Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
14 septembre 2016 3 14 /09 /septembre /2016 12:05
Pas plus de 25 élèves par classe: Jean-Jacques Candelier, député Front de Gauche, va déposer une proposition de loi

Pas plus de 25 élèves par classe : Jean Jacques Candelier va déposer une proposition de loi

mercredi 14 septembre 2016 (site du CIDEFE: ELUNET)

Jean-Jacques Candelier, député Front de Gauche va déposer une proposition de loi pour que les enfants soient accueillis dans des classes ne comptant pas plus de 25 élèves inscrits. Il en va de la qualité de l’enseignement et du respect du droit à l’éducation qui doit être « garanti à chacun afin de lui permettre de développer sa personnalité, d’élever son niveau de formation initiale et continue, de s’insérer dans la vie sociale et professionnelle, d’exercer sa citoyenneté ».

« Malgré les créations de postes dans l’Education nationale entamées depuis 2012, les effectifs par classe restent très chargés dans beaucoup d’établissements scolaires », ce qui « nuit à la qualité de l’enseignement », note le député dans l’exposé des motifs de sa proposition.

« Pour la rentrée 2016, selon le ministère de l’Education nationale, le nombre moyen d’élèves par classe est de 25,5 en maternelle, de 23 en primaire, de 24,8 au collège de 19,3 en lycée professionnel et de 30 en lycée général », précise Jean Jacques Candelier, pour qui « ces chiffres cachent des réalités très contrastées : des zones rurales se retrouvant avec des classes à 18 élèves et des grandes villes avec des classes à 35 ».

Sa proposition de loi, qui compte trois articles, stipule que « tout enfant est accueilli à l’école, au collège et au lycée dans des classes qui ne comptent pas plus de 25 élèves inscrits », un nombre « porté à 20 dans les établissements classés en réseau d’enseignement prioritaire ».

Elle propose aussi que la continuité du service public soit « garantie sans remettre en cause le droit de grève » et que tout enseignant absent soit « remplacé dans un délai maximum de 24 heures ».

Le troisième article prévoit que « les charges qui résultent pour l’État de l’application de la présente loi sont compensées à due concurrence par l’augmentation du taux d’impôt sur le revenu applicable aux revenus du capital ».

La proposition de loi

Partager cet article
Repost0
14 septembre 2016 3 14 /09 /septembre /2016 11:59

24 septembre : En Marche pour la Paix

Déclaration de la Fédération du Finistère

On aurait tort de sous-estimer l'humour militaire.

Le Général Pierre Le Jolis de Villiers de Saintignon, chef d'état major des armées nous gratifie d'une de ces bouffonneries dont il a sûrement le secret : « 2% du Produit Intérieur Brut (pour le budget de l'armée NDLR) c'est le prix de la Paix ». Taquin... quand on connaît le coût de la guerre.

Le ministre de la Guerre, pour ne pas être en reste, rappelle que l'objectif des 2% du PIB - 41 milliards d'euros en 2020 - est « souhaité » (!) par l'OTAN . Sûrement le prix de l'indépendance nationale ! On est le Clemenceau que l'on peut.

Et pour conclure cette revue de galéjades rappelons que le budget de la Culture pour l’exercice 2016 est est en France de 7,3 milliards d'euros.

Rompez les rangs.

Les dépenses militaires mondiales sont passées de 1 144 milliards de dollars en 2001 à 1 773 milliards en 2015.

Pour autant le Monde est-il plus sûr ?

La multiplication des conflits, les interventions impériales, la dislocation de pays entiers parlent d'eux mêmes.

Populations déplacées, victimes civiles par centaines de milliers, réfugiés jetés sur les routes de l'exil, traités de façon indigne la plupart du temps..les peuples paient ce chaos au prix fort.

Comment s'étonner que la France qui tient un des premiers rôles dans ces sinistres aventures, qui se pose en « fille aînée de l'OTAN », qui développe une politique étrangère totalement déséquilibrée se trouve aujourd'hui directement prise dans la tourmente ?

Ensemble arrêtons cette folie ! L'urgence est à la Paix. L'urgence mondiale est à la promotion et au développement de politiques sociales, économiques, culturelles s'appuyant sur la charte de l'Organisation des Nations Unies. Le PCF demande la sortie de la France de l'OTAN et l'engagement immédiat d'une Conférence de Paix au Proche et Moyen Orient pour le respect des droits des peuples, aux premiers desquels la Paix et la Sécurité.

Ensemble, faisons entendre notre voix en participant à la Marche pour la Paix le samedi 24 septembre à Rennes !

Brest le 11 septembre 2016.

Le 24 septembre 2016, en marche pour la Paix: communiqué de la Fédération PCF du Finistère
Partager cet article
Repost0
14 septembre 2016 3 14 /09 /septembre /2016 06:24
André Chassaigne: des petits ruisseaux d'Humanité à la grande rivière de l'alternative à gauche

« Les petits ruisseaux font les grandes rivières ». C’est l’exacte vision que donnent chaque année les allées de la Fête de l’Humanité, submergées par le flot citoyen. Mais c’est aussi l’image forte que donne la richesse des échanges au cœur des multiples rencontres de ces trois jours de « notre » fête.

J’ai quitté La Courneuve avec la conviction que le peuple de gauche a encore soif de partage et de convergence. Des mille sources de débat de ce week-end devraient jaillir les conditions du plus large rassemblement sur un projet politique alternatif au libéralisme. Seule cette démarche exigeante est capable de refonder l’espoir et de remettre à l’endroit le débat politique de 2017, en contrepoint de ceux parmi nous qui ont depuis si longtemps jeté l’éponge au profit d’un candidat aujourd’hui coupé de tout processus collectif.

Bien entendu, comme tant de communistes, de militants et sympathisants de gauche, j’avais une inquiétude en abordant ce moment d’humanité qui nous est si cher : que se prolonge dans les allées de La Courneuve la folle course à la personnalisation politique qui gangrène déjà tout l’espace médiatique. Mais la fête a cela d’essentiel qu’elle ne permet pas d’artifice. Elle balaye toute tentative de récupération par le contact direct, si indispensable quand on entend mener le combat contre les dérives libérales et réactionnaires, d’où qu’elles viennent. Dans ce contexte, les jeux des uns et des autres apparaissent vite décalés et à contre-courant de ce que j’appellerai l’éthique militante.

C’est en ce sens que Pierre Laurent a eu pleinement raison de poser ses jalons, « nos » jalons, dès l’ouverture de notre grande fête populaire. En affichant sa totale détermination à œuvrer jusqu’au bout en faveur d’un rassemblement de toutes les forces d’alternative à gauche, il a permis de placer tout le monde devant l’enjeu politique déterminant. Et j’ai, en ce qui me concerne, relayé vivement cette urgence au fil des échanges. J’ai en effet la conviction qu’il faut faire émerger ce commun pour aboutir à un pacte d’engagements qui réponde aux attentes des Françaises et des Français, un pacte qui doit être porté par une candidature de rassemblement en mai prochain et sur les circonscriptions aux législatives de juin. En faisant grandir cette exigence absolue d’un front uni, et à plusieurs voix, de la gauche anticapitaliste, nous grandissons aussi la parole communiste.

Quand tout le monde veut aller vite, dans un monde qui va déjà beaucoup trop vite, dans un champ politique miné par les réponses rapides sans perspectives de long terme, où chacun essaie d’imposer sa voie individuelle pour occuper un espace au détriment de la force de propulsion collective, le risque de faire fausse route est évident. Et nous connaissons d’avance l’impasse au fond de laquelle nous trouverons le peuple de gauche au soir du premier tour de la Présidentielle si toutes les forces progressistes restent incapables de surmonter le piège qui leur est tendu. Ce piège n’est pas nouveau. C’est celui d’une Vème République monarchique, avec ses dérives autoritaires et antidémocratiques, amplifiées aujourd’hui par l’obsession sécuritaire et le repli identitaire de candidats au cœur d’un dispositif institutionnel au bout de son histoire. Ces dérives, nous les avons assez douloureusement vécues et subies ces derniers mois pour partager le besoin de ne plus les permettre.

La Fête de l’Humanité permet de lever la tête, au moins ne serait-ce qu’un instant, au-dessus de cette bouillie sécuritaire et guerrière dans laquelle entendent nous enfermer toutes les forces réactionnaires. De l’extrême-droite à la social-démocratie qui a renoncé à changer la vie, en passant par la droite extrême, tout le monde fait le pari de sa capacité à capitaliser sur ce fond d’air nauséabond… jusqu’à influencer malheureusement aussi le discours d’une « gauche républicaine » désemparée ! Ce climat de peur et de haine, qui entretient tous les discours simplistes et populistes, est le meilleur allié des forces qui attendent surtout ne rien changer à la terrible régression de la vitalité démocratique de notre pays. C’est un puissant moyen de lutte politique pour maintenir les consciences sans perspective de réflexion sur les causes profondes de la crise internationale, sociale, et économique. Terrible catalyseur aussi de la fuite en avant devant le pouvoir de la finance.

La démarche renouvelée par les communistes « de remettre tout le monde en tas », selon l’expression consacrée par nos militants les plus anciens, est pour moi la preuve d’un grand sens des responsabilités. D’une responsabilité historique, dirais-je, quand tous les ingrédients du néolibéralisme poussent le pays dans une crise plus grave encore. Certes, à 9 mois de l’élection présidentielle, je mesure combien nous avons des difficultés à être audibles en ne nous plaçant pas sous la bannière d’un candidat autoproclamé et tout en n’avançant pas une candidature communiste, alors même que nous avons à la fois les moyens d’en présenter une et des personnalités à même de la porter. Mais c’est le choix de la raison que nous faisons : construire un pacte d’engagements politiques communs, fondé sur les attentes de nos concitoyens, plutôt que de butter inlassablement sur la question de l’incarnation présidentielle sans mise en commun ou sur un repli identitaire et réducteur.

Je ressors donc de cette fête avec la conviction que nous ferons tout pour construire ce cadre commun, et éviter les conséquences d’un échec qui serait tragique pour le pays, mais surtout pour la vie quotidienne des Françaises et des Français. La construction de ce rassemblement passe bien évidemment par un débat de fond. Sans non-dit, sans pesanteur, sans exclusive sur tous les grands angles politiques qui concernent le pays, l’Europe et le monde. Je pense bien entendu à l’objet qui me paraît aujourd’hui le plus central dans toute politique d’une gauche antilibérale : la lutte contre la finance et la reconquête des moyens et des leviers de nos politiques publiques. Cette « mère des batailles » doit faire l’objet d’une grande ambition politique au niveau international, européen comme national si nous voulons recouvrer les moyens de toute action politique à gauche. Je crois que nous avons les moyens de partager très largement cet objectif.

Alors que la pression sera forte pour connaître le choix des communistes, présentons dès maintenant au plus grand nombre les attentes recueillies avec la grande consultation citoyenne, mettons à disposition de ce pacte d’engagements nos propositions novatrices en matière de lutte contre l’évasion fiscale, pour le contrôle des banques et du crédit, pour une transition écologique indissociable du progrès social et de la maîtrise publique de l’énergie, pour une relance et une relocalisation de notre industrie, pour des services publics renforcés, démocratisés et répondant aux besoins sociaux du XXIème siècle.

Une majorité de changement existe dans notre société. Notre responsabilité est immense pour qu’elle se concrétise par une majorité politique. Est-ce exagéré de dire qu’une fois de plus nous avons rendez-vous avec l’Histoire ?

André Chassaigne sur son Blog, le 13 septembre.

Partager cet article
Repost0
14 septembre 2016 3 14 /09 /septembre /2016 06:13

Il "n'a pas d'a priori contre lui", mais émet quelques réserves. Interrogé, samedi 10 septembre, sur france info, le président du groupe communiste à l'Assemblée, André Chassaigne, a déclaré ne pas vouloir "aller manger le quinoa dans la main de Mélenchon".

Interrogé sur la candidature de Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle de 2017 comme candidat de la gauche anti-libérale, André Chassaigne a précisé ne pas avoir d'a priori contre l'eurodéputé, "dans la mesure où très fermement, il porte une politique de refus de la finance, d'anti-libéralisme."Mais il prévient : "quand on dit 'candidat de rassemblement' (...) il ne s'agit pas d'être là comme des petits soldats, le petit doigt sur la couture du pantalon ! Il s'agit de prendre en compte un socle politique partagé, de faire une campagne qui serait une campagne commune dans le respect mutuel."

Quinoa et campagne électorale

Un clin d'oeil aux confidences données le 2 septembre par le tenant de "La France insoumise" face aux caméras de Gala, qui évoquait une de ses recettes fétiches : le taboulé de quinoa.

Partager cet article
Repost0
14 septembre 2016 3 14 /09 /septembre /2016 05:57
L'extraction de sable dans la baie de Lannion est provisoirement stoppée (Le Monde, Martine Valo)

L’extraction de sable dans la baie de Lannion est provisoirement stoppée
http://www.lemonde.fr/planete/article/2016/09/13/segolene-royal-soutient-les-opposants-a-l-extraction-de-sable-dans-la-baie-de-lannion_4996663_3244.html

Les opposants ont eu gain de cause, au moins provisoirement : l’exploitation de la dune de sable coquillier immergée dans la baie de Lannion (Côtes-d’Armor) est stoppée. « Dans un souci d’apaisement », la Compagnie armoricaine de navigation (CAN), une filiale du groupe Roullier, a annoncé, mardi 13 septembre, qu’elle « décidait de suspendre » jusqu’en novembre ses prélèvements. Elle venait tout juste de les commencer, les 5 et 6 septembre, dans la nuit.

Ce début d’exploitation avait redoublé la colère des habitants de la Côte de granit rose. Dimanche, à Lannion, ils étaient entre 4 000 et 5 000 à manifester bruyamment leur rejet de cette exploitation industrielle avec l’intention de faire entendre leur concert de casseroles« jusqu’à Rennes et Paris ».

Le message avait été entendu au ministère de l’écologie : Ségolène Royal avait reçu dès le lendemain, lundi 12 septembre, une délégation de ceux qui luttent depuis 2012 contre ce projet minier. A l’issue de la réunion, la ministre de l’environnement a annoncé l’envoi d’une mission d’inspection. « Je vais interroger l’industriel pour savoir pourquoi il a procédé de nuit – ce qui empêche d’observer les effets de son activité autour de la dune – et je vais fournir aux requérants des documents apportant des précisions sur l’exploitation dont ils pourront se servir dans leurs démarches juridiques », a-t-elle précisé.

Mme Royal avait déjà exprimé par écrit son opposition à cette activité minière autorisée en 2015 par l’ex-ministre de l’économie Emmanuel Macron et qui doit s’implanter tout près de la réserve naturelle nationale des Sept-Iles, célèbre pour ses colonies de fous de Bassan ou encore de macareux moines qui attirent les visiteurs en nombre. A la belle saison, ces populations d’oiseaux de mer apprécient particulièrement les lançons – une anguille des sables –, à qui la dune coquillière sert de frayère.

Front commun politique

Le havre magnifique des Sept-Iles, administré dès 1912 par la Ligue de protection des oiseaux, fédère la population locale dans sa rébellion : pêcheurs de bars, riverains, professionnels du tourisme, ainsi que les élus locaux, de droite comme de gauche, des treize communes autour de la baie.

Mme Royal n’a pas seulement reçu les associations de défense de l’environnement réunies au sein du collectif Peuple des dunes en Trégor. Trois socialistes de Bretagne – le président de la communauté de communes Joël Le Jeune, la députée Corinne Erhel et le sénateur Yannick Botrel – étaient également présents.

Cet exceptionnel front commun politique, forgé dès le début du dossier, n’était pas jusqu’à présent parvenu à enrayer l’avancement d’un programme d’extraction destiné à fournir aux agriculteurs bretons du calcaire pour amender leurs sols et diminuer leur acidité.

En avril 2015, Emmanuel Macron, dont l’administration gère les affaires minières, avait accordé à la CAN une concession pour une durée de 15 ans. Samedi 10 septembre, après le démarrage des travaux dans la nuit, M. Macron avait déploré « l’exploitation à la sauvette »mais défendu l’instruction du dossier. « Si nous avions respecté uniquement ce qu’il y a dans les textes de loi, ce dossier aurait dû avoir une autorisation automatique il y a deux ans. Or, compte tenu justement du fait que j’ai été alerté par des élus (…), j’ai tenu plusieurs réunions à Bercy et à Lannion avec l’ensemble des parties prenantes », avait-il assuré.

Phénomène emblématique

De fait, la CAN a dû revoir ses ambitions à la baisse à la demande du ministère de l’économie. Elle qui avait prévu, en 2010, de prélever 8 millions de mètres cubes de l’immense dune située entre deux zones Natura 2000, soit 400 000 mètres cubes par an pendant deux décennies, doit se contenter de 250 000 mètres cubes au maximum par an pendant quinze ans, avec une interruption de trois mois l’été, avant de demander un renouvellement de sa concession.

« Emmanuel Macron avait aussi promis des études d’impact environnemental et des analyses des conséquences socio-économiques pour les pêcheurs et pour les emplois locaux que devaient mener des cabinets indépendants, or c’est la CAN elle-même qui a piloté des études très insuffisantes ! », dénonce Alain Bidal, président de Peuple des dunes.

L’ex-ministre de l’économie aurait préféré que la CAN attende la fin des procédures juridiques, a-t-il indiqué en substance. Or si le tribunal administratif de Rennes vient de rejeter le recours déposé en référé par des associations et des communes qui demandaient l’annulation des décrets préfectoraux autorisant l’exploitation, il reste au Conseil d’Etat à se prononcer sur le fond de cette affaire. Mme Royal note pour sa part que « sans vouloir polémiquer avec Emmanuel Macron, ce n’est pas la peine de regretter le droit que l’on a accordé. L’arrêté préfectoral précisait bien que l’autorisation valait de jour comme de nuit ».

Martine Valo

Partager cet article
Repost0
14 septembre 2016 3 14 /09 /septembre /2016 05:52
La purge d'Erdogan se poursuit jusque dans les mairies kurdes (Stephane Aubouard, L'Humanité - 13 septembre 2016)

La purge d’Erdogan se poursuit jusque dans les mairies kurdes

STÉPHANE AUBOUARD

MARDI, 13 SEPTEMBRE, 2016

L'HUMANITÉ

Ankara a destitué 24 maires du Parti démocratique des peuples. Le mouvement progressiste, considéré par le pouvoir comme allié du Parti des travailleurs du Kurdistan, dénonce une violation des droits de l’homme. Depuis sa prison, le chef du PKK, Abdullah Öcalan, se dit disposé au dialogue.

Le minutieux travail de sape entamé depuis plus d’un an par Recep Tayyip Erdogan à l’encontre du Parti démocratique des peuples (HDP) se poursuit inlassablement. Dimanche soir, Suleyman Soylu, ministre turc de l’Intérieur, a annoncé la mise à pied de 24 maires HDP « pour cause de terrorisme ». La décision concerne aussi 4 mairies tenues par des proches du mouvement de Fethullah Gülen – le prédicateur islamiste qui fut un marchepied vers le pouvoir pour Erdogan au début des années 2000 et que ce dernier accuse aujourd’hui d’être l’instigateur du coup d’État avorté du 15 juillet dernier. « Pour moi, c’est une décision qui arrive tardivement », a déclaré le président turc à la sortie d’une mosquée d’Istanbul, au premier jour de l’Aïd-el-Kébir. « Elle aurait dû être prise il y a longtemps », a-t-il insisté. Une déclaration qui étonne Eyyup Doru, porte-parole de l’HDP en Europe, amusé de la soudaine amnésie du chef de l’AKP (Parti de la justice et du développement). « En vérité, la plupart des maires avaient déjà été mis en prison bien avant le coup d’État, confie-t-il à l’Humanité, et ce qui se passe aujourd’hui est encore plus grave. C’est l’ensemble des membres de l’administration de ces mairies qui ont été suspendus au profit de technocrates proches de l’AKP. Des dizaines de femmes et d’hommes. Il s’agit d’un épisode supplémentaire du feuilleton du coup d’État perpétré par l’AKP depuis les législatives de juin 2015. »

Le choix dangereux d’Ankara

Le HDP, qui à l’époque avait obtenu près de 13 % des voix, continue donc de payer ce succès démocratique, vécu par Recep Tayyip Erdogan comme une offense et un frein à son projet de « régime présidentiel absolu ». La réplique avait été cinglante et sanglante. Nourrissant de nouveau le foyer de la guerre civile avec le PKK (Parti du travailleur du Kurdistan), considéré par Ankara comme une organisation terroriste, le pouvoir turc harcèle parallèlement le HDP. Des bureaux du Parti démocratique du peuple sont attaqués. Des élus sont violentés – son coprésident, Selahattin Demirtaş, échappera même à une tentative d’assassinat en novembre 2015. Dans le même temps, deux attentats – le 20 juillet 2015, à Suruç, et trois mois plus tard, à Ankara – tuent et blessent des centaines de militants du HDP lors de manifestations pacifiques. Le chef de l’État turc instrumentalise la peur, née de ces attentats mollement attribués à Daech, pour obtenir, lors de nouvelles législatives anticipées, la majorité parlementaire nécessaire à son projet de président monarque.

En 2016, l’AKP poursuit ses attaques contre le parti kurde sur le terrain plus feutré du Parlement. Erdogan y fomente dès le mois d’avril un véritable coup d’État en imposant le vote d’une loi supprimant l’immunité parlementaire. Les 58 députés du HDP élus en novembre 2015 se retrouvent, du jour au lendemain, exclus des bancs du Parlement pour se retrouver sur ceux des tribunaux.

Avec ce nouveau coup de boutoir porté dimanche au flanc de la démocratie locale turque, Recep Tayyip Erdogan montre sa toute-puissance aux Turcs et à ses amis européens et états-uniens qui ne disent mot, comme hypnotisés. Le même silence l’accompagne sur le terrain international depuis l’intervention militaire menée par la Turquie de l’autre côté de la frontière syrienne visant officiellement Daech mais ciblant en réalité les forces démocratiques kurdes. Recep Tayyip Erdogan ne s’en cache d’ailleurs pas : son pire cauchemar serait de voir naître une région autonome kurde démocratique de l’autre côté de la frontière. Le choix d’Ankara de conjuguer violence militaire et politique à l’égard des Kurdes reste pourtant un calcul dangereux. Quelques heures après l’annonce de la destitution des 24 maires, une voiture piégée a explosé dans la ville de Van (au sud-est de la Turquie), à proximité du siège départemental de l’AKP et du bureau du gouverneur, où se trouvaient des policiers en faction. Les autorités ont aussitôt attribué aux rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan l’attentat, qui a fait au moins une soixantaine de blessés. Une lueur d’espoir a cependant jailli des ténèbres. Détenu depuis 1999 sur l’île-prison d’Imrali, au large d’Istanbul, Abdullah Öcalan, dont le Parti communiste français demande la libération immédiate, a pu faire parvenir un message : « Nous avons des propositions. Si l’État turc est prêt à les entendre, nous pourrons mener à bien les discussions et les concrétiser en six mois pour que le sang cesse de couler », selon des propos rapportés par son frère, Mehmet, qui a pu lui rendre visite pour la première fois depuis deux ans, ce dimanche.

Stéphane Aubouard

Journaliste

Partager cet article
Repost0
14 septembre 2016 3 14 /09 /septembre /2016 05:51
Israël: 38 milliards d’aide militaire américaine sur dix ans, un record (RFI)

Cela faisait dix mois que le texte était en négociations. Cette fois-ci, les derniers détails ont été réglés : Israël et les Etats-Unis viennent de conclure un nouvel accord sur l'aide militaire que Washington apporte à l'Etat hébreu. Un texte qui vaudra pour 10 ans, à compter de 2019. Et malgré les désaccords qui opposent le président américain Barack Obama et le Premier ministre Benyamin Netanyahu, c'est une enveloppe record que les Etats-Unis vont débourser pour leur allié : 38 milliards de dollars sur dix ans.

Avec notre correspondant à Jérusalem, Guilhem Delteil

Trente-huit milliards de dollars, c'est huit de plus que dans le précédent accord. Mais pour les Israéliens, la hausse est moins substantielle qu'elle n'y paraît. Car en complément de l'aide accordée par l'administration américaine, l'Etat hébreu avait obtenu une rallonge de la part du Congrès : elle s'élevait à 500 millions de dollars par an. Or, ce texte-ci interdit au gouvernement israélien d'engager des discussions supplémentaires avec les parlementaires américains.

L'enveloppe finale ne compterait donc finalement que trois milliards de dollars de plus, et elle reste en deçà des espérances du Premier ministre israélien ; elles étaient de 45 milliards de dollars sur 10 ans.

Autre concession - majeure aux yeux des responsables de l'Etat hébreu - Benyamin Netanyahu a accepté que cette aide ne serve qu'à acheter du matériel militaire américain. Plus question d'utiliser une partie de cet argent pour financer sa propre industrie de défense.

Reste que le Premier ministre a préféré conclure cet accord avec l'administration Obama. Attendre l'élection du futur président américain était prendre le risque d'avoir un accord moins favorable.

Partager cet article
Repost0
13 septembre 2016 2 13 /09 /septembre /2016 18:57
Macron rattrapé par son bilan à Bercy

13 SEPTEMBRE 2016 | PAR MATHIEU MAGNAUDEIX

Alstom à Belfort, mais aussi Ecopla en Isère… L’ancien ministre de l’économie, qui a lancé son mouvement en vue de la présidentielle et aimerait parler d’autre chose que d’économie, est pour l’instant contraint de rendre des comptes sur son action à Bercy.

« Emmanuel Macron nous a laissés crever. » Lundi 12 septembre, leur valise à la main, le délégué CGT Christophe Chevalier et quelques-uns de ses 77 collègues, soutenus par le journaliste et activiste François Ruffin, sont venus demander des comptes à Emmanuel Macron devant la tour Montparnasse, là où l’ancien ministre de l’économie, qui a quitté le gouvernement le 30 août en vue de la présidentielle, a installé les locaux de son nouveau mouvement, En Marche !

À court de trésorerie, abandonnée par son principal actionnaire, le multi-millionnaire australien Jerry Ren, leur société, Ecopla, seul fabricant français de barquettes en aluminium pour l’industrie agroalimentaire, installée à Saint-Vincent-de-Mercuze (Isère), a été cédée cet été par le tribunal de commerce de Grenoble.

L’acheteur, un groupe italien, ne s’intéresse qu’aux machines et ne reprendra aucun salarié. « Un gâchis industriel, humain et financier », déplore l’expert-comptable du comité d’entreprise, Michel Lemoine, qui dénonce la « stratégie de pillage de fonds »menée ces dernières années par les différents actionnaires. « Le passif de la société est constitué essentiellement de dettes de l’État, abonde Meryem Ylmaz, de l’Union régionale des Scop et Scic d'Auvergne Rhône-Alpes. En face, il y a un tour de table de 2,3 millions d’euros pour un projet industriel de coopérative viable qui permettrait de reprendre d’abord 20, puis 50 personnes. »

Les salariés, qui alertent les pouvoirs publics depuis un an et demi sur la gestion erratique de leur dernier actionnaire – finalement, il est parti sans laisser d’adresse –, en veulent particulièrement à Emmanuel Macron, nommé à Bercy en août 2014. Ils lui reprochent de ne pas avoir agi assez tôt pour éviter la disparition d’une entreprise au savoir-faire unique, alors même qu’ils portent depuis longtemps un projet alternatif. « Macron aurait pu nous sauver mais il ne s’est pas intéressé au dossier. Il n’a pas fait son boulot. Tout ça est de sa faute », déplore Christophe Chevalier, qui s’étonne que l’ancien ministre n’ait jamais reçu les salariés, malgré une « trentaine de courriers »envoyés par les élus locaux, départementaux et régionaux, tous bords politiques confondus. Le député PS de l’Isère Pierre Ribeaud, qui dit « avoir accumulé une correspondance assez impressionnante sur le sujet », assure que « des choses ont été faites » par Bercy, mais affirme que « le cabinet de Macron n’a pas pris le temps de rassurer les salariés et les élus ». Diplomatique, il déplore « une absence de prise de conscience ». « Macron nous a juste écrit un jour avant sa démission », remarque le syndicaliste Christophe Chevalier, qui y voit surtout un signe de désinvolture. Dans cette lettre, que nous avons consultée, l'encore ministre se dit « parfaitement informé de la situation » de l’entreprise, mais s’en tient à des propos très généraux. Lundi, l’ancien ministre a accepté de recevoir une délégation d’Ecopla dans ses locaux de la tour Montparnasse. « Emmanuel Macron a fait une sorte de mea culpa, explique son ancien directeur de cabinet à Bercy, Alexis Kohler, qui l’a rejoint au sein du mouvement “En Marche !”. Il y a bien eu un travail pour faire pression sur l’actionnaire, pour retarder l’entrée en liquidation de l’entreprise et pour encourager le projet de Scop, mais il n’y a pas eu assez d’information envers les salariés. » Lundi, les salariés ont aussi été reçus à Bercy par la secrétaire d'État en charge du commerce, Martine Pinville, et plusieurs conseillers. La fin de l’aventure industrielle Ecopla, ancienne usine du groupe Pechiney, pourrait être confirmée en appel le 5 octobre. Candidat possible à la présidentielle, Emmanuel Macron entendait profiter de cette rentrée pour densifier son propos et s’exprimer sur d’autres sujets que l’économie, comme par exemple la réponse au terrorisme ou la sélection à l’université, comme il l’a fait récemment devant les présidents d’université. Le voilà dans l’immédiat contraint de rendre des comptes sur son bilan à Bercy.

Il est particulièrement attendu au tournant dans le dossier de l’usine ferroviaire Alstom de Belfort. Le groupe a annoncé que cette usine, poumon économique de Belfort depuis le XIXe siècle, qui a notamment vu naître le TGV, va cesser son activité en 2018 (elle compte 450 salariés et presque autant de sous-traitants).

Emmanuel Macron a dénoncé dans L’Est Républicain une décision « soudaine, brutale et condamnable », contraire aux engagements pris. Depuis plusieurs jours, l’ancien ministre de l’économie est pourtant au centre de toutes les critiques. En visite à Belfort le 28 mai 2015, Macron avait promis aux ouvriers de « défend[re] » leur activité,« stratégique pour la France. […] Nous nous battons pour qu’il n’y ait pas de plan social ni de licenciements, mais au contraire des perspectives de redémarrage ». L’Élysée, qui a convoqué lundi une réunion de crise et entend maintenir l'activité, pointe l’inaction supposée de l’ancien secrétaire général de l’Élysée, accusé d’avoir trahi François Hollande pour jouer sa propre partition. « La vérité, c’est qu’il avait levé le pied depuis un an », l’éreinte dans Le Monde son successeur, Michel Sapin, un intime de François Hollande.

« Laisser-faire » ou « volontarisme lucide » ?

Ce week-end, lors des journées d’été des frondeurs à La Rochelle, son prédécesseur, Arnaud Montebourg, a lui aussi mené la charge. « Je me souviens que, dans le salon vert du palais de l'Élysée, le secrétaire général adjoint du même palais avait déclaré lorsque j'avais demandé 20 % du capital d'Alstom pour l'État : nous ne sommes quand même pas au Venezuela ! » a lancé Montebourg.

« Me succédant dans les fonctions de ministre de l'économie, il avait la charge d'utiliser ces 20 %, et ces deux hauts fonctionnaires qui siègent au conseil d'administration d'Alstom, pour dire et faire en sorte que l'équipe de France du ferroviaire – la SNCF, Alstom, la RATP – se serre les coudes. » Sous-entendu : Emmanuel Macron n’a pas usé du pouvoir d’influence dont l’État actionnaire disposait. Une « faute très grave », selon Montebourg, pour qui Macron a « incarné à Bercy » « l’excès de laisser-faire ». À droite, Nicolas Sarkozy y est lui aussi allé de son couplet : « Il est parti. Il n'a rien fait, c'est désolant. »

« Sur ce dossier, il est resté mobilisé en continu. Il a refusé un plan social proposé par la direction et a travaillé à lancer des projets pour apporter de la charge, notamment via la commande publique », explique son ancien directeur de cabinet, Alexis Kohler. Emmanuel Macron assure avoir tout fait pour « éviter un plan social et des licenciements », en mettant « la pression sur Alstom » ou en « soutenant les projets à l’exportation ». « J’ai eu, régulièrement, au cours de mes fonctions de ministre, des relations avec les dirigeants d’Alstom. J’ai eu des échanges avec eux encore en juillet dernier, et il n’était absolument pas question de fermer Belfort. Ce n’était pas un sujet de discussion », s’est-il défendu, plaidant la surprise.

Une fois nommé à Bercy, l’ancien ministre s’est toutefois privé de plusieurs moyens d’influencer les décisions stratégiques du groupe Alstom, surtout lors du rachat par le groupe américain General Electric de ses activités énergie – il a notamment refusé de se servir d’un décret, adopté en mai 2014, permettant à l’État de s’opposer à une prise de contrôle d’une entreprise française par un groupe étranger. Il a également donné à General Electric un avantage décisif dans les coentreprises détenues par les deux groupes. Porte-parole autoproclamé de ce qu’il appelle la « gauche du réel » (tout en prônant le dépassement du clivage gauche-droite), Emmanuel Macron plaide, selon son entourage, un « volontarisme lucide » en matière d’intervention de l’État dans l’économie. « Les reproches qu’on lui fait sont injustes et faux, commente Benjamin Griveaux, un de ses porte-parole. Il y a une volonté de caricaturer ses propos et ses actions. Rien ne laisse penser dans ce qu’il a fait qu’il prône l’abandon en rase campagne de l’État. Il prône un État régulateur, intelligent, à l’initiative et en soutien. » Ses partisans répètent que Macron n'est pas un Alain Madelin réincarné, surtout lorsque des secteurs stratégiques sont en jeu. Ils disent aussi qu'il n'aime pas les situations de monopoles, trouve inopportun de s'acharner quand des filières industrielles ne sont pas viables, et pense que l'État n'a pas systématiquement toutes les réponses dans le cas de dossiers difficiles. Dimanche dernier, sur France Inter, lors de sa première émission de rentrée, Emmanuel Macron avait déjà été interpellé par Christophe Chevalier, le syndicaliste d’Ecopla. Dans sa réponse, l’ancien ministre a reconnu qu’il y avait parfois « des échecs : en France vous avez aussi une liberté d’entreprendre et un droit de propriété, et vous avez parfois des actionnaires cyniques qui décident de ne pas totalement aider une entreprise. […] Donc oui, il y a des limites à l’action publique, je n’ai jamais menti aux gens en leur promettant monts et merveilles en disant qu’on allait pouvoir tout arrêter, parce qu’il y a des actionnaires qui, parfois, n’ont plus de projet pour l’entreprise, veulent juste sa fin, avec un cynisme qui est réel et qu’on ne peut pas bloquer ». Nicolas Demorand, l’animateur de l’émission « Questions Politiques », lui a reproché de théoriser une forme d’« impuissance ». Un très proche d'Emmanuel Macron, qui réclame l'anonymat, dit ne pas être « surpris qu’Emmanuel Macron [soit] attaqué. C’est la rançon du succès de sa visibilité, une réaction d’un système qui se sent fragilisé par son émergence et lui cherche querelle sur son bilan ». L’ancien ministre « a un vrai bilan à Bercy en matière de politique industrielle et saura le faire valoir », assure l’équipe d'En Marche ! Au cours des prochains mois, elle devra pourtant faire avec son image. À cause de son bilan (la fameuse loi Macron), de son passé de banquier d’affaires chez Rothschild, de sa ligne très favorable aux entreprises, de ses soutiens patronaux ou de certaines sorties malheureuses (par exemple celle sur les salariées « illettrées » de l’abattoir breton Gad), Emmanuel Macron incarne le « laisser-faire » dans un pays où l’action de l’État en matière industrielle est souvent attendue. Attente évidemment décuplée à l’approche d’une campagne présidentielle, où tout sujet industriel peut devenir inflammable.

En 2002, le candidat socialiste Lionel Jospin avait expliqué qu’en matière industrielle,« l’État ne peut pas tout ». « Cette formule avait été dure pour lui », a admis Macron sur France Inter. Tout en laissant comprendre qu’il est au fond assez d’accord. « On infantilise les Français. […] Le rôle des responsables politiques, ce n’est pas de démontrer en toute circonstance des capacités, des protections que parfois ils n’ont plus. On ne leur dit pas la vérité : vous avez parfois des changements profonds qui dépassent la capacité que vous avez à y répondre. Vous avez des transformations environnementales, numériques, industrielles, qui ne correspondent plus à la réponse que vous pouvez y apporter. » Dans les prochaines semaines, l'ancien ministre, désormais émancipé, aura tout loisir de confronter ce credo à la réalité des attentes des électeurs.

Partager cet article
Repost0
13 septembre 2016 2 13 /09 /septembre /2016 15:11

Universités : 30 millions d’euros au détriment des personnes handicapées

mardi 13 septembre 2016

Dans un communiqué commun publié le 13 septembre, Brigitte Gonthier-Maurin et Laurence Cohen, sénatrices, dénoncent l’annonce de la ministre de l’éducation nationale que le gouvernement allait dégager 30 millions pour les universités. En réalité, cette manne est prélevée sur la réserve du Fonds pour l’insertion des personnes handicapées dans la fonction publique...

Le communiqué :

Depuis les attentats de 2015 et ceux de Nice, chacune et chacun se sent, à juste titre, concerné-e-s par les questions de sécurité. Mais la politique sécuritaire ne doit pas se faire aux dépens des missions de service public et du principe d’égalité.

C’est pourtant ce choix qu’a fait Madame la Ministre, Najat Vallaud-Belkacem, devant la conférence des Présidents d’Université, le 31 août dernier. Sa promesse de dégager 30 millions d’euros est un tour de passe- passe lourd de conséquences. En réalité, cette heureuse manne est prélevée sur la réserve du Fonds pour l’insertion des personnes handicapées dans la fonction publique (FIPHFP).

Ce choix est l’illustration de la politique austéritaire du gouvernement qui plonge tous les services publics dans une situation de crise. C’est aussi la démonstration que, malgré de belles déclarations, il n’accorde que peu d’intérêt aux conditions de vie et de travail des personnes en situation de handicap. La sécurité des étudiant-e-s, aussi importante soit-elle, le serait-elle plus que l’insertion professionnelle des personnes en situation de handicap ? Le choix d’engager des vigiles alors que nos universités manquent cruellement d’enseignants et de personnels administratifs est-il des plus pertinents ?

Nous ne pouvons que dénoncer de telles pratiques qui cherchent à masquer les manques structurels de financement dans l’enseignement supérieur.

C’est pourquoi nous demandons, en tant que parlementaires, le déblocage réel de nouveaux fonds pour répondre aux contraintes de sécurité imposées aux universités, un plan d’urgence pour l’Enseignement Supérieur et la Recherche et des moyens ambitieux pour l’insertion des personnes en situation de handicap, qui connaissent des taux d’activité deux fois plus faibles que ceux de l’ensemble de la population.

Laurence Cohen

Laurence Cohen

Partager cet article
Repost0
13 septembre 2016 2 13 /09 /septembre /2016 15:01
Des manifestants protestaient ce dimanche 11 septembre à Lannion, contre les travaux d’extraction entamés par la Compagnie armoricaine de navigation (CAN)

Des manifestants protestaient ce dimanche 11 septembre à Lannion, contre les travaux d’extraction entamés par la Compagnie armoricaine de navigation (CAN)

L'extraction de sable suspendue dans la baie de Lannion
http://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/energie-environnement/extraction-de-sable-segolene-royal-peut-elle-sauver-la-baie-de-lannion-598311.html

Article de La Tribune, Dominique Pialot - 13 septembre 2016

Alors que le tribunal administratif de Rennes avait rejeté lundi dernier le recours déposé par plusieurs communes de la baie et une association environnementale pour demander la suspension des arrêtés autorisant l'extraction de sable coquillier en Baie de Lannion (Côtes d'Armor), la Compagnie armoricaine de navigation (CAN) a annoncé mardi qu'elle suspendait ses activités dans la baie.

Dans un communiqué, elle explique que "la CAN, dans un souci d'apaisement, décide de suspendre ses prélèvements jusqu'au prochain comité de suivi début novembre". Cette décision fait suite à l'annonce lundi par Ségolène Royal du lancement d'une inspection sur les conditions du chantier. En fonction des conclusions qui en seront tirées, le ministère de l'Environnement pourrait intervenir auprès du préfet sur l'opportunité de poursuivre le chantier.

Dimanche, plusieurs milliers de personnes (3.800 personnes, selon la police, 5.000, selon les organisateurs) avaient convergé à Lannion. Ce sable est destiné à faire baisser l'acidité des terres agricoles en remplacement du maërl, une algue fossilisée naguère utilisée et désormais protégée. Les opposants au projet, parmi lesquels des pêcheurs inquiets des conséquences de ces travaux, brandissaient dimanche des pancartes proclamant " Non au pillage, dune à défendre !", "Ne restez pas la tête dans le sable, sauvez-le !".

Les pêcheurs inquiets des conséquences

La Compagnie armoricaine de navigation (CAN), filiale du groupe Rouiller (spécialiste de l'extraction et le transport de matériaux siliceux issus de gisements marins) qui porte le projet depuis 2010, avait obtenu l'autorisation d'extraction en avril 2015.

La zone concernée, une dune sous-marine indispensable à la pêche selon les professionnels, représente une superficie de 4 kilomètres carrés environ. Selon le collectif citoyen "Peuple des dunes en Trégor", qui regroupe plusieurs dizaines d'associations et de fédérations, cette dune abrite en effet de nombreuses espèces de poissons. La concession est accordée pour une durée de 15 ans et le volume d'extraction est limité à 250.000 m3 par an.

Travaux d'extraction entamés de nuit

C'est le ministre de l'Économie de l'époque, Emmanuel Macron, qui avait accordé l'autorisation, mais il n'en a pas moins dénoncé les méthodes de la CAN. Celle-ci a en effet démarré l'extraction dans la nuit de mardi à mercredi, au lendemain même du rejet du recours. "Il n'est résolument pas acceptable de commencer l'exploitation à la sauvette", avait déclaré samedi Emmanuel Macron dans un entretien téléphonique avec l'AFP, préconisant "d'attendre, de suspendre le démarrage de l'extraction, d'ici la décision définitive du tribunal", puisque les opposants ont décidé de faire appel de la décision du tribunal administratif de Rennes devant le Conseil d'Etat.

Yves-Marie Le Lay, président de Sauvegarde du Trégor, a également fustigé cette façon de procéder : « Le fait de commencer en pleine nuit, c'est des méthodes de voyous. »

>> Voir aussi l'extrait du documentaire "Le sable : Enquête sur une disparition" par Arte.

Ségolène Royal propose son aide pour l'appel devant le Conseil d'Etat

De son côté, Ségolène Royal, qui a déjà qualifié cette décision de "grave écologiquement", avait rencontré les opposants lundi au ministère de l'Environnement.

"Je ne peux pas suspendre l'extraction, parce que c'est une compétence qui relève du ministre de l'Industrie, a indiqué la ministre dimanche soir sur BFM TV. Mais je vais aider les associations et les élus à charpenter leur appel devant le Conseil d'Etat, je l'ai déjà fait une fois pour un autre site qui était gravement menacé", a-t-elle précisé. "Je vais leur donner les arguments pour qu'ils gagnent ce recours."

La ministre aura peut-être plus de poids dans ce dossier que dans celui des « boues rouges » (en réalité des résidus issus de l'extraction de l'alumine et incolores depuis quelques mois) déversées par la société Alteo en Méditerranée au large de Cassis. Comme elle l'a rappelé dans l'émission Thalassa diffusée le 2 septembre, elle n'avait alors pas obtenu gain de cause face au Premier ministre Manuel Valls.

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Le chiffon rouge - PCF Morlaix/Montroulez
  • : Favoriser l'expression des idées de transformation sociale du parti communiste. Entretenir la mémoire des débats et des luttes de la gauche sociale. Communiquer avec les habitants de la région de Morlaix.
  • Contact

Visites

Compteur Global

En réalité depuis Janvier 2011