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21 juin 2015 7 21 /06 /juin /2015 05:34

Michel Kerninon est un ancien journaliste du Télégramme, militant syndical, qui intervient encore très régulièrement dans le courrier des lecteurs sur le site internet. Il vit dans la région de Morlaix et a adressé cette tribune pleine de lucidité au "Chiffon Rouge".

LA REPUBLIQUE EN DANGER

19 JUIN 2015 | PAR MICHEL KERNINON

La peur de la défaite électorale tétanise des deux partis qui se passent le relais du témoin de la direction du pays depuis 20 ans. Cette hantise les rend abouliques et absolument inefficaces à assurer la gestion du pays sur le plan social et économique. Cette impuissance structurelle à rétablir l'égalité et la justice est un poison pour le pays.

La situation présente augure d'une rupture identitaire sociale, -(élections ou pas)- et le séisme pourrait se produire peut-être à la faveur d'une étincelle sociale plus inacceptable que les précédentes ou d'un drame imprévisible. Le pays et sa population paient le prix fort de leur passivité en matière de solidarité. On ressent un abandon progressif de la cohésion sociale nationale que, récemment, semblait avoir pu ranimer, et très furtivement, le drame du 11 janvier dernier.

La raison de cette situation est évidemment le record du chômage de masse, structurel et inexorablement croissant. Et la conséquence directe, qui est la montée de l'insécurité sociale, la précarité s'étend depuis maintenant une dizaine d'années. La fracture sociale touche plusieurs générations, de jeunes adultes à qui est interdite l'activité professionnelle, comme des adultes dans la force de l'âge chassés prématurément du marché du travail. Avant même d'envisager une retraite de plus en plus incertaine. Et à quel âge d'ailleurs la retraite et à quelles conditions ?

L'incendie social qui couve se répand donc plus intensivement depuis une dizaine d'années. La hausse dramatique et sans fin du chômage constitue un siège éjectable pour le pouvoir actuel. Le 49-3 tient lieu de dispositif d'urgence pour un pays en perdition. Mais il est surtout le cache misère de l'impuissance à sortir le pays de la crise où il s'enfonce.

Qui y croit donc à ce dispositif en forme d'usine à gaz ? Quelques patrons, peut-être, qui espèrent tirer profit du système et d'ailleurs certains ont déjà beaucoup reçu de la manne publique. Mais le million d'emplois créés s'est affiché seulement sur la veste de Gattaz.

Cette loi quasi d'exception est extraite du néant au forceps constitutionnel du 49-3. La représentation nationale est en cela bafouée dans sa représentativité électorale. Et pour la deuxième fois en moins de trois mois.

Le " coup d'Etat permanent " que Mitterrand reprochait à De Gaulle revient donc à toute berzingue avec le socialo-hollandisme, néo-libéralisme à la sauce PS, pour lequel aucun d'entre nous n'a voté.

Le fourre-tout portant le nom de loi Macron manque d'imagination économique et de créativité sociale. Il est totalement dénué de la force que constituerait la recherche de justice sociale qui pourrait peut-être remobiliser le pays. Et le gouvernement Vals, au passage, a même réussi à introduire dans le dispositif quelques abaissements scélérats sur le Droit du travail et la protection sociale. Les salariés, les chercheurs d'emploi, sont traités a priori comme de futurs travailleurs jetabes. Ils n'ont rien à espérer de ce coup de force anti-social.

Que savent d'ailleurs des dirigeants du pays de la condition sociale des personnes en difficulté et de la France réelle ? Des difficultés quotidiennes de leurs concitoyens que savent-ils dans la caste politique ? Cet aveuglement qui permet même d'aller au match avec l'argent public sans se rendre compte de l'inanité d'un tel exploit... Pour ne pas revenir sur des indélicatesses à caractère financier et outrageants pour le peuple de certains malfrats dans la politique et les affaires, dont les noms s'égrènent au fil des années comme le chapelet d'offenses faites au peuple et à la démocratie.

C'est pour cela que les citoyens considèrent qu' un grand nombre de politiques, -élus ou désignés par le fait du prince-, comme de moins en moins légitimes. Non représentatifs. Inaptes, par calcul ou par impuissance, à défendre l'intérêt général qu'ils prétendent représenter.

L'emploi du 49-3 ne va pas améliorer leur légitimité aux yeux des électeurs. Nouveau coup de Jarnac antilégislatif, le 49-3 est désormais le symbole de l'impuissance de ce gouvernement à apporter une renaissance à notre société en crise sociale historique en raison d'un chômage inendigué. De plus en plus aux abois et récusé par le peuple, il s'affole à l'approche des échéances de décembre 2015, les élections régionales, et de 2017 ce grand chambardement présidentiel. Hollande en nommant et maintenant Valls piétine le programme social qu'il avaient promis et bafoue comme son prédécesseur la morale qu'il avait prétendu restaurer.

LA REPUBLIQUE EN DANGER

19 JUIN 2015 | PAR MICHEL KERNINON

La peur de la défaite électorale tétanise des deux partis qui se passent le relais du témoin de la direction du pays depuis 20 ans. Cette hantise les rend abouliques et absolument inefficaces à assurer la gestion du pays sur le plan social et économique. Cette impuissance structurelle à rétablir l'égalité et la justice est un poison pour le pays.

La situation présente augure d'une rupture identitaire sociale, -(élections ou pas)- et le séisme pourrait se produire peut-être à la faveur d'une étincelle sociale plus inacceptable que les précédentes ou d'un drame imprévisible. Le pays et sa population paient le prix fort de leur passivité en matière de solidarité. On ressent un abandon progressif de la cohésion sociale nationale que, récemment, semblait avoir pu ranimer, et très furtivement, le drame du 11 janvier dernier.

La raison de cette situation est évidemment le record du chômage de masse, structurel et inexorablement croissant. Et la conséquence directe, qui est la montée de l'insécurité sociale, la précarité s'étend depuis maintenant une dizaine d'années. La fracture sociale touche plusieurs générations, de jeunes adultes à qui est interdite l'activité professionnelle, comme des adultes dans la force de l'âge chassés prématurément du marché du travail. Avant même d'envisager une retraite de plus en plus incertaine. Et à quel âge d'ailleurs la retraite et à quelles conditions ?

L'incendie social qui couve se répand donc plus intensivement depuis une dizaine d'années. La hausse dramatique et sans fin du chômage constitue un siège éjectable pour le pouvoir actuel. Le 49-3 tient lieu de dispositif d'urgence pour un pays en perdition. Mais il est surtout le cache misère de l'impuissance à sortir le pays de la crise où il s'enfonce.

Qui y croit donc à ce dispositif en forme d'usine à gaz ? Quelques patrons, peut-être, qui espèrent tirer profit du système et d'ailleurs certains ont déjà beaucoup reçu de la manne publique. Mais le million d'emplois créés s'est affiché seulement sur la veste de Gattaz.

Cette loi quasi d'exception est extraite du néant au forceps constitutionnel du 49-3. La représentation nationale est en cela bafouée dans sa représentativité électorale. Et pour la deuxième fois en moins de trois mois.

Le " coup d'Etat permanent " que Mitterrand reprochait à De Gaulle revient donc à toute berzingue avec le socialo-hollandisme, néo-libéralisme à la sauce PS, pour lequel aucun d'entre nous n'a voté.

Le fourre-tout portant le nom de loi Macron manque d'imagination économique et de créativité sociale. Il est totalement dénué de la force que constituerait la recherche de justice sociale qui pourrait peut-être remobiliser le pays. Et le gouvernement Vals, au passage, a même réussi à introduire dans le dispositif quelques abaissements scélérats sur le Droit du travail et la protection sociale. Les salariés, les chercheurs d'emploi, sont traités a priori comme de futurs travailleurs jettabes. Ils n'ont rien à espérer de ce coup de force anti-social.

Que savent d'ailleurs des dirigeants du pays de la condition sociale des personnes en difficulté et de la France réelle ? Des difficultés quotidiennes de leurs concitoyens que savent-ils dans la caste politique ? Cet aveuglement qui permet même d'aller au match avec l'argent public sans se rendre compte de l'inanité d'un tel exploit... Pour ne pas revenir sur des indélicatesses à caractère financier et outrageants pour le peuple de certains malfrats dans la politique et les affaires, dont les noms s'égrènent au fil des années comme le chapelet d'offenses faites au peuple et à la démocratie.

C'est pour cela que les citoyens considèrent qu' un grand nombre de politiques, -élus ou désignés par le fait du prince-, comme de moins en moins légitimes. Non représentatifs. Inaptes, par calcul ou par impuissance, à défendre l'intérêt général qu'ils prétendent représenter.

L'emploi du 49-3 ne va pas améliorer leur légitimité aux yeux des électeurs. Nouveau coup de Jarnac antilégislatif, le 49-3 est désormais le symbole de l'impuissance de ce gouvernement à apporter une renaissance à notre société en crise sociale historique en raison d'un chômage inendigué. De plus en plus aux abois et récusé par le peuple, il s'affole à l'approche des échéances de décembre 2015, les élections régionales, et de 2017 ce grand chambardement présidentiel. Hollande en nommant et maintenant Valls piétine le programme social qu'il avaient promis et bafoue comme son prédécesseur la morale qu'il avait prétendu restaurer.

La République en danger, tribune de Michel Kerninon (publiée sur les blogs de Médiapart)
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20 juin 2015 6 20 /06 /juin /2015 14:00

Monsieur le Président de la République,

La crise grecque s'exacerbe de façon alarmante. Chaque jour qui passe peut, soit nous rapprocher d'un accord utile à toute l'Europe, soit d'une rupture dont personne ne peut prévoir les conséquences. L'intransigeance des principaux dirigeants européens peut nous conduire alors au bord de l'abîme. Il est aussi vital que pressant de sortir de ce piège. Le moment est crucial. La responsabilité de chaque acteur concerné est directement engagée. Il serait sordide -et au demeurant parfaitement vain- d'escompter une capitulation du gouvernement grec. La fidélité de celui-ci au mandat que lui a confié son peuple n'est pas un défaut mais un exemple à suivre. S'il refuse la compromission, il s'est, en revanche, montré prêt au compromis. Une solution à la fois digne et réaliste est donc à portée de la main. Le moment ultime est venu pour la concrétiser.

C'est dans ce contexte que nous vous lançons un appel solennel : la France ne peut, dans un tel moment, apparaître inerte sinon suiviste des puissants. Son message ne peut se réduire à un rappel docile des "règles" à respecter quand la maison brûle. D'autant que ces règles sont aujourd'hui massivement récusées par les peuples et reconnues contre-productives par nombre de leurs anciens protagonistes eux-mêmes.

Aujourd'hui, alors que la crise de confiance entre les citoyens et les institutions européennes est à son comble, c'est en se montrant capable d'entendre l'exigence de justice, de dignité et de souveraineté d'un peuple debout qu'un pays comme le nôtre sert la cause européenne bien comprise. A l'inverse, qui humilie la Grèce obère l'avenir de la construction européenne. Car le refus de l'austérité et l'aspiration démocratique sont aujourd'hui en Europe les attentes les plus partagées.

C'est pourquoi nous attendons de vous, que vous preniez une initiative politique de nature à débloquer les négociations entre l'"Eurogroup" et les autorités grecques. Nous n'évoquerons pas ici les transformations profondes à promouvoir en Europe qui font débat entre nous. L'acte urgent que nous vous demandons d'accomplir est de refuser de participer à la stratégie d'isolement de la Grèce, concernant en particulier le chantage financier et la nature des "réformes" exigées du gouvernement et du Parlement de ce pays. Apportez un soutien explicite aux mesures saines prises par les autorités grecques, telles que celles qui s'attaquent à la crise humanitaire en Grèce, ou qui permettent enfin de lutter contre l'évasion fiscale. Désolidarisez-vous en revanche nettement des exigences insoutenables de l'"Eurogroup" en matière de dérégulation du marché du travail, de révision du système des retraites ou de privatisations. Acceptez enfin le principe d'une renégociation de la dette grecque, dont une large part est notoirement illégitime.

Cette situation est sans précédent dans l'Union européenne. La France doit prendre la place qui est la sienne dans l'Histoire, celle-ci est aux côtés du peuple grec et de son gouvernement.

Signataires :

Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, président du PGE

Dominique Adenot, PCF, président de l'ANECR, maire de Champigny,

Pouria Amirshahi, député PS

François Asensi, député de Seine St Denis GDR, maire de Tremblay en France

Eliane Assassi, Présidente du groupe CRC au Sénat

Isabelle Attard, députée Nouvelle Donne

Clémentine Autain, porte parole d'Ensemble

Marinette Bache, Conseillère de Paris, RetS,

Guillaume Balas, député européen PS

Julien Bayou, porte parole EELV

Martine Billard, Bureau national du PG

Michel Billout, Sénateur CRC

Frédéric Boccara, économiste

Eric Bocquet, Sénateur CRC

Jean-François Bolzinger, syndicaliste

Marie George Buffet, députée GDR

Fanelie Carrey-Conte, députée PS

André Chassaigne, Président du groupe GDR,

Laurence Cohen, Sénatrice CRC

Eric Coquerel, coordinateur général du PG

Catherine Coutard, Vice présidente du MRC

Thomas Coutrot, Mouvement associatif,

Karima Delli, députée europénne EELV

Michèle Demessine, Sénatrice CRC

Bernard Devert, syndicaliste

Jean Pierre Dubois, militant associatif

Marc Dolez, député GDR

Hervé Falciani, lanceur d'alerte

Bastien Faudot, SN et porte-parole du MRC

Jean Pierre Fourré, Vice président honoraire Assemblée nationale, Ret S

Jacqueline Fraysse, Députée GDR

Elisabeth Gauthier, réseau Transform ! Europe

Liem Hoang Ngoc, socialiste affligé

Frédéric Hocquart, conseiller PS de Paris

Nordine Idir, secrétaire général Jeunes communistes

Lucien Jallamion, Secrétaire Général République et Socialisme

Michel Jallamion, Convergences des Services Publics

Eva Joly, députée européenne EELV

Pierre Khalfa, Co-président Fondation Copernic

Pierre Larrouturou, Nouvelle Donne

Jean Luc Laurent, député, maire de Kremlin Bicètre, Président du MRC,

Marie-Noelle Lienemann, Sénatrice PS

Patrick Le Hyaric, député européen GUE-NGL, directeur de l'Humanité

Emmanuel Maurel, député européen PS

Gus Massiah, mouvement social

Jean Luc Mélenchon, député européen GUE-NGL

Alain Obadia, PCF, Président fondation Gabriel Péri

Younous Omarjee, député européen GUE-NGL

Christian Picquet, Gauche Unitaire

Barbara Romagnan, députée PS

Sandrine Rousseau, porte-parole EELV

Anne Sabourin, PCF - Coordinatrice Forum européen des Alternatives

Lydia Samarbakhsh, PCF, responsable International

Nicolas Sansu, député GDR, maire de Vierzon

Laura Slimani, Présidente MJS, présidente jeunes socialistes européens

Aurélie Trouvé, militante associative

Marie-Christine Vergiat, députée européenne GUE-NGL

Francis Wurtz, PCF, député européen honoraire

Appel au président de la République: la place de la France est aux côtés du peuple grec
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20 juin 2015 6 20 /06 /juin /2015 13:59

Pour une liste de gauche de transformation sociale et écologique et de large rassemblement antilibéral aux régionales de 2015

Les élections régionales de 2015 vont se dérouler dans un contexte de crise sociale et politique aggravée par la politique néo-libérale mise en œuvre par François Hollande et Manuel Valls, particulièrement douloureuse pour les familles, les jeunes, les retraités et les collectivités locales, du fait notamment de la mise en œuvre d’une réforme territoriale anti-démocratique qui éloigne les citoyens des lieux de décision et met les territoires en concurrence.

Cette politique de soumission aux intérêts patronaux et financiers se traduit par une aggravation des inégalités, une défiance et une colère grandissante à l’égard du PS au pouvoir, qui se manifestent dans toutes les élections, avec corrélativement la montée de la droite et surtout de l’extrême-droite, sur fond d’abstention massive.

Cette crise économique et sociale due au renforcement de la domination du capitalisme financier sur tous les aspects de la vie sociale se traduit par l’aggravation des conditions de vie de la population en Bretagne, un chômage massif amplifié par la crise de l'agroalimentaire, par la désertification de certains territoires, notamment du centre et de l’ouest, qui subissent de plein fouet les suppressions de services publics et d'activités économiques.

Dans ce contexte, la responsabilité du PCF est de créer les conditions d’un large rassemblement antilibéral, en prenant pour point d’appui l’enracinement du Front de gauche sur tout le territoire de Bretagne, qui a montré de réelles possibilités lors du dernier scrutin départemental.

Mais nous ne bornons pas les limites de ce rassemblement aux contours du Front de gauche, les dernières élections ayant aussi montré la disponibilité de nombreuses forces opposées à l’austérité et porteuses d’une ambition de transformation sociale, des citoyens engagés, des syndicalistes, des écologistes, acteurs sociaux, militant-e-s antiracistes, et féministes, culturels, intellectuels, des socialistes en opposition avec la politique libérale du gouvernement.

Ce rassemblement se fera dans une esprit de résistance et d'innovation politique, sur la base d’un projet élaboré en commun, sur lequel les communistes ont commencé à travailler : un projet basé sur la démocratie d'implication citoyenne et l’égalité sur tout le territoire, un projet écologiste, porteur de propositions audacieuses en opposition avec la marchandisation des activités, en faveur d’une agriculture et d’une pêche non productivistes et valorisant le travail des hommes, mobilisant de nouveaux moyens financiers au service de l'emploi décent et de la formation, de promotion de tous les services publics.

Un projet solidaire qui porte au cœur de l'ambition de politique publique régionale la défense et l'extension des services publics et l’Humain d’abord.

Nous défendrons pour la Bretagne le projet d'une construction humaine ouverte et généreuse, loin d’un repli communautariste, porteuse de solidarités et de nouvelles coopérations avec les autres régions de France et du monde.

Dans un contexte général de domination des dogmes libéraux et de réduction de la dépense publique, de mise en concurrence des territoires, portée par la droite et le PS, de montée du vote FN dans l'électorat populaire, il est indispensable de construire une perspective politique qui donne de l'espoir, qui pose les jalons de l'émergence d'une nouvelle gauche.

Pour cela il faut pouvoir partir d'un repérage des besoins sociaux insatisfaits (santé, accompagnement du vieillissement, difficultés des jeunes, des associations, développement de la précarité, meilleur accès à la formation professionnelle pour tous les salariés, les précaires et les personnes exclues de l'emploi) et montrer les effets néfastes de la politique du gouvernement en montrant que d'autres politiques étaient possibles sans se concentrer uniquement sur les compétences régionales entendues de manière restrictive mais en envisageant l'ensemble des aspects de la vie des Bretons. Partir de là pour faire un travail d'explication autour des questions de l'utilisation de l'argent, des ressources disponibles mais accaparées par des intérêts privés.

Il faut retrouver dans l'élection régionale les communistes dans la lutte, pour expliquer les responsabilités de la crise et démontrer qu'un autre chemin est possible que celui de la régression sociale et démocratique portée par la droite et l'extrême-droite, régression sociale provoquée également par une politique gouvernementale qui tourne le dos aux valeurs et aux acquis de la gauche.

En Bretagne comme en France la gauche de transformation sociale doit se rassembler en se donnant de grandes ambitions.

C’est pourquoi nous nous prononçons pour les prochaines élections régionales en faveur d’une liste de la gauche d'émancipation, qui affronte les logiques capitalistes.

Ce choix nous met clairement en opposition avec les politiques d'austérité. Il nous donne de la visibilité, de la cohérence par rapport aux choix du Front de gauche aux élections précédentes. Il entre dans une dynamique nationale. Il nous permet de développer un véritable projet alternatif, radical, solidaire avec les forces européennes et internationales qui nous sont proches, ambitieux et réaliste à la fois. Et il nous démarque des membres du PS et de leurs alliés au pouvoir.

C’est le seul choix susceptible d’empêcher le retour de la droite en Bretagne, en se fondant sur des contenus véritablement de gauche.

Il n’exclut pas a priori un plus large rassemblement de deuxième tour, à condition de pouvoir travailler alors à ce que les contenus et les objectifs le permettent.

Notre ambition est de porter cet espoir dans la dynamique qui est en marche en Grèce, en Espagne, en Irlande, en Turquie. Ce rassemblement a vocation à devenir majoritaire, rien n’est écrit d’avance tant le mécontentement est grand à l’égard du pouvoir en place. Et la période n’exige-t-elle pas des positionnements forts et porteurs d’espoir ?

C’est pourquoi nous proposons, dans la période qui s’ouvre, de s’adresser à toutes les forces susceptibles de se retrouver autour d’un projet porteur d’une ambition ancrée à gauche, en commençant par nos amis du Front de gauche. Nous proposons de travailler à la constitution d’une liste indépendante du PS au premier tour des élections régionales, avec la volonté de candidatures largement ouvertes sur la société, dans l’esprit du rassemblement qu’a porté Podemos, avec de nombreux militants communistes, lors des dernières élections en Espagne.

Joël Gallais (secrétaire départemental du PCF Morbihan)

Ismaël Dupont (secrétaire départemental du PCF Finistère)

Denis Kermen (secrétaire départemental du PCF Ile et Vilaine)

Régionales de décembre 2015: pour une liste de transformation sociale et écologique et de large rassemblement antilibéral
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20 juin 2015 6 20 /06 /juin /2015 13:48

C'est pas la fin de la lutte... mais peut-être l'heure du début de la riposte pour les peuples européens.

C'était les 30 et 31 mai dernier le 1er Forum Européen des Alternatives à Paris, avec des ateliers thématiques disséminés dans la ville et des assemblées plénières sous un chapiteau place de la République. L'évènement, rappelant le climat des congrès de l'Internationale d'avant 1914, avec toutes les forces politiques, syndicales, associatives, intellectuelles, qui luttent contre la domination du capitalisme et de l'austérité partout en Europe et même dans le monde (il y avait des paysans boliviens, péruviens et du Sahara-Occidental au débat sur l'agriculture animé par le breton Xavier Compain), était organisé par le PCF et le Parti de la Gauche Européenne, présidé par Pierre Laurent, regroupant SYRISA (Grèce), Die Linke (Allemagne), Izquierda Unida (Espagne), le Sinn Fein (Irlande)., Rifondazione Comunista (Italie), Bloco de Esquerda (Portugal). Et bien d'autres encore...

On a discuté soutien à l'expérience de résistance de Syrisa et de la population en Grèce (la présidente du parlement grec était présente, le ministre des Finances et le porte-parole de Syrisa aussi), construction de l'alternative au néolibéralisme en Europe.

L'enjeu de la COP 21 et du Climat, d'une politique migratoire généreuse et humaine, soucieuse du droit d'asile et de la liberté de circulation, de la lutte contre la corruption, pour l'eau bien public, pour une agriculture paysanne et une alimentation de qualité pour tous, l'égalité homme-femme, la culture, la lutte contre le racisme et la domination des banques ont été autant de thèmes de débats de ce Forum Européen des Alternatives extrêmement riche et stimulant pour les participants.

Outre plusieurs personnalités du Front de Gauche (Clémentine Autin, Eric Coquerel, Marie-Christine Vergiat, Francis Wurtz, Pierre Laurent... Mélenchon a fait aussi une apparition le samedi), des frondeurs de la gauche du PS (Liem Hoang Ngoc), des écologistes (Emmanuelle Cosse), des responsables de Nouvelle Donne (Pierre Larroutourou), d'ATTAC, de la Fondation Copernic, d'associations comme Amnesty International, la JOC, RESF, la Cimade, des intellectuels (le très stimulant Gus Massiah notamment, du Forum Social Mondial) des syndicats d'émancipation français (CGT, Solidaires, FSU, Modef, Confédération Paysanne) ont participé à ces échanges.

5000 personnes ont vécu dans l'enthousiasme cette première européenne dans un climat de fraternité et de combativité mais évidemment, ce week-end là, les télés et les radios ont regardé ailleurs : le congrès de l'UMP, les démêlées de la famille Le Pen, c'était tellement plus intéressant. Cette gauche de rupture qui défend les intérêts du monde du travail, de l'égalité et de la civilisation en Europe, on préfère ne pas lui donner trop la parole, de peur que les peuples soumis à la dictature de la finance aient des idées de révolte.

Pour ma part, j'ai participé place de la République à deux débats sur le soutien à la Grèce, contre l'austérité et pour la démocratie, le samedi et le dimanche, à un débat sur « Un monde de mobilités : pour une nouvelle politique migratoire » animé par la députée européenne du Front de Gauche Marie-Christine Vergiat, à un débat sur « la démocratie contre les banques » et sur le financement des services publics en Europe. J'ai été particulièrement séduit d'entendre des paroles de lutte, de résistance, de perspectives politiques avec des accents et des idiomes grecs, espagnols, portugais, italiens, allemands, qui disent à la fois la richesse des expériences nationales de la gauche de transformation, l'universalité de notre combat, et la capacité à innover pour retrouver des bases populaires de lutte contre la domination des forces capitalistes.

Ismaël Dupont.

Forum européen des Alternatives des 30 et 31 mai : c'est pas la fin de la lutte, mais peut-être l'heure du début de la riposte pour les peuples européens
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20 juin 2015 6 20 /06 /juin /2015 13:46

Santé : non à la logique marchande

La loi Touraine, actuellement en cours de discussion au parlement, et dont la promulgation est prévue vers décembre, se situe toujours dans la ligne de logique marchande et de recherche du rendement. Elle élargit le pouvoir des directeurs généraux des ARS et va poursuivre, via notamment des fermetures de services dans les hôpitaux de proximité et des regroupements, les réductions d'emplois dans les hôpitaux publics. 22 000 nouvelles suppressions sont ainsi annoncées, et cela aura aussi des conséquences sur le niveau de l'emploi dans le secteur de la santé privée. On maintient le financement à l'activité qui plonge dans le rouge le budget des hôpitaux, comme les franchises et les forfaits hospitaliers. Les députés communistes ont voté contre la première version de cette loi Touraine le 14 avril 2015.

En effet, cette loi poursuit et aggrave la loi Bachelot HPST (hôpital/patient/santé/territoires) qui a supprimé toute forme de démocratie sanitaire. Une logique de l'offre de soins est ainsi substituée à la notion de besoins, avec une confusion des hôpitaux publics et des structures privées. Sans attendre que la loi soit définitivement adoptée, les ARS préparent déjà la mise en place des groupements hospitaliers des territoires (GHT) que cette loi veut imposer. Au niveau des remboursements, la distinction s'approfondit entre les soins dits vitaux ou essentiels, pris en charge par la protection sociale universelle, et les soins prétendument de confort, pris en charge par les mutuelles, avec l'instauration d'un système de santé à deux vitesses.

Parallèlement aucune démarche n'est entreprise pour limiter les profits et le pouvoir des laboratoires pharmaceutiques qui conçoivent le médicament essentiellement comme un rapport marchand: 3,8 milliards de dividendes pour SANOFI en 2014, soit 54% de son résultat prélevé par les actionnaires, des bénéfices réalisés grâce notamment aux remboursements de la sécurité sociale sans véritable contrôle public du prix et de la qualité des médicaments, comme de l'orientation de la recherche.

Les conséquences sur le territoire finistérien de cette logique d'austérité et de rentabilité dans l'hôpital public, qui contribue à hauteur de 3 milliards d'euros à la baisse des dépenses publiques (et en tout, 10 milliards d'économies dans la santé, à comparer aux 50 milliards d'euros de cadeaux au patronat accordés par Hollande, Valls et Macron) sont énormes : dégradation des conditions de travail et d'accueil des malades et des usagers, fermetures de services à Douarnenez et Concarneau, où de très belles mobilisations citoyennes s'organisent pour la défense de ces hôpitaux essentiels pour les territoires, plus de 300 emplois supprimés dans les hôpitaux de Brest, 22 emplois supprimés à l'hôpital de Morlaix, des mouvements sociaux un peu partout dans les EHPAD, les hôpitaux.

Les cliniques privées sont aussi impactées par ces logiques de rentabilité, comme le montre le transfert des activités de la clinique Kerléna à Roscoff ou la suppression et/ou le déménagement d'une centaine d'emplois.

La fédération du Parti Communiste du Finistère soutient pleinement les luttes des personnels de santé et des usagers dans les communes pour défendre des services de santé de qualité et combattre cette tendance à la dégradation continue et accélérée de notre système de santé sous l'influence des politiques libérales conduites par la droite et le PS. Pierre Laurent a rencontré dans son tour du Finistère en avril des médecins de l'hôpital de Douarnenez et des personnels de l'hôpital de Morlaix. Les communistes seront solidaires de toutes les actions pour défendre la qualité de la prise en charge des citoyens usagers dans les établissements de santé et les établissements pour personnes âgées.

Communiqué du PCF Finistère: Santé, non à la logique marchande
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20 juin 2015 6 20 /06 /juin /2015 13:44


Morlaix. Les opposants à la centrale occupent les affaires maritimes
http://www.ouest-france.fr/centrale-gaz-de-landi-les-opposants-occupent-les-affaires-maritimes-3494987

Morlaix. Les opposants à la centrale délogés de force
http://www.ouest-france.fr/morlaix-les-opposants-la-centrale-deloges-de-force-3495098

Morlaix: les opposants à la centrale évacués de force du bureau des affaires maritimes de Landivisiau
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17 juin 2015 3 17 /06 /juin /2015 14:09

Santé : non à la logique marchande

La loi Touraine, actuellement en cours de discussion au parlement, et dont la promulgation est prévue vers décembre, se situe toujours dans la ligne de logique marchande et de recherche du rendement. Elle va poursuivre les réductions d'emplois dans les hôpitaux publics. 22 000 nouvelles suppressions sont ainsi annoncées, et cela aura aussi des conséquences sur le niveau de l'emploi dans le secteur de la santé privée.

Cette loi poursuit et amplifie la loi Bachelot HPST (hôpital/patient/santé/territoires) qui a supprimé toute forme de démocratie sanitaire. Une logique de l'offre de soins est ainsi substituée à la notion de besoins, avec une confusion des hôpitaux publics et des structures privées. Sans attendre que la loi soit définitivement adoptée, les ARS préparent déjà la mise en place des groupements hospitaliers des territoires (GHT) que cette loi veut imposer.

La directrice de l'hôpital de Morlaix, de son côté, n'est pas en reste. Dans cette logique, elle a annoncé une série de mesures d'organisation qui vont impacter négativement le service public hospitalier. Avec un zèle non dissimulé, elle met en œuvre une recherche obstinée de réduction des moyens du service public de santé, en s'attaquant, dans un premier temps, aux droits des salariés en matière de réduction du temps de travail.

La première conséquence en est la suppression de 22 emplois équivalents temps plein à l'hôpital de Morlaix.

L'organisation des services s'en trouvera forcément affectée : problèmes de transmission, fin des équipes de nuit fixes, réduction des temps d'hospitalisation, etc.... Outre que cela dégradera encore les conditions de travail des agents, cela contribuera aussi à dégrader l'offre de soins à la population.

Pour sa part la section de Morlaix du PCF a soutenu totalement les actions engagées ces dernières semaines par les salariés de l'hôpital de Morlaix.

Elle invite les usagers et toute la population à continuer de le faire, et en particulier à participer à la manifestation qu'ils organisent jeudi prochain 25 juin à 10 h 30 devant la CPAM rue de Brest à Morlaix.

Samedi 20 juin, les militants de la section PCF du pays de Morlaix seront sur le marché de Morlaix pour informer et interpeller les citoyens sur cette question de la santé publique dégradée par les politiques libérales menées par le PS, comme auparavant par l'UMP.

Santé: non à la logique marchande (PCF pays de Morlaix)
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17 juin 2015 3 17 /06 /juin /2015 13:14

La semaine passée nous apprenions la suppression des activités de la clinique de Kerléna, propriété du groupe nantais Noble Age qui détient 50 établissements, spécialisée dans les soins de suite et de réadaptation, suite à une décision de transfert et de regroupement avec les cliniques de Keraudren et du Grand Large dans la région de Brest prenant effet dans 3 ans, en 2018. Les 98 salariés sont sous le choc! On les comprend: on peut craindre des suppressions d'emploi sèches liées à ce regroupement pour des raisons de rentabilité et il est difficile d'envisager un déménagement à 65 kilomètres quand on a fait sa vie, construit sa maison, quand on scolarise ses enfants dans la région de Roscoff. Pour la vie économique et sociale de toute la région, pour le confort des patients qui ont besoin de services de santé de proximité, ce serait une perte sèche. On peut expliquer de différentes manières ce transfert d'activité annoncé: volonté d'accroître la rentabilité, baisse du prix de la journée d'hospitalisation, absence de possibilités de réorganisation du service sur place pour s'adapter aux nouvelles normes de l'ARS, conséquence de la mise en examen pour soupçon de détournement à hauteur de 500 000€ de l'ancienne directrice... En tout cas, c'est une très mauvaise nouvelle pour la région et on espère que les citoyens du pays de Roscoff et de Morlaix, les élus aux responsabilité, les personnels mettront tout en œuvre pour empêcher cette destruction d'emploi et de service de santé à Roscoff.

A l'EHPAD Saint Nicolas de Roscoff, le personnel manifeste lui aussi son inquiétude sur le devenir de l'établissement, qui serait l'objet de tentatives de réorganisations visant des destructions d'emplois.

A Lanmeur, ce sont les salariés avec FO (la CFDT n'a pas suivi) qui ont exprimé leur inquiétude et leur mécontentement par rapport aux conditions de travail et aux risques de suppressions de poste dans le Centre de Santé. La direction reconnaît les conséquences de la politique de pressurisation de l'hôpital et des objectifs purement comptables de l'ARS: "l'augmentation de la charge de travail dans les secteurs de personnes âgées entraîne de la souffrance chez les agents. Ils sont au quotidien confrontés à la souffrance des résidents et des familles, confrontés aussi à la mort et à des prises en charge de plus en plus lourde. La question des financements est d'ordre national. Rien n'est défini actuellement pour la prise en charge des personnes âgées. Les budgets sont juste reconduits, à moyens constants, mais les dépenses augmentent malgré tout. La signature de la convention tripartite a été reportée, par l'ARS, dans de nombreux établissements car l'enveloppe budgétaire est insuffisante. La convention est donc reconduite de façon tacite".

A l'hôpital de Morlaix aussi la colère gronde face à la charge de travail croissante dans les services, la réforme des conditions d'obtention de RTT et du rythme journalier, la suppression de 23 emplois.

Partout, c'est les mêmes logiques de rentabilité et de baisse des dépenses publiques de santé qui viennent dénaturer et dégrader le service de soin, au détriment de l'humain.

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17 juin 2015 3 17 /06 /juin /2015 09:16

Par ailleurs, pour ceux qui ont Facebook (accessible également aux autres) n'hésitez pas à nous soutenir sur la page du mouvement où vous trouverez également plein d’informations.

Enfin vous pouvez toujours signer la pétition en ligne.

CE NE SONT PAS DES CRÉATIONS mais :
- 6 REDÉPLOIEMENTS des bibliothèques de quartier et du pôle reliure vers les Capucins, ce qui pèsera évidemment sur l'activité de ses bibliothèques (partenariats avec les écoles, les crèches, les assos...) et rendra plus difficile leur lien à la médiathèque centre.

- 5 INSCRIPTIONS AU TABLEAU DES EMPLOIS de collègues précaires des bibliothèques MAIS QUI FONT DÉJÀ UN TRAVAIL à 100% utile à l'équilibre et au fonctionnement du réseau actuel

- nous attendons encore des précisions sur le recrutement et la mise à disposition de 4 agents d'entretien supplémentaires qui sont le minimum pour entretenir 6 000m² de surfaces (publiques et bureaux ou magasins) supplémentaires.

En résumé : les élus Culture et Personnel, appuyés dorénavant par le Maire (qui ne voit aucune politique d'austérité dans tout ça), nous demandent d'ouvrir les Capucins => 4 500 m² d'ouverture publique supplémentaire, des services divers et plus importants (jeux, numériques, auditoriums...), l'ouverture du dimanche à se partager entre tous les agents du réseau AVEC LE MÊME NOMBRE DE POSTES QU'AUJOURD'HUI.

A ce niveau on ne peut plus considérer que c'est une méconnaissance du dossier, ce tour de passe-passe est un mensonge en connaissance de cause et réitéré.

Nous ne sommes pourtant pas en absence de productivité actuellement :

- réseau des bibliothèques de Brest : meilleur taux d'emprunts national

- citations régulières pour son organisation et ses innovations à l'échelle nationale


Ce projet de nouvel organigramme irréaliste, dangereux pour les agents qui s'exposent à la surcharge de travail, provoquant une baisse assurée de la qualité du service de lecture publique à l'échelle de la ville sera présenté en Comité Technique le 23 juin prochain.

Nous devons obtenir un vote négatif des élus qui sont vraiment à l'écoute des agents et savent comprendre le terrain.

Erwan Rivoalan, membre du Bureau Exécutif du PCF 29 et bibliothécaire syndiqué à Brest

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17 juin 2015 3 17 /06 /juin /2015 09:08

Quelques réflexions sur les révoltes des peuples

La profonde crise du système, aussi désastreuse soit-elle, ne ferme pas le champ des possibles. Gustave Massiah envisage les conditions d’une convergence et d’une « réponse mondiale » des mouvements sociaux et citoyens pour refonder le politique.

Nous vivons une période de bouleversements et d’incertitudes. Une période de fortes contradictions qui structurent le champ des possibles et qui confirme que l’avenir n’est pas prédéterminé. Une partie des interrogations porte sur les formes du politique, sur les rapports entre les peuples, les mouvements et les partis. Je proposerai dans cette contribution trois réflexions ; elles s’appuient sur le processus des forums sociaux mondiaux qui se définit comme une tentative de convergence mondiale des mouvements sociaux et citoyens.

2008 et l’évidence de la crise

À partir de 2008, l’évidence d’une crise du capitalisme s’impose. Les forces dominantes ont engagé une contre-offensive extrêmement brutale qui a mis en difficulté les forces anti-systémiques. Mais, elles n’ont pas résolu leur problème, malgré des succès de court terme, elles ne sont pas sorties de la crise du système.

La situation globale est caractérisée par de grandes contradictions. La dimension financière, la plus visible, est une conséquence qui se traduit dans les crises ouvertes alimentaires, énergétiques, climatiques, monétaires, etc. La crise structurelle articule quatre grandes contradictions : économiques et sociales, celle des inégalités sociales et de la corruption ; écologiques avec la mise en danger de l’écosystème planétaire ; géopolitiques avec la fin de l’hégémonie des États-Unis, la crise du Japon et de l’Europe et la montée de nouvelles puissances ; idéologiques avec l’interpellation de la démocratie, les poussées xénophobes et racistes ; politiques avec l’interpellation des formes des pouvoirs.

La caractérisation de la situation a été explicitée au Forum social mondial de Belém, en 2009. Cette explicitation a été portée par une alliance de mouvements, les mouvements des femmes, les mouvements paysans, les mouvements écologistes et les mouvements des peuples indigènes amazoniens. Elle propose l’approche d’une triple crise emboîtée. Une crise qui marque l’épuisement du néolibéralisme en tant que phase de la mondialisation capitaliste. Une crise du système capitaliste lui-même qui combine la contradiction spécifique du mode de production, celle entre capital et travail, et celle entre les modes productivistes et les contraintes de l’écosystème planétaire. Une crise de civilisation qui découle de l’interpellation des rapports entre l’espèce humaine et la nature qui ont défini la modernité occidentale, depuis 1492, et qui ont marqué certains des fondements de la science contemporaine.

Les Forums sociaux mondiaux ont aussi proposé une démarche stratégique qui combine la réponse à l’urgence et la transformation structurelle. L’urgence, c’est de s’opposer à la dégradation des conditions de vie des couches populaires, dégradation portée par les plans d’austérité, les programmes d’ajustement structurel au marché mondial des capitaux. La transformation structurelle, c’est la recherche d’une alternative au système dominant, au capitalisme.

Les mouvements préconisent une rupture, celle de la transition sociale, écologique, démocratique et géopolitique. Ils mettent en avant de nouvelles conceptions, de nouvelles manières de produire et de consommer. Citons : les biens communs et les nouvelles formes de propriété, la lutte contre le patriarcat, le contrôle de la finance, la sortie du système de la dette, le buen-vivir et la prospérité sans croissance, la réinvention de la démocratie, les responsabilités communes et différenciées, les services publics fondés sur les droits et la gratuité. Il s’agit de fonder l’organisation des sociétés et du monde sur l’accès aux droits pour tous et l’égalité des droits.

Les mouvements sociaux sont confrontés à l’évolution de la mondialisation. La bourgeoisie financière reste encore au pouvoir et la logique dominante reste celle de la financiarisation. Mais la mondialisation est en train d’évoluer et ses contradictions augmentent. La stratégie de l’oligarchie dominante s’est affinée. La rationalité du marché mondial des capitaux reste la référence unique et imposée. Elle s’accompagne d’une stratégie militaire et policière autour d’une déstabilisation généralisée. Elle mène des offensives performantes avec la financiarisation de la Nature, le contrôle de la science et des technologies, l’offensive idéologique autour du marché et de la guerre des civilisations. La tentative de créer un cadre institutionnel mondial unifié a échoué. Il s’ensuit une différenciation des situations suivant les régions du monde, une sorte de dérive des continents. Chaque grande région évolue avec des dynamiques propres. Les mouvements sociaux cherchent à s’adapter à ces nouvelles situations et doivent redéfinir une nouvelle forme de convergence mondiale des mouvements.

La situation européenne

Dans un Forum européen des alternatives, notre principale préoccupation doit être celle de l’unité du mouvement social européen autour de la définition d’un projet alternatif européen. La différenciation de la mondialisation entre les régions du monde concerne aussi l’Europe. La crise européenne s’inscrit dans la crise globale. La crise européenne est spécifique sur le plan économique et sur le plan géopolitique. En Europe même, les situations se différencient suivant les régions européennes entre l’Europe du Nord, l’Europe du Sud, l’Europe de l’Est et la Grande-Bretagne. Les bourgeoisie européennes répondent différemment à la crise et s’affrontent. Les mouvements sociaux en Europe doivent tenir compte de la stratégie que mettent en œuvre leurs bourgeoisies pour définir leur propre stratégie. La convergence au niveau du mouvement social européen n’est pas spontanée et est, de ce fait, plus difficile.

En Europe du Nord, et d’abord en Allemagne, la stratégie est de maintenir la place économique dans la mondialisation en renforçant leur industrie. Elle le fait dans le cadre de la cogestion en proposant en échange une relative augmentation des salaires. Le mouvement syndical allemand s’inscrit dans cette cogestion.

En Europe du Sud, la stratégie de ré-industrialisation est plus difficile. La situation dans la concurrence internationale est détériorée. Le capitalisme, plus axé sur les services, est un capitalisme rentier avec des rapports complexes à l’Etat protecteur. Les politiques d’austérité pèsent plus violemment sur les couches sociales défavorisées particulièrement sur celles qui ne sont pas en situation d’emploi protégé. Le fonctionnement de la zone euro se traduit par des taux de 50% de chômeurs chez les jeunes. Le mouvement social est plus fortement mobilisé contre les politiques d’austérité.

La France est dans une situation intermédiaire. La situation dégradée en France résulte de la dureté de l’affrontement avec le patronat qui sous-investit pour garder le contrôle et refuse toute concession avec les salariés. Les patrons français jouent les affrontements au sein des couches populaires, entre salariés protégés et précaires, entre centre-villes embourgeoisés, nouveaux habitants péri-urbains de la classe moyenne, et banlieues ghettoïsées.

En Europe de l’Est les bourgeoisies jouent une stratégie d’industrialisation "low-cost" pour attirer les multinationales. Ils pèsent pour l’orientation néolibérale de l’Europe et soutiennent le libre-échange avec ses trois dumpings : social, environnemental et fiscal.

En Grande-Bretagne, la stratégie est toujours atlantiste : il s’agit de coller aux États-Unis. La bourgeoisie anglaise joue l’attractivité monétaire et fiscale. À la suite de la crise financière, leur problème est de gérer l’inévitable réduction de la taille financière de leur économie et notamment le poids de la City. La différenciation des situations pèse sur la définition d’une position stratégique commune aux mouvements sociaux et citoyens en Europe. L’ambition est de définir un projet européen alternatif qui se dégagerait du projet européen dominant et de ses impasses et qui traduirait en termes politiques et culturels l’unité du mouvement social européen.

Le mouvement social européen est confronté à trois défis principaux : le précariat, les compétents, la xénophobie. Il s’agit de trois défis mondiaux qui prennent des formes spécifiques dans chaque région du monde, notamment en Europe.

Le premier défi concerne l’indispensable et très difficile alliance pour les luttes communes entre travailleurs non-précaires et les précaires. Il y a trente ans, les mouvements sociaux se définissaient à partir des salariés stables. Les précaires pouvaient penser qu’ils pourraient à terme être intégrés dans un système social stable. Aujourd’hui, à l’inverse, la précarité est l’horizon des travailleurs stables. C’est un défi social, culturel et idéologique majeur.

Le second défi concerne l’alliance entre les classes populaires et les compétents. Il ne s’agit pas de la discussion très ancienne sur les classes moyennes. Il s’agit de casser l’alliance entre les actionnaires et les compétents qui est une condition constitutive de l’oligarchie dominante. Elle est renforcée par la scolarisation des sociétés et affaiblie par les diplômés-chômeurs. Elle traduit l’évolution des rapports sociaux du fait de la liaison entre savoir et pouvoir. Elle est au centre des contradictions dans l’évolution et le contrôle de la science et des technologies.

Le troisième défi concerne la montée des idéologies racistes et xénophobes. Elles prolifèrent à partir de la peur et des insécurités sociales, écologiques et civiques. Elles se traduisent dans la guerre aux migrants et dans les guerres civiles. En Europe, elles sont alimentées par la dimension symbolique de la crise européenne et par le "désenchantement" qui prolonge le basculement géopolitique du monde. Comment penser son identité quand on sait qu’on ne sera plus au centre du monde ? Il devient urgent de faire admettre qu’on peut très bien concevoir un monde sans centre du monde.

2011, la révolte des peuples

Depuis 2011, des mouvements massifs, quasi insurrectionnels, témoignent de l’exaspération des peuples. Les révoltes des peuples ont un soubassement commun dans la compréhension de la situation globale depuis 2008. Mais, ce n’est pas sur cette analyse d’ensemble que démarrent les mouvements. L’explosion part de questions inattendues et se prolonge. Elle semble ensuite refluer mais laisse des traces et surgit ailleurs. Que pouvons-nous apprendre de ces mouvements du point de vue du rapport au politique ?

Ces mouvements se rattachent à un nouveau cycle de luttes et de révolutions qui a commencé en 2011, il y a moins de quatre ans à Tunis, qui s’est étendu à l’Egypte et au Moyen-Orient, a traversé la Méditerranée et s’est propagé en Europe du Sud, en Espagne, au Portugal, en Grèce. Il a trouvé un nouveau souffle en traversant l’Atlantique à travers les "occupy" Wall Street, London, Montréal. Il a pris des formes plus larges dans de nombreux pays du monde, au Chili, au Canada, au Sénégal, en Croatie, autour de la faillite des systèmes d’éducation et de la généralisation de l’endettement de la jeunesse. Il rebondit à partir des mobilisations en Inde, en Turquie, au Brésil, au Mexique, à Hong Kong…

Ces mouvements montrent que la contre-offensive de l’oligarchie dominante ne s’est pas imposée, même si elle a marqué des points. Elle montre aussi que la seule réponse des peuples n’est pas dans la droitisation des positions. Certes, la montée des courants fascistes, d’extrême droite et populistes réactionnaires est sensible. Elle prend d’ailleurs des formes différentes avec le néo-conservatisme libertarien aux États-Unis, les diverses formes de national-socialisme en Europe, le djihadisme armé au Moyen-Orient. Dans plusieurs des nouveaux mouvements, la gauche classique est battue en brèche et des courants de droite paraissent quelquefois imposer leurs points de vue. Mais, il s’agit bien de mouvements de contestation de l’ordre dominant. On le retrouve dans les mots d’ordre explicités depuis Tunis et complétés par les autres mouvements. Il s’agit d’abord du refus de la misère sociale et des inégalités, du respect des libertés, de la dignité, du rejet des formes de domination, de la liaison entre urgence écologique et urgence sociale. D’un mouvement à l’autre, il y a eu des affinements sur la dénonciation de la corruption ; sur la revendication d’une "démocratie réelle" ; sur les contraintes écologiques, l’accaparement des terres et le contrôle des matières premières.

Ces mouvements portent une réponse mondiale qui se traduit dans chaque pays en fonction des spécificités nationales. Ils montrent que les sociétés ont changé et qu’une nouvelle génération s’impose dans l’espace public. Il ne s’agit pas tant de la jeunesse définie comme une tranche d’âge que d’une génération culturelle qui s’inscrit dans une situation et qui la transforme. La scolarisation des sociétés se traduit d’un côté par l’exode des cerveaux, de l’autre par les chômeurs diplômés. Les migrations relient cette génération au monde et à ses contradictions en termes de consommations, de cultures, de valeurs. Elles réduisent l’isolement et l’enfermement des jeunesses. Les chômeurs diplômés construisent une nouvelle alliance de classes entre les enfants des couches populaires et ceux des couches moyennes. Les nouveaux mouvements étudiants dans le monde marquent la faillite des systèmes éducatifs à l’échelle mondiale. D’une part, le néolibéralisme a rompu la promesse de lier l’éducation au plein emploi et le lien entre le bien vivre et la consommation.

Les révoltes affirment un refus et la compréhension de la rationalité dominante. Elles n’opposent pas à la complexité des situations des réponses simplistes. Les rapports de production n’ont pas changé de nature, mais nous vivons des mutations liées aux cultures qui portent les nouvelles technologies, particulièrement le numérique et les biotechnologies. Les modes de pensée sont bouleversés par la révolution écologique. La révolution majeure des droits des femmes, au-delà des réactions violentes qui la rejettent, commence à peine un bouleversement incroyable des sociétés. C’est la réinvention de la démocratie qui est au cœur des mutations et des interrogations. La démocratie économique et sociale reste un préalable. Elle est à inventer. Il est clair que la démocratie ne se résume pas au marché, mais il apparaît aussi que l’Etat ne suffit pas à définir le contraire du marché et à garantir la démocratie. La démocratie culturelle et politique nécessite la réinvention du politique.

Réinventer le politique

Dans tous les mouvements, une revendication s’affirme : le rejet de la corruption. Le pouvoir économique et le pouvoir politique, à travers leur complicité, ont été désignés comme les responsables de la crise. Ce qui a été démasqué c’est la dictature du pouvoir financier et la "démocratie de basse intensité" qui en résulte. La défiance par rapport aux partis et aux formes traditionnelles du politique avait été déjà marquée avec les indignés espagnols (« vous ne nous représentez pas »), les occupy (« vous êtes 1%, nous sommes 99% »). Cette défiance s’exprime par la condamnation systématique de la corruption systémique. La fusion entre le politique et le financier corrompt structurellement la classe politique dans son ensemble. Le rejet de la corruption va au-delà de la corruption financière ; il s’agit de la corruption politique. Elle est visible dans les politiques imposées et dans le mélange des intérêts. Comment faire confiance quand ce sont les mêmes, avec parfois un autre visage, qui appliquent les mêmes politiques, celles du capitalisme financier. La subordination du politique au financier annule le politique. Elle remet en cause l’autonomie de la classe politique et la confiance qui peut lui être accordée.

Les mouvements n’ont pas défini un nouveau système politique. Mais ils en expérimentent un des préalables ; ils cherchent à inventer une nouvelle culture politique. Leur approche enrichit la manière de relier les déterminants des structurations sociales : les classes et les couches sociales, les religions, les références nationales et culturelles, les appartenances de genre et d’âge, les migrations et les diasporas, les territoires. Elle expérimente de nouvelles formes d’organisation à travers la maîtrise des réseaux numériques et sociaux, l’affirmation de l’auto-organisation et de l’horizontalité. Elle tente de redéfinir, dans les différentes situations, des formes d’autonomie entre les mouvements et les instances politiques. Elle recherche des manières de lier l’individuel et le collectif. Elle se réapproprie l’espace public. Elle interpelle les formes de représentation et, notamment, les limites de la délégation. Ce n’est pas un changement du rapport au politique mais un processus de redéfinition du politique.

Ces mouvements sont spontanés, radicaux, hétérogènes. Certains affirment que ces mouvements ont échoué parce qu’ils n’auraient pas de perspective ou de stratégie et qu’ils ne se sont pas dotés d’organisation. Cette critique mérite d’être approfondie. Elle n’est pas suffisante quand on sait que le plus vieux de ces mouvement a quatre ans. Les mouvements ne rejettent pas toutes les formes d’organisation ; ils en expérimentent des nouvelles. Celles-ci ont démontré leur intérêt dans l’organisation des mobilisations, la réactivité aux situations et l’expression de nouveaux impératifs. La question des formes d’organisation par rapport au pouvoir est à l’ordre du jour. Ce qui se passe avec Syriza, Podemos ou le Parti des gens ordinaires à New Delhi, c’est le début d’une nouvelle étape ; des organisations politiques qui se réfèrent aux nouveaux mouvements et qui en sont, en partie, issues. Des organisations politiques qui se donnent comme objectif d’arracher le politique au financier et qui refusent l’idée qu’il n’y a pas d’alternatives. Ce ne sont pas encore complètement des nouvelles formes d’organisation politique, mais elles assument que les partis doivent prendre leur part dans la réinvention du politique.

Adaptation de son intervention au Forum Européen des Alternatives du 30 et 31 mai 2015 pour le magazine Regards.

Quelques réflexions sur la révolte des peuples par Gus Massiah (Forum européen des alternatives)
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