Overblog Tous les blogs Top blogs Politique Tous les blogs Politique
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
MENU
11 novembre 2019 1 11 /11 /novembre /2019 06:56
La laïcité n'est pas ce que vous croyez - de Pierre Dharéville, actuel député PCF des Bouches-du-Rhône

Cet essai stimulant publié en 2013 aux éditions de l'Atelier (16€), écrit par notre camarade Pierre Dharréville, député PCF des Bouches du Rhône depuis 2017, membre de la direction nationale du PCF, prenait le contrepied d'une complète banalisation d'un discours de xénophobie prenant le voile de la critique et de l'obsession de l'islamisation de la société en déconstruisant les conceptions erronées et instrumentalisées de la laïcité. Il y avait déjà Sarkozy et son identité nationale, Jean-François Copé et ses pains au chocolat, Marine Le Pen et le FN, le racisme décomplexé en acte, mais c'était avant que Zemmour et ses épigones envahissent à ce point les médias et chaînes d'info en continu comme les semeurs de haine du Rassemblement National ou chez les Républicains ou la LREM.

Dans cet essai préfacé par le grand historien des religions et de la Mésopotamie antique Jean Baubérot, Pierre Dharréville, auteur également d'un autre essai que nous avons beaucoup aimé, Un printemps pour la République (éditions de l'atelier, 2016), livre tout aussi important pour fonder une conception progressiste de la République et comprendre la stratégie réactionnaire à l’œuvre actuellement pour diviser le peuple et le détourner de la question sociale en mettant au centre la question de l'identité (raciale, religieuse), dénonce la "laïcité d'apparence" qui vise à exclure et essentialiser, et, se situant dans la double filiation de Jean Jaurès et d'Antonio Gramsci, vise à construire la philosophie politique d'une conception émancipatrice, progressiste et révolutionnaire de la laïcité, à l'encontre de tous les rétrécissements xénophobes, contre la confiscation et le rétrécissement du combat laïque par ceux qui l'ont au fond toujours combattu: la droite et l'extrême-droite, la bourgeoisie réactionnaire. 

Compte tenu du climat actuel et de l'instrumentalisation de la notion de laïcité pour tenter de mettre au ban de la société et de la République une partie de la population, par racisme foncier, stratégie électoraliste ou volonté cynique de diversion, nous avons jugé utiles de rappeler quelques idées importantes développées par Pierre Dharréville avec une belle plume alerte, dans cet essai qui date d'il y a 6 ans mais qui est toujours d'une brûlante actualité malheureusement. 

"La laïcité n'est pas un anathème frappant d'obscénité toute conviction religieuse... Elle ne considère pas les religions comme des ennemies tant qu'elles ne manifestent pas l'intention de s'accaparer le pouvoir. Elle ne leur demande pas de cacher ce sein qu'elle ne saurait voir et de disparaître purement et simplement de l'espace public. Elle ne demande pas aux citoyens de se dépouiller de leurs convictions, fussent-elles religieuses, avant de passer le pas de leur porte ou celui des temples où ils se recueillent éventuellement. Elle ne prêche pas l'uniformité des consciences. Si elle participe de la lutte contre l'obscurantisme, si chère à l'esprit des Lumières, c'est d'abord par sa prétention à faire dialoguer différentes visions du monde, lesquelles s'obligent mutuellement à faire place aux autres, pour œuvrer au bien commun. (...). Les quatre piliers inséparables de la laïcité sont la souveraineté populaire, la liberté d'opinion, l'égalité des droits, la fraternité universaliste". 

 

Introduction à La laïcité n'est pas ce que vous croyez - Pour vivre heureux, vivant ensemble

Pierre Dharréville

" La laïcité ne passe pas de mode au grand café de la République. Chaque nouvelle marée apporte son lot de polémiques fracassantes: port du voile, prières dites "de rue", viande halal, pratique du ramadan, construction de mosquées, islam dit "radical"... Et l'extrême droite ne manque pas une occasion de tourner la manivelle de son orgue de barbarie, qui bégaye toujours le même chant de haine, réveillant le frisson de la peur et le fantasme des envahisseurs. On en voudrait, messieurs-mesdames, à la France éternelle, dont l'étoile ne finit pas de pâlir, et plus seulement au pain des Français. Le problème numéro un du quotidien? Que des croyants pratiquent une religion qui n'est pas "bien de chez nous", et, pis encore, se trouverait directement reliée au nouvel ennemi de l'Occident chrétien menacé: le "camp musulman"...

La manipulation est simple: en attaquant les "Arabes" non pas sur leur origine mais sur leur religion, on se revendique de la laïcité et l'on peut se bricoler une respectabilité républicaine. Mais il s'agit d'une laïcité bien franchouillarde qui n'est pour le coup, qu'une laïcité d'apparence... Ce qu'ils défendent, c'est une identité nationale rancie, proche du Travail, famille, patrie

C'est ce détournement de laïcité massif, avec les dangers qu'il charrie comme un fleuve ses alluvions, qui a fini par me décider à produire ce travail et à pousser ce coup de gueule: la laïcité n'est pas ce que vous croyez! La laïcité est au cœur d'un grand malentendu. (...)

Combien de fois la laïcité a-t-elle servi de cheval de Troie? Et combien de fois lui a t-on fait cracher de la fumée par les naseaux? Emballements médiatiques, empilement de lois aux formulations bizarres, amalgames en pagaille, incantations verbeuses... Le sujet est une matière hautement inflammable susceptible à tout moment de déchaîner les passions hors de tout entendement.

(...) On a truffé ce concept d'évidences avariées: la laïcité n'est pas cette sorte de rejet primaire de la religion. Au contraire, la République établit que "nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses". Il n'est pas plus respectable de s'en prendre à des hommes ou des femmes en raison de leur religion qu'en raison de l'origine de leurs ancêtres ou de leur couleur de peau. Aucun rapprochement n'est donc possible entre la stigmatisation, la discrimination ou la division et ce principe fondamental. Quel est ce modèle français que prétendent défendre ceux qui ont pris la laïcité en otage? Est-ce bien l'idéal républicain, qui est quant à lui, pour le coup, bien évanescent, dans la réalité comme dans leurs discours? 

Je ne peux m'empêcher de penser que la laïcité est allègrement utilisée comme un leurre. Mais, en réalité, on ne peut se contenter de voir dans cette agitation récurrente une simple volonté de détourner les regards de nos concitoyens loin des responsables de la crise sociale et économique. Tout ce cirque ne peut avoir pour seule ambition de remplir l'actualité politique en organisant le grand vide, celui qui alimente en flux continus les chaînes d'information et le bruit de fond du net. Il sert des intérêts.

A travers ces OPA inamicales sur la laïcité, c'est la fameuse et fumeuse théorie du "choc des civilisations", dont le cœur serait une guerre de religions, qui se cherche des déclinaisons locales. Or, tous les conflits auxquels la religion a été mêlée n'ont jamais été d'abord que des guerres politiques et des luttes de pouvoir dans lesquelles l'argument religieux a été une justification, un paravent ou un levier. Les conflits sont politiques, et leurs règlements sont politiques. 

Dans une société où l'on cherche à individualiser toujours plus les rapports sociaux, tout est fait pour que chacun se sente assiégé, mis en danger jusque dans son être profond, jusque dans son identité. Assiégé et assigné. A quoi se raccrocher dans ce monde qui bouscule les repères sans laisser à chacune et chacun le temps de comprendre ce qui est en train de se passer? C'est le temps des amalgames, qui bouillissent dans les marmites des apprentis sorciers. Le racisme change de visage, il se cherche des justifications et de nouveaux fondements théoriques. Il tend à se dépasser lui-même pour mieux se retrouver. Il est le verso de cet hégémonisme culturel vide de sens humain, que promeuvent les forces du capitalisme. Eux aussi veulent mettre la laïcité à leur main, comme un agent désherbant. Pour substituer l'affrontement identitaire à l'affrontement de classe. 

Il faut refuser les assignations identitaires, car nous sommes façonnés d'influences multiples, produits d'histoires personnelles et sujets en mouvement. Il faut refuser l'uniformisation culturelle, recherchée par les marchands et les gobeurs de cervelles. Il faut refuser le communautarisme, illusion de sécurité et refus de vivre ensemble en affrontant l'avenir. Il faut refuser l'intégrisme qui y prend racine et n'existe que pour conforter les puissants en aliénant les esprits et, s'il le peut, des sociétés entières. Car intégrisme et populisme sont faits du même bois et se nourrissent mutuellement". 

Partager cet article
Repost0
11 novembre 2019 1 11 /11 /novembre /2019 06:51
" ⭕️ Marche contre la haine, le racisme et l’islamophobie ⭕️  Depuis plusieurs semaines, les propos et actes anti-musulmans se multiplient. Tout cela doit cesser. La République ne peut laisser nos compatriotes musulmans être stigmatisés ; la République ne peut pas voir la haine de l’autre grandir et le vivre ensemble attaqué.  Restons unis, car une grande majorité d’entre nous, croyants ou non, veut seulement vivre en paix. Ces dernières semaines ont été lourdes, trop lourdes. Cela suffit ! Plus que jamais, non à la suspicion, à la division, à la société de vigilance qui conduit à la délation et au repli sur soi ! Oui à la société de la confiance, au vivre ensemble et à la paix.  ⤵️ Liberté- Égalité-Fraternité  Fabien Gay, sénateur communiste de Paris "

" ⭕️ Marche contre la haine, le racisme et l’islamophobie ⭕️ Depuis plusieurs semaines, les propos et actes anti-musulmans se multiplient. Tout cela doit cesser. La République ne peut laisser nos compatriotes musulmans être stigmatisés ; la République ne peut pas voir la haine de l’autre grandir et le vivre ensemble attaqué. Restons unis, car une grande majorité d’entre nous, croyants ou non, veut seulement vivre en paix. Ces dernières semaines ont été lourdes, trop lourdes. Cela suffit ! Plus que jamais, non à la suspicion, à la division, à la société de vigilance qui conduit à la délation et au repli sur soi ! Oui à la société de la confiance, au vivre ensemble et à la paix. ⤵️ Liberté- Égalité-Fraternité Fabien Gay, sénateur communiste de Paris "

 "Il fut le symbole de notre République. Il est français et musulman et il a sauvé des compatriotes juifs à l'occasion des attentats de l'Hyper Casher. C'est un honneur d'être ici aux côtés de Lassana Bathily.  Ian Brossat porte-parole du PCF, adjoint au maire à Paris, président de l'Association Nationale des Elus Communistes et Républicains (600 maires, 7000 élus)"

"Il fut le symbole de notre République. Il est français et musulman et il a sauvé des compatriotes juifs à l'occasion des attentats de l'Hyper Casher. C'est un honneur d'être ici aux côtés de Lassana Bathily. Ian Brossat porte-parole du PCF, adjoint au maire à Paris, président de l'Association Nationale des Elus Communistes et Républicains (600 maires, 7000 élus)"

La députée communiste Elsa Faucillon avec Clémentine Autain (députée Ensemble - FI) à la marche contre l'islamphobie à Paris le 10 novembre 2019 (page Facebook Elsa Faucillon)

La députée communiste Elsa Faucillon avec Clémentine Autain (députée Ensemble - FI) à la marche contre l'islamphobie à Paris le 10 novembre 2019 (page Facebook Elsa Faucillon)

La députée communiste Elsa Faucillon avec Philippe Martinez, secrétaire national de la CGT,  à la marche contre l'islamphobie à Paris le 10 novembre 2019 (page Facebook Elsa Faucillon)

La députée communiste Elsa Faucillon avec Philippe Martinez, secrétaire national de la CGT, à la marche contre l'islamphobie à Paris le 10 novembre 2019 (page Facebook Elsa Faucillon)

Contre le racisme, pour la République (Déclaration du PCF)

Un climat pestilentiel et menaçant s'installe en France. Des appels ignobles contre nos concitoyens de confession ou culture musulmanes, ou supposés tels, n'ont cessé de s'accumuler.

Le racisme est toujours un appel au meurtre. L'attentat commis le 28 octobre, par un militant d'extrême droite, contre la mosquée de Bayonne, est un signal d'alarme. Hier, des Juifs avaient eux-mêmes été les cibles de tueurs animés par la haine de l'Autre.

Peu avant, deux élus d'extrême droite de la région Bourgogne-Franche-Comté s'en étaient pris à une mère de famille portant le voile. Dans le même temps, les stigmatisations de mères musulmanes accompagnatrices de sorties scolaires se sont multipliées. Et les tags racistes maculent diverses mosquées.

Voilà même que l'on suggère, dans des discours publics, l'épuration ethnique de notre pays, et l'un des auteurs de cette haine s'exprime quotidiennement sur une chaîne d'information en continu.

Il est grand temps de prendre la mesure de la menace : plusieurs centaines de militants d'extrême droite sont actuellement fichés « s » et ils représentent un sérieux danger pour notre pays. Toutes les enquêtes démontrent qu'ils ont la volonté  de commettre des exactions contre des élus, des personnalités ou locaux politiques, des imams, des musulmans ou des juifs.

Le président de la République porte une lourde responsabilité dans cette dérive qui défigure la France héritière des Lumières, de la Révolution française, des combats pour la République de l'égalité et de la fraternité.

Pour détourner les Français de l'exaspération que suscite la politique de son gouvernement, il a ainsi désigné « l'immigration » comme le problème actuel des « classes populaires ». Reprenant les mots de l'extrême droite, il n'a pas hésité à assimiler « fait migratoire » et « fait religieux ». Sous prétexte de lutter contre le terrorisme intégriste, il est allé jusqu'à en appeler à une « société de vigilance », au risque de donner naissance à une société de la suspicion généralisée, voire de la délation.

En amalgamant, comme il le fait, immigration, droit d'asile, islam, intégrisme et terrorisme, Monsieur Macron contribue à une dérive porteuse d'affrontements communautaristes, de violence.

Il devient d'une extrême urgence de dire « Stop » !

Ce ne sont pas l'immigration ou les musulmans qui menacent notre pays dans sa cohésion. Ce sont l'austérité, le chômage et la précarité, les fins de mois difficiles d'une majorité de Français, les dévastations incessantes de l'environnement, la remise en cause du droit à la retraite et de la solidarité entre les générations, la casse des services publics, le creusement des inégalités territoriales, le déchirement de notre tissu industriel, les discriminations à l'encontre des jeunes et des habitants des quartiers populaires, les attaques contre les droits des femmes et des personnes LGBTI, le recul de la démocratie.
Ce qui ronge la France comme un cancer, c'est un capitalisme prédateur, qui menace l'avenir des humains autant que celui de la planète

Hommes et femmes de gauche, démocrates et républicains, il nous appartient de nous lever pour le dire toutes et tous ensemble.

Des manifestations contre le racisme se préparent dans toute la France, et à Paris le 10 novembre « Le 10 novembre, à Paris, nous dirons STOP à l'islamophobie ! ». D'autres rassemblements seront appelés « Pour la République, pour la laïcité, contre le racisme ».
Ils doivent être l'occasion de nous opposer massivement au racisme antimusulman, à l'antisémitisme, à toutes les manifestations de discrimination, à toutes les incitations à la haine religieuse. De réaffirmer les principes de la République, qui ne reconnaît que des citoyens égaux en droits, quelles que soient leurs origines, la couleur de leur peau, leurs croyances, leurs genres et leurs orientations sexuelles. De défendre la laïcité contre toutes les attaques dont elle fait l'objet, car loin d'opposer les citoyens et les citoyennes, elle est la condition de l'émancipation de chacune et chacun. De dire que c'est dans la conquête de la justice sociale et d'une citoyenneté profondément renouvelée que notre peuple renouera avec son histoire et refondera le vivre-ensemble.

C'est pour défendre ces objectifs, que le Parti communiste français appelle à manifester partout en France.

Parti communiste français, 7 novembre 2019

 

Partager cet article
Repost0
11 novembre 2019 1 11 /11 /novembre /2019 06:09
Derrière le voile, une inquiétante dérive
Samedi, 9 Novembre, 2019

Humanité-Dimanche 24 octobre 2019. Depuis plusieurs semaines, les débats nauséabonds s’enchaînent. Après les immigrés, ce sont désormais les musulmans en particulier qui sont pointés du doigt. Patrick Le Hyaric, directeur de « l’Humanité », dénonce les dangers de ces débats.

 

Si les mots ne tuent pas, ils peuvent blesser et meurtrir. Ils contribuent surtout à mettre sur orbite des idées qui saturent le débat public et brouillent les repères républicains. Il n’aura pas fallu attendre longtemps après la convention de la droite réunie sous les auspices de la mouvance identitaire et la logorrhée raciste de Zemmour, diffusée à grande échelle, pour que se déchaîne la haine contre la population de confession musulmane.

Pas un jour ne passe désormais sans que les musulmans de France ne soient pointés du doigt, insultés, méprisés. Il aura suffi qu’un conseiller régional d’extrême droite en mal de notoriété s’autorise, en dehors de tout cadre légal, exige le dévoilement d’une maman accompagnatrice scolaire devant son enfant pour qu’une cohorte de ministres et parlementaires, d’éditorialistes et plumitifs se liguent en sonnant l’hallali contre le « péril musulman ».

La mécanique est huilée qui laisse désormais à l’extrême droite le pouvoir d’orienter le débat public et politique. Et, une fois encore, les chaînes dites « d’information continue » comblent le vide par la vacuité, remplissant le temps d’antenne par le bavardage réactionnaire de quelques pontes médiatiques plus préoccupés par le voile, véritable fétiche, et les femmes qui le portent, que par les fins de mois impossibles de millions de nos concitoyens.

Le travail parlementaire se trouve ensuite phagocyté par ces basses polémiques de haute intensité puisque, à la suite du coup d’esbroufe de l’élu d’extrême droite, une proposition de loi a été opportunément déposée par le groupe « Les Républicains » du Sénat pour interdire aux mamans voilées d’accompagner leurs enfants en sortie scolaire.

La loi est pourtant claire. Le droit a été dit en 2004 et le Conseil d’État l’a confirmé en 2013 : les accompagnatrices scolaires, n’étant pas des agents publics, ont toute latitude de se vêtir comme elles le souhaitent. Le guide de la laïcité de l’éducation nationale le confirme. Tels sont la lettre et l’esprit de la loi de 1905, loi de concorde et de paix civile garantissant la liberté de conscience et l’autonomie de la société. En affirmant que « le voile n’est pas souhaitable », et ajoutant que « ce n’est pas quelque chose d’interdit, mais ce n’est pas non plus quelque chose à encourager », M. Blanquer fait non seulement preuve d’une grande légèreté, mais il se place en travers de la République. Il est censé garantir et appliquer la loi républicaine, or il tente d’imposer une norme sociale et vestimentaire sur la base d’une simple opinion qui contrevient aux principes législatifs.

Jaurès, artisan décisif de la loi de séparation, s’interrogeait : « Qu’est-ce donc que la République ? C’est un grand acte de confiance et un grand acte d’audace. » Or notre régime se caractérise aujourd’hui par de grands actes de défiance et de peur. Défiance, quand les us et coutumes de la population musulmane sont considérés comme autant d’indices de « radicalisation ». Peur, quand la République n’ose plus affirmer la puissance de son creuset, préférant s’enfoncer dans la recherche de boucs émissaires, cultivant différences et divisions.

Défiance, encore, quand M. Macron, mélangeant allègrement immigration, religion, terrorisme et communautarisme – confusion dont l’extrême droite fait son miel – promeut une « société de vigilance » qui déléguerait aux citoyens le rôle de surveillance dévolu aux services de l’État, incitant les classes populaires du pays à s’épier entre elles. Prenant d’ailleurs M. Macron au mot, l’élu extrême droite s’est réclamé de la « vigilance citoyenne » pour justifier son propos raciste et antirépublicain.

Nul ne saurait nier l’offensive mondiale subventionnée à coups de pétrodollars de forces répondant d’un islamisme politique rétrograde, réactionnaire et antidémocratique. Les mêmes financeurs d’ailleurs qui sont cajolés par les puissances occidentales et le grand capital alors qu’ils ont partie liée avec le terrorisme. Nul ne saurait non plus nier la résurgence des nationalismes et identitarismes sur le dos des grandes espérances émancipatrices universalistes.

Mais combien de réalités se cachent derrière le port du voile ? Culture, conviction, mal-être, affirmation de soi : les motivations sont variées, souvent anodines, et les ressorts complexes. Il paraît bien hasardeux de demander à la République de s’immiscer dans l’intimité des consciences. Quel précédent cela créerait-il dans un pays qui se flatte encore d’être celui des droits de l’homme et du citoyen ? La République et les actes législatifs portés en son nom garantissent la liberté de conscience. C’est l’esprit de la loi de séparation des Églises et de l’État qui garantit les indépendances respectives des cultes et de l’État dans ses différentes missions.

Chacun sait que la majorité des femmes voilées, qu’elles soient issues de l’immigration récente ou nées en France, vivent dans les quartiers populaires, ces sas de la mondialisation capitaliste où s’accumulent les violences sociales, physiques et symboliques. L’école est justement le lieu de la rencontre féconde au petit matin quand les parents accompagnent les enfants, dans l’association de parents d’élèves ou au conseil d’école. Chacune de ces occasions permet de se comprendre mieux et de ne pas laisser certaines mamans isolées ou s’isoler elles-mêmes pour être considérées pleinement citoyennes aux droits égaux.

Les entreprises de division, qu’elles viennent des classes possédantes pétries d’un universalisme aussi abstrait que leur confort social est concret, de l’extrême droite raciste et démagogue ou des obsédés de l’identité nationale, ethnique et religieuse, ont pour fonction de masquer ce qui unit les milieux populaires : l’oppression féroce exercée par le capital sur leurs conditions d’existence. Voilà le piège tendu ! Redonner confiance à la République, c’est créer les conditions d’une union populaire capable de déjouer les divisions instillées de toutes parts et dont le voile est aujourd’hui l’instrument.

Islamophobie. Nous sonnons l’alerte !
Samedi, 9 Novembre, 2019

De Patrick Le Hyaric paru dans l'Humanité-Dimanche le 10 octobre 2019.

 

Lors de la « convention de la droite », organisée le 28 septembre par les amis de Marion Maréchal-Le Pen, Éric Zemmour a tenu un discours qui n’était rien d’autre qu’un appel à la guerre civile. L’indignation qu’ont entraînée le fond du discours et sa diffusion en direct sur LCI pose une nouvelle fois la question de comment mener le nécessaire combat contre l’extrême droite.

Après avoir soigneusement rebâti ses fondations depuis quarante ans, l’extrême droite française s’attelle à construire le dernier étage de la fusée. Elle le fait sous le regard complaisant des puissances financières et de leurs actuels commis politiques qui croient ainsi pouvoir conserver les manettes. Elle le fait en provoquant stupeur et sidération grâce à une rhétorique ouvertement haineuse, raciste, homophobe, sexiste, islamophobe, de nature fascisante. La convention dite « de la droite », réunie, le 28 septembre, sous les auspices de Mme Maréchal, nièce Le Pen, en a apporté la preuve par une succession de discours d’une violence inouïe, dont celui tenu par M. Zemmour.

Jamais, depuis la Libération, n’avait aussi clairement été appelé à en finir avec la République. Dans le plus pur style maurrassien et collaborationniste, celle-ci est déclarée impotente et cosmopolite, fourrier d’une « anti-France » digne des ligues antisémites de la fin du XIXe siècle et du régime de Vichy. Jamais ne fut prononcé et si complaisamment relayé un aussi net appel à la guerre civile et religieuse. En l’occurrence contre l’islam et les musulmans, cibles d’une vindicte délirante et visages d’une modernité haïe, désignés en bloc comme les agents d’une « guerre d’extermination de l’homme blanc hétérosexuel catholique » et, par conséquent, à exterminer.

Grande confusion

Le premier fait d’une grande gravité tient à la perméabilité nouvelle de ces discours néofascistes et appels à l’épuration ethnique au sein d’un certain monde médiatique. Un cran nouveau dans la standardisation du discours d’extrême droite vient d’être franchi, avec tout ce que cela suppose de travail sur les consciences. La responsabilité des médias est immense qui promeuvent, en France comme ailleurs, ces clowns tristes qui, de Trump à Zemmour en passant par Salvini ou Bolsonaro, sont les produits d’une société du spectacle, fabriqués sur petit écran. Voici que, pour se justifier, les porte-micros invoquent « la liberté d’expression ». Or, nous parlons ici de discours dont quasiment chaque phrase tombe sous le coup de la loi et relève donc des tribunaux.

Au-delà de son illégalité, le discours zemmourien instaure la grande confusion par la trituration des faits historiques. Il promeut l’équivalence aussi ridicule qu’odieuse entre nazisme, progressisme, néolibéralisme, islam et communisme, entre autres délires qui font basculer le propos dans l’irrationnel. On n’oubliera d’ailleurs pas les belles âmes qui, se réclamant du progrès, osèrent les néologismes absurdes « fascislamisme » ou « islamo-gauchisme », adoptant d’un seul coup le sabir zemmourien. Au jeu de la propagande bornée, tel est pris qui croyait prendre ! La thèse du « grand remplacement », cache-sexe d’une volonté épuratrice et d’une conception ethniciste de la nation, est brandie alors qu’elle ne résiste à aucune étude sérieuse, aucun chiffre, aucun fait.

Zemmour et Maréchal ne sont en cela que l’expression de l’obscurantisme qui s’ébroue dans le monde entier, des anti-Lumières forcenés, jumeaux contrariés du fondamentalisme qu’ils prétendent honnir. Ce qu’ils présentent comme histoire n’est au fond qu’un récit tragique détaché de toute forme de rigueur scientifique qui fait de la France une personne menacée. Le peuple français essentialisé se serait ainsi fait voler son identité profonde par la Révolution française. Aucune construction politique n’est permise, aucun libre arbitre n’est laissé à l’être humain, intrinsèquement lié à une tradition et à un peuple fantasmés. Au nom du « bon sens » et du « réalisme », le duo Maréchal-Zemmour s’affranchit de toute recherche de la vérité et de toute approche rationnelle.

Lutte des races

La grammaire de ces discours identitaires oppose un « nous » aux « eux » et permet d’inverser les rapports dominants-dominés. La lutte des classes est troquée pour une lutte des races, telle qu’elle est professée par tous les obsédés de la pureté identitaire.

La brutalité de ce bavardage puise ses racines dans les traditions antihumanistes qui récusent toute forme d’universalisme. Une tradition portée en France par le « Rassemblement national », mais qui, dans le monde entier, force les portes des régimes dits démocratiques. L’offensive est globale et coordonnée pour tourner la page de l’épopée démocratique. Elle est violente et décidée pour donner une place centrale aux courants et idées d’extrême droite à la faveur des recompositions politiques à l’œuvre depuis l’effondrement du bloc soviétique. Les apprentis sorciers libéraux, et les politiciens qui, par calcul, laissent faire ou encouragent – tout en prétendant combattre – cette nouvelle bipolarisation portent une très lourde responsabilité. Espérant, par tous les moyens, épargner le capital d’une critique radicale, ils préparent le terrain des forces réactionnaires, racistes, antidémocratiques qui prêchent la mort et la violence.

Cette « convention de la droite » est en effet le paravent d’une opération politique de plus ample envergure. Les chevau-légers de la mouvance identitaire sonnent la charge pour étendre le champ des bataillons du Rassemblement national, élargir le lit de l’extrême droite, essaimer des idées et tenter de rendre présentable Mme Le Pen pour la rapprocher de fractions de la droite républicaine. Pour définir son projet d’emprise néofasciste, Mme Maréchal s’est livrée sans vergogne au vol du concept d’hégémonie culturelle, soustrait à Antonio Gramsci, et qui subit une triple pression à froid jusqu’à être vidé de toute sa substance révolutionnaire, progressiste et émancipatrice. Il ne désigne plus, dans la bouche de Mme Maréchal, qu’une guerre de position idéologique déclinée dans tous les secteurs de la société. Associations, médias, entreprises, écoles : c’est là que se joue l’offensive pour contourner l’État, jugé trop solidement ancré sur ses bases républicaines. Ce n’est donc pas à une prise de pouvoir immédiate ou imminente que s’emploie Mme Maréchal, trop lucide sur ses faiblesses et sur les résistances sociales à ses idées obscurantistes. Ce travail idéologique d’ampleur a vocation à secouer les plaques tectoniques du débat politique pour préparer une offensive cinglante.

Presse fer de lance

Le monde des médias est ainsi spectaculairement investi par de nouveaux magazines en papier glacé qui sont autant d’écuries où se forme et s’exprime la fine fleur de la réaction brune. Légitimés par l’écrit, les voici propulsés sur les plateaux de télévision, invités à donner leur point de vue sur tous les sujets d’actualité, à promouvoir dans le débat public leurs thèses de guerre civile. Le crédit qui leur est ainsi apporté instaure une normalisation d’idéologies mises au tapis en 1945. Cette entreprise doit être méditée par chaque démocrate, chaque républicain, à l’heure où le pluralisme de la presse se meurt dans l’indifférence ; à l’heure où dans certains cercles on s’acharne à pousser « l’Humanité » à l’agonie ou à l’effacer du débat public. L’extrême droite a bien saisi que la presse, malgré ses difficultés, reste le fer de lance du combat idéologique.

Cette offensive au long cours produit déjà des effets désastreux. Plus de la moitié des électeurs de droite se disent prêts à faire sauter les digues avec l’extrême droite. Se resserre donc dangereusement la tenaille entre les forces nationales-capitalistes et libérales-capitalistes qui espèrent chacune tirer leur épingle d’un jeu malsain où les alternatives sociales, progressistes, communistes sont réduites au silence. Les peuples et les travailleurs sont ainsi laissés sans défense face à des propositions politiques qui, si elles diffèrent sur bien des points, promeuvent chacune l’inégalité sociale et politique.

La redéfinition du rôle de l’État amputé de ses fonctions sociales, la mise à disposition du capital de ses prérogatives, les violences policières et les abus judiciaires, les politiques discriminatoires, les attaques contre les libertés publiques, contribuent à fertiliser le terreau de la réaction. L’État néolibéral, refusant tout compromis social, suscite le glissement de la société vers l’extrême droite. Il le suscite d’autant plus qu’il concentre son action sur ses fonctions régaliennes, une à une durcies jusqu’à rogner les libertés chèrement conquises.

Une réponse politique unitaire

Une union de la contre-offensive, portant des propositions progressistes, postcapitaliste neuve est à fédérer urgemment. C’est bien de la misère sociale que se nourrit la réaction haineuse. Face aux lignes de fractures idéologiques créées par l’extrême droite, il est temps d’opposer la critique radicale du néolibéralisme et du jeu de dupes qu’il joue avec les extrêmes droites en unissant toutes celles et tous ceux qui subissent leur oppression, à commencer par les travailleurs. Nous ne pourrons très longtemps faire l’économie d’une action résolue contre l’ultralibéralisme qui ressuscite partout les démons fascistes. C’est bien à la construction d’une réponse politique unitaire, qui tisse le fil du progressisme à la française, des révolutions et des traditions philosophiques et politiques rationnelles, émancipatrices et internationalistes, qu’il faut d’urgence s’atteler. L’heure est trop grave pour temporiser.

Derrière le voile, une inquiétante dérive: Islamophobie, nous sonnons l'alerte: Patrick Le Hyaric dans L'Humanité Dimanche, samedi 9 novembre 2019
Partager cet article
Repost0
9 novembre 2019 6 09 /11 /novembre /2019 10:50

Fier de notre secrétaire national Fabien Roussel. Voici les propos qu'il a tenu à l'Assemblée devant les médias le 6 novembre 2019:

" Ras le bol que l'immigration obsède et occupé la totalité du débat public. Si des quotas doivent être instaurés, c'est les heures de TV consacrés à la question... Le président de la République fait le perroquet de l'extrême droite, c'est extrêmement préoccupant pour l'avenir... Pendant qu'on agite le foulard de l'immigration, on ne parle pas du budget de la France, discuté en ce moment même a l'Assemblée nationale, des nouveaux cadeaux aux plus riches ... Parlons plutôt de régularisation des sans papiers! ... On ne parle de frontières que lorsqu'il s'agit d'êtres humains, mais jamais pour l'argent et les milliards perdus par l'évasion fiscale. L'ennemi, il ne vient pas en bateau mais en jet privé" . 

Contre le racisme, pour la République (Déclaration du PCF)

Un climat pestilentiel et menaçant s'installe en France. Des appels ignobles contre nos concitoyens de confession ou culture musulmanes, ou supposés tels, n'ont cessé de s'accumuler.

Le racisme est toujours un appel au meurtre. L'attentat commis le 28 octobre, par un militant d'extrême droite, contre la mosquée de Bayonne, est un signal d'alarme. Hier, des Juifs avaient eux-mêmes été les cibles de tueurs animés par la haine de l'Autre.

Peu avant, deux élus d'extrême droite de la région Bourgogne-Franche-Comté s'en étaient pris à une mère de famille portant le voile. Dans le même temps, les stigmatisations de mères musulmanes accompagnatrices de sorties scolaires se sont multipliées. Et les tags racistes maculent diverses mosquées.

Voilà même que l'on suggère, dans des discours publics, l'épuration ethnique de notre pays, et l'un des auteurs de cette haine s'exprime quotidiennement sur une chaîne d'information en continu.

Il est grand temps de prendre la mesure de la menace : plusieurs centaines de militants d'extrême droite sont actuellement fichés « s » et ils représentent un sérieux danger pour notre pays. Toutes les enquêtes démontrent qu'ils ont la volonté  de commettre des exactions contre des élus, des personnalités ou locaux politiques, des imams, des musulmans ou des juifs.

Le président de la République porte une lourde responsabilité dans cette dérive qui défigure la France héritière des Lumières, de la Révolution française, des combats pour la République de l'égalité et de la fraternité.

Pour détourner les Français de l'exaspération que suscite la politique de son gouvernement, il a ainsi désigné « l'immigration » comme le problème actuel des « classes populaires ». Reprenant les mots de l'extrême droite, il n'a pas hésité à assimiler « fait migratoire » et « fait religieux ». Sous prétexte de lutter contre le terrorisme intégriste, il est allé jusqu'à en appeler à une « société de vigilance », au risque de donner naissance à une société de la suspicion généralisée, voire de la délation.

En amalgamant, comme il le fait, immigration, droit d'asile, islam, intégrisme et terrorisme, Monsieur Macron contribue à une dérive porteuse d'affrontements communautaristes, de violence.

Il devient d'une extrême urgence de dire « Stop » !

Ce ne sont pas l'immigration ou les musulmans qui menacent notre pays dans sa cohésion. Ce sont l'austérité, le chômage et la précarité, les fins de mois difficiles d'une majorité de Français, les dévastations incessantes de l'environnement, la remise en cause du droit à la retraite et de la solidarité entre les générations, la casse des services publics, le creusement des inégalités territoriales, le déchirement de notre tissu industriel, les discriminations à l'encontre des jeunes et des habitants des quartiers populaires, les attaques contre les droits des femmes et des personnes LGBTI, le recul de la démocratie.
Ce qui ronge la France comme un cancer, c'est un capitalisme prédateur, qui menace l'avenir des humains autant que celui de la planète

Hommes et femmes de gauche, démocrates et républicains, il nous appartient de nous lever pour le dire toutes et tous ensemble.

Des manifestations contre le racisme se préparent dans toute la France, et à Paris le 10 novembre « Le 10 novembre, à Paris, nous dirons STOP à l'islamophobie ! ». D'autres rassemblements seront appelés « Pour la République, pour la laïcité, contre le racisme ».
Ils doivent être l'occasion de nous opposer massivement au racisme antimusulman, à l'antisémitisme, à toutes les manifestations de discrimination, à toutes les incitations à la haine religieuse. De réaffirmer les principes de la République, qui ne reconnaît que des citoyens égaux en droits, quelles que soient leurs origines, la couleur de leur peau, leurs croyances, leurs genres et leurs orientations sexuelles. De défendre la laïcité contre toutes les attaques dont elle fait l'objet, car loin d'opposer les citoyens et les citoyennes, elle est la condition de l'émancipation de chacune et chacun. De dire que c'est dans la conquête de la justice sociale et d'une citoyenneté profondément renouvelée que notre peuple renouera avec son histoire et refondera le vivre-ensemble.

C'est pour défendre ces objectifs, que le Parti communiste français appelle à manifester partout en France.

7 novembre 2019

Partager cet article
Repost0
9 novembre 2019 6 09 /11 /novembre /2019 10:29
ENSEMBLE POUR DÉFENDRE NOTRE HÔPITAL, NOTRE SYSTÈME DE SANTE ET D'ACTION SOCIAL - Jeudi 14 Novembre journée nationale de grève et de manifestations.

Un appel national à  une action dans le domaine de la santé est lancé pour  le jeudi 14 novembre prochain

 

Ce large appel émane de la plupart des syndicats de salariés de la santé, d'organisations de praticiens hospitaliers ainsi que  de la Coordination des comités de défense.

 

Pour Morlaix, un rassemblement est prévu à 14 h devant le bâtiment administratif de l'hôpital de Morlaix.

 

Le PCF Morlaix soutient cette initiative et appelle toutes et tous à y être nombreux.

 

 

 

ENSEMBLE POUR DÉFENDRE NOTRE HÔPITAL, NOTRE SYSTÈME DE SANTE ET D'ACTION SOCIAL - Jeudi 14 Novembre journée nationale de grève et de manifestations.
Partager cet article
Repost0
9 novembre 2019 6 09 /11 /novembre /2019 10:27
Votre réforme est une machine à précarité – Laurence COHEN (Groupe CRCE du Sénat) – 6 novembre 2019

La réforme de l’Assurance chômage est un véritable cataclysme par Groupe Communiste Républicain Citoyen et Écologiste

Votre réforme est une machine à précarité

La réforme de l’assurance chômage, instaurée par décret et qui est entrée en vigueur le 1er novembre, est un véritable cataclysme : 850 000 chômeurs et chômeuses vont voir leurs indemnités baisser de 20 % et 200 000 seront privés de toute indemnité ! Ce sont donc plus d’un million de personnes qui seront frappées de plein fouet.

Croyez-vous sérieusement, madame la ministre, que cette demandeuse d’emploi qui a interpellé le Président Macron à La Réunion en lui disant « il n’y a pas de travail, comment fait-on avec 790 euros par mois ? » observera une amélioration de sa situation ? C’est tout le contraire qui se produira, vous le savez !

Les secteurs aux contrats discontinus seront davantage impactés : hôtellerie-restauration, spectacle, Ehpad, nettoyage, pour ne prendre que quelques exemples. Votre réforme enfoncera la tête des plus précaires sous l’eau. C’est une réforme sexiste et anti-jeunes !

Les syndicats et les associations des personnes privées d’emploi sont vent debout contre cette réforme et appellent, très justement, à manifester le 30 novembre et le 5 décembre. Les agents de Pôle emploi se disent eux aussi choqués par ces nouvelles règles.

Ma question est simple, madame la ministre. Avec cette réforme inique, vous comptez faire une économie de 4,5 milliards d’euros en trois ans. Pourquoi ne pas vous attaquer aux allégements de cotisations patronales, qui, de 2013 à 2019, ont atteint 26 milliards d’euros ?

M. le président. La parole est à Mme la ministre du travail.

Mme Muriel Pénicaud, ministre du travail. Madame la sénatrice Laurence Cohen, je ne reconnais pas du tout la réforme de l’assurance chômage dans ce que vous dites. (Exclamations ironiques sur les travées du groupe CRCE, ainsi que sur des travées du groupe SOCR.)

Il ne faut pas nier les faits : notre politique en matière de marché du travail commence à porter ses fruits, même s’il reste beaucoup à faire. Dans le département du Val-de-Marne, par exemple, le chômage est passé de 8,3 % à 7,4 %. C’est le fruit d’un travail systématique sur la formation et l’apprentissage, des ordonnances, que la réforme de l’assurance chômage viendra compléter. (Vives exclamations sur les travées du groupe CRCE.)

L’assurance chômage, c’est un triptyque. Si nous en modifions les règles, c’est parce que le contexte a changé. Grâce aux aides du Gouvernement, le secteur économique a créé un demi-million d’emplois en France.

M. Pierre-Yves Collombat. Et combien en a-t-il perdu ?

Mme Muriel Pénicaud, ministre. En outre, il existe aujourd’hui de nombreux emplois vacants. À La Réunion, où j’étais avec le Président de la République, je peux vous dire qu’il y a énormément d’emplois vacants, alors que le chômage atteint un taux inacceptable.

Je le disais, cette réforme est un triptyque. Le premier volet concerne les employeurs. Nous pénalisons ceux qui abusent des contrats courts, car, la vraie trappe à pauvreté, c’est le chômage. Nous luttons contre la précarité instaurée par les contrats trop courts, qui concernent neuf embauches sur dix. C’est pourquoi nous avons instauré, ce que personne n’avait fait avant, le bonus-malus et le CDDU. (Murmures sur les travées du groupe SOCR.)

Le deuxième volet repose sur l’accompagnement des demandeurs d’emploi. De façon inédite, un million de demandeurs d’emploi bénéficieront d’un accompagnement beaucoup plus proactif, comme le font très bien les pays scandinaves. Nous avons testé ce dispositif avec des demandeurs d’emploi, à Nice et dans d’autres agences Pôle emploi. Dans la mesure où je me rends souvent dans ces agences, je peux vous dire que cette réforme a été élaborée à partir des problèmes rencontrés sur le terrain. C’est pourquoi l’accompagnement que nous mettrons en œuvre aura des effets.

Le troisième volet est celui de l’indemnisation. Dans ce domaine, il faut revenir à la normale, à savoir la négociation des partenaires sociaux avant la crise. Quand il y a une dynamique d’emploi et du chômage, il faut à la fois protéger et inciter au retour à l’emploi. C’est ce que nous faisons, pour l’emploi et contre la précarité. (Applaudissements sur les travées du groupe LaREM. – Exclamations sur les travées du groupe CRCE.)

M. le président. La parole est à Mme Laurence Cohen, pour la réplique.

Mme Laurence Cohen. Madame la ministre, vos propos ne convainquent que vous. Dans le Val-de-Marne, dont vous nous avez parlé, la réalité, ce sont les radiations ! (Applaudissements sur les travées du groupe CRCE, ainsi que sur des travées du groupe SOCR.)

M. Jean-Marc Todeschini. Voilà !

Mme Laurence Cohen. Qu’est-ce que votre réforme ? C’est une machine à faire exploser la précarité et la pauvreté ! Plus de neuf millions de pauvres dans notre pays aujourd’hui, ne trouvez-vous pas que c’est suffisant ? N’est-ce pas inacceptable ? Pourquoi faire encore grossir leurs rangs ?

Vous avez décidé de supprimer l’Observatoire national de la pauvreté. Madame la ministre, casser le thermomètre ne fait pas baisser la fièvre !

Votre politique est nettement plus généreuse quand il s’agit de servir les plus aisés, qui voient leurs revenus augmenter de 1 %. Il faut que vous arrêtiez avec cette politique et de faire de la com. Les gens attendent autre chose, c’est-à-dire des mesures. Ils seront nombreux à être dans la rue, et nous serons avec eux.

 

Partager cet article
Repost0
9 novembre 2019 6 09 /11 /novembre /2019 10:25

Privatisation du groupe Aéroports de Paris ? Un sujet d’importance nationale !

 

Le 9 mai 2019, le Conseil constitutionnel a validé l'initiative de 248 parlementaires.

Le 15 juin 2019 s’est ouvert le recueil des signatures des citoyens français.

Avant le 15 mars 2020, 4,7 millions de signatures doivent être enregistrées.

A ce jour le nombre de signataires approche le million.

Il faut aller sur le site www.referendum.interieur.gouv.fr

Faites signer vos copains, vos voisines, vos cousins, vos frangines, vos collègues, au bureau, à la cantine, au club de foot... La démocratie, ce sont des droits. La faire vivre, c'est aussi un devoir !

 

Ils aimeraient tout vendre.

Saviez-vous que le programme des Jours Heureux, c’est aussi celui qui a donné naissance à ADP ? C’est en effet Charles Tillon, ministre communiste de De Gaulle qui a signé, en 1945, l’ordonnance de création d’un aéroport international pour notre pays, gage de son indépendance et de sa sécurité.

 

Même ça ils aimeraient le privatiser !

 

  • C’est pourquoi il faut signer la pétition demandant la tenue d’un référendum sur ce sujet.

 

Ouvrons ce débat sur les secteurs stratégiques de notre pays !

  • Nos aéroports, nos ports, nos barrages, nos outils de productions énergétiques, ils veulent tout vendre !
  • Pour nous, ce sont des biens de la nation. Il est hors de question de les vendre ! Sinon, quand tout sera vendu au privé, on sera privé de tout !
  • On a déjà vu ce que cela faisait avec nos autoroutes, alors stop! ADP, il faut gagner ! Battons-nous pour obtenir ce référendum, pour donner le droit aux français de choisir !
  • Oui l’urgence elle est là, elle est démocratique mais elle est aussi sociale! Car la France est riche.
  • Entre 2017 et 2019, les 500 plus grandes fortunes de France ont vu leur patrimoine grossir et passer de 570 milliards d’euros à 700 milliards d’euros !
  • C’est ça la politique du Président des Riches.
  • Vous vous rendez compte ! 130 milliards d’euros de plus pour les 500 familles les plus riches ! Soit 22% !
  • 22% pour eux et des clopinettes pour nous ? Et bien nous disons non!

 

Nous rêvons d’une France libérée, délivrée du capitalisme et de la dictature de l’argent !

Et avec vous, avec le monde du travail, avec la force et la créativité de la jeunesse, tout est possible !

 

Un collectif « Pays de Morlaix – pour un référendum d’initiative citoyenne sur la privatisation d’ADP » est en cours de constitution.

Il va lancer une campagne de collecte de signatures sur le Pays de Morlaix.

 

Université d’Eté du PCF : ADP

Partager cet article
Repost0
9 novembre 2019 6 09 /11 /novembre /2019 10:21
NON AUX DISCOURS DE HAINE ! (Union des juifs pour la Résistance et l’Entraide URJE) – 6 novembre 2019

À quelques semaines d’intervalle, l’Union des Juifs pour la Résistance et l’Entraide (UJRE) apprend, d’une part, qu’un élu du Rassemblement National a agressé verbalement une mère accompagnatrice d’une sortie scolaire, lui intimant l’ordre de quitter les lieux du Conseil régional de Bourgogne Franche-Comté au prétexte du foulard qui couvrait ses cheveux et, d’autre part, qu’un attentat commis sur la mosquée de Bayonne par un ancien candidat du Front National, dont est issu le Rassemblement National, a fait deux blessés graves.

En droit, l’étendue du principe de laïcité est claire. Si les agents publics sont tenus de respecter la neutralité de l’État, cette obligation ne concerne en aucune façon le reste de la population qui a le droit d’exprimer dans l’espace public ses convictions, quelle que soit leur pensée, religieuse ou non. Selon le Conseil d’État, les accompagnants de sorties scolaires, n’accomplissant aucune tâche pédagogique, n’appartiennent pas au service public et n’ont donc aucune obligation de neutralité. De plus, il est du devoir de la République de protéger le libre exercice des cultes sans aucune distinction. 

L’UJRE condamne avec fermeté ces deux manifestations de haine dont sont victimes des personnes en raison de leurs convictions religieuses et les assure de sa solidarité car elles font partie, en toute égalité, de la seule communauté légitime, de celles et ceux qui vivent en France.

L’UJRE dénonce la campagne antimusulmane dans laquelle ces faits se sont inscrits. Celle-ci trouve ses sources non seulement dans les déclarations du Rassemblement National mais aussi dans les idées, propagées avec la complicité des médias de large diffusion, d’un individu, plusieurs fois condamné pour provocation à la haine raciale, dans des déclarations du ministre de l’Éducation nationale ainsi que dans le concept de « société de vigilance » développé par le Président de la République, ouvrant la porte aux pires abus de la délation.

Cette banalisation de la parole raciste ne peut avoir qu’une seule conséquence : la division introduite parmi tous ceux qui ont intérêt à rassembler leurs luttes car ils appartiennent au même monde : celui de ceux qui vivent de leur travail et ne peuvent rien espérer en dehors de ces luttes. La multiplication future de cette parole raciste ne peut que mener au chaos, voire à la guerre civile.

Nous, Juifs laïques et progressistes, engagés depuis longtemps dans tous les combats contre l’antisémitisme et le racisme, antisémitisme qui vient de se manifester encore ces jours-ci à Lille, sommes bien placés pour savoir ce à quoi peut conduire l’absence de mobilisation contre la parole raciste. Mobilisation chaque jour plus urgente !

Dans l’immédiat, l’UJRE exige la mise en place de mesures tant éducatives que répressives pour éradiquer la parole raciste ainsi que toutes les discriminations. 

UJRE

Paris, le 6 novembre 2019

 

Partager cet article
Repost0
8 novembre 2019 5 08 /11 /novembre /2019 09:23

 

Ce 7 novembre, la Française des jeux rentre en Bourse, ouverture d’une nouvelle vague de privatisation. Henri Sterdyniak, coordinateur des économistes atterrés, décrypte la dangerosité de cette décision et la volonté de l’Etat de laisser la main aux grands groupes.

 

Y-a-t-il un réel intérêt économique pour le gouvernement à ces privatisations ?

Henri Sterdyniak : D’un point de vue purement économique, ces privatisations relèvent d’une stupidité complète. Il s’agit de vendre pour 15 milliards d’euros d’actions, si on fait le total entre la Française des jeux (FDJ), Engie et Aéroport de Paris. Ces titres pour l’instant rapportent 1 milliard par an à l’Etat, soit un placement à 6 % de rentabilité. Alors que de ces 15 milliards que va récupérer l’Etat, 5 seront destinés à rembourser la dette publique dont le taux d’intérêt est nul. Et 10 milliards d’euros seront placés à 2,5 % - donc bien moins que les 6 % - dans un fonds destiné à financer « des innovations de ruptures ». Bref, ce projet n’a aucun sens.

Et puis l’innovation de rupture, on ne sait pas trop ce que c’est. A en croire le gouvernement ce sont des applications qui permettent de gérer le contenu de son frigidaire avec son téléphone. Alors que cela pourrait être des mesures fortes pour avancer dans la transition écologique, le grand enjeu contemporain. L’exécutif privilégie les startups et des innovations qui ne sont pas socialement nécessaires.

 

Pour  la privatisation de la Française des Jeux, le gouvernement, dans sa communication, vise un actionnariat populaire. Qui va réellement y gagner ?

Henri Sterdyniak : Populaire ne veut jamais rien dire en matière de finances. L’Etat s’adresse à des classes moyennes et supérieures. Le problème est le prix de vente de ces actions. Comme 50 % de la Française des jeux est vendu pour un milliard, ce sera de toutes façons une mauvaise affaire pour l’Etat. Pour céder ces actions, le gouvernement est obligé de les brader, pour attirer les gens et pour que l’opération apparaisse comme une forme de plébiscite de sa politique. Ces 50 % de la FDJ valent plus certainement 1,5 à 2 milliards d’euros. Ces titres seront d’ailleurs certainement préemptés par des investisseurs institutionnels et des fonds de pension étrangers. Le gouvernement fait avant tout une opération politique.

Quant à la valeur de l’action à terme, est-ce qu’elle va monter puis s’effondrer dans un an ? C’est le jeu de la bourse. Il y a des gagnants et des perdants. Le problème dans le cas de la Française des jeux, est que cette entreprise dépend énormément de la législation. Elle est assise sur un monopole qui peut disparaitre, avec le développement des jeux sur Internet. Et l’Etat doit aussi faire attention à ce que les jeux ne servent pas à blanchir de l’argent sale ni à développer des addictions. Tout cela pèse sur les possibilités de développement de l’entreprise.

 

Les privatisations ne deviennent-elles pas de plus en plus problématiques ?

Henri Sterdyniak : Toutes les  privatisations sont désormais très problématiques. ADP est au cœur de l’aménagement du territoire, de la politique énergétique et du développement, ou non, de l’aéronautique. Engie est évidemment cruciale sur les enjeux énergétiques. Quant à la FDJ, jusqu’à présent, il s’agissait de contrôler le développement des jeux, ne pas en créer des trop addictifs ou centrés sur les jeunes. Ce pourquoi les gouvernements précédents avaient renoncé à privatiser ces entreprises.

 

 

Peut-on encore dire qu’il y a une stratégie de l’Etat actionnaire ?

Henri Sterdyniak : L’Etat a renoncé à avoir une stratégie dans beaucoup de domaines, pour laisser le champ libre aux grands groupes privés. Vinci par exemple va se retrouver en situation de décider de notre politique d’aménagement du territoire, car  l’entreprise possédera les aéroports, les autoroutes, et pourra décider de la construction des centres commerciaux et des nouvelles routes. Il y a une symbiose entre ces groupes et les services de l’Etat. Les ingénieurs des Ponts et Chaussées passent du ministère de l’Equipement à Bouygues et Vinci. Ce sera pareil pour l’énergie, avec Total et Engie qui feront pression pour finir de démanteler EDF et mettre la main sur les activités de distribution d’énergie qui sont les plus rentables. 
L’autre point tragique dans cette histoire est la trahison des élites. Des hauts fonctionnaires, qui ont fait l’ENA, Polytechnique, sont placés à la tête d’activités publiques… Puis leur grande préoccupation est ensuite de les privatiser pour se verser des salaires et retraites chapeau beaucoup plus importantes. Derrière ces privatisations, il faut donc aussi y voir une pression de la technocratie, une trahison de la haute fonction publique. 
La priorité de l’Etat est d’aider les grands groupes à s’insérer dans l’économie globalisée. Pour cela il faut se désengager, donc privatiser, montrer que les entreprises sont libérées des intérêts publics, et en même temps prouver qu’elles sont libres de distribuer tous les dividendes qu’elles le veulent, car c’est ainsi qu’on attire les fonds de pension étrangers.  Le gouvernement veut prouver qu’il favorise les intérêts financiers, s’engage à ne pas intervenir et vend ses actions à bas prix. 

Ce qui s’est passé à l’aéroport de Toulouse le montre bien. L’Etat tient sa parole : il laisse faire l’actionnaire Chinois ce que bon lui semble, et prendre tous les dividendes qu’il souhaite.

Entretien réalisé par Pierric Marissal

 

Partager cet article
Repost0
8 novembre 2019 5 08 /11 /novembre /2019 09:20

Actuellement a lieu la discussion pour renouveler pour 3 ans le contrat de présence postale territoriale (CPPT), signé entre l’État, La Poste et l’Association des maires de France. La Poste et le gouvernement veulent renforcer encore la logique de financiarisation du groupe La Poste (c’est le sens du mécano financier conclu avec la Caisse des dépôts et consignations et la Caisse nationale de prévoyance), et la marchandisation de ses services, au détriment des usagers, de l’emploi et des conditions de travail des personnels. C’est maintenant un algorithme qui calcule les tournées des facteurs et donc leur nombre !

PCF - Financiarisation ou service public ?

Avec le CPPT, ils refusent le retour à l’accord préalable des maires et des conseils municipaux avant toute fermeture des bureaux de poste et son instauration sur les réductions d’horaires, arme redoutable utilisée par La Poste pour provoquer une baisse de fréquentation des usagers justifiant ensuite les fermetures.

Aucune ouverture aux usagers et aux personnels n’est prévue dans les commissions départementales de présence postale territoriale. Le fonds de péréquation sert à financer les fermetures de bureaux alors qu’il est alimenté par… un abattement de la taxe foncière que la Poste doit aux communes. Pour les maires, c’est la double peine : une partie de leur taxe foncière est amputée et La Poste s’en sert pour fermer des bureaux de poste tout en refusant de rétablir leur accord préalable sur les fermetures et son instauration pour les réductions d’horaires.

Quant aux Maisons France Service, elles visent à créer un écran de fumée cachant une casse brutale et de grande ampleur de tous les services publics. Notre collectif met en débat 6 mesures pour passer des MFS à des MSP, c’est-à-dire de vraies maisons de services publics. Ces mesures visent à les humaniser (3 salariés au moins, bien formés, et une numérisation humaine, maîtrisée et non systématique), à favoriser l’accès de tous aux services et le recours aux droits, à en faire des lieux conviviaux et culturels, à en assurer une gestion participative et citoyenne, et à être financées par l’État et les opérateurs publics.

La convergence des services publics s’adresse en ce moment par voie de tract aux élus participant aux congrès des maires dans les départements et au congrès national. Elle demande que :

  • Soit rétabli l’accord préalable de tous les maires et des conseils municipaux pour les fermetures de bureaux et qu’il soit étendu aux modifications des horaires.
  • Le fonds de péréquation serve à investir dans les bureaux de poste, en créer de nouveaux, et non pas pour les fermer. Le financement de ce fonds doit être assuré par l’État et par La Poste qui touche 300 millions de CICE, frise le milliard de bénéfices et veut acheter une entreprise italienne spécialisée dans le colis pour 1 milliard d’euros !
  • Les commissions départementales de présence postale territoriale deviennent un lieu d’échanges entre La Poste, l’État, les élus, les usagers et les personnels.
  • Soit construite, avec tous les acteurs concernés, une reconquête des services publics dans les territoires, associée à une défense et un développement du service public au plan national. Elle met en débat 6 objectifs pour installer des vraies maisons de services publics.

Ce débat, initié dans le pays, dans les luttes, avec les salariés, les usagers, les élus locaux peut peser positivement dans les discussions du CPPT pour défendre et développer le service public de La Poste. Il contribue aussi à faire converger des solutions politiques alternatives au libéralisme dans tous les services publics. Des solutions fondées sur l’égalité d’accès aux droits, la solidarité, un aménagement harmonieux et écologique du territoire, des emplois en nombre suffisant, qualifiés et bien payés, une formation à une numérisation ne se substituant pas à la présence humaine.

 

François Auguste, animateur du collectif Poste de Convergence nationale des services publics.

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Le chiffon rouge - PCF Morlaix/Montroulez
  • : Favoriser l'expression des idées de transformation sociale du parti communiste. Entretenir la mémoire des débats et des luttes de la gauche sociale. Communiquer avec les habitants de la région de Morlaix.
  • Contact

Visites

Compteur Global

En réalité depuis Janvier 2011