Idleb, une ville du nord-ouest de la Syrie, a été la cible de bombardements, le 20 décembre 2015.REUTERS
Amnesty International pointe du doigt les frappes russes en Syrie. L'organisation a étudié six attaques perpétrées par l'aviation russe entre septembre et novembre qui auraient tué 200 civils. Geneviève Garrigos, la présidente d'Amnesty International France, demande une enquête et dénonce ce qui pourrait s'apparenter à des crimes de guerre.
Les bombardements effectués par la Russie en Syrie pourraient équivaloir à des crimes de guerre en raison du nombre de civils tués dans les frappes russes, estime mercredi 23 décembre Amnesty International.
« Nous avons constaté à la fois que des lieux d’habitation, voire des marchés, ainsi que des mosquées, avaient été pris pour cible » explique Geneviève Garrigos, la présidente d’Amnesty International.
La Russie a entamé le 30 septembre une campagne de bombardements aériens en Syrie, en disant vouloir aider le principal allié du Kremlin au Moyen-Orient, le président Bachar el-Assad, à battre le groupe jihadiste Etat islamique et d'autres organisations extrémistes. Selon Amnesty, dont les accusations font écho à celles de certains observateurs syriens, les bombardements aériens russes ont tué au moins 200 civils et une dizaine de djihadistes de septembre à novembre.
Ce rapport, dont les conclusions sont tirées de l'étude de six attaques qui ont visé Homs, Idleb et Alep, s'appuie sur des témoignages et des récits de survivants, ainsi que sur des documents vidéo et des photos montrant les conséquences des attaques.
« Dans certains cas, il y avait à proximité des objectifs militaires, explique Geneviève Garrigos.Mais dans les cas visés dans l’étude, les attaques semblaient complètement disproportionnées par rapport à l’objectif atteint et au nombre de pertes. Parmi les armes qui auraient été utilisées, il y aurait des bombes incendiaires, des bombes à sous-munitions, et surtout des missiles non guidés, c’est-à-dire qu’ils sont « non discriminants ». De ce fait, ils ne permettent pas, justement, des attaques ciblées qui épargnent la population ».
« Au regard de ces éléments, certaines attaques pourraient être qualifiées de crimes de guerre, affirme la présidente d’ Amnesty International. C’est pourquoi nous demandons aujourd’hui de toute urgence une enquête, par rapport à l’ensemble des frappes qui ont causé des pertes civiles importantes ».
Moscou a démenti vigoureusement à plusieurs reprises avoir atteint des civils, disant veiller soigneusement à éviter de bombarder les zones d'habitation.
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