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26 janvier 2016 2 26 /01 /janvier /2016 08:05

DÉCHEANCE DE NATIONALITÉ

LA PORTE OUVERTE Á TOUTES LES DÉRIVES

Avec l'objectif de se tirer d'affaire, tant l'annonce du 23 décembre dernier d'une déchéance de nationalité pour les binationaux nés en France a provoqué de réactions, des personnalités socialistes proches de François Hollande évoquent aujourd'hui une déchéance pour tous. C'est pour eux "la solution" pour éviter de créer deux sortes de citoyens. Voilà la France apaisée à laquelle le candidat Hollande s'était engagé! Avec le mariage pour tous, on avait une France qui aime. Avec la déchéance pour tous, on a un pays qui ne s'aime plus mais qui fera le bonheur des terroristes car c'est très justement leur objectif ultime. : faire vaciller sur nos valeurs essentielles, la République et la citoyenneté.

Dérive guerrière

Lancé par François Hollande, le débat sur la déchéance de nationalité est révélateur d'une dévire guerrière et sécuritaire. En total échec sur le plan social et économique, en rupture avec une grande partie de son électorat de gauche, le couple infernal Hollande/Valls voit dans la lutte contre Daech une sorte de planche de salut. Hollande veut donner à voir qu'il a de l'autorité. Dans le cas présent peu lui importe que cette mesure n'ait aucune utilité dans la lutte contre le terrorisme, ce qui compte c'est la posture politique.

Au nom de l'égalité ?

L'extension de la déchéance de nationalité pour les binationaux nés en France, annoncée par le Président devant le Parlement réuni en Congrès, trois jours après les attentats de Paris et de Saint-Denis, aurait eu pour conséquence de créer deux catégories de Français. La raison et les valeurs républicaines semblaient l'avoir emporté. Il n'en est rien. Jamais une telle mesure n'avait été assumée par les plus hautes autorités de l'Etat. Présentée par Manuel Valls comme une décision à «caractère hautement symbolique », elle serait en effet une honte et un reniement pour notre République. Aujourd'hui, pour ce pouvoir, l'extension de la déchéance de nationalité à tous est proposée « au nom de l'égalité » .

Où est donc le danger ?

D'aucune efficacité contre le terrorisme, la déchéance de nationalité est apparue au cours des dernières semaines comme une nouvelle légitimation de l'extrême-droite puisque cette mesure est directement tirée du programme du FN. Dans un climat de peur, de haine et de stigmatisation, avec l'utilisation qui peut en être fait, plaçant le FN au cœur du paysage politique et idéologique, en quoi la déchéance de nationalité désarmera des terroristes dont l'objectif est de semer la mort en y perdant la vie ? En quoi, pour reprendre l'expression du Premier ministre, aura-t-elle la moindre «efficacité pour protéger nos concitoyens» ?

Remise en cause du droit du sol

Ce qui est nouveau dans le projet de loi constitutionnelle c'est la déchéance de nationalité pour des personnes nées en France. C'est une remise en cause d'un principe qui prévaut en France depuis deux siècles; celui du droit du sol. C'est une très vieille « exigence » de l'extrême droite française. En remettant en cause ce principe, le gouvernement rompt non seulement avec les valeurs de la gauche, mais avec celles de la Révolution française.

Cette mesure traduit, aussi, un profond mépris pour le reste du monde. En effet, au travers de cette disposition nous proposons en fait de nous débarrasser de nos « monstres », nés en France, éduqués en France et très souvent qui se sont radicalisés dans notre pays en les renvoyant dans un pays où, souvent ils se sont contenté simplement de passer des vacances.... Il est peu probable que ces pays acceptent cela.

La porte ouverte à toutes les dérives totalitaires

Le projet de loi constitutionnelle introduit la notion de « crime constituant une atteinte grave à la vie de la Nation », laissant au législateur la liberté de définir les crimes qui rentrent dans ce cadre. A l'heure où, par exemple, la volonté de criminaliser l'activité syndicale est réelle, n'ayons aucune illusion. En actant dans la constitution la remise en cause du droit du sol, Hollande donne, à un potentiel gouvernement de droite extrême, une grande liberté pour élargir le champ d’application de la déchéance nationale. Et le pire est toujours possible. N'oublions jamais que c'est l'Assemblée nationale du Front populaire qui, après avoir déchu les parlementaires communistes, a voté les pleins pouvoirs à Pétain.
Et après la déchéance des députés communistes de leur mandat en janvier 1940 par l'Assemblée Nationale, les députés communistes ont été déchus ensuite de leurs droits civiques, André Marty et Maurice Thorez ont été eux déchus de la nationalité française en janvier et février 1940 par un décret d'Albert Lebrun, président de ce qui s'appelait encore la République... Mais c'est Pétain qui a utilisé massivement la déchéance de nationalité.

Les risques de l’État d'urgence

Concernant l'état d'urgence, la réforme constitutionnelle présentée fait courir le risque d'un régime d'exception permanent et d'une aggravation des atteintes aux libertés constatées depuis quelques semaines ciblant des personnes sans aucun lien à des risques d'attentats. Elle est une mauvaise réponse aux terroristes alors qu'il est parfaitement possible, en y consacrant les moyens humains nécessaires pour la police et la justice, d'assurer la sécurité dans le respect de notre Etat de droit. La Constitution Française est faite, aussi, pour protéger les citoyens. Hollande par calcul politicien est en train de la transformer, rendant possible toutes les dérives totalitaires.

Retrouvons nous samedi 30 janvier à Quimper 14h30 place de la Tourbie devant la permanence du député en charge des lois sécuritaires et liberticides Jean-Jacques Urvoas!

Le Parti Communiste du Finistère.

Déchéance de nationalité, la porte ouverte à toutes les dérives: retrouvons-nous à Quimper pour le rassemblement du samedi 30 janvier à 14h30
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26 janvier 2016 2 26 /01 /janvier /2016 07:28
Le Télégramme, 26 janvier 2015

Le Télégramme, 26 janvier 2015

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26 janvier 2016 2 26 /01 /janvier /2016 07:17
Photo, Pierre-Yvon Boisnard, 25 janvier 2016, Morlaix

Photo, Pierre-Yvon Boisnard, 25 janvier 2016, Morlaix

Photo Pierre-Yvon Boisnard, 25 janvier 2016, Morlaix

Photo Pierre-Yvon Boisnard, 25 janvier 2016, Morlaix

Photo Pierre-Yvon Boisnard - 25 janvier 2016, Morlaix

Photo Pierre-Yvon Boisnard - 25 janvier 2016, Morlaix

Photo Pierre-Yvon Boisnard, 25 janvier 2016 - Morlaix

Photo Pierre-Yvon Boisnard, 25 janvier 2016 - Morlaix

Photo Pierre-Yvon Boisnard, 25 janvier 2016 - Morlaix

Photo Pierre-Yvon Boisnard, 25 janvier 2016 - Morlaix

Et la brève du Télégramme, 26 janvier 2015

Et la brève du Télégramme, 26 janvier 2015

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26 janvier 2016 2 26 /01 /janvier /2016 07:06
Pierre Ivorra
Lundi, 25 Janvier, 2016
L'Humanité
La planète finances menace de nouveau le monde

Les récents soubresauts boursiers participent d’une accumulation de risques pouvant mener à de nouvelles ruptures : la super-austérité, l’argent public détourné vers les marchés et des prélèvements financiers colossaux plombent croissance, emploi et efficacité des économies.

Il y a de l’inquiétude dans les salles de marché, là où l’on achète et où l’on vend des titres financiers, des actions, des obligations, des produits très sophistiqués et très spéculatifs comme les dérivés, où l’on s’endette en dollars pour racheter des euros ou des yens. Pour le commun des mortels, tout cela semble si loin de l’activité réelle. Et, pourtant, ce monde peu connu est au bord de l’implosion. Qu’il crève, dira-t-on. D’autant que cette finance, ce cercle étroit des grandes banques, des compagnies d’assurances, des fonds d’investissement, mais aussi des multinationales semblait encore, il y a peu, s’envoler vers les étoiles.

Certes, mais ce n’est pas si simple. Si la planète finance se retrouve dans la tempête, le monde réel, nos emplois, notre économie ne seront pas épargnés. Et comme il n’est pas acceptable d’obliger l’humanité à vivre sur un volcan, il paraît naturel de se demander comment faire face à cette menace sans pour autant relancer la machine financière, sans gaver à nouveau la Bourse, les grandes entreprises et les grandes fortunes, comme cela a été fait en 2008. D’abord, en cherchant la raison de ce gonflement financier planétaire et le pourquoi des risques qui pèsent sur lui.

La Chine et le reste

On nous dit que les premières secousses qui ont affolé la finance ont la Chine pour épicentre. Sans aucun doute, les Bourses de Shanghai et de Hong Kong dévissent depuis l’été dernier. Les investisseurs désertent les places financières chinoises et des pays émergents, inquiets de la baisse de la croissance de la deuxième puissance économique mondiale, de la récession brésilienne et russe et attirés par un dollar poussé vers le haut par de premières hausses des taux d’intérêt américains. Mais il faut resituer cela dans un historique qui commence avec les mesures prises par les autorités des grands pays capitalistes pour faire face au krach de 2008.

L’argent des banques centrales…

Après ce krach et la grave récession qui a suivi, les grands États capitalistes ont mobilisé leurs banques centrales qui sont venues au secours des banques commerciales, des marchés et des grands groupes, notamment en leur prêtant des tombereaux d’argent à un taux d’intérêt proche de zéro. Mais ces prêts massifs ont été octroyés sans aucune sélectivité. C’est-à-dire sans faire obligation aux banques et aux entreprises d’utiliser cet argent, quasi gratuit, pour préserver et développer l’emploi efficace, relancer la croissance.

Parallèlement, pour régler la note de cette opération et relever la rentabilité des capitaux mise à mal par le krach, les gouvernements ont mis en œuvre des politiques d’austérité et de soutien aux grands groupes capitalistes. En France, par exemple, l’État a prêté de l’argent à Renault et PSA, a renforcé sa présence dans le capital du premier et est entré dans celui du second.

… s’est retrouvé à la Bourse

Les mesures d’austérité à l’encontre des travailleurs et de leurs familles et celles visant à baisser la dépense publique contractent la demande et dégradent l’efficacité de l’appareil de production. Elles contribuent à étouffer une croissance qui fléchit chez les émergents, les pays producteurs de pétrole, hésite aux États-Unis et a du mal à repartir en Europe.

Mais où donc est allé cet argent des banques centrales ? Pour une part notable, il s’est retrouvé sur les marchés financiers, où il a à nouveau relancé la fièvre spéculative. Ainsi, les deux grands indices boursiers de New York, le Dow Jones et le Nasdaq, se sont littéralement envolés, progressant respectivement de 157 % et 272 %. Les autres places financières ont suivi cette montée au paradis spéculatif.

… et dans les caisses des multinationales

Cet argent a aussi transité par les trésoreries des grands groupes. En juin dernier, l’agence de notation Moody’s révélait que les multinationales américaines avaient accumulé 1 733 milliards de dollars d’argent liquide, immédiatement utilisable pour spéculer, pour racheter des concurrents ou pour verser des dividendes aux actionnaires. En Europe, ce « pactole » se montait à 1 060 milliards de dollars.

Et, évidemment, plus les firmes rémunèrent leurs actionnaires, plus leurs actions en Bourse font de la grimpette. Mais la gonflette boursière impose d’augmenter les versements aux actionnaires et les versements aux actionnaires relancent la gonflette boursière !

Une étude du cabinet anglo-saxon PwC de juin 2015 montre que la capitalisation des 100 multinationales ayant la valeur boursière la plus élevée de la planète a doublé entre 2009 et mars 2015. Elle est passée de 8 402 à 16 245 milliards de dollars. Ces 100 firmes multinationales ont distribué 689 milliards de dollars de dividendes en 2014 et, parmi elles, les américaines ont versé 66 % de ce pactole.

Dans ce club des 100, il y a surtout des entreprises américaines, des européennes, quelques françaises, mais aussi des chinoises, qui donc ne sont pas restées à l’écart de cette fièvre spéculative.

Pas dans la poche des travailleurs

L’importance des prélèvements financiers, notamment au travers des versements de dividendes, des rachats d’actions, des intérêts versés, de l’ensemble des revenus de la propriété, étouffe la croissance, réduit les ressources publiques, écrase les salaires et l’emploi. En 2012, l’Organisation de coopération et de développements économiques (OCDE), regroupant les pays capitalistes développés, notait que, depuis le krach de 2008, « la part du revenu national constituée des salaires et avantages accessoires au salaire – la part du travail – a diminué dans la quasi-totalité des pays de l’OCDE ». Elle ajoutait que ce « recul de la part du travail est allé de pair avec une augmentation des inégalités de revenu marchand, de nature à mettre en péril la cohésion sociale et à ralentir le rythme de la reprise en cours ».

La France n’est pas à l’écart de cette évolution. Les intérêts et revenus de la propriété, essentiellement les dividendes, représentaient 5 % des richesses créées en 1981, 7 % en 1990, 15 % en 2000, 24 % en 2008. Avec le krach de septembre 2008 et la récession de 2009-2010, ils ont diminué. Mais ils sont repartis à la hausse et représentaient 18 % de la valeur ajoutée des sociétés non financières en 2014.

La montée du chômage

Selon les données de l’Organisation internationale du travail (OIT) dans son rapport de janvier 2016 intitulé « Emploi et questions sociales dans le monde », « le ralentissement de l’économie a généré une nouvelle augmentation du chômage dans le monde. En 2015, le chômage touchait quelque 197,1 millions de personnes – soit près de 1 million de plus que l’année précédente et plus de 27 millions de plus qu’avant la crise ». Les rapporteurs considèrent qu’en raison de la faiblesse de la croissance mondiale et particulièrement chez les émergents, « le nombre de chômeurs dans le monde devrait s’accroître de près de 2,3 millions en 2016 et 1,1 million supplémentaire en 2017 ». L’OIT pointe également l’importance des emplois vulnérables qui représentent 46 % du total des emplois dans le monde et concernent 1,5 milliard d’hommes et de femmes.

1 million de chômeurs de plus en France depuis 2012

En raison même de la politique néolibérale mise en œuvre par les gouvernements Hollande, la société française est également plombée par la montée du chômage. Depuis l’élection du président de la République, en 2012, le nombre de chômeurs est passé de 4,4 à 5,5 millions, l’industrie française a perdu 140 000 emplois. Désormais, moins de 10 % des emplois en France sont liés à l’industrie, contre 12,3 % en 2005 et 15,3 % en 1995.

Alors que les arrivées sur le marché du travail ne cessent d’augmenter, le nombre d’emplois salariés recule. Il est, en 2014, inférieur à ce qu’il était avant le krach : 23,810 millions à fin 2014, 24,128 millions à fin 2007. Le phénomène n’a rien de naturel, il s’explique par les politiques de baisses du coût du travail des gouvernements de droite et socialiste et par les choix de gestion des grands groupes.

Le chômage tire toute la société vers le bas. Selon l’Insee, dans une étude publiée en décembre dernier, le taux de pauvreté progresserait en France en 2014, passant à 14,2 %, contre 14,0 % en 2013. Les inégalités sociales qui auraient diminué en 2012 et 2013 repartiraient à la hausse car « la situation macroéconomique (…) aurait davantage touché les ménages les moins aisés ». L’institut explique cela en indiquant que les revenus salariaux des salariés les plus modestes « auraient sensiblement diminué ».

Qui donc peut allumer la mèche ?

Les matières inflammables s’accumulent donc : moins de croissance, plus de chômage, des économies moins efficaces, affaiblies par l’importance des prélèvements financiers, des politiques publiques dépendantes des marchés financiers, plus de capitaux accumulés qui demandent rémunération et une volonté de faire toujours plus de fric. Inévitablement, ce soufflé financier va s’affaisser.

Mais qu’est-ce donc qui peut crever la bulle ? Pour attirer les capitaux du monde entier afin de conforter l’avance des États-Unis dans le domaine des nouvelles technologies, la Banque centrale américaine a commencé à relever ses taux d’intérêt, ce qui pousse à la hausse tous les autres taux, notamment ceux de la dette publique. L’opération est risquée. En effet, lorsque l’écart entre la rémunération des titres financiers en cours d’émission et ceux déjà émis est trop important, les investisseurs se précipitent sur les nouveaux et délaissent les anciens dont la valeur s’effondre, c’est la mécanique infernale des krachs.

Or une telle situation risque d’autant plus de se présenter que les pays qui possèdent d’énormes quantités de titres de la dette publique américaine, particulièrement la Chine et certains États pétroliers du Moyen-Orient, pour faire face à leurs difficultés, notamment pour maintenir le cours de leur monnaie vis-à-vis du dollar, vont essayer de les revendre. Un afflux de ces titres sur les marchés peut précipiter leur effondrement.

Il faut donc absolument ne pas répéter les errements des années 2008-2009 et commencer enfin à permettre aux peuples de maîtriser leur argent.

La planète finances menace de nouveau le monde
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26 janvier 2016 2 26 /01 /janvier /2016 06:07

Lettre ouverte à Jean-Jacques Urvoas, député du Finistère, président de la Commission des lois de l'Assemblée Nationale.

Quimper, le 12 janvier 2016

Monsieur le député,

Début février, va s'engager au Parlement le débat sur le projet de réforme constitutionnelle comportant l'inscription dans la Constitution de l'état d'urgence et de la déchéance de nationalité, avant que ce texte ne soit soumis au Congrès.

Président de la Commission des lois, et juriste vous-même, vous êtes particulièrement concerné.

Or vous n'avez pas à ce jour pris position sur ces dispositions qui font débat, y compris au sein du parti socialiste.

De nombreux élus parmi lesquels 4 parlementaires socialistes du Finistère, des anciens ministres, des personnalités de votre formation, ont fait connaître à juste titre leur opposition à la mesure de déchéance de nationalité, reprenant d'ailleurs les arguments qui lui avaient été opposés par le Président de la République et le Premier Ministre lors de la précédente législature.

Cette mesure est à la fois dangereuse et totalement inefficace.

Inefficace car personne ne peut croire qu'elle ait un quelconque effet dissuasif sur d'éventuels terroristes.

Dangereuse car elle grave dans le marbre de notre Constitution, dont le préambule affirme que la République est indivisible et que tous les citoyens sont égaux devant la loi, une discrimination entre deux catégories de Français, les uns, y compris nés en France, pouvant perdre leur nationalité, et pas les autres.

Inscrire cela dans la Constitution, revient à déclarer à des centaines de milliers de nos concitoyens qu'ils ne sont pas des Français à part entière mais des Français entièrement à part, et à faire porter sur eux une suspicion intolérable.

Une telle stigmatisation fracturerait gravement notre société.

Quant à l'idée de sortir de ce piège en décidant que la déchéance de nationalité peut s'appliquer à tous, binationaux ou pas, et donc en fabriquant des apatrides au mépris de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, elle est tout autant insensée.

Dans un cas comme dans l'autre, le signal envoyé à tous ceux qui aiment et admirent notre pays, à tous les défenseurs des droits humains, serait désastreux.

Une telle mesure serait un encouragement à ceux qui bafouent nos valeurs, et répandent le poison de la xénophobie et du rejet de l'autre.

Ce serait une arme dangereuse entre les mains d'ennemis de la liberté et de la République.

La déchéance de nationalité, faut-il le rappeler, évoque des heures très sombres de notre histoire. Elle a été utilisée massivement sous l'Occupation: 15 000 Français, dont au moins 40 % de juifs, ont été déchus de leur nationalité par le régime de Vichy. Parmi eux le général De Gaulle, le général Leclerc, Pierre Brossolette, Ève Curie, fille cadette de Marie Curie, le peintre Chagall, le cinéaste René Clair, le poète et diplomate Saint-John Perse, René Cassin, futur rédacteur de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme et prix Nobel de la Paix, et bien d'autres...Certains de ces « déchus » sont aujourd'hui au Panthéon.

Ce n'est pas ainsi que l'on fera reculer le terrorisme, qui y trouvera au contraire un terreau favorable pour ses délires haineux et ses manipulations.

La nécessaire protection de la population ne passe pas non plus par la sacralisation dans la Constitution de l'état d'urgence, qui installerait notre pays dans un régime d'exception permanent.

État d'urgence appuyé sur la loi promulguée en 1955 lors de la guerre d'Algérie qui renvoie à la période du colonialisme dont toutes les leçons n'ont pas été tirées.

La fuite en avant sécuritaire, la réduction et l'encadrement des libertés publiques, des droits d'expression des citoyens, des syndicats, des associations, le recul de l'État de droit, seraient une victoire pour ceux qui veulent imposer leur terreur liberticide.

Quant à leur efficacité présumée dans la lutte contre le terrorisme, chacun peut en juger : l'escalade depuis des années des lois sécuritaires n'a en rien répondu au légitime besoin de sécurité de nos concitoyens mais a amoindri et fragilisé notre démocratie.

Nous vous demandons par conséquent, Monsieur le député, de vous prononcer contre cette modification de la Constitution, inutile et dangereuse, qui va à l'encontre des valeurs de gauche, des valeurs républicaines.

Dans l'attente de votre réponse, je vous assure de notre détermination à agir pour la paix, la justice, la liberté, la fraternité.

Yvonne Rainero

pcf.quimper@orange.fr

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26 janvier 2016 2 26 /01 /janvier /2016 05:42
Brigitte Fontaine, poétesse de la nuit (Le Télégramme, Carole Bechec - 25 janvier 2016)

« La gifle du défunt » : tel est le nom du roman qu'écrit actuellement Brigitte Fontaine. La chanteuse vient de passer quelques jours à Saint-Malo (35). Rencontre.

Décor : son appartement de Saint-Malo, un joyeux bazar, entre livres et curiosités. Elle y passe du temps, régulièrement. Elle aime l'intra-muros mais n'y va jamais, trop de touristes. Brigitte Fontaine ne s'en laisse pas conter ! Cash dès le départ : pas de question sur sa vie privée et pas de photo. Duale et coquette, la fantasque iconoclaste chanteuse et écrivain accorde finalement la photo. Elle se livre aussi, un peu, en quelques ellipses. Pas question de parler d'âge. Elle n'en a pas. « J'ai 20.000 ans et (citant Baudelaire), je suis de tous les temps et de tous les univers », prévient la chanteuse qui est née à Morlaix (29), le 24 juin 1939.

J'ai horreur de la mer

Poétesse à la rigueur, oui mais surtout pas écrivain-e ou auteur-e. « Une connerie infâme, dit-elle. Je n'ai jamais été encartée dans quoique ce soit mais je suis solidaire de toutes les femmes, à part peut-être Madame Thatcher. On dit bien une antilope, une gazelle ou une girafe même s'ils sont de sexe mâle. Ah mais ! ».

« Presque tout ce que je fais, avant que ce soit pour moi, c'est pour les femmes, poursuit-elle. Pour apporter une pierre supplémentaire, pour qu'on sache que ce sont des créatrices ». Son appartement donne sur la mer mais c'est un « compromis ». Elle, elle aime la Bretagne, son mari, la mer. La vraie Bretagne, pour elle, c'est là ou on parle breton. « J'ai horreur de la mer, mais je ne m'en rappelais plus ». Pourtant, sa chanson préférée, c'est celle de Léo Ferré « La mémoire de la mer »... Morlaix reste sa ville de coeur. Son coin, c'est la rue du Mur, là où elle est née, près de la maison d'Anne de Bretagne et de la place Allende. « Je suis très fière qu'il y ait une place de ce nom à Morlaix ».

La liberté de l'écriture

Brigitte Fontaine fume « comme une damnée », affirme-t-elle. Elle se lève même la nuit pour tirer sur sa cigarette. C'est aussi la nuit qu'elle écrit. La veille encore, elle travaillait à son prochain roman. Il s'appellera « La gifle du défunt » et se passe « partout ». Pas de pitch, surprise ! « Je me sens un peu libre quand j'écris, c'est dans la joie, l'euphorie et l'effort aussi, évidemment ». Celle qui a été promue commandeur des arts et des lettres en 2014 a écrit plus d'une quinzaine d'ouvrages. Ceux qu'elle aime le plus, c'est la pièce de théâtre « L'inconciliabule », jouée avec Areski Belkacem, « Paso Doble » (Flammarion) et « Les hommes préfèrent les hommes » (Flammarion).

Et l'actualité ?

« Les soi-disant islamistes n'ont rien d'islamiste, s'exclame-t-elle. Je ne peux pas supporter les termes radicaux ou intégristes. Ce sont des fous, des égarés, des assassins ». Le livre à paraître au printemps renferme des maximes illustrées par le dessinateur Alfred. Comme celle-ci : « Nouvel attentat à Paris, Brigitte Fontaine attente à ses jours, damned, encore raté ». Ce qui la révolte ? « Ce qu'on appelle le racisme, un terme impropre, car il n'y a qu'une seule race humaine. La discrimination me rend enragée, les prisons aussi ». La nuit s'annonce et l'interview se termine, Brigitte Fontaine est déjà loin, bercée par ses volutes de fumée. Le lendemain, elle rentrait à Paris.

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26 janvier 2016 2 26 /01 /janvier /2016 05:09

Communiqué de la section du pays de Quimper du PCF

Samedi 23 janvier, alors qu'une centaine de nazillons venus des 4 coins de Bretagne manifestaient à Quimper contre l'accueil des migrants à l'appel d'ADSAV, organisation d'extrême-droite bretonne, avec force saluts à l'hitlérienne, cris d'animaux, slogans xénophobes et racistes, près d'un millier de citoyens défilaient pacifiquement sur l'autre rive de l'Odet pour « une Bretagne ouverte et solidaire ».

La belle réussite de cette manifestation, venant après le rassemblement de Fouesnant en soutien aux réfugiés Irakiens, notamment Kurdes, hébergés dans cette commune, et bien d'autres mobilisations citoyennes et démocratiques, est un témoignage fort de cet esprit de solidarité et d'ouverture sur le monde partagé par beaucoup d'hommes et de femmes de notre région. C'est cela aussi qui explique la vitalité des associations de solidarité à Quimper et en Cornouaille, auxquelles nous rendons hommage, et le succès renouvelé de la « Fête des Droits de toutes les couleurs » pour les enfants qui s'est tenue dimanche à la MPT de Penhars.

Cette Bretagne que nous aimons, nous ne laisserons pas ternir son image par une poignée de nostalgiques des régimes fascistes, nous ne les laisserons pas répandre leurs idées nauséabondes ni leur violence haineuse.

Car ils n'hésitent pas à recourir à la violence contre ceux et celles qui ne sont pas d'accord avec eux, voire contre des passants, comme cela a été encore le cas à Quimper samedi soir, où une poignée résiduelle de fanatiques d'extrême-droite, ont pratiqué une chasse aux jeunes antifascistes dans les rues de Quimper, attaquant avec des pieds de table en fonte un café du quartier de la gare et les personnes qui s'y trouvaient.

Ces méthodes évoquent des périodes très sombres de l'Histoire.

Nous demandons à M. le Préfet de prendre toutes les dispositions pour faire rechercher et poursuivre devant les tribunaux ceux qui ont participé à ces exactions et à ces violences, point n'est besoin de loi d'exception pour cela.

Et au-delà de prendre les mesures nécessaires pour que de tels actes scandaleux et intolérables ne se reproduisent pas.

la section du PCF du pays de Quimper

Violences d'Adsav à Quimper le 23 janvier, communiqué de la section PCF de Quimper
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26 janvier 2016 2 26 /01 /janvier /2016 05:00

Un bel article de Marine Wioland dans le Télégramme du jeudi 21 janvier, édition de Morlaix, sur la cuisine généreuse, innovante et saine de notre ami et camarade Pierre Saint Jalme.

Le lycée de Suscinio en mode végétarien... avec le cuisinier Pierre Saint Jalme
Le lycée de Suscinio en mode végétarien... avec le cuisinier Pierre Saint Jalme
Le lycée de Suscinio en mode végétarien... avec le cuisinier Pierre Saint Jalme
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26 janvier 2016 2 26 /01 /janvier /2016 04:14
La "révolte" de Patrick Poivre d'Arvor contre l'extraction de sable en baie de Lannion (Le Trégor)


« Je suis révolté du pouvoir de l’administration au plus haut niveau, qui signe un accord qui va à l’encontre de la nature. Je n’aime pas cette idée. Les politiques jouent aux apprentis sorciers ».
PPDA

http://www.letregor.fr/2015/12/22/people-les-confidences-de-ppda-a-tregastel/

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25 janvier 2016 1 25 /01 /janvier /2016 20:32

Hôpital de Morlaix. Clash à la cérémonie des vœux

25 janvier 2016 à 21h21/ Marine Wioland /

Coup de théâtre ce lundi soir, lors de la cérémonie des vœux de l'hôpital. À Bélizal, une vingtaine d'agents s'apprêtait à recevoir leur médaille du travail, lorsqu'un représentant CFDT a demandé la parole pour évoquer « la situation catastrophique des agents hospitaliers ». Un geste qu'Agnès Le Brun, maire, et Ariane Benard, directrice de l'hôpital, ont tenté de stopper.

Après quelques vifs échanges, les deux femmes, sous le coup de la colère, ont levé la séance et quitté la salle à la stupéfaction générale. « Nous ne souhaitions pas le boycott, simplement être entendus, mais il n'y a plus de dialogue », regrette Stéphane Postollec.

Face à la décision du maire et de la directrice, ce dernier avait préféré quitter la séance, et laisser les agents se faire médailler....sans succès. Agnès Le Brun et Ariane Benard sont restées inflexibles et ont affirmé « remettre ça à plus tard ».

A lire aussi, car la politique de casse de l'hôpital public est généralisée:

Brest. 60 personnes manifestent pour les urgences de l'hôpital
http://www.ouest-france.fr/bretagne/brest-29200/brest-60-personnes-manifestent-pour-les-urgences-de-lhopital-3994031

Le Télégramme, 26 janvier 2015

Le Télégramme, 26 janvier 2015

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