Manuel Valls à Davos pour se poser en chef de la transgression à gauche http://www.huffingtonpost.fr/2016/01/20/manuel-valls-davos-chef-transgression-gauche_n_9015988.html?ir=France
commenter cet article …
Manuel Valls à Davos pour se poser en chef de la transgression à gauche http://www.huffingtonpost.fr/2016/01/20/manuel-valls-davos-chef-transgression-gauche_n_9015988.html?ir=France
Intervention d'Ismaël Dupont, secrétaire départemental du Finistère, au Conseil National le samedi 16 janvier place du Colonel Fabien:
Les régionales en Bretagne ont donné des résultats très décevants pour nous malgré le talent et l'abnégation de nos candidats, Xavier Compain au premier chef, et malgré l'unité du Front de Gauche, obtenue avec difficulté pour ce qui est de la participation du Parti de Gauche, ce qui nous a fait partir en campagne très tard. La participation de deux anciens élus régionaux PCF à la liste de Le Drian au premier tour, décisions individuelles prises contre la volonté exprimée de 90 % des adhérents, a semé aussi un certain trouble. Xavier Compain a su faire du commun au niveau des communistes et du Front de Gauche. Nos 3,8 % démentaient les 5 ou 6 % dont nous créditaient les sondages quelques jours avant. Ces résultats s'expliquent par la surexposition de Le Drian, ministre de la défense, dans le contexte post-attentats, par l'évacuation du pluralisme et du débat régional dans les médias mais aussi par l'éclatement, le manque de lisibilité et de visibilité positive du Front de Gauche, des flottements et désaccords stratégiques, l'absence de campagnes nationales du Front de Gauche en dehors des élections ces dernières années.
Jamais sans doute le risque d'effacement, de plongée dans l'insignifiance du PCF et de toute la gauche de transformation n'a été aussi grand.
L'enjeu pour moi, c'est d'éviter l'identification de la gauche au centre-droit libéral autoritaire de Hollande-Valls. De résister à la montée dans l'électorat populaire de l'abstention et du vote FN , qui apparaît de plus en plus comme un vote de classe non progressiste.
Nous avons besoin de reprendre pied sur le terrain avec des batailles idéologiques et sociales en lien avec les urgences vécues et ressenties par la population en donnant de la perspective en terme de projet, de propositions concrètes, sans rester prisonnier d'un agenda gouvernemental et parlementaire qui nous situe dans une posture de réaction oppositionnel. Nous devons reprendre l'offensive.
Il nous faut je crois travailler à clarifier et muscler notre projet en le définissant comme alternative cohérente et globale à la domination du capitalisme européen et international. Aujourd'hui, il me semble qu'une bonne partie de notre divorce avec les classes populaires vient du verrou qu'oppose l'Europe à tout changement progressiste et du fait que l'horizon de l'Europe sociale ne convainc pas nos électeurs potentiels, l'euro et l'Europe étant perçus comme des outils de mise en concurrence et des obstacles démocratiques. Je crois qu'il faut repenser une rupture passant par le travail sur des propositions de transformations structurelles comme le contrôle des banques, des sociétés d'assurance, des grandes entreprises et services publics d'intérêt social. Ne pas hésiter à parler de nationalisations, définies de manière plus exigeantes qu'en 1981.
Il faut aussi reprendre le chemin d'un discours et de lutte des classes. Rassembler, non pas seulement le plus petit dénominateur de l'union républicaine et progressiste, mais sur la révolte, sur l'idée que cette société inégalitaire et brutale, cette société post-démocratique de privilèges, est odieuse et qu'une autre société, de partage des richesses, est possible.
Dans notre communication, il me semble qu'il faut, un peu comme nous l'avons fait en 2012, en y association des propositions ambitieuses impliquant une autre utilisation de l'argent, un autre partage des richesses, de nouvelles branches des services publics et de la protection sociale.
Je pense en particulier à trois priorités sur lesquelles nous pouvons rencontrer l'adhésion et l'intérêt des gens :
- le chômage et la précarité des jeunes. L'égalité d'accès aux études. Une formation et une éducation délivrées des logiques libérales.
- le financement de l'hôpital public que l'on est en train de détériorer très gravement aujourd'hui. Pendant la campagne des régionales, nous avons organisé une réunion publique sur ce thème avec la participation de syndicalistes de l'hôpital de Morlaix et souhaitons aujourd'hui créer un comité de défense de l'hôpital.
- l'abandon des personnes âgées : il nous faut dénoncer le sous-effectif et la maltraitante institutionnelle dans les structures d'hébergement malgré le dévouement des personnels, le sous-financement et la désorganisation de l'aide à domicile, le retour de la misère chez les vieux à petite retraite : il faut exiger la mise en place de réformes de structure immédiates et d'un vrai plan de financement pour bâtir une société de tous les âges et créer une cinquième branche de la Sécurité sociale financée en partie par une ponction des profits pour financer l'accès effectif au droit à l'autonomie pour tous et la prise en charge des personnes âgées.
Intervention d'Ismaël Dupont au CN le dimanche 17 janvier :
Je voudrais alerter comme d'autres camarades avant moi sur les risques du mouvement de balancier pour le brouillage de la lisibilité du projet du PCF, s'il y avait remise en cause de la stratégie politique que sous-tendait le Front de Gauche. L'élargissement et le dépassement du Front de Gauche, pourquoi, son abandon par contre risquerait de déboussoler beaucoup de militants et de sympathisants. Il y a selon certains un large consensus sur l'échec du Front de Gauche. Cet échec est en effet patent par rapport aux objectifs initiaux que l'on s'était donné avec le Front de Gauche et aux espoirs qu'il avait naître, ambitions plus ou moins optimistes :
- devenir majoritaire à gauche
- lutter contre l'hégémonie du PS à gauche
- détourner le PS de son évolution libérale-démocrate
- résister à la montée du FN dans l'électorat populaires
Toutefois, cet échec du Front de Gauche est à nuancer.
Que ce serait-il passer si nous ne l'avions pas créé ? 2012 a remis la rupture, l'insurrection citoyenne à l'ordre du jour et dans le débat public.
Le Front de Gauche a certes coïncidé avec une érosion de notre nombre d'élus mais il nous a permis de conquérir de nouveaux électeurs, de nouveaux militants, particulièrement dans des zones géographiques où nous avions une faible implantation.
Les régionales ne sont pas forcément représentatives de l'audience du Front de Gauche sur les dernières élections. Aux dernières départementales, dans le Finistère, la moyenne des résultats du Front de Gauche, là où nous avons pu présenter des candidats, était de 9 %. A Morlaix, le Front de Gauche a réalisé 15,5 % aux présidentielles, 15,5 % aux municipales en 2014. Le PCF dans la dynamique de 2012 a gagné dans le département de 15 à 20 % d'adhérents en plus. Le Front de Gauche dans une certaine mesure a contribué à nous rendre à nouveau audibles et utiles.
Par rapport à l'idée de soutien à des primaires à gauche, j'ai des interrogations. Des primaires supposent l'adhésion à un minimum de projet commun et ensuite on choisit le candidat le plus indiqué pour faire gagner ce projet.
Rassembler à gauche. Évidemment c'est une nécessité, mais avec qui ? Sur quelle base ? En accompagnement ou non des politiques capitalistes, libérales, européennes.
J'ai peur qu'en officialisant notre adhésion à l'idée de primaire à gauche, on précipite l'effacement du Front de Gauche déjà bien entamé et notre réorientation sur une stratégie de gauche plurielle.
Certes, conserver un groupe à l'Assemblée et au Sénat à l'issue des élections de 2017 est un vrai enjeu, mais il y en a d'autres.
Or, le capitalisme financier et l'Europe libérale rendent inefficaces et obsolètes le projet social-démocrate.
S'il devait y avoir des Primaires à gauche, ce qui est très hypothétique, et auxquelles nous participerions, cela voudrait dire quelque part engagement à soutenir le candidat et son projet issus des primaires. Or, si, comme c'est probable, Mélenchon et le NPA se présentent au 1er tour des présidentielles contre un éventuel candidat commun de la gauche, qui aurait toute chance de venir du PS, vers qui vont se tourner nos électeurs ? Nos militants ? Qui incarnera la voie de l'autre gauche, de la tradition révolutionnaire ? Je crois qu'on se mettrait en porte-à-faux d'une grande partie de notre électorat qui considère aujourd'hui que le PS mène une politique de droite.
Les communistes finistériens participeront également à ce rassemblement pour la tolérance, l'accueil des migrants et réfugiés, contre la haine raciste de l'extrême-droite, dans l'organisation duquel la section PCF de Quimper est partie prenante.
Soyons-y nombreux.
C'est essentiel après les intimidations de l'extrême-droite à Fouesnant (40 personnes à la manifestation organisée par l'extrême-droite contre la présence de réfugiés irakiens, contre 400 personnes au rassemblement citoyen anti-raciste et pour l'accueil des migrants organisé en réponse à cette manifestation de l'extrême-droite), les intimidations racistes contre une commerçante guadeloupéenne (donc française) à Quimper, les violences d'ADSAV et de l'extrême-droite radicale bretonne à Pontivy à l'automne.
Le ventre d'où est sortie la bête immonde est encore vivant.
Le plan pour l'emploi présenté par François Hollande se heurte à des réalités qui ne peuvent être dissimulées derrière des annonces qui ne régleront rien. Aucun pouvoir nouveau pour responsabiliser vraiment les entreprises et les banques afin qu’elles créent des emplois. Pas de moyens financiers nouveaux (2 Mds€ pris ailleurs) et, même, une confirmation de la baisse des dépenses pour le monde du travail à travers la transformation du CICE (40 Md€) en exonérations pérennes de cotisations sociales.
F.Hollande maintient le scandale du Crédit impôt recherche (CIR)c, il amplifie et renforce la politique de baisse du coût du travail au lieu de s’attaquer à une baisse du coût du capital (dividendes, charges bancaires, spéculation, etc.). Et donc il poursuit la diminution des dépenses publiques et sociales. Il annonce une sécurisation, oui mais des licenciements ! c’est contraire à celle des salariés.
Sous couvert de « compléter » le pacte de responsabilité et le CICE, tant décrié à gauche et par le monde du travail, F. Hollande a pour objectif d’intégrer le plus largement possible tout le pays à la feuille de route égoïste du patronat au détriment du pays lui-même.
Une toute autre direction est à prendre avec une campagne de longue haleine pour l’emploi – son développement et sa sécurisation – ouverte à tous les citoyens et à toutes les forces sociales qui le souhaitent, Nous voulons bien relever le défi d’un état d’urgence pour l’emploi, de la France et ses régions jusqu’à l’Europe. Mais avec une évaluation démocratique, en y mettant les moyens et en impliquant de façon contraignante les banques et les entreprises : elles ne peuvent pas utiliser leur argent contre l’emploi, la recherche et le développement des capacités efficaces de production.
- Nous disons chiche pour évaluer vraiment le CICE et le pacte de responsabilité, car tout montre que le patronat n’a quasiment pas développé les entreprises avec cet argent mais l’a plutôt utilisé pour ses profits, pour spéculer et exporter ses capitaux.
- François Hollande propose de donner 2.000 euros à chaque PME-TPE qui embaucherait un jeune en prenant en charge ses cotisations sociales ? Ces cotisations manqueront alors aux comptes sociaux !
- Nous proposons au contraire qu’un Fonds public soit créé pour prendre en charge tout ou partie des intérêts payés par les entreprises aux banques pour leurs investissements si, nous disons bien si, ces investissements créent des emplois et améliorent les qualifications et qu’au contraire elles paient une sur-cotisation au contraire lorsqu’elles alimentent le chômage. Une partie des 40 Mds du CICE pourrait être affectée à ce fonds.
- Le PCF se félicite que l’on parle de sécurisation, lui qui est porteur très tôt d’un projet du 21è siècle de « Sécurité d’emploi ou de formation » pour un développement des capacités de tous, de l’emploi et une maîtrise des mobilités. Mais ce qui est dessiné par le Président est une sécurisation des patrons, des licenciements et des profits, pas des salariés, ni même des entreprises et de leur développement efficace.
- Même si 500.000 formations de chômeurs sont annoncées, cette "sécurisation" qui va à coup sûr dégonfler les statistiques, se ferait à moyens constants puisque l’Etat annonce 2Md€ … prélevés sur le reste du budget public existant (y compris sur le budget de l’enseignement). Donc moins de dépenses pour les services publics : moins de dépenses de santé ou pour l’école ou l’université ou le logement. Croît-on que cela va sécuriser les autres domaines de la vie de nos concitoyens, qu’ils soient chômeurs ou travailleurs ?!
Plutôt que de créer des contrats facilitant les licenciements, nous proposons de développer les CDI mais aussi de réfléchir à des contrats de réelle sécurisation avec un double volet : emploi et formation ; et une double responsabilité : de l’employeur et d’un service public de l’emploi profondément rénové.
Car en sécurisant les salariés et en développent leurs qualifications, leurs capacités créatrices, d’innovation et de recherche, on sécurise du même pas la création de richesses efficace par les entreprises.
François Hollande annonce des conférences pour la formation dans chaque région réunissant le patronat, les préfets, les services de l’Etat et les salariés. Pour qu’elles adaptent les formations aux besoins des entreprises. Nous disons « chiche » ! Mais à condition qu’elles incluent les banques, y compris la banque publique d’investissement, qu’elles ne portent pas que sur la formation mais aussi sur des engagements chiffrés et contraignants d’emploi par les entreprises répondant aux exigences de développement social et écologique.
« Etat d’Urgence pour l’emploi » ? Qu’attend F. Hollande pour interpeller aussi nos partenaires européens afin de créer un Fonds européen pour que les immenses liquidités créées chaque mois par la BCE n’aillent pas à la spéculation mais au développement de l’emploi et des services publics. Le Traité de Lisbonne nous y autorise (article 123.2).
Voilà ce dont il faut discuter . Il y a urgence .
Leur « crime » ? Avoir retenu 30 heures, sans violence, deux dirigeants de l'entreprise qui procédait à la fermeture du site et 1200 suppressions d'emplois.
« 2016, ce doit être l'année de la République pour tous, pas celle de l'état d'urgence et de la déchéance de la nationalité qui, sous prétexte de combattre le terrorisme, en vérité ferait de trois millions d'adultes binationaux des sous-citoyens. Face aux crimes, des millions de Français ont dit, toute cette année 2015, leur attachement aux valeurs de la République. Mais ce mot est chaque jour sali par celles et ceux qui l’embrassent pour mieux l’étouffer ».
[...]La République, ce n’est pas un slogan publicitaire ou un talisman que l’on brandira tel une tresse d’ail devant des vampires. La République c’est une construction démocratique modifiée au fil des siècles, de la révolution à ce jour, dans de divers combats. Pour nous, comme pour Jaurès, elle ne peut être que sociale et laïque, c'est-à-dire respectueuse de tous, attentive à donner à chacun les moyens de son épanouissement et de son émancipation. […]
Il y a un an, la France disait son désir de paix et de République pour refuser la peur et la division. Des voix s'élevaient pour dire le mal-être des plus discriminés. C'est à tous qu'il fallait répondre pour hisser la République vers le meilleur. Las, rien n'a été fait à part de beaux discours. Et depuis le choc du 13 novembre, c'est l'espoir du 11 janvier qui est fauché et trahi. Plus question de solidarité, mais seulement de surveillance. Plus question de liberté, mais seulement de suspicion. Des moyens pour la police, très bien Monsieur Hollande. Mais, où sont les profs, les éducateurs, les formateurs, les maîtres d'apprentissage, les personnels soignants, les espaces culturels, les emplois associatifs, que la France – soi-disant en état d'urgence sociale – attend ?
Disons-le haut et fort : l’égalité n’est pas compatible avec l’austérité ! Il faut sortir de la camisole libérale, faire mordre la poussière aux fondamentalistes de l’austérité. [...] Alors Monsieur le Président de la République, vous voulez changer la Constitution, d’accord. Nous aussi. Mais nous ne voulons pas la changer sous la dictée du terrorisme. Nous voulons la changer pour donner plus de pouvoirs au peuple, en finir avec ce régime plus personnel encore qu’une monarchie. […] Mais si c’est pour décider cette incroyable déchéance de nationalité, si c'est pour faire entrer dans le droit commun l'état d'exception, alors c’est non, c’est mille fois non. […]
2016, sera donc encore et toujours une année de combat. Et nous serons au rendez-vous pour relever la gauche du fossé dans lequel les gouvernants s'acharnent à l'enfoncer, sous le regard réjoui de la droite et de Madame Le Pen. [...] »
À quelques jours des libations occasionnées par la noce annuelle des grandes puissances financières et politiques à Davos (Suisse), Oxfam jette un gros pavé dans ce marigot.
Dans un rapport rendu public ce lundi et intitulé « Une économie au service du 1 % », l'ONG, spécialisée dans la lutte contre la pauvreté et pour la justice sociale, s'indigne de l'explosion des inégalités à l'échelle de la planète.
Selon ses calculs, en 2015, 62 individus détiennent à eux seuls des richesses équivalant à celles des 3,5 milliards de personnes les plus pauvres, alors qu'il y a cinq ans les ultra-riches pesant autant que la moitié de l'humanité étaient encore 388.
Entre 2010 et aujourd'hui, la fortune de ces 62 privilégiés, estimée à 1 760 milliards de dollars, a augmenté de 542 milliards de dollars (+ 44 %), quand la moitié la plus pauvre de l'humanité a vu, elle, ses ressources diminuer de plus de mille milliards de dollars (- 41 %).
En élargissant un peu la focale, Oxfam s'appuie sur des données contenues dans une étude du Crédit Suisse révélant que les 1 % des plus riches ont désormais accumulé plus de richesses que le reste de la population mondiale. Depuis le début du siècle, la moitié la plus pauvre de l'humanité n'a bénéficié que de 1 % de l'augmentation totale des richesses, alors que les 1 % les plus riches se sont accaparés la moitié de cette augmentation.
À partir de ces chiffres, Oxfam se livre à un réquisitoire contre un « modèle économique fortement biaisé » en faveur des plus fortunés.
« En lieu et place du ruissellement attendu sur les couches inférieures de la population, les revenus et les richesses sont aspirées à un rythme alarmant par cette élite », écrit l'ONG.
Au cœur du dispositif, les paradis fiscaux ¬ les Bermudes, les îles Caïmans, Singapour, Panama, la Suisse, mais aussi le Luxembourg, l'Irlande, les Pays Bas et Jersey sont particulièrement mis en avant ¬ garantissent que l'argent ainsi détourné reste hors de portée des États et des citoyens ordinaires.
D'après une estimation de l'économiste Gabriel Zucman, reprise par Oxfam, 7 600 milliards de dollars, soit plus que les PIB de l'Allemagne et du Royaume-Uni additionnés, sont déposés sur des comptes offshores par des particuliers.
L'ONG dénonce également le boom des pratiques d'optimisation fiscale inventées par les gestionnaires de patrimoine qui, dans la mondialisation financière, sont comme des poissons dans l'eau. « Seules les entreprises et les particuliers les plus fortunés ¬ à savoir ceux qui devraient payer le plus d'impôts ¬ ont les moyens de recourir à ces services et à ce maillage international pour éviter de payer ce qui est dû, relève Oxfam. Cela pousse indirectement les États qui ne sont pas des paradis fiscaux à alléger leur fiscalité sur les entreprises et sur les particuliers fortunés et ainsi à s'embarquer dans un implacable "nivellement par le bas". L'assiette fiscale diminue du fait de cette optimisation généralisée, et ce sont les budgets des gouvernements qui en subissent les effets, engendrant des coupures dans les services publics de première nécessité.
Les gouvernements se tournent donc de plus en plus vers l'imposition indirecte, comme la TVA, qui affecte de manière disproportionnée les plus pauvres. L'optimisation fiscale est un phénomène qui empire rapidement. »
Toute cette ingénierie purement financière ne produit aucune richesse réelle pour la collectivité, mais, pire encore, accuse l'ONG, elle fragilise énormément les États qui n'ont pas les ressources nécessaires pour lutter contre la pauvreté et protéger les services publics les plus élémentaires.
Selon Oxfam, « près d'un tiers de la fortune des riches Africains, soit 500 milliards de dollars, est placé sur des comptes offshore dans des paradis fiscaux. On estime que cela représente un manque à gagner fiscal de 14 milliards de dollars par an pour les pays africains. Cette somme couvrirait à elle seule les soins de santé susceptibles de sauver la vie de 4 millions d'enfants et permettrait d'employer suffisamment d'enseignants pour pouvoir scolariser tous les enfants africains ».
Au-delà des revendications sur les salaires décents et sur la fin du transfert des richesses produites vers le capital, Oxfam International, dont la directrice générale Winnie Byanyima sera présente à Davos, appelle en priorité les dirigeants mondiaux à « s'entendre sur une approche globale pour éradiquer les paradis fiscaux ».
Maintenant que le fameux slogan du mouvement Occupy Wall Street ¬ « Nous sommes les 99 % » ¬ est rattrapé par la réalité, il est plus que temps d'agir.
Lire aussi dans Médiapart:
L'économie mondiale fait le bonheur des 1%
"En 2015, 62 milliardaires possédaient autant que la moitié la plus pauvre de la population, relève un rapport publié ce lundi par Oxfam. L’accaparement des richesses se double d’un accaparement du politique. « La concentration du pouvoir économique ne fait que servir davantage les intérêts d’une élite au détriment d'autrui », accuse l’ONG."
L'Unité n°29, journal communiste de la section de Concarneau, numéro spécial référendum rédigé par les enseignants de la Fédération Sud-Finistère du PCF (p. 4) - archives Pierre Le Rose
Le Beffroi, mars 1972: bulletin de la cellule du centre-ville de Concarneau (Archives Pierre Le Rose)
Le référendum organisé par Georges Pompidou le 23 avril 1972 portait sur l'adhésion de la Grande-Bretagne, du Danemark, de l'Irlande, et de la Norvège aux Communautés Européennes. Dans les motifs du référendum, Pompidou écrivait, liant explicitement l'accord des français pour l'adhésion de nouveaux Etats à un accord global sur les orientations prises antérieurement sans consultation en terme d'intégration européenne: "Jamais le peuple français n'a été consulté sur l'Europe. Le traité de Rome, qui a créé la Communauté Economique, avait été signé et ratifié à l'époque où le référendum n'était pas dans les usages de la République et où les gouvernants étaient conduits à décider sans vous consulter. Or, qui ne voit que la construction de l'Europe constitue pour notre pays un choix capital dans tous les domaines? ... En vous demandant d'approuver la politique européenne de la France, je vous demande d'approuver les orientations dessinées dès la conférence de la Haye, lorsque les six signataires du traité de Rome ont à la fois accepté de rouvrir la négociation avec la Grande-Bretagne, adopté définitivement et irrévocablement le Marché Commun agricole, choisi de s'engager sur la voie de l'union économique et monétaire, et sur la voie de la coopération politique. En donnant votre accord à l'adhésion de quatre nouveaux Etats, vous confirmerez toutes les orientations et le cadre que j'ai fixé pour l'action de la France... Il s'agit de décider que, par l'union économique et monétaire, l'Europe des Dix poursuivra son développement économique et social, assurant le plein emploi, le relèvement du niveau de vie et l'amélioration des conditions de travail, affirmera sa personnalité propre et fera entendre sa propre voix dans ses rapports avec toutes les grandes puissances sans exception".
Le Parti Communiste est la seule force politique à faire campagne à cette époque pour le Non au référendum, contre "l'Europe du grand businnes". Le NON emportera 32% des suffrages exprimés.
"En disant OUI le 23 avril, écrit-on dans "L'Humanité" du 11 avril 1972, assurent M. Pompidou et ses ministres, vous direz OUI au progrès social, OUI à l'"Europe populaire". "L'Humanité" a déjà montré que l'Europe du marché commun, c'était en vérité l'Europe du chômage..."L'Humanité" a également publié le document Mansholt qui dévoile le véritable objectif "social" de l'Europe pompidolienne: provoquer "un net recul du bien-être des habitants de la Communauté" pour sauvegarder un taux de profit satisfaisant aux monopoles. Ces monopoles, c'est dès aujourd'hui qu'ils sont à l'oeuvre au sein même des organismes de marché commun. En apparence, ce sont des ministres et des "technocrates" qui prennent à Bruxelles les décisions qui affectent le sort de dizaines de millions d'ouvriers, de paysans, d'ingénieurs, de commerçants. En réalité, ce sont les plus grandes firmes capitalistes qui font triompher leurs choix, leurs vues, leurs intérêts - et cela par l'entremise de "groupes de pression" qui ont pignon sur rue et dont l'activité est débordante. Parfois, c'est le gouvernement d'un des pays membres du Marché Commun qui prend lui-même "l'affaire" en main pour le compte d'une grande firme".
Sous le titre qui n'a pas pris une ride: l'Europe des travailleurs et des peuples, d'accord, Non à l'Europe des capitalistes!
Le journal de la section PCF de Concarneau ne dit pas autre chose tout en signalant que son parti-pris n'est pas celui du souverainisme (terme qui n'existe pas à l'époque) ou du chauvinisme.
Appel des jeunes et des étudiants de France pour le Non au référendum européen de 1972 (archives Pierre Le Rose)
Avouons notre tendresse pour le "golden boy" Emmanuel Macron, si cher aux cœurs des finistériens et finistériennes de GAD.
Emmanuel vient nous rendre visite dans le Finistère le vendredi 15 janvier...
Nous rendre visite, enfin non, rendre visite à Bolloré, l'ami de M. Sarkozy et de M. Hollande, le propriétaire de l'empire capitaliste et médiatique sans lequel rien n'est possible. Or, for him, everything is possible.
En tout cas, à défaut de faire vendre du papier (en dehors de l'OCB bien sûr et de celui, glacé, des mamies craquant devant sa bouille de jeune premier), le très décomplexé fondé de pouvoir du grand capital fait couler beaucoup d'encre au "Chiffon Rouge".
Petit florilège:
(23 janvier 2015)
(27 août 2014)
(6 décembre 2014)
(7 novembre 2015)
(15 février 2015)
(17 décembre 2014)
(28 juillet 2015)
(21 janvier 2015)
Cela tombe bien, Bolloré, on aime aussi au "Chiffon Rouge":
Des paysans cambodgiens attaquent le groupe Bolloré en justice (L'Humanité)
(6 août 2015)
(30 octobre 2014)
(5 juillet 2015)
(15 septembre 2015)
Si vous êtes libres le vendredi 15 janvier et que vous passez par Ergué Gaberic ou Pleyben (voir programme de la visite), n'hésitez pas à dire à nos maîtres que le peuple n'est pas fatalement ni éternellement soumis et résigné au mépris et à l'exploitation de ces aventuriers sans scrupules au nom des intérêts desquels on emprisonne des syndicalistes.
http://www.ouest-france.fr/bretagne/visite-demmanuel-macron-dans-le-finistere-le-programme-3967196
A la commission Finances du mardi 12 janvier à Morlaix-Communauté nous a été présenté un document préparatoire au Débat d'Orientation budgétaire 2016 qui prépare le débat budgétaire qui aura lieu le lundi 25 janvier 2016, en Conseil de Communauté.
Qu'est-ce que nous pouvons en retenir essentiellement?
D'abord, il y a une forte pression sur le financement des actions communautaires liée à la baisse drastique des dotations d'Etat. 800 000€ vont être encore retirés à la Communauté d'agglomération en 2016, contre 800 000€ en 2015 et 400 000€ en 2014. En tout, entre 2013 et 2017, ce sera en cumul 10 millions d'euros qui auront été perdus du côté des dotations d'Etat par la communauté (par rapport à une situation hypothétique de maintien des dotations d'Etat de 2013). C'est considérable, d'autant que certaines compétences nouvelles ont été transférées et que le climat de crise n'est pas propice à une augmentation de la fiscalité locale et que les bases d'imposition de cette communauté éloignée des centres métropolitains et sans dynamisme démographique n'augmentent pas. Et c'est à rapprocher évidemment avec la politique libérale (moins d'Etat, de solidarité, moins de services publics) et pro-patronale du gouvernement.
Non seulement la répartition des richesses dans l'entreprise continue à se déséquilibrer au profit du capital contre le travail (en 1980, les salariés consentaient 10 jours de travail pour payer les dividendes des actionnaires, aujourd'hui, c'est un mois et demi, 45 jours; la part de la rémunération du capital sur le volume globale des richesses produites était de 5% en 1980, elle est de 28% aujourd'hui), mais le gouvernement Hollande-Valls-Macron en maintenant les 200 milliards d'aides annuelles diverses aux entreprises qui existent déjà, en accordant 50 milliards aux patrons et actionnaires dans le cadre du CICE et du Pacte de Responsabilité, réduit en proportion le financement des services publics et des collectivités locales.
Les conséquences sont multiples:
- une hausse de l'endettement pour les collectivités: avec l'importance des investissements du Pôle d'échange multimodal de la gare, le projet Espace des Sciences, l'aménagement de la Manu, l'endettement a augmenté de 8 millions d'euros à Morlaix-Communauté entre 2014 et 2015.
- une réduction du potentiel d'auto-financement sans recourir à la dette.
- une forte pression exercée sur le budget pour augmenter les impôts et tarifs et Morlaix-Communauté prévoit de réévaluer à la hausse ses tarifs tous les ans (par exemple dans les transports) et d'augmenter la fiscalité: une hausse de 2% du taux de la Taxe d'Habitation, de la Contribution Foncière des Entreprises, et de la Taxe d'Enlèvement des Ordures Ménagères (TEOM). Pour la taxe d'habitation, l'augmentation du taux de Morlaix Communauté (qui était resté stable depuis le transfert de cette part d'impôt local qui était autrefois prélevé par le département au niveau de la communauté d'agglo en 2011) coïncidera avec une augmentation d'environ 3% de la taxe d'habitation pour l'usager (1% de plus au titre de la revalorisation forfaitaire) et rapporterait selon les estimations 400 000 € (soit, si l'on compte environ 33 000 ménages dans l'agglomération, 13€ en moyenne de plus par ménage à l'année). Le problème est que si la moitié des ménages reste non imposable à la taxe d'habitation, cet impôt est néanmoins peut progressif et peu juste, beaucoup de personnes à bas revenus le payant à un niveau élevé. L'augmentation de la taxe d'enlèvement des ordures ménagères pourrait elle rapporter 224 000 € en recettes.
- une forte pression exercée sur le personnel, ses conditions de travail (toujours plus de productivité demandée), d'indemnisation, et l'emploi public, puisqu'on cherche à faire autant, voire plus (la communauté a désormais de nouvelles compétences - PLUI, droit des sols - et de nouveaux postes de dépense en personnel: Espace des Sciences mis en service en 2018, avec des effectifs de personnels constants) avec moins.
- une restriction des ambitions en terme de couverture de service public. Dans ce contexte d'austérité, on peut douter qu'il y ait la volonté de créer une régie publique des transports en commun urbains, péri-urbains et ruraux plus performante. On peut craindre aussi que l'on ne veuille pas faire les investissements préalables pour le passage en régie publique de la gestion de l'eau (assainissement et distribution) à l'échelle communautaire. On peut supposer que l'obligation légale au titre des nouvelles normes de rénover, d'équiper les déchetteries ou de fermer certaines d'entre elles s'accompagnera d'une réduction de l'offre de service public de proximité en termes de gestion des déchets.
- une qualité de service qui peut s'en ressentir ça et là pour les usagers.
- moins d'investissements pouvant soutenir le secteur du bâtiment et les entreprises locales. Les collectivités locales représentent 70% des commandes du BTP. Et actuellement, le secteur du bâtiment voit son nombre de chantiers chuter d'environ 22%.
- restriction du soutien aux communes et aux associations: la Communauté d'agglo se concentre sur ses compétences strictement délimitées et ses priorités de mandat (projet de territoire). Des associations actives dans le domaine social et la vie quotidienne peuvent se faire du souci sur le maintien ou l'obtention de leurs subventions. Il est ainsi écrit dans le document du DOB 2016 que, "à périmètre constant, les dépenses générales et les subventions doivent baisser".
- renoncement à des projets améliorant la vie quotidienne des habitants du territoire et structurants par rapport au développement de celui-ci.
Pour toutes ces raisons, combattant la politique d'austérité soutenue par les formations de la plupart des élus de droite et du PS de Morlaix Communauté et qui impacte considérablement les marges de manœuvre de la collectivité, j'imagine que je pourrai difficilement voter le budget 2016 de Morlaix Communauté, même si tout n'est évidemment pas à rejeter tous les projets, dont certains portent des ambitions intéressantes, notamment pour le rebond de la ville centre, Morlaix, qui, on l'a vu, a encore perdu des habitants sur les 5 années avant 2014.
Les orientations 2016 en terme d'investissement de l'exécutif de Morlaix-Co nous ont été présentés ainsi:
- 4,7 millions d'euros pour le PEM (pôle d'échange multimodal de la gare)
- près de 6 millions d'euros pour la Manufacture (projet SEW, Espace des Sciences, lequel ne pourra jamais être à l'équilibre en fonctionnement du fait des dépenses de personnel importantes, parking de l'IUT).
- renforcement de la compétence développement économique (1,2 millions d'euros)
- La commission Environnement devrait aussi absorber beaucoup du budget d'investissement (7,5 millions d'euros), avec la phase d'études pour la réhabilitation et la transformation du schéma des déchetteries, l'achat des conteneurs enterrés, les études liés au schéma de transport associé au renouvellement de DSP...
Ismaël Dupont.
Une injustice de classe !
Huit militants de la CGT de Goodyear viennent d'être condamnés par le tribunal d'Amiens à 9 mois de prison ferme pour avoir retenu, en 2014, deux cadres dirigeants pendant quelques heures, alors que la fermeture de l'entreprise allait laisser 1173 salariés sur le carreau.
Le jugement, inadmissible, brutal et totalement disproportionné, rendu sur réquisition du seul procureur de la République alors qu'il n'y a plus aucune plainte de déposée par la direction, témoigne que défendre les intérêts des salariés devient un délit aux yeux du pouvoir en place. Cette décision, dans la droite ligne du refus de l'amnistie sociale proposée par les parlementaires du Front de Gauche, est un choix politique répressif contre les droits et libertés des citoyens à se défendre dans leur travail avec leurs syndicats.
C'est aussi le choix d'une justice de classe. Ainsi, retenir son patron dans son bureau ou déchirer la chemise de son DRH est considéré comme un crime grave.
En revanche, on constate que le pouvoir fait preuve d'une plus grande mansuétude, par exemple vis à vis des fraudeurs de l'évasion fiscale, ou encore à l'égard des incendiaires de l'hôtel des finances publiques de Morlaix, puisqu'à ce jour ces actes, hautement délictueux commis en septembre 2014, n'ont donné lieu à aucune inculpation.
Il y a donc clairement deux poids et deux mesures. La section de Morlaix du PCF apporte son entier soutien aux huit syndicalistes de Goodyear, demande leur relaxe en appel, et appellera sans réserve la population à participer aux initiatives, rassemblements, pétitions, mobilisations qui seront organisées pour leur relaxe et pour le respect des droits et libertés individuelles et collectives.
Les militants du PCF Morlaix seront sur le marché samedi 16 janvier pour distribuer un tract contre la déchéance de nationalité, la constitutionnalisation de l'état d'urgence, et la politique économique du gouvernement, et pour faire signer une pétition de soutien aux salariés de Goodyear pour exiger l'arrêt des poursuites de l'Etat, la remise en cause de ce jugement.