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26 avril 2016 2 26 /04 /avril /2016 07:06

«LuxLeaks»: les enjeux d’un procès explosif


"Le procès des lanceurs d'alerte et du journaliste à l'origine du scandale « LuxLeaks » s'ouvre mardi au Luxembourg. Les trois Français sont jugés pour vol de documents, divulgation de secrets d’affaires et violation du secret professionnel. Les audiences démarrent alors que le pays tente de changer son image de marque, et que le sort des lanceurs d'alerte est désormais suivi de près par l'opinion publique."

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26 avril 2016 2 26 /04 /avril /2016 06:30

Au Maroc, les journalistes font face à une répression illisible

Au Maroc, les journalistes font face à une répression illisible - 25 avril 2016

Par Ilhem Rachidi - Médiapart

Depuis le début de l'année 2016, les procès à l'encontre des journalistes se multiplient. Le pouvoir tente de réduire au silence toute voix critique, selon des critères de plus en plus flous, dans l’espoir d’éteindre les dernières lueurs du mouvement du 20-Février. .

Ali Anouzla est un habitué des tribunaux. Le 26 avril, le directeur du journal électronique Lakome2 3 est à nouveau convoqué par la justice marocaine. Cette fois-ci, il est accusé d'« atteinte à l'intégrité territoriale », à la suite d’une déclaration au journal allemand Bild, dans laquelle il aurait utilisé l'expression « Sahara occidental occupé ».

Une ligne rouge dans le royaume, où le statut marocain du Sahara ne souffre d'aucun débat. Anouzla affirme qu'il s'agit d'une erreur de traduction, d'ailleurs assumée et corrigée par le quotidien allemand.

Ali Anouzla est aussi poursuivi pour incitation et apologie du terrorisme depuis octobre 2013 pour un article publié dans Lakome (fermé depuis et remplacé par Lakome2) qui contenait un lien vers un blog du journal espagnol El Pais, qui renvoyait à son tour vers une vidéo d'AQMI menaçant le Maroc. Son arrestation et son incarcération – il a passé 39 jours en détention – avaient suscité une forte vague d'indignation dans un Maroc encore agité à l’époque par la contestation, amorcée deux ans et demi plus tôt, par les jeunes du 20-Février.

Sur le net, la censure des versions arabophone et francophone de Lakome, un journal plutôt rare dans le paysage médiatique marocain, avait fait grand bruit. D'après ses soutiens, Anouzla, qui a par ailleurs déjà été condamné par la justice marocaine dans d'autres affaires, était à nouveau poursuivi uniquement parce que ses écrits dérangeaient. Il était alors l'un des rares journalistes à bousculer les fameuses lignes rouges, qui ne sont ni précisément énoncées ni définies – grosso modo, la monarchie, l'islam, la question du Sahara– et qu'un nombre de plus en plus réduit de journalistes tentent encore de bousculer. Selon de nombreux observateurs, ce type de poursuites, parfaitement assumées par les autorités, qui parlent d’un bilan plutôt avantageux en matière de liberté de la presse et d'expression, illustre une répression contre toute voix dissonante, entamée en 2013, une fois que l'essoufflement du mouvement contestataire des jeunes du 20-Février s'est réellement fait sentir.

L'année suivante, le ministre de l'intérieur Mohamed Hassad annonçait au parlement, en les accusant d'entraver la lutte contre le terrorisme, un durcissement à venir contre les ONG, surtout l'Association marocaine des droits de l'homme (AMDH), accusées d’entraver la lutte contre le terrorisme. 3 Ces derniers mois, les pressions à l'encontre des journalistes et des activistes se sont encore intensifiées. Le Maroc, partenaire majeur de l'Occident dans la lutte contre le terrorisme et régulièrement félicité à ce titre, a les coudées franches pour museler les opposants. On fait peu de cas dans la presse étrangère – à laquelle le pouvoir est particulièrement sensible – des dérapages en matière de droits de l’homme et de liberté de la presse. Le Maroc continue de jouir à l’extérieur de son image d'« exception » dans la région, laissant les mains libres aux décideurs pour régler le thermostat de la liberté d'expression selon les nécessités politiques.

Le 23 mars, l'historien et opposant Maâti Monjib était ainsi convoqué devant le tribunal de première instance de Rabat. Il est accusé, ainsi que six journalistes et activistes, de « financements étrangers illégaux » et d'« atteinte à la sécurité de l'État ». Le juge a reporté le procès au 29 juin en l'absence de deux des accusés. Président de l'association de défense de la liberté d'expression Freedom Now, née du Comité de soutien à Anouzla créé il y a deux ans, et qui n'est toujours pas reconnue par les autorités, et de l'AMJI (Association marocaine du journalisme d'investigation), Maâti Monjib répète sur tous les tons subir un harcèlement des autorités. En octobre, il avait d'ailleurs observé une grève de la faim de 24 jours pour protester contre une interdiction de quitter le territoire, levée depuis. Mais les poursuites judiciaires ont été maintenues.

Mardi 19 avril, Abdellah Bakkali, président du syndical national de la presse (SNPM), député du parti de l'Istiqlal et rédacteur en chef du journal Al Alam, comparaissait lui aussi devant la justice, poursuivi pour diffamation. 3 Le ministère de l'intérieur a déposé une plainte pour un article publié en octobre dernier ainsi que contre une déclaration faite au site Alyaoum24 au sujet de la corruption lors des dernières élections, explique Bakkali lors d'un entretien téléphonique avec Mediapart.

« Il y a un recul en matière de droits humains. En témoignent les poursuites à l'encontre des journalistes, des pressions sur l'AMDH, de la répression des manifestations des enseignants stagiaires », affirme-t-il. « Il y a un courant au sein du pouvoir qui est opposé au changement constitutionnel de 2011. »

Ce tour de vis ne cible pas uniquement la presse locale. Début avril, des journalistes du “Petit Journal” de Canal + ont été arrêtés à Beni Mellal, où ils effectuaient un reportage sur une agression homophobe qui y avait eu lieu quelques jours auparavant, puis renvoyés vers la France après un passage de plusieurs heures à la préfecture. Ils ne disposaient pas d'une autorisation de tournage, obligatoire au Maroc pour les chaînes non accréditées. Mais ces autorisations sont distribuées au compte-gouttes, d'après de nombreux journalistes qui se sont frottés au ministère de la communication. Et à son silence. Souvent, ils n'obtiennent aucune réponse et décident donc de se rendre tout de même sur place. Pourquoi cette récente rigueur de l'État marocain ? Les journalistes contactés ont des difficultés à analyser ses véritables motivations. « C'est la zone grise », avance le journaliste du nouveau journal Le Desk 3 Imad Stitou. « Mais avec les poursuites contre les défenseurs de droits de l’homme, on voit qu'ils sont moins tolérants qu'avant. Dans un contexte où l'État déclare qu'il est en guerre contre le terrorisme, ça devient difficile de critiquer les institutions sécuritaires, entre autres. » « On ne comprendra jamais les motivations du cerveau sécuritaire de l'État. Il n'y a aucune explication logique », poursuit-il. « Pourquoi maintenant ? Je me pose la même question. »

« Ce n'est pas nouveau de laisser les gens dans l'ambiguïté », déplore l'ancienne présidente de l'AMDH et secrétaire générale de Freedom Now Khadija Ryadi. « Une chose est interdite un jour et pas le lendemain. Même les textes de loi sont flous. Les lois sont comme des élastiques. Tout dépend des rapports de force, de la situation politique, sauf de la loi. C'est très tendu actuellement, c'est la répression. On ne sait pas ce qu'ils veulent, où ils veulent emmener le pays. Ceux qui décident ont-ils une visibilité ? Sont-ils conscients de la gravité de la situation ? Et puis qui décide ? Chacun dit : “Ce n'est pas moi.” On sait que le gouvernement, ce n'est pas lui qui décide. Il ne fait qu'exécuter les ordres. Et puis en ce moment, chacun est tourné vers les élections. » Ce manque de clarté du pouvoir, qui tolère, puis censure quand bon lui semble, parfois sans signes avant-coureurs, Rik Goverde en a fait les frais. En novembre dernier, ce journaliste néerlandais présent au Maroc depuis deux ans, a été expulsé sans raison apparente et renvoyé vers l'Espagne par bateau en pleine nuit. « J'ai été officiellement expulsé parce que je travaillais sans carte de presse. Ce qui était vrai. Donc le Maroc avait le droit juridique de m'expulser, je pense », raconte Goverde depuis les Pays-Bas, où il n'exerce plus son métier de journaliste. « J'étais dans le pays légalement avec un visa touristique. Néanmoins, j'ai demandé mon accréditation deux fois, dans les temps, début 2014 puis 2015. J'ai fourni toutes les informations au ministère de la communication et demandé à plusieurs reprises si je devais parler à quelqu'un ou répondre à d'autres questions. » « La plupart du temps, j'étais relativement libre de travailler », nuance-t-il. « Mais je n'ai aucun doute sur le fait que j'ai été suivi, surtout à Tanger, Nador, près de la frontière algérienne, et Ouarzazate. J'ai été interrogé plusieurs fois par la police et mes photos ont été quelquefois effacées lors de manifestations ou près d'Imider [où a lieu un sit-in ininterrompu depuis août 2011– ndlr]... J'ai travaillé en Tunisie, Libye, Égypte. Surtout dans ces deux derniers pays, travailler comme correspondant est nettement plus difficile qu'au Maroc. »

Certains journalistes marocains racontent subir une répression d'un tout autre type : sourde, indirecte, mais tout aussi difficile à appréhender. À tel point qu'ils ne peuvent plus travailler ou vivre de leur métier. L'an dernier, Ali Lmrabet, souvent décrit comme le trublion de la presse marocaine, observait une grève de la faim pour dénoncer le refus des autorités de lui délivrer les documents nécessaires au lancement de son journal. Lmrabet avait été condamné à 10 ans d'interdiction d'exercer en 2005. Une condamnation unique. Son projet, monté en collaboration avec le caricaturiste Khalid Gueddar – lui-même condamné l'été dernier à trois mois ferme dans une affaire d'ébriété sur la voie publique remontant en 2012 – et l'humoriste contestataire Ahmed Snoussi alias Bziz, n'a toujours pas pu voir le jour. « Ils m'ont fait remettre mes papiers en Espagne, alors que je n'y réside plus, preuves documentaires, et très nombreuses, à l'appui, comme l'attestation du consul général du Maroc à Barcelone, qui atteste que je ne vis plus en Espagne », explique Lmrabet. « C'est une manœuvre pour m'empêcher de relancer mes journaux », accuse-t-il. « Sans domiciliation au Maroc, je ne peux pas demander un certificat de résidence, et sans ce certificat je ne peux pas demander l'autorisation pour lancer un journal. De plus, ils m'ont fait retirer illégalement, puisque j'ai toute ma documentation en règle, l'autorisation de gérance d'un riad, qui me permettait de faire vivre ma famille. » Ces derniers temps, la diffamation est devenue un outil de répression supplémentaire, notamment à travers des sites nouvellement créés. « Quand tu es un journaliste indépendant, tu n'es pas seulement face au Makhzen [les autorités du régime – ndlr] mais aussi face à des opérations de diffamation. Tu te bats contre des confrères qui balancent des infos sur toi, dans une société conservatrice. Tu es pris entre le marteau et l'enclume », explique le journaliste Soulaiman Raissouni. Raissouni, qui vient de lancer un nouveau site d'information Al Aoual 3, se souvient de ses premiers tracas alors qu'il travaillait encore au quotidien Al Massae en avril 2015. « Ils ont commencé par ne plus faire passer mes articles. Pendant sept mois, j'ai été payé. Rien n’était publié », raconte-t-il. Le journaliste était alors responsable des rubriques culture et investigation : une enquête sur les dessous du festival d'Asilah avait fortement déplu, d'après lui. C'est aussi à ce moment-là que Raissouni entreprend des activités militantes qui posent problème à sa rédaction. Il devient le coordinateur du comité de soutien à Ali Lmrabet, puis de celui de Maâti Monjib. Pas d'organe de presse indépendant Mais il est alors « difficile de le renvoyer » car il est élu délégué des salariés du journal. Les confrères qui le soutiennent et ont voté pour lui subissent des pressions (mutations dans une autre ville, par exemple), raconte Raissouni. Le bras de fer durera plusieurs mois, jusqu'à ce qu'il décide de prendre la parole dans les médias et de quitter le journal avec un confrère pour créer son propre site d'information.

Pour certains, la pression devient si intenable qu'ils ne voient d’autre option que de quitter le pays. Le rappeur Mouad Belghouate, connu sous le nom de Lhaqed, a demandé l'asile politique en Belgique, où il se trouve depuis maintenant plusieurs mois, pour échapper à ce qu'il perçoit comme un harcèlement des autorités. Alors qu'il était en voyage en Belgique, Lhaqed, déjà plusieurs fois condamné par la justice, a décidé de ne plus retourner au Maroc. « Je suis menacé au Maroc. La police est venue me chercher à la maison alors que j'étais en dehors du pays et j'ai décidé de rester ici », explique Lhaqed depuis Bruxelles. « Ils ont demandé à ma famille où je me trouvais et leur ont délivré une convocation, sans motif ni date, en disant que si je rentrais au Maroc, je serais arrêté à l'aéroport. » Militant du mouvement du 20-Février, connu pour ses raps critiques envers le pouvoir, où il allait jusqu'à s'adresser directement au roi, il a été, selon ses soutiens et de nombreuses ONG, victime d'un acharnement judiciaire. Il a effectué trois peines de prison depuis 2011. Il a notamment été condamné à un an de prison pour « atteinte à un corps constitué » pour le clip – dont il nie être l'auteur – d'une chanson sur la police datant de 2010, « Les chiens de l'État », dans lequel la tête d'un policier est remplacée par celle d'un âne. Après sa troisième incarcération pour « ébriété sur la voie publique » et « violence sur agents » en 2014, il a enregistré un album, toujours aussi irrévérencieux. Il n'a même pas pu le présenter à la presse, la conférence ayant été interdite. Depuis la Belgique, il collabore avec le journal Goud.ma, dans lequel il a raconté sa détention. Pourquoi les autorités mettent-elles un tel acharnement à le faire taire, alors que la contestation est si faible ? « Je n'ai pas changé, je ne suis pas revenu sur mes idées et j'ai continué à les déranger », répond Lhaqed. « C'est comme ça lorsqu'on vit dans un État dictatorial. Il ne faut pas dépasser les lignes rouges. En ce moment, il y a un recul dangereux des droits de l’homme et l'État se venge des gens du mouvement. L'État veut récupérer sa Hiba [sorte d'autorité empreinte de la peur qu'il inspire et de respect – ndlr], disparue avec le mouvement des jeunes du 20-Février. » Mustapha Khalfi, ministre de la communication © DR Mustapha Khalfi, ministre de la communication © DR Pendant ce temps, la sphère politique continue de débattre d’un futur code de la presse sans cesse annoncé, censé mettre fin aux peines privatives de liberté. Mais certains élus craignent un transfert de ces peines du code de la presse vers le code pénal pour des délits comme l'atteinte à la personne du roi ou aux symboles nationaux. Reda Benotmane, chargé de projet à l'AMDH, attend ce nouveau code avec beaucoup de scepticisme. « Je pense que tant que les lois sont ce qu'elles sont, nous serons dans une situation régressive, y compris avec le nouveau code », affirme-t-il. Difficile, selon ce fin observateur des médias, de rencontrer des journalistes réellement indépendants, dans ce contexte : « Dans l'absolu, il doit en exister. Mais je n’en vois pas de trace. Je ne connais pas d'organe de presse indépendant des circuits du pouvoir. » Selon le dernier classement de Reporters sans frontières, le Maroc se situe dans la zone rouge pour la liberté de la presse : au 131e rang mondial, loin derrière la Mauritanie et la Tunisie. Il recule d'une place par rapport à l'année précédente Ce classement ne reflètait déjà pas la réalité 3, selon Mustapha Khalfi, ministre de la communication et porte-parole du gouvernement. Pour lui, 2015 a été une année « exceptionnelle » en matière de liberté de la presse.

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25 avril 2016 1 25 /04 /avril /2016 06:43

Les villes anti-TAFTA d’Europe haussent le ton

23 avril 2016 | Par Ludovic Lamant - Médiapart

Une quarantaine de villes de toute l’Europe, dont Grenoble, se sont donné rendez-vous à Barcelone, pour durcir leur stratégie contre les négociations commerciales avec Washington. « Les États ne sont pas à la hauteur des défis européens. Nous voulons montrer qu’il existe des alternatives à ce genre de traités », explique à Mediapart le numéro deux de la mairie « indignée » de Barcelone.

À peine élue, Ada Colau, la maire « indignée » de Barcelone, avait fait voter en octobre 2015 3 une résolution faisant de sa ville une zone anti-TAFTA, anti-CETA et anti-TISA. C’était, d’entrée de jeu, une prise de position contre trois des gros chantiers commerciaux en cours à Bruxelles, qui inquiètent nombre d’Européens : le traité de libre-échange entre l’UE et les États-Unis (TAFTA, ou TTIP dans le jargon bruxellois), celui déjà conclu entre l’UE et le Canada (CETA, pas encore voté), et enfin les discussions en cours sur la libéralisation des services financiers (TISA). En vue de poursuivre sur la lancée de ce vote symbolique, la mairie catalane s’est transformée, jeudi 21 et vendredi 22 avril, en caisse de résonance des mouvements sociaux. C’était une première dans la bataille anti-TAFTA sur le continent : une rencontre entre des représentants d’une quarantaine de villes, de Vienne à Birmingham, de Grenoble à l’île grecque de Corfou, de Madrid à Cologne, qui se sont déclarées « zones hors-TAFTA » – ou sont sur le point de le faire. Dans leur « déclaration de Barcelone » (pdf, 1.2 MB) conclue vendredi soir, les participants exigent la suspension des négociations du TTIP et de TISA, mais aussi « la renégociation d’un nouveau mandat qui prenne en compte les demandes de celles et ceux qui n’ont pas été consultés ». « Nous voulons tisser des liens entre les villes, pour que notre voix soit davantage entendue. Les municipalités sont en train de hausser le ton », a expliqué Gerardo Pisarello, le numéro deux de la maire de Barcelone, en ouverture des débats organisés entre les murs de l’hôpital Sant Pau, un fleuron de l’Art nouveau catalan. Pisarello, un Argentin spécialiste des questions internationales, remplaçait au pied levé Ada Colau qui a bizarrement fait l’impasse sur la réunion, officiellement pour des raisons d’agenda. L’absence de celle qui ne cesse de gagner en popularité, sur la scène politique espagnole, a sans conteste affaibli la portée de l’événement, même si quelques figures de premier plan de la classe politique espagnole dont Pablo Bastinduy, député Podemos et très proche de Pablo Iglesias, y ont participé. Depuis le lancement des négociations avec Washington au printemps 2013, plus de 1 600 villes, départements et régions se sont déclarés « hors TAFTA » à travers le continent, dont pas moins de 650 en France si l’on en croit ce décompte de la campagne Stop-TAFTA 3 (avec, parmi les derniers en date, la région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées 3). Ces résolutions ne permettront pas, si le traité finit par aboutir, d’empêcher l’entrée en vigueur du texte dans les territoires en question. L’idée est plutôt, à travers ces votes, d’exercer une pression politique sur les gouvernements qui suivent les négociations, mais aussi sur les députés et eurodéputés qui auront leur mot à dire, une fois le texte finalisé. À Barcelone, la majorité des élus oscillaient entre l’aile gauche de la social-démocratie (Vienne, Séville) et une gauche plus critique, passant par des partis écologistes. Alors que Barack Obama est en visite en Europe et devrait parler du TTIP avec la chancelière Angela Merkel dimanche en Allemagne, les discussions catalanes ont dressé un inventaire très concret des inquiétudes des élus de terrain, qui tranchent avec les discours officiels de la commission de Bruxelles et de certains exécutifs nationaux. « Les contextes nationaux sont très différents, et les tailles des villes présentes sont très variables aussi, mais j’ai entendu dans les échanges une vraie convergence concernant les inquiétudes que suscitent le TTIP », juge Alan Confesson, conseiller municipal (PG) de Grenoble, qui avait fait le déplacement à Barcelone. La ville française, qui a adopté dès 2014 un « vœu » anti-TTIP, s’est portée candidate pour accueillir la prochaine réunion européenne, peut-être d’ici la fin de l’année. « On se pose tous les mêmes questions, on a tous peur pour nos services publics », constate l’élu grenoblois. Le refrain est en effet revenu en boucle au fil des débats, en particulier du côté des mairies espagnoles gouvernées par des exécutifs de la gauche alternative depuis l’été 2015, comme Barcelone, Madrid ou encore des villes de Galice comme La Corogne. Pour ces exécutifs locaux, l’un des axes de leur mandat consiste à “remunicipaliser” des services de base, comme la gestion de l’eau ou le ramassage des déchets. Ce qui n’est pas une mince affaire, parce qu’ils doivent souvent s’attaquer à des contrats liant l’exécutif qui les précédait avec des multinationales… Si le TTIP passe, ils sont persuadés qu’ils n’auront plus aucune chance d’y arriver.

« La mairie de Barcelone s’est fortement engagée pour remunicipaliser la gestion de l’eau [aujourd’hui prise en charge par une filiale de Suez – ndlr]. Cela nous permettrait notamment de faire baisser les tarifs pour les habitants. Mais l’on redoute qu’avec le TTIP, ces objectifs ne deviennent encore plus difficiles à réaliser », a expliqué Pisarello. En Catalogne, pas moins de 80 % de la gestion de l’eau est privatisée. Du côté de la mairie socialiste de Vienne en Autriche, où plus de 60 % des habitants vivent dans des logements sociaux, « il est impensable pour nous de remettre en cause ce système de subventions en faveur du logement, mais le TTIP pourrait bien l’attaquer », a regretté Omar al-Rawi, un élu viennois de la majorité, qui veut « tout faire pour bloquer le TTIP ». Beaucoup d’élus présents se sont aussi inquiétés d’une perte de leur souveraineté. « En Belgique comme ailleurs, la classe politique est très déconsidérée. Notre popularité est presque nulle, parce que la population a l’impression que l’on n’a de l’influence sur rien », a résumé d’entrée de jeu Olivier Deleuze, ex-coprésident du parti belge Écolo, aujourd’hui bourgmestre (maire) de l’une des 19 communes qui forment la région de Bruxelles. « Mais le niveau local reste le niveau de pouvoir le moins touché. J’ai certes peu d’influence sur le TTIP, mais je peux réparer un trottoir, construire un arrêt de bus. Si l’on empêche les municipalités de faire au moins ces choses-là, de décider si l’on peut par exemple servir des aliments avec ou sans pesticides à la cantine, ce sera catastrophique pour la démocratie. Les élus locaux vont rejoindre la grande confrérie des politiciens bagarreurs et impuissants. »

« La bataille du TTIP est gagnable » Stéphanie Charret, elle, a fait le déplacement depuis sa ville de Nangis (Seine-et-Marne, 8 300 habitants) qui a adopté, en décembre 2015, une motion à l’unanimité : anti-CETA, anti-TTIP et anti-TISA. « Mettre en relation les élus locaux, partager nos expériences, nos informations et nos inquiétudes, c’est une étape primordiale pour préparer la suite de la bataille », juge cette maire adjointe issue de la société civile, et rattachée au Front de gauche. Elle redoute en particulier, alors que sa commune est située sur un territoire où pourraient être exploités des gaz de schiste, les conséquences du traité sur l’énergie : « Jusqu’à présent, les municipalités peuvent s’opposer au travail d’exploration. Mais si le TTIP passe, on ne sait pas ce qu’il pourrait se passer. »

Dans ce contexte, le durcissement de la position française, avec un secrétaire d’État chargé du dossier qui menace de bloquer les négociations du TAFTA, n’est bien sûr pas passé inaperçu. « Les mobilisations de la société civile obligent les gouvernements à prendre des positions plus tranchées. Le discours de Paris n’est pas dénué d’ambiguïtés, mais cela permet au moins d’en finir avec ce mythe selon lequel “tout va bien, madame la marquise”, et d’encourager les mouvements à poursuivre », réagit Pablo Sanchez Centellas, l’organisateur des rencontres pour la mairie de Barcelone. À ses yeux, « cette bataille du TTIP est gagnable » même si, sur le front des mobilisations d’élus locaux, « il y a encore du pain sur la planche ». De son côté, Pablo Muñoz, adjoint à l’urbanisme de la ville de Saragosse (670 000 habitants), à mi-chemin entre Madrid et Barcelone et elle aussi remportée l’an dernier par une plateforme citoyenne « indignée », insiste sur « l’imaginaire politique » en train de naître. « Je ne crois pas que le plus important, ce soit ce qu’il se dit. Nous représentons tous ensemble des millions de citoyens d’Europe, et ce n’est pas si fréquent que des villes aux profils si différents décident de se rencontrer sur des sujets pareils », estime Muñoz dont la municipalité, elle, n’a pas encore trouvé de majorité pour faire voter une résolution anti-TTIP, en l’absence de soutien des socialistes locaux.

Nous devons être capables de dire non au TTIP, bien sûr, mais aussi de dépasser cette attitude d’opposition, et de dire oui aux stratégies de coopération entre villes. Nous devons mettre en avant une autre idée de l’Europe », poursuit l’élu espagnol. Ce fut l’un des fils rouges des deux jours de débat, en forme de numéro d’équilibriste dans lequel les Espagnols sont souvent très à l’aise : conjuguer le rejet des traités commerciaux en cours de négociation avec un parti pris favorable à l’Union. Pisarello, le numéro deux de la mairie de Barcelone, avait aussi assisté au lancement du DiEM à Berlin, le mouvement imaginé par Yanis Varoufakis, censé enclencher l’écriture d’une nouvelle constitution pour l’Europe à horizon dix ans, et renforcer sa légitimité démocratique. L’adjoint au maire vient de publier en Espagne un livre d’entretiens 3 sur le sujet avec l’ex-ministre des finances grec, qui mise en particulier sur tout un réseau d’élus locaux à travers l’Europe.

« Les États ne sont pas à la hauteur des défis européens. C’est évident dans la crise des réfugiés, mais aussi dans les négociations commerciales. Nous avons l’obligation de montrer qu’il existe des alternatives à ce genre de traités, explique à Mediapart Gerardo Pisarello. Les villes sont en première ligne dans la gestion du quotidien des gens. Et dans tous ces secteurs, du logement à la gestion de l’eau, nous devons prouver que des politiques alternatives à l’austérité imposée par les États membres et Bruxelles existent. » « Si l’Union ne réagit pas à temps face aux crises qu’elle traverse, elle finira par s’effondrer et tomber aux mains de forces xénophobes et d’extrême droite. Notre défense du souverainisme municipal s’inscrit dans une démarche européenne et internationaliste », poursuit l’ancien professeur de droit. Sur le front des réfugiés, Barcelone était déjà monté au créneau début avril avec un déplacement très médiatisé d’Ada Colau à Bruxelles pour exhorter la commission et les États membres, y compris le gouvernement espagnol de Mariano Rajoy, à accueillir davantage de réfugiés. Mais cette mise en scène n’a, jusqu’à présent, pas fondamentalement changé la donne au niveau espagnol. Tandis que l’horizon européen semble bouché, les villes ont-elles les réponses aux « polycrises », pour reprendre l’expression de Jean-Claude Juncker, qui secouent le continent et menacent d’emporter l’UE ? À Barcelone en cette fin de semaine, les élus voulaient y croire. En attendant, cette première réunion d’élus anti-TTIP s’inscrit dans une démarche plus large et hétéroclite d’initiatives nouvelles, celle des sommets du « plan B » comme du DiEM de Varoufakis, qui cherchent à faire sortir de ses rails idéologiques la machine bruxelloise. La question, désormais, est de savoir si elles parviendront à gagner en puissance dans les mois à venir.

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20 avril 2016 3 20 /04 /avril /2016 15:49
Rony Brauman: "le BDS, une arme pacifique et efficace pour amener les Israéliens à prendre leurs responsabilités" (Interview avec l'AFPS)

Rony Brauman : « le BDS, une arme pacifique et efficace pour amener les Israéliens à prendre leurs responsabilités »

Né à Jérusalem, Rony Brauman est un médecin français, ancien président de Médecins Sans Frontières et professeur à l’université de Manchester. Son engagement pour les droits du peuple palestinien n’est plus à présenter. Il a récemment reçu le prix Palestine-Hamchari pour son manifeste Pour les Palestiniens, et a signé différentes tribunes affirmant le droit de boycotter Israël.

Thomas, membre du Conseil National de l’AFPS, lundi 18 avril 2016

Comment percevez-vous le climat actuel post-attentat, entre criminalisation de la campagne Boycott, Désinvestissement, Sanctions et les dernières déclarations du Premier ministre assimilant l’antisionisme à l’antisémitisme ?

C’est inquiétant. D’un côté, il y a une obsession de l’islam liée aux guerres du Proche-Orient et à l’exportation du terrorisme, donnant à cette religion, en première approximation, un visage angoissant, menaçant. Cet aspect mérite une analyse en profondeur pour distinguer terrorisme islamiste et musulmans, de même que nous n’incriminons pas les Protestants pour le Ku Klux Klan, les orthodoxes pour le stalinisme ou les Catholiques pour la pédophilie. On voit se développer un discours accusatoire et globalisant de l’islam et des musulmans, tenu par différents intellectuels qui ont des accès médiatiques considérables. De prime abord, nous pensons à Finkielkraut ou Zemmour, rejoints récemment par Elisabeth Badinter dont les propos incendiaires, caricaturaux, instrumentalisent la laïcité et le féminisme au service d’un combat global contre tout ce qui peut être rattaché à l’islam.

De l’autre côté, et à la rencontre de cette obsession, il y a la défense obstinée de la politique israélienne. François Hollande et Manuel Valls se situent dans la tradition de la SFIO de Guy Mollet, marquée par le colonialisme et l’orientalisme. Valls, sans doute le premier ministre le plus pro-israélien de notre histoire, est allé jusqu’à dire publiquement qu’il était « lié de manière éternelle à la communauté juive et à Israël ». Discours doublement fautif, puisqu’il invoque une « communauté juive » - qui n’existe pas plus que la « communauté musulmane » - et qu’il l’associe comme allant de soi à Israël. Et cela, de plus, au moment où on a à faire au gouvernement le plus raciste et violent de l’histoire d’Israël.

Ces deux mouvements sont distincts mais, progressivement, ils ont convergé. La campagne BDS est qualifiée logiquement d’antisémite, puisqu’à partir du moment où nos gouvernants sont, d’une part des défenseurs d’Israël, et d’autre part confondent explicitement Juif et Israël, toute dénonciation de la politique israélienne peut être ramenée à un acte anti-juif. Evidemment, ce n’est pas un hasard si la criminalisation s’accentue parallèlement à la montée de l’inquiétude, parmi les dirigeants israéliens, de la progression du BDS.

Faites-vous un lien entre la lutte contre l’islamophobie et la défense des droits du peuple palestinien ?

A partir du moment où la religion majoritaire de la population palestinienne est l’islam, il y a de facto un lien que nous ne pouvons pas ignorer. Cependant, ce serait une erreur de surestimer la portée de ce lien. Chez une partie des gens qui ont une vision combattive de la laïcité, et qui s’en servent contre le religieux, et particulièrement l’islam, la lutte des Palestiniens pour la reconnaissance de leurs droits déclenche spontanément de la sympathie politique. Je crois que même parmi les Français qui disent avoir un problème avec l’islam, il y a de la sympathie pour la cause palestinienne. Le Hamas, en tant que branche palestinienne des Frères musulmans, ébranle sans doute cette sympathie, mais il ne l’annule pas.

Vous venez de signer une tribune à l’initiative de l’Union Juive Française pour la Paix intitulée « Appel juif pour le BDS ». Pourquoi est-ce important de signifier que vous soutenez le BDS en tant que Juif ?

Je tiens d’abord à signaler mon ambivalence par rapport à cette démarche. Je n’apprécie pas de mettre en avant mon affiliation juive pour des motifs politiques. Je connais plusieurs personnes, militants pour la Palestine d’origine juive, qui ont refusé de signer la tribune estimant qu’elle véhicule une vision ethniciste ou culturaliste, qu’ils récusent. Je les comprends très bien, et j’ai moi-même hésité pour ces raisons. Si j’ai signé, c’est parce que je souhaite multiplier les occasions de dénoncer la criminalisation du BDS, réaffirmer que cette campagne de diabolisation est odieuse et contraire aux principes démocratiques. On cherche à disqualifier un mouvement citoyen qui utilise la consommation comme levier politique.

Vous avez été, au début de cette année, au cœur d’une polémique suite à votre passage sur Europe 1 et la mauvaise interprétation qui a été faite de vos propos sur une prétendue affiliation politique du port de la kippa en France. Vous avez dû vous en expliquer, notamment sur le site de Mediapart, afin de rappeler que votre argumentation visait le Conseil Représentatif des Institutions Juives de France et son soutien à la politique israélienne. Vous n’êtes pas le premier à montrer du doigt un repli communautaire en France, et notamment parmi les Juifs. Comment percevez-vous cette dérive ?

C’est une tendance générale, qui ne concerne pas seulement les juifs. Parmi ceux-ci, il y a en effet une tendance préoccupante récente. Depuis le début des années 2000, une part minoritaire –mais croissante - d’entre eux se replie dans le cocon de l’espace communautaire. Je précise que la recherche de la tranquillité et de la fraternité dans l’entre-soi est tout simplement humaine et n’a rien de condamnable à mes yeux. Le problème surgit lorsque, par exemple, on manifeste bruyamment son soutien politique à un Etat étranger en train de commettre un massacre.

J’ai en tête la manifestation de l’été 2014 en soutien à l’attaque de Gaza, organisée devant l’ambassade d’Israël, qui m’a particulièrement choqué. Notons que l’Union des Etudiants Juifs de France, syndicat étudiant qui se situe en principe à gauche, y avait appelé, signalant par là son légitimisme pro-israélien à toute épreuve. Cette manifestation est à mes yeux l’un des évènements les plus honteux que les institutions juives aient organisé. Voir ces gens, en plein Paris, crier leur soutien à la ratonnade de Gaza est particulièrement choquant. Ils m’ont fait penser à ces Israéliens qui s’installaient sur les hauteurs à la frontière de Gaza pour observer le carnage fait par leur armée. Moralement, je juge cela presque plus abject que de participer activement aux bombardements. Du moins, ce voyeurisme, cette pornographie politique revendiquée, n’est pas moins grave.

Valls, tout comme le CRIF, affirme, à juste titre d’ailleurs, que la place des Juifs français n’est pas en Israël mais en France. Or, ils soutiennent dans le même temps, explicitement ou implicitement, un gouvernement israélien qui prône l’inverse. Cette contradiction a été particulièrement claire lors du 11 janvier 2015 et du discours de Netanyahu dans une synagogue parisienne. Pourront-ils tenir cette ambiguïté sur du long terme ?

Je partage votre désarroi, mais je note que cette contradiction est plus large encore puisqu’elle peut s’appliquer à ceux qui s’affirment sionistes. Toute proportion gardée, le sionisme, dans son discours englobant, me fait penser au communisme. Mais il y a une différence majeure. Lorsque nous étions communistes à l’époque de l’URSS ou de la Chine communistes, nous avions tout à faire à Paris, rien à Moscou. Il y avait une révolution, un combat politique, à réaliser dans notre pays. Quand on est sioniste, je ne vois pas ce qu’on fiche en dehors d’Israël. De plus, comment peut-on s’affirmer républicain et en même temps soutenir le sionisme ? Il y a ici une contradiction majeure.

Plus l’Etat d’Israël s’enracine dans la terre et dans l’histoire, et plus son caractère ethnocratique s’affirme. Rappelons qu’avant les années 1980 et la première Intifada, on circulait librement de la frontière égyptienne à la frontière libanaise, du Jourdain à la Méditerranée, que l’on s’appelle Mohamed ou David. A cette époque, Naplouse était à vingt minutes de Tel-Aviv, à présent ces villes ne se connaissent plus et sont situées dans des entités différentes.

Face à cette évolution, des personnalités comme Bernard-Henri Lévy proclament leur amour des principes de la République, et pour cet Etat qui les piétine au quotidien. Cherchez l’erreur !

Vous l’avez dit, ces personnalités ou organisations ont un accès aisé aux médias, et certains, comme le CRIF, n’hésitent pas à prétendre parler au nom des Juifs de France et dans le même temps défendre la politique israélienne. Vous êtes également un interlocuteur ponctuel pour le champ médiatique. Pourquoi les journalistes n’invitent-ils pas davantage de voix juives critiques d’Israël ? Pour paraphraser le dernier numéro de Manière de Voir, comment pouvons-nous faire sauter le verrou médiatique sur cette question ?

C’est aux journalistes qu’il faut poser la question, et à votre place je la radicaliserais. Pourquoi un propagandiste comme BHL est-il autant présent dans les médias ? Pour moi, la première réponse c’est qu’il fait le spectacle, à l’instar d’autres démagogues. Ensuite, il détient un capital social qui semble lui donner un accès privilégié par rapport à d’autres aux médias, et le protège des critiques.

Pour faire sauter le verrou, il faut d’abord avoir davantage d’individus qui s’expriment sur cette question. Davantage de protestation citoyenne, de pétitions, tant contre la politique d’Israël que contre la présence envahissante de ces personnalités dans les médias. Cependant, il faut savoir rester sur le fil du rasoir et ne pas verser dans une dérive antisémite.

Notre pays a un problème avec ses Juifs et ses Arabes, comme séquelle de Vichy et de la colonisation. A l’image du décret Crémieux de 1870, les politiques pensent trouver une solution dans une gestion partiale de ces deux populations. L’une se voit dotée de toutes sortes d’attributs, il est le signal de notre bonne, ou mauvaise, santé nationale. En bref, si les Juifs de France ne vont pas bien, c’est la nation entière qui va mal. L’autre, au contraire, est continuellement dévalorisé, soit parce qu’il est trop arabe, soit parce qu’il est trop musulman, voire les deux.

Pour être plus clair, le décret Crémieux est perpétuellement présenté comme un symbole démocratique au sein d’un tableau colonial jugé trop sombre. C’est oublier qu’il ne fut qu’un raffinement de l’apartheid colonial. Philosophiquement, que vous soyez dévalués ou surévalués, cela revient au même puisque vous n’êtes pas au même rang que les autres. Et les médias ne sont pas étrangers à ce prisme postcolonial.

Pour terminer, si nous constatons une progression du BDS, il reste une accusation qui a la peau dure, à savoir que le boycott radicaliserait encore davantage la société juive israélienne. Pourquoi considérez-vous qu’aujourd’hui le BDS soit une arme efficace ?

Un pays qui se prétend démocratique et qui se rend coupable de la plus longue occupation des temps modernes pose un problème particulier. Le BDS est une arme pour placer Israël dans le rang des nations ordinaires. D’ailleurs, le sionisme originel aspirait à créer un Etat juif qui soit une nation parmi les nations. Je n’ai pas été enthousiasmé par cette campagne lorsqu’elle a commencé en 2006. Sans adhérer formellement à tous les points du BDS, je trouvais cependant intolérable qu’il puisse être interdit. Vous pouvez demain appeler au boycott du Mexique, de la Chine, de la Russie, sans problème. Vous pouvez également appeler à boycotter des marques de vêtements qui font travailler des enfants, ou comme Badinter celles qui proposent une « mode islamique ». Vous pouvez aussi appeler à la guerre en Syrie, en Libye, au Soudan, en Somalie… Mais appeler au boycott des produits des colonies d’Israël relève du tribunal depuis 2010, à l’initiative de Michèle Alliot-Marie alors Garde des sceaux. De plus, Omar Barghouti, co-fondateur et principal animateur de la campagne BDS, est une personnalité impressionnante. Sa détermination et sa fermeté politique, y compris dans son propre camp, m’ont marqué et ont levé mes réticences sur la question du boycott.

Je constate également que la progression du BDS, notamment dans les campus anglo-saxons, permet d’une part d’amener un débat sur la politique israélienne, et surtout d’engager un travail que nos politiques semblent incapables de réaliser, à savoir la pénalisation des institutions israéliennes engagées dans la colonisation et l’occupation de la Palestine en violation de toutes les résolutions internationales. Rappelons que pour le boycott de l’Afrique du Sud, ça n’est pas tellement les campagnes contre des produits qui ont renversé la donne, mais celles contre les équipes de sport sud-africaines. Manifester contre la présence dans un événement sportif d’une équipe sud-africaine y avait provoqué des blessures symboliques profondes. Il est probable qu’à terme, des actions comparables s’organisent contre des équipes de sport israéliennes, qui ne pourront plus voyager à l’étranger sans provoquer de mobilisations.

Enfin, j’entends ceux qui ne voient dans le boycott qu’un moyen de radicaliser davantage la société israélienne. Précisons d’emblée qu’Israël n’a pas eu besoin du boycott pour rendre toute candidature pacifiste aux élections inefficace politiquement, ou pour amener au pouvoir un gouvernement d’extrême droite. Mais surtout, ça n’est pas mon/notre problème, et il est temps que cette société, y compris la jeunesse branchée de Tel-Aviv, qui vit coupée de la réalité politique, comprenne que ce clivage politique n’est plus tenable. Je précise toutefois qu’il faut se garder de mépriser les Israéliens, qu’il faut être capable d’entendre leurs inquiétudes, d’autant plus dans un Proche-Orient à feu et à sang, mais pour justement être en mesure de leur rappeler leur part de responsabilité, et qu’il est plus que temps qu’ils les assument. Pour cela, j’estime que le BDS est une arme pacifique et efficace pour mobiliser les citoyens et influer sur le cours politique des choses.

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20 avril 2016 3 20 /04 /avril /2016 15:38
Des communes françaises pour la libération des prisonniers palestiniens (Politis)

Des communes françaises pour la libération des prisonniers palestiniens

À l’occasion de la journée de solidarité avec les prisonniers palestiniens, la mairie de Gennevilliers réitère son soutien à la lutte contre l’occupation israélienne.

Margaux Mazellier, Politis, mercredi 20 avril 2016

« La bataille pour la libération de Marwan Barghouti est une bataille pour tous les prisonniers palestiniens », a lancé lundi soir Patrice Leclerc, maire de Gennevilliers, lors d’une réunion qui se tenait en mairie à l’occasion de la journée de solidarité avec les prisonniers palestiniens. Le maire communiste participe activement à la campagne internationale de libération de ce député palestinien, détenu par Israël depuis quatorze ans. Une campagne qui compte aujourd’hui plus de 7.400 signataires.

La ville de Gennevilliers fait parti du « Réseau Barghouti » regroupant vingt-deux communes qui ont fait le choix d’élever le prisonnier au rang de citoyen d’honneur. Une délégation est d’ailleurs prévue au mois de juin pour permettre à chaque maire participant, accompagné du député européen Patrick Le Hyaric, d’aller rendre visite à Marwan Barghouti dans sa prison israélienne.

Le « Mandela palestinien »

Emprisonné depuis le 15 avril 2002, Marwan Barghouti est devenu un symbole de l’occupation. Ce militant du Fatah, le mouvement de Yasser Arafat, est accusé du meurtre de cinq civils israéliens et d’avoir été impliqué dans quatre attaques terroristes. Son fils, Qassam s’est rendu hier à Gennevilliers, dans le cadre de la journée de solidarité avec les prisonniers palestiniens, pour continuer à faire vivre la parole de son père au-delà des portes de sa cellule :

Marwan Barghouti appelle à la libération de la Palestine et à la création de l’État palestinien selon les frontières d’avant 1967, reconnues par la communauté internationale. Ce n’est pas son but, c’est celui de tous les Palestiniens !

Un discours dans lequel se reconnaît une majorité des Palestiniens qui voient en lui un vrai leader politique. Un discours qui vise aussi à réunifier un peuple pris en étau entre diverses factions armées et politiques. « Il est membre du Fatah mais essaye de coordonner les positions des différentes factions comme celles du Hamas ou encore du jihad islamique, précise Qassam, ce qui signifie que nous avons une base pour mettre tout le monde plus ou moins d’accord et unifier la parole politique du peuple palestinien. »

Pour les coordinateurs de la campagne internationale de libération de Marwan Barghouti, ce discours unificateur et ce combat contre l’apartheid rappellent celui de Nelson Mandela. Cette campagne provoque la rage de la Ligue de Défense Juive qui accuse la mairie de Gennevilliers de faire l’apologie du terrorisme et de pratiquer des politiques « communistes antijuives ». Une dénonciation accompagnée de menaces contre les Gennevillois.

440 enfants dans les prisons israéliennes

Qassam lui aussi a connu la prison. Étudiant dans une université américaine, c’est lors d’un séjour en Palestine qu’il a été arrêté à la frontière par les forces israéliennes. « J’avais 17 ans. J’ai du passer quatre ans en prison, juste parce que j’étais le fils de Marwan Barghouti. Ils essayaient de trouver d’autres accusations : membre du Fatah, étudiant activiste... Mais c’est ce que font tous les Palestiniens ! »

Selon un rapport de Human Rights Watch, le nombre de mineurs détenus en Israël aurait plus que doublé depuis octobre 2015. Parmi les 7.000 prisonniers palestiniens estimés, 440 seraient âgés de 12 à 17 ans. Des prisonniers, enfants comme adultes, retenus en toute illégalité au regard du droit international puisque la Convention de Genève interdit le déplacement d’un prisonnier d’une zone occupée vers le pays occupant.

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20 avril 2016 3 20 /04 /avril /2016 06:15
Photo Ismaël Dupont - fresque murale à Jérusalem

Photo Ismaël Dupont - fresque murale à Jérusalem

Alors qu'Israël est confronté, depuis six mois, à une révolte contre l'occupation, les mineurs sont la première cible de la répression.

- par Mélinée Le Priol, correspondante du Ouest-France à Ramallah

Touché par une vague d'attaques - notamment au couteau- qui ont tué une trentaine d'Israéliens depuis octobre, mais semblaient ralentir avant l'attentat de lundi à Jérusalem (21 blessés), l'Etat hébreu réprime sévèrement.

En six mois, plus de 200 Palestiniens ont été tués. Des assaillants, mais aussi des manifestants; plusieurs milliers ont été arrêtés, dont 1500 avaient moins de 18 ans, selon les ONG.

Ces arrestations de mineurs palestiniens ne sont pas une nouveauté.

Depuis 2010, on en dénombre 1200 chaque année. Quand elles n'ont pas lieu au domicile des parents, souvent en pleine nuit, ces arrestations se font au check-points ou sur le chemin de l'école. Les forces de sécurité israéliennes disposeraient en effet de listes de jeunes recherchés, car jugés "capables de faits de terrorisme" ou "d'incitation à la violence". Les réseaux sociaux, notamment, sont étroitement surveillés.

"En ce moment, 450 mineurs palestiniens se trouvent dans des prisons israéliennes" dénombre le militant associatif Qadura Fares - l'armée israélienne concède le chiffre de 119 détenus. "La plupart de ceux arrêtés depuis l'automne ont été relâchés, souvent avec une lourde amende pour les parents, une assignation à résidence ou une interdiction d'utiliser Internet. Tous ont été torturés", assure Qadura Fares.

Contrairement aux palestiniens d'Israël et de Jérusalem, ceux de Cisjordanie ne sont pas jugés par des tribunaux civils, mais militaires. Or, cette juridiction peut condamner à de la prison dès l'âge de 12 ans. Les jeunes risquent alors six mois de prison pour un simple jet de pierre, chef d'accusation retenu contre deux tiers des mineurs arrêtés.

Ouest-France, 20 avril 2016

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16 avril 2016 6 16 /04 /avril /2016 10:46
Embastillé depuis 3 mois par Israël, le clown triste palestinien, Mohammad Abou Sakha, manque aux enfants (L'Orient Le Jour)

Embastillé par Israël, le clown triste palestinien manque aux enfants

Mohammad Abou Sakha est en prison depuis 3 mois, sans qu’il sache pourquoi. Militants et artistes du monde entier multiplient les manifestations pour demander sa libération.

L’Orient le Jour, lundi 11 avril 2016 - Revue de presse de l'AFPS

« Où est passé celui qui sourit ? » chante, tambourin à la hanche, Hanita Hendelman, conteuse et militante pacifiste devant la prison israélienne d’Ofer. Ni la bruine ni le vent n’aurait pu la faire reculer. De l’autre côté du mur, Mohammad Abou Sakha, un formateur aux arts du cirque, est enfermé sans savoir pourquoi. Il a déjà reçu le soutien de chanteurs brésiliens, de clowns israéliens ou belges.

Le 14 décembre 2015, le jeune homme de 24 ans est arrêté par des soldats israéliens. Il passe de commissariats en centres de détention sans que les charges retenues contre lui ne lui soient révélées. Quelques semaines plus tard, on lui apprend qu’il est détenu administrativement pour six mois. Il dit à son avocat être régulièrement interrogé.

Ce régime d’incarcération permet aux autorités israéliennes de retenir des individus plusieurs mois. Il est renouvelable indéfiniment. Plus de 670 autres Palestiniens sont ainsi derrière les barreaux. L’avocat de Mohammad, membre de l’ONG Addameer, a demandé à requalifier la détention. « Généralement, ces demandes ne sont même pas entendues par le tribunal militaire israélien, mais nous avons réussi à avoir une audience, c’est maintenant à eux de nous répondre, et s’ils refusent, nous pourrons aller à la Cour suprême. Nous pensons que les autorités israéliennes n’ont pas assez de preuves contre lui, et pas de levier pendant les interrogatoires », explique un porte-parole de l’ONG.

Si la détention est requalifiée, alors le clown devra répondre de chefs d’accusations précis, et il sera emprisonné pour un temps adapté à l’enquête. Lors des interrogations, il lui a été reproché d’avoir été présent lors d’une discussion au cours de laquelle la sécurité d’Israël aurait été menacée, mais aussi son affiliation au groupe d’origine marxiste, le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), considéré comme une organisation terroriste par Israël, les États-Unis et l’Union européenne. Mohammad avait déjà été arrêté en 2009 pour un mois, sa présence à des manifestations à l’âge de 13 ans lui avait alors été reprochée.

« Tellement charismatique »

« Si on lui reproche d’avoir mis une photo de Leïla Khaled (membre du FPLP connue pour avoir détourné deux avions dans les années 70) sur son mur Facebook, alors beaucoup de gens dans le monde doivent aller en prison », regrette une collègue de l’école du cirque de Bir Zeit, où enseignait Mohammad. Ahmad Abou Taleb, cousin du clown et formateur dans la même école, balaie lui aussi les soupçons d’activisme politique : « Je fais le trajet de la maison à l’école de cirque avec lui tous les jours depuis plus de cinq ans, une fois à l’école, on est ensemble, et de retour à la maison, on est ensemble... Je le saurais s’il était engagé politiquement ! »

Si les réseaux sociaux sont pleins de ces images d’artistes arborant le portrait du clown et réclamant sa libération, dans l’école de Bir Zeit, c’est l’inverse. « Les enfants nous apportent des dessins, mais on préfère parler de lui sans imposer un mémorial », explique une collègue. Ici, plus de 300 élèves apprennent les subtilités du jonglage ou de l’équilibrisme. Mohammad est de la première génération d’entre eux. S’il n’avait pas percé, sans diplôme, il aurait travaillé dans la blanchisserie de son père à Jénine.

Assise près du chapiteau, sa collègue poursuit : « Mohammad est tellement charismatique que tous les enfants l’adorent, il s’occupait notamment d’un garçon qui a une paralysie cérébrale ; au bout de deux ans, Mohammad avait réussi à le faire marcher... Après l’arrestation, ce garçon ne voulait plus revenir. Il commence à peine à prendre des cours avec un autre formateur. On a fait un spectacle pour Mohammad, l’idée c’est de mettre en scène les sentiments liés à l’emprisonnement. À la fin, ce garçon ne voulait plus quitter le chapiteau, il était complètement perdu. » Entre les quilles, les rubans et les balles de jonglage, Mohammad, 12 ans, autre élève d’Abou Sakha, a aussi été ému par le spectacle : « Quand sa mère a parlé, j’ai vraiment eu de la peine... On nous dit qu’il va rentrer en juin, mais qu’est-ce qu’on en sait ? »

Le père de Mohammad vient d’obtenir un permis de visite. Il pourra dire à son fils qu’Amnesty International soutient le recours contre la détention sans inculpation ou que l’Union européenne a elle aussi publié une déclaration de soutien, en espérant lui faire garder le sourire.

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30 mars 2016 3 30 /03 /mars /2016 15:07

Pierre Vermeren: «La Belgique a laissé salafistes et wahhabites faire leur apostolat»
"L'histoire, les origines et les activités de beaucoup de Marocains installés en Belgique expliquent comment le quartier de Molenbeek, dans l'agglomération bruxelloise, a pu devenir un sanctuaire de l'islam radical, selon l'historien Pierre Vermeren. Explications sur cette immigration venue de la région du Rif, au Maroc, et sur le poids de l'«économie du haschich». "

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30 mars 2016 3 30 /03 /mars /2016 13:36

Selon le président Turc Recep Tayyip Erdogan lui-même, 5000 membres du PKK et Kurdes ont été tués au cours des attaques de l'armée et des forces de sécurité dans des zones densément peuplés du sud-est turc. Une nouvelle preuve du caractère de plus en plus brutal de ce régime qui désormais joue à plein de la xénophobie anti-kurdes.

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30 mars 2016 3 30 /03 /mars /2016 06:15
Qui sont les plus grandes fortunes d'Europe? (Ouest-France commente le palmarès du magazine Forbes)

Qui sont les plus grandes fortunes d’Europe ?
http://www.ouest-france.fr/economie/qui-sont-les-plus-grandes-fortunes-deurope-4128724

À la tête d’une chaîne de supermarchés discount ou de magasins de prêt-à-porter, des hommes et des femmes détiennent à eux seuls la plus grande fortune de leur pays.

L’Oréal en France, Lidl en Allemagne ou encore Zara en Espagne… Qu’ils soient à la tête d’une chaîne de supermarchés discount ou de magasins de prêt-à-porter, des hommes et des femmes détiennent à eux seuls la plus grande fortune de leur pays.

Alors que le nombre de milliardaires a sensiblement baissé à travers le monde, l’Europe garde le cap. Selon le dernier classement annuel du magazine américain Forbes, en 2016 l’Europe compte 489 milliardaires contre 482 l’an dernier. Cependant, la richesse globale de ces fortunes enregistre une légère chute de 62,5 milliards d’euros. Un chiffre quasi insignifiant étant donné que leurs richesses cumulées s’élèvent à 1,83 billion d’euros (soit 1 830 000 000 000 d’euros). Une enfilade de zéros qui fait tourner la tête.

L’empire du textile…

C’est en Europe qu’on trouve le deuxième homme le plus riche du monde, Amancio Ortega. Il est à la tête d’un empire du textile à petit prix : Zara, Pull & Bear, Massimo Dutti, Bershka, Stradivarius, Oysho… À 80 ans, Amancio Ortega est le fondateur du groupe Inditex qui englobe toutes ces chaînes de magasins. Autre magnat du prêt-à-porter, Stefan Persson, à la tête de la chaîne de magasins H&M, qui amasse des milliards d’euros chaque année.

… des cosmétiques

Sur l’échelle planétaire, Liliane Bettencourt est la 11e fortune mondiale. Les finances de la fille d’Eugène Schueller, le fondateur du groupe L’Oréal, ont un peu fondu en 2015, 32,2 milliards d’euros contre 35,7 l’année passée. Ce qui n’empêche pas l’héritière de 93 ans de se placer au premier rang des femmes les plus fortunées du monde.

Sans oublier le chocolat

Une autre femme s’illustre en Europe, par la taille de son portefeuille. Il s’agit de Maria Franca Fissolo, la veuve de Michele Ferrero qui, depuis la mort de son conjoint en février 2015, dirige l’entreprise familiale de confiserie Ferrero.

… et la bière

De manière générale, le vieux continent concentre plus de femmes milliardaires qu’aux États-Unis. À l’image de Charlene de Carvalho-Heineken, l’héritière d’Heineken, le troisième plus grand brasseur au monde, fondé en 1864.

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