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2 février 2016 2 02 /02 /février /2016 18:46

Les communes ont leur mot à dire sur le changement des compteurs d’électricité et de gaz parce qu’ils leur appartiennent. Du coup refuser un Linky et un Gazpar st possible. Explications et dernières nouvelles.

« Le compteur Linky est arrivé, avec lui de nombreuses questions » titrons-nous dans notre article http://www.humanite.fr/le-compteur-linky-est-arrive-avec-lui-de-nombreuses-questions-591538 annonçant le début de leur déploiement.

Nous y expliquons qu’il était difficile voire impossible de refuser l’installation de ce compteur controversé. La raison est, précisions-nous, « que les compteurs n’appartiennent pas aux « abonnés-clients » mais aux distributeurs (ERDF en étant le principal) ».

Ca a généré un bon nombre de courriels des lecteurs, parmi eux celui d’un conseiller municipal de Saint-Macaire (Gironde). Leur intérêt est qu’ils posent tous la question de la propriété des compteurs d’électricité mais aussi de gaz et d’eau.

Ce qui est certain est qu’ils ne sont pas la propriété des propriétaires ou locataires des lieux où ils sont installés. C’est ERDF ou un autre distributeur qui seraient donc propriétaires du compteur et qui pourraient ainsi y accéder (article 29 de la loi de transition énergétique du 17 août 2015) et changer le compteur existant pour un Linky (décret n° 2010-1022 du 31 août 2010).

« Non, selon le courriel que nous a envoyé Stéphane Lhomme, conseiller municipal de Saint-Macaire. Les compteurs appartiennent aux collectivités locales (communes, intercommunalités) qui les concèdent à ERDF. Beaucoup d’entre elles l’ignorent. Les Linky appartiennent donc aux communes, c’est un fait avéré et non discuté. De ce fait cela pose la question du remplacement d’office des compteurs par ERDF, sans l’accord du propriétaire des lieux. »

Cette information est confirmée par Charles Antoine Gautier, chef du département Energie de la FNCCR (fédération nationale des collectivités concédantes et régies). Dans un entretien à Maire Info, le journal de l’AMF (association des maires de France), dont on peut prendre connaissance ici http://www.maire-info.com il confirme que « les collectivités concédantes du réseau d’électricité sont propriétaires des compteurs actuels et des Linky qui commencent à se mettre en place. ERDF n’en est que le concessionnaire. »

La raison de ce débat sur la propriété des compteurs Linky est due, selon lui, à un problème de financement que les communes ne peuvent assumer seules. Exact, sauf que c’est le consommateur qui va casquer.

Rappelons que la pose du Linky et la dépose de l’ancien compteur sont gratuites, de même que le compteur lui-même. Cependant un décret du 31 août 2010 relatif aux dispositifs de comptage sur les réseaux publics d’électricité prévoit que le financement soit assuré par les consommateurs via le TURPE (tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité) à raison de 1 à 2 euros par mois prélevés sur les factures d’électricité… jusqu’à atteindre le coût du compteur Linky (de 120 à 240 euros).

Sans oublier la CSPE (contribution au service public de l’électricité) qui est passé à 27 centimes d’euro par kWh le 1er janvier 2016 et qui sert aussi à financer ce type de dispositif.

Alors, ça change quoi pour les consommateurs que les communes soient propriétaires des compteurs ?

Et bien, les conseils municipaux peuvent prendre une délibération s’opposant à l’installation de Linky chez les habitants avec leur appui… à l’exemple de Saint-Macaire qui a également refusé Gazpar, l’alter-égo de Linky pour le gaz. La délibération du conseil municipal de Saint-Macaire peut être lue avec intérêt en pièce jointe.

Il est également possible de demander à son maire de refuser l'installation d'un Linky comme d'un Gazpar ou son retrait si celui-ci a été installé selon les explication et la lettre type (à envoyer au maire) à télécharger icihttp://refus.linky.gazpar.free.fr/contacter-maire-demander-retrait.htm

Par ailleurs, la loi de transition énergétique ne sanctionne pas le refus individuel de changer son compteur existant contre un Linky. Il faut le savoir même si ERDF prévoit de la contourner.

En effet, le conseiller municipal de Saint-Macaire révèle que « la CRE (commission de régulation de l’énergie) a prévu de taxer 19 euros HT par mois le relevé manuel des compteurs à tous ceux qui refusent Linky (dont le relevé se fait à distance). » C'est probablement illégal et davantage une menace qui nemanquera pas de faire l'objet de poursuite devant les tribunaux.

En toile de fond, c'est la suppression ou la compression de nombreux emplois chez les distributeurs et les fournisseurs d'énergie et d'eau.

Informations complémentaires

- modèle de lettre de refus de Linky et explications

http://www.agoravox.tv/tribune-libre/article/nouveau-compteur-erdf-linky-la-51806

- le refus de la commune de Saint-Macaire (délibération en pièce jointe)

http://www.20minutes.fr/sante/1743423-20151203-energie-commune-veut-bannir-compteurs-linky-gazpar

- la lettre du maire de Varennes-sur-Seine s'opposant aux Linky et Gazparhttp://www.varennes-sur-seine.fr/images/stories/documents/affichages/compteurs.linky3_.pdf

- site consacré au refus de compteurs Linky et Gazpar par les communes et nombreuses infos utiles pour les usagers http://refus.linky.gazpar.free.fr

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2 février 2016 2 02 /02 /février /2016 17:53
Communiqué du PCF d'Aix après la manifestation des identitaires à Aix en Provence

Après la manifestation des identitaires à Aix en Provence.

Hier s'est déroulée à Aix une manifestation dans le plus pur style de l'extrême droite la plus sombre à la date anniversaire de l'accession d'Hitler à la chancellerie d'Allemagne.

Munis de flambeaux, comme les SA le 30 janvier 1933, les individus participants à la marche revendiquée par Génération identitaire sur Internet ont clamé leur amour de "l'identité aixoise", encadrés par la police.

Que les autorités, en plein état d'urgence laissent se dérouler pareille offense à la République est profondément scandaleux.Voilà plus d'un an que des groupuscules d'extrême droite sous diverses étiquettes : Jeunesses nationalistes, Génération identitaire, Action française, troublent l'ordre public à Aix : tentative d'incendie de local du PCF en pays d'Aix, agression de militants jeunes communistes, perturbation de rassemblement de militants des droits de l'homme, irruption dans une conférence à l'IEP puis menaces de mort sur un parlementaire socialiste et coup porté à son collaborateur.

Maintes plaintes déposées et à ce jour, aucune suite concrète. Ces mêmes personnes peuvent donc parader en toute quiétude, emmenées par un identitaire candidat pour le Front national lors des dernières départementales et crier leur amour de Guillaume de Provence "libérateur de la Provence face aux Sarrasins" !

Nous réitérons notre demande de dissolution de tous les groupuscules violents, et en appelons aux autorités pour qu'un terme soit mis aux provocations comme aux actes répréhensibles. À peine maquillée derrière des revendications "culturelles", cette manifestation raciste est une injure aux habitantes et aux habitants d'Aix, notre ville qui compte sur ses monuments aux morts bien des noms de résistants, parmi lesquels de nombreux communistes.

Aix doit être une ville ouverte et fraternelle. Nous ne les laisserons pas faire.

A lire aussi dans "La Marseillaise":

Aix-en-Provence. Exactions « françaises » dans l’impunité

Les membres de groupes d’extrême droite multiplient les agressions sur des citoyens, militants et élus. Une marche identitaire a eu lieu samedi semant un peu plus le trouble.

Ce n’est pas un hasard si la centaine de jeunes d’extrême droite a défilé samedi 30 janvier dans les rues d’Aix à l’appel de Génération identitaire, flambeaux et slogans à l’appui. Avançant des revendications culturelles pour maquiller une marche « promotionnelle » là où le groupuscule prône en fait la haine et la terreur.

« Le 30 janvier », rappelle le communiqué de la section communiste locale, qui exige la dissolution de ces groupuscules violents, « est la date anniversaire de l’accession d’Hitler à la chancellerie d’Allemagne ». Un fait d’autant plus troublant que la manifestation aixoise a obtenu l’accord préfectoral et était encadrée ce soir-là par la police municipale : « Que les autorités, en plein état d’urgence, laissent se dérouler pareille offense à la République, est profondément scandaleux », dénoncent les communistes qui ont réagi aussitôt.

Cette marche lancée par Jérémy Piano (candidat FN aux dernières élections départementales), si « tranquille » apparaisse-t-elle, vient s’ajouter à une liste d’agressions en recrudescence dans la cité du Roy René, par des groupuscules gémellaires notamment l’Action française. En quelques mois, les exactions -répréhensibles pourtant- se sont multipliées : tentative d’incendie de local du PCF à Aix, agression des jeunes militants communistes, perturbation de rassemblement des militants des droits de l’Homme (cercle de silence), irruption dans une conférence à l’IEP, mais aussi menaces de mort sur le Député socialiste Jean-David Ciot et nombreux coups portés à son attaché parlementaire, au directeur du Théâtre d’Aix, ou encore sur des citoyens lambda.

Que fait la police ?

En tout, plus d’une dizaine de plaintes déposées au commissariat d’Aix depuis un an mais demeurées sans suite malgré les expertises médicales, les ITT (incapacités temporaires de travail) subies par les victimes, les films et témoins prouvant l’agression des responsables démasqués et ce sans parler des distributions de tracts incitant à la haine, en toute impunité, du côté des allées Provençales, chaque samedi matin.

Un climat d’autant plus délétère que tous ces groupuscules de Génération identitaire à l’Action Française se targuent sur les réseaux sociaux de participer à des manifestations fascisantes en Allemagne notamment.

Quelques semaines après la demande de dissolution de l’Action française (faction dont les membres s’affichent avec ceux du Front national et de Génération identitaire, par le Député socialiste Jean-David Ciot, la question de la préhensibilité des groupuscules néo-fascistes est plus que d’actualité. D’autant plus dans une République qui entend se prémunir de toute forme de menaces terroristes et où la réponse du Ministre de l’Intérieur est toujours vivement attendue.

Houda Benallal (La Marseillaise, le 1er février 2016)

Maquillage culturel pour une marche identitaire « raciste »

En mettant la culture provençale en avant de leur marche samedi soir, les militants de Génération identitaire ont voulu maquiller le réel motif extrémiste, célébrant le libérateur, Guillaume de Provence (955-993) ou s’appropriant Frédéric Mistral(1830-1914) dans la même confusion…

Mais pour le spécialiste Hervé Guerrera et élu du Partit occitan, l’histoire provençale est ici galvaudée : « Aix a été capitale de Provence de 2 siècles après Guillaume de Provence. Si ces jeunes en font une icône c’est parce que ce descendant de Boson, qui était avant tout le comte d’Arles, a combattu les Sarrasins. » Et de préciser : « Si ces jeunes se revendiquent de l’identité provençale, c’est faux, car l’identité provençale est héritière des démocraties grecque et romaine dans sa forme la plus originale, d’où les agoras, forums, etc. Il y a toujours eu en Provence une forme de liberté communale. »

Une marche identitaire que l’élu de l’opposition, membre du Groupe « Démocratie pour Aix » (DPA), n’est pas le seul à dénoncer. Lucien-Alexandre Castronovo, qui siège dans le même Groupe, réagit : « Lorsque les militants de l’Action française agressent, ils sont camouflés. Samedi soir, les jeunes identitaires très proches de l’AF défilaient à visages découverts pour banaliser leur message, ce qui est très inquiétant. Ces nouvelles formes de résurgences de l’extrême droite sont à suivre de plus près par les autorités. »

Et alors que du côté de la police, certains murmurent leur indignation face à la lenteur de traitement des plaintes déposées, la section du Parti communiste aixois dénonçait hier : « Maintes plaintes et à ce jour, aucune suite concrète. Ces mêmes personnes peuvent donc parader en toute quiétude, emmenées par un identitaire candidat pour le FN lors des dernières départementales et crier leur amour deGuillaume de Provence "libérateur de la Provence face aux Sarrasins" » ! « À peine maquillée derrière des revendications "culturelles", cette manifestation raciste est une injure aux habitantes et aux habitants d’Aix. »

Houda Benallal (La Marseillaise, le 1er février 2016)

À savoir

1 an d’agressions par les militants de l'Action Française qui ont roué de coups des jeunes communistes, perturbé un cercle de silence et une réunion contre le FN à l’IEP, frappé une jeune femme, menacé de mort un Député socialiste, porté de nombreux coups à 6 militants et citoyens. En tout, plus de 10 plaintes déposées.

Parti socialiste. Les élus socialistes de Marseille dénoncent les liens du Maire de secteur Front national, Stéphane Ravier, avec le groupuscule fasciste de l’Action Française. Celui-ci soutenait que « les militants de l’AF sont exemplaires » et qu’il est « très heureux et très fier de ces jeunes gens ». Pour les élus PS, « Stéphane Ravier doit désormais s’expliquer sur ses liens avec ces prédicateurs de la haine ».

Dissolution. Exigée d’abord par les communistes il y a plus d’un an, la dissolution de l'Action française a été demandée le 2 décembre 2015 par le Député PS Jean-David Ciot auprès du Ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, suite aux agressions du groupuscule à l’Institut d’études politiques, interrompant une conférence organisée par le PS. La réponse du Ministre est toujours attendue.

La Marseillaise, le 1er février 2016

Communiqué du PCF d'Aix après la manifestation des identitaires à Aix en Provence
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2 février 2016 2 02 /02 /février /2016 17:32
Compteur Linky: beaucoup de bruit pour presque rien (journal du net)
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1 février 2016 1 01 /02 /février /2016 14:55
« Ce n'est plus la gauche qui gouverne »

L'HUMANITE

Lundi 1er Février 2016

Pierre Laurent : entretien

Le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, estime que François Hollande n'étant « ni le candidat naturel ni le candidat légitime de la gauche en 2017 », « la clef, c'est l'engagement populaire ».

Vous avez salué le départ du gouvernement de Christiane Taubira. En quoi est-il une bonne nouvelle pour ceux qui, à gauche, contestent la politique menée par Valls et Hollande ?

PIERRE LAURENT

Je ne dirais pas une « bonne nouvelle ». C'est un geste salutaire face à la dérive du pouvoir. C'est le signal clair que ceux qui souhaitent le respect des valeurs de gauche n'arrivent plus à cohabiter avec un pouvoir qui leur a tourné le dos. La décision du président et de son premier ministre d'aller coûte que coûte au vote de la révision constitutionnelle marque la fin d'une période pendant laquelle nombreux sont ceux qui ont espéré, parfois malgré toutes les évidences, que le retour à des orientations de gauche serait possible. Aujourd'hui, tous les ministres qui ont exprimé des réserves au nom du respect des engagements pris en 2012 sont partis. Ce n'est plus la gauche qui gouverne, mais deux hommes, François Hollande et Manuel Valls. Les forces de la gauche sociale et politique doivent bâtir un nouveau projet.

Le jour du départ de sa ministre, Manuel Valls a tenté de rassurer tant sur l'état d'urgence « nécessairement borné dans le temps » que sur la déchéance de nationalité. Pourquoi les contestez-vous ?

PIERRE LAURENT

D'abord, il faut bien comprendre qu'avec la prolongation de l'état d'urgence, la révision constitutionnelle et la réforme de la procédure pénale ¬ puisque les trois sont proposées en même temps ¬, nous entrons bel et bien dans un état d'urgence durable. Nous contestons cette logique parce qu'elle est dangereuse à double titre : elle est inefficace dans la durée face au terrorisme et elle est dangereuse pour la République et nos libertés. Le gouvernement prétend que pour combattre le terrorisme, il faut restreindre les libertés et intensifier la guerre. C'est l'engrenage dans lequel Daech veut nous entraîner. Il ne faut pas lui offrir cette victoire. Pour gagner la bataille contre le projet politique et guerrier de l'Organisation de « l'État islamique », il faut unir les Français, protéger nos libertés et construire la paix. La déchéance de nationalité pour les binationaux, puisqu'ils seraient les seuls visés, est une rupture d'égalité inacceptable, qui viendrait s'ajouter à des fractures territoriales et sociales de plus en plus graves. Les fondements d'égalité de la République sont sapés dans tous les domaines. Nous refusons en bloc cette logique.

Ces dispositions semblent pourtant rencontrer l'approbation de l'opinion. Vous en décriez la logique mais est-il possible de faire face à la menace terroriste sans restreindre les libertés ?

PIERRE LAURENT

J'ai conscience du très grand travail d'explication et de conviction que nous avons à mener. La menace de nouvelles attaques est réelle. Les Français sont donc à juste titre sensibles au besoin de conforter la sécurité du pays. Mais je leur dis : les mesures de police nécessaires ne suffiront pas dans la durée. Le gouvernement doit agir dans deux autres directions et il ne le fait pas. La France devrait être en pointe pour construire des solutions de paix dans la région au lieu de maintenir des relations complices, par exemple avec le pouvoir turc qui alimente ces guerres. Par ailleurs, si nous voulons assécher le terreau qui permet à Daech de recruter des jeunes Français sur le territoire national, il faut redonner toute sa force à la Ré l'emploi, l'égalité, le vivre-ensemble, la laïcité. Ces combats-là sont laissés à l'abandon par les politiques d'austérité et de division nationale. C'est sur ces principes que nous voulons rassembler les Français pour restaurer la sécurité de vie pour tous, faire reculer la peur et non pas l'instrumentaliser.

Au vu des derniers chiffres, ce sont 700 000 chômeurs de plus que compte la France depuis 2012. Les dernières annonces sur l'emploi de François Hollande sont-elles condamnées à l'échec ?

PIERRE LAURENT

Comment pourraient-elles inverser la tendance alors même qu'il ne s'agit que d'amplifier la même logique ¬ baisser par tous les moyens le coût du travail, les salaires, les protections des salariés pour faciliter les licenciements ¬, le recours à la précarité ? Si les patrons sont libres, ils embaucheront, voilà la thèse. Le résultat, c'est un gâchis humain et financier monstrueux. Avec le CICE, par exemple, nous aurons « grillé », à la fin de l'année 2016, 40 milliards d'euros pour un résultat de 700 000 à 800 000 chômeurs supplémentaires. Ces politiques ont échoué et continueront d'échouer pour le seul profit des plus gros actionnaires qui sacrifient l'intérêt général pour maintenir dans la guerre économique mondiale leurs marges financières et leurs dividendes.

Le projet de réforme du Code du travail présenté comme une « simplification » s'inscrit-il, à vos yeux, dans cette logique de déréglementation ?

PIERRE LAURENT

Tout à fait. Le rapport Badinter est un leurre extrêmement dangereux. Les 61 grands principes par lesquels il entend remplacer le Code du travail actuel paraissent formidables sur le papier mais, derrière la belle vitrine, c'est la porte ouverte à la réécriture totale des droits sociaux vers le bas. L'ensemble des droits collectifs du monde salarié sont visés. Cela n'aboutira pas à la libération de la création d'emplois, mais à la libération totale des possibilités de licencier et d'exploiter les travailleurs dans des conditions qui nous ramèneraient plusieurs décennies en arrière. Il est temps d'ouvrir un grand débat de société : allons nous rester enfermés dans cette guerre du tous contre tous, ou repensons-nous collectivement un autre avenir pour une société sans chômage ?

C'est le sens de la campagne du PCF « Zéro chômeurs - tous travailleurs » que vous avez annoncés lors de vos vœux ?

PIERRE LAURENT

C'est plus qu'une campagne. C'est un axe central pour un nouveau projet de société. Dans tous les domaines, nous devons envisager les choses autrement, car la société marche sur la tête et l'une des grandes ambitions, avec la protection de la planète, est de construire une société sans chômage. Je propose que le Parti communiste, lors de son congrès en juin, en fasse l'une de ses décisions majeures en proposant de repenser tous les fondamentaux de notre société. Le travail, l'emploi, l'éducation pour tous doivent être au coeur de ce projet. C'est possible. Ceux qui nous disent que nous sommes obligés d'entrer dans la guerre économique pour protéger les emplois nous mentent. Nous ne cessons d'abdiquer nos principes devant les exigences des marchés et des multinationales, et l'emploi recule mois après mois, année après année. Les paysans sont poussés au désespoir parce qu'on ne paye pas le travail paysan à sa juste valeur. La révolution numérique, qui permettrait de réduire le temps de travail, n'est utilisée que pour promouvoir « l'ubérisation », c'est-à-dire la déréglementation généralisée du travail. Pour nous, cette révolution peut au contraire nous permettre de construire un nouvel âge de la Sécurité sociale, qui sécuriserait l'emploi et la a tout au long de la vie. Évidemment, cela nécessite de mobiliser l'ensemble des richesses disponibles : les immenses sommes détournées par les banques et les marchés financiers doivent revenir à la société.

Vous avez dit votre solidarité avec les salariés de Goodyear condamnés à de la prison ferme pour avoir retenu deux cadres lors d'un mouvement social...

PIERRE LAURENT

La condamnation des Goodyear est un scandale pur et simple. J'invite à amplifier la signature de la pétition et la mobilisation pour exiger leur relaxe, notamment à l'occasion du rassemblement prévu jeudi, au Trocadéro. La bataille pour la relaxe des Air France doit elle aussi se poursuivre. L'offensive du patronat et du gouvernement contre les droits des salariés et des syndicats est devenue systématique, la dernière en date étant l'invention par la ministre du Travail d'un référendum contournant les accords majoritaires. Il faut s'en inquiéter au plus haut point.

Vous vous êtes dit ouvert à la proposition d'une primaire en vue de 2017, comment le PCF entend éviter le piège de la personnalisation et du « vote utile » ?

PIERRE LAURENT

Les appels à une primaire citoyenne de la gauche ouvrent un débat salutaire. Je ne méconnais pas les doutes et les interrogations sur un tel processus. Mais je crois qu'il faut réfléchir à partir de l'essentiel, sans croire à une quelconque solution miracle. Soyons clairs : nous sommes dans une situation politique très dangereuse. Je n'oublie pas les régionales. Si rien ne bouge, ce qui s'est passé en Paca et dans le Nord peut se produire à l'échelle nationale. Alors que les forces vives de la gauche politique et sociale ne peuvent plus se reconnaître dans la candidature de François Hollande, ou une autre défendant les mêmes choix, on veut nous enfermer dans un scénario dans lequel il serait présenté comme le seul à pouvoir porter les couleurs de la gauche au second tour face à la menace réelle du Front national. Cela ouvrirait la porte au détournement de toutes les voix de gauche au service de la recomposition libérale souhaitée par Hollande et Valls. C'est ce scénario que refusent dans leur très grande masse ceux qui signent les appels à une primaire à partir d'un constat et d'une volonté : François Hollande n'est ni le candidat naturel ni le candidat légitime de la gauche en 2017. Il faut donc construire un autre projet et une autre candidature. Alors, oui, toutes les questions sont là : personne ne sait si cette primaire est possible, son périmètre n'est pas défini, les risques de personnalisation au détriment du débat de projet existent... Mais je crois que la chance de rouvrir un large débat à gauche et dans le peuple doit être absolument saisie. La clef, c'est l'engagement populaire, et nous pouvons jouer un rôle moteur pour cela. Je prends ma part en organisant à partir de ce soir les forums publics que j'ai baptisés « les lundis de gauche ».

Le Front de gauche est-il appelé à jouer un rôle, alors que Jean-Luc Mélenchon semble prendre position pour être candidat ?

PIERRE LAURENT

Nous avons construit le Front de gauche pour que se lève une dynamique de toute la gauche sur un projet de rupture avec l'austérité. Allons-nous tourner aujourd'hui le dos aux forces disponibles pour une telle construction, alors même qu'elles n'ont jamais été aussi nombreuses ? Je compte donc sur l'engagement de toutes les formations du Front de gauche. Jean-Luc Mélenchon dit sa disponibilité pour être candidat. Pourquoi pas, mais pourquoi refuser d'inscrire cette proposition dans un processus collectif large où le projet comme la candidature peuvent être discutés ? Cela, je ne le comprends pas.

Certains y opposent notamment la possible participation, s'il s'agit d'une primaire, de François Hollande...

PIERRE LAURENT

Le piège est grossier. François Hollande veut être intronisé par le pouvoir sacré des institutions qui ferait du président sortant le candidat naturel. Il fera tout pour torpiller toute autre initiative à gauche. Nous devons briser ce cercle infernal et subvertir cette logique présidentielle. Les signataires des appels à la primaire que j'ai rencontrés sont motivés par le désir d'ouvrir la voie à un débat et un autre processus de candidature. Unir nos efforts, c'est se donner une chance de parvenir à déverrouiller le « tripartisme ». C'est une bataille, et je ne propose pas de nous prosterner devant une primaire qui descendrait du ciel. J'invite les communistes, les militants du Front de gauche à prendre des initiatives pour faire entrer dans le débat les forces populaires, qui risquent, sinon, d'être spectatrices de l'autoproclamation des candidats.

2016 sera aussi une année de congrès pour le PCF. Après celui de 2013, où il s'agissait notamment de définir « un communisme de nouvelle génération », quels en seront les enjeux ?

PIERRE LAURENT

Ce congrès, compte tenu des circonstances, ne peut qu'être exceptionnel. Nous allons le préparer dans l'action. D'abord, pour construire une offre forte et claire pour 2017. Le congrès aura à tirer un bilan des initiatives prises pour cela et à décider souverainement en conséquence. Deuxièmement, nous travaillons à un grand texte populaire pour dire le chemin d'émancipation que nous proposons à notre société. C'est à cet effort de conception et de formulation que nous allons consacrer une part importante de notre congrès. Enfin, le Parti communiste a beaucoup changé ces dernières années. Des générations nouvelles l'ont investi. Je crois qu'il est prêt à devenir une force politique nouvelle, capable de faire autrement de la politique, tel qu'y aspirent des millions de gens qui, comme nous, n'en peuvent plus de la sclérose actuelle du système. C'est le troisième objectif que nous donnons à ce congrès.

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31 janvier 2016 7 31 /01 /janvier /2016 20:46
Netanyahu accuse Ban Ki-moon d’"encourager le terrorisme"

Le secrétaire général de l’ONU a vivement critiqué la poursuite de la colonisation israélienne en Cisjordanie occupée, appelant à un gel des constructions.

Le Point avec AFP, mercredi 27 janvier 2016

Après les critiques de Ban Ki-moon évoquant devant le Conseil de sécurité la frustration grandissante des Palestiniens face à l’occupation israélienne, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a accusé mardi le secrétaire général de l’ONU d’« encourager le terrorisme ». « Les commentaires du secrétaire général de l’ONU encouragent le terrorisme », a dit Benjamin Netanyahu dans un communiqué. « Il n’y a aucune justification du terrorisme. Les assassins palestiniens ne veulent pas bâtir un État, ils veulent détruire un État. »

174 morts depuis octobre

Ban Ki-moon a vivement critiqué mardi la poursuite de la colonisation israélienne en Cisjordanie occupée, appelant à un gel des constructions. La « frustration de Palestiniens s’accroît sous le poids d’un demi-siècle d’occupation et de paralysie du processus de paix », a-t-il dit en s’adressant au Conseil de sécurité lors d’un débat sur le Proche-Orient. La poursuite de la colonisation « est un affront fait à la population palestinienne et à la communauté internationale (...) et soulève des questions fondamentales sur l’engagement d’Israël envers une solution à deux États », Israël et un État palestinien, a ajouté le secrétaire général de l’ONU.

La Cisjordanie occupée ainsi que Jérusalem et Israël sont secoués depuis le 1er octobre par des violences qui ont fait 159 morts du côté palestinien et 25 du côté israéliens= depuis le 1er octobre, selon un décompte de l’Agence France-Presse. Un Américain et un Érythréen ont également été tués dans les violences. La majorité des Palestiniens tués sont des auteurs ou auteurs présumés d’attaques. Ban Ki-moon a aussi réitéré mardi sa condamnation des attaques menées depuis plusieurs mois par des Palestiniens contre des civils israéliens, et des tirs de roquettes sur Israël depuis Gaza.

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31 janvier 2016 7 31 /01 /janvier /2016 19:33
Déchéance finale!
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31 janvier 2016 7 31 /01 /janvier /2016 07:42
Mal logement, la sonnette d'alarme (Télégramme, 29 janvier 2015)
Mal logement, la sonnette d'alarme (Télégramme, 29 janvier 2015)
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31 janvier 2016 7 31 /01 /janvier /2016 07:30
Boycott, désinvestissement, sanctions: entretien avec une victime de la politique pro-israélienne du gouvernement français, Henri Eichholtzer, membre de l'AFPS Alsace
Boycott, désinvestissement, sanctions: entretien avec une victime de la politique pro-israélienne du gouvernement français, Henri Eichholtzer, membre de l'AFPS Alsace

Journal Palestine Solidarité de l'AFPS, n°55

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31 janvier 2016 7 31 /01 /janvier /2016 07:12
Manifestations contre l'état d'urgence le 30 janvier
Rassemblement de Brest le 30 janvier: 300 personnes dans la rue (photos Dominique Resmon)

Rassemblement de Brest le 30 janvier: 300 personnes dans la rue (photos Dominique Resmon)

Manifestations contre l'état d'urgence le 30 janvier
Les élus communistes de Brest étaient aussi de la manif contre l'état d'urgence: Eric Guellec, Jacqueline Héré, Claude Bellec

Les élus communistes de Brest étaient aussi de la manif contre l'état d'urgence: Eric Guellec, Jacqueline Héré, Claude Bellec

Manifestations contre l'état d'urgence le 30 janvier


Les opposants à l’état d’urgence et au projet de réforme constitutionnelle dans la rue
http://www.lemonde.fr/societe/article/2016/01/30/les-opposants-a-l-etat-d-urgence-et-au-projet-de-reforme-constitutionnelle-dans-la-rue_4856380_3224.html

Rassemblements pour la défense de l'État de droit et des libertés démocratiques

La météo humide n'a pas dissuadé ce samedi quelques 300 Brestois-e-s de participer au rassemblement unitaire contre l'état d'urgence et contre le projet

sur la déchéance de la nationalité.

L'appel était lancé par :
Ligue des droits de l'Homme, Mouvement contre le Racisme et pour l'Amitié entre les Peuples, Université européenne de la Paix, Association France Palestine Solidarité, Ligue de l'enseignement FOL, Attac, Parti Communiste Français, Parti de Gauche, Mouvement des Jeunes Socialistes, Ensemble!, CGT, FSU, Solidaires, CNT. On pouvait aussi remarquer quelques rares militants du Parti socialiste.

La Ligue des droits de l'homme à l'origine de cette initiative a pris la parole, puis un cortège de 300 personnes s'est déplacé dans la rue Jean Jaurès, bloquant le tramway avec comme slogan "Arrêt de l'état d'urgence, respect des libertés !".

A Quimper: Par Ouest-France

Le rassemblement contre l'état d'urgence et la déchéance de nationalité, ce samedi après-midi, place de la Tourbie à Quimper. 230 personnes battent le pavé.

Le rassemblement contre l'état d'urgence et la déchéance de nationalité est en cours, ce samedi après-midi, place de la Tourbie, à Quimper (Finistère). 230 personnes battent le pavé quimpérois.

Citoyens et militants, en cortège, se sont rendus au palais de justice.

Permanence de Jean-Jacques Urvoas

Quelques minutes auparavant, ils sont passés devant la permanence de Jean-Jacques Urvoas, ancien député, nommé, mercredi, ministre de la Justice.

Dans le cortège, René et Marie-Thérèse, de Riec-sur-Bélon : "Ce n'est pas ça qu'il faut faire, ce n'est pas comme ça que l'on réunira les gens."

A Rennes: 500 manifestants

A Paris: 20 000

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30 janvier 2016 6 30 /01 /janvier /2016 07:50
Les conseillers départementaux du Finistère sacrifient les collèges de Commana et de Kérichen (Ouest-France)

Brest. La fermeture du collège de Kerichen a été votée
http://www.ouest-france.fr/bretagne/brest-29200/brest-la-fermeture-du-college-de-kerichen-ete-votee-4002513

Collèges de Kerichen et de Commana. Les fermetures votées à Quimper
http://www.ouest-france.fr/bretagne/quimper-29000/colleges-de-kerichen-et-de-commana-manif-quimper-4002433

La fermeture du collège de Kerichen a été votée pour la rentrée 2016 au conseil départemental du Finistère, ce vendredi. Celle du collège de Commana a été votée pour 2017.

Le conseil départemental du Finistère, réuni ce vendredi 29 janvier 2016, a voté la fermeture à la rentrée 2016 du collège de Kerichen, 29 voix pour et 25 voix contre.

La fermeture du collège de Commana, en septembre 2017, a ensuite été votée : 51 voix pour et 3 contre. Une année afin de laisser aux parents le temps de s'adapter et de permettre au chantier de restructuration du collège de Plounéour-Ménez de se terminer.

Patricia Philip, adjointe à la mairie de Commana et porte-parole du collectif pour le maintien du collège de Commana, a demandé une nouvelle fois le maintien de ce collège.

Elle s'adresse tout particulièrement au vice-président du conseil départemental, Marc Labbey : " Vos solutions : un collège voisin d'un coût de 8 millions d'euros, des ouvertures de lignes de transports, des dispersions des collégiens vers des établissements en dehors de leur bassin de vie… "

"Nous avions en face de nous des personnes blessées, humiliées par cette annonce, très en colère", décrit-elle en parlant des enseignants et des parents d'élèves de collégiens. À propos d'une réunion menée par la directrice d'académie et Marc Labbey, elle insiste : "Mais quelle mascarade, quelle tromperie, quel mépris ! Il était nullement question de concertation !"

***

La fermeture du collège de Kerichen a été votée pour la rentrée 2016 au conseil départemental du Finistère, ce vendredi.

Le conseil départemental du Finistère, réuni ce vendredi 29 janvier 2016, a voté la fermeture à la rentrée 2016 du collège de Kerichen, 29 voix pour et 25 voix contre.

En réaction à cette décision, la professeur du collège de Kerichen, Lise Morand répond déçue :« Je pense que c'est une erreur sociale et politique et ça pourrait ne pas bien se passer. »

Lise Morand, professeur au collège Kerichen, est aussi intervenue pour interpeller les élus : " Nous persistons dans la conviction que le collège Kerichen a encore son rôle à jouer, avec les autres collèges du bassin brestois, dans une offre d'éducation équitable pour tous les enfants de la République ", dit-elle.

Ce vendredi, une majorité des enseignants de l'établissement sont en grève et les parents ont gardé les enfants chez eux.

Baisse des effectifs

En début de séance du conseil départemental, Lise Morand était intervenue pour interpeller les élus. « Nous persistons dans la conviction que le collège Kerichen a encore son rôle à jouer, avec les autres collèges du bassin brestois, dans une offre d'éducation équitable pour tous les enfants de la République », dit-elle.

Le collège de Kerichen accueillait 830 élèves en 1995. Il en compte désormais 280, en baisse d’une dizaine par rapport à l’an passé. Il vient de sortir du Réseau d’éducation prioritaire.

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