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9 juillet 2014 3 09 /07 /juillet /2014 15:59

Réforme du travail outre-Rhin : Elle met en garde la France !

Elle s’appelle Inge Hannemann. Depuis deux semaines, elle fait les titres des journaux de l'autre côté du Rhin. Elle a travaillé comme conseillère au Pôle emploi allemand de Hambourg de 2005 à début 2013. Elle a été suspendue pour activité politique. En 2006, en constatant les méthodes carrément violentes instiguées en interne, qui constituent de facto des violations des droits fondamentaux à l'égard de ses compatriotes au chômage, elle va, au péril de sa vie, se révolter et refuser de sanctionner des hommes et des femmes, jeunes ou plus âgés.

C'est la nouvelle mère courage qui, parlant le français et passionnée par le pays des droits de l'Homme, veut venir en France rencontrer le syndicat du Pôle emploi, SNU-FSU,pour mettre en garde contre les nouveaux plans sur le chômage en France directement importés du modèle Hartz IV. Depuis 2013, Inge Hannemann, licenciée pour activité politique, est menacée d'être internée en psychiatrie. Angela Merkel et son second couteau, Ursula von der Leyen, de la CDU, qui a été une ministre de la famille au bilan médiocre et qui dirige le ministère du travail aujourd'hui, aurait calé Inge Hannemann dans la lunette de son fusil. Devenant une affaire d’État, le blog d'Inge Hannemann, altonabloggt, et ses divers entretiens dans la presse commence à échauder Berlin. Huit millions de chômeurs en colère, qui pourraient se réveiller et prendre conscience de l'infamie dans laquelle ils sont jetés, inquiètent le pouvoir. De nombreux citoyens allemands enfoncent la tête dans les épaules tant la pression devient trop grande. Mais ils sont de plus en plus nombreux à montrer grâce aux réseaux sociaux leur volonté de révolte. La politique de communication du gouvernement rappelle les heures noires de la fin du Reich ou de la phase de la RDA où il fallait faire croire au succès final.
Pays sous propagandeLe rapport sur la pauvreté, publié en mars 2013 par Ursula von der Leyen, a été falsifié par le gouvernement. Chaque jour, 100 enfants sont retirés de leur famille par le Jugendamt pour pauvreté ou « difficultés » des parents. Les citoyens et de nombreux retraités sont recyclésdans une fabrique à la frontière polonaise et le gouvernement continue de dire que finalement, tout va bien en Allemagne. Vendredi 3 mai, la CDU a publié un tract sur sa page facebook et affirme que le chômage est en-dessous des 3 millions de demandeurs d'emploi. C'était sans compter avec la liberté du Net, où les internautes sont venus publier leur dégoût et insultes sous la publication. On pouvait notamment y lire : « A nouveau la si chère propagande d’État ! Voulez-vous continuer ainsi jusqu'à la victoire finale de cet État central européen ? ; Cher CDU, êtes-vous tous aveugles dans votre parti ou prenez-vous des drogues ? ; Les fonctionnaires ont réussi à retirer les chômeurs des statistiques ; Celui qui y croit est lui-même responsable. C'est pas possible, si ça continue je vais dans la rue ! ; Qu'est-ce qui se passe donc dans le pays ? Pas un responsable politique pour dire quelque chose ? ; La manière dont le peuple souffre, personne ne veut le voir ! »
Mère courage. L'action politique de Inge Hannemann est devenue une affaire d’État. Trois avocats et des communicants se chargent de la conseiller. Son objectif est la fin de Hartz IV, un programme mis en place par les socialistes allemands qui appauvrit le pays, disloque les familles et fait régner la peur dans la société. « La Arbeitsagentur produit de la pauvreté et viole les droits fondamentaux. Plusieurs paragraphes de la loi fondamentale sont violés. Je vois la misère, les actes de répression et une grande division de la société se produire». Par amour pour son peuple, Inge Hannemann ne peut pas accepter de voir plusieurs millions d'Allemands vivre ainsi. Elle sait la nécessité pour son pays d'avoir des enfants. Avec cette politique menée par Berlin, l'avenir du pays est menacé. Trop de parents avec leurs enfants sont déjà menacés de glisser dans la case « esclave ». Inge Hannemann dénonce le travail par intérim car il est financé par le gouvernement. « Les sociétés d'intérim reçoivent durant trois mois de l'argent de la Arbeitsagentur. Le salarié, lui, ne touche pas cet argent. Les gens sont donc embauchés pour trois mois et sont ensuite virés car la boîte d'intérim embauche des nouveaux chômeurs pour toucher les primes. La ministre du travail, Ursula von der Leyen, est assez incompétente. Je dénonce les chiffres sur le chômage annoncés par le gouvernement. Nos médias parlent de trois millions alors que nous avons huit millions de chômeurs en Allemagne ! ».
Et de mentionne l’exemple suivant : « Un jour j'ai eu dans mon bureau un chômeur très malade. Il ne pouvait pas bien entendre et marcher. Il respirait à l'aide d'une machine. Les médecins du Pôle emploi ont déclaré qu'il pouvait travailler tout en restant sur un lit ! ».
Volonté de la faire taire. Son employeur a tenté à plusieurs reprises de l'envoyer passer une expertise psychologique puis psychiatrique à l'occasion d'un burn-out. Inge Hanneman a refusé de se soumettre car « je sens qu'avec leurs expertises, ils pourraient me déclarer malade mentalement». Depuis 4 semaines, son ordinateur et son téléphone ne marchent plus correctement. «Mes communications téléphoniques sont subitement interrompues quand je parle aux journalistes. Pendant des heures, je ne peux plus téléphoner. Les mails n'arrivent plus correctement. Ceux qui veulent me contacter reçoivent un message comme quoi mon compte mail est fermé ».
Avertir la France. Inge Hannemann veut venir en France pour rencontrer ses collègues du Pôle emploi et le syndicat SNU-FSU.« En France, ils ont déjà instauré le système du Hartz IV. Depuis 2005, le Pôle emploi peut sanctionner les chômeurs qui refusent de prendre un emploi proposé par le Pôle emploi».Le Hartz IV a été instauré par Schröder, du SPD. Il ressemble au système du RSA mais en plus strict, pénalise les chômeurs et permet aux agents du Pôle emploi de décider de la vie des personnes à la recherche d'un emploi. En plus de donner un travail obligatoire aux demandeurs d'emploi, les services du Pôle emploi ont une fonction de police et effectuent des contrôles dans les appartements des chômeurs et en particulier ceux de la catégorie Hartz IV. En outre, ils dénoncent les familles au Jugendamt. « Ils vont sonner chez les gens sans prévenir. Ils mettent un pied à travers la porte et rentrent. Puis ils regardent partout, dans les tiroirs et même dans le linge et dans les sous-vêtements. Tout est passé au crible. Il faut avertir les Français ! ». Elle veut aussi aller aux Pays-Bas pour avertir et dénoncer un système de camp de travail où les droits fondamentaux n'existent plus
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9 juillet 2014 3 09 /07 /juillet /2014 15:11
Il faut arrêter la logique meurtrière du pouvoir israélien

http://www.france-palestine.org/Il-faut-arreter-la-logique


Le scé­nario est pourtant connu : chaque fois que l’État d’Israël se trouve en dif­fi­culté sur le plan diplo­ma­tique, il mul­tiplie les pro­vo­ca­tions et les exac­tions sur le terrain, et se lance dans des actes de guerre qu’il qua­lifie de représailles.

Après la for­mation du gou­ver­nement pales­tinien de récon­ci­liation nationale le 2 juin, et sa recon­nais­sance par de nom­breux pays dont la France, l’Union Euro­péenne et les États-​​Unis, il n’a fallu que 10 jours au pouvoir israélien pour lancer une attaque de grande ampleur sur l’ensemble de la Cis­jor­danie, empri­sonner plus de 600 per­sonnes dont une dizaine de députés et de nom­breux enfants, tuer de sang-​​froid 9 per­sonnes et sac­cager les habi­ta­tions, tout en bom­bardant la Bande de Gaza. La nou­velle de l’assassinat des trois jeunes colons qui avaient été enlevés dans une zone contrôlée par Israël, assas­sinat que nous avons clai­rement condamné, a été suivie par des appels à la haine, la terreur contre la popu­lation pales­ti­nienne et l’horrible assas­sinat d’un jeune Pales­tinien brûlé vif par des colons.

L’État d’Israël a déli­bé­rément affaibli les par­tisans d’une union nationale pales­ti­nienne, qui est pourtant la condition essen­tielle de la recherche d’une paix négociée. Il a ainsi favorisé les tirs de roquette contre le ter­ri­toire israélien qu’il fait mine de com­battre. Il est main­tenant, une fois de plus, engagé dans une guerre qui vise la popu­lation de Gaza, en même temps que la mise en miettes du pro­cessus pales­tinien de récon­ci­liation nationale. Depuis deux jours, les raids aériens se mul­ti­plient sur Gaza, qui subit éga­lement les bom­bar­dement israé­liens depuis la mer. 40 per­sonnes ont été tuées dont 7 enfants, 4 femmes et 3 per­sonnes âgées, 270 per­sonnes ont été blessées dont 20 dans un état grave, 50 maisons ont été détruites, de nom­breux bâti­ments publics ont été atteints.

Nous nous élevons avec force contre l’argumentation israé­lienne d’une "réplique" aux tirs de roquettes, argu­men­tation com­plai­samment reprise par une grande partie des media et mal­heu­reu­sement confortée par la der­nière décla­ration (8 juillet) du porte-​​parole du Ministère des Affaires Étran­gères, qui réserve le mot "condamne" aux seuls tirs de roquettes depuis Gaza. Alors que le gou­ver­nement et la plupart des media restent muets sur les ter­ribles consé­quences pour la popu­lation de Gaza des bom­bar­de­ments menés par l’État d’Israël.

Il est temps que cessent ces opé­ra­tions de terreur contre le peuple pales­tinien. Nous ne sommes pas devant un conflit symé­trique, mais devant des attaques sys­té­ma­tiques d’une puis­sance occu­pante contre la popu­lation qu’elle contrôle et colonise. Popu­lation qui n’a, de sur­croît, aucun moyen de s’abriter de ces attaques. Les Pales­ti­niens ont droit à une pro­tection inter­na­tionale, le Conseil de Sécurité de l’ONU doit être convoqué d’urgence pour en assurer les moda­lités. Et l’État d’Israël doit être clai­rement et fer­mement condamné pour ses attaques déli­bérées contre la popu­lation civile pales­ti­nienne. Ces attaques, dont le gou­ver­nement israélien annonce encore l’intensification, doivent être arrêtées de toute urgence. Nous attendons du gou­ver­nement français qu’il agisse d’urgence dans ce sens. Nous appelons les media français à prendre leurs dis­tances des infor­ma­tions offi­cielles israé­liennes, et à s’intéresser à l’enchaînement des évé­ne­ments, à la nature réelle des attaques israé­liennes contre le ter­ri­toire pales­tinien à Gaza et en Cis­jor­danie, et au sort de la popu­lation civile pales­ti­nienne qui doit subir sans défense et sans abri les attaques israéliennes.

Il faut stopper la nouvelle agression israélienne contre le peuple palestinien.

Le Bureau national de l'AFPS 

 

 

Notre Ami Moncef Chahed du groupe de travail "Prisonniers" nous transmet ces quelques informations complémentaires à celles que nous trouvons dans les "grands" médias. C'est un Peuple qu'on assassine, il ne s'agit pas de représailles, il y a 66 ans ces gens ne s'étaient rendus coupables de rien d'autre que d'habiter et de cultiver cette terre.
Y.Abramovicz, responsable AFPS Morlaix 

Quelques brèves des dernières 24 h en Palestine
 
Depuis le début de la campagne d’arrestation, le nombre de détenus s’élève à 896 personnes  
 
Le Club des prisonniers a confirmé hier mardi, que le nombre d’arrestations s’élève à  896 citoyens depuis le début de la campagne menée par l'occupation.
 
Détail par ville : Hébron : 238 détenus, Naplouse : 109 détenus, Bethléem : 92 détenus, Jénine : 65 détenus, Ramallah et Al-Bireh : 69 détenus, Jérusalem : 120 détenus, Tulkarem : 30 détenus, Qalqilya : 20 détenus, Salfit, Tubas et Jéricho : 22 détenus et 131 détenus dans les territoires 48.
Ce qui porte à 6167 le nombre total des prisonniers détenus dans les prisons israéliennes 
Club des prisonniers palestiniens 
Département de l'information
Traduction: Moncef Chahed
 Bombardements sur Gaza
http://maannews.net/images/PhotoViewer/288510.jpg   http://maannews.net/images/PhotoViewer/288499.jpg
Publié le 09/07/2014 à 5h00 du matin
Gaza  Ma’an - les forces d'occupation ont commis dans le milieu de la nuit un nouveau massacre contre le peuple palestinien en ciblant une maison, ce qui a conduit à la mort de six membres de la famille située dans la ville de Beit Hanoundans le nord de la bande de Gaza.
Selon Ashraf Al-Kodra, porte-parole du ministère de la Santé, le bilan de l’agression s’élève à 24 morts dont 7 enfants mineurs et plus de 200 blessés depuis hier.
Traduction : Moncef Chahed
 
 L’occupation ordonne 31 nouveaux ordres de détention administrative

Publié le 08/07/2014 à 13h12 
Ramallah - Ma'an - Selon le Club des prisonniers mardiles autorités d'occupationont émis 31 ordres de détention administrative contre des citoyens palestiniens récemment arrêtésparmi eux le député Ibrahim Abu-Salem du Conseil législatif palestinien, ce qui porte le nombre des détenus administratifs à 218 détenus depuis le début de la campagne d'arrestations qui a commencé à la mi-juin et à 410 détenus administratifs au total.
Traduction : Moncef Chahed
 
Les affrontements entre les jeunes palestiniens et les soldats d’occupation ont fait 11 blessés à Beit Eil
http://maannews.net/images/PhotoViewer/288576.jpg 
Publié le 09/07/2014 à 6h04
Ramallah - Ma'an - 11 jeunes ont été blessés par balles à l'aube de ce mercredi dans des affrontements qui ont éclaté à l'entrée de la colonie de "Bethel" située surles terres de la ville de Al-Beera. Des dizaines de jeunes Palestiniens ont mis le feu dans un mirador israélien.
Traduction : Moncef Chahed
Bruit des explosions entendu dans la ville de Jérusalem
http://maannews.net/images/345x230/288552_345x230.jpg 

Publié le 09/07/2014 à 4h55 
Bethlehem - Ma'an - Des explosions ont été entendues à l'aube mercredi dans la ville de Jérusalem
Des témoins ont dit avoir vu dans le ciel de Jérusalemplusieurs roquettes tiréesde la bande de Gazasuivies par de puissantes explosions.
Traduction : Moncef Chahed
 
Des milliers de solidaires avec le peuple palestinien à Chicago
http://maannews.net/images/345x230/288255_345x230.jpg 
Publié le 08/07/2014 à 9h11
Chicago  Ma’an - dans le cadre des activités de l'année 2014, l'Année internationale de solidarité avec le peuple palestinien, conformément à la décisionde l'Assemblée générale des Nations Unies en Novembre de l'année dernièreeten réponse aux abus et aux crimes perpétrés par les colons et les forces d'occupation et à la politique de punition collective infligée au peuple palestiniensous occupationune manifestation de masse est sortie du cœur de Chicago  quia réuni dix mille personnes en solidarité avec le peuple palestinien sans défensepour condamner les forces d'occupation et les colons pour l'enlèvement et l’exécution horrible du jeune palestinien Mohammad Abu Khudair du quartier de Shu'afat.
Traduction : Moncef Chahed







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6 juillet 2014 7 06 /07 /juillet /2014 06:33
Le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU favorable à la fin de l’impunité des multinationales. La France vote non.
jeudi 26 juin 2014, par AITECAttac France
Ce jeudi 26 juin, malgré l’opposition de la France, de l’Allemagne et des États-Unis, le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU s’est prononcé en faveur d’un projet de résolution déposé par l’Équateur et l’Afrique du Sud afin d’élaborer de nouvelles normes internationales contraignantes sur les entreprises multinationales et les droits humains. Attac France et l’Aitec dénoncent le vote français contre une initiative bienvenue et justifiée, tant il est urgent de mettre fin à l’impunité dont bénéficient les multinationales et garantir l’accès à la justice pour les victimes de leurs activités.
C’est par 20 votes pour, 14 contre et 13 abstentions que la résolution en faveur d’un futur instrument légalement contraignant envers les multinationales a été adoptée au Conseil des droits de l’Homme (CDH) de l’ONU. Cette résolution, dont le principe avait été soutenu par 85 États de la planète en septembre dernier, ouvre une opportunité historique pour combler un manque flagrant : il n’existe pas, au niveau international, d’instrument juridiquement contraignant, pourvu de mécanisme de sanction, pour réguler et contrôler les impacts des multinationales sur les droits humains et assurer l’accès à la justice pour les victimes de leurs activités.
Les multinationales bénéficient ainsi d’une asymétrie dans le droit international puisqu’elles disposent aujourd’hui de toute une batterie d’instruments normatifs (accords de libre-échange, traités bilatéraux sur les investissements, mécanismes d’arbitrages internationaux, etc.) qui protègent leurs droits et leurs intérêts, renforçant d’autant leur pouvoir économique et politique. Toutes les tentatives passées pour sérieusement contrôler leurs activités et leurs impacts sur les droits humains ont échoué, notamment suite à leur fort lobbying, et seuls existent aujourd’hui des codes volontaires et des principes directeurs juridiquement non-contraignants et absolument inefficaces.
Pourtant, de Bhopal au Rana Plaza en passant par le cas de Chevron en Équateur ou de Marikana en Afrique du Sud, nous ne manquons pas de cas d’études et de documentation, y compris au sein des instances internationales, pour justifier la double nécessité de destituer l’architecture d’impunité dans laquelle évoluent les multinationales, et d’introduire des dispositions contraignantes garantissant que les droits économiques, sociaux, politiques et environnementaux des populations ne puissent être violés par les multinationales, et rester impunis.
Des centaines d’organisations et de mouvements sociaux du monde entier soutiennent la proposition initiée par l’Équateur et l’Afrique du Sud et se sont mobilisés cette semaine à Genève, et ailleurs, pour faire pression sur les États membres du CDH et sensibiliser l’opinion publique internationale. En votant en bloc contre le projet de résolution, les pays européens et de l’OCDE (hormis le Chili qui s’est abstenu) ont fait passer les intérêts des multinationales au-dessus de la protection des droits humains.
Attac France et l’Aitec appellent le gouvernement français à revoir sa position, et à s’expliquer à défaut. Nous considérons en effet que le soutien français à cette résolution n’aurait contredit ni la mise en application des principes directeurs relatifs aux entreprises et aux droits humains de l’ONU, ni le projet de loi français en cours de préparation sur la responsabilités des acteurs économiques à l’étranger, qui ne devrait comporter aucune mesure contraignante. Le lobby des multinationales françaises et le ministère de l’économie et des finances, qui étaient parvenus à grandement limiter la portée du contenu de la loi sur le développement et la solidarité internationale adoptée en février dernier [1] quant aux obligations des entreprises françaises vis à vis de leurs filiales et sous-traitants, a-t-il été plus fort que l’obligation de la France à respecter ses engagements internationaux sur les droits humains ?
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20 juin 2014 5 20 /06 /juin /2014 05:59

Depuis plus de 50 jours, 150 à 250 prisonniers observent une grève de la faim pour protester contre la détention administrative dont ils font l’objet. Près de 90 prisonniers ont déjà été hospitalisés.

 

La détention administrative est une procédure abusive largement employée par le gouvernement israélien pour emprisonner sans jugement et pour des périodes indéfinies les palestiniens, activistes mais aussi civils, en violation flagrante des droits de l’homme, pour les punir et pour les empêcher de s’opposer à l’occupation, à la colonisation et d’exprimer leurs opinions.

 

Patrick Le Hyaric est intervenu auprès de Catherine Ashton, Haute-Représentante pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, pour que l’Union européenne demande au gouvernement israélien, comme l’a fait Monsieur Ban Ki Moon, de relâcher les prisonniers dont aucune charge n’est retenue contre eux. Si le gouvernement ne répond pas, d’envisager de condamner cette action en utilisant la possibilité de geler l’accord d’association avec l’Union européenne.

 

Voici la lettre envoyée à Catherine Ashton, Haute Représentante pour les affaires étrangères et la politique de sécurité de l’Union européenne:

 

Madame la Haute Représentante,

 

Depuis maintenant plus de 50 jours, 150 à 250 prisonniers (dont près de 90 ont déjà été hospitalisés) observent une grève de la faim pour protester contre la détention administrative dont ils font l’objet.

 

La détention administrative est une procédure abusive largement employée par le gouvernement  israélien pour emprisonner sans jugement et pour des périodes indéfinies les palestiniens, activistes mais aussi civils, en violation flagrante des droits de l’homme, pour les punir et pour les empêcher de s’opposer à l’occupation, à la colonisation et d’exprimer leurs opinions. En somme, cette procédure vise à bâillonner la liberté d’expression, ce qui heurte profondément tous les démocrates dans le monde.

 

On le sait, la torture et les mauvais traitements accompagnent souvent les détentions administratives et sont un moyen pour les autorités pénitentiaires israéliennes d’obtenir des renseignements et dans le même temps de déshumaniser l’univers carcéral, qui n’en a pas besoin, tout en cassant le moral des prisonniers et leur résistance physique et mentale.

 

189 prisonniers politiques palestiniens sont actuellement enfermés dans les geôles israéliennes par cette procédure, héritée du mandat britannique datant de 1945, suspendue dans les années 70 et remis à l’ordre du jour en 1985.

 

Le détenu administratif est souvent emprisonné sur la base d’informations considérées comme « secrètes » par l’armée, ce qui rend inaccessible son dossier pour le détenu et son  avocat. Est-il logique, qu’emprisonné sans jugement,  pour une période indéfinie, le détenu ne puisse pas se défendre, car il ne connait pas les raisons de son incarcération ?

 

Si en théorie le détenu peut faire appel de l’ordre de détention devant la justice militaire israélienne, les conditions pour un procès juste et équitable ne sont jamais réunies. Comment contester efficacement une décision, sans avoir accès au dossier, réservé uniquement aux seuls juges et procureurs militaires ? Comment se défendre et prouver son innocence, quand on ne sait même pas ce qui est reproché, ni les éléments à charge, ni les preuves ?

 

Il est logique de pouvoir incarcérer préventivement quelqu’un, si un juge le décide, le temps que l’instruction se termine et qu’un procès soit organisé dans un délai raisonnable. En France, cette période est de 2 ans. En Israël, cette période peut durer le temps que les autorités israéliennes le souhaitent, puisque la détention administrative peut être renouvelée tous les six mois, sans que le détenu en soit informé et de façon indéfinie. Est-il logique que des prisonniers soient enfermés des mois, voir des années, sans procès, ni jugement ?

 

Il y a une quinzaine de jours, avec une délégation de militants et d’élus, je me suis rendu auprès de leurs familles qui campent sur une place de Ramallah pour leur apporter notre soutien. Elles nous ont fait par de la maltraitance et de la violence que subissent les prisonniers. J’ai pu constater que le mouvement de solidarité grandit chaque jour. De nombreuses grèves et manifestations sont organisés en Cisjordanie, à Gaza et à Jérusalem-Est par le peuple palestinien pour soutenir les prisonniers.

 

Mais le gouvernement israélien reste sourd à cette grève de la faim et aux manifestations de solidarité. Et plutôt que de réfléchir à l’abrogation de cette loi inique, la Knesset discute en ce moment même d’une loi permettant aux autorités pénitentiaires de pouvoir nourrir par la force les grévistes de la faim.  Ce projet est évidemment rejeté par de nombreux parlementaires progressistes et démocrates comme par l’ordre des médecins israéliens qui s’y est même farouchement opposé.

 

Jusqu’où les prisonniers politiques palestiniens devront y aller, pour que les autorités européennes agissent avec fermeté et somme Israël à agir en conformité avec la législation internationale et relâche ces prisonniers qui sont maintenant en grand danger ?

 

Dans ces conditions, ne serait-il pas envisageable Madame la Haute Représentante que l’UE demande au gouvernement israélien, comme l’a fait Monsieur Ban Ki Moon, de relâcher les prisonniers dont aucune charge n’est retenue contre eux ?

 

Ne serait-il pas envisageable, si le gouvernement ne répond pas, de condamner cette action en utilisant la possibilité de geler l’accord d’association avec l’Union européenne ?

 

En vous remerciant de me faire connaître les initiatives que vous comptez prendre,

 

Je vous prie d’agréer, Madame la Haute-Représentante, l’expression de ma haute considération.

 

Patrick Le Hyaric

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16 juin 2014 1 16 /06 /juin /2014 19:31
Appel urgent / Au 50ème jour de la grève de la faim collective des Palestiniens : il se peut que la procédure législative accélérée pour permettre l’alimentation forcée soit menée à son terme la semaine prochaine.
Ramallah occupée, 12 juin 2014 – Depuis le 24 avril, plus de 100 détenus et prisonniers palestiniens sont en grève de la faim pour protester contre la politique de détention administrative d’Israël. 
Le 9 juin, une proposition de loi d’initiative gouvernementale pour permettre l’alimentation forcée des grévistes de la faim a été adoptée  en première lecture au Parlement israélien, la Knesset. Le passage en deuxième et troisième lecture doit intervenir en une procédure accélérée la semaine prochaine.
La police secrète israélienne, le Shin Bet ou Shabak (connue aussi en tant que GSS, ISA) a encouragé le Premier Ministre israélien, Benyamin Netanyahu à imposer cette mesure législative aussi vite que possible, avec l’intention explicite de briser la grève de la faim plutôt que dans un souci du bien-être des grévistes.  
L’alimentation forcée est considérée comme une torture par la déclaration de Malte de l’Association Médicale Mondiale et a été condamnée par le Rapporteur Spécial des Nations Unies sur la Torture et par d’autres organes des Nations Unies.
L’Association Médicale Israélienne (AMI) a désapprouvé publiquement la mesure législative et a annoncé que ses membres ne s’y soumettraient pas. Cependant, les médecins travaillant pour le Service des Prisons Israélien  ne sont pas membres de l’AMI. L’organisme chargé de superviser et de surveiller les médecins en Israël est le Ministère de la Santé, qui, malheureusement, est un des principaux soutiens et promoteurs de la mesure législative.
En accord avec l’approche prise par le Shin Bet et le Premier Ministre Netanyahu, le Ministère de la Santé est aussi en train d’adopter maintenant de nouvelles restrictions plus rigoureuses sur les contacts des médecins indépendants extérieurs  avec les grévistes de la faim, malgré le fait que le droit des prisonniers de voir un médecin indépendant est partie intégrante à la fois du droit israélien et des normes internationales. 
Qu’est-ce que la Détention Administrative ? 

Forme d’internement sans jugement, la détention administrative peut être ordonnée par un commandant militaire israélien dans les territoires palestiniens occupés (tpo), fondée sur « des raisons de sécurité », qui sont assez larges pour englober des activités politiques pacifiques et en pratique tout acte d’opposition à l’occupation israélienne. Au 1er mai 2014, 192 Palestiniens étaient détenus en détention administrative en Israël. Les détenus sont emprisonnés sans jugement, et ni eux, ni leurs avocats, ne sont autorisés à voir les « preuves secrètes » utilisées contre eux. Alors que les détenus peuvent faire appel de leur détention devant un tribunal militaire, un tel droit n’a plus aucun sens en l’absence de la connaissance des renseignements sur lesquels l’ordre de détention est fondé. La validité des ordres de Détention Administrative est de six mois à la fois et ils peuvent être renouvelés indéfiniment. Selon des témoignages recueillis par des organisations de défense des droits de l’homme, des détenus ont été emprisonnés en détention administrative pour des durées allant de un mois jusqu’à six ans. La fréquence de l’utilisation de la détention administrative a été fluctuante au cours de l’occupation israélienne. Elle a été utilisée de façon spécifique en tant que moyen de punition collective à l’encontre des Palestiniens s’opposant à l’occupation. Le Comité des Nations Unies sur l’Elimination de la Discrimination Raciale a récemment exprimé son opinion, selon laquelle la pratique israélienne en cours de la Détention Administrative est « discriminatoire et constitue une détention arbitraire selon le droit international sur les droits de l’homme ». L’Union Européenne a aussi condamné l’usage de cette mesure. 
Ce que vous pouvez faire :
-Contactez votre association médicale nationale et l’Association Médicale Mondiale et demandez leur de prier instamment et publiquement le gouvernement israélien de retirer la loi doh@wma.netwma@wma.net
-Contactez le Rapporteur Spécial des Nations Unies sur la Torture, le Professeur Juan Mendez et demandez-lui de condamner la loi et de prier instamment et publiquement le gouvernement israélien de la retirer : urgent-action@ohchr.org
-Contactez la Haute Représentante de l’Union Européenne, la Baronne Catherine Ashton, et demandez-lui de condamner la loi et de prier instamment et publiquement le gouvernement israélien de la retirer : Catherine.ashton@ec.europa.eu
-Contactez votre député-e et demandez-lui de condamner la loi et de prier instamment et publiquement le gouvernement israélien de la retirer. 

 Articles de presse récents :


Haaretz




Sites Internets relatifs à la question





Tentative d’Israël de briser la grève de la faim : Arrière-plan 

En 2012, des détenus et prisonniers palestiniens se sont engagés dans de multiples grèves de la faim, ayant pour but de mettre un terme à la politique de Détention Administrative tout comme de chercher à améliorer les conditions de détention et de rétablir les visites des familles de la Bande de Gaza et de Cisjordanie, qui avaient été interrompues. Malgré les mesures punitives contre les grévistes, les grèves de la faim ont été largement couronnées de succès, menant à la libération de plusieurs détenus administratifs  tout comme à un accord sous l’entremise de l’Egypte entre la direction des prisonniers et la Service des Prisons Israélien, qui comprenait un engagement à respecter la plupart des demandes des grévistes. Cette année, comme le nombre des détenus administratifs augmentait à nouveau progressivement et que les conditions de détention ne s’amélioraient pas, une nouvelle grève de la faim collective a été déclarée le 24 avril. Comme la grève de la faim gagnait de l’ampleur et des soutiens, la réponse du Service Israélien des Prisons s’est faite plus hostile. Le personnel pénitentiaire a mis en œuvre des pressions sur les grévistes de la faim, pour casser leur mouvement de protestations, de différentes façons comprenant l’isolement par rapport au monde extérieur  par le refus des contacts avec les avocats, les médecins indépendants et la famille, la séparation des autres prisonniers par l’isolement cellulaire  et des transferts fréquents d’une prison à l’autre, et des mesures punitives telles que des raids dans les quartiers des prisonniers en grève, la confiscation des biens personnels et des amendes. Le personnel médical du SPI a été impliqué dans ce processus en donnant la préférence aux intérêts du système pénitentiaire plutôt qu’à ses obligations envers leurs patients, en infraction avec les normes médicales professionnelles et éthiques. On a fait aller et venir les grévistes de la faim entre les différents services médicaux du système public de santé.
L’accès à un conseil juridique digne de confiance et à des médecins indépendants est crucial pour que les grévistes puissent prendre en conscience et en étant renseignés les décisions concernant leurs actions, mais les médecins de Médecins pour les Droits de l’Homme-Israël et les avocats des détenus  n’ont pu obtenir de rencontrer que quelques-uns des prisonniers en grève de la faim après des appels répétés devant les tribunaux.
Pour informations et mise à jour sur cette question s’il vous plaît contactez les Médecins pour les Droits de l’Homme-Israël : Amany Dayif à amanydayif@phr.org.il, ou Hadas ZIv à hadas@phr.org.il   

Cet appel est lancé par : 

Adalah – Centre Juridique pour les Droits de la Minorité Arabe en Israël (Haïfa)
L’Association Addameer de Soutien aux Prisonniers et des Droits de l’Homme (Ramallah)
Le Centre Al-Mezan pour les Droits de l’Homme (Gaza)
Le Comité Public contre la Torture en Israël (Jerusalem-Ouest)
Médecins pour les Droits de l’Homme-Israël (Jaffa – Tel Aviv)
(traduit de l’anglais par Y. Jardin - AFPS Douarnenez)
un drapeau pour Gaza...à Morlaix
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18 mai 2014 7 18 /05 /mai /2014 20:03
Le leader du parti grec de la gauche radicale Syriza Alexis Tsipras vote pour les élections locales à Athènes, le 18 mai 2014 - Le leader du parti grec de la gauche radicale Syriza Alexis Tsipras vote pour les élections locales à Athènes, le 18 mai 2014 - AFP Louisa Gouliamaki Le leader du parti grec de la gauche radicale Syriza Alexis Tsipras vote pour les élections locales à Athènes, le 18 mai 2014 - AFP Louisa Gouliamaki
Le leader du parti grec de la gauche radicale Syriza Alexis Tsipras vote pour les élections locales à Athènes, le 18 mai 2014 - AFP Louisa Gouliamaki

La gauche radicale grecque du Syriza a enregistré dimanche une poussée au-delà des attentes au premier tour des élections locales en arrivant en tête à Athènes et sa région, face aux candidats de la coalition droite-socialiste au pouvoir.

En attendant une image plus précise sur l'ensemble du pays, les regards se concentraient sur le sondage de sortie des urnes pour la capitale grecque et la région d'Attique, qui concentrent 30% du corps électoral.

La gauche hostile à l'austérité et à la politique du gouvernement d'Antonis Samaras y est créditée d'un score plus élevé qu'attendu, la candidate du Syriza Rena Dourou devançant l'actuel chef de la région soutenu par les socialistes.

A Athènes, le candidat de Syriza serait au coude à coude avec l'actuel maire, Georges Kaminis, indépendant mais soutenu par les socialistes. Le candidat appuyé par le Premier ministre conservateur arriverait en 3ème position mais une candidature dissidente a handicapé la droite.

Porte-parole parlementaire de Syriza, Panagiotis Lafazanis a salué une "excellente surprise" pour le parti, ouvrant la voie a un "nouveau paysage politique".

Ces résultats encourageants pour le Syriza à une semaine des élections européennes ne donnent cependant pas au parti une avance décisive pour emporter la mairie de la capitale grecque ou la préfecture de région. Les reports de voix au second tour, le 25 mai, seront déterminants.

Le candidat et porte-parole du parti néonazi Aube dorée, Ilias Kassidiaris, pointerait en quatrième position à Athènes avec un score élevé entre 14 et 17%.

Inculpé comme la plupart des parlementaires du parti pour participation à "une organisation criminelle" après deux meurtres imputés à des membres d'Aube dorée, M. Kassidiaris a pour affiche électorale une photo de lui menottes aux poignets, lors de son arrestation en septembre.

 

- Athènes et la province -

 

Le sondage sortie des urnes donne une image plus nuancée de la répartition des forces dans le reste du pays.

Dans le grand port du Pirée, le candidat soutenu par le parti conservateur au pouvoir Nouvelle Démocratie est laissé sur place par un candidat indépendant porté par le puissant club de football local l'Olympiakos.

Mais dans six des treize régions du pays, pour lesquelles un sondage était communiqué, les sortants pro-gouvernementaux semblaient pouvoir être reconduits. L'ambition du Syriza est de se maintenir dans neuf régions au second tour. Huit sont actuellement détenues par le Pasok.

Le porte-parole du gouvernement Simos Kedigoglou a d'ailleurs souligné l'écart d'image "entre Athènes et la province".

Ce scrutin doit permettre de déceler les tendances de l'électorat vis-à-vis de la coalition au pouvoir depuis deux ans, usée par la politique de rigueur mais qui se prévaut d'une "stabilisation" politique et économique après quatre ans de crise.

La dernière confrontation électorale des deux partis remonte aux législatives de juin 2012 dans un climat électrisé par les conjectures sur une sortie de la Grèce de la zone euro. La gauche radicale qui plafonnait jusqu'alors à moins de 5% des votes, était propulsée seconde force politique du pays avec 27% des voix, derrière Nouvelle démocratie (ND, droite).

Deux ans plus tard, le spectre du "Grexit" a disparu, mais Antonis Samaras a mis en garde les électeurs contre les risques de "déstabilisation" du pays en cas de succès du Syriza.

Si le scrutin local se polarise sur le duel Nouvelle Démocratie/Syriza, il révèle aussi l'atomisation du paysage politique après des décennies de bipartisme et devrait confirmer la tendance à une abstention massive lors de la publication des résultats attendus autour de 20h00 GMT.

Electeur de Syriza venu voter dans le centre d'Athènes, Jason, un physiothérapeute de 35 ans, a tenu à envoyer "un message": "ceux qui nous ont menés à la faillite ne peuvent être ceux qui nous en sortent".

Alexandre Voudouris, 40 ans, a voté lui sur des "considérations locales" et attendra les européennes pour "dire ce qu'(il) pense de tout ça".

 

Par Sophie MAKRIS© 2014 AFP
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18 mai 2014 7 18 /05 /mai /2014 19:57
Turquie : « Ce n’est pas un accident, c’est un meurtre »
Hassane Zerrouky
Vendredi, 16 Mai, 2014
À Soma, qui pleure ses morts, et dans tout le pays, la colère est vive. Le bilan est lourd près de 300 morts. Les chances de retrouver des survivants
se sont amenuisées. Les syndicats dénoncent la cession des mines au privé. À Izmir, la police charge violemment des milliers de manifestants.

La Turquie est encore sous le choc, la tristesse et la colère. Les programmes télévisés ont été interrompus et les festivités annulées. Les images émouvantes des familles éprouvées par la perte de l’un des leurs et les témoignages des survivants tournent en boucle sur les chaînes de télévision.

Sur les lieux de la tragédie, à Soma (100 000 habitants), des milliers de personnes ont participé aux obsèques de dizaines de mineurs dans une atmosphère de deuil et de colère retenue. Toutes réclament «justice». Ce mot est, selon cet ami turc, sur toutes les lèvres. Toute la matinée, les haut-parleurs ont déversé dans les rues des avis de décès. Et ce n’est pas la visite du président Abdullah Gül, hier, sur le site minier qui apaisera la douleur des familles, après celle très chahutée, la veille, au cri de «voleur» et «assassin», du premier ministre, Tayyip Erdogan, auquel les habitants de cette cité minière reprochent d’avoir ignoré les avertissements répétés sur l’insécurité dans les mines de Turquie.

 

Depuis mardi, le bilan, encore provisoire, s’est alourdi : 282 mineurs sont morts. Et la liste des victimes risque de s’allonger encore lorsque les secouristes, qui ont travaillé toute la nuit, parviendront à dégager les deux galeries qui étaient encore inaccessibles hier matin. Quelque 80 mineurs se trouveraient encore sous terre. Et les chances de retrouver des survivants semblaient hier quasiment nulles.

On en sait un peu plus sur les circonstances de ce drame causé apparemment par un transformateur électrique défectueux dont l’explosion a provoqué un effondrement bloquant des centaines de mineurs dans les galeries. En tout cas, de mémoire de mineur, c’est la pire catastrophe minière qu’a connue la Turquie depuis celle survenue en 1992, à la suite d’une explosion de gaz dans la mine de Zonguldak, sur la mer Noire. Dans un communiqué, la compagnie minière Soma Komur a tenté de dégager sa responsabilité en affirmant que «l’accident est survenu malgré un maximum de mesures de sécurité et des inspections». En écho, le ministère turc du Travail a assuré que la mine avait été inspectée la dernière fois le 17 mars et qu’elle appliquait les normes en vigueur. «Ce n’est pas un accident du travail, c’est un meurtre !» a alors rétorqué le Disk (Confédération des syndicats révolutionnaires de Turquie).

Trois semaines avant cet accident, le Parlement, dominé par le Parti de la justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste), n’avait-il pas refusé la formation d’une commission demandée par les trois partis de l’opposition siégeant à l’Assemblée –CHP (kémaliste), BDP (pro-Kurde) et le MHP (nationaliste) – pour faire un état des lieux de la sécurité des mines en Turquie ? D’autant qu’entre 1992 et 2012, 3 053 ouvriers mineurs ont trouvé la mort dans les mines turques et 362 208 ont été blessés.

Aussi, rien de surprenant à ce que quatre syndicats de Soma aient appelé hier à une grève nationale d’une journée pour protester contre l’insuffisance des normes de sécurité de la mine que le gouvernement de l’AKP a concédée au privé. «Des centaines de nos frères travailleurs à Soma ont été voués d’emblée à la mort en étant forcés de travailler dans des conditions de production particulièrement difficiles dans le but de parvenir à des profits maximaux. Nous appelons la classe ouvrière et les amis des travailleurs à se lever pour nos frères de Soma», déclarent-ils dans un communiqué. «Ceux qui, dans le cadre de la politique de privatisation, mettent en danger la vie des travailleurs au nom de la réduction des coûts sont coupables du massacre de Soma et doivent en répondre», ajoute de son côté la Confédération des syndicats la fonction publique (Kesk).

Vent de colère toujours, après Soma, Ankara et Istanbul, ils étaient plus de 20 000 hier dans les rues d’Izmir, la troisième ville du pays, à répondre à l’appel du Disk. Au cours des affrontements ayant opposé les syndicalistes à la police, Kani Beko, le président du Disk, a été sérieusement blessé et évacué vers un l’hôpital. Une chose est sûre, le premier ministre turc, Tayyip Erdogan, dont les proches ont été mis en cause dans un vaste scandale de corruption, n’avait sans doute pas besoin de cette affaire malgré la victoire de son parti, l’AKP, aux élections locales de mars dernier.

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17 mai 2014 6 17 /05 /mai /2014 12:24
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15 mai 2014 4 15 /05 /mai /2014 11:34
Palestine : 66 ans après, la Nakba est une plaie toujours ouverte

Par Taoufiq Tahani, Président de l'Association France Palestine Solidarité 

http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1200592-palestine-66-ans-apres-la-nakba-est-une-plaie-toujours-ouverte.html

Le 15 mai est la date symbole retenue pour marquer l’anniversaire de la Nakba palestinienne. La veille avait été proclamée, il y a 66 ans, l’indépendance d’Israël simultanément au départ des dernières troupes britanniques. Déjà près de la moitié des 700.000 [1] Palestiniens qui seront condamnés à l’exode avaient dû prendre le chemin de l’exil. La terreur, dont Deir Yassine restera le symbole, jouait à plein.

66 ans après, la Nakba reste une plaie ouverte, et plus encore.

Une injustice non-résolue qui mène au pourrissement 

La communauté internationale qui avait par la résolution 194 de l’ONU en décembre 1948 solennellement acté le droit au retour des réfugiés palestiniens s’est révélée incapable de seulement commencer à le mettre en œuvre.

Sans même parler des conditions souvent dégradantes dans lesquelles ils ont été réduits à vivre depuis trois générations, au Liban notamment, on doit se rappeler les drames qui en ont résulté, avec les massacres de septembre noir en 1970 en Jordanie, ceux de Sabra et Chatila en 1982 au Liban ou le calvaire que vivent depuis bientôt trois ans les réfugiés palestiniens de Syrie.

Yarmouk, avec ses images d’horreur, est venu rappeler à la face du monde qu’il ne suffit pas de détourner son regard pour qu’une question politique fondamentale cesse d’exister. Sa non-résolution au contraire et la persistance d’une telle injustice historique ne peut mener qu’au pourrissement et générer plus de chaos.

Quant au principe de l’épuration ethnique qui a inspiré en 1948 la mise en œuvre de la Nakba, notamment avec le plan Daleth, il continue fondamentalement à guider aujourd’hui les choix politiques d’Israël. On se souvient de Sharon déclarant en substance  en 2001 "la guerre d’indépendance n’est pas terminée, nous devons achever ce qui ne l’a pas été en 1948".

Dépossession et épuration 

Aujourd’hui, c’est à peine si on prend la peine de maquiller l’entreprise de dépossession et d’épuration ethnique. Elle est mise en œuvre avec une conjonction de moyens qui devrait imposer comme une évidence la nécessité de sanctions politiques déterminées.

A Jérusalem c’est une politique systématique d’étranglement des Palestiniens avec refus de permis de construire, confiscations de terrains sous toutes sortes de prétextes et démolitions qui jettent à la rue des familles entières [2] et se combinent avec ces odieux "permis de résidence", toujours menacés d’être supprimés, par lesquels la puissance occupante octroie aux Palestiniens, jérusalémites de toujours, le droit de continuer à vivre chez eux.

Ailleurs en Cisjordanie, on sait que l’extension des colonies a atteint un rythme quasiment sans précédent depuis l’été dernier qui avait vu le démarrage des "négociations". Gaza, elle, majoritairement peuplée de réfugiés, enfermée et coupée de la Cisjordanie, fait office de vaste camp de regroupement surpeuplé pour une population qui se trouve désormais dans des conditions qu’on nous annonce comme invivables à brève échéance d’un simple point de vue environnemental.

Il faut un accord politique fondé sur le droit 

Et cette politique d’État se double d’une très grande tolérance, pour ne pas dire de collusion, avec ces groupes de colons ultra, de plus en plus nombreux, qui sous la signature du "prix à payer" se vengent sur les Palestiniens de tout ce qui peut leur apparaître comme une concession.

Ils commencent à susciter une vraie inquiétude en Israël même où le romancier Amos Oz vient de les qualifier de "néonazis hébreux". Et si leur inclusion dans le rapport du département d’état américain sur le "terrorisme" a provoqué protestations et dénégations officielles, les attaques d’édifices religieux chrétiens à quelques jours de la visite du Pape risquent de contraindre les autorités israéliennes à quelques contorsions compliquées. Ils sauront très certainement s’y plier.

Nous ne les en tiendrons pas quitte pour autant et continuerons à porter l’exigence de sanctions auprès de la France et de ses partenaires européens pour contraindre Israël à un accord politique fondé sur le droit, seul à même de poser les bases d’une paix juste et durable et de tourner la page de la Nakba.


[1] Benny Morris, Victimes. "Histoire revisitée du conflit arabo-sioniste", Éditions Complexe, 2003, p. 277. 

[2] Rapport du Conseil des droits de l'homme, février 2014, à consulter ici 

-- 

Association France Palestine Solidarité (AFPS) 
21 ter Rue Voltaire 75011 Paris 
Tél. : 01 43 72 15 79 
Fax. : 09 56 03 15 79 
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16 avril 2014 3 16 /04 /avril /2014 09:39

 

Dépenses militaires mondiales : Doublement en 12 ans ; la France alimente toujours le commerce des armes. 

 

« La guerre est sur armée et la paix est sous financée » Ban ki-moon 

 

Le 14 Avril, Journée mondiale d’action sur les dépenses militaires 

C’est aujourd’hui "la Journée mondiale d'action sur les dépenses militaires". C’est aussi la journée choisie par 

l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI) pour publier les chiffres des dépenses 

militaires mondiales.

 

Des chiffres qui baissent à l’Ouest, mais augmentent à l’Est 

 

Un fois encore les chiffres sont sans appel. Alors que les dépenses baissent à l’Ouest, elles augmentent 

partout ailleurs, notamment au Moyen-Orient. La France, qui occupait la troisième place en 2012, reste dans 

le peloton de tête. Elle se retrouve en cinquième position derrière les Etats-Unis, la Chine, la Russie, et 

l’Arabie Saoudite. A l’heure où la France s’apprête à faire des coupes budgétaires drastiques, notamment en 

matière de santé et d’éducation, il est temps qu’une vraie baisse des dépenses militaires s’impose. L'argent 

public doit être mis au service de la paix et non de la guerre car remplacer l’armement par le développement, 

c'est créer et pérenniser des emplois au service de l’humanité. 

 

Il faut mettre un terme à ces logiques guerrières 

 

Le Mouvement de la Paix dénonce la réalité attestée par ces chiffres qui révèlent que nous ne serons pas en 

sécurité tant que les logiques guerrières prendront le pas sur le développement économique et social. Nous 

sommes confrontés aujourd’hui à des foyers de conflits, comme en Syrie ou en Crimée, qui peuvent avoir des 

répercussions mondiales.

La preuve en est, les dépenses ont doublé en douze ans. De 850 milliards de dollars en 2002, elles sont de 1 750 milliards de dollars en 2013.

Il est ainsi primordial de rompre cette spirale  infernale. Le Mouvement de la Paix demande que les dépenses militaires soient allouées à la résolution pacifique des conflits, au développement économique et social et à la promotion des droits humains. Cette alternative permettra de rétablir l’ordre économique et social qui fait défaut aujourd’hui, dans la mesure où la situation reste alarmante malgré une légère baisse des dépenses depuis 2 ans. 

 

Le Mouvement de la Paix, 65 ans de lutte pour le désarmement 

 

Créé en 1948, le Mouvement de la Paix est un acteur majeur de la lutte pour le désarmement et la résolution 

pacifique des conflits. Nous basons notre plaidoyer sur les huit domaines de la Culture de paix et sommes 

activement engagés sur la scène internationale. Une délégation se rendra d’ailleurs à New York à l’occasion 

de la Conférence d’Examen du Traité de Non Prolifération nucléaire. Le Mouvement de la Paix se mobiliser 

pour dénoncer le commerce organisé des armes, et demande la fermeture du salon de l’armement 

« Eurosatory ». 

 

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