haines. C'est  cela qui a mobilisé les résistants face au nazisme et à la shoah.  C'est cela qui valait d'être rappelé hier au Vel d'Hiv.

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21 juillet 2014 1 21 /07 /juillet /2014 12:58

http://r.mail.wesign.it/1z2ajcz0je.jpg

 

Le 21 juillet 2014

 


We Sign It vous propose de soutenir la demande de dissolution de la LDJ  auprès du ministre de l'intérieur,  par Jean-Jacques CANDELIER député PCF du Nord

 

Dissolution de la LDJ

M. Jean-Jacques Candelier interroge M. le ministre de l'intérieur sur la dissolution administrative d'une association.

Soutenez la demande de dissolution de la Ligue de Défense Juive en signant cette pétition


"Une vidéo tourne sur la toile montrant les militants de la LDJ (Ligue de Défense Juive) dégradant les rues et provoquant les manifestants pacifiques qui soutenaient la Palestine et le droit international. Les agissements de cette organisation criminelle, classée "organisation terroriste" par le FBI, et interdite d'activité en Israël comme aux États-Unis, doivent cesser. L'impunité de ces barbares dont le seul but est d'attiser la haine est inacceptable. Leur politique de "défense des juifs" contribue à l'amalgame entre judaïsme et sionisme. Il lui demande s'il compte dissoudre ce groupe fasciste et raciste qui terrorise la population."


Signez et faites signer tous vos amis pour ceux qui ne l’ont pas encore fait : http://dissolutiondelaldj.wesign.it/fr

Diffusez le lien de l'appel dans vos blogs, journaux, radios, tv,

Diffusez le lien de l'appel via tous les réseaux sociaux.

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21 juillet 2014 1 21 /07 /juillet /2014 12:46

18 juillet 2014 |  Par HKsaltimbank

 

HK et les Saltimbanks, tout le monde se rappelle le tube "on lâche rien".

Pour Gaza il a posté le texte ci après sur le blog de Médiapart :

 

Actuellement encore en tournée aux U.S.A et au Canada, je n'en garde pas moins les yeux rivés sur Gaza. Ici à Montréal, des manifestations de soutien au peuple palestinien ont eu lieu juste avant notre arrivée. À New York aussi, à Détroit le lendemain de notre concert, à Madison pareil... Le monde entier se sent concerné, le monde entier est conterné, le monde entier se mobilise et manifeste son indignation, et sa volonté de mettre fin à l'impunité absolue dont jouissent  aujourd'hui le gouvernement et l'armée israélienne. À l'heure où j'apprends avec effroi qu'une opération terrestre est en cours sur Gaza, des amis m'informent et me confirment que le gouvernement français voudrait interdire les manifestations de soutien au peuple palestinien. La France serait ainsi le seul pays au monde où de tels rassemblements seraient interdits ! Après la déclaration de François Hollande au premier jour des bombardements, affirmant que le gouvernement israélien était habilité à «prendre toutes les mesures pour protéger sa population», voilà que les choses sont claires : le gouvernement et l'Etat français se rendent complices de crimes perpétrés contre une population civile occupée et sous blocus. En tant que citoyen français, j'ai honte. Ce Président me fait honte, autant que son premier ministre me fait peur. Les deux, par leur soutien "indéfectible" et leur "lien éternel" à Israël, même quand celui -ci commet les pire atrocités, piétinent jour après jour l'idéal des droits de l'homme, qui a fait l'histoire et la fierté de la France.

 

Ainsi donc ils tuent des enfants qui jouent au football sur une plage

Ainsi donc ils bombardent des hôpitaux

Ainsi donc, ils ne semblent connaître aucune limite,

Tout comme ils ne semblent subir aucune contrainte, aucune règle, aucune loi,

Aucune injonction, aucun rappel à l'ordre, aucune condamnation d'aucune instance internationale
Et ainsi donc la France les soutient… de façon de façon systématique et aveugle


La France ?

Non ! Le terme n'est pas adapté. Je devrais dire, je dois dire, l'actuel Président de la République française et son gouvernement qui, de fait, ne représentent plus aujourd'hui qu'une infime minorité de français.

 

République française ?

Là encore, le terme n'est pas adapté. Ce Président, ce gouvernement n'en sont pas dignes. Pire, en quelques mois, en quelques mots, ils ont tué cette si belle et si fragile idée.

La République : la choses commune, le bien commun, en opposition aux intérêts privés, en opposition aux lobbys de toutes sortes, qu'ils soient le fruit d'une communauté, d'une nation étrangère quelle qu'elle soit, de puissances industrielles, militaires ou monétaires.

La République, esprit de la révolution française, guidée par la seule lumière de ces trois mots : Liberté - Egalité - Fraternité.

Trois mots d'une si grande noblesse

Trois mots comme autant de promesse

Monsieur le Président, vous qui aimeriez tant que l'on vous nomme grand

Ces trois mots vous dépassent j'en ai bien peur

Vous n'en avez pas la hauteur

 

Dans votre défense aveugle de crimes contre l'humanité, car c'est bien de cela dont on parle, vous me faîtes honte Monsieur.  La page que vous écrivez en ce moment-même restera dans notre histoire commune comme une tâche infâme.


Mais qui suis-je ? Moi, l'enfant de Roubaix, le fils d'immigrés algérien, le fils d'un marchand de fruits et légumes et d'une mère au foyer. Qui suis-je pour vous faire à vous la leçon ?
Je suis un de ceux-là qui, sur les bancs de "l'école de la République", ont eu le tort de croire un peu trop fort en ce que leurs professeurs leur enseignaient au sujet de la France : "pays des droits de l'homme".


Sous votre présidence, elle apparait aujourd'hui aux yeux du monde comme étant devenue tout le contraire : le pays des non-droits de l'homme. Le pays dont le Président défend le bombardement d'enfants. Ce faisant, vous souillez l'image et l'honneur de la France Monsieur.

Oh je sais bien que si ces mots vous parviennent, vous n'hésiterez pas une seule seconde, à me faire payer mon audace : interdire les gens de s'exprimer semble être devenu votre pain quotidien.

 Mais, fort heureusement, vous n'êtes que passage, et cette belle idée de liberté des hommes et des peuples quels qu'ils soient, cette belle idée d'impartialité au seul regard du droit, de la justice, et de la dignité humaine; cette belle et courageuse idée vous survivra.

Et nous, qui croyons encore obstinément en elle, nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour libérer la France de tous ces lobbys qui la maintiennent aujourd'hui enchaînée, avec votre complicité. Pour que dorénavant, plus personne ne puisse  jamais prétendre parler en son nom pour défendre l'indéfendable; pour que plus personne ne puisse jamais, en son nom, cautionner l'assassinat lâche d'enfants jouant sur une plage.


C'est notre devoir, c'est notre combat.

 

 

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18 juillet 2014 5 18 /07 /juillet /2014 16:04

PCF Front de Gauche

Yann Le POLLOTEC, spécialiste des questions industrielles et technologiques, membre du conseil National du PCF

 

Obnubilés par l’adaptation de la France à la mondialisation libérale, nos ringards de gouvernants sont incapables de voir la révolution qui vient et les nouvelles possibilités qu’offre la modernité dont ils se réclament pourtant.

Ce n’est pas dans le vieux pot du capitalisme que s’inventera la société de demain. En mars 2000, le Conseil européen adoptait la stratégie de Lisbonne qui devait faire en dix ans de l’Europe « l’économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde, capable d’une croissance économique durable accompagnée d’une amélioration quantitative et qualitative de l’emploi et d’une plus grande cohésion sociale ».

Quatorze ans plus tard, cette stratégie, dont les maîtres mots sont concurrence, déréglementation, compétitivité et innovation, est en échec total. Ce fiasco tient de la nature même des choix politiques opérés.

En effet, la recherche de l’innovation en soi ne peut se substituer à des politiques publiques de développement répondant aux besoins et aux problèmes auxquels est confrontée l’humanité, comme par exemple fournir à chacun l’accès à la nourriture, au logement, à l’eau, à l’assainissement, à l’énergie, à la culture, à l’information, à la mobilité, à la santé, à l’éducation...

Le problème est que le développement d’une « économie de la connaissance », fille de la révolution numérique, est contradictoire avec les fondamentaux d’un capitalisme cognitif. En effet, celui-ci se construit sur la privatisation, la concurrence, la normalisation et la marchandisation des savoirs, des savoir-faire, et de l’information alors que, justement, le carburant de la révolution numérique est le partage, la coopération, la différenciation, l’auto-organisation et la libre créativité. Son éthique est fondée sur la passion et l’intérêt personnel, alors que le capitalisme ne reconnaît que la coercition institutionnelle et l’intérêt financier.

C’est pourquoi Google est contraint à donner la possibilité à ses ingénieurs de disposer librement de 20 % de leur temps de travail sur des projets de leurs choix. De même, IBM salarie des informaticiens pour écrire du logiciel libre et Facebook vit de l’exploitation gratuite des données et du « travail » de ses consommateurs. Résoudre ces contradictions exacerbées par la révolution numérique implique de substituer aux brevets et à la propriété privée, fût-elle intellectuelle, la généralisation des licences « creative commons » et l’extension des notions de biens et de services communs. Ce qui demande aussi de pousser plus loin la notion d’abolition de la propriété privé par une appropriation sociale qui soit à la fois juridique et technologique. Il doit être du droit et de la possibilité de tout un chacun de pouvoir maîtriser, réparer et modifier les objets technologiques en sa possession : du smartphone à l’automobile.

La puissance et la rapidité de développement de la révolution numérique, dans le cadre des rapports capitalistes de production, vont avoir de nouveaux effets dévastateurs pour l’emploi et le niveau des salaires aussi bien dans l’industrie que pour l’ensemble des services marchands. À l’exception de quelques niches d’emplois très déqualifiés ou ultraqualifiés, presque tous les emplois sont menacés par les algorithmes « intelligents », les divers robots et automatismes, les réseaux d’objets connectés et le « travail digital » gratuit des consommateurs. Dans le cadre économique actuel, ni le gain hypothétique de quelques points de croissance, ni une politique de l’offre ne pourront enrayer la montée inexorable d’un chômage de masse et de la déflation salariale. Avec l’emballement de la révolution numérique, nous sommes donc arrivés à un stade de développement de capitalisme où la question politique de libérer l’humanité du salariat et de passer à une économie où « la distribution des moyens de paiement devra correspondre au volume de richesses socialement produites et non au volume du travail fourni » se pose. Qu’on la résolve par un « salaire socialisé », comme le propose Bernard Friot, par un système de « sécurité d’emploi et de formation », comme y invite Paul Boccara, ou par une forme de revenu universel de base, cette question va devenir incontournable face à la montée du chômage de masse et à la baisse du salaire réel.

Ainsi contrairement à ce qu’assène le MEDEF, les principes qui fondent le statut des intermittents ne sont pas archaïques mais porteurs d’avenir pour toute la société.

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18 juillet 2014 5 18 /07 /juillet /2014 16:02

logo

 

Après que Michel Sapin a déclaré son affection pour son « amie la bonne finance », Laurent Fabius, Ministre des Affaires Étrangères, en charge de l’organisation de la conférence internationale Paris Climat 2015, a lancé un appel à la mobilisation des Fonds souverains et de pension internationaux en faveur des énergies  vertes lors des rencontres économiques d’Aix en Provence.

La démarche est de prime abord positive tant est grande l'urgence d'une mobilisation de toute la société – y compris donc le secteur économique- pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES).  Mais l'heure est à une plus grande ambition avec un accord global entre les États car l'essentiel ne saurait être dans l'action de la finance.

Car on sait  par expérience que  « l’intérêt réel » souligné par M. Fabius de ces fonds réside en priorité, voire uniquement, dans  l’objectif de faire de l’argent avec de l’argent au détriment de l’économie réelle.  Ces fonds spéculatifs n'ont jusqu'ici investi dans les énergies renouvelables que pour profiter au maximum sur le dos des citoyens /consommateurs, à travers la taxe CSPE payée par tous les usagers, de l'électricité (à l'exception notable des gros consommateurs).

A l'inverse, loin de se contenter de garantir la profitabilité aux spéculateurs, l’État doit jouer son rôle de stratège donnant force et cohérence à la réduction des émissions de GES. Cela passe par une action vigoureuse d'aides à l'isolation des logements, de développement des transports propres (notamment collectifs) de développement d'une économie circulaire et de proximité, avec de nouvelles filières industrielles plus propres, avec une relance de la formation des travailleurs et de la recherche, bref cela passe par le refus de cet enfermement dans les politiques d'austérité .... Et les moyens de lancer de tels programmes existent notamment en taxant les profits financiers, ou menant une active campagne multilatérale de réduction des dépenses d’armements nucléaires...

Les moyens d'une politique ambitieuse de transition énergétique existent et la France peut jouer un rôle moteur en ce sens lors de la rencontre de Paris Climat 2015. Les communistes agissent pour que la France soit à la hauteur de cette ambition et de ce rendez vous.

 

 

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17 juillet 2014 4 17 /07 /juillet /2014 09:31

HUMANITE Dimanche (20 au 26 juillet 2014)

Pierre-Henri LAB

 

 

Les idées libérales ne sont pas seulement ringardes. En plombant la croissance, elles conduisent à une nouvelle poussée du chômage et creusent les déficits tandis que la pauvreté et les inégalités explosent. Ce faisant, elles alimentent une crise politique qui pourrait bien engloutir la gauche.

Leurs idées ne sont pas seulement ringardes, elles sont aussi dangereuses. La politique poursuivie par le gouvernement alimente la crise. Après l’INSEE, c’est au tour du FMI de revoir à la baisse ses prévisions pour la croissance  en France. Selon le Fond Monétaire International, celle-ci ne devrait pas excéder 0,7% en 2104 alors que le gouvernement tablait sur 1%. Cette faiblesse est essentiellement due à sa politique d’austérité. S’appuyant sur des calculs du ministère des finances la députée socialiste rapporteure du budget, Valérie RABAULT, a reconnu que « le plan d’économie de 50 milliards d’Euros pour la période 2015 – 2017 aurait un impact négatif sur la croissance de 0,7% par na ». moins de dépenses publiques, c’est en effet moins d’investissements, donc au final moins d’activités. A cet impact négatif, il faut ajouter celui des mesures qui conduisent à une réduction du pouvoir d’achat. Le gel du SMIC et des salaires dans le public et le privé, celui des pensions de retraites ont aussi un impact récessif. Dernier moteur de la croissance, la consommation est désormais en berne. Selon Bercy, elle a reculé de 1,3 point au premier trimestre.

Conduites au nom de la réduction de la dette, les politiques d’austérité ne font au final que l’alimenter. Leur effet récessif creuse les déficits car il entraine une baisse des rentrées fiscales. La dette française atteint désormais 1985,9 milliards d’Euros et représente 93,6% du PIB. Elle était de 1318,6 milliards d’Euros en 2008 et représentait 68,2% du PIB.

Inégalités et pauvretés en progrès.

En plombant la croissance, la politique du gouvernement aggrave le chômage qui concerne désormais 5,320 millions de travailleurs (inscrits en catégories A, B et C, c'est-à-dire ayant pas ou peu travaillé). Rappelons que, pour stabiliser ce dernier, il faudrait un taux de croissance au minimum de 1,5% par an. Or, selon la rapporteure du budget, Valérie RABAULT, le plan d’économies de50 milliards d’Euros va à lui seul « entrainer la suppression de 250 000 emplois d’ici 2017 ».

Austérité salariale, gel des pensions et des prestations sociales, initiés sous le quinquennat précédent et poursuivis par l’actuelle majorité, accentuent le développement de la pauvreté et creusent les inégalités. Selon une étude de l’INSEE publiée le 2 juillet dernier, la pauvreté a progressé de 0,3 points entre 2010 et 2011 pour atteindre 14,3% de la population soit 8,7 millions de personnes. Côté inégalité, l’étude révèle qu’entre 2007 et 2011, les revenus des ménages les 20% les plus riches ont progressé de 10%.

Désastreuse sur le plan économique et social, l’action du gouvernement aggrave aussi la crise politique. En reniant sa promesse de changement, François HOLLANDE a généré déception et colère. Son entêtement malgré deux sanctions électorales et une impopularité record, transforme petit à petit la crise politique en crise institutionnelle et démocratique.

Pour poursuivre sa politique en dépit du rejet dont elle fait l’objet, le gouvernement s’emploie à étouffer toute contestation. Le Parlement est réduit à une simple chambre d’enregistrement tandis que que la réforme territoriale vise, entre autres, à empêcher que localement puissent être poursuivies des politiques différentes de celles poursuivie nationalement.

Quant au « dialogue social », le gouvernement l’a instrumentalisé  pour mettre en œuvre sa politique pro patronale. Il refuse systématiquement que le bien-fondé de celle-ci et des mesures qui la composent soient débattus. Réforme des retraites, pacte de responsabilité, les conférences sociales n’ont servi qu’à faire avaliser ses choix. La négociation ne peut porter que sur de maigres mesures d’accompagnement qui, comme en témoigne le report de la mise en œuvre du compte pénibilité, peuvent être remises en cause à tout moment en cas de mécontentement patronal. Et si, malgré cela, des conflits sociaux éclatent, le gouvernement choisit alors la voie de l’affrontement comme en témoigne la récente grève à la SNCF contre la réforme ferroviaire et celle à la SNCM.

Montée de l’abstentionnisme, forte progression de l’extrême-droite  … la fuite en avant libérale du gouvernement entraine aussi la gauche vers le chaos L’ensemble de ces composantes sort gravement affaibli des dernières élections. Ebranlée jusque dans ses bastions, la gauche est désormais confrontée à une crise idéologique. Associée jusqu’à présent au progrès et à la justice sociale, la gauche glisse, sous l’impulsion de François HOLLANDE et de Manuel VALLS, vers un libéralisme mâtiné de réformes sociétales. Pas sûr qu’elle y survive …

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16 juillet 2014 3 16 /07 /juillet /2014 08:14

HUMANITE DIMANCHE (10 au 16 juillet 2014)

Cédric CLERIN

 

Réformer, c’est moderne, qu’importe le sens dans lequel on réforme … Selon les « réformateurs » qui nous gouvernent, ceux qui refusent la concurrence généralisée sont renvoyés au camp des archaïques. Avec  leurs recettes éculées, ressorties des vieux tiroirs, ce sont pourtant eux les véritables ringards !

 

 

 

 

 

« J’assume notre réformisme, notre social-démocratie et je salue la gauche moderne », disait le premier ministre Manuel VALLS, au lendemain du vote de l’assemblée nationale sur le plan d’économies de 50 milliards d’ici à 2017, en avril dernier. La gauche moderne par opposition à la vieille gauche : Front de Gauche, écologistes et « frondeurs socialistes »  qui avaient voté contre la plus grande purge depuis 1945. La modernité, le premier ministre n’a que ça à la bouche, comme son président, mais également le patronat ou l’opposition. Mais en fait de modernité, les uns et les autres ne font que ressasser les vieilles recettes du passé et imposent à la France de prendre la route de l’histoire en sens inverse.

Tous s’accordent sur l’allégement du code du travail, la baisse du « coût » du travail, l’aide aveugle et la levée de tous les « obstacles » au développement des entreprises. Une doxa dont on trouve les germes des John LOCKE en 1690 puis chez Adam SMITH, et « modernisée » par la formule  « Laissez passer, laisser faire » au milieu du XVIIIème siècle par le marquis de Gournay. Tout ce qu’entendent détruire ou amoindrir les ringards concerne en fait les conquêtes sociales gagnées depuis 150 ans. La société qu’ils veulent construire, c’est XIXème siècle social dans un XXIème siècle technologique.

Le choc de compétitivité, une idée de Laval en 1935 ….

A gauche, « la réforme » est devenue le symbole d’une gauche moderne. Après le discours de Vauvert (Gard), dimanche 7 juillet, Marie-Noëlle LIENEMANN, sénatrice socialiste, régissait à la rhétorique utilisée par le premier ministre : « Rien n’est  plus vieillot que cette fausse modernité de la réforme et du mouvement qui fleure bon les discours de Jean jacques SERVEN-SCHREIBER dans les années 1960 ou du Centre Démocrate de jean LECANUET ou même la rhétorique giscardienne. On peut même remonter plus loin : le « choc de compétitivité », trouvaille du Président de la république, est une idée de … Pierre LAVAL en 1935. Sans aucun succès d’ailleurs.

Sur la lecture de la société, les ringards regardent également la société avec les yeux du passé. « Je ne crois pas à la lutte des classes » disait Jérôme CAHUSAC  en janvier 2013. Problème, selon une enquête Ifop pour « L’Humanité », 64% des Français pensent que c’est une réalité, soit 10 points de plus qu’en juin 1967. 

Mais les ringards font toujours mine de ne pas regarder vers le passé. En 2011, Manuel VALLS déclare : « Est-ce  que dans le monde tel qu’il est aujourd’hui, avec la concurrence que nous connaissons, nous pouvons nous permettre d’être sur des idées des années 1970, 1980, 1990 ? Non ! C’est ma marque, il faut dépasser la question des 35 heures. ». un argument que l’on retrouve aujourd’hui chez François FILLON qui propose tout bonnement de « supprimer la durée légale du travail dans les entreprises privées ». Or, l’histoire sociale du XXème siècle a été celle de la réduction du temps de travail. Et pour cause. Depuis 1960, la productivité du travail en France ! a été multiplié par 4. La proposition de François FILLON reviendrait, conformément aux traités européens, à limiter le temps de travail à 48 h soit un retour à … 1919. 

L’Angleterre d’il y a 30 ans, l’Allemagne d’il y a 10 ans.

Les « obstacles » dont il est bon ton de libérer les entreprises ne sont pas davantage une idée neuve. Raymond BARRE, alors premier ministre, en faisait son premier objectif en 1974 en s’excusant du « classicisme » de sa politique. Sur ce sujet, Pierre GATTAZ, président du MEDEF, ne fait que recycler ce que disait déjà papa (Yvon GATTAZ), en 1984, quand il promettait 471 000 emplois contre des « contraintes allégées ». Il avait été exaucé par le gouvernement CHIRAC en 1986 avec la levée de l’autorisation administrative des licenciements. La (déjà) vieille recette n’a pas empêché le pays de continuer à s’enfoncer dans le chômage.

L’inspiration réformatrice des uns et des autres vient de leurs prédécesseurs américains, anglais et allemands qui, s’il est entendu que le but de l’économie est de permettre à chacun de mieux vivre, ont tous échoué. Ronald REAGAN et Margaret TATCHER inspirent désormais François FILLON. « C’est un Pays (la Grande-Bretagne) où on ne travaillait plus, où les organisations syndicales avaient pris le pouvoir » disait-il récemment. Tony BLAIR est depuis toujours la référence  de Manuel VALLS et les réformes  de SCHROEDER ont été saluées par François HOLLANDE (et Nicolas SARKOZY) lors du dernier congrès du SPD allemand. Résultats ? Selon L’Unicef, en 2014, 25%  des enfants américains sont considérés comme pauvres. Seule la Roumanie fait pire dans les pays dits « avancés ». En 2011, une étude envisageait un taux de 47% d’enfants pauvres en Grande-Bretagne à  l’horizon 2020 après quinze années de Blairisme, qui a lui-même hérité du triplement de la pauvreté sous l’ère TATCHER. La modernité Outre-manche prend le visage que décrivait Charles DICKENS au  XIXème siècle. Même bond en arrière en Allemagne où les associations sociales dénoncent un « record de pauvreté » ; à quoi il faut ajouter que le socialisme moderne du chancelier SCROEDER a réussi à dépasser la France en termes d’inégalité. La France tente d’imiter l’Allemagne d’il y a 10 ans, alors qu’elle met en place le salaire minimum et les USA d’il y a 30 ans alors que les inégalités y ont atteint un tel niveau que le président OBAMA y voit un danger pour l’avenir du pays. Le succès du livre de Thomas PIKETTI « le capital du  XXIème siècle », témoigne de cette angoisse. Ce dernier donne un aperçu d’où nous mène la politique des ringards : « je pense possible un retour des structures de classes plus proche du XIXème siècle que de celles de Trente Glorieuses ».


 

 

 

 

 

 

 

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15 juillet 2014 2 15 /07 /juillet /2014 07:49

pierre laurent

 

Pierre LAURENT

 

 

 

 

Laborieux et incapable d’obtenir le moindre résultat sur l’emploi et la croissance, Le président de la République dans sa traditionnelle interview du 14 juillet propose de ne rien changer pour les trois prochaines années en déroulant fidèlement le fil que lui dicte le MEDEF avec son pacte de responsabilité. 

 

S’il reconnait une erreur sur sa promesse d’inverser la courbe du chômage, c’est celle d’avoir communiqué dessus… Contre toute réalité, il propose de continuer la même politique qui enfonce chaque jour de plus en plus nos concitoyens dans les difficultés.

 

Sur les réformes de société, le propos présidentiel est du même acabit. Le droit de vote des étrangers est une nouvelle fois repoussé à 2016. Quant à la situation en Palestine, face à l’horreur des bombardements de civils, François Hollande fait le service minimum. Il évacue la responsabilité d’Israël qui agit en toute impunité et ne prend aucune initiative pour que la France joue son rôle pour faire cessez le carnage. Ce qu’elle a su faire pourtant par le passé.

 

Aucune annonce, aucune vision, aucune ambition : voila pour résumer l’essentiel du propos présidentiel en ce 14 juillet si ce n’est de se revoir l’an prochain, à la même heure et au même endroit.

 

Pierre Laurent, secrétaire national du PCF

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