Drôles de mœurs politiques ! Quelques heures seulement avant de changer de premier ministre, le président de la République convoque la presse régionale, chargée d’imprimer ses mots. Ceux du sang, de la sueur et des larmes. « La rentrée sera difficile, il faut s’y préparer » : tel est son message. Il n’a pas précisé « surtout pour les classes populaires », mais les détenteurs de capitaux auront compris que cette prédiction ne les concernait guère.
Sans débat, sans bilan, sans analyse publique du scrutin municipal et n’ayant retenu de ce dernier que la forte résistance de la droite, il refuse d’écouter le grand silence des urnes qui confine à la sécession civique. Peu lui importe l’expression majoritaire d’un peuple qui n’est plus dupe de rien et cherche à se débarrasser d’un système qui l’étouffe et le spolie, tandis que les puissants ripaillent à la table du festin. Le problème de M. Macron n’est pas le pays, les travailleurs, l’avenir des jeunes, mais sa réélection dans deux ans. Voilà ce que cachent les mots « nouvelle phase du quinquennat ».
Il échoit à M. Castex, fortement recommandé par M. Sarkozy, de la mener à partir des orientations du monarque et de son obsession à servir les intérêts du capital, alors que les ordonnances dérogeant au droit commun prises pendant le confinement sont toujours en vigueur. Il s’agit d’arrimer la politique du côté droit et d’empêcher un candidat de droite d’émerger d’ici à l’élection présidentielle.
La seconde signification, la plus importante et liée à la première, réside dans la volonté de renforcer la présidentialisation du pouvoir dans des proportions jusqu’ici inconnues. Réputé fin technicien, connaisseur des rouages étatiques, fin politique proche des territoires, M. Castex aura pour mission de préparer les élections régionales et départementales dans la perspective de la présidentielle. Il n’aura pas à mettre en œuvre la politique d’un gouvernement en débat avec le Parlement, mais bien celle décidée depuis le palais présidentiel. La fonction constitutionnelle de premier ministre est ainsi sacrifiée à l’aune d’une prétendue « efficacité » et au mépris des principes démocratiques. Et il faudra attendre l’adresse du président à la nation, le 14 juillet, pour que le premier ministre soit autorisé à prononcer son discours de politique générale. Du jamais-vu !
C’est donc le président, et lui seul, qui conduira la politique de la nation sans, qui plus est, avoir de comptes à rendre devant le Parlement, de toute façon totalement caporalisé. Le scénario du duel Macron-Le Pen va sans doute être réactivé car on sait en haut lieu la nécessité d’un épouvantail pour garantir une réélection et surtout pour faire avaler les destructions sociales envisagées, dont la réactivation d’une contre-réforme des retraites.
Déjà, le vieux refrain selon lequel « il n’y a pas d’argent magique » est répété en boucle alors que des milliards ont été débloqués pour venir en aide aux grandes entreprises qui multiplient pourtant les plans de licenciement. Les envolées lyriques sur de possibles « nationalisations » au début de la crise sanitaire ont laissé place au « laisser-faire » actionnarial arrosé d’argent public. Airbus, Renault, Alcatel, Air France, Smart et tant d’autres : combien de salariés dans les entreprises directement concernées et la sous-traitance vont aller rejoindre la cohorte de chômeurs sans que l’État ne daigne intervenir autrement qu’en garantissant, grâce aux aides publiques, les performances financières des grands groupes ? Combien de jeunes sur le carreau ?
La crise sanitaire sert ainsi de prétexte pour imposer l’allongement de la durée du temps de travail, l’une des priorités de cette fin de quinquennat, tandis que les privés d’emploi seront amputés de leurs droits. Le pouvoir entend ainsi mener une guerre sociale soutenue. Pour s’y opposer victorieusement, l’été doit servir à préparer un indispensable automne de luttes, mais aussi à construire un autre cap politique pour faire émerger une majorité de changement social, écologique et démocratique.
L’Académie des sciences préoccupée des conséquences du changement climatique, alors que l’accord de Paris apparaît comme étant déjà hors de portée, a consacré un colloque à examiner les possibilités pour faire face.
*Ivan Lavallée est directeur de la rédaction de Progressistes
**Geoffrey Bodenhausen est chimiste, professeur à l’ENS
Dans l’atmosphère feutrée de l’auditorium André-et-Liliane-Bettencourt, l’Académie des sciences a organisé les 28 et 29 janvier 2020 un colloque consacré à la crise climatique.Nous revenons ici sur ces deux journées, dont les organisateurs principaux furent Sébastien Balibar, Jean Jouzel et Hervé Le Treut. Le colloque était introduit comme suit :
« Notre planète se réchauffe, l’acidité des océans augmente, la sécheresse sévit par-ci et les pluies torrentielles par-là, les forêts prennent feu, les ouragans battent tous leurs records, les glaciers fondent, la biodiversité recule… »
Réunis à Paris en 2015 pour la 21ème édition de la COP (conférence des parties), les pays du monde entier avaient reconnu la responsabilité humaine dans ce changement climatique et proposé de limiter le réchauffement nettement en dessous de 2 °C par rapport aux années 1880-1900. Pour y parvenir, chaque pays avait présenté des transitions énergétiques ambitieuses. Mais quatre ans plus tard, les transports, l’habitat, l’activité industrielle et agricole émettent toujours plus de gaz à effet de serre, et l’objectif semble hors d’atteinte. Il faudra s’adapter au réchauffement, mais les transitions énergétiques doivent être engagées d’urgence sur la base de solutions réalistes. Cela nécessite des efforts solidaires, de la recherche et beaucoup d’information.
Au lendemain de la COP 25 tenue en Espagne sous la présidence du Chili, et à l’occasion de ce colloque ouvert à tous, l’Académie des sciences propose au public de venir débattre des problèmes scientifiques, sociaux et politiques qui se posent à nos sociétés. »Des vingt-quatre interventions nous avons relevé les propos particulièrement alarmants de Valérie Masson-Delmotte sur les mesures de température et les conséquences du réchauffement degré après degré. Nicolas Meilhan a fait remarquer que les malus sur les voitures lourdes étaient tout à fait inopérants, que la mode des SUV a complètement annulé les progrès de l’efficacité des moteurs thermiques, que les mesures d’émissions de CO2 se feront en laboratoire, et non en conditions réelles, jusqu’en 2030.
DES PERSPECTIVES
Nous avons aussi relevé les propos qui, à défaut d’être rassurants, ouvrent des perspectives nouvelles. Ainsi, Isabelle Czernichowski-Lauriol a parlé du captage et du stockage du CO2 à grande échelle ; Philippe Malebranche de l’Alliance solaire internationale, donnant une vision assez optimiste des sources d’énergie renouvelables (éoliennes et panneaux photovoltaïques), sans trop s’attarder toutefois sur les problèmes d’intermittence ni de la logistique associée (quantité de béton nécessaire, centrales à gaz de recouvrement…). Jean-Marie Tarascon a évoqué des batteries moins coûteuses basées sur des matières abondantes, équipées de circuits de diagnostic, voire d’autoréparation en cas de défaillances.
Yves Bréchet a brossé des perspectives du potentiel de la production électrique nucléaire en circuit fermé avec recyclage partiel des combustibles, qui permettrait de retarder l’épuisement de ressources non renouvelables de 100 à 1000 ans, sans émettre du CO2, ce qui rejoint le propos de Valérie Masson-Delmotte sur la nécessaire électrification massive des activités humaines.
Posant le problème de la globalisation prise comme une possible chance pour l’humanité, Mireille Delmas-Marty a brossé un tableau des ressources contestées du droit supranational (« flou, mou ou doux ») et d’une refondation des nations, qui ne seraient plus fondées sur un récit national plus ou moins mythologique mais sur une anticipation commune du futur sanctionnée par un droit international RCD, à savoir responsabilité commune et différenciée. Elle pose là de fait un problème fondamentalement politique auquel d’une façon où d’une autre l’humanité sera confrontée bon gré mal gré, et plus tôt que tard. Pierre Léna a appelé à une meilleure préparation des instituteurs et autres enseignants.
Céline Guivarch et Henri Waisman ont essayé de nous montrer à quoi pourrait ressembler un monde atteignant l’objectif de l’accord de Paris « de contenir l’élévation de la température moyenne de la planète nettement sous les deux degrés ». Hervé Le Treut a abordé l’évolution des territoires sous l’influence des changements climatiques. Il note que nous avons de moins en moins la possibilité de modifier significativement l’évolution climatique par nos actions locales. Il est donc nécessaire de nous adapter préventivement à des évolutions qui relèvent à la fois de la part déjà irrémédiable des changements à venir et des retards ou échecs possibles des actions internationales. Les territoires ont dans ce cadre un rôle privilégié à jouer.
LE FONCTIONNEMENT DU SYSTÈME CLIMATIQUE
Anny Cazenave a discuté du fonctionnement complexe du système climatique et de son évolution sous l’effet des forçages naturels et anthropiques, ainsi que des impacts du changement climatique sur les systèmes naturels et les sociétés humaines, les grands organismes internationaux et les agences spatiales que nombre de pays ont mis en place depuis environ trois décennies, qui fournissent une grande variété de systèmes d’observation de paramètres climatiques, aux échelles globales, régionales et locales. Ainsi, le GCOS (Global Climate Observing System) a permis de définir plusieurs dizaines de variables climatiques, essentielles appelées ECV (Essential Climate Variables), devant être observées de façon très précise sur le long terme, depuis l’espace ou du sol, pour mieux comprendre les processus en jeu et leurs interactions, et valider les modèles simulant les évolutions futures. Jean-Pierre Gattuso évoqua les services que nous rendent les organismes et les écosystèmes marins, soulignant les risques qu’ils encourent du fait de l’acidification de l’océan. Deux scénarios seront pris en compte : la poursuite des émissions de gaz à effet de serre (GES) sur le rythme actuel et leur diminution de manière à limiter la hausse de la température de la planète au-dessous 2 °C d’ici à 2100, en adéquation avec l’accord de Paris.
Le niveau de l’océan est monté de 5 cm en un siècle. L’océan est à la fois un acteur et une victime des changements climatiques. Olivier Boucher disserta sur les modèles du climat et leurs limites. Ce propos est poursuivi par les interventions de Venkatrami Balaji, Sonia Seneviratine et Isabelle Chuine, qui précisa les technologies disponibles et la prise en compte des événements extrêmes. Elle a donné une perspective de ces événements extrêmes : ainsi, une augmentation moyenne de 1,5°C n’exclut pas des augmentations locales de 5, voire 8 °C. Isabelle Chuine a montré à quel point la biosphère est menacée, et comment les arbres et autres végétaux auront de la peine à migrer vers des latitudes plus clémentes.
UN PEU DE POLITIQUE TOUT DE MÊME
La rédaction de Progressistes, invitée et présente en force, a été frappé par l’absence de toute dimension politique des débats. Le terme « capitalisme » n’a pas été mentionné une seule fois, le terme « sociétal » permettant de masquer les enjeux réellement politiques. Les appels aux normes et aux règles qui devraient être édictées par les États n’ont jamais été accompagnés d’avertissements du fait que nombre de ces mêmes États sont tombés sous la coupe d’oligarques peu enclins à se battre pour la planète. L’enjeu qui apparut en filigrane tout au long des exposés est que la préservation du climat et de l’environnement est incompatible avec une vision à court terme à l’échelle d’un territoire ou d’un pays. La question se pose à l’échelle planétaire, comme relevé par Mireille Delmas-Marty, et nécessiterait une gestion à cette échelle et sur des constantes de temps incompatibles avec la boulimie d’accumulation de capital qui caractérise le système actuel de production et d’échanges. Mais, comme lors d’un célèbre procès,« la question ne sera pas posée ».
Ce sont là les limites de l’exercice, car si la technique et la science ne sont que des outils, c’est au niveau politique que ces outils doivent être mis en œuvre. Si le capital trouve profit dans le dérèglement climatique, alors il n’y a pas de raison pour qu’il actionne résolument lesdits outils. Une quinzaine de jeunes étudiantes et étudiants, emmenés par Serge Planton, avaient préparé quelques questions, assez timorées au demeurant, par exemple sur le rôle de l’expertise scientifique dans la parole politique. En effet, nombre de politiques émettent des avis, voire des injonctions, sans justification scientifique. Seule une question, du troisième groupe de jeunes intervenants, faisant allusion aux politiques publiques, aux innovations sociales et sociétales, aux conséquences de la sobriété choisie, a attiré quelques applaudissements. Les journées se sont conclues par quelques mondanités assez convenues de Cédric Villani, du prince de Monaco et de Laurent Fabius.
Albert Pennec (à gauche) et le poète morlaisien Jean-Albert Guennégan, lors l’ouverture de cette exposition de photos consacrées aux Gitans, durant tout l’été au Musée Yan' Dargent de Saint-Servais. | OUEST-FRANCE
Saint-Servais. Les gitans à l’honneur au Musée Yan’Dargent
Publié le 11/07/2020
Le Musée Yan' Dargent, à Saint-Servais (Finsitère) vient d’ouvrir ses portes au public. Jusqu’au 20 septembre 2020, il fera la part belle aux photos des Gitans, réalisées par le Landivisien Albert Pennec.
Si les travaux de l’église ne permettent pas cet été encore, la visite de l’édifice, le Musée Yan' Dargent offre toutefois aux visiteurs de découvrir tous les jours (sauf le jeudi), entre 14 h et 18 h, les trésors de l’enclos et de l’exposition consacrée aux photographies et ouvrages illustrés de Yan' Dargent. Notre coup de cœur est l’exposition Les Gitans, forte de 47 photos du photographe landivisien Albert Pennec. La plupart d’entre elles sont accompagnées par de superbes textes du poète morlaisien Jean-Albert Guennégan.
Amour pour un monde méconnu
À l’image du photographe, les visiteurs pourront faire voyager dans un monde méconnu. Comme Albert Pennec lui-même, dès 1976, lorsqu’il participa pour la première fois, pendant trois jours, à la convention que les gitans tenaient à Plounéour-Trez. Une rencontre qui déboucha sur de nombreuses autres, jusqu’aux pèlerinages aux Saintes-Maries-de-la-Mer, en 2018 et 2019. Des milliers de photos, parmi lesquelles le Landivisien a choisi près d’une cinquantaine. Il multiplie les techniques, de l’argentique au numérique, en passant par les photos en noir et blanc ou en couleur, les scans et les montages. De la procession de Sara aux scènes de rue, égayées par les guitares et les danses, en passant par la vie dans les roulottes et de superbes portraits, Albert Pennec a su magnifiquement montrer tout l’amour qu’il portait à cette communauté. Il y a rencontré Pauline, une jeune gitane landivisienne, dont les visiteurs pourront apprécier la grâce, dans une danse photographiée lors d’un pèlerinage aux Saintes- Maries. Albert Pennec, lors de l’ouverture de cette exposition, s’est dit « fier des textes de Jean-Albert Guennégan, qui a parfaitement compris la nature des clichés que je lui ai proposés, et superbement traduit l’émotion que je ressentais en les faisant ».
Le photographe landivisien aura aussi une exposition cet été dans le parc de Créac’h Kélenn. Elle était officiellement programmée le 16 mai dernier dans le cadre de l’opération « Photos en poésie ». L’occasion de découvrir 41 clichés : portraits d’enfants, de jeunes ou de mariés, mais également des pardons et voyages à Haïti et au Maroc. « Un aperçu de 53 années à accompagner la vie des gens. »
Donné favori de l’élection présidentielle du 6 septembre, Luis Arce, le candidat de gauche, est visé par d’opportunes plaintes pour « corruption ».
Désigner Evo Morales comme un « terroriste » et son camarade Luis Arce, favori de l’élection présidentielle du 6 septembre prochain, comme un corrompu, déclarer hors la loi leur parti, le Mouvement vers le socialisme (MAS), en vue des élections législatives. En Bolivie, le gouvernement de facto qui s’est emparé du pouvoir l’automne dernier est donné battu sur le terrain électoral et politique : il choisit donc la stratégie du harcèlement judiciaire déjà éprouvée en Amérique latine contre plusieurs anciens chefs d’État : Luis Ignacio Lula da Silva au Brésil, Rafael Correa en Équateur, Cristina Fernandez de Kirchner en Argentine. Objectif : laisser les putschistes et leurs alliés seuls en piste.
Evo Morales poursuivi pour « terrorisme »
Le 6 juillet, le procureur général a ainsi fait état de l’instruction d’une plainte pour « terrorisme » et « financement du terrorisme » contre l’ancien président Evo Morales, contraint de quitter le pouvoir et le pays sous la menace de la police et de l’armée, le 11 novembre dernier, après avoir été déclaré vainqueur de l’élection présidentielle – résultats contestés par ses adversaires sur la base de données truquées de l’Organisation des États américains (voir notre édition du 11 juin). Depuis le Mexique, première étape de son exil, accuse le parquet, il aurait commandité un « blocus alimentaire » et « l’encerclement » des chefs-lieux de région en suggérant au chef des cultivateurs de coca, Faustino Yutra, de hérisser les routes de barrages pendant le conflit postélectoral. Depuis Buenos Aires où il est aujourd’hui réfugié, Evo Morales, déjà poursuivi pour « sédition » et « fraude électorale », a fustigé une procédure « illégale », « inconstitutionnelle », relevant d’une « persécution politique systématique » orchestrée par l’exécutif de facto.
Autre cible de ces manigances politico-judiciaires : Luis Arce, candidat du MAS à l’élection présidentielle, crédité dans les derniers sondages de 42 % des intentions de vote, soit quinze points de plus que son adversaire de droite Carlos Mesa (27 %) et loin devant l’autoproclamée présidente par intérim Jeanine Añez (13 %). L’ancien ministre de l’Économie d’Evo Morales est visé par une plainte rendue publique le 30 juin dernier pour l’achat de deux programmes informatiques destinés à un fonds de pension public dont il présidait le conseil d’administration, commande publique qui aurait causé « un préjudice économique » à l’État. Il est par ailleurs accusé de « manquement à son devoir » dans une affaire de détournements présumés concernant le Fonds de développement pour les peuples indigènes et les communautés paysannes.
Le ministre de la Justice, Alvaro Coimbra, promet par ailleurs la relance prochaine d’une soixantaine de procès pour corruption présumée sous les mandats d’Evo Morales. Par contre, les innombrables affaires qui cernent la droite putschiste au pouvoir, comme le scandale des fausses factures établies pour l’achat, à prix d’or, de respirateurs (voir notre édition du 22 mai), tiendraient, elles, à des « complots » fomentés par le MAS. Le parti d’Evo Morales, qui détient toujours une large majorité dans chacune des deux chambres du Parlement bolivien, s’insurge contre un « coup d’État judiciaire » en préparation : « Le pari est de participer à une élection mais sans le principal concurrent. » Faute de pouvoir le battre loyalement, il s’agit d’écarter l’adversaire. Pour mieux ancrer le « retour au néolibéralisme » voulu par une droite raciste, intégriste, décidée à brader les ressources du pays et les services publics de première nécessité, dont la gauche a fait des biens communs relevant de la réponse aux « droits humains ».
Sommée de compléter sa déclaration d’intérêts, dans laquelle elle avait omis plusieurs mandats, la nouvelle ministre du Travail, bientôt en charge de la réforme des retraites, a des liaisons dangereuses avec le privé.
Élisabeth Borne a fort à faire. À 59 ans, l’ex-ministre de la Transition écologique hérite du portefeuille du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion. À son ancienne fonction, elle avait pour tâche de faire oublier François de Rugy, pincé en plein « homardgate ». Rue de Grenelle, elle devra faire mieux que Muriel Pénicaud, coutumière des boulettes et des « à peu près ». Surtout, l’ancienne directrice stratégique de la SNCF aura pour mission de remettre sur les rails la réforme honnie des retraites (précédemment portée par le ministère de la Santé), qu’Emmanuel Macron ne compte pas abandonner.
Omission de mandats
Mais Élisabeth Borne est rattrapée, depuis la fin juin, par des potentiels conflits d’intérêts. Le 23 juin, la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) a sommé la ministre de modifier sa déclaration d’intérêts. La raison ? Six mandats y ont été omis, liés pour la plupart à sa fonction antérieure de présidente-directrice générale de la RATP (transports parisiens), de mai 2015 à mai 2017.
L’affaire remonte à janvier dernier. L’hebdomadaire Marianne dévoilait qu’Élisabeth Borne n’avait pas indiqué, dans sa déclaration d’intérêts transmise à la HATVP, sa participation au conseil d’administration de l’Institut de la gestion déléguée (IGD), un lobby favorable à la délégation des services publics vers le privé. Ou, pour le dire plus clairement, à la privatisation. De quoi jeter une ombre sur l’action d’une ministre en charge des infrastructures stratégiques de l’État : Élisabeth Borne était déjà, en tant que secrétaire d’État aux Transports en 2018, à la manette de la réforme de la SNCF qui a ouvert le transport ferroviaire à la concurrence et acté l’abandon de son statut d’entreprise publique.
Fondée en 1996, l’IGD se présente comme un « organisme indépendant à but non lucratif » qui a pour objet « de promouvoir l’amélioration de la qualité et de la performance des services publics, notamment lorsque leur gestion est déléguée ». Dirigé par Hubert du Mesnil, également à la tête de la société en charge de la controversée ligne « euralpine » censée relier Lyon et Turin, ce lobby réunit dans son conseil d’administration des acteurs de la vie publique, des grandes entreprises privées du secteur de la construction et des établissements publics susceptibles de privatiser une partie de leurs activités, comme la SNCF ou la RATP.
Sur la défensive
Siègent pêle-mêle en son conseil d’administration Vinci, Eiffage, HSBC France, Bouygues Construction, Keolis, Veolia, Engie, mais aussi des personnalités politiques comme le maire de Troyes François Baroin, en sa qualité de président de l’Association des maires de France, Renaud Muselier (Régions de France) ou encore l’édile toulousain Jean-Luc Moudenc, président de France urbaine (association des grandes villes et métropoles).
Dans un premier temps, Élisabeth Borne, sur la défensive, avait taxé l’article de Marianne de « scandaleuses insinuations », affirmant « ne jamais avoir siégé au CA de cette fondation » et n’avoir commis aucune omission. « Cela n’a pas à figurer dans ma déclaration », avançait-elle, arguant que cela aurait été « automatiquement » relié à son poste au sein de la RATP. Certes, son successeur à la tête de la régie, Catherine Guillouard, y siège dorénavant, selon l’organigramme de l’IGD. Mais les rapports annuels du lobby exhumés par Marianne démontrent au contraire que le nom d’Élisabeth Borne figure bien au conseil d’administration et qu’elle avait été choisie, selon les statuts de l’IGD, « en fonction de ses compétences ».
Trois mois de sursis
Du reste, la décision de l’HATVP est un camouflet pour la nouvelle ministre du Travail. Elle dispose d’un délai de trois mois pour compléter sa déclaration. Parmi les cinq autres mandat omis, outre l’IGD, Élisabeth Borne appartenait aux conseils d’administration d’autres organismes, comme l’Atelier parisien d’urbanisme (Apur), la fédération d’entreprises Paris Île-de-France Capitale économique, la Fondation Groupe RATP et le comité stratégique de Fer de France.
Si la Haute Autorité estime toutefois que les « participations (omises dans la déclaration d’intérêts) ne sont pas de nature à caractériser un risque de conflit d’intérêts avec les fonctions de ministre, dès lors notamment que les intérêts en cause sont passés et que madame Borne participait à la plupart de ces organismes en raison de ses fonctions de présidente de la RATP », le parcours de la haut fonctionnaire montre des proximités avec des acteurs aux intérêts privés.
Marque de fabrique de la Macronie
Avant d’intégrer le casting gouvernemental en 2017, Élisabeth Borne, formée à l’École polytechnique et au Collège des ingénieurs, a fait un aller-retour dans sa carrière entre public et privé, entre cabinets politiques et conseil d’entreprise. Ainsi, entre 2002 et 2014, la retrouve-t-on tantôt à la SNCF, tantôt à l’urbanisme de la mairie de Paris, ou préfète de la Vienne, mais aussi directrice des concessions au sein du géant du BTP Eiffage, en 2007. Ces franchissements de la frontière public-privé sont une marque de fabrique de la Macronie : à l’image d’Emmanuel Macron qui est passé de la haute fonction publique à la banque Rothschild, ou bien de son secrétaire général de l’Élysée, Alexis Kohler, éphémère directeur financier chez MSC (fret maritime).
Le « dossier Borne » ne fait pas tant écho à l’affaire Jean-Paul Delevoye, qui avait, lui, dissimulé des rémunérations à l’HATVP, qu’il met en lumière une nouvelle fois les liaisons dangereuses entretenues entre le pouvoir et les puissances économiques privées. Et pose une question : après toutes ces polémiques, quand les ministres macronistes apprendront-ils enfin à être exhaustifs dans leur déclaration d’intérêts ?
Merci à nos camarades du Relecq Kerhuon d'avoir présenté et adopté ce voeu de soutien aux salariés de Hop! Aux élus de Guimaëc aussi d'avoir adopté à l'unanimité le même voeu que celui présenté à Morlaix. Le combat continue.
Emmanuel Macron a choisi Gérald Darmanin, soupçonné de viol, pour diriger le ministère de l’Intérieur. Il a désigné Éric Dupond-Moretti, pourfendeur du mouvement #MeToo, au poste de garde des Sceaux. Ces décisions scandalisent justement les féministes. C’est une gifle infligée aux luttes contre les violences sexistes et sexuelles.
Ces deux ministres chargés respectivement d’accompagner les fonctionnaires de police et la magistrature pour lutter contre les violences ne brillent pas par leur exemplarité. Comment faire confiance à un personnage comme Dupond-Moretti ? Il est dans le combat inverse de l’histoire de la libération des femmes.
Trois ans après l’onde de choc #MeToo, cette nouvelle équipe ne présage décidément rien de bon pour la lutte des violences faites aux femmes.
La section du Pays de Brest du PCF se joint à l'appel du Planning Familial , et donne rendez-vous vendredi 10 juillet à 18h30 , place de la Liberté à Brest pour toutes et tous ensemble, refuser la culture du viol et résister contre le patriarcat.
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Suite à l'annonce de la composition du nouveau gouvernement, nous féministes femmes et hommes sommes en colère.
En effet, Gérald Darmanin est nommé ministre de l’Intérieur, alors qu'il est accusé de viol, de harcèlement sexuel et d'abus de confiance. Le parquet a annoncé le 11 juin la reprise de l’enquête. L’accusé se retrouve à la tête des policières et policiers chargé.e.s d’accueillir et accompagner les femmes victimes de violence.
Eric Dupond-Moretti est nommé ministre de la justice. Avocat, il est ouvertement antiféministe. Surnommé l’Acquittator, la culture du viol alimente ses plaidoiries pour défendre violeurs, pédocriminels, proxénètes et accuse les victimes d’être consentante.
A l'appel du planning familial , rendez-vous vendredi 6 juillet à 18h30 , place de la Liberté à Brest pour, ensemble, refuser la culture du viol et résister contre le patriarcat.
Dans la liste des premières signataires figurent nos camarades : Laurence Cohen (sénatrice PCF), Hélène Bidard (adjointe PCF en charge de l'égalité femmes/ hommes à la mairie de Paris), Lorraine Questiaux (militante PCF et avocate féministe, Shirley Wirden (conseillère municipale PCF 4eme arrondissement à Paris).
Liban: La révolte populaire face à l'effondrement du pays
Face à l'explosion de la misère, plusieurs suicides ont suscité récemment l'émoi d'une large frange de la population libanaise. Le pays du Cèdre est dans la tourmente économique, sociale et politique.
Une situation de faillite
Depuis octobre 2019, le Liban connaît une véritable dégringolade économique et financière. L'endettement public représente 170% du PIB (84,4 milliards d'euros). Pour ces raisons, Beyrouth n'a pas honoré sa dette souveraine en mars, provoquant le premier défaut de paiement de son histoire. La Banque centrale et les banques privées affichent des pertes abyssales (100 milliards de dollars) et bloquent désormais l'argent des épargnants tout en favorisant la fuite massive des capitaux pour les privilégiés. La devise nationale s'est effondrée de 70% par rapport au dollar depuis le début de l'année. De plus, la nécessité de subvenir aux besoins des importations de première nécessité aggrave massivement l'endettement.
Dans ce contexte, la crise sociale atteint un niveau inégalé. Le chômage explose, le pouvoir d'achat s'effondre alors que 55% de la population vit sous le seuil de pauvreté. La faim a fait son retour accentuée par les pénuries alimentaires ou de médicaments. L'émigration prend de l'ampleur alors que les travailleurs immigrés africains et asiatiques sont jetés à la rue par leurs employeurs en toute impunité. Pour autant, l'argent des grandes fortunes continue de s'afficher avec insolence au grand jour.
Cette crise multiforme trouve ses racines dans la vague néolibérale qui a déferlé dans les années 1990 confortée par le système politique. Après la guerre civile, une reconstruction hyper-financiarisée a été entreprise par Rafiq Hariri. L'appareil productif a été bradé, les services publics de l'eau et de l'électricité liquidés tandis que l'endettement débutait. Ces dix dernières années, la croissance a été nulle générant des importations massives. En septembre 2019, avec l'éclatement de la bulle spéculative et la fuite des capitaux vers les banques occidentales, le Liban est entré dans une spirale apocalyptique.
L'incurie de l'establishment financier, étroitement lié à l'oligarchie politique corrompue, a dilapidé et pillé les richesses nationales. Le pouvoir, incarné par des chefs communautaires inchangés depuis trente ans, a privatisé les ressources publiques pour s'enrichir et entretenir la dépendance clientélaire. Ces caciques ont fait du Liban l'un des pays les plus inégalitaires du monde. Afin de maintenir ce racket institutionnalisé, la classe dominante est prête à détruire la société pour assurer sa survie.
L'économie rentière, le néolibéralisme, la faiblesse de l’État, le système communautaire et la complicité des pays occidentaux sont à l'origine de tous les maux dont souffrent le pays. La crise sanitaire du Covid-19 et le confinement ont accentué cette tendance.
La situation internationale pèse également lourdement. Avec la guerre en Syrie, le pays a dû faire face à l'arrivée massive de réfugiés, 1 à 1,5 million de personnes, pour une population de six millions d'habitants. Cela constitue une charge considérable pour la gestion des ressources publiques (écoles, hôpitaux) alors que la paralysie de l'économie syrienne constitue en retour un handicap supplémentaire.
Dans la débâcle, des incertitudes grandissantes
Face à cet abîme, les dirigeants politiques libanais ont d'abord tenu le discours du déni, ont eu recours aux vieilles combines et aux réflexes sectaires.
En février, après cent jours de contestation, le Premier ministre Saad Hariri a été contraint à la démission. Dans un nouveau tour de passe-passe coutumier, le président du Parlement, Nabih Berri, et le président Michel Aoun ont tenté d'imposer la candidature de Mohammad Safadi, un ancien ministre des Finances impliqué dans une kyrielle de scandales politico-financiers. Devant l'indignation de la rue, la manœuvre a échoué.
Sur un fond d'effondrement économique, Hassan Diab, le nouveau Premier ministre, a été désigné par toutes les factions pour faire face à la catastrophe. Ce dernier s'est empressé d'élaborer un plan d'économies drastiques et a évoqué une restructuration du secteur bancaire. Mais surtout, il s'est refusé à ponctionner les grandes fortunes pour présenter la facture au peuple libanais. Depuis, ce gouvernement laisse filer la situation.
Hassan Diab a fait appel au FMI dans l'espoir d'obtenir un soutien de dix milliards de dollars mais il a aussi demandé le déblocage de 11 milliards promis lors de la conférence du Cèdre (Paris, avril 2018). Les conditions que veut imposer le FMI pour l'obtention de prêts sont draconiennes et irréalistes. Pour ces raisons, les négociations n'ont pas abouti. La perspective d'un rôle accru de cette institution financière internationale suscite des oppositions au sein même du Liban. Le Hezbollah y voit la tutelle américaine alors que d'autres forces refusent que l'on s'intéresse de trop près à la gabegie du système bancaire. A l'heure actuelle, aucun pays n'a proposé une nouvelle aide au Liban.
La confrontation régionale entre les États-Unis et l'Iran pèse lourdement sur la situation visant particulièrement le Hezbollah, allié de l'Iran. Washington multiplie les pressions, tentant d'entraîner dans son sillage les puissances occidentales, considérant qu'aucune réforme ne peut aboutir tant que la formation d'Hassan Nasrallah, toujours auréolée de sa victoire contre Israël, demeure associée au pouvoir. Ainsi, D. Trump empêche la Banque centrale libanaise d'injecter des dollars en quantité suffisante sur le marché sous prétexte que le Hezbollah enverrait ces devises en Syrie. La loi "Caesar", récemment adoptée aux États-Unis, vise à étrangler le régime de Bachar al-Assad en empêchant tout investissement ou collaboration économique alors que les entrepreneurs libanais misaient sur la perspective d'une reconstruction pour sortir du marasme. Le "plan Trump" sur la Palestine est également un facteur de déstabilisation nourrissant les ingérences croissantes.
Dans tout le Liban la révolte populaire gronde. Des manifestations puissantes, pacifiques, intercommunautaires, exprimant un rejet viscéral d'un système politique à bout de course ont provoqué la démission de Saad Hariri en février. Les foules immenses réclamaient déjà un nouveau gouvernement qui ne soit pas lié aux partis.
Avec le déconfinement, l'accélération des difficultés, la rue recommence à bouillonner car la colère est plus vivace que jamais. On y retrouve les slogans anticonfessionnels appelant à l'unité face à la corruption et l'incurie. Mais l'agitation devient plus chaotique, délétère, parasitée par des calculs partisans. Certains rassemblements ont dégénéré en confrontations communautaires. Les mots d'ordre clivants ressurgissent dressant les quartiers les uns contre les autres. Les partis au pouvoir cherchent le chaos en manipulant et en infiltrant les manifestants.
Dans ce combat, le Parti communiste libanais est aux avant-postes de la lutte. Cela fait des années qu'il alerte sur la déliquescence des institutions et de l'économie du pays et qu'il appelle de ses vœux la mise en place de nouvelles institutions non-confessionnelles afin d'établir un État laïc pour trouver une issue qui conjugue indépendance, justice et paix.
Pascal TORRE
responsable adjoint du secteur international du PCF
chargé du Maghreb et du Moyen-Orient
En nommant Gérald Darmanin, accusé de viol, et Éric Dupond-Moretti, pourfendeur de #MeToo, le président oppose une fin de non-recevoir à l’exigence d’égalité.
Emmanuel Macron a choisi Gérald Darmanin, soupçonné de viol, pour diriger le ministère de l’Intérieur. Il a désigné Éric Dupond-Moretti, pourfendeur du mouvement #MeToo, au poste de garde des Sceaux. Ces décisions scandalisent les féministes. Pour elles, c’est une gifle infligée aux luttes contre les violences sexistes et sexuelles. L’indignation s’est exprimé dès mardi matin dans les rues parisiennes : « Un violeur à l’Intérieur, un complice à la Justice ! » ont scandé des jeunes militantes, près de la place Beauvau. Dans la foulée, un rassemblement s’est déroulé place de la Madeleine pour dénoncer ces nominations.
Gérald Darmanin est promu ministre de l’Intérieur au moment où la cour d’appel de Paris a ordonné la reprise des investigations concernant une accusation de viol, harcèlement sexuel et abus de confiance. Laura Jovignot, coordinatrice du mouvement #NousToutes, y voit une façon de faire perdurer la culture du viol : « Macron donne des responsabilités à un homme accusé de viol, c’est délégitimer la parole des victimes, entretenir son impunité. Des militantes font un parallèle avec le césar donné à Roman Polanski. La République française, c’est le pays de la banalisation des violences faites aux femmes. » Pour la féministe, c’est la légitimité même du ministre qui est en cause : « Gérald Darmanin n’est pas crédible pour évoquer la protection des femmes et leur intégrité physique. Comment peuvent-elles déposer plainte dans un commissariat quand leur patron est lui-même accusé de viol ? Nous demandons sa démission, et nous attendons une réaction de Marlène Schiappa. » L’ex-secrétaire d’État auprès du premier ministre en charge de l’égalité femmes-hommes est reléguée au rang de supplétive de Gérald Darmanin à Beauvau, sur le dossier de la « citoyenneté ». Tout un symbole.
L’ancienne ministre déléguée aux droits des femmes, Laurence Rossignol, juge, elle aussi, que ces attributions de postes posent « un très gros problème, parce que, au minimum, ces deux hommes n’ont aucun engagement sur ces sujets ». C’est même tout l’inverse pour le nouveau ministre de la Justice qui s’est opposé à la création du délit d’outrage sexiste. Éric Dupond-Moretti a même manifesté son mépris pour le mouvement #MeToo. « À mon époque, quand une fille refusait vos avances, on appelait ça un râteau ; de nos jours, on appelle ça un délit. Quand c’est non, c’est non, on est bien d’accord. Mais comment fait-on pour rouler un patin aujourd’hui ? On adresse un courrier recommandé AR et on attend la réponse ? » assure-t-il dans un entretien accordé à QG magazine. Interrogé sur l’affaire Weinstein et son effet miroir sur la société, il répond : « Écoutez, tous les hommes ne sont pas des prédateurs, même s’il y en a. (…). Mais il y a aussi des femmes que le pouvoir fait bander. La starlette qui va voir un producteur célèbre et lui dit “ je veux devenir une star”, et l’autre qui lui répond “d’accord, mais tu couches”, si elle couche, ce n’est pas un viol, c’est une promotion canapé. »
La sénatrice PCF Laurence Cohen s’inquiète également : « Ces deux ministres chargés respectivement d’accompagner les fonctionnaires de police et la magistrature pour lutter contre les violences ne brillent pas par leur exemplarité. Comment faire confiance à un personnage comme Dupond-Moretti ? Il est dans le combat inverse de l’histoire de la libération des femmes. » Dans une moindre mesure, la communiste critique aussi l’arrivée au gouvernement de la PDG Élisabeth Moreno. La nouvelle ministre déléguée chargée de l’égalité femmes-hommes défend les « blagues à la machine à café » : « Je ne veux surtout pas que les hommes se sentent gênés, expliquait-elle en 2018 lors d’un entretien à l’école de commerce Groupe Ionis, car ils auraient le sentiment qu’il n’y en a que pour les femmes ! Les blagues à la machine à café sont très importantes, car il ne faut pas qu’on se sente verrouillé et qu’on ne puisse plus s’exprimer. Je ne veux pas d’un climat de défiance où le sexisme met tout le monde mal à l’aise. » Trois ans après l’onde de choc #MeToo, cette nouvelle équipe ne présage décidément rien de bon pour la lutte des violences faites aux femmes.
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Favoriser l'expression des idées de transformation sociale du parti communiste.
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