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8 mai 2020 5 08 /05 /mai /2020 05:39

 

Aggravation des inégalités sanitaires, territoriales, sociales, économiques, manque de démocratie et de moyens financiers, reprise de l’activité au seul service des profits, voilà la réalité du plan de déconfinement du gouvernement.

 

 

La différence de couleur des régions ne vient pas de « résultats moins bons » comme l’affirme le Premier Ministre qui fait porter de manière inacceptable la responsabilité sur les Français.e.s. Elle vient d’une politique gouvernementale de casse de l’hôpital public, dans le prolongement des politiques menées ces dernières décennies. L’engagement des Français.e.s a lui été total, marqué par la dignité et le civisme, tout au long du confinement.


En effet, si le Pas de Calais, la Seine-saint-Denis ou Mayotte et d’autres sont en tension hospitalière, c’est surtout à cause du manque de lits chronique en réanimation ! La différence est édifiante entre la moyenne nationale qui est de 1 lit de réanimation pour 12 600 habitants et le Pas de Calais qui en compte 1 pour 17 000, la Seine-saint-Denis qui en compte 1 pour 16 500 ou Mayotte, avec 1 lit pour 27 000 habitants. Cette situation est inadmissible dans une République dont une des valeurs fondatrices est l’égalité. Les députés et sénateurs communistes, avec les responsables syndicaux, ont multiplié les alertes et les propositions pour renforcer l’hôpital public.


Pour tous les départements, rouges ou verts, c’est d’une réelle stratégie de déconfinement dont le pays à besoin. Le PCF a rendu public ce jour ses propositions. Fin de l’état d’urgence, fonds de 50 milliards, masques gratuits pour tous et politique de test massive, sélection des activités économiques, réduction du temps de travail, report de l’ouverture des écoles pour accueillir tous les élèves, augmentation des salaires… Des mesures fortes peuvent et doivent être prises pour un déconfinement réussi.


La vie humaine doit être protégée partout, dans toute la France et pour tous nos concitoyen.ne.s. Et la reprise de l'activité ne peut pas se faire comme avant : la transformation de notre mode de développement au service de l’humain et de la planète est plus nécessaire que jamais.

 

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7 mai 2020 4 07 /05 /mai /2020 13:03

LA LETTRE D'INFORMATION DU MRN

Mai 2020

 

Nous préparons la suite

Après une première découverte le 29 février et dans les jours qui suivirent du nouveau site du MRN à Champigny-sur-Marne, dans le bâtiment mis à disposition par le Conseil départemental du Val-de-Marne, les portes ont dû se refermer à cause de l’épidémie de COVID-19. Aujourd’hui, et même s’il est difficile de le faire sans les retours des visiteurs du musée, sans vous, comme l’ensemble des sites culturels, le MRN prépare demain et continue de travailler aux enjeux d’histoire et de transmission qui nous réunissent.
Malgré de fortes contraintes sanitaires, nous finissons d’installer plusieurs aménagements scénographiques ; de restaurer plusieurs des œuvres présentées au public et nous préparons la future programmation culturelle et la rentrée pédagogique.
Notre prochaine newsletter permettra de vous tenir au courant des actions à venir et de la manière dont nous pourrons, en cette période si particulière et dans les mois à venir, continuer d’assurer une transmission juste et émouvante, au plus grand nombre, de l’histoire et de la mémoire de la Résistance.
Prenez soin de vous.

 

Nouveau musée à Champigny-sur-Marne | 29 février 2020 | cérémonie d’ouverture

Le 29 février, après un chantier global qui aura duré plus de trois ans, le MRN à Champigny-sur-Marne aouvert ses portes pour une première découverte de ses nouveaux espaces. Christian Fautré, maire de Champigny-sur-Marne ; Christian Favier, président du Conseil départemental du Val-de-Marne ; Valérie Pécresse, présidente de la Région Île-de-France ; Georges Duffau-Epstein, président de l’association des amis du Musée de la Résistance nationale à Champigny-sur-Marne et Lucienne Nayet, présidente du réseau Musée de la Résistance nationale ont prononcé chacun une allocution avant de couper le ruban. La cérémonie s’est déroulée devant un public nombreux : anciens résistants et leurs familles, donateurs et bénévoles, adhérents du MRN et des autres associations de mémoire, partenaires ou simples particuliers ont bravé la pluie et le vent pour assister à la cérémonie. Après celle-ci et le lendemain, ce sont plus de 1 500 personnes qui ont découvert la nouvelle exposition permanente du MRN présentée dans l’Espace Aimé Césaire mis à disposition et aménagé grâce au Conseil départemental du Val-de-Marne et grâce à la ville de Champigny-sur-Marne, aux ministères des Armées – et à sa Direction des patrimoines, de la mémoire et des archives –, de la Culture et de l’Éducation nationale, à la Région Île-de-France, aux départements de la Seine-Saint-Denis et des Hauts-de-Seine, à la ville de Paris, à l’établissement public territorial Paris-Est-Marne et Bois, à la Fondation pour la mémoire de la Shoah, à la SNCF, et à de nombreux autres partenaires, associations, comités d’entreprises et mécènes.
Dès que le musée pourra rouvrir, une visite inaugurale permettra de découvrir l’ensemble des installations muséographiques et de présenter notre programmation culturelle et pédagogique.
Photos : Alain Bouissy

Images du mois | 8 et 9 mai 1945 – célébration populaire aux Champs-Élysées

Le fonds photographique de presse dit du Matin conservé au MRN est riche d’images des cérémonies et de la liesse populaire qui a suivi l’annonce de la défaite de l’Allemagne nazie.
Le 7 mai 1945, à Reims, au quartier général de l'état-major des forces alliées, l'Allemagne signe la reddition sans condition de ses armées. Le 8 mai 1945, un second acte de capitulation allemande est signé à Berlin, entérinant la défaite de l'Allemagne et la fin de la guerre en Europe. La nouvelle de la victoire alliée se répand immédiatement : les cloches du pays sonnent à la volée, l'annonce de la  "capitulation sans conditions" et les portraits des vainqueurs font la une des journaux. Le 8 mai 1945, à 15 heures, la victoire des forces alliées sur l’Allemagne nazie est officiellement annoncée par le général de Gaulle, chef du gouvernement provisoire de la République française (GPRF) dans un discours radiodiffusé, qui est aussi transmis dans les rues de la capitale. Dès le 7 mai 1945, une foule immense avait envahi les rues parisiennes pour fêter la victoire. Des défilés s'improvisent le 8 et le 9, convergeant vers les grands boulevards et l'avenue des Champs-Élysées. Des concerts de chants patriotiques et des bals populaires sont organisés. Le 9 mai, l'aviation de l'armée française défile au-dessus des Champs-Élysées.

 

Réseau MRN | Un appel du Comité parisien de la Libération (CPL) à commémorer différemment le 75e anniversaire de la défaite nazie

La terrible crise sanitaire que traverse le pays ne doit pas occulter la célébration du 75e anniversaire de la capitulation sans condition des armées nazies, le 8 mai prochain, même si le confinement général interdit les manifestations publiques. Dans ce contexte, le Comité parisien de la Libération et de nombreuses associations mémorielles appellent nos concitoyens – tout en respectant les gestes barrières, la distanciation physique et les modalités des déplacements dérogatoires – à aller individuellement déposer le 8 mai 2020 une fleur, un bouquet, un dessin, un poème sur les monuments aux morts, au pied des plaques du souvenir de toutes les victimes du nazisme de votre commune. De 1940 à 1944, dans la France envahie, nos aînés ont bravé l’occupant et ses collaborateurs et chaque 1er mai, 14 juillet et 11 novembre ont su trouver le moyen de fleurir les monuments aux morts de nos communes. 75 ans plus tard nous devons rappeler leur héroïsme et leur victoire, celle de la liberté et de la démocratie sur la barbarie nazie.

 

Publications récentes | Conseils de lecture du MRN

Alors que les librairies vont pouvoir ouvrir de nouveau leurs portes, lisons ! Le MRN rappelle la sortie de trois livres récents des commissaires associés de son exposition permanente qui renouvellent et enrichissent l’histoire de la Résistance.

Elles ont suivi de Gaulle de Sébastien Albertelli, Perrin/ministère des Armées, 544 pages, 25 euros
Cet ouvrage s’intéresse à la première unité militaire féminine dans l’histoire de l’armée française, le Corps féminin, créé à Londres en 1940 et rebaptisé l’année suivante Corps des Volontaires françaises (CVF). Plus de six cents femmes choisirent cette voie entre 1940 et 1944 pour rallier les Forces françaises libres et le général de Gaulle. Sébastien Albertelli fait sortir leurs histoires du cercle familial, s’appuyant sur des trajectoires individuelles, emblématiques et documentées pour retracer une histoire collective et injustement méconnue.

La lutte clandestine en France. Une histoire de la Résistance – 1940-1944 de Sébastien Albertelli, Julien Blanc et Laurent Douzou, éditions du Seuil, 448 pages, 26 €
Composé par trois historiens spécialistes de la Résistance, cet ouvrage de synthèse propose une approche anthropologique de la Résistance. Tout en suivant la trame chronologique de la période, depuis les premières manifestations du refus en 1940 jusqu’aux libérations du territoire à l’été et à l’automne 1944, les auteurs mettent l’accent sur la densité extrême du temps résistant, scrutent ses pratiques et ses sociabilités, interrogent les liens qui se tissent peu à peu avec la société. Leur synthèse cherche à comprendre ce que vivre en Résistance pouvait concrètement signifier.

Les maquisards – Combattre dans la France occupée de Fabrice Grenard, éditions Vendémiaire, 616 pages, 26 €
Cet ouvrage signé Fabrice Grenard, directeur historique de la Fondation de la Résistance, est la première grande synthèse sur l’histoire des maquisards à l’échelle de toute la France, réalisée à partir de recherches menées pendant plus de dix années dans de nombreux fonds d’archives, nationaux ou départementaux et des témoignages des derniers survivants.

 

Nos peines

Plusieurs amis, administrateurs et chevilles ouvrières du MRN nous ont quittés. Le MRN a adressé ses condoléances à leurs familles les assurant que le combat de leur proche en faveur de la transmission de l’histoire et de la mémoire de la Résistance et de la Déportation serait continué.

• Daniel Davisse
Né en 1938 en Allemagne dans une famille juive, celui qui s’appelait alors Daniel Herz fuit le nazisme avec sa famille pour le Luxembourg puis la France. Déportés à Auschwitz, ses parents n’en reviendront pas. Caché à Marseille, il est finalement adopté par la famille qui l’a protégé durant la guerre. Devenu instituteur au début des années 1960, il exerce à Ivry-sur-Seine puis à Vitry-sur-Seine. Engagé parallèlement au sein du Parti communiste, il en devient une figure nationale. En 1981, il est le chef de cabinet de Charles Fiterman, le ministre des Transports. Daniel Davisse a également été maire de Choisy-le-Roi durant 18 ans et vice-président du Conseil départemental du Val-de-Marne.
Enfant de déportés, Daniel Davisse a toujours eu à cœur de transmettre l’histoire et la mémoire de la Résistance et de la Déportation. Président de l’AFMD-94, il a été un adhérent fidèle du MRN avec son épouse Annick. Tous deux avaient participé le 29 février dernier à la cérémonie d’ouverture du nouveau MRN.

• Bernard Epin
Né en 1936, Bernard Epin est instituteur à partir des années 1950 à Paris puis en Seine-Saint-Denis. Très rapidement, il a des responsabilités au sein du syndicat national des instituteurs. Passionné par la vie culturelle, Bernard Epin entre en 1957 au collectif de rédaction de L’École et la Nation, revue pédagogique mensuelle du PCF traitant des questions relatives à l’enseignement. À son retour du service militaire qu’il effectue en Algérie de 1959 à 1961, il en devient le secrétaire de rédaction, puis le rédacteur en chef en 1968. Il a contribué aussi à d’autres revues comme l’hebdomadaire Révolution, le mensuel Regards ou à L’Humanité. Bernard Epin a publié également une dizaine d’ouvrages devenus des références dans le domaine du livre de jeunesse avec la volonté de contribuer à l’idéal d’émancipation par l’école et à la démocratisation de la lecture.
Installé à Saint-Ouen au début des années 1960, il s’y investit politiquement et devient conseiller municipal à plusieurs reprises, plus particulièrement chargé des actions culturelles.
Il a été secrétaire général de l’association départementale des Amis du Musée de la Résistance nationale en Seine-Saint-Denis et une des chevilles ouvrières de son festival « La Résistance au cinéma ».

• Max Weinstein
Né en 1927, Max Weinstein grandit à Nancy où ses parents, juifs polonais, se sont réfugiés au début des années 1920. En mai 1940, avec sa famille, il rejoint Roanne. Il retrouve son frère Georges à Villeurbanne en septembre 1943. Par son intermédiaire, il entre en résistance au sein de l’Union de la jeunesse juive (UJJ), issue de la MOI (Main-d’œuvre immigrée). Max Weinstein devient agent de liaison et participe à des opérations de lancer de tracts, distribue le journal clandestin Jeune combat, colle des papillons et trace des graffitis sur les murs des lieux publics, participe à des prises de parole en public, etc. Il participe également à des actions directes comme des sabotages. Le 24 août 1944, il participe à l’insurrection de Villeurbanne. Après la Libération, il intègre le 1er régiment du Rhône, constitué de résistants. Il quitte l’armée peu de temps après.
Il fut l’un des premiers adhérents du Musée de la Résistance nationale, membre de son conseil d’administration, membre des Amis parisiens du MRN. Depuis les années 1990, il œuvrait plus particulièrement à faire connaître la Résistance des communistes de la section juive de la MOI en zone Sud, en particulier celle peu connue des jeunes de l’UJJ. Il fut à l’origine de la création de MRJ-MOI (Mémoire des Résistants Juifs de la Main-d’œuvre immigrée), association membre du réseau MRN, dont il était le président d’honneur.

• Paulette Szlifke [épouse Swiczarczyk, changé en Sarcey]
Paulette Szlifke naît en 1924 à Paris dans une famille juive ayant fui la Pologne. Dans sa jeunesse, elle participe aux activités des patronages juifs progressistes et des Pionniers dans le quartier de Belleville.
Elle entre en résistance avec un groupe de jeunes militants communistes de la section juive de la MOI dont fait partie Henri Krasucki. Elle participe alors à des actions clandestines très diverses : distribution de tracts, manifestations, aide à la réalisation d’actions armées, sabotages notamment dans l’usine de fourrures où elle s’est fait embaucher et qui fabrique des canadiennes pour l’armée allemande.
Après une traque minutieuse des policiers français des Brigades spéciales, elle est arrêtée le 23 mars 1943 avec la quasi-totalité de son groupe. Torturée, elle est emmenée à l’Hôtel-Dieu. Grâce à un médecin, elle réussit à correspondre avec son responsable Adam Rayski à qui elle communique un rapport sur les circonstances de leur chute.
Elle est transférée à Drancy et déportée le 23 juin 1943, à Auschwitz par le convoi n° 55. Elle a 19 ans.
La majorité des déportés de son convoi est gazée immédiatement. Paulette est affectée à divers kommandos de travail. Elle aimait rappeler l’action collective et solidaire des déporté-e-s, l’importance de la solidarité, de rester ensemble pour survivre.
En janvier 1945, elle survit à la « marche de la mort » qui l’emmène à Ravensbrück. Elle retrouve Paris et sa famille le 22 mai 1945.
Après-guerre, Paulette Sarcey travaille dans les foyers de l’UJRE et milite pour les droits et la mémoire des victimes de la déportation. Parallèlement, elle s’investit dans de nombreuses organisations dont le Musée de la Résistance nationale. Tout au long de sa vie, elle a inlassablement témoigné, notamment auprès des jeunes. En 2015, elle a publié son témoignage aux éditions Tallandier : Paula, survivre obstinément.

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7 mai 2020 4 07 /05 /mai /2020 12:32
Isidore Masson

Isidore Masson

75 ans de la chute du Nazisme - Isidore Masson (Libé Nord) et François Masson (Français Libres) de Ploujean, deux héros de la Résistance
François Masson

François Masson

75 ans de la chute du Nazisme - Isidore Masson (Libé Nord) et François Masson (Français Libres) de Ploujean, deux héros de la Résistance
75 ans de la chute du Nazisme - Isidore Masson (Libé Nord) et François Masson (Français Libres) de Ploujean, deux héros de la Résistance
75 ans de la chute du Nazisme - Isidore Masson (Libé Nord) et François Masson (Français Libres) de Ploujean, deux héros de la Résistance
75 ans de la chute du Nazisme - Isidore Masson (Libé Nord) et François Masson (Français Libres) de Ploujean, deux héros de la Résistance
Plaque souvenir à  Oberbrück

Plaque souvenir à Oberbrück

Cérémonie d'hommage à Oberbrück

Cérémonie d'hommage à Oberbrück

 

Isidore Masson était un cousin du beau-père de Pierre-Yvon Boisnard, comme François Masson, deux frères, résistants de Ploujean, qui ont eu un destin tragique et ont donné leur vie dans le combat contre le Nazisme et l'occupation, le premier au sein du mouvement Libération Nord, le second au sein de la France Libre puis des FFI.  Merci à notre ami Pierre-Yvon Boisnard pour la mise à disposition de tous ces documents pour rendre hommage à deux résistants morlaisiens pour les 75 ans du 8 mai 1945.

MASSON Isidore

Maitron - Dictionnaire biographique Le Maitron

https://maitron.fr/spip.php?article205304, notice MASSON Isidore par Maryvonne Jegaden-Moal, Alain Prigent, Serge Tilly, version mise en ligne le 24 juillet 2018, dernière modification le 13 avril 2020.

Né le 23 janvier 1920 à "Troulousten" au 15 rue du Port à Ploujean (Finistère), commune rattachée à Morlaix depuis 1960 ; condamné à la peine de mort par un tribunal militaire allemand et fusillé le 4 juillet 1944 à Plougasnou (Finistère) pour activité de franc-tireur ; résistant FFI
Isidore Masson résistant FFI au grade de soldat 2ème classe - mouvement Libé-Nord.

Fils d’Yves Masson, employé et de Marguerite Flamanc, ménagère, demeurant 15 rue du Port à Ploujean (Finistère),
Isidore Masson était célibataire, commerçant, il demeura à Coat Serho en Ploujean, réfractaire au STO. Il fut fiancé à Yvonne Jegaden.
La famille Jegaden était proche de la SFIO, elle avait un lien de parenté avec François Tanguy-Prigent, Yvonne était sa cousine germaine et Yves son cousin germain.
Le mouvement Libé-Nord fut organisé en plusieurs groupes à Plougasnou sous le commandement du Docteur Le Janne, "commandant Noël".
Le 3 juillet 1944, Charles Bescont se rendit à Mesgouëz en Plougasnou en vue d’une réunion en lien avec la résistance.
Vers 22h30, des militaires de l’armée allemande encerclèrent le quartier effectuant une opération de police, ils se rendirent chez la famille Jegaden et arrêtèrent plusieurs résistants dont Charles Bescont, Yvonne Jegaden, Yves Jegaden, d’Isidore Masson et Emile Jegaden, ainsi que des voisins de la famille Jegaden, Joseph Prigent et son frère Marcel (voir pièce jointe).
Au cours de la perquisition aucune arme ne fut trouvée. Avant de quitter les lieux les militaires saccagèrent le mobilier à coups de baïonnettes.
Le 4 juillet 1944, Charles Bescont, Yvonne Jegaden, Yves Jegaden et Isidore Masson furent condamnés à la peine de mort par le tribunal militaire allemand du secteur postal 58800 pour activités de francs-tireurs et exécutés le jour même à Ruffelic en Plougasnou.
Avant son exécution Isidore Masson fut en possession d’un portefeuille contenant 195 francs, d’un montre bracelet, d’un étui à cigarettes et d’un stylo.
Tous les 4, ainsi qu’Emile Jegaden, rejoignirent le mouvement Libé-Nord en fin d’année 1943.
Ce même jour 4 juillet 1944, au bourg de Plougasnou, l’armée allemande effectua une autre opération de police, un deuxième groupe de résistants indépendant du premier fut arrêté dont Claude Kerguiduff, Alexis Moal, Pierre Moal, Jean Scour et Jean Clech (voir pièce jointe).
Le 6 juillet 1944, Claude Kerguiduff, Alexis Moal, Pierre Moal et Jean Scour furent condamnés à la peine de mort par le tribunal militaire allemand du secteur postal 58800 pour activités de francs-tireurs et exécutés le jour même à Pontplaincoat en Plougasnou.
Tous les 4 rejoignirent également le mouvement Libé-Nord en fin d’année 1943.
Ruffelic et Pontplaincoat sont distants par la route de 3.7 km.
Toutes ces arrestations seraient consécutives à une dénonciation.
Au cours des interrogatoires au camp militaire allemand de Ruffelic - situé en bordure de mer en zone interdite - et à Pontplaincoat - ancien manoir du XVIème siècle réquisitionné par les militaires allemands, - ils furent sauvagement martyrisés avec l’aide de l’autonomiste Hervé Botros du kommando de Landerneau (Finistère).
Ces deux groupes de résistants menèrent diverses actions contre l’ennemi, en particulier, la récupération d’armes parachutées, le recueillement de renseignements sur les troupes d’occupation installées dans le secteur. Ils dépendaient du maquis de Plourin-les-Morlaix (Finistère) ; quand celui-ci fut infiltré après une dénonciation, ils se replièrent au maquis de Saint-Laurent à Plouégat-Guérand (Finistère) pour les uns, au maquis de Kerionec à Saint-Jean-du-Doigt (Finistère) pour les autres.
La famille Jegaden recueillit un pilote canadien Gérald Racine dont l’avion de chasse de la RAF fut abattu au-dessus de l’île de Batz le 31 mars 1944, dont les restes tombèrent à Pen-al-Lan, en Carantec, Gérald Racine réussit à s’extraire en parachute de son appareil. Il atterrit à Plougasnou et fut ensuite exfiltré vers l’Angleterre par le réseau "Var" – opération SCARF -. Le réseau « Var » était basé à Guimaëc (Finistère).
Les FFI de Plougasnou furent en relation étroite avec le maquis FTP de Plouégat-Guérand (Finistère), participant ensemble à la Libération du secteur.
Emile Jegaden le frère de Yvonne et d’Yves fut transféré à la maison d’arrêt de Pontaniou à Brest, avant d’être incarcéré au camp de Struthof (Bas-Rhin) en Alsace, dans les territoires occupés, catégorie NN – Nacht und Nebel - matricule 22749. Il fut déplacé dans un des kommandos du camp, à Schömberg, dans le Bade Wurtenberg, au sud de l’Allemagne. Il fut ensuite évacué de ce kommando par une marche forcée organisée par les nazis - marche de la mort -. Il parvint en cours de route à s’évader à Mittenwald (Allemagne) à la frontière autrichienne d’où il fut libéré le 28 avril 1945 par les troupes de l’armée américaine.
Joseph Prigent, son frère Marcel et Jean Clech furent libérés quelques jours plus tard après avoir été également martyrisés.
Après la Libération du secteur :
Le 13 août 1944, les corps de Charles Bescont, Yvonne Jegaden, Yves Jegaden et Isidore Masson furent découverts dans une fosse à Ruffelic en Plougasnou.
Le 19 août 1944, les corps de Claude Kerguiduff, Alexis Moal, Pierre Moal et Jean Scour furent découverts dans une fosse près de la ferme de Merdy-Bras à proximité de Pontplaincoat en Plougasnou.
Hervé Botros, originaire de Lanmeur (Finistère), ses parents y tenaient une épicerie, membre du PNB, camarade d’école de plusieurs des jeunes résistants fut directement responsable de la mort de dizaines de Résistants qu’il martyrisa et livra aux Allemands. Après la libération, il s’engagea dans la légion étrangère, le pur hasard a permis de l’arrêter le 28 février 1945 grâce un ancien camarade, Guy Peron, jugé au tribunal de Quimper (Finistère), condamné à la peine de mort le 21 septembre 1945 et exécuté dans cette ville le 7 novembre 1945.
Isidore Masson avait 24 ans, son nom figure sur le monument à Ruffelic en Plougasnou, sur lequel figure la date du 5 juillet 1944 alors qu’en réalité ce fut le 4 juillet 1944 (voir pièce jointe).
Isidore Masson fut inhumé au cimetière de Plougasnou.
A titre posthume, il lui fut attribué la Médaille de la Résistance Française et la Médaille Militaire par décret du 11 juillet 1958.
Le frère d’Isidore Masson, François, fut tué le 27 novembre 1944 en Alsace, il avait 23 ans.
Ces assassinats laissèrent des traces indélébiles dans la mémoire collective de la région.
Tous les ans, le 8 mai, devant les monuments de Ruffelic et de Pontplaincoat, deux cérémonies patriotiques sont organisées en hommage aux 8 résistants qui donnèrent leur vie pour que nous puissions vivre libre et en paix.
18 collectivités territoriales françaises furent décorées de la médaille de la Résistance française, dont 3 pour le Finistère : Brest, l’Ile-de-Sein et Plougasnou.
Pour Plougasnou par décret du 31 mars 1947, publié au Journal Officiel le 23 décembre 1948, une plaque figurant sur la façade de la mairie de Plougasnou rappelle cette attribution (voir pièce jointe).

75 ans de la chute du Nazisme - Isidore Masson (Libé Nord) et François Masson (Français Libres) de Ploujean, deux héros de la Résistance
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7 mai 2020 4 07 /05 /mai /2020 11:41
Annie Thébaud-Mony, directrice de recherches à l'Inserm :  Tous les soignants auraient dû être testés, avec ou sans symptômes (L'Humanité, entretien avec Florent Le Du, 5 mai 2020)
Mardi, 5 Mai, 2020
Annie Thébaud-Mony : « Tous les soignants auraient dû être testés, avec ou sans symptômes »

 

Directrice de recherches à l’Inserm, Annie Thébaud-Mony dénonce l’incurie et les insuffisances coupables de l’État dans la prévention des personnels médicaux. Entretien.
 

Spécialiste de la question des maladies professionnelles, Annie Thébaud-Mony a publié, en 2008, Travailler peut nuire gravement à votre santé, ­récompensé par le prix de la revue Prescrire. Convaincue que « le travail ne pourra pas reprendre comme avant », elle appelle à adapter le Code du travail à la nouvelle situation créée par le virus.

Depuis bientôt deux mois, vous alertez sur les risques encourus par les personnels soignants durant cette crise. L’État a-t-il failli dans son devoir de protection vis-à-vis d’eux ?
Annie Thébaud-Mony Il y a eu clairement une multitude de défaillances du gouvernement dans la gestion de la crise sanitaire, et cela a des conséquences terribles sur la santé de la population, en particulier des soignants. Ceux-ci sont victimes des pénuries d’équipements, mais aussi de tests. Tous les soignants qui sont dans des services où le risque est important devraient être testés systématiquement et avec un renouvellement de ces tests régulier, qu’ils soient symptomatiques ou non. S’ils sont positifs, ils doivent ensuite être mis en arrêt de travail, et même en arrêt pour accident de travail.

Il faudrait donc définir un droit à être dépisté ?
Annie Thébaud-Mony Oui, c’est vraiment une question de droit. Un travailleur, quand il travaille, a droit à la santé et à la prévention. Le Covid-19 est un risque du travail. À partir de là, les modalités pour que ce droit soit appliqué doivent être précisément déterminées et anticipées en amont. Le fait de tester est un droit, qui se rapporte aux devoirs de l’État de prendre en charge les cas positifs et de protéger les autres. Il faudrait même l’étendre à d’autres professions, comme les enseignants. C’est une certitude : la grande majorité des soignants est dans une situation de danger quasi permanent. Face à cela, permettre à chacun d’avoir des équipements de protection et d’être testé régulièrement, cela aurait dû être le minimum syndical !

Olivier Véran a balayé cette possibilité de dépister régulièrement les soignants, arguant que cela serait impossible, notamment en raison du nombre limité de tests. Qu’en pensez-vous ?
Annie Thébaud-Mony Il faut inverser le propos. Le gouvernement a la responsabilité de mettre des tests à disposition des personnels soignants et de tous ceux pour qui c’est nécessaire. Partant de là, il doit donc faire tout le nécessaire pour que le nombre de tests soit suffisant. Cela veut dire réquisitionner des entreprises si besoin, assumer les coûts, acheter les produits qui sont en pénurie et assurer rapidement leur distribution dans les laboratoires… Le gouvernement doit assumer les conséquences de son incurie. Le discours sur l’impuissance de l’État est insupportable. Dans une période de pandémie, ce n’est pas possible. C’est leur devoir de trouver les moyens de mettre à disposition des tests, de garantir le droit à tous les soignants d’être testés. C’est ça, la santé publique. On a laissé s’installer l’épidémie, et on continue à le faire, pour de basses raisons de coûts. L’État n’a pas assumé sa mission.

Il n’existe en France aucune évaluation officielle du nombre de personnels soignants atteints du Covid-19. Comment l’expliquez-vous ?
Annie Thébaud-Mony Il y a une inquiétude énorme sur l’absence d’évaluation pour savoir qui, parmi les soignants, a été infecté, quelles ont été les conséquences, lesquels sont décédés… C’est, une fois de plus, la conséquence d’une carence abyssale de la santé publique en France, qui ne se donne pas les moyens de recenser les malades. Quelle que soit la maladie, il n’existe aucun outil de vigilance et de recensement réellement exhaustif et efficace. Un recensement systématique des soignants malades aurait dû, a minima, être mis en place dans chaque service hospitalier. Mais cela demande forcément des moyens et l’hôpital public n’en a plus.

Tous les soignants sont-ils exposés de la même façon aux risques d’infection ?

Annie Thébaud-Mony Étant donné l’importance de l’épidémie, on peut considérer que chaque soignant de France est exposé. De plus, dans tous les services concernés par le Covid, les pénuries d’équipements ont été criantes au début de l’épidémie et restent encore très problématiques. Que ce soit les services de soins, les urgences et, de manière encore plus lourde, dans les Ehpad. Il y a aussi des catégories très peu évoquées, comme les agents de nettoyage. On est là face à une inconnue, parce qu’aucune enquête n’a été réalisée auprès de ces personnels. Le nettoyage n’intéresse pas les financeurs de la recherche, et il est très compliqué d’interroger les travailleurs, régulièrement menacés par leurs employeurs, lorsqu’ils osent parler de leurs conditions de travail. Sur le travail de nettoyage dans les hôpitaux, les cliniques, les Ephad, il serait pourtant très important d’interroger les agents, pas toujours prioritaires dans l’attribution des masques, des combinaisons, du gel…

Pour ces personnels, c’est aux hôpitaux ou aux entreprises sous-traitantes de fournir les équipements ?
Annie Thébaud-Mony En principe, comme le risque vient de l’hôpital, c’est à lui, donneur d’ordres, d’assurer les mesures de protection. Mais les plans de prévention qui devaient entériner cela n’ont pas été faits. Il y a donc un flou. Les directions d’hôpital rechignent à exercer leur devoir vis-à-vis de ces personnels, salariés d’une autre entreprise. À cela s’ajoute le fait que les ­hôpitaux équipent en priorité leurs propres salariés, médecins, infirmiers, aides-soignants, etc. ­Résultat : les personnels de nettoyage sont les moins bien équipés. Idem dans les Ephad. Par ailleurs, les aides à domicile ou aides-ménagères sont aussi dans cette situation. Ce sont souvent des salariés d’associations qui doivent se ­débrouiller pour trouver des équipements de protection.

Cette nécessité de protection peut-elle aussi avoir des conséquences sur leurs conditions de travail ?
Annie Thébaud-Mony Bien sûr, il faut les prendre en compte. Les soignants qui travaillent avec un masque, ou ont besoin de prendre une douche entre deux rendez-vous, vont mettre beaucoup plus de temps pour effectuer leurs tâches quotidiennes. Cela n’a pas été du tout abordé dans les prévisions de déconfinement. Muriel Pénicaud, qui a voulu que les chantiers du bâtiment démarrent très vite, s’est bien gardée d’adapter les règles auxquelles les employeurs doivent être contraints de se conformer pour garantir la protection des travailleurs, d’en définir le coût et de dire qui prenait ça en charge.

Il faudrait donc adapter le Code du travail à la situation ?
Annie Thébaud-Mony Absolument. Il faut que les règles du Code de travail soient modifiées par des décrets, des circulaires d’application, des arrêtés. Par exemple, il est indispensable qu’un texte soit adossé aux articles régissant le temps de travail, pour définir des conditions spécifiques au temps de travail avec un masque. Il y a toute une réflexion à avoir en amont, avec des ergonomes, des psychologues du travail, des ingénieurs… Dans le nettoyage ou le service à la personne, il y a un travail abyssal à faire là-dessus, qui aurait dû être commencé pendant la période de confinement. Le gouvernement a perdu un temps hallucinant. Quelle que soit la profession, d’ailleurs, le travail ne reprendra pas dans les mêmes conditions qu’avant. Je plaide donc pour que les salariés, collectivement, utilisent leur droit de retrait et qu’il y ait dans les entreprises des droits d’alerte qui les soutiennent. Parce qu’il n’est pas possible d’envoyer les gens travailler dans ces conditions.

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7 mai 2020 4 07 /05 /mai /2020 08:39
Communiqué du PCF Finistère -  Nous voulons d'une reprise d'école qui fasse sens (6 mai 2020)

Communiqué du PCF Finistère -

6 mai 2020

 

Nous voulons d'une école qui fasse sens, c'est pourquoi nous remettons en cause le bien-fondé d'une reprise de l'école prématurée, dans des conditions dégradées et inégalitaires, anxiogènes pour les enfants, les équipes éducatives et les familles

L'épidémie du Covid-19 et la fermeture des établissements scolaires liées aux contraintes de confinement ont mis en avant toute l'importance de l'école. L'école doit être reconnue comme bien commun indispensable à tous, et doit faire l'objet d'investissements qui permettent de faire face aux inégalités d'accès à la réussite et à l'ambition collective d'une culture commune de bon niveau pour tous nos jeunes. Ce ne sont pas les choix budgétaires et économiques du gouvernement actuel.

En ce sens, l'attitude de Macron et de son gouvernement est irresponsable : l'annonce d'une date de réouverture des écoles ne s'accompagne d'aucune véritable politique pour rendre cette reprise possible dans des conditions acceptables et égales pour toutes et tous ! L’État se défausse sur les collectivités territoriales, les directions d'écoles, les enseignant.es, les familles et laisse les enseignant.e.s dans l'inquiétude la plus profonde. La situation est chaotique, dantesque: les préconisations se suivent et ne cessent de se contredire, à l'image d'un gouvernement qui a fait la preuve de son incompétence et qui confond communication à l'emporte pièce et action sérieuse dans toute cette crise du Covid-19.

A chacun de bricoler avec les moyens du bord, quitte à provoquer une relance de l'épidémie...

Les avis du Comité scientifique sur le caractère prématuré de la date du 12 mai pour une reprise de l'école n'ont pas été pris en compte, pas plus que l'avis des organisations syndicales enseignantes en France, en Bretagne et dans le Finistère, ou l'avis du CHSCT (comité hygiène et sécurité) et d'une association de parents importante comme la FCPE.

Les équipes éducatives se sentent trahies par l'éducation nationale et leur ministre. On ne répond à aucune de leurs interrogations, par exemple sur la comptabilité d'un maintien du travail à distance avec les temps d'apprentissage en présence des élèves. Les directeurs-ices d'école vivent une période très douloureuse où ils/elles sont balloté.es entre des discours très éloignées de leurs problématiques de terrain et des réalités pédagogiques.

Le retour des enfants en classe est avant tout pour le gouvernement un levier de la reprise générale de l'activité économique dans le pays et un moyen de contrainte sur les salariés. Mais il ne faut pas mentir aux parents, aux enfants et aux équipes éducatives... En vérité, ce n'est pas pour des raisons de lutte contre le décrochage scolaire, d'efficacité pédagogique, d'intérêt des enfants, que l'école reprend à la mi mai. Sinon, comment expliquer que ce gouvernement n'ait absolument rien fait en matière sociale pour les familles en situation de grande précarité et de fragilité depuis le début du confinement alors qu'il débloque des dizaines de milliards pour les acteurs économiques ? Il y a une imposture et un mensonge fondamental à vouloir investir l'école d'une fonction que l'Etat est incapable d'assumer.

Quelle mobilisation exceptionnelle des aides, des services sociaux, des éducateurs, des moyens de liens avec les familles et les jeunes par la puissance publique pour répondre à la question de l'isolement et de la précarité des familles ? L’État n'a même pas été capable de mobiliser des moyens contre la fracture numérique pour rendre possible pour tous les enfants, toute les familles, le travail à distance pendant la durée du confinement, par l'aide à la mise à disposition de matériel informatique.

Quel sens cela a t-il d'un point de vue éducatif de faire reprendre les plus jeunes et pas les 4e et 3e, les lycéens, les étudiants, dont la rentrée n'interviendra pas avant juin ou septembre ? Quelle liberté laisse t-on vraiment aux parents si l'ouverture de l'école de leurs enfants leur enlève toute possibilité de dérogation et d'aménagement de travail à distance pour garder leurs enfants ? Comment se propose t-on d'assurer une continuité de la prise en charge scolaire des enfants en situation de handicap ?

Le gouvernement, tout à sa volonté de réouvrir au plus vite les écoles fait reposer sur les équipes pédagogiques et sur les parents d’élèves l'entière responsabilité de la reprise des cours.

Il se contente de faire circuler un protocole sanitaire de 54 pages qui montre bien à quel point la « rentrée » des classes pose, dans la situation actuelle, un problème majeur. Ce protocole sanitaire qui s'impose aux directions d'école et aux collectivités de référence est par bien des aspects inapplicable dans des conditions réelles, et il est basé sur l'hypothèse d'une reprise d'une partie des élèves seulement. Les moyens d'application ne sont aucunement garantis par l’État, par la mise à disposition de personnels et de locaux adaptés, de matériel de protection, ce qui fait que les dispositions prises localement, y compris sur l'offre de scolarité proposée aux enfants et aux familles d'une école à l'autre, vont être extrêmement disparates et inégalitaires.

Ce protocole sanitaire apparait comme un  parapluie géant et illusoire dressé par l’État et le ministère de l'éducation nationale pour dire aux écoles, aux collectivités locales, confrontées aux injonctions les plus contradictoires : « c'est pas moi, c'est votre responsabilité, c'est votre faute ».

Et cela en dehors de tous moyens supplémentaires attribués encore une fois... Ce protocole sanitaire risque de conduire à vider de nombreux enseignements d'une grande part de leur sens, comme en EPS (éducation physique et sportive), et à brouiller le sens de l'école pour les enfants, les familles, les enseignant.es, particulièrement pour les classes du premier degré. 

En maternelle par exemple : distance d’un mètre entre les élèves, pas de jeux collectifs, pas de coins jeux pour les petits, pas de proximité physique possible, lavages de mains à répétition, désinfection des objets, de locaux… D’emblée, il apparaît évident que les conditions d’accueil seront impossibles à tenir quand on connait la vie réelle d’un établissement qui reçoit des enfants., ce que dénoncent les syndicats de l’enseignement dans une courrier adressé le 4 mai à la Directrice académique du Finistère (SNUIPP, SUD Éducation, CGT éduc-action, SNUDI-FO). Quelle empathie a t-on vis-vis des petits en leur imposant ces conditions de reprise stressantes qui ruinent les efforts de construction pédagogique inclusive des enseignant.es ?

L'école transformée en caserne ou colonie pénitentiaire, est-ce encore l'école? Les équipes éducatives ont besoin de temps pour organiser une rentrée pour tous les élèves, et qui fasse sens. Les conditions de la reprise à la mi mai vont encore accroître les inégalités et les déséquilibres sociaux et territoriaux face à l'école. Il se pourrait même que le gouvernement cherche à instrumentaliser la crise sanitaire pour imposer son projet néo-libéral pour l'éducation : une école à la carte, différente d'un territoire à l'autre, d'un élève à l'autre.

Le Parti communiste qui a proposé un plan d'urgence pour l'éducation en 17 propositions veut d'une reprise scolaire qui n'exclue pas plus de la moitié des élèves et ne conduise pas à une caricature d' « école » , et d'une rentrée dans des conditions préparées par les acteurs de l'éducation qui savent ce qu'est un élève et une classe, discutées démocratiquement, sans exclure les familles, les personnels, les collectivités.

Les communes tentent de s'adapter comme elles le peuvent dans le Finistère, en se souciant d'impliquer les conseils d'école, les personnels éducatifs et les parents dans la réflexion sur la reprise des écoles dans le premier degré. Nous saluons l'effort actuel de nombre d'entre elles dans des conditions rendues complexes par les responsabilités que n'assume plus l’État. Il serait souhaitable qu'elles soient prochainement en mesure de débloquer des moyens, avec l'appui de l’État, pour l'organisation des temps périscolaires, la mobilisation des éducateurs et animateurs des villes, des locaux et infrastructures des activités culturelles et sportives, et l'intégration progressive du maximum d'enfants.

 

COMMUNIQUE DE PRESSE


Le PCF propose un plan d’urgence pour l’Éducation et verse 17 propositions au débat


L’annonce de la date du 11 mai pour la réouverture des écoles ne s’accompagne d’aucune véritable politique pour rendre cette reprise possible ! L’État se défausse sur les collectivités territoriales et sur les familles. À chacun de bricoler avec les moyens du bord, quitte à provoquer une relance de l’épidémie... Pourtant, l’argent existe : le gouvernement trouve des milliards pour renflouer les grands industriels, mais pas pour garantir de bonnes conditions d’enseignement et d’apprentissage pour tous les enfants ?
Si, dans l’immédiat, les établissements scolaires doivent rouvrir, ce n’est que pour permettre de réels apprentissages et non pour être un mode de garde en direction des enfants des familles qui n'ont pas d'autre choix que de retourner travailler. C'est à l'école qu'on apprend et qu'on progresse, avec l'ensemble des élèves et des adultes dont c'est le métier.

Le PCF propose un plan d’urgence pour l’Éducation. Il se décline en 17 propositions que le PCF verse au débat.

1/ L’Éducation de toutes et tous, une responsabilité nationale
2/ La priorité : assurer la sécurité sanitaire pour enrayer l’épidémie
3/ Des moyens matériels et humains dés maintenant et pour la rentrée prochaine
4/ Stop aux mensonges, au mépris, à la maltraitance : pas de mesures d’urgence sans implication de tous les acteurs

Vous trouverez ci-joint le document complet du plan d’urgence pour l’Éducation.


Parti communiste français,

Paris, le 6 mai 2020.

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7 mai 2020 4 07 /05 /mai /2020 05:57
De gauche à droite, Joseph Laot, secrétaire général de la CGT de l'arsenal de 1950 à 1973 et ses successeurs, Michel Coz (1973-1979), Yves Kernéis (1979-1995) et Stéphane Créach (en fonction depuis 1995), aux côtés de Pierre Cauzien, ancien du conflit de 1951. Photo Le Télégramme

De gauche à droite, Joseph Laot, secrétaire général de la CGT de l'arsenal de 1950 à 1973 et ses successeurs, Michel Coz (1973-1979), Yves Kernéis (1979-1995) et Stéphane Créach (en fonction depuis 1995), aux côtés de Pierre Cauzien, ancien du conflit de 1951. Photo Le Télégramme

1920-2020: Cent ans d'engagements communistes en Finistère:

91/ Joseph Laot (1920-2001)

Source: article Maitron par Alain et François Prigent

Né le 15 juillet 1920 au Relecq-Kerhuon (Finistère), mort le 18 novembre 2001 ; ouvrier ; membre du bureau national de la fédération des travailleurs de l’État CGT (1956), secrétaire général de l’union départementale CGT du Finistère (1949-1950) ; membre du comité de la fédération du PCF du Finistère (1946-1961) ; conseiller municipal de Brest (1953-1959).

Ouvrier tourneur de l’arsenal de Brest, Joseph Laot adhéra, selon Eugène Kerbaul, à la JC en 1937. Militant des structures clandestines, il diffusa les publications du PC et du FN. Sous-lieutenant FTP et FFI, il prit part à de nombreuses opérations dans Brest avant la Libération de la ville en septembre 1944. Militant de l’UD-CGT, il fut élu secrétaire général de l’union départementale CGT du Finistère à l’issue du congrès des 5 et 6 juin 1949 à Quimper. Il accéda à ces responsabilités dans un climat de crise interne aigüe. Henri Raynaud*, secrétaire confédéral, reprocha publiquement à Ernest Miry*, secrétaire sortant, son travail trop personnel et son refus d’autocritique. Joseph Laot intervint lors des obsèques d’Édouard Mazé*, abattu par les forces de police lors d’une manifestation d’ouvriers du bâtiment en grève, le 18 avril 1950. Après un mandat à la tête de l’UD, il fut reversé au bureau départemental à l’issue du 6e congrès de l’UD (24 et 25 juin 1950 à Brest) qui vit Henri Ménez*, ouvrier tourneur de l’Arsenal, lui succéder. Eugène Hénaff, de la confédération, proposa lors de ce congrès une réorganisation de l’UD. Joseph Laot réintégra alors l’arsenal siégeant dans les instances départementales jusqu’en 1965. Secrétaire du syndicat CGT de l’arsenal, il prit la parole dans un meeting à Brest le 27 mai 1958 pour la défense de la République dans un meeting avec François Tanguy* (UD CGT) et Carrer* (SNI). Membre du bureau national de la fédération des travailleurs de l’État, il fut inquiété ainsi que d’autres syndicalistes CGT, FO et CFTC par la police après la manifestation du 5 novembre 1964 au moment de la visite de Pierre Mesmer, ministre des armées, à Brest.

Adhérant du PC depuis 1943, il siégea au comité de la fédération du PCF du Finistère pendant près de quinze ans (1946-1961). Aux élections municipales d’octobre 1947, Joseph Laot fut candidat sur la liste communiste que conduisit Albert Jaouen* avec le député Gabriel Paul. Avec 29,5 % des voix, le PCF obtint qui obtint 11 élus siégea dans l’opposition à la municipalité dirigée par le RPF Alfred Chupin (14 RPF, 7 MRP). Joseph Laot, 12e de la liste, fut le premier non élu. En 1953, il fut élu, siégeant pendant un mandat.

Une place de Brest porte son nom.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article138166, notice LAOT Joseph par Alain Prigent, François Prigent, version mise en ligne le 7 septembre 2011, dernière modification le 7 septembre 2011.
 
Photo tiré d'un article de 2001 du Télégramme:
La CGT de l'arsenal célèbre le « décret du 22 mai 1951 »

https://www.letelegramme.fr/ar/viewarticle1024.php?aaaammjj=20010522&article=2755963&type=ar

 

Lire aussi:

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 90/ Les fusillés de Lesconil, de la Torche et de Poulguen (Juin 1944)

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1920-2020: Cent ans d'engagements communistes en Finistère: 88/ René Lijour (1900-1979) et Lucie Lijour, née Le Goff (1909-1986)

1920-2020: Cent ans d'engagements communistes en Finistère: 87/ Eugène Le Bris (1913-1943)

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1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 79/ André Guéziec (1922-1941)

1920-2020: Cent ans d'engagements communistes dans le Finistère: 78/ Jean Kérautret (1918-1942) et Vincent Guivarc'h (1918-1942)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 77/ Emile Le Page (1922-1942) et Pierre Jolivet (1921-1942)

1920-2020: Cent ans d'engagements communistes en Finistère: 76/ Louise Tymen (1925-2015)

1920-2020: Cent ans d'engagements communistes en Finistère: 75/ Yves Giloux (1921-1943)

1920-2020: Cent ans d'engagements communistes en Finistère: 74/ André Garrec (1922-1944)

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1920-2020: Cent ans d'engagements communistes en Finistère: 72/ François Echardour (1925-1988)

1920-2020: Cent ans d'engagements communistes en Finistère: 71/ Marie Le Manchec (1914-1999)

100 ans d'engagements communistes en Finistère: 70/ Charles Moigne (1894-date de décès inconnue)

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1920-2020: Cent ans d'engagements communistes en Finistère: 68/ François Tanguy (1925-1987)

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1920-2020: Cent ans d'engagements communistes en Finistère: 66/ Jos Quiniou (1900-1976)

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1920-2020: Cent ans d'engagements communistes dans le Finistère: 59/ Pierre Salaun

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère - 58/ Guy Laurent (1940-1994)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère - 57/ Eugène Kerbaul (1917-2005)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère - 56/ Pierre Cauzien (1922-2009)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère - 55/ Albert Jaouen (1909-1976)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère - 54/ Pierre Hervé (1913-1993)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 53/ Julien Gracq, de son vrai nom Louis Poirier (1910-2007)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 52/ Yves Le Meur (1924-1981)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 51/ Jean Burel (1921-1944)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 50/ Jacob Mendrès (1916-2012)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 49/ Henri Tanguy dit Rol-Tanguy (1908-2002)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 48/ Carlo de Bortoli (1909-1942)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 47/ Robert Jan (1908-1987)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 46/ Denise Roudot (1933-2002)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 45/ Paul Le Gall (né en 1925)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 44/ René Le Bars (1933-2016)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 43/ Louis Le Roux (1929-1997)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 42/ Pierre Corre (1915-1943)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 41/ Daniel Le Flanchec (1881-1944)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 40/ Joséphine Pencalet (1886-1972)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 39/ Sébastien Velly (1878-1924)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 38/ Edouard Mazé (1924-1950)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 37/ Guy Liziar (1937-2010)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 36/ Henri Moreau (1908-1943)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 35/ Alphonse Penven (1913-1994)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 34/ Michel Mazéas (1928-2013)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 33/ Pierre Guéguin (1896-1941)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 32/ Jean-Louis Primas (1911-1943)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 31/ François Paugam (1910-2009)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 30/ Angèle Le Nedellec (1910-2006)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 29/ Jules Lesven (1904-1943)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 28: Raymonde Vadaine, née Riquin

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 27/ Jeanne Goasguen née Cariou (1901-1973)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 26/ Gabriel Paul (1918-2015)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 25/ François Bourven (1925-2010)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 24/ Yves Autret (1923-2017)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 23/Pierre Jaouen (1924-2016)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 22/ André Berger (1922-1943)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 21/ Joseph Ropars (1912-1943)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 20/ Paul Monot (1921-1943)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 19/ Jean-Désiré Larnicol (1909-2006)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 18/ Jean Le Coz (1903-1990)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 17/ Alain Cariou (1915-1998)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 16/ Jean Nédelec (1920-2017)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 15/ Alain Le Lay (1909-1942)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 14/ Pierre Berthelot (1924-1986)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 13/ Albert Abalain (1915-1943)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 12/ Andrée Moat (1920-1996)

1920-2020: cent ans d'engagements communistes en Finistère: 11/ Jean Le Brun (1905-1983)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère - 10/ Denise Larzul, née Goyat (1922-2009)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 9/ Pierre Le Rose

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 8/ Marie Salou née Cam (1914-2011)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 7/ René Vautier (1928-2015)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 6/ Denise Firmin née Larnicol (1922-2019)

1920-2020 - 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 5/ Fernand Jacq (1908-1941)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 4/ Corentine Tanniou (1896-1988)

1920-2020 - 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 3/ Albert Rannou (1914-1943)

1920-2020 - 100 ans d'engagements communistes en Finistère - 2/ Marie Lambert (1913-1981)

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7 mai 2020 4 07 /05 /mai /2020 05:36

En mai 1944 paraît le premier numéro de L'étincelle, organe du Parti Communiste et des Jeunesses Communistes de Concarneau. Le simple fait de distribuer, de lire, et de faire connaître ce journal en période d'occupation est un acte de résistance qui exposait considérablement les intéressés.

Pierre Le Rose est un des rédacteurs de ce journal à titre bien choisi pour dire l'envie d'en découdre, la flamme qui anime les jeunes et moins jeunes résistants communistes de Concarneau. Le prototype du journal est écrit à la main, dans des conditions très artisanales.

Il y est question de justice rendue: on se félicite de l'exécution à Alger du traître Pucheu, responsable des fusillades de Châteaubriant, de la mort de Guy Môquet, de Pierre Guéguen, et Bourhis, mais aussi plus tard de l'exécution de Gabriel Péri. On demande justice pour Jean Chauvet, militant communiste tué par les miliciens de Darnand. On évoque le bilan du "règne de Vichy": 400 000 arrestations par les Allemands, 80 000 patriotes exécutés ou déportés.

Au nom de l'unité des Français au service de la victoire et de l'insurrection nationale contre les tyrans, les traîtres, les profiteurs de guerre, on célèbre même Jeanne d'Arc: "Le 14 mai, les français de toutes opinions fêterons (sic) la jeune paysanne de Domrémy qui sauva son pays. L'Anti-France de Vichy va sans doute vouloir faire sienne notre héroïne nationale et comparer son sacrifice à la désinvolture avec laquelle Pétain a livré son pays. Les patriotes savent que Jeanne la lorraine personnifie la résistance de la France au joug de l'envahisseur. Les braves du maquis savent qu'aujourd'hui elle serait avec eux. Comme elle ils luttent pour chasser l'ennemi. Comme elle ils savent mourir quand il le faut sur le bûcher. Quant à Pétain, il ne ressemble pas à la française Jeanne d'Arc, mais à l'évêque Cauchon qui la condamna".

On est confiant sur la prochaine libération, sur le prochain débarquement des anglo-américains: ainsi on dit que la situation alimentaire et la pénurie de pain continueront à s'aggraver et empireront jusqu'à la libération dans le Finistère. On prend appui sur le manque de pain pour encourager les Finistériens à lutter contre leurs autorités, soumises à Vichy et surtout aux réquisitions allemandes.

On se félicite que l'Assemblée d'Alger ait accordé le droit de vote aux femmes et on se demande pourquoi la majorité n'a pas été fixée à 18 ans. L'exemple de l'URSS, là encore, où le droit de vote et d'éligibilité est fixé à 18 ans, fait figure de marche à suivre.

On célèbre le courage de 250 travailleurs patriotes à Glomel qui ont célébré la Fête du Travail escortés de FTP avec leurs drapeaux tricolores, qui n'ont pas craint de chanter "La Marseillaise" et "l'Internationale".

L'article le plus développé est dirigé contre Pétain, et sa visite prétendument compassionnelle à Paris après un bombardement:

"Pétain à Paris,

Pétain, au nom duquel les valets d'Hitler: Darnand, Déat, Laval... pourvoient les charniers de la Gestapo; Pétain, l'homme de la haute finance et de la grosse propriété; Pétain qui a livré la France au pillage et à la torture nazie; Pétain que le peuple exècre et châtiera un jour; a osé venir à Paris insulter par sa honteuse présence les malheureuses victimes du bombardement du 21 avril.

Il est venu et reparti furtivement encadré par ses miliciens traîtres, connaissant les sentiments du Paris populaire à son égard.

Il croyait mettre en valeur sa politique d'abandon, de trahison, de répression. Il a échoué.

Le peuple pleure ses morts; ceux des camps de prisonniers et de concentration, ceux qui tombent sous les balles allemandes; ceux qui périssent dans les bombardements, parce qu'une clique criminelle a permis à l'ennemi de transformer notre pays en un vaste objectif militaire.

Le peuple qui souffre ne permettra à personne de s'accaparer de ses morts héroïques à des fins politiques qui le livreraient pour toujours à l'esclavage nazi.

Il se prépare à l'insurrection nationale qui jettera bas ces fantoches sanglants et boutera hors de France l'envahisseur hitlérien

PATRIOTE! POUR LUTTER CONTRE HENRIOT PASSE ET FAIT LIRE CE JOURNAL DANS TON ENTOURAGE ".

L'étincelle: journal de la Résistance communiste de Concarneau, Mai 1944- Juin 1944: un document exceptionnel des archives Pierre Le Rose
L'étincelle: journal de la Résistance communiste de Concarneau, Mai 1944- Juin 1944: un document exceptionnel des archives Pierre Le Rose

L'étincelle n°2, datée de juin 1944, sous le titre fort efficace "LIBÉRATION OU CHANGEMENT DE TUTELLE ?" commence par un article très politique et très au fait des enjeux de l'après-guerre qui se demande pourquoi "les amis anglo-américains" ne reconnaissent pas officiellement comme autorité légitime française le gouvernement provisoire d'Alger et qui craint que les Américains cherchent à exercer une administration directe sur les territoires repris aux Allemands. Le sacrifice de la résistance intérieure et les épreuves endurées par le peuple français en général sont convoqués pour justifier le droit pour la France de disposer d'elle-même, et pour le gouvernement de la Résistance, France Libre et résistance intérieure, celui du CNR, d'être reconnu comme autoritaire légitime pour réinstaller la République en France. En page 2, l'article "L'ADMINISTRATION FRANÇAISE AUX FRANÇAIS" est encore plus explicite: "L'hésitation des Anglo-Américains à reconnaître le gouvernement de la République... résulte du fait que les Alliés espèrent profiter du manque d'organisation du peuple français pour instituer un gouvernement militaire à leur seul profit". C'est pour contrer ce dessaisissement de la Résistance Française que le Parti Communiste et de Gaulle prônent l'union des forces de la résistance pour rendre sa souveraineté à la France: "Il est indispensable qu'aujourd'hui, encore plus qu'hier, les français fassent l'Union étroite qu'a toujours conseillé notre Parti. Les français de toutes opinions, de toutes croyances doivent s'unir dans les Comités locaux du Front National de Lutte pour l'Indépendance de la France. Les groupements de jeunes, les organisations de résistance, les syndicats et partis clandestins peuvent tous y adhérer. Ce sont ces Comités qui, sitôt la libération s'occuperont de l'Administration des villes et des Communes à la place des municipalités indignes nommées par Vichy. Ces Comités constitués sous l'égide du Gouvernement de la République établiront les bases de la municipalité provisoire dans l'esprit de la volonté nationale. Citoyens et citoyennes de France, jeunes patriotes français, soldats de la Résistance, unissez-vous dans des Comités du Front National pour que la République devienne effective".

Il y a là clairement un mot d'ordre venu de l'organisation nationale du Parti Communiste dans un cadre concerté avec d'autres forces de la résistance, gaullistes notamment. Le Général de Gaulle est d'ailleurs cité dans ce journal communiste clandestin: "La bataille de France c'est la bataille de la France"

Pierre Le Rose sera d'ailleurs un membre de ce Comité Départemental de la Résistance à la libération. Comme en témoigne cette carte.

L'étincelle: journal de la Résistance communiste de Concarneau, Mai 1944- Juin 1944: un document exceptionnel des archives Pierre Le Rose

Un slogan fait aussi écho à cette revendication: "des Armes pour le maquis!" Manière de dire qu'il en manque cruellement.

Sous le titre "Enfin!" , on évoque en page 2 le débarquement allié, "un premier débarquement plein de promesses".

La défense des idées communistes n'est pas oubliée avec un article expliquant que Katyn, et ses 12 000 officiers polonais trouvés dans des fosses communes, est un crime nazi et non soviétique, ce qui, on l'a établi avec certitude plus tard, était malheureusement faux.

Enfin, un très bel article montre que dans les heures douloureuses de la fin de l'occupation, on trouve encore une source d'inspiration et de courage dans la Commune de Paris et le sacrifice de ses milliers de révolutionnaires tués, déportés ou bannis soixante-treize ans plus tôt.

"La Semaine Sanglante!

En ces jours anniversaires de la Commune de Paris, le peuple de France adresse aux morts de Mai 1871 l'hommage toujours vivace de son admiration. En luttant contre Hitler et les traîtres, il continue l'esprit des communards qui dans un mouvement d'indignation patriotique se levèrent contre l'envahisseur prussien et les traîtres à sa solde. Aujourd'hui, nos vichyssois et collaborateurs s'identifient aux versaillais de 71 et les dépassent par leur platitude devant l'ennemi et leur grande cruauté. Pétain est le digne héritier de Thiers, qui obtint de Bismark les 100 000 hommes nécessaires pour vaincre la bravoure patriotique des Communards. Ecrasés dans le sang de ses 55 000 martyrs, la commune est restée et restera pour chaque français le symbole d'un peuple qui n'abdique pas devant l'oppression et sait mourir pour la liberté. Dans le combat contre les cannibales nazis et leur clique de "Versaillais", nous seront dignes de nos grands ancêtres et nous lutterons jusqu'à la victoire.

Vive la Commune! VIVE LA FRANCE!"

L'étincelle: journal de la Résistance communiste de Concarneau, Mai 1944- Juin 1944: un document exceptionnel des archives Pierre Le Rose
L'étincelle: journal de la Résistance communiste de Concarneau, Mai 1944- Juin 1944: un document exceptionnel des archives Pierre Le Rose
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7 mai 2020 4 07 /05 /mai /2020 05:00
Photocopie de l'Insurrectionnel - journal local (Concarneau) du Front National, 1ère édition, daté du 10 juillet 1944, Concarneau (archives Pierre Le Rose)

Photocopie de l'Insurrectionnel - journal local (Concarneau) du Front National, 1ère édition, daté du 10 juillet 1944, Concarneau (archives Pierre Le Rose)

Résistance bretonne: L'insurrectionnel, organe local du Front National de Libération, juillet 1944 (Archives Pierre Le Rose)

Concarneau et la Bretagne ne sont pas encore libérés mais les partisans du Front National organisent déjà la libération. Leur journal local à Concarneau, avec le sigle FN et le bonnet phrygien révolutionnaire et plébéien, définit trois buts immédiats avec un contenu peu localisé mais certainement à dimension nationale, une copie de déclarations nationales récentes: " 1°/ Libérer le sol de France de l'envahisseur 2°/ Châtier les traîtres 3°/ Procurer au Peuple de FRANCE la possibilité de se donner librement un gouvernement de son choix".

L'INSURRECTIONNEL

N°1, Organe local du Front National de lutte pour l'indépendance de la France - lundi 10 juillet 1944

Le Front National, groupement de tous les français contre les envahisseurs et les traîtres

La France meurtrie, trahie, envahie, a voulu se sauver. Ses fils de toutes opinions, et de toutes croyances, ont eu la même pensée patriotique: chasser les envahisseurs, se venger.

Tous les vrais fils de France ont compris que c'est seulement en sortant de la criminelle attitude attentiste préconisée jadis par les Darland et Cie, attitude qui a amené le sabordage de Toulon et l'occupation totale de la France. Les Français sont unis dans les organisations de résistance mais hélas, ces organisations n'ont parfois dans certaines villes aucun contact entre elles, et sont même quelques fois séparées par des animosités politique ou religieuse qui ne sont pas de mise actuellement.

Les jeunes catholiques se sont unis dans une J.O.C de lutte, les jeunes protestants dans une organisations protestantes (SIC), les partis communistes et socialistes se sont clandestinement réorganisés, les Francs-Tireurs ont été créés, ainsi que les groupes Libération, Vengeance, Résistance etc... organisations et partis qui chaque jour lutte (SIC) contre les bôches.

Les chefs de ces diverses organisations ont bientôt compris la nécessité d'un contact étroit entre eux pour accomplir des actes et des opérations coordonnés.

Le CONSEIL NATIONAL DE LA RÉSISTANCE a été formé par l'Union des chefs des différents groupements de résistance de forme militaire. Le FRONT NATIONAL groupe toutes les organisations de la résistance de forme militaire, politique, syndicale, patriotique.

Chaque commune doit former un COMITE LOCAL du F.N. Dans notre ville, ce comité vient d'être constitué et comprend actuellement: la MILICE PATRIOTIQUE, les FRANCS-TIREURS ET PARTISANS FRANCAIS, LES FORCES UNIES DE LA JEUNESSE PATRIOTIQUE, amalgames des organisations de jeunesse de toutes les opinions.

Le programme du F.N se résume par les trois buts suivants:

1°/ Libérer le sol de France de l'envahisseur

2°/ Châtier les traîtres

3°/ Procurer au Peuple de FRANCE la possibilité de se donner librement un gouvernement de son choix.

Les organisations militaires du F.N seront chargées d'aider les alliés à exécuter le premier but et sont entrées en actions dans cette intention dans plusieurs points de territoire.

La MILICE PATRIOTIQUE appuiera l'insurrection nationale qui, comme l'a dit le général de Gaulle, ne peut être séparée de la Libération Nationale et empêchera les traîtres de se sauver avec les allemands, procédera à leur arrestation les mettant par là dans l'impossibilité de nuire. Le Gouvernement de la République statuera sur leur sort. Les français ne veulent pas laisser leurs crimes impunis et espèrent de la part de leurs dirigeants une attitude aussi énergique que celle prise vis-à-vis du félon Pucheu et des membres de l'ignoble Phalange Africaine.

Avant que la voix populaire par le suffrage universel puisse se donner un gouvernement à son image, il sera nécessaire qu'une organisation patriote prenne les pouvoirs municipaux dans notre commune.

Le Comité du F.N propose que la municipalité élue au suffrage universel en 1935 et dissoute par le gouvernement Daladier en 1939 contre toutes les lois républicaines et sur les instances de la 5ème colonne qui trahissait la France, soit réintégré dans son mandat Les manquants et collaborateurs seraient remplacés par des membres de la résistance.

A la demande des FORCES UNIES DE LA JEUNESSE, le F.N luttera pour que les jeunes gens et jeunes filles de France, à partir de 18 ans... aient le droit de vote et soient éligibles.

Le F.N, par tous les moyens en son pouvoir, luttera également pour qu'une assemblée constituante soit élue au suffrage universel six mois au plus tard après la libération totale du territoire national.

Seule une assemblée élue de cette façon représentera la volonté du peuple tout entier et sera assez forte pour nous donner une vraie constitution républicaine.

En avant soldats du FRONT NATIONAL DE LUTTE POUR L’INDÉPENDANCE DE LA FRANCE pour accomplir, chacun dans votre rayon, les trois parties de notre lourde tâche.

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PEUPLE DEBOUT:

Le Peuple de France se trouve placé devant les tâches de la plus haute importance pour son avenir. Le débarquement tant espéré des troupes allées en Normandie a créé en effet, en France, une situation particulière caractérisée par la ruine complète de la clique de Vichy.

Cette situation nouvelle se produit au moment où l'Armée Rouge entame la bataille décisive, achève la libération du sol soviétique et se trouve à la veille de déferler sur l'Allemagne, signal de l'insurrection pour tous les peuples opprimés.

Il n'y a plus de place pour le hideux attentisme. Le Peuple de France tout entier est mobilisé par le véritable gouvernement de la France, celui qui est libre et commande, Vichy n'ayant plus même la force d'être le fantoche d'Hitler, et le laissant essayer de commander seul.

Plus une minute à perdre: Peuple debout contre l'envahisseur et les traîtres: Peuple debout pour libérer la France!

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L’EXÉCUTION D'UN TRAÎTRE.

Philippe Henriot, le ministre de l'information de Vichy, valet des bôches comme le prouve à ceux qui ne voulaient pas être édifiés son dernier week-end à Berlin, a cessé son honteuse carrière de pitre, de lâche et de traître que son verbe mensonger lui a permis d'accomplir.

Pitre, Henriot l'était par son éloquence cynique, son acharnement à faire croire à ses auditeurs qu'il disait toujours la même chose, poursuivait le même but, en se contredisant sans cesse, à l'image de son maître Hitler.

Lâche, Henriot l'était par ses vociférantes accusations de studio contre les plus purs et les plus braves figures de la résistance active, contre le maquis de Haute-Savoie et, dérision, contre les vrais français qu'il prétendait "éclairer et sauver".

Traître, Henriot le prouve par toute sa carrière: sa présence honteuse à la Chambre, son prétendu soutien à la République contre les "vendus d'extrême-gauche", alors qu'il faisait déjà partie de la 5ème colonne avec les Pétain, Laval, Déat, Darnand, Doriot, terrible équipe qui ne s'éleva contre la guerre que quand elle fut perdue.

Le pitre, le traître, le lâche Philippe Henriot ne trompera plus le peuple de France. De hardis patriotes n'ont pas hésité, au péril de leur vie, à éteindre à tout jamais le verbe mensonger et malfaisant d'un traître; donnant en ces journées historiques à la France toute entière l'exemple du châtiment qui les frappera tous.

Pétain, Laval, Déat, Darnand, Doriot... continuez à vociférer contre la France sous couvert de votre faux patriotisme et de votre fausse gloire, faîtes encore à la France le don de vos immondes personnes. Elle vient de vous prouver qu'elle s'en rappellera. Vos personnes sont à elle. Elle saura les châtier.

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Cherbourg vient d'être libérer (SIC), malgré l'opiniâtre résistance ennemie ouvrant aux alliés la perspective de grandes opérations et au peuple tout entier l'espoir de sa prochaine libération totale. En Italie, la glorieuse armée française vient de libérer l'île d'Elbe et la ville de Sienne se rapprochant chaque jour davantage de la frontière de la Patrie. En URSS, la libération de Viborg, Vitebst, Minsk, etc... confirme la déroute allemande, promet l'invasion prochaine du Reich, la destruction du nazisme et la paix pour le Monde.

Photocopie de l'Insurrectionnel, journal local (Concarneau) du Front National, n°2, 14 juillet 1944 (archives Pierre Le Rose)

Photocopie de l'Insurrectionnel, journal local (Concarneau) du Front National, n°2, 14 juillet 1944 (archives Pierre Le Rose)

Résistance bretonne: L'insurrectionnel, organe local du Front National de Libération, juillet 1944 (Archives Pierre Le Rose)

Le deuxième numéro de "L'Insurrectionnel", daté de 4 jours après, le vendredi 14 juillet 1944, est un peu plus localisé. On y trouve par exemple en page deux une attaque contre le maire de Concarneau installée par Vichy en lieu et place de la municipalité de Front Populaire (avec un maire communiste) et la police:

"Notre Maire est un dictateur.

Les boulangers de notre ville ont fait du pain blanc prétend la rumeur publique. Ce n'est pas vrai réplique Aubert (notre Maire paraît-il), la preuve: un seul boulanger a eu une amende. Mais comment veut-il que la police qui mange du pain blanc donne une amende à ses fournisseurs?

De plus Ped Youn profite de l'occasion pour nous vanter les charmes de ses employés impolis et moqueurs et pour menacer d'amendes dictatoriales quiconque prétendra le contraire.

Pourquoi voulez-vous Monsieur Aubert que la population ait confiance dans une municipalité qu'elle n'a pas élue et ne connait pas.

La population pense de vous Monsieur Aubert ce qu'elle pense de Vichy. Vous ne l'en empêcherez pas. C'est la rançon de ce que vous croyez votre gloire".

Et la relation d'un massacre nazi contre la Résistance au Faouet:

"La Fosse du Faouet.

Dans la petite commune du Faouet, les assassins nazis ont tués en pleine nuit passé (SIC) cent français cent français qu'ils ont enterré dans une fosse commune. Parmi les victimes, il y avait une jeune fille et deux religieuse (SIC). Voici une signature aux crimes de Katyn".

La première page éditoriale est tout entier consacrée, avec une ouverture sur les couplets censurés de la Marseillaise ("Quoi! Ces cohortes étrangères/ Feraient la loi dans nos foyers:/ Quoi! ces phalanges mercenaires/ Terrasseraient nos fiers guerriers!/ Grand Dieu! par des mains enchaînées/ Nos fronts sous le joug se ploieraient/ De vils despotes deviendraient/ Les maîtres de nos destinées!") à un parallèle et à une identification entre la Résistance et les Soldats de l'An II, et entre le châtiment des partisans de l'Ancien Régime et de la servitude pendant la Grande Révolution et ceux de la Collaboration et de Vichy:

"Rêvez Philippe Pétain au tyran Louis XVI qui correspondait avec l'ennemi et s'enfuyait vers lui pendant que le sang des soldats français coulait à flot.

Rêvez Pierre Laval au sort du duc d'Orléans qui périt sur l'échafaud après avoir voté la mort de son cousin le roi" ...

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6 mai 2020 3 06 /05 /mai /2020 12:27
Commémoration de la victoire du 8 Mai 1945 : appel pour les 75 ans du 8 Mai 1945

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6 mai 2020 3 06 /05 /mai /2020 12:21
La Danse (1925) - Picasso

La Danse (1925) - Picasso

Ce printemps, la musique n’est pas à la fête, et pourtant…

 

48e jour de confinement. Opinion.

Chronique d’un échange entre un artiste et un pacifiste, confinés en Finistère et en Ille-et-Vilaine.

 

... avant les annonces du 6 mai du président Macron sur la culture.

 

Point n’est besoin d’attendre les annonces de l’Élysée de ce mercredi concernant la culture, dont nous devinons déjà la nature gestionnaire et administrative. Encore une fois, on annonce des annonces. Nous avons de la part de nos responsables politiques surtout des mots, des éléments de langage, néanmoins accompagnés de mesures exceptionnelles décidées de manière autoritaire, sans concertation véritable, des outils qui ont pour nom : décrets, lois, ordonnances, règlements, brigades, amendes, sanctions, directives, circulaires… Alors que nous manquons de masques, de tests et de respirateurs, d’aide aux personnes âgées ou à risque. Face à ces lacunes, pour certaines inadmissibles, quelle signification donner, au-delà du respect nécessaire des consignes sanitaires, à l’expérience de discipline et civisme des citoyens, face à un test d’obéissance et de soumission à l’autorité, « inédit » comme l’affirme le cinéaste Gérard Mordillat. Un test qui est renouvelé et réinventé de jour en jour au fil des annonces médiatiques du Président et du Gouvernement. Ce test va t-il se poursuivre encore longtemps selon la dynamique de surenchère et à grand renforts de moyens technologiques contrôlés par le pouvoir. Tout ceci renforce chaque jour un autoritarisme exagéré et pas forcément responsabilisant. Nous sommes citoyens, nous attendons des mesures sanitaires s’appuyant sur le code de la santé publique et pas des mesures autoritaires voire militaires découlant d’un régime d’exception prolongé susceptible de porter atteinte aux libertés individuelles et collectives et qui peut être l’antichambre d’une défaillance politique et démocratique

La musique (et l’art en général) est souvent qualifiée de langage universel. Les artistes pratiquent un internationalisme au quotidien, mélanges de traditions, de cultures, de nationalités: aujourd’hui le contrôle de la circulation des individus, le système de visas et contrôle des frontières, remet en cause toute une pratique d’échanges à laquelle nous étions naturellement habitués et attachés.

 

Dans les professions du spectacle, l’anxiété prime du fait :

  • des informations de l’Etat, désordonnées, incomplètes et souvent incohérentes concernant cette branche d’activités sans cadre ni perspectives réfléchies,

  • que l’introduction d’une date butoir de dé-confinement amène une série de questions anxiogènes, car n’apportant que des questionnements et peu de réponses à court terme

  • qu’aux interrogations sans réponses concernant l’avenir de la culture en tant qu’activité à part entière de notre société, s’ajoute la certitude et la conscience de la communauté artistique que cet épisode va générer de nombreuses victimes, des dommages collatéraux, psychosociaux qui concerneront d’ailleurs toutes les professions, toutes les tranches d’âges, toutes les classes sociales à l’heure où des disparités et inégalités sont déjà identifiés et où des professions entières sont déjà en situation de survie.

 

Un battement d’aile d’un papillon matérialisé par un morceau d ’ARN parvenu de Chine ou peut-être d’Amazonie, nous a fait découvrir ici que de grands événements annuels parfois festivaliers, de grandes machines à l’origine de produits culturels à succès se sont effondrées. Demain la culture saura-t-elle, comme cela a été le cas tout au long de l’histoire, s’inventer, s’adapter ?

« Gouverner c’est prévoir », dit la maxime. Notre président semble suivre d’autres préceptes, ce que la gestion des masques, des tests et la gestion l’hôpital semble confirmer.

Pouvoir, rôle de l’art et de la musique en particulier, pour créer du lien social, de la résilience, de la capacité à rapprocher. Qu’en est-il quand on parle de distanciation physique et de distanciation sociale ?

Le numérique présenté comme solution quasi universelle, même dans le domaine de la culture, permettra-t-il d’aller au-delà de cette nouvelle forme de pensée unique qu’induit le numérique, via ses applications, alors que les grandes firmes qui y sont au centre exercent à la vue de tous, un contrôle qui se déploie de la Silicon Valley jusqu’à Versailles ?

Alors que la logique du « clic », adapté à une gestion qui ne reconnait que le « j’aime – j’aime pas», favorise un modèle de pensée binaire par excellence qui ne semble pouvoir comptabiliser que des sommes de clics ? Par contre, parallèlement et subrepticement, il permet de tracer à travers des algorithmes secrets, des réalités plus individuelles, plus complexes et de les exploiter au bénéfice d’un marché et des profits qui vont avec.

Quand une vidéo qui recueille de nombreuses vues, (nous parlons seulement de ‘vues’ pas de lecture), devient ‘virale’ (tiens, tiens) il y a de quoi s’interroger.

Les artistes et les intermittents dans la diversité de leurs métiers sont souvent des travailleurs invisibles de la culture et du spectacle vivant, comme l’est la production non quantifiée des richesses produites par les bénévoles de nos associations, les militants, tous ces enthousiastes et passionnés divers. Ces productions de richesses n’ont pas leur place dans la notion de PIB dont le calcul ne répond qu’à des règles comptables étriquées.

Notre modèle culturel productiviste doit être questionné afin d’inventer quelque chose de nouveau, et non pas reproduire systématiquement ces événements rituels, saisonniers et touristiques, prioritairement économiques, d’un monde d’avant. Comment prendre en compte des échelles plus humaines, plus diversifiées et originales, en respect de tous les talents d’ici ou d’ailleurs dans la recherche permanente de la beauté et de la qualité ? Comment ancrer les créations dans leurs territoires avec leurs identités, leurs spécificités, leur caractère plus populaire ? Comment développer les échanges internationaux actuellement gelés mais pourtant nécessaires pour faire vivre les créations multiculturelles, les échanges et coopérations facteur de qualité, de compréhension mutuelle, de respect et de paix.

Construire la paix ne se fera jamais sans la culture, l’éducation, sans ces artisans de l’art, ces femmes et hommes dont le domaine est « les œuvres de l’esprit, du corps, du geste, de la parole… », alliés à tous ces bénévoles, militants, passionnés qui les accompagnent. Ce qui implique des choix budgétaires de l’Etat : de nouvelles armes nucléaires ou culture et bien-être ? Il est certain que la pensée, la créativité, l’engagement citoyen ne vont pas connaître de récession mais vont être confrontées à des obstacles économiques voire antidémocratiques, créant des difficultés inédites quant à leur expression et diffusion. Il est urgent de réfléchir ensemble pour mieux réagir et agir.

 

Tout comme la liberté et la démocratie, la pensée et l’art ne peuvent pas, ne doivent pas être confinés.

 

Pol Huellou,

Artiste musicien, syndicaliste

 

Roland Nivet,

Militant pour la Paix en Bretagne.

 

 

Pol Huellou et Daniel Le Bigot à la fête du Viaduc 2018

Pol Huellou et Daniel Le Bigot à la fête du Viaduc 2018

Roland Nivet

Roland Nivet

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